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Lituaniens

Les Lituaniens (orthographe ancienne : Lithuaniens) sont un peuple balte établi en Lituanie.

Lituaniens
Description de cette image, également commentée ci-après
en haut, Mindaugas.
1er rangée : Gediminas, Kęstutis, Vytautas le Grand, Ladislas II Jagellon.
2e rangée : Barbara Radziwiłł, Nicolas Christophe Radziwiłł, Laurynas Gucevičius, Simonas Daukantas (en).
3e rangée : Motiejus Valančius (lt), Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, Antanas Baranauskas (lt), Vydūnas.
en bas, Jonas Basanavičius
Populations importantes par région
Drapeau de la Lituanie Lituanie 3 000 000 (est.)
Drapeau des États-Unis États-Unis 660 000 ((rec. 2000))
Drapeau du Brésil Brésil 600 000
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 100 000
Drapeau de l'Irlande Irlande 50 000
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 40 000
Drapeau de la Lettonie Lettonie 25 693 ((rec.2010))
Drapeau de la Pologne Pologne 15 000 à 25 000
Drapeau de la Russie Russie 45 000 ((rec; 2002))
Population totale 4 à 5 000 000
Autres
Langues Lituanien
Religions Catholicisme
Ethnies liées Baltes

À l'époque médiévale, ils vivaient dans un territoire plus vaste qu'aujourd'hui car ils étaient présents à Konigsberg et dans les campagnes de Prusse-Orientale (voir Lituaniens de Prusse ou Lietuvininkai), dans le Nord de la Biélorussie et dans l’Est de la Pologne.

Histoire

Avant le XIVe siècle  : un peuple sans unité forte

Les peuples baltes vers 1200.

De nombreux peuples baltes païens installés sur le territoire de l'actuelle Lituanie (Samogitiens; Sudoviens…) s'unirent dans un grand-duché de Lituanie pour contrer la menace que représentaient les croisés germaniques, établis en Prusse et en Livonie et poursuivant la christianisation des provinces baltes.

En 1235, les nobles lituaniens choisirent Mindaugas (1203- [1263) comme grand duc, mais sa conversion au catholicisme, grâce à laquelle il put devenir roi par la volonté du pape en 1251, entraîna son assassinat.

La guerre civile consécutive à cet assassinat restaura la division du pays.

Du XIVe au XVIIe siècle  : le Grand duché, une puissance européenne

Expansion du grand-duché de Lituanie du XIIIe au XVe siècle
Expansion du grand-duché de Lituanie du XIIIe au XVe siècle

En 1316, Gediminas (1275-1341) devient grand-duc. Il met fin à la guerre civile et fonde un État puissant et bien organisé.

À partir du XIVe siècle, les princes lituaniens conquirent les régions de l'ancienne Rus' de Kiev (Minsk en 1326 ; Est de la Volhynie en 1340 ; Kiev en 1361) qui avait été détruit par les invasions mongoles. La conquête de ces territoires entraîna de profonds changements : démographique (les populations slavophones devenant majoritaire), géographique (la superficie augmenta de manière spectaculaire passant à 815  000 km² en 1582) et religieux (la Lituanie païenne, mais avec des souverains devenus catholiques au cours du temps, gagnait une population orthodoxe).

En même temps le royaume de Pologne et la Lituanie se rapprochent pour lutter contre les ordres germaniques (Union de Krewo en 1383; Union de Vilnius et Radom en 1401) ce qui entraîne l'instauration d'une dynastie commune.

En 1409, la Samogitie (cédée en 1404) se révolta contre les croisés et en 1410 à Tannenberg, la Lituanie et la Pologne (alliées aux Samogitiens) battirent les chevaliers Teutoniques. La Samogitie très disputée fut finalement acquise en 1422 et les teutoniques durent arrêter définitivement leurs tentatives d'union de leurs territoires prussiens et livoniens.

Du XVIIIe au XIXe siècle  : sous le joug étranger

En 1795, le troisième partage de la Pologne acheva définitivement l'État polono-lituanien, la Lituanie est annexée entièrement par la Russie.

En 1812, la France déclare la guerre à la Russie et remporte plusieurs victoires au début de la campagne, occupant Vilnius très rapidement. Le duché de Varsovie, État polonais créé par Napoléon en 1807 voulait en cas de victoire française annexer la Lituanie à son territoire, mais la défaite et la retraite française mirent fin à son ambition.

En 1830-1831 (insurrection de Novembre) et en 1863 (insurrection de Janvier), les Lituaniens et les Polonais s'insurgent contre la lourde domination russe mais les insurgés inférieurs en nombre et en armes sont battus ce qui entraîne une politique de russification menée principalement par le tsar Alexandre II de Russie. Cette politique n'empêche pas la naissance du nationalisme lituanien qui, comme en Lettonie, s'exprime dans la langue et la poésie.

Sur le plan économique, les paysans sont délivrés du servage en 1861 même si les barons baltes, noblesse fidèle à l'Empire, possèdent encore la majorité des terres.

