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Licania membranacea

Licania membranacea est une espèce d'arbre sud-américain, de la famille des Chrysobalanaceae.

Licania membranacea
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Caraipa latifolia Aubl. (synonyme de Licania membranacea) collecté par Aublet en Guyane

Espèce

Licania membranacea
Sagot ex Laness. (1886)

Classification APG III (2009)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Synonymes

Selon GBIF (06 mars 2022)[1] :

  • Caraipa latifolia Aubl.
  • Licania galibica Benoist
  • Licania membranacea Sagot
  • Caraipa latifolia Aubl.
  • Licania galibica Benoist[2]


On le connaît en Guyane sous les noms de Gaulette noire[3], Gaulette (Créole)[4], Koko[5], Baaka koko, Santi koko (Nenge tongo), Blaka foenge (Sranan tongo), Wokiri kupesisni (Kali'na), Bukutru ateu (Palikur), Pali'ɨ (Wayãpi), et aussi Pintadinha au Brésil, Counter au Guyana[6].

Description

Licania membranacea est un arbre atteignant jusqu'Ă  35 m de haut. Les jeunes branches sont pubĂ©rulentes, devenant glabres et lenticellĂ©es par la suite.

Le bois est dur, très lourd (densitĂ© : 1,20[6]). Ses vaisseaux sont plus ou moins bien dissĂ©minĂ©s, ne formant pas cependant d'amas distincts, au nombre de 2 Ă  6 par mm2, moyens Ă  gros (150 Ă  240 Âµm). Les thylles sont rares Ă  abondants[5]. La structure de son bois est atypique[7].

Les stipules sont coriaces, linĂ©aires, longs de 3 Ă  7 mm, persistants, adnĂ©s Ă  la base du pĂ©tiole. Les pĂ©tioles sont longs de 8-12 mm, glabres ou glabrescents, non glanduleux, canaliculĂ©s, transversalement rugueux. Les limbes mesurent 8-19 x 3,7-7,8 cm, sont coriaces, de forme oblongue, avec un acumen fin long de 10-25 mm Ă  l'apex, arrondi Ă  subcunĂ© Ă  la base. Elles sont glabres sur la face supĂ©rieure, avec une courte pubescence laineuse-arachnoĂŻde apprimĂ©e sur la face infĂ©rieure. La nervation est peu profonde. La nervure mĂ©diane est plane ou proĂ©minente dessus, glabre. Les 7-10 paires de nervures secondaires sont planes dessus, saillantes dessous.

Les inflorescences sont des panicules terminaux et axillaires. Le rachis et les axes sont pubĂ©rulents, avec des cymules sur de longs pĂ©doncules minces attachĂ©s aux axes primaires. Les bractĂ©es et bractĂ©oles sont longues de 0,5-1 mm, persistantes, pubĂ©rulentes. Les pĂ©dicelles sont longs de 0,25-1 mm.

La fleur est longue d'environ 1,5 mm. Le rĂ©ceptacle est de forme campanulĂ©e, tomentelleux sur les deux faces. Les lobes du calice sont aigus, tomentelleux sur les deux faces. Les pĂ©tales sont absents. On compte 3-5 Ă©tamines incluses, unilatĂ©rales, avec des filets plus courts que les lobes du calice, glabres, libres Ă  la base. L'ovaire est tomenteux, insĂ©rĂ© Ă  la base du rĂ©ceptacle, avec le style laineux et de mĂŞme taille que les filets.

Le fruit est pyriforme, long d'environ 2,5 cm, avec l'Ă©picarpe (ou exocarpe) tomenteux de couleur brun roux. Le mĂ©socarpe est fin, charnu. L'endocarpe est dur, fin, ligneux, hirsute Ă  l'intĂ©rieur[3] - [4].

RĂ©partition

Licania membranacea est présent à Trinidad, au Venezuela, en Guyane, et à l'est du Brésil amazonien[3].

Écologie

Licania membranacea pousse sur les pentes boisées et les forêts de terre ferme (non inondées)[3]. Il fleurit en Septembre, et fructifie en novembre[4].

Licania membranacea est une espèce Ă  fruits charnus zoochores[8], Ă  graines pesant l0,3 g en moyenne, et Ă  plantules sciaphiles, dont la probabilitĂ© de survie est corrĂ©lĂ©e Ă  la hauteur des semis[9].

Licania membranacea est souvent associé à la liane “cipó-titica” (Heteropsis flexuosa) employée en vannerie traditionnelle au Venezuela[10].

La captation racinaire de Licania membranacea a été mesurée[11].

