Marcel Lods
Marcel Gabriel Lods né à Paris le et mort dans la même ville le [1] est un architecte et urbaniste français.
Marcel Lods | |
Présentation | |
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Naissance | Paris 11e, France |
Décès | Paris 14e, France |
Nationalité | France |
Mouvement | Mouvement moderne |
Activités | Architecte-urbaniste, enseignant |
DiplĂ´me | DPLG en 1923 |
Formation | ENSAD ENSBA, ateliers Bernier et Pontremoli |
Ĺ’uvre | |
Réalisations | École de plein air de Suresnes Maison du Peuple de Clichy Maison des sciences de l'homme (Paris) |
Distinctions | Académie d'architecture (1971) |
Biographie
Marcel Lods suit des études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs ainsi qu’à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris où il obtient un diplôme d'architecture en 1923. Pendant les deux guerres mondiales, il sert dans l’armée française et y développe une passion pour l'aéronautique. De 1928 à 1940, il réalise, en collaboration avec Eugène Beaudouin de nombreuses constructions, utilisant des matériaux et des méthodes industrielles. En particulier, il développe l’utilisation du préfabriqué dans la construction de bâtiments.
Que ce soit sur le Champ des Oiseaux à Bagneux en 1930 ou à la Cité de la Muette à Drancy de 1932 à 1934, Lods est responsable du design des habitations. Membre de l'Union des Artistes modernes (UAM) dans les années trente, il influence l’équipe vers un choix de matériaux rendant les bâtiments toujours plus légers tels que l'École de plein air de Suresnes avec ses murs externes déplaçables ou la Maison du Peuple de Clichy, réalisée en collaboration avec Vladimir Bodiansky et l'ingénieur Jean Prouvé.
Cet idéal d'une architecture tendant vers l'immatérialité est illustré par le club house de l’aéroport Roland-Garros en 1935 et le projet (jamais réalisé) du grand Palais des Expositions à La Défense, principalement fait de verre et d’acier, qui devait avoir un toit métallique accessible aux voitures par l'intermédiaire des rampes s’étendant le long de façades de verre.
De 1940 à 1944, il fait partie, avec Le Corbusier de l’Association pour une Rénovation Architecturale (ASCORAL). Après la guerre, il travaille pour l’administration militaire française sur un plan de reconstruction de la ville et Nouvelle Ville allemande de Mayence détruite à plus de 80 % par les bombardements, avec Adolf Bayer, Elsa Sundling et Gérald Hanning. Désavoué dans ses idées, il retourne à Paris en 1948 où il travaille comme architecte indépendant sur de grands projets pour différentes collectivités.
Au début des années 1950, il succède à Auguste Perret à la tête de son atelier d'architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il y a pour élèves Jean Renaudie, Renée Gailhoustet…
Passionné d'aviation et de photographie, il réalise un grand nombre de photographies aériennes de ses propres réalisations architecturales. L'ensemble de ces photos ainsi que son fonds d'archives sont conservés par l'Institut français d'architecture.
RĂ©alisations
- 1927 : hôtels Beaudouin, en collaboration avec Eugène Beaudouin, 4-6, rue du Bois-de-Boulogne, Neuilly-sur-Seine[2].
- 1931-1935 Cité du Champ des Oiseaux à Bagneux (Hauts-de-Seine) : 848 logements répartis dans des petits immeubles HBM. Premier ensemble de logements préfabriqués français.
- 1931-1934 Cité de la Muette à Drancy (Seine-Saint-Denis) en collaboration avec Eugène Beaudouin, Vladimir Bodiansky (ingénieur) et Jean Prouvé (pour les huisseries) : considérée comme le premier grand ensemble de France. Composée de 10 barres de 4 étages, 5 tours de 15 étages (détruits), ainsi qu'un bâtiment en U de 4 étages, qui accueillit le camp d'internement[3].
- 1934-1935 École de plein air de Suresnes en collaboration avec Eugène Beaudouin Inscrit MH[4].
- 1936-1939 Maison du Peuple de Clichy en collaboration avec Eugène Beaudouin, Jean Prouvé et Vladimir Bodiansky (premier exemple de mur rideau en panneaux préfabriqués) Classée MH[5].
- 1937 Club-house dit club Roland Garros de l'aérodrome de Buc dans les Yvelines, démonté en 1940 par les Allemands.
- 1948-1955 Reconstruction de Sotteville-lès-Rouen et de la ville d'Elbeuf dans la Seine-Maritime.
- 1950-1953 Village « SHAPE » à Fontainebleau : 300 logements en barres, selon le procédé de préfabrication Camus, pour le personnel du QG de l'OTAN.
