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Le Sophiste

Le Sophiste, en grec ancien ÎŁÎżÏ†ÎčÏƒÏ„ÎźÏ‚, est un dialogue de mĂ©taphysique de Platon traitant des genres de l’ĂȘtre, de la nature de l’ĂȘtre et de la nature du sophiste.

Le Sophiste
Titre original
(grc) ÎŁÎżÏ†ÎčÏƒÏ„ÎźÏ‚
Format
Langue
Auteur
Genre
Personnage

Datation

Vers 370 av. J.-C., Platon traversa, selon LĂ©on Robin[1] et Pierre-Maxime Schuhl, une longue crise intellectuelle, durant laquelle il s'interrogeait sur sa thĂ©orie des IdĂ©es (interrogation qui traverse les dialogues du ParmĂ©nide et du Sophiste[2]). Il prit conscience de la difficultĂ© d'association[3] non symĂ©trique des IdĂ©es avec les choses sensibles, ainsi que de l'association (σύΌΌÎčΟÎčς) des IdĂ©es entre elles, de mĂȘme que la communion (ÎșÎżÎčÎœÏ‰ÎœÎŻÎ± / koinĂŽnĂ­a) entre les IdĂ©es et le Bien[4] - [5]. Écrit aux environs de , il est la suite du ThĂ©Ă©tĂšte, dont il prolonge la discussion. ThĂ©odore et Socrate s'Ă©taient donnĂ© rendez-vous la veille pour continuer la discussion avec ThĂ©Ă©tĂšte, accompagnĂ© d'un Ă©tranger qui vient d'ÉlĂ©e. Socrate et ThĂ©odore Ă©coutent dialoguer l'Ă©tranger qui interroge et ThĂ©Ă©tĂšte qui rĂ©pond. Comme dans les derniers Ă©crits de Platon, Socrate n'intervient pas, car le sophiste critique la position traditionnelle que Platon donne Ă  Socrate : la ThĂ©orie des IdĂ©es, ici dĂ©signĂ©e sous la ThĂ©orie des Formes. Platon critique et assouplit son ontologie primitive des IdĂ©es pour lui substituer une thĂ©orie de la participation Ă  l’IdĂ©e, au divin. Les thĂšses platoniciennes, leur problĂ©matisation et leurs enjeux philosophiques soulevĂ©s par Platon lui-mĂȘme (249-253)[6], ont eu une immense postĂ©ritĂ© et sont encore discutĂ©es et dĂ©fendues de nos jours au sein du courant de la philosophie analytique[7], comme le platonisme mathĂ©matique.

Personnages

La définition du sophiste

Essais d'une définition

AprĂšs un court prĂ©ambule entre Socrate, ThĂ©odore, l'Étranger et ThĂ©Ă©tĂšte, le dialogue s'engage entre ces deux derniers par une tentative de dĂ©finir le sophiste. La mĂ©thode Ă  employer est une succession de dichotomies - dialectiques. La mĂ©thode prouve son efficacitĂ© par la pĂȘche Ă  la ligne, et le choix du pĂȘcheur n'est pas un hasard, car celui-ci est dĂ©fini par opposition Ă  la chasse des animaux terrestres : parmi les hommes qui capturent leur proie, on peut distinguer ceux qui les pĂȘchent et ceux qui les chassent Ă  terre.

Le sophiste lui est un chasseur d'animaux terrestres, les hommes. En poursuivant les dichotomies, on peut aussi dire qu'il chasse les hommes riches, qu'il veut s'enrichir, et qu'il le fait par des discours. Le sophiste est un marchand de discours. Les problÚmes commencent quand l'étranger avec ThéétÚte parvient avec cette méthode à donner 6 différentes définitions du sophiste (216) :

  1. Comme chasseur intéressé par les jeunes gens riches (232 a)
  2. Comme marchand des connaissances à l’usage de l'ñme
  3. Comme commerçant en dĂ©tail des connaissances Ă  l’usage de l’ñme
  4. Comme un fabricant des sciences qu’il vend
  5. Comme un athlÚte au combat des paroles, en lutte des raisonnements, faisant métier de la discussion
  6. Comme purificateur[8].

Ici, la purification se dit en grec ancien ÎșαΞαρτÎčÎșόΜ - mot Ă  rapprocher du mot ÎșÎŹÎžÎ±ÏÏƒÎčς, pouvoir de sĂ©parer l’ñme de son ignorance crasse : ne point savoir et croire que l’on sait. La dialectique entend le sophiste qui, en toute honnĂȘtetĂ© et noblesse, montre Ă  son Ă©lĂšve les contradictions dont il est la proie par ignorance, et purifie ainsi son Ăąme (231 b).

Le problÚme posé par le sophiste

Ayant obtenu six dĂ©finitions de son art, le sophiste montre sa prĂ©tention encyclopĂ©dique : il se prĂ©tend spĂ©cialiste en tout et contredit tout le monde sur tous les sujets. Or, il est absolument impossible de tout connaĂźtre. C'est donc que son art est un jeu : le jeu de la mimĂ©tique : le sophiste ne parle pas des choses rĂ©elles, il ne fait que les imiter. Il crĂ©e des illusions et non pas une vraie copie des choses. Le sophiste parle, mais ne parle de rien. Il rend possible une grande difficultĂ© : dire quelque chose sans pourtant ĂȘtre dans le vrai (236 e).

