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Phédon (Platon)

PhĂ©don (en grec : ÎŠÎ±ÎŻÎŽÏ‰Îœ / PhaĂ­dƍn) est un dialogue de Platon qui raconte la mort de Socrate et ses derniĂšres paroles.

Phédon
Titre original
(grc) ÎŠÎ±ÎŻÎŽÏ‰Îœ
Format
Langue
Auteur
Genres
Personnages
Date de création
SĂ©quence
SĂ©rie

Sujet

La question que pose et Ă  laquelle rĂ©pond ce dialogue est la suivante : Quelle doit ĂȘtre l’attitude du philosophe devant la mort ? Le dialogue Ă©voque ainsi les notions des liens entre l’ñme et le corps, l'Ă©ternitĂ© de l'Ăąme et la destinĂ©e de celle-ci aprĂšs la mort[1].

Contexte

Socrate a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  boire son poison lĂ©tal dĂšs le retour du navire transportant le « Deux fois sept »[2] : dans la mythologie grecque, AndrogĂ©e, fils de Minos, roi de CrĂšte, et de PasiphaĂ©, est assassinĂ© par des AthĂ©niens et des MĂ©gariens Ă  la demande du roi ÉgĂ©e, jaloux de ce qu’il leur a enlevĂ© tous les prix aux PanathĂ©nĂ©es. Minos, pour venger ce meurtre, s’empare de ces deux villes, les assiĂšge, et oblige les habitants Ă  lui envoyer tous les ans un tribut de sept jeunes garçons et sept jeunes filles qui Ă©taient livrĂ©s au Minotaure. ThĂ©sĂ©e dĂ©livre ses compatriotes de ce joug en tuant le Minotaure.

Le dialogue se tient le dernier jour de Socrate. Il est la suite directe de l’Apologie de Socrate et du Criton. Quelques amis ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  rendre visite Ă  Socrate dans sa cellule avant qu'il n'avale le poison, Ă  la suite de sa condamnation Ă  mort. Une discussion s’engage alors sur la mort, et l’attitude qu’il convient d’adopter face Ă  celle-ci, puis sur la possibilitĂ© de la survie de l’ñme dans l’au-delĂ . Le dialogue se termine par un mythe eschatologique sur le jugement des Ăąmes aprĂšs la mort.

Dates importantes

La premiĂšre est celle de l’entretien entre Socrate et ses disciples le jour de sa mort. Socrate est mort Ă  la fin du mois de fĂ©vrier ou de mars de l’annĂ©e 399 av. J-C (date qui correspondrait avec le pĂšlerinage de DĂ©los).

La deuxiĂšme date importante Ă  savoir est quand s’est dĂ©roulĂ© le rĂ©cit de l’entretien ci-dessus par PhĂ©don, qui Ă©tait en prĂ©sence d’EchĂ©crate et d’un auditoire de pythagoriciens. En se fiant au dialogue oĂč EchĂ©crate proteste qu’il n’a pas d’informations provenant d’AthĂšnes depuis dĂ©jĂ  un « bon moment » [3], il est possible de comprendre que le voyage de retour de PhĂ©don vers sa patrie, Elis, avait entre autres pour intention de rapporter des nouvelles d’AthĂšnes. Ce voyage doit donc avoir Ă©tĂ© fait plus ou moins un an aprĂšs la mort de Socrate, donc vers 398 av. J-C[4].

Enfin, selon Monique Dixsaut, la date de composition du Phédon est trÚs proche de celle du Cratyle et du Banquet. Ces trois dialogues se situant à la fin de la premiÚre période de rédaction des dialogues, aprÚs le grand voyage de Platon (vers 387-386) et juste avant La République (excepté le Livre I)[5].

Personnages du dialogue

La Mort de Socrate par le peintre David (1787), New York, Metropolitan Museum of Art. Socrate s'apprĂȘte Ă  boire la ciguĂ« dans sa cellule, au dĂ©sespoir de ses amis.

Seuls PhĂ©don d'Élis et ÉchĂ©crate de Phlionte sont Ă  proprement parler les personnages du dialogue, en tant qu’interlocuteurs directs ; tous les autres, amis et disciples de Socrate, ne sont qu’évoquĂ©s dans le rĂ©cit, et leurs propos sont rapportĂ©s. Parmi ceux-ci, les plus importants sont CĂ©bĂšs, Simmias de ThĂšbes, Criton et son fils Critobule. D'autres, comme MĂ©nexĂšne et Terpsion[6] - [7] ne jouent aucun rĂŽle. XĂ©nophon n’est pas Ă  AthĂšnes ; Platon, prĂ©sent le jour du jugement, est malade, et absent. ChĂ©rĂ©crate, frĂšre de ChĂ©rĂ©phon qui est dĂ©jĂ  mort, le remplace au sein des tĂ©moins du procĂšs de Socrate, dont il est Ă©galement disciple[8].