Utilisation

Les cendres de Licania membranacea (ainsi que d'autres Licania) sont utilisées par des amérindiens en Guyane, pour dégraisser l'argile de poterie[6].

Le bois est de couleur brune avec des marbrures plus sombres, lourd, très siliceux et très difficile à travailler, et est donc peu utilisé, excepté pour des perches[6].

Protologue

Licania membranacea par Aublet (1775)
Planche 224. fig.3[12].

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant pour Caraipa latifolia (synonyme de Licania membranacea)[12] :

« CARAIPA (latifolia) foliis latis, ovatis, acuminatis, ſubtùs cinereis. (Tabula 224. Fig. 3.)


LE CARAIPÉ à large feuille. (Planches 224. fig.3)

Cette troiſième eſpèce diffère [de Caraipa parvifolia et Licania alba] par ſes feuilles terminées par une longue pointe mouſſe. Elles ont ſix pouces de longueur, ſur trois de largeur.

[...]

Les deux dernières eſpèces de Caraipé [Licania membranacea et Couepia caryophylloides] croiſſent dans les forêts qui traverſent la crique des Galibis, ſur-tout près de l'endroit ou cette crique commence à devenir navigable. »

— Fusée-Aublet, 1775.





Notes et références

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 06 mars 2022
  2. (en-US) « Licania membranacea Sagot ex Laness. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (en) R.C. Barneby, LW. Grimes, Odile PONCY et M.J. JANSEN-JACOBS (eds.), Flora of the Guianas : Series A: Phanerogams - Fascicle 28 • LEGUMINOSAE • 87 MIMOSOIDEAE, Kew, Royal Botanic Gardens, , 384 p. (ISBN 978-1-84246437-3), p. 87-88
  4. (en) Scott A. Mori, Georges Cremers et Carol Gracie, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 2. Dicotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 776 p. (ISBN 978-0-89327-445-0), p. 207
  5. Pierre DÉTIENNE, Paulette JACQUET et Alain MARIAUX, Manuel d'identification des bois tropicaux : Tome 3 Guyane française, Quae, (lire en ligne), p. 56-58
  6. ONF, Guide de reconnaissance des arbres de Guyane : 2e Ă©dition, ONF, 16/122004, 374 p. (ISBN 978-2842072957), p. 142-143
  7. (en) Julien Ruelle, Bruno Clair, Jacques Beauchêne, Marie Françoise Prévost et Meriem Fournier, « TENSION WOOD AND OPPOSITEWOOD IN 21 TROPICAL RAIN FOREST SPECIES : 2. Comparison of some anatomical and ultrastructural criteria », IAWA Journal, vol. 27, no 4,‎ , p. 341–376 (lire en ligne)
  8. (en) Irene Mendoza, Richard S. Condit, S. Joseph Wright, Adeline Caubère, Patrick Châtelet, Isabelle Hardy et Pierre-Michel Forget, « Inter-annual variability of fruit timing and quantity at Nouragues (French Guiana): insights from hierarchical Bayesian analyses », Biotropica, vol. 50, no 3,‎ , p. 431-441 (DOI 10.1111/btp.12560, lire en ligne)
  9. (en) Natalia Norden, Jérôme Chave, Pierre Belbenoit, Adeline Caubère, Patrick Châtelet, Pierre-Michel Forget, Bernard Riéra, Jérôme Viers et Christophe Thébaud, « Interspecific variation in seedling responses to seed limitation and habitat conditions for 14 Neotropical woody species », Journal of Ecolgy, vol. 97, no 1,‎ , p. 186-197 (DOI 10.1111/j.1365-2745.2008.01444.x, lire en ligne)
  10. (es) Michelliny de Matos Bentes Gama, Abadio Hermes Vieira et Rodrigo Barros Rocha, « Recursos Forestales No Madereros de la Amazonía Occidental Brasilera: Cipó-Titica (Heteropsis flexuosa (Kunth) G. S. Bunting, Araceae) » [« Non-Wood Forest Resources Of Eastern Amazon: Titica Vine (Heteropsis flexuosa (Kunth) G. S. Bunting, Araceae) »], Universidad de los Andes (Venezuela),‎
  11. (en) Leonel da S. L. Sternberg, Marcelo Z. Moreira et Daniel C. Nepstad, « Uptake of water by lateral roots of small trees in an Amazonian Tropical Forest », Plant and Soil, vol. 238,‎ , p. 151–158 (DOI 10.1023/A:1014214404699, lire en ligne)
  12. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 561-563

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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