Le sophiste semble donc se dĂ©finir par une attitude sur le discours : tout discours est forcĂ©ment vrai car le non-ĂȘtre n'existe pas ; selon Michael Frede, « la difficultĂ© rĂ©side dans la possibilitĂ© mĂȘme de prononcer des propositions fausses : une proposition pour ĂȘtre une proposition doit parvenir Ă  dire quelque chose, c'est-Ă -dire qu'il faut qu'il y ait quelque chose que l'on Ă©nonce. Mais en grec ordinaire et en grec philosophique, une proposition fausse est une proposition qui dit quelque chose qui n'existe pas. »

ThĂšse du dialogue

Comment dire ce qui n'est pas

Le sophiste se cache dans l'obscuritĂ© du non-ĂȘtre. Pour le dĂ©busquer, aprĂšs une tentative de dĂ©finition dialectique du sophiste qui n'aboutit pas, Platon critique ParmĂ©nide et sa thĂšse sur l'ĂȘtre et le non-ĂȘtre, redĂ©finit la participation de l'ĂȘtre et du non-ĂȘtre et parvient finalement Ă  dĂ©finir le sophiste. Pour penser la possibilitĂ© des fausses propositions, Platon essaye de clarifier deux sources de confusion : d'une part quel sens faut-il attribuer Ă  la conjonction « ne pas » dans « ne pas ĂȘtre » et d'autre part comment penser la valeur d'une proposition en termes de prĂ©dication (attribuer Ă  quelque chose une caractĂ©ristique particuliĂšre).

ProblĂšme autour de l'ĂȘtre et du non-ĂȘtre

Penser le non-ĂȘtre est doublement difficile car il faut penser Ă  la fois la nĂ©gation et l'ĂȘtre. AprĂšs une premiĂšre interrogation sur le non-ĂȘtre, Platon s'interroge sur l'ĂȘtre qui est aussi problĂ©matique que le non-ĂȘtre. AprĂšs avoir critiquĂ© ParmĂ©nide et sa vision de l'ĂȘtre, Platon revient sur la question du non-ĂȘtre. Ceci suppose le non-ĂȘtre ; or, ParmĂ©nide dit qu'il faut dĂ©tourner sa rĂ©flexion du non-ĂȘtre : le non-ĂȘtre, on ne peut mĂȘme pas le nommer, c'est dĂ©jĂ  un abus de langage.

Le problĂšme du non-ĂȘtre

Arguant ParmĂ©nide, le Sophiste Ă  qui l'on reprochera de ne faire que des images de la rĂ©alitĂ© demandera ce qu'est une image, si l'image platonicienne se dĂ©finit comme un entrelacement d'ĂȘtre et de non-ĂȘtre.

Les sophistes arrivent Ă  parler du non-ĂȘtre, puisqu'ils crĂ©ent des illusions pour tromper les gens riches. Et mĂȘme l'Ă©tranger y arrive, ne serait-ce qu'en disant qu'il est imprononçable et impensable. Cela semble ĂȘtre une auto-contradiction de dire que le non-ĂȘtre est ceci ou cela. Car on parle de lui comme d'une unitĂ© existante, ayant certaines propriĂ©tĂ©s. Le non-ĂȘtre devrait seulement ne pas ĂȘtre. Or ce n'est pas le cas, puisque les sophistes ou l'Étranger en parlent. La seule solution possible est donc de s'opposer Ă  la thĂšse de ParmĂ©nide, pour qui seul l'ĂȘtre est. MĂȘme le non-ĂȘtre doit avoir un certain ĂȘtre.

Sans cela en effet, il serait impossible de critiquer les sophistes. On ne pourrait dire qu'ils mentent, puisque le faux Ă©tant le non-ĂȘtre, ils ne pourraient rien dire de faux. Pour dire que les sophistes mentent, il faut donc qu'ils puissent parler du non-ĂȘtre, c'est-Ă -dire de ce qui est faux. Il faut pouvoir dire que ce qui n'existe pas existe, et que ce qui existe n'existe pas. Les notions d'ĂȘtre et d'un, au centre de la philosophie de ParmĂ©nide, si elles ne sont pas rĂ©visĂ©es, nous laisseront impuissants face aux sophistes.

