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Lupanine

La lupanine (ou 2-oxospartéine) est un composé organique tétracyclique, de formule C15H24N2O, qui appartient au groupe des alcaloïdes quinolizidiniques.

Lupanine
Image illustrative de l’article Lupanine
structure de la (+)-lupanine
Identification
Nom UICPA (1S,2R,9S,10S)-7,15-diazatétracyclo[7.7.1.02,7.010,15]heptadécan-6-one
Synonymes

2-oxospartéine, rel-(7R,7aS,14R,14aR)-dodécahydro-7,14-méthano-2H,11H-dipyrido[1,2-a:1',2'-e][1,5]diazocin-11-one

No CAS 4356-43-8 (racémique)
550-90-3 (+)
486-88-4 (−)
PubChem 91471 (+)
ChEBI 28193
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche (+)[1]
huile visqueuse (–)[2]
Propriétés chimiques
Formule C15H24N2O [IsomĂšres]
Masse molaire[3] 248,363 9 ± 0,014 4 g/mol
C 72,54 %, H 9,74 %, N 11,28 %, O 6,44 %,
Propriétés physiques
T° fusion 40 °C (+)[2]
98-99 °C (racémique)[1] - [2]
T° ébullition 185-186 °C(+)[4]
186-188 °C (–)[4]
Propriétés optiques
Indice de réfraction = +61,4 ((+), acétone)[2]
= -61 ((–), acĂ©tone)[2]
Écotoxicologie
DL50 410 mg·kg−1 (souris, oral)[5]
175 mg·kg−1 (souris, i.p.)[5]
1440 mg·kg−1 (rat, oral)[5]
177 mg·kg−1 (rat, i.p.)[5]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Cet alcaloïde est naturellement présent chez les espÚces de plantes de la famille des Fabaceae, en particulier dans les genres Lupinus, Genista, Ormosia et Cytisus. C'est souvent le principal alcaloïde de ces plantes, accompagné, en général, de divers alcaloïdes mineurs tels que la spartéine, la baptifoline et l'anagyrine. On le trouve aussi chez certaines espÚces du genre Leontice (Berberidaceae)[6].

Histoire

Le nom de ce composĂ© provient de son occurrence dans le genre Lupinus. Lorsque Max Hagen la dĂ©crivit pour la premiĂšre fois en 1885, il nomma la substance qu'il avait obtenue, la lupanine, afin de la distinguer des substances dĂ©jĂ  connues, la lupinine et la lupinidine. L'extraction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e au moyen d'acide chlorhydrique sur des graines du lupin bleu, puis traitĂ©e avec une solution d'hydroxyde de potassium et de l'Ă©ther de pĂ©trole, le composĂ© Ă©tant obtenu sous la forme d'un sirop de couleur miel clair au goĂ»t amer[7] - [8]. La lupanine a Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© pour la premiĂšre fois,en 1956[9]. La premiĂšre synthĂšse totale Ă©nantiosĂ©lective des Ă©nantiomĂšres (+) et (–) a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2018 Ă  partir de 2,4,6,8-tĂ©traoxobispidine (3,7-diazabicyclo[3,3,1]nonan-2,4,6,8-one), prĂ©parĂ©e Ă  partir de malonate de dimĂ©thyle[10].

Occurrence

La lupanine se trouve naturellement dans les genres de la famille des Fabaceae, tels que Lupinus, Genista ou Cytisus, et qui est souvent le principal alcaloïde de ces plantes, ainsi aussi que chez certaines espÚces du genre Leontice (en). En général, ce composé est accompagné de divers alcaloïdes mineurs tels que la spartéine, la baptifoline et l'anagyrine[2]. Le lupin blanc contient le lupanine racémique, tandis que le lupin bleu contient principalement l'énantiomÚre (+). La teneur en lupanine dans les graines de lupin est généralement comprise entre 50 et 70% des alcaloïdes, à l'exception du lupin jaune[11].

BiosynthĂšse

La biosynthÚse de la lupanine est réalisée à partir de la lysine au moyen de l'enzyme lysine décarboxylase en cadavérine. Au cours d'une réaction du pyruvate sur l'alanine, trois équivalents de cadavérine sont convertis en lupanine via un intermédiaire inconnu[12]. La présence de lupanine plutÎt que de spartéine et l'apparition d'hydroxylupanine au lieu de lupanine seraient contrÎlées par un gÚne dominant[7].

