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Metallo-Chimique

La Metallo-Chimique N.V., aussi connue sous la nom de Metallo, est une ancienne entreprise métallurgique belge basée à Beerse, spécialisée dans le recyclage et le traitement de métaux non ferreux, en particulier le cuivre, l'étain et le plomb.

Metallo-Chimique
Création
Disparition
Forme juridique Société anonyme (d)
Slogan The furnace of innovation[1]
Siège social Beerse
Actionnaires Aurubis
Activité Industrie métallurgique (d)
Produits Cuivre, plomb, Ă©tain et nickel
Effectif 540 ()
BCE 0403075580
TVA européenne [ BE0403075580]
Site web www.metallo.com/fr/home.html

L'entreprise est une des pionnières dans l'utilisation du procédé Kaldo pour la métallurgie des non ferreux, en particulier pour le recyclage de déchets. Le nom disparait en 2021, lors de son intégration dans le groupe Aurubis.

Histoire

Genèse (1899 - 1918)

L'origine de l'entreprise remonte au , lorsque l’Antwerp Chemical Works, est créée à Beerse. En 1908, celle-ci est liquidée et la Compagnie des Métaux Rares, spécialisée dans la production de plomb et d’antimoine, y construit une usine de production de sulfate de cuivre. Une année après, la Compagnie des Métaux Rares devient la société Métallurgie de la Campine[2].

DĂ©veloppement et expertise dans le sulfate de cuivre (1919 - 1945)

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le , la Métallurgie de la Campine vend ses immobilisations corporelles à une société nouvellement créée : La Metallo-Chimique[2].

La nouvelle sociĂ©tĂ© se dĂ©veloppe pendant l'entre-deux-guerres. Elle transforme les dĂ©chets et le minerai concentrĂ© de cuivre en sulfate de cuivre. Au dĂ©but des annĂ©es 1920, elle en produit 7 000 tonnes/an en se distinguant Ă  la fois par son respect de l'environnement (selon L'Écho de la bourse, la vĂ©gĂ©tation luxuriante autour de l’usine dĂ©montre que cette dernière n'Ă©met pas les gaz sulfurĂ©s typiques des usines comparables), et par la puretĂ© chimique des produits livrĂ©s[2].

MalgrĂ© un violent incendie le , la sociĂ©tĂ© prospère. Ses marchĂ©s principaux sont alors la France et ses colonies, l'Angleterre et l'AmĂ©rique du Nord et du Sud. Elle fait alors travailler 250 employĂ©s[2].

Innovation dans la pyrométallurgie des non-ferreux (1946-1983)

Une nouvelle fonderie est construite dans les années 1950 pour augmenter la capacité de recyclage de déchets de cuivre. Parallèlement, la production de cuivre à partir de minerais sulfurés (chalcopyrites) est développée avec un four de grillage et une installation d’acide sulfurique. Une unité d'affinage par électrolyse est mise en service. Ainsi, l'usine s'aligne sur les meilleures techniques de son époque[2].

Mais la Metallo-Chimique va aller au-delà en adoptant le convertisseur Kaldo (ou TBRC) pour le recyclage de déchets de cuivre. Ce convertisseur, inventé en 1948 pour l'affinage de la fonte brute phosphoreuse et adapté à la conversion de mattes de nickel en 1958, est un outil prometteur. Ses coûts d'exploitation élevés peuvent être compensés par sa grande flexibilité. Le pari technologique est réussi, et l'entreprise se réorganise autour de ce procédé : « Petit à petit, un processus de recyclage du cuivre, de l’étain et du plomb à partir de matières premières plus complexes est mis au point. Dans les années 1970, [c'est le] passage au traitement exclusif de matières premières secondaires. » Le Kaldo permet, à partir de 1974, de séparer l'étain, jusque-là considéré comme une impureté, du plomb. L'entreprise développe des nuances plomb-étain, notamment en investissant en 1983 dans un four à vide[2].