Doctrines dualistes et unitaires

Du problĂšme de l'ĂȘtre provient la critique des thĂšses courantes en philosophie. D'abord, les doctrines pluralistes : c'est dire que l'ĂȘtre est un et multiple comme d'autres disent qu'il est amour et haine ou bien que le tout est un. C'est appeler le « un » deux. Ensuite, critique des thĂšses unitaires : l'ĂȘtre est le un, l'ĂȘtre est le tout. Platon critique ces thĂšses : dire que l'ĂȘtre est le un, outre que l'on utilise deux mots pour dĂ©signer l'unitĂ©, est impossible : ou bien le nom de l'un est diffĂ©rent de la chose qu'il dĂ©signe et on retombe dans la dualitĂ©, ou bien le nom coĂŻncide avec la chose qu'il dĂ©signe et alors ce n'est qu'un mot qui ne recouvre qu'un mot, ou alors il faut isoler le « un » du reste et finalement ce mot ne renvoie qu'Ă  lui-mĂȘme. De mĂȘme, dire que l'ĂȘtre est le tout est impossible : dire « l'» ĂȘtre suppose une certaine unitĂ© dans son ĂȘtre, or le tout peut ĂȘtre divisĂ©, or l'un ne peut ĂȘtre divisĂ©. Cela revient Ă  affecter l'ĂȘtre d'un caractĂšre d'unitĂ© et placer le tout au-delĂ  de l'un : on retombe dans la doctrine dualiste. Faut-il dire que l'ĂȘtre n'est ni un ni le tout, il faut pourtant trouver une place Ă  l'un et au tout dans l'ĂȘtre.

Conclusion : celui qui essaye de dire l'ĂȘtre dans le logos soit comme dans un couple de notions, soit dans une seule, se trouve acheminĂ© vers des milliers d'autres impasses (245 e). Le logos s'avĂšre impossible pour rendre compte de l'ĂȘtre.

Les Fils de la terre et les Amis des Formes

La question de l’ĂȘtre a souvent Ă©tĂ© la cause du conflit entre matĂ©rialistes, pour qui l’ĂȘtre est le corps (n’existe que ce qui offre une rĂ©sistance), et partisans des IdĂ©es, qui non seulement admettent l’existence de l’ñme, mais aussi d’entitĂ©s transcendantes comme la justice ou la sagesse. Ces deux parties sont dĂ©signĂ©es respectivement dans le dialogue par Fils de la terre et Amis des Formes (246). Contre les Fils de la terre, l'Ă©tranger dĂ©clare qu'il existe des Ăąmes justes et d'autres injustes ; ou si on ne reconnaĂźt pas l'existence de la justice, des Ăąmes sages et d'autres folles. « L'Ăąme est certes corporelles Ă  leur avis. Mais pour ce qui est de la sagesse et de toutes ces autres rĂ©alitĂ©s que vise la question, la honte les retient d'oser ou bien de leur dĂ©nier absolument l'ĂȘtre, ou bien d'affirmer catĂ©goriquement que toutes sont des corps » (247 c).

Penser les corps et ces réalités incorporelles

L’ĂȘtre n’est autre chose qu'une puissance.

L'Ă©tranger s'est trouvĂ© en ThĂ©Ă©tĂšte quelqu'un de bonne composition, et ils ont imaginĂ© un Fils de la terre « civilisĂ© » : il n'est pas dit qu'un vrai Fils de la terre aurait Ă©tĂ© d'accord avec cet argument. L'Ă©tranger profite de ce passage chez les Fils de la terre pour donner une dĂ©finition[9] de l'ĂȘtre comme puissance - soit d'agir soit de pĂątir - qu'il emprunte au tenant d'un rĂ©alisme. L'ĂȘtre est ici puissance de relation. Cette dĂ©finition de l'ĂȘtre est utilisĂ©e contre les amis de la Forme.

Contre les Amis des Formes (248), l'Ă©tranger critique la division qu'il opĂšre entre le devenir et l'existence. Ce qui est sujet au changement, au devenir n'est pas ; ce qui est vraiment est stable. L'Ă©tranger leur rĂ©pond que l'homme, de par son corps, a contact avec le devenir par le biais de la sensation mais a aussi contact avec l'existence de par son Ăąme, par le biais de la raison (en grec ancien λογÎčσΌός). Il faut comprendre que cette double communication avec le devenir et l'existence suppose une puissance, une relation entre :

  • Le corps et les objets
  • Les Ăąmes et les Formes
Les Amis des Formes diront que l'existence ne connaĂźt ni agir ni pĂątir ; comment connaĂźtre ?

La connaissance est aussi relation entre ce qui est connu et ce qui connaĂźt[10]. Finalement, ce que l'Ă©tranger reproche aux Amis des Formes, c'est leur trop grande rigiditĂ© : « Eh quoi ! par Zeus, nous laisserons-nous si facilement convaincre que le mouvement, la vie, l'Ăąme, la pensĂ©e n'ont point de place au sein de l'ĂȘtre universel, qu'il ne vit ni ne pense et que solennel et sacrĂ©, vide d'intellect, il reste lĂ  plantĂ©, sans pouvoir bouger ? » (ici, l'ĂȘtre suprĂȘme serait sans logos vivant). Au contraire pour l'Ă©tranger, il existe un intellect (NoĂ»s) animĂ© dans l'ĂȘtre (249)[11]Voir le PhilĂšbe pour le passage du divin au dĂ©miurge, et MĂ©taphysique 1012 b 23. Aussi, on ne peut plus soutenir que les Formes sont immobiles et sĂ©parĂ©es. Les formes et les choses corporelles communiquent entre elles.