- 1951 Église Sainte-Croix de Sochaux.
- 1954 Grand ensemble du Château blanc (3000 logements) à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
- 1954-1955 Aménagement du siège social d'Emmaüs à Charenton-le-Pont.
- 1954-1955 École communale René-Caillé à Pont-l'Abbé-d'Arnoult.
- 1956 Église Sainte-Jeanne-d'Arc de la Pépinière à Belfort.
- 1957-1959 Grand ensemble Les grandes terres (1500 logements) Ă Marly-le-Roi (Yvelines)[6].
- 1958-1966 Architecte en chef de la ZUP de la plaine à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), 6 430 logements. Il dessine avec ses associés Paul Depondt et H. Beauclair une partie de ce grand ensemble, 8 tours de 18 étages avec dalle et centre commercial (928 logements).
- 1959-1962 Cité Salengro ou Gaston Roulaud à Drancy (803 logements) : 2 bâtiments de 8 étages, 1 de 10 étages, 1 de 12 étages et 1 tour, construits en collaboration avec André Malizard pour l'OPHLM de Drancy. L'ensemble comprend aussi une maison des jeunes, une crèche et des commerces[7].
- 1959-1969 Grand ensemble de Beauval, à Meaux (8300 logements) en lieu et place d'un projet de "ville radieuse" avorté de Le Corbusier.
- 1965 Agence d'Urbanisme de la Région de Reims à Reims associé à Paul Depondt.
- 1966 Grand ensemble de la Zone verte Sotteville-lès-Rouen.
- 1966 Maison Commelin à Serbonnes dans l'Yonne : maison réalisée pour l'ingénieur Jean Commelin.
- 1966-1970 Immeubles d'habitation de 500 logements "Les Contemporains" à Élancourt (Yvelines), aujourd'hui détruits.
- 1967-1970 Cité Paul Éluard à Drancy : 2 barres et une tour de 15 étages[8].
- 1968-1970 Immeubles d'habitation de 500 logements HLM dans le quartier rouennais de la Grand'Mare, aujourd'hui pratiquement tous détruits[9].
- 1970 Maison des sciences de l'homme Ă Paris.
- 1970-1974 Résidence La Perralière à Villeurbanne (Rhône), aujourd'hui résidence étudiante.
- 1974 Maison « La Mare » à Sérigny (Orne) : villa personnelle de Marcel Lods, concentré des techniques de fabrication utilisées par l'architecte Inscrit MH.
Élèves notables
- Vladimir Couprianoff (1919-1967), de 1950 à 1955, prix Casa de Velázquez (1952-1953)[10].
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « 4-6, rue du Bois-de-Boulogne », sur pss-archi.eu.
- Notice de la cité de la Muette de Drancy sur le site de l'Atlas du patrimoine de la Seine-Saint-Denis.
- Présentation et historique du bâtiment sur le site de l'INSHEA
- Notice de la maison du Peuple de Clichy sur le site du patrimoine du XXe siècle du Ministère de la culture.
- « archiwebture.citechaillot.fr/f… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Notice de Cité Salengro de Drancy sur le site de l'Atlas du patrimoine de la Seine-Saint-Denis.
- Notice de la cité Paul Éluard de Drancy sur le site de l'Atlas du patrimoine de la Seine-Saint-Denis.
- « À bas les "verre et acier" », (consulté le )
- https://agorha.inha.fr/inhaprod/ark:/54721/002148962 AGORHA, Dictionnaire des élèves architectes de l'École des beaux-arts de Paris (1800-1968).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- (en) Grove Art Online
- (en) Museum of Modern Art
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Fiche biographique, bibliographie, présentation et repérage des archives », sur ArchiWebture, base de données de l'Institut français d'architecture, Cité de l'architecture et du patrimoine (consulté le ).
- (en) Biographie sur artnet.
- (en) Programme de reconstruction de Mayence.
Bibliographie
- François Laisney et Ginette Baty-Tornikian, « Grandeur et misère d’un chef-d’œuvre rationaliste », L'Architecture d'aujourd'hui, Paris, no 187 « Logements et formes urbaines »,‎ , p. 101-102 (ISSN 0003-8695)
- Hartmut Frank, « Les Projets d’aménagement de Marcel Lods et Paul Schmitthenner pour Mayence (RFA) », dans Les Trois Reconstructions : 1919-1940-1945, Paris, Institut français d'architecture, coll. « Dossiers et Documents / Institut français d'architecture » (no 4), , 1re éd., 144 p. (ISBN 2-904448-05-5 et 978-2-904448-05-8, BNF 36144788), p. 21-26 Compte rendu des rencontres des 19 et 20 mai 1983 à l'IFA, l'Association de pratique et de recherche en architecture et urbanisme no 5 et l'Institut d'urbanisme de Paris à Créteil ; documents réunis par Patrice Noviant, Jacques Rosen, Bruno Vayssière.