Extraction et synthĂšse

La substance est gĂ©nĂ©ralement obtenue lors d’une extraction Soxhlet de graines de lupin au moyen de solvants organiques tels que le n-hexane ou l’éther de pĂ©trole. La (±)-lupanine obtenue de cette maniĂšre peut ĂȘtre rĂ©solue en Ă©nantiomĂšre pur au moyen d'une rĂ©solution du racĂ©mique, la recristallisation utilisĂ©e Ă  cette fin peut ĂȘtre effectuĂ©e avec de l'acide 2,3-dibenzoyltartrique Ă©nantiomĂ©riquement pur[1].

Alternativement, la lupanine peut ĂȘtre prĂ©parĂ©e par synthĂšse. Pour la synthĂšse Ă©nantiosĂ©lective de la (–)-lupanine, on fait rĂ©agir la 2,4,6,8-tĂ©traoxobispidine avec le (1S)-1-phĂ©nylĂ©thanol dans une rĂ©action de Mitsunobu, suivie d'une rĂ©duction diastĂ©rĂ©osĂ©lective en deux Ă©tapes. L'auxiliaire chiral est Ă©liminĂ© dans une rĂ©duction de Birch et l'intermĂ©diaire bicyclique est converti dans une cyclisation α,N Ă  plusieurs Ă©tages en un nouvel intermĂ©diaire tricyclique. Celui-ci est rĂ©duit avec du borohydrure de sodium et allylĂ© dans une rĂ©action de Hosomi-Sakurai pour Ă©liminer le groupe protecteur Boc. Lors du renouvellement de la N-allylation, une mĂ©tathĂšse de fermeture du cycle catalysĂ©e par le catalyseur de Grubbs II se produit qui par hydrogĂ©nation, donne le composĂ© cible, la (–)-lupanine[10].

Propriété

Des effets pharmacologiques anti-arythmiques, hypotenseurs et hypoglycĂ©miants ont Ă©tĂ© dĂ©crits pour la lupanine[2]. L'angle de rotation spĂ©cifique d'une solution d'acĂ©tone contenant presque 3% du produit est [α]D = ±61°[2] et [α]D20 = ±81,2° pour une solution d'Ă©thanol 1M. Le (+)-2,3-dibenzoyl-D-tartate de (–)-lupanine cristallise dans le groupe d'espace tĂ©tragonal P43 (no 78) avec les constantes de rĂ©seau a = 1,0906 nm et c = 2,7233 nm[1].

Notes et références

  1. Anna K. PrzybyƂ, Maciej Kubicki, Simple and highly efficient preparation and characterization of (−)-lupanine and (+)-sparteine, Tetrahedron, 2011, vol. 67(40), pp. 7787–7793. DOI 10.1016/j.tet.2011.07.080.
  2. (de) « Lupanin », sur Römpp Online, Georg Thieme Verlag (consulté le )
  3. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  4. George Roger Clemo, Richard Raper, Charles Robert Sydney Tenniswood, The Lupin Alkaloids. Part III., Journal of the Chemical Society, 1931, vol. 0, pp. 429–437. DOI 10.1039/JR9310000429.
  5. (en) « Lupanine », sur ChemIDplus.
  6. (en) « KNApSAcK Metabolite Information », sur www.knapsackfamily.com (consulté le ).
  7. Dieter Heß, Biochemische Genetik. Eine EinfĂŒhrung unter besonderer BerĂŒcksichtigung höherer Pflanzen, Springer Verlag, 2013, chap. 6, pp. 106–109. (ISBN 978-3-642-85766-9), googlebook une page.
  8. Max Hagen, Ueber das Lupanin, ein Alaloïd aus dem Samen der blauen Lupine, Lupinus angustifolius, Justus Liebigs Annalen der Chemie, 1885, vol. 230(3), pp. 367–384. DOI 10.1002/jlac.18852300308.
  9. G. R. Clemo, R. Raper, J. C. Seaton, The lupin alkaloids. Part XVI. The synthesis of externally compensated lupanine, Journal of the Chemical Society, 1956, vol. 0, pp. 3390–3394. DOI 10.1039/JR9560003390.
  10. Dagmar Scharnagel, Jessica Goller, Nicklas Deibl, Wolfgang Milius, Matthias Breuning, The Enantioselective Total Synthesis of Bisquinolizidine Alkaloids: A Modular “Inside‐Out” Approach, Angewandte Chemie International Edition, 2018, vol. 57(9), pp. 2432–2435. DOI 10.1002/anie.201712852.
  11. (de) Michael Wink, (pdf)Methoden zum Nachweis von Lupinen-Alkaloiden sur uni-heidelberg.de.
  12. Gerhard Richter, Stoffwechselphysiologie der Pflanzen. Physiologie und Biochemie des PrimĂ€r- und SekundĂ€rstoffwechsels, Georg Thieme Verlag, 1998, chapitre 12, pp. 517–518. (ISBN 978-3-13-442006-7), googlebook page 518.
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