Éthique

Le terme joie Ă©quivaut au plaisir. Les mots grecs charis, en grec ancien Î§ÎŹÏÎčς, « grĂące Â», et hĂ©donĂ©, en grec ancien áŒĄÎŽÎżÎœÎź, « plaisir Â», se superposent la plupart du temps et ont la mĂȘme signification dans le dialogue du Sophiste. Platon comprend les termes dans toutes leurs acceptions, y compris sensuelle et sexuelle.

Conclusion

Au philosophe donc, Ă  quiconque met ses biens au-dessus de tous les autres une rĂšgle absolue, semble-t-il, est prescrite par lĂ  mĂȘme : par ceux qui prĂŽnent soit l'un, soit la multiplicitĂ© des formes, ne point se laisser imposer l'immobilitĂ© du tout ; Ă  ceux qui d'autre part meuvent l'ĂȘtre en tous sens, ne point mĂȘme prĂȘter l'oreille ; mais faire comme font les enfants dans leurs souhaits : tout ce qui est immobile et tout ce qui est se meut et dire que l'ĂȘtre est le tout et l'un et les deux Ă  la fois. Ce programme permet alors de tenir l'ĂȘtre dans le logos.

La question rebondit cependant : comment concilier dans l'ĂȘtre le mouvement et le repos ? Finalement, la question de l'ĂȘtre (249) est tout aussi problĂ©matique que celle du non-ĂȘtre que le dialogue a dĂ©jĂ  Ă©tudiĂ©e en 237 c, dĂ©clare l'Étranger. Comment frayer au logos un chemin entre ces Ă©cueils ? Un dĂ©placement est ici opĂ©rĂ© depuis la question initiale. Il ne s'agit plus de dire : l'ĂȘtre est mouvement ou repos, mais dire que le mouvement et le repos participent tous deux de l'ĂȘtre.

La participation des genres dans l'ĂȘtre

Linguistique

Une chose est admise par plusieurs noms : dĂšs le dĂ©but du langage se trouve posĂ©e la question de l'un et du multiple. Chaque chose est posĂ©e comme unique pour la dire de multiples façons. Dire « l'homme est blanc », c'est dĂ©jĂ  le dire de multiples façons et poser l'ĂȘtre dans le devenir. Certains ontologiciens extrĂ©mistes refusaient alors d'utiliser la copule « ĂȘtre » dans le discours : plutĂŽt que dire « l'homme est blanc », il vaudrait mieux dire « l'homme a blanchi ».

En dĂ©veloppant, trois questions surgissent, la premiĂšre quant Ă  savoir s'il est interdit d'unir l'ĂȘtre au repos et au mouvement, Ă  l'un et au multiple, au mĂȘme et Ă  l'autre dans le logos ; la deuxiĂšme quant Ă  savoir si le mouvement et le repos sont capables de s'associer mutuellement, et la troisiĂšme quant Ă  savoir si certaines choses sont capables d'unir repos et mouvement et d'autre non (251 e). Or dire (λέγΔÎčÎœ) tout cela ne serait rien dire s'il n'y a rien qui ne puisse se mĂ©langer. Ceux qui tiennent le discours (logos) le plus ridicule sont ceux qui ne permettent pas qu'une chose soit en lien avec une autre chose. « D’une certaine maniĂšre, ils sont obligĂ©s Ă  l'Ă©gard de toutes choses de se servir de "ĂȘtre" et de "sĂ©parĂ©", de "les autres", de "en soi" et de milliers d'autres appellations semblables qu'ils ne sont pas capables ni d'Ă©carter, ni d'Ă©viter d'attacher ensemble dans le logos et qu'ainsi ils n'ont pas besoin de quelqu'un d'autre pour les rĂ©futer ; ils logent chez eux comme on dit l'ennemi et l'opposant et marchent en portant une voix qui rĂ©sonne en leur intĂ©rieur comme l'Ă©trange EuryclĂ©e. » (252 c)[12] - [13].

  1. Confondre mouvement et repos veut dire que ce ne sont que deux mots qui se recouvrent et qui n'ont aucune substance.
  2. Il faut donc dire que parfois certaines choses sont capables d'unir mouvement et repos et d'autre non. Il y a donc un art pour tisser ensemble mouvement et repos, un peu comme la musique ou la grammaire qui parviennent Ă  composer certains sons ou certaines lettres ensemble tandis que certains sons ou lettres ne sont pas susceptibles d'ĂȘtre liĂ©s ensemble. Il faut par exemple un mĂ©lange de voyelles et de consonnes. S'il n'y a que des consonnes, c'est imprononçable.