Dialogue

Prologue

ÉchĂ©crate demande Ă  PhĂ©don ce que Socrate a dit avant sa mort, et comment il est mort. PhĂ©don rĂ©pond qu’il est mort manifestement heureux, ferme et noble, comme s’il devait trouver lĂ -bas un bonheur tel que jamais on n’en a connu.

La mort dans le Phédon

Lorsque Socrate parle de « mort » (62 et 67 b), celle Ă  laquelle le philosophe s’exerce, il s’agit de mort non pas physique, mais moralement consentie ; Platon n’incite pas Ă  la mort physique[9]. L’Ɠuvre dont parle Socrate comprend la disparition des passions Ă  la purification de l’ñme ; sans cela, on ne peut discourir au sujet de dieu. La puretĂ© du divin ne permet pas de se saisir de ce qui est impur. En mourant, le philosophe s’oublie (64). Socrate raconte l’un de ses rĂȘves : « Fais une Ɠuvre, travaille. » Par scrupule religieux, il se fait poĂšte, bien qu’il croie que la philosophie soit l’Ɠuvre d’art la plus haute. Les humains sont assignĂ©s Ă  rĂ©sidence et nul n’a le droit de s’affranchir de ces liens pour s’évader. Les dieux sont nos gardiens et nous sommes le troupeau. Il arrive pourtant qu’il soit prĂ©fĂ©rable d’ĂȘtre mort que de vivre. Les philosophes acceptent facilement de mourir.

Pour Socrate, la croyance que l’on va rejoindre les dieux et certains morts rend injuste la rĂ©volte contre la mort. En effet, pour un homme qui a philosophĂ© toute sa vie, il est raisonnable de penser qu’il obtiendra les plus grands biens aprĂšs sa mort. Les philosophes s’appliquent donc Ă  bien mourir. Platon pensait qu’il y avait deux « lieux » : le lieu sensible et le lieu intelligible. L’ñme et le corps se situent dans le lieu sensible (lieu fait d’illusions) : le vrai lieu est le lieu intelligible. En mourant, lorsqu’on est philosophe, notre Ăąme a une chance de regagner le lieu intelligible, c’est pourquoi Socrate n’avait pas peur de mourir et Ă©tait « pressĂ© » de regagner ce lieu, le plus rĂ©el.

L’ñme et le corps

Le corps est sĂ©parĂ© de l’ñme, Ăąme qui n’est plus qu’elle-mĂȘme. C’est pourquoi le philosophe ne prend pas au sĂ©rieux les plaisirs du corps, il s’en Ă©loigne pour se tourner vers l’ñme en tendant vers un Ă©tat proche de la mort. Quand nous pensons, le corps devient un obstacle : il nous trompe dans la recherche de la vĂ©ritĂ©, et c’est pourquoi l’ñme tente de s’en dĂ©tacher pour saisir rĂ©ellement les choses. Elle aspire Ă  s’évader, Ă  parvenir Ă  ce qui est vĂ©ritablement. Tant que nous avons un corps, nous sommes esclaves des maladies, de la peur, et des appĂ©tits qui suscitent la guerre, la rĂ©volution et tous les conflits : « le corps est le tombeau de l'Ăąme ».

Le corps nous prive de notre libertĂ©, il nous prive de la philosophie : il introduit dans nos pensĂ©es le tumulte et la confusion. Aussi, tant que nous vivons, en attendant que le dieu nous dĂ©lie, nous devons nous efforcer de ne pas ĂȘtre contaminĂ©s par lui. En consĂ©quence, pour un homme qui s’exerce Ă  vivre proche de la mort, il n'y a aucune raison de se rĂ©volter. Philosopher, c’est s’exercer Ă  mourir : « les philosophes sont joyeux de s’en aller vers les lieux de leur espoir et de rencontrer ce dont ils sont amoureux : la pensĂ©e ». Un homme qui se rĂ©volte parce qu’il va mourir est un quelconque ami du corps, non un ami de la pensĂ©e et du savoir.

