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Convertisseur (métallurgie)

Un convertisseur est un four servant de réacteur chimique pour une opération d'affinage des métaux en fusion.

vue en coupe d'un convertisseur
Premier prototype de convertisseur de Bessemer. S'il n'a pas encore sa forme caractéristique en cornue, ce type de convertisseur vertical a été exploité industriellement en Suède au milieu du XIXe siècle[1].

Apparition du convertisseur

Le convertisseur apparaît avec l'invention du procédé Bessemer. Jusqu'ici l'affinage de la fonte en acier se faisait à l'état solide (fabrication d'acier naturel, puddlage, etc.), mais le four-réacteur inventé par Henry Bessemer est si différent des procédés connus jusqu'ici qu'un nouveau terme apparaît pour le désigner. Par extension, tous les appareils d'affinage des métaux en fusion qui en dérivent prennent le même nom. Les fours d'affinage du procédé Martin-Siemens sont d'un principe très différent, mais comme leur fonction est la même, ils ont pris -dans la langue française- le même nom.

On distingue deux types de convertisseurs :

Part des différents procédés d'élaboration dans la production mondiale de l'acier (hors inox).

Évolutions

Sidérurgie

Ces deux technologies ont coexisté jusqu'à l'avènement des convertisseurs fonctionnant à l'oxygène pur, qui sont une amélioration des cornues Bessemer-Thomas. Quant au four Martin-Siemens, dont la polyvalence lui permet d'affiner la fonte comme de recycler les ferrailles, il a été remplacé par le four à arc électrique, exclusivement destiné au recyclage de ferrailles. On recense actuellement :

  • les convertisseurs Ă  soufflage par le bas, au moyen de tuyères mĂ©talliques refroidies grâce au craquage d'hydrocarbures. Ce procĂ©dĂ©, efficace mais très difficile Ă  maĂ®triser, est en cours de disparition ;
  • les convertisseurs Ă  soufflage latĂ©ral, comme les fours Kaldo, oĂą le brassage de l'acier liquide est assurĂ© par la rotation de la cornue, imitant la cinĂ©matique d'une bĂ©tonnière. Cette solution a disparu pour des raisons Ă©conomiques, le coĂ»t de renouvellement des rĂ©fractaires, soumis Ă  des chocs thermiques rĂ©pĂ©tĂ©s, Ă©tant prohibitif ;
  • les convertisseurs Ă  soufflage par le haut, au moyen d'une lance. Ces convertisseurs s'inspirent tous du type LD (Linz-Donawitz), dĂ©veloppĂ© en 1952 par Voestalpine. Le brassage du mĂ©tal liquide est assurĂ© par la rĂ©action chimique elle-mĂŞme ;
  • le type AOD (Argon Oxygen Decarburization) qui est une variante du LD, destinĂ© Ă  l'Ă©laboration des aciers inoxydables. Dans ce convertisseur, l'oxygène est diluĂ© dans de l'argon en proportion variable.
Tableau comparatif entre différents fonctionnements typiques de convertisseurs en usage en 1971[2].
Quantités de matières premières (en kg) consommées par tonne d'acier produite Énergie et apport en O2
Procédé Fonte brute Ferraille Additions diverses
(laitier et métal)
Mise au mille Combustible (MJ/t) Oxygène (m³/t)
Liquide Solide Acier Fonte moulée
ProcĂ©dĂ© Martin-SiemensAcide18284847851 1626 200
Basique49393492321851 2994 280
Convertisseurs Ă  l'oxygèneKaldo583114251371271 28365
LD8381228243161 25257
Rotor840160 (minerai de fer)NC*NC72,5
Four Ă  arc Ă©lectrique19321 002231051 1811 283 (485 kWh)4

NC: Non Communiqué

Métallurgie extractive des métaux non ferreux

Le convertisseur Manhès-David, est développé dans les années 1870 par l'industriel français Pierre Manhès et son ingénieur Paul David, pour affiner les mattes de cuivre. Inspiré du procédé Bessemer, il consiste en l'utilisation d'un convertisseur Bessemer pour oxyder avec de l'air les éléments chimiques indésirables (essentiellement le fer et le soufre) contenus dans la matte afin de l'affiner pour obtenir du cuivre pur. L'adaptation la plus notable consiste en des tuyères latérales, puis en une forme de cylindre horizontal. En 1905, les américains William H. Peirce et Elias Anton Cappelen Smith augmentent significativement ses performances en changeant son revêtement réfractaire[3]. Au début du XXIe siècle les convertisseurs Peirce-Smith interviennent dans 90 % de l'extraction du cuivre[4], et dans 60 % de l'extraction du nickel[5].

Notes et références

  1. (en) Hilary Bauerman, F.G.S (ill. J. B. Jordan), A treatise of the Metallurgy of Iron, Londres, Crosby Lockwood and Son, coll. « Weale's scientific & technical series / Mining and metallurgy », , 6e éd. (1re éd. 1868) (lire en ligne), p. 436
  2. (en) Colin J. Smithells, Metals Reference Book, 5, , 1582 p. (ISBN 0-408-70627-9, lire en ligne), p. 1432 ; 1434
  3. (en) Donald M. Levy, Modern Copper Smelting, C. Griffin & company, limited, (lire en ligne), p. 192-194
  4. (en) Marc E. Schlesinger, Matthew J. King, Kathryn C. Sole et William G. I. Davenport, Extractive Metallurgy of Copper, Elsevier, , 5e Ă©d., 455 p. (ISBN 978-0-08-096789-9, lire en ligne), p. 143
  5. (en) Frank K. Krundwell, Michael S. Moats, Venkoba Ramachandran, Timothy G. Robinson et William G. Davenport, Extractive Metallurgy of Nickel, Cobalt and Platinum Group Metals, Elsevier, , 610 p. (ISBN 978-0-08-096809-4, lire en ligne), p. 2 ; 15

Voir Ă©galement

Articles connexes

Généralités :

En sidérurgie :

Dans la métallurgie extractive des métaux non ferreux :

Liens externes

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