L'apport de la dialectique

Si certaines choses peuvent ĂȘtre parfois unies au repos et au mouvement, c'est qu'il y a des genres de l'ĂȘtre qui admettent un mĂ©lange entre eux. Il faut donc une certaine science pour avancer dans le logos (raison, discours) et Ă©tudier cette participation des genres entre eux. Cette science c'est la philosophie dialectique : « diviser ainsi par genres et ne point prendre pour une autre forme qui est la mĂȘme une forme qui est autre, n'est point lĂ  dirions nous l'ouvrage de la science dialectique » (253 d) ou bien encore « Celui qui en est capable, son regard est assez pĂ©nĂ©trant pour apercevoir une forme unique dĂ©ployĂ©e en tous sens Ă  travers une pluralitĂ© de formes dont chacune demeure distincte, une pluralitĂ© de formes mutuellement diffĂ©rentes qu'une forme unique rĂ©pandue Ă  travers une pluralitĂ© d'ensemble sans y rompre son unitĂ©, enfin de nombreuses formes absolument solidaires. Or ĂȘtre capable de cela, c'est savoir discerner genres par genres quelles associations sont pour chacune d'eux possible ou non. » (253 e). Celui-lĂ  philosophe en toute puretĂ© et toute justice.

À l'inverse du philosophe qui Ă©tudie Ă  la clartĂ© de l'ĂȘtre, comment les formes participent entre elles, le sophiste se cache dans la rĂ©gion du non-ĂȘtre (254 a-b)[14].

Les genres suprĂȘmes

La mĂ©thode dichotomique, utilisĂ©e au dĂ©but de l'ouvrage, est dĂ©finie par l'Étranger comme Ă©tant la dialectique. Le dialecticien est capable, Ă  partir d'une forme, de distinguer les autres formes qui sont incluses en elle, et de voir comment communiquent les diffĂ©rents genres Ă©tablis. Or, la notion d'ĂȘtre, qui est mĂ©langĂ©e, a besoin du travail de ce dialecticien (254 e).

Nous avons les catĂ©gories d'ĂȘtre, de repos, et de mouvement. Le repos et le mouvement ne peuvent se mĂ©langer mais l'ĂȘtre peut se mĂ©langer aux deux, car les deux participent Ă  l'ĂȘtre. Il faut ajouter Ă  ces trois catĂ©gories le mĂȘme et l'autre. Ces catĂ©gories, qui ne sont pas rĂ©ductibles aux prĂ©cĂ©dentes ont la propriĂ©tĂ© d'ĂȘtre homologiques, elles s'appliquent Ă  elles-mĂȘmes. Le mĂȘme se dit toujours du mĂȘme, et l'autre se dit toujours relativement Ă  un autre (256 e).

Commençant par le mouvement, L'Étranger applique les nouvelles catĂ©gories aux premiĂšres. Le mouvement est autre que le repos et autre que le mĂȘme. Mais le mouvement participe aussi au mĂȘme. Par consĂ©quent, relativement Ă  lui-mĂȘme, le mouvement est le mĂȘme, relativement au repos, le mouvement est l'autre. De la mĂȘme façon, le mouvement est le mĂȘme que l'ĂȘtre, dans son rapport Ă  lui-mĂȘme, et autre que l'ĂȘtre, dans son rapport au repos.

L'autre possĂšde donc ces qualitĂ©s intĂ©ressantes d'ĂȘtre toujours relatif (quand nous disons une chose est autre, nous voulons dire qu'elle est autre que...) et de pĂ©nĂ©trer tous les genres de l'ĂȘtre : le mouvement est autre que l'ĂȘtre, le mĂȘme est autre que l'ĂȘtre (le repos est autre que le mouvement...) Poursuivant le raisonnement, l'Ă©tranger applique la catĂ©gorie de l'autre Ă  l'ĂȘtre. L'autre participe Ă  l'ĂȘtre pour donner naissance au non-ĂȘtre. Quand nous Ă©nonçons le non-ĂȘtre, ce n'est point lĂ  ce semble, Ă©noncer quelque chose de contraire Ă  l'ĂȘtre mais seulement quelque chose d'autre. Dire qu'une chose n'est pas ceci, c'est dire qu'elle est autre. Nier l'ĂȘtre d'une chose, c'est affirmer son altĂ©ritĂ©. « Alentour de chaque forme, il y a donc multiplicitĂ© d'ĂȘtre et infinie quantitĂ© de non-ĂȘtre » (256 e). Enfin, derniĂšre propriĂ©tĂ© de l'autre : Ă  chaque genre issue de l'autre, correspond une science. Étudier le non-beau et le beau, c'est la science esthĂ©tique. C'est opposer une partie de l'autre avec une partie de l'ĂȘtre.