La destinée des ùmes

CĂ©bĂšs objecte alors Ă  Socrate que l’on peut craindre que l’ñme ne subsiste pas une fois sĂ©parĂ©e du corps. Socrate rappelle l’ancienne tradition Ă©gyptienne selon laquelle les Ăąmes existent « lĂ -bas », puis reviennent, les vivants provenant des morts. Il s’agit des mĂȘmes principes que ceux du mythe d'Er le Pamphylien, au Livre X de La RĂ©publique. Pour toute chose qui a un contraire, ce contraire doit venir de son contraire. Il y a un double devenir, les vivants venant des morts. Les choses en devenir s’équilibrent comme en opĂ©rant un parcours circulaire. Si le devenir allait en ligne droite, sans revenir Ă  l'opposĂ©, toutes choses se confondraient sous la mĂȘme qualitĂ© (« ensemble sont toutes choses » a dit Anaxagore), et tout se perdrait dans la mort.

L’ñme harmonie

Simmias n’est pas convaincu par le raisonnement de Socrate selon lequel le corps serait plus apte Ă  se dĂ©sagrĂ©ger et Ă  disparaitre que l’ñme en vertu de son appartenance au monde matĂ©riel (l’ñme appartient au monde des IdĂ©es). Il entreprend donc une dĂ©monstration par l’absurde Ă  l’aide d’une comparaison : il compare l’ñme Ă  une harmonie musicale et le corps Ă  la lyre et aux cordes qui l’ont produite. Il constate alors que lorsque l’instrument est dĂ©truit l’harmonie meurt, tandis que selon le raisonnement de Socrate elle devrait subsister ; l’harmonie est bien plus similaire Ă  l’ñme du monde intelligible qu’au corps du monde physique.

Notice de métaphysique

Le terme pour dĂ©signer la participation platonicienne est metexis, auquel correspond le verbe metekhein[10]. Ce sont ces termes que l’on trouve dans la premiĂšre partie du ParmĂ©nide[11], oĂč les interlocuteurs du dialogue s’avouent incapables d’en rendre compte. L’autre texte important sur cette question est dans le PhĂ©don (100 d), oĂč Socrate dit « rien d’autre ne rend cette chose belle sinon le beau, qu’il y ait de sa part prĂ©sence (parousia), ou communautĂ© (koinĂŽnia), ou encore qu’il survienne – peu importe par quelles voies et de quelle maniĂšre, car je ne suis pas encore en Ă©tat d’en dĂ©cider ; mais sur ce point-lĂ , oui : que c’est par le beau que toutes les belles choses deviennent belles ». Ceci montre combien la terminologie n’est pas fixe chez Platon sur cette question, qui affirme d’ailleurs explicitement que cela n’a pas d’importance. Aristote ne se satisfera pas de ce flou, et reprochera Ă  Platon de n’utiliser qu’une mĂ©taphore poĂ©tique sans jamais dĂ©finir clairement ce qu’elle est censĂ©e signifier[12]. Dans ses tentatives d’explicitation, il parle parfois de mĂ©lange (ÎŒÎŻÎŸÎčς / mixis).

Théorie des Idées

Dans ce dialogue, Platon s’affranchit davantage de Socrate et Ă©nonce sa propre philosophie (sans le dire). Il avance pour la premiĂšre fois ce qu’il est convenu d’appeler la thĂ©orie des IdĂ©es (78 c-79 d)[13].

  1. Il y a deux lieux ou plutĂŽt deux niveaux de l’ĂȘtre : « Posons qu’il y a deux espĂšces d’ĂȘtre, l’un visible, l’autre invisible. Posons Ă©galement que celui qui est invisible garde toujours son identitĂ©, tandis que celui qui est visible ne la garde jamais. »
  2. Le lieu invisible, apprĂ©hendĂ© uniquement par l’esprit (intelligible, et non pas sensible, connu par les sens) est constituĂ© par les IdĂ©es, Ă  la fois principes de rĂ©alitĂ© et principes de connaissance : Ă©ternels, immuables, purs, en soi. Les choses prennent leur nom et leur consistance de leur « participation » Ă  l’IdĂ©e correspondante : une chose est belle par sa participation Ă  l’idĂ©e de Beau.
  3. Le lieu des IdĂ©es (Formes) a ses prototypes : « l’Égal en soi, le Beau en soi », mais aussi le Bon, le Juste, le Saint.
  4. L’ñme est de la nature des IdĂ©es. « L’ñme est plus semblable Ă  l’invisible que le corps, et le corps plus semblable au visible. »
  5. Le philosophe tend de tout son ĂȘtre vers le lieu des IdĂ©es. « Quand elle examine en elle-mĂȘme et pour elle-mĂȘme, [l’ñme] se dirige vers ce qui est pur, Ă©ternel, immortel, toujours identique Ă  soi. Le contact avec cette rĂ©alitĂ© fait qu’elle demeure toujours identique Ă  elle-mĂȘme : c’est cet Ă©tat de l’ñme qui se nomme : pensĂ©e. »
  6. Il en dĂ©coule que la bonne mĂ©thode consiste Ă  remonter des choses sensibles aux IdĂ©es intelligibles, par exemple d’une chose belle Ă  l’IdĂ©e de Beau.

