Ligne de Nantes-Orléans à Saintes
La ligne de Nantes-Orléans à Saintes est une ligne ferroviaire française à écartement standard, partie de la grande transversale de la façade atlantique reliant Nantes à Bordeaux, qui relie la gare de Nantes, en Loire-Atlantique à celle de Saintes, en Charente-Maritime. Elle permet de relier la Bretagne au bassin aquitain.
Ligne de Nantes-Orléans à Saintes | |
Pays | France |
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Villes desservies | Nantes, Clisson, Montaigu, La Roche-sur-Yon, Luçon, La Rochelle, Rochefort, Saintes |
Historique | |
Mise en service | 1866 – 1873 |
Électrification | 1993 – 2008 (électrification partielle) |
Concessionnaires | PO (1857 – 1883) Charentes (1869 – 1878) État (Non concédée) (1878 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
Caractéristiques techniques | |
Numéro officiel | 530 000 |
Longueur | 251,289 km |
Écartement | standard (1,435 m) |
Électrification | Partielle 25 kV – 50 Hz |
Pente maximale | 11 ‰ |
Nombre de voies | Double voie de Nantes à La Roche-sur-Yon et de La Rochelle à Saintes Voie unique de La Roche-sur-Yon à La Rochelle |
Trafic | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant(s) | SNCF |
Trafic | TGV, Intercités, TER Fret SNCF |
Schéma de la ligne | |
Elle constitue la ligne 530 000[1] du réseau ferré national.
Historique
À la suite de la déconfiture financière de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France, son démantèlement est organisé en 1857 au profit de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et de la constitution de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Dans ce cadre, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans reçoit à titre complémentaire, notamment la concession à titre définitif d'une ligne « de Nantes à Napoléon-Vendée[2] » par la convention signée le avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le [3].
Les sections de La Roche-sur-Yon à La Rochelle et de Rochefort à Saintes sont déclarées d'utilité publique à titre définitif par décret impérial le [4]. Elles sont concédées à la Compagnie des chemins de fer des Charentes selon les termes d'un décret impérial du [5]. L'adjudication est approuvée par décret impérial le [6].
La section de La Rochelle à Rochefort est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer des Charentes par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[7]. Cette section est déclarée d'utilité publique par décret impérial le rendant la concession définitive[8].
Cette ligne a été mise en service en plusieurs étapes et par deux compagnies distinctes :
- de Nantes à La Roche-sur-Yon, le [9] par la Compagnie du Paris-Orléans (le P.O.) (comme une première tranche d'un projet devant relier Nantes à Limoges par Chantonnay et Niort) ;
- de La Roche-sur-Yon à La Rochelle, le [10] par la Compagnie des Charentes ;
- de La Rochelle à Rochefort, le par la Compagnie des Charentes ;
- de Rochefort à Saintes, le par la Compagnie des Charentes.
L'État rachète le réseau de la Compagnie des chemins de fer des Charentes par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le [11]. La ligne de La Roche-sur-Yon à Saintes est alors exploitée par l'administration des chemins de fer de l'État.
La section de Nantes à La Roche-sur-Yon est reprise par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans par une convention signée entre le Ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[12]. L'exploitation est reprise par l'administration des chemins de fer de l'État.
A partir du 6 janvier 2020, la ligne est fermée entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon pour permettre la modernisation d'une seule des deux voies ainsi que des gares de croisement de Luçon et de Marans. Devant se terminer en mai 2021, ces travaux prennent du retard à la suite de la pandémie de Covid-19[13] - [14].
Infrastructure
À l'origine intégralement à double voie, cette ligne n'est plus exploitable que sur une seule voie, entre La Roche-sur-Yon et La Rochelle depuis les travaux de rénovation de 2021. La rénovation de la seconde voie est prévue, mais son calendrier n'est pas encore arrêté. Le profil en long de la ligne est moyen avec des déclivités maximum de 11 ‰. Son tracé sinueux ne permet qu'une vitesse maximale de 110 à 130 km/h selon les tronçons, ce qui pénalise lourdement l'attrait commercial de la ligne. Le temps de trajet direct Nantes-Bordeaux reste bloqué à plus de quatre heures, une durée voisine de celle en TGV via Paris. L'électrification complète ne s'est jamais non plus justifiée, la traction en rames diesel exploitant déjà le potentiel de la ligne à plein depuis les années 1960.