Le logos et le non-ĂȘtre

L'Ă©tranger est donc loin de la voie parmĂ©nidienne : il a Ă©tudiĂ© le non-ĂȘtre, affirmĂ© son existence et mĂȘme Ă©tudiĂ© sa forme. « Une fois dĂ©montrĂ© qu'il y a une nature de l'autre, et qu'elle se dĂ©taille Ă  tous les ĂȘtres en leur relation mutuelle, de chaque fraction de l'autre qui s'oppose Ă  l'ĂȘtre, nous avons dit audacieusement c'est ceci mĂȘme qu'est le non-ĂȘtre ». Ceci est possible parce que l'Ă©tranger a congĂ©diĂ© le non-ĂȘtre comme contraire de l'ĂȘtre, « n'ayant cure de savoir s'il Ă©tait logos ou alogos ». L'ĂȘtre et l'autre se compĂ©nĂštrent mutuellement : l'autre participe Ă  l'ĂȘtre comme autre et l'ĂȘtre participe Ă  l'autre dans son rapport avec tous les autres genres. VoilĂ  la vraie façon de respecter le sens du logos (259 c). Ceux qui disent que le mĂȘme est autre, que l'un est le multiple ou d'autres arguties ne manifestent dans leurs logoi que le premier fruit hĂątif d'un tout premier contact avec le rĂ©el : « Car c'est la plus radicale maniĂšre d'anĂ©antir tout logos que d'isoler chaque chose de tout le reste ; car c'est par une mutuelle combinaison des formes que le discours nous est nĂ© ». Il faut garder le logos dans la communautĂ©, le mĂ©lange des choses qui participent (252 c)[15] et dans la communautĂ© des genres (260 b).

Retour au problĂšme du discours et du sophiste

La participation de l'autre au « Î»ÏŒÎłÎżÏ‚ » (Logos)

Ainsi, tout est mĂ©langĂ©, et l'on ne peut parler que si les choses sont mĂ©langĂ©es. Si l'ĂȘtre n'Ă©tait pas mĂ©langĂ© au non-ĂȘtre, aucun discours ne serait possible. Il reste quand mĂȘme Ă  vĂ©rifier que, si le discours est lui aussi un ĂȘtre, alors le non-ĂȘtre puisse se mĂ©langer au discours, afin d'obtenir le discours faux. Car le sophiste se dĂ©fendra en disant que le discours ne se mĂ©lange pas, et que le faux est impossible. Il faut au contraire lui prouver que l'autre peut se mĂȘler au logos pour engendrer l'opinion fausse, donc l'erreur, donc la tromperie, donc l'illusion, donc l'image et lui dire qu'il ne fait avec son logos que des images, des simulacres de la rĂ©alitĂ© : Simulacre dĂ©signe une apparence qui ne renvoie Ă  aucune rĂ©alitĂ© sous-jacente et prĂ©tend valoir pour cette rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme : l’eidĂŽlon, en grec ancien Î”áŒŽÎŽÏ‰Î»ÎżÎœ - par opposition Ă  l'icĂŽne : eikĂŽn, en grec ancien ΔጰÎșώΜ traduit par copie, terme qui renvoie toujours Ă  l’imitation du rĂ©el, sans dissimuler la copie. L’eidĂŽlon s’oppose Ă  l’eidos ou l’idea, en grec ancien ጰΎέα, traduit par Forme[16].

L’Étranger commence par une analyse linguistique du discours. Comme on avait Ă©tudiĂ© pour savoir si tous les sons peuvent se mĂȘler entre eux pour donner de la musique, il faut voir si tous les noms peuvent se mĂȘler entre eux pour composer un sens. Les mots qui, dits Ă  la file composent un sens, s'accordent entre - comme « Socrate mange ThĂ©Ă©tĂšte », s'ils ne manifestent aucun sens, cela veut dire qu'ils ne s'accordent pas entre eux, comme lorsque l’on dit « Socrate ThĂ©Ă©tĂšte mange ». La phrase est l'association d'un nom et d'un verbe. Le verbe montre l'action effectuĂ©e, alors que le nom montre qui fait l'action. Cette premiĂšre liaison entre un nom et un verbe coĂŻncide avec la naissance du logos (262 a). Avant on nommait, maintenant on discourt. Et tout discours, pour en ĂȘtre un, doit porter sur quelque chose, sur un sujet. Alors, on peut dire que la phrase fausse est celle qui dit quelque chose d'autre que ce qui est - « ThĂ©Ă©tĂšte vole » - alors que la vraie dit ce qui est : « ThĂ©Ă©tĂšte est assis ». Cette phrase fausse dit cependant rĂ©ellement quelque chose de ce qui n'est pas. La phrase fausse a donc aussi un ĂȘtre : le non-ĂȘtre dĂ©fini comme autre. Ce non-ĂȘtre mĂȘlĂ© au discours est possible dans la pensĂ©e[17], dans l'opinion (affirmation, nĂ©gation) et dans l'imagination (opinion portant sur une sensation).

Retour au sophiste

Il est enfin possible de dĂ©finir le sophiste. Le sophiste Ă©tait dĂ©fini comme producteur de discours (logos). Mais cette production est humaine et non pas divine (265 b). Le divin a produit la nature et l'image de la nature (ombre, reflet) avec le logos mais le sophiste produit avec le logos des simulacres de la rĂ©alitĂ©. La tromperie est bel et bien possible puisque l'Ă©tranger a donnĂ© un statut Ă  l'image fausse (puisque l'on peut mĂȘler l'autre et le logos, donc tenir des discours faux donc introduire l'erreur, donc la tromperie, donc l'image, donc le simulacre). Le sophiste va imiter les choses qu'il ne connait pas et va souligner un faux semblant en le faisant apparaĂźtre comme prĂ©sent, et, Ă©tant imitateur de choses qu'il ne connaĂźt pas, le sophiste pratique ce que Platon nomme la doxomimĂ©tique. Mais le sophiste n'est pas naĂŻf, c'est un imitateur ironique, qui sait qu'il trompe son interlocuteur. Son but ne vise au fond qu'Ă  contredire son opposant. La doxomimĂ©tique ironique se divise en deux sections : l'orateur populaire (qui s'exprime en public) et le sophiste (qui s'exprime en privĂ©).