La misologie

La misologie (89) est Ă©galement appelĂ©e l'« aphilosophie » ; il s’agit d’un « Ă©tat dans lequel celui qui la possĂšde prend en haine l'argumentation »[14].

Critique d’Aristote

Aristote dit dans ses MĂ©tĂ©orologiques[15] que la thĂ©orie platonicienne qui affirme que les courants se rejoignent dans le Tartare (111-112 e) n'est pas possible : parce que d’aprĂšs cette thĂ©orie ils retournent vers le centre d'oĂč ils sont sortis, ils ne couleront pas plus d'en haut que d'en bas, mais uniquement de la partie oĂč le Tartare Ă©cumant portera ses flots ; et s'ils soulaient comme l'exprime Platon, il faudrait que les fleuves remontassent leur cours. Le second argument contre cette thĂ©orie demande d’oĂč viendrait cette eau qui arrive et qui est entraĂźnĂ©e tour Ă  tour. Selon Aristote, il est nĂ©cessaire qu'elle soit dĂ©placĂ©e tout entiĂšre, puisque la masse doit rester toujours Ă©gale, et qu'il doit en retourner au principe tout autant qu'il en sort, mais tous les fleuves qui ne se jettent pas les uns dans les autres. Aucun ne se jette dans la terre ; et si quelques-uns y disparaissent, c'est pour se remontrer bientĂŽt. Finalement, Aristote dit que les grands fleuves sont ceux qui coulent longtemps dans une vallĂ©e, parce qu'ils y reçoivent beaucoup de cours d'eau et que leur marche se trouve retardĂ©e par le lieu et par sa longueur.

Critique de Straton et d'Anaxagore

Selon Straton de Lampsaque, dans le PhĂ©don, Platon n’a fait que dĂ©montrer que l’ñme est immortelle, donc qu’elle existe, mais pas du tout qu’elle continue Ă  exister, lorsque le corps n’est plus, rien ne l’empĂȘche d’ĂȘtre dĂ©truite par la mort ; elle n’est immortelle qu’en tant qu’elle apporte la vie.

Dans le PhĂ©don, Platon expose ses relations avec les physiques antĂ©rieures. Les enjeux sont de situer le projet philosophique de Platon par rapport Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs. Pour Socrate, la physique s’efforce de rĂ©soudre les questions de l’origine du vivant, de la pensĂ©e, des phĂ©nomĂšnes terrestres et cĂ©lestes. Il ne parvient pas Ă  la connaissance escomptĂ©e, et mĂȘme, la physique lui a dĂ©sappris sans rien lui apprendre : la lecture d’Anaxagore conduit Socrate sur de nouvelles voies. Socrate se dit sĂ©duit par la physique d’Anaxagore, qui soutient que l’Intellect, le NoĂ»s, est la cause de toutes choses dans l’univers, et que donc tout est disposĂ© de la meilleure façon. La rationalitĂ© de l’univers est plus ou moins une physique finaliste. Mais cette lecture amĂšne aussi Socrate Ă  de nouvelles dĂ©sillusions. Selon lui, Anaxagore a certes en principe une physique proche de la sienne, mais il s’agit en fait d’une physique matĂ©rialiste et mĂ©caniste, c’est-Ă -dire qui repose sur des causes matĂ©rielles.