La section de Nantes à La Roche-sur-Yon est électrifiée en courant alternatif 25 kV - 50 Hz[15]. Cette électrification est effective depuis le [15], à l'occasion du programme « Paris-Montparnasse - Les Sables-d'Olonne par TGV ». La section de La Roche-sur-Yon à Saintes reste non électrifiée et la traction diesel autonome est nécessaire. La gare de La Rochelle est également électrifiée avec ce même type de courant depuis le , dans le cadre de l'électrification de la ligne de Saint-Benoît à La Rochelle-Ville.
La sécurité des circulations des trains est assuré grâce au block automatique lumineux (BAL) entre Nantes et Clisson, au block automatique à permissivité restreinte (BAPR) entre Clisson et La Roche-sur-Yon depuis l’électrification[16], au BAPR de La Roche sur Yon à La Rochelle ville et au block manuel de double voie de type Nantes-Bordeaux (BMNB) entre La Rochelle ville et Saintes.
Le très mauvais état de la section La Roche-sur-Yon - La Rochelle a imposé l'abaissement de la vitesse maximale de 130 à 60 km/h à partir de [17]. Entre 2020 et 2021, la desserte ferroviaire a été interrompue sur toute la section afin d'en rénover entièrement l'infrastructure : plateforme et rails d'une des deux voies, ouvrages d'art, signalisation, passages à niveau, rénovation complète et mise en accessibilité de la gare de Luçon. À Marans et Luçon, des évitements ont été créés pour préserver la possibilité de croisement des trains[18]. Les travaux sont finis le 11 juillet 2021 et les trains pour la formation du personnel reprennent le lendemain à la vitesse d'origine, la reprise du service commercial étant prévue le 31 juillet[19].
Trafic
TGV
Cette ligne voit passer des TGV entre Nantes et La Roche-sur-Yon assurant la desserte entre Paris-Montparnasse et Les Sables-d'Olonne depuis le [20] - [21].
Intercités
La ligne est parcourue dans son intégralité par des relations Intercités circulant entre Nantes et Bordeaux. Trois allers-retours quotidiens sont assurés entre ces deux villes ainsi qu'un aller-retour en semaine entre La Rochelle et Bordeaux. Certaines de ces relations étaient prolongées jusqu'à Quimper ou Toulouse et ont été supprimées au service horaire de [22].
Début 2020, l'État a procédé à un appel à candidatures pour l'exploitation de la ligne Intercités ; il est prévu au terme de celui-ci que l'offre sera portée à quatre allers-retours Nantes – Bordeaux minimum en 2022[23].
Épisodiquement, des trains de pèlerins pour Lourdes sont organisés au départ de La Roche-sur-Yon.
TER
Depuis le [20] - [21], les TER circulent en traction électrique entre Nantes et La Roche-sur-Yon d'où une partie continue jusqu'aux Sables-d'Olonne[24]. Certains TER continuent à être assurés en traction diesel : ceux allant vers Cholet à partir de Clisson[25], et ceux vers La Rochelle à partir de La Roche-sur-Yon[26].
Tram-train Nantes - Clisson
Depuis le [27], la ligne est en partie exploitée de Nantes à Clisson sous la forme d'un service de tram-train. Au début de sa mise en service, celui-ci comptait trois allers-retours en plus des liaisons traditionnelles en TER. Depuis 2015, le tram-train assure l'intégralité de la desserte de Nantes à Clisson, les TER ne desservent plus les gares intermédiaires.
Réouvertures de points d'arrêts
En 2011, une étude a été menée pour vérifier la pertinence de la réouverture de la gare de Marans au service des voyageurs dans le cadre d'une desserte péri-urbaine jusqu'à La Rochelle, à l'instar de la liaison entre La Rochelle et Rochefort, avec desserte de quelques gares intermédiaires qui seraient elles aussi rouvertes pour cette occasion[28].
En 2013, il a été envisagé de rouvrir les gares de Dompierre-sur-Mer et de Rompsay, sans qu'aucune échéance n'ait été fixée[29]. Une réouverture des haltes entre Marans et La Rochelle est espérée à l'horizon 2023-2024[30] - [31].