Cet art de contradiction qui, par la partie ironique, d'un art fondé sur la seule opinion rentre dans la mimétique et par le genre qui produit des simulacres se rattache à l'art de créer des images, production humaine et non divine, ayant pour objet la production des logoi : voilà ce qu'est le sophiste (268 d).

Philosophie naturelle

Platon consacre ce dialogue Ă  rĂ©futer la thĂšse de ParmĂ©nide et Ă  dĂ©montrer la coexistence de l’Être et du Non-ĂȘtre en introduisant les concepts du mouvement, du repos, d’autre, et de mĂȘme :

Une difficultĂ© demeure pour une approche platonicienne de la Nature : il s'agit fondamentalement d'une philosophie des IdĂ©es, ce qui pose le problĂšme de la connaissance de la Nature en termes de connaissance de l'IdĂ©e de Nature. LĂ  donc oĂč ParmĂ©nide opĂšre un rĂ©ductionnisme ontologique de la Nature mais inadĂ©quate Ă  la comprĂ©hension de la diversitĂ© et des changements observables, Platon nous impose de voir au-delĂ  de ce que nous offrent nos sens, et nous dĂ©tache donc de la Nature apprĂ©hendĂ©e dans la matĂ©rialitĂ©.

Notice de MĂ©taphysique

Le terme pour dĂ©signer la participation platonicienne est metexis, auquel correspond le verbe metekhein, synonyme de ΌΔταλαΌÎČÎŹÎœÎ”ÎčÎœ (metalambanein), « prendre part ». Ce sont ces termes que l’on trouve dans la premiĂšre partie du ParmĂ©nide (130 e-134 e), oĂč les interlocuteurs du dialogue s’avouent incapables d’en rendre compte. L’autre texte important sur cette question est dans le PhĂ©don (100 d), oĂč Socrate dit : « Rien d’autre ne rend cette chose belle sinon le beau, qu’il y ait de sa part prĂ©sence (parousia), ou communautĂ© (koinĂŽnia), ou encore qu’il survienne – peu importe par quelles voies et de quelle maniĂšre, car je ne suis pas encore en Ă©tat d’en dĂ©cider ; mais sur ce point-lĂ , oui : que c’est par le beau que toutes les belles choses deviennent belles ». Ceci montre combien la terminologie n’est pas fixe chez Platon sur cette question, qui affirme d’ailleurs explicitement que cela n’a pas d’importance. Aristote ne se satisfera pas de ce flou, et reprochera Ă  Platon de n’utiliser qu’une mĂ©taphore poĂ©tique sans jamais dĂ©finir clairement ce qu’elle est censĂ©e signifier[18]. Dans ses tentatives d’explicitation, il parle parfois de mĂ©lange (ÎŒÎŻÎŸÎčς/mixis).

Citations

« Zeus, hospitalier, vengeur des suppliants et des hÎtes, amÚne toujours les respectables étrangers »[19].

  • Une citation du PoĂšme de ParmĂ©nide se retrouve par deux fois : « Jamais tu ne comprendras que ce qui n’est pas est : Éloigne ta pensĂ©e de cette recherche. »[20].
  • Une seconde citation de ParmĂ©nide se retrouve : « Semblable Ă  une sphĂšre bien arrondie de toutes parts,
Du centre projetant des rayons égaux en tous sens ; car qu'il soit plus grand d'un cÎté,
Ou plus petit de l'autre, cela n'est nullement possible. »[21].

Le Sophiste selon Martin Heidegger

Heidegger entreprit de relire presque tous les philosophes et de revisiter l’histoire de la philosophie, entendue comme histoire de la mĂ©taphysique. Selon lui, toute l’histoire de la mĂ©taphysique, Ă  partir d’Aristote, est une question d’« oubli de l'ĂȘtre » en tant que tel (« ĂȘtre » au sens verbal) pour ne plus considĂ©rer que l’étant, la chose rĂ©elle existante, qui est lĂ  ; c’est sous une autre forme la rĂ©pĂ©tition de l’étonnement du « il y a », une chose qui pourtant pourrait dans l'absolu, ne pas y ĂȘtre ; on ne s’inquiĂšte plus que des causes, cette « diffĂ©rence » entre l’Être et l’Étant, passage du rien Ă  quelque chose, n'est plus perçu ni interrogĂ©. Avec Le Sophiste, Platon, selon Heidegger, semble bien ĂȘtre le dernier philosophe Ă  s’en ĂȘtre inquiĂ©tĂ©. Heidegger cite d'ailleurs Platon (244 a) en exergue dĂšs l'introduction de Être et Temps : « Car manifestement vous ĂȘtes dĂ©jĂ  depuis longtemps tout Ă  fait familiarisĂ©s avec ce que vous voulez dire au juste quand vous vous servez de l'expression Étant, or nous avions bien cru l’entendre une fois pour toutes mais nous voici Ă  prĂ©sent dans l’aporie ».