- Pieter Uyttenhove, « Marcel Lods, toujours l’industrialisation », AMC, Paris, no 11 « Trente années d’architecture française 1950-1980 »,‎ , p. 50-51 Notice no 00067844, base Archidoc, ministère français de la Culture
- (it) Jean-Louis Cohen, « Marcel Lods : la Carta d’Atene e Magonza », Casabella, Milan, no 567,‎ , p. 50-51 (ISSN 0008-7181)
- Nicole Toutcheff et Pieter Uyttenhove, Marcel Lods 1891-1978 : photographies d'architecte, Paris, Centre Georges-Pompidou, , 48 p., non paginé (ISBN 2-85850-610-8 et 978-2-85850-610-1, BNF 35483652) Album de l'exposition tenue du 2 octobre 1991 au 6 janvier 1992 au Centre de création industrielle, Centre Georges Pompidou.
- Pieter Uyttenhove, « Lods, Marcel 1891-1978, photographies d’architecte. : L’œil discursif », L'Architecture d'aujourd'hui, Paris, no 277,‎ , p. 72-74 (ISSN 0003-8695)
- (it) Nicole Toutcheff, « Marcel Lods : fotografie d’architetto », Domus, Milan, no 735,‎ , p. 8-9 (ISSN 0012-5377)
- Rémi Baudouï, « La Cité de la Muette à Drancy : 1933-1945 », dans Annie Fourcaut (dir.), Banlieue rouge 1920-1960 : Années Thorez, années Gabin : archétype du populaire, banc d'essai des modernités, Paris, Autrement, coll. « Autrement / Mémoires » (no 18), , 293 p. (ISBN 2-86260-384-8 et 978-2-86260-384-1, OCLC 26737066, BNF 37666706), p. 207-219
- Pieter Uyttenhove (dir.), Marcel Lods, (numéro spécial de L’Homme & l’Architecture), , 34 p.
- David Whitham, Drancy revisited, Planning History, (16), 1, 1994, p. 29-34.
- Nicole Toutcheff, Marcel Lods, in Jean-Pierre Midant, (dir.), Dictionnaire de l’architecture du XXe siècle, Paris, Hazan/Institut français d’architecture, 1996, p. 543-544.
- Pieter Uyttenhove, The Failure of Modernism: Illusions and Desillusions of Marcel Lods, in Patrizia Bonifazio, Sergio Pace, Michela Rosso, Paolo Scrivano (dir.), Tra guerra en pace. SocietĂ , cultura e architettura nel secondo dopoguerra, FrancoAngeli, Milano, 1998, p. 231-241.
- Pieter Uyttenhove, Marcel Lods (1891-1978), une architecture de l'action, Thèse de doctorat d'Histoire, EHESS, 1999, 3 vol.
- Pieter Uyttenhove, Une architecture de l'action. Au-delĂ de l'Ĺ“uvre de Marcel Lods (1891-1978), eaV (Enseignement Architecture Ville), Versailles, 5, 1999-2000, p. 72-80.
- Iwan Strauwen & Pieter Uyttenhove, Hardy, Beaudouin, Lods et Mopin : les aléas d’un modèle constructif, L’Architecture d’Aujourd’hui, 347, juillet-, p. 100-107.
- Pieter Uyttenhove, Cité de la Muette – eine vertikale Gartenstadt 1931-34, Marcel Lods, in Rüdiger Kramm (dir.), Zum aktuellen Umgang mit den Bauten der Moderne : Frankreich, Universität Karlsruhe, Fakultät für Architektur, Institut für Baugestaltung, Baukonstruktion und Entwerfen, Karlsruhe, 2007, p. 82-93.
- Pieter Uyttenhove, Marcel Lods (1891-1978). Action, architecture, histoire, Collection Art et Architecture, Éditions Verdier, Paris, 2009, 504 p. (ISBN 978-2-86432-588-8)
- Pieter Uyttenhove, Beaudouin et Lods, Paris, Carnets d'architectes, Paris, Éditions du Patrimoine, 2012.
- David Bihanic, Pieter Uyttenhove, Marcel Lods. Éduquer à l'architecture moderne, Lille, Athom Éditions-Publishing, 2022, 356 p. (ISBN 978-2-9573855-1-5)