Fret
Plusieurs trains de fret pour le compte de Fret SNCF et Euro Cargo Rail (ECR) empruntent cette ligne. Outre des trains au départ de Nantes, on peut distinguer des trains en provenance de l'usine PRB de La Mothe-Achard sur la bretelle de La Roche-sur-Yon aux Sables-d'Olonne, transportant des poudres pour revêtements de façades à destination de Rognac, des trains en provenance du port de La Pallice soit d'hydrocarbures, soit de pâte à papier à destination des papeteries de Condat, ainsi un trafic de céréales mis en place chaque été entre La Rochelle-Pallice et Marmande.
Notes et références
- Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, (ISBN 978-2-918758-34-1), volume 1, page 184.
- Nom de la commune de La Roche-sur-Yon à l'époque.
- « N° 4796 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 11 avril 1857, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 19 juin 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 10, no 522, , p. 244 - 274.
- « N° 9341 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique, 1° le prolongement du chemin de fer de Nantes à Napoléon-Vendée sur La Rochelle, 2° un chemin de fer de Rochefort à Saintes, 3° un chemin de fer de Saintes à Coutras : 14 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 953, , p. 252 - 253.
- « N° 10474 - Décret impérial qui prescrit la mise en adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 19 avril 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041, , p. 246 - 264.
- « N° 10473 - Décret impérial qui approuve l'adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 6 juillet 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041, , p. 242 - 246.
- « N° 16273 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 18 juillet 1868, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics et la compagnie des chemins de fer des Charentes : 18 juillet 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1628, , p. 317 - 321.
- « N° 17247 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer direct entre La Rochelle et Rochefort : 22 septembre 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 34, no 1756, , p. 559 - 560.
- Rapports et délibérations - Vendée, Conseil général, année 1867, page 40.
- Rapports et délibérations - Vendée, Conseil général, année 1871, page 50.
- « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 18 mai 1878 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395, , p. 801 - 823 (lire en ligne).
- « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 352 - 359 (lire en ligne).
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- « Électrification de la liaison ferroviaire : Calendrier des travaux », page 2.
- « Accord pour une modernisation de la ligne ferroviaire Nantes-Bordeaux », article de 20 Minutes du 8 mai 2015 (consulté le 5 septembre 2015).
- « Ligne Nantes - Bordeaux Modernisation de la section La Roche-sur-Yon - La Rochelle | SNCF Réseau », sur www.sncf-reseau.com (consulté le )
- « Nantes-Bordeaux : Modernisée, la ligne SNCF rouvre enfin », 20 minutes, 13 juillet 2021 (consulté le 14 juillet 2021).
- « Ligne Nantes/La Roche-sur-Yon/Les Sables-d’Olonne en marche ! », article sur le site officiel de la Région, consulté le 17 août 2013.
- « Le TGV Paris - Sables-d'Olonne inauguré aujourd'hui », article de Libération du 11 décembre 2008, consulté le 17 août 2013.
- Ouest-France, « Quimper-Nantes : le train Intercités supprimé », sur ouest-france.fr (consulté le )
- Ouest-France, « L’État lance un appel à candidatures pour les lignes de train Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux », sur ouest-france.fr (consulté le )
- Fiche horaire TER no 8 des Pays de la Loire, valable du 7 juillet au 29 septembre 2013, consulté le 17 août 2013.
- Fiche horaire TER no 30 des Pays de la Loire, valable du 7 juillet au 29 septembre 2013, consulté le 17 août 2013.
- Fiche horaire TER n°9 des Pays de la Loire, valable du 7 juillet au 29 septembre 2013, consulté le 17 août 2013.
- « Le tram-train relie Nantes à Clisson aujourd'hui », article de Ouest-France du 15 juin 2011.
- « Ces gares prêtes à renaître », article de Sud Ouest du 11 février 2011 (consulté le 11 janvier 2012).
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- « Projet TER | Ville de Marans », sur www.ville-marans.fr (consulté le )
- « Marans : des élus plus unis que jamais pour développer la ligne SNCF La Roche sur Yon - La Rochelle », sur actu.fr (consulté le )