Références

  1. Léon Robin, La Théorie platonicienne des Idées et des Nombres, 1908.
  2. Pierre-Maxime Schuhl, L’ƒuvre de Platon, Vrin, 1961 (3e Ă©dition)
  3. C’est la participation (en grec ancien : ΌέΞΔΟÎčς / mĂ©thexis)
  4. Parménide, 127-136.
  5. Le Sophiste, 249-253.
  6. Platon propose ainsi une réfutation de la possibilité de la connaissance des Idées dans le Parménide. Dans Le Sophiste, il montre que l'absence de modÚle intelligible menace de transformer le monde sensible dans sa totalité en simulacre.
  7. The Cambridge Companion to Plato, p. 1 : Plato (427-347 B.C.) stands at the head of our philosophical tradition, being the first Western thinker to produce a body of writing that touches upon the wide range of topics that are still discussed by philosophers today under such headings as metaphysics, epistemology, ethics, political theory, language, art, love, mathematics, science, and religion..
  8. Cratyle, 397 a.
  9. Logos est un terme grec que l'on peut Ă©galement traduire par justification ou discussion.
  10. « Dans la mesure oĂč elle est connue, la [forme] sera mue parce que passive, car pĂątir n'a point lieu, disons-nous, en ce qui est au repos ».
  11. Voir Plotin et sa deuxiĂšme hypostase ; l'intellect.
  12. D'aprĂšs une scholie, EurcyclĂšs est un devin qui croyait loger dans son ventre un dĂ©mon qui lui rĂ©vĂ©lait l’avenir
  13. Aristophane, Les GuĂȘpes, 1017-1020. Certains auteurs voient en EuryclĂ©e un ventriloque.
  14. MĂ©taphysique, Livre Γ, 1064 b.
  15. Le terme employĂ© est σύΌΌΔÎčΟÎčς, mot composĂ© de la prĂ©position σύΜ, (sĂœn), « ensemble » et de ΌΔÎčΟÎčς, (mixis) - synonyme de la participation platonicienne des choses sensibles aux IdĂ©es
  16. C’est le cas dans le Cratyle.
  17. La pensée est un logos intérieur (263 e).
  18. MĂ©taphysique, Livre A : 6 et 9 ; Livre Z : 14 ; Livre M, 4.
  19. HomÚre, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], chant IX : 270-271.
  20. 180 e-181 a et 258 d, fragment 4 : Trad. du philosophe allemand Georg Gustav FĂŒlleborn
  21. 244e, Fragment 97-100 : Trad. du philosophe allemand Georg Gustav FĂŒlleborn

Bibliographie

  • Platon, ƒuvres complĂštes, Gallimard, BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 2 vol., Paris, 1970-1971
  • Platon, ƒuvres complĂštes, Ă©dition de LĂ©on Robin, Belles-Lettres CUF, Paris, 1970
  • Platon (trad. Luc Brisson, NĂ©stor-Luis Cordero), « Le Sophiste », dans Platon, ƒuvres complĂštes, Éditions Flammarion, (1re Ă©d. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Études sur le Sophiste de Platon, publiĂ©es sous la direction de Pierre Aubenque, textes recueillis par Michel Narcy, Elenchos 21, Napoli (Bibliopolis), 1991
  • NĂ©stor-Luis Cordero, « Des circonstances attĂ©nuantes dans le parricide du Sophiste de Platon », Diotima 19, 1991, p. 29-33
  • Nestor-Luis Cordero, « Du non-ĂȘtre Ă  l'autre. La dĂ©couverte de l'altĂ©ritĂ© dans le Sophiste de Platon », Revue philosophique de la France et de l'Ă©tranger, t. 130, no 2,‎ , p. 175-189 (lire en ligne)
  • Monique Dixsaut, « La derniĂšre dĂ©finition du Sophiste, MĂ©langes, PĂ©pin (Jean), 1992, pp. 45-75
  • Christos Clairis - François FĂ©dier : SĂ©minaire sur le Sophiste, Sorbonne, 2007-2008, UniversitĂ© Paris Descartes, Ediciones del Taller de Investigaciones GrĂĄficas de la Escuela de Arquitectura y Diseño de la Pontificia Universidad CatĂłlica de ValparaĂ­so, ValparaĂ­so (Chili), dĂ©cembre de 2009. Trad. al castellano de Miguel Eyquem y Pablo OrtĂșzar, revisada por Christos Clairis. Édition bilingue (français-castillan).
  • Aristote (trad. Marie-Paule Duminil, Annick Jaulin, Pierre Pellegrin), « MĂ©taphysique », dans ƒuvres complĂštes, Éditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2081273160). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article (livre I, chap.3.)
  • Enseignement des doctrines de Platon (150) de Alcinoos de Smyrne (trad. Pierre Louis - 1945)

Articles connexes

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