Bien que discrète, l'entreprise prend en 1970 la prĂ©caution de protĂ©ger ses pratiques par un brevet dĂ©posĂ© en AmĂ©rique du Nord[3]. En effet, cette annĂ©e lĂ , la crĂ©ation de Chemetco, dans l'Illinois, se fait avec des capitaux et le savoir-faire belge. Tout au long de l'existence de Chemetco, des liens Ă©troits sont maintenus entre les deux entreprises[4]. Chemetco commence sa production en 1970 avec un convertisseur construit par Krupp[5]. En 1981-1982, 3 Kaldo supplĂ©mentaires sont installĂ©s[6] : ces nouveaux fours sont identiques aux Kaldo de 70 tonnes utilisĂ©s Ă  Beerse. Lors du dĂ©mantèlement de l'usine amĂ©ricaine, en 2008, les mĂ©canismes des 3 convertisseurs seront rachetĂ©s et reviendront en Belgique[7].

RĂ©organisations dans un contexte international (1983 - 2021)

En 1983, la Metallo-Chimique International N.V. est crĂ©Ă©e pour le nĂ©goce des dĂ©chets non-ferreux, ainsi que la vente des produits finis. Cette crĂ©ation marque aussi la volontĂ© de s'internationaliser : en 1986, l'entreprise prend le contrĂ´le de deux fonderies de cuivre Ă  Biscay et Bilbao et d'une usine d'Ă©lectrolyse Ă  Berango. Les usines espagnoles sont rĂ©organisĂ©es sous l'entitĂ© Elmet SLU. La rĂ©organisation industrielle se dĂ©ploie immĂ©diatement : la fonderie de Bilbao, obsolète, est fermĂ©e en 1991, alors que l'usine de Berango est dotĂ©e d'un four qui, dès 1992, l'alimente avec 1 500 tonnes de cuivre noir par mois. En 2000, 7 500 tonnes y sont fondues chaque mois[2].

L'usine de Beerse continue de se maintenir au meilleur niveau. En 1986, la production d’étain pur, de plomb et de plomb aigre démarre à l’usine de Beerse. En 1993, un four identique à celui de Berango y est implanté[2].

En 2004, les deux entitĂ©s Metallo-Chimique International N.V. et Metallo-Chimique N.V. sont regroupĂ©es dans Metallo Chimique N.V.. Le , l'actionnaire principal change, et l'entreprise fait partie du Metallum Holding[2]. En 2013, la Metallum Holding, qui comprend donc la Metallo Chimique N.V., est achetĂ©e par la sociĂ©tĂ© d'investissement TowerBrook Capital Partners (en)[8]. Cet acheteur dĂ©fait la holding et revient Ă  la situation prĂ©cĂ©dente : l'activitĂ© commerciale de la Metallum est rachetĂ©e en 2015 par le groupe Thommen[9], tandis que les usines de la Metallo sont vendues en 2019 Ă  Aurubis. La Metallo Group Holding, qui comprend les sites belge de Beerse (450 employĂ©s) et espagnol de Berango (90 employĂ©s) est cĂ©dĂ©e pour 380 millions d'euros[10].

Une fois l'acquisition finalisée, Aurubis annonce la disparition de la Metallo à partir du , les deux sites industriels devenant dès lors Aurubis Beerse et Aurubis Berango[11].

Stratégie et production

La Metallo-Chimique a été un acteur important du recyclage des déchets non ferreux. L'utilisation intensive de ses 4 convertisseurs Kaldo (ou TBRC) est une stratégie originale, qui a été imitée par de nombreuses usines[2].

Outre ses sous-produits (scories, oxyde de zinc, etc.) les deux sites de Beerse et Berango produisaient, au moment de leur rachat, chaque mois, environ 10 000 tonnes d'anodes de cuivre, 1 500 tonnes de lingots de plomb et 800 tonnes de lingots d'Ă©tain, tous Ă  partir de dĂ©chets recyclĂ©s importĂ©s du monde entier. Elle Ă©tait alors le plus gros producteur d'Ă©tain en Europe[2].

Notes et références

Voir aussi

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