Le XXe siècle  : l’indépendance et les répressions

La Première Guerre mondiale permet aux Lituaniens d'obtenir leur indépendance. L'armée impériale russe est vaincue (bataille de Tannenberg) à plusieurs reprises et les régions baltes sont libérées de la domination russe entre 1915 et 1917. Le traité de Brest-Litovsk () cède cette région à l'Empire allemand mais il ne peut profiter de cette victoire car il doit signer la paix (armistice du ).

Les pays baltes connaissent alors une période troublée de deux ans. Les Armées blanches, l'Armée rouge et les armées indépendantistes soutenues par le Royaume-Uni s'affrontent.

En 1920, la Lituanie est reconnue indépendante mais elle perd Vilnius (peuplée majoritairement par des Juifs et Biélorusses) qui est occupée par la Pologne (1920 - 1939).

En 1940, la Lituanie est de nouveau envahie par la Russie alors sous la forme de l'Union soviétique puis envahie de nouveau par le Troisième Reich en 1941. Cette dernière envisageant la déportation ou l'extermination de 85 % de la population dans le cadre de son Generalplan Ost[1] - [2].

Incorporé de nouveau à l'URSS en 1944, la Lituanie, qui avait été prospère pendant l'entre-deux-guerres, était alors un pays ravagée (plus de 300  000 morts ; exil de dizaines de milliers de Lituaniens de Lituanie mais aussi de Prusse-Orientale). De plus, elle fut soumise à une russification forcée (arrivée de dizaines de milliers de russophones; la langue lituanienne remplacée par le russe) et l'Église catholique fut persécutée.

À la suite de la perestroïka et du coup d'État manqué d'août 1991, la Lituanie redevient indépendante la même année alors qu'une tentative d'indépendance en 1990 s'était soldée par les événements de janvier à Vilnius (13 civils tués).

La Lituanie peuplée à plus de 80 % de Lituaniens a eu moins de problème de citoyenneté que ses voisines lettone et estonienne et a donc pu accorder la nationalité lituanienne aux ressortissants de l'ex-URSS.

Diaspora

Il existe une importante diaspora lituanienne en raison  :

1) Des persécutions au XIXe siècle jusque dans les années 1950

Les Lituaniens émigrent principalement aux États-Unis et au Brésil dans le but d'améliorer leurs sorts (la paysannerie est très pauvre car les terres appartiennent à la noblesse).

Les occupations soviétiques (1940 et 1944) obligent de nombreux lituaniens nationalistes ou partisans du Troisième Reich (il faut se souvenir que dès les premiers jours de l'occupation soviétique de 1940, des milliers de Baltes furent déportés au goulag) à s'enfuir en Allemagne de l'Ouest ou au Canada ainsi que les Lituaniens de Prusse (luthériens et bilingues lituanien-allemand) qui étaient considérés comme des Allemands par Moscou.

De même, les déportations entraînèrent la création d'une communauté lituanophone en Russie.

2) Après 1950.

Les émigrés baltes aidèrent leur peuple à lutter contre l'occupation soviétique en fournissant des armes à la guérilla des Frères de la forêt et en plaidant la cause de leur peuple devant l'ONU (appel baltique de 1979).

Depuis l'indépendance, la diaspora, comme pour la république sœur de Lettonie, joue un grand rôle politique (Valdas Adamkus, président de la Lituanie de 1998 à 2003 et depuis 2004 était un haut fonctionnaire américain) et économique.

De même, depuis l'entrée de la Lituanie dans l'Union européenne en 2004, des dizaines de milliers de Lituaniens ont émigré au Royaume-Uni et en Irlande.

Lituaniens en Lettonie

Les Lituaniens sont très nombreux à vivre près de la frontière entre les 2 pays frères (34 000 soit 1,4 % de la population). Très intégrés (42 % ont le letton comme langue maternelle, 39 % le lituanien et 16 % le russe), ils sont un pont entre les deux pays, culturellement et ethniquement très proches, voire complémentaires.

Certains d'entre eux aspirent à la création d'un État balte unique (panbaltisme).

Ils sont surtout présent dans :

  • le district de Bauska (6,8 %) ;
  • le district de Liepāja (6,1 %, la première ethnie après leurs frères lettons) ;
  • le district de Jelgava (3,4 %).

Il existe également des communautés dans les districts de Aizkraukle (3,1 %), de Kuldīga (2 %) et de Jēkabpils (1,7 %).

Lituaniens de Pologne et de Biélorussie

Il y a entre 15 et 40 000 Lituaniens en Pologne, notamment dans la voïvodie de Podlachie et quelques centaines, voire milliers en Biélorussie (près de 20 000 selon certaines estimations).

Ils sont présents dans :

  • Gmina Punsk : 75 % (3 300 sur 4 400).
  • Sejny : environ 30 % (près de 2 000).

Culture

Notes et références

  1. HITLER'S PLANS FOR EASTERN EUROPE Selections from Janusz Gumkowkski and Kazimierz Leszczynski POLAND UNDER NAZI OCCUPATION
  2. The Baltic States: Years of Dependence, 1940-80 page 48 Romuald J. Misiunas,Rein Taagepera,Georg von Rauch University of California Press 1983

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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