Mythe final

Socrate expose le mythe gĂ©ographique et eschatologique de la destinĂ©e des Ăąmes, jugĂ©es aux Enfers. Platon insiste trois fois sur un jeu de mots entre la phonĂ©tique de HadĂšs et du mot « aidĂšs » α-Î”áŒ°ÎŽÎźÏ‚ / a-widáșżs (du verbe ΔጎΎω / eĂ­dĂŽ), qui signifie « invisible », parlant du « lieu pareil Ă  elle-mĂȘme, vers oĂč s’élance l’ñme »[16]

  • La terre ici
  • La terre lĂ -bas : elle est colorĂ©e et tout y pousse selon la mĂȘme proportion. Les hommes y sont exempts de maladie.
  • Le jugement des morts : les Ăąmes ordonnĂ©es se laissent guider par leur propre dĂ©mon tandis que les Ăąmes guidĂ©es par leurs appĂ©tits rĂ©sistent et souffrent. Les Ăąmes incurables sont jetĂ©es au Tartare pour toujours, alors que celles qui Ă©prouvent du remords y demeurent un certain temps avant d'en ĂȘtre rejetĂ©es. Les Ăąmes ayant eu une vie moyenne sont acheminĂ©es vers l'AchĂ©ron oĂč elles sont purifiĂ©es et dĂ©livrĂ©es des injustices commises. Enfin, les Ăąmes exceptionnellement pieuses s'Ă©tablissent au-dessus de la terre.
  • Conclusion

Mort de Socrate

Le dieu Asclépios (copie romaine d'un original grec du Ve siÚcle av. J.-C.).

« Ce que vous ensevelissez, ce ne sera que mon corps. » Il n'y a rien Ă  gagner Ă  se cramponner Ă  la vie, il serait ridicule de ne pas mourir maintenant. Socrate boit le poison, ses amis pleurent. « Criton, nous devons un coq Ă  AsclĂ©pios. Payez cette dette, ne la nĂ©gligez pas » Socrate meurt sur ces paroles, rappelant la fin non naturelle, non commanditĂ©e par les dieux du philosophe. Se voyant mourir sans laisser de chance Ă  AsclĂ©pios, dieu de la mĂ©decine, il commande Ă  Criton de lui faire une offrande pour se faire pardonner. « VoilĂ , ÉchĂ©crate, ce que fut la fin de notre ami, d'un homme dont nous pouvons dire que, parmi tous ceux qu'il nous a Ă©tĂ© donnĂ© de connaĂźtre, il fut le meilleur, le plus sensĂ© aussi et le plus juste. »

Autres dialogues autour de la condamnation de Socrate

  • ThĂ©Ă©tĂšte : Socrate, Ă  la fin du dialogue, doit se rendre au portique de l’Archonte-roi, celui qui juge les affaires de religion
  • Euthyphron : dialogue prĂšs du Portique royal, juste avant le passage de Socrate devant l’Archonte-roi
  • Apologie de Socrate : procĂšs, discours et condamnation de Socrate
  • Criton : Socrate, en prison, refuse de s’évader.

Références

  1. https://biospraktikos.hypotheses.org/3170
  2. l’expression est dĂ©jĂ  prĂ©sente chez Bacchylide, XVI, v.1-4.
  3. 57 a-b.
  4. Gabriela Roxana Carone, « Platon, PhĂ©don, Traduction nouvelle, introduction et notes par Monique Dixsaut, Paris 1991 (Flammarion, 448 pages) », MĂ©thexis, vol. 5, no 2,‎ (ISSN 0327-0289, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Monique Plato, Phédon, Flammarion, (ISBN 2-08-070489-3 et 978-2-08-070489-4, OCLC 25063578, lire en ligne)
  6. D’aprĂšs le philosophe ClĂ©arque de Soles, Terpsion fut le maĂźtre d’Archestrate. Terpsion fut le premier penseur Ă  composer des prĂ©ceptes diĂ©tĂ©tiques
  7. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne), Livre VIII, 337 b.
  8. MĂ©morables, Livre I.
  9. D’aprĂšs l’épigramme 471 de Callimaque de CyrĂšne, in Suidas.
  10. Synonyme de ΌΔταλαΌÎČÎŹÎœÎ”ÎčÎœ (metalambanein) qui signifie « prendre part ».
  11. 130 e-134 e.
  12. MĂ©taphysique Livre A : 6 et 9 ; Livre Z : 14 ; Livre M, 4.
  13. D’aprùs la traduction de Guillermit.
  14. Brisson 2008, p. 294.
  15. Livre II, Chapitre 2.
  16. Phédon, 80 d, Cratyle, 404 b, Gorgias, 493 b.

Liens externes

Évocations artistiques

Bibliographie

Éditions

Études

  • Franck Fischer, « La « mĂ©thode » et les « hypothĂšses » en PhĂ©don 99 d-102 a », Revue philosophique de Louvain, t. 100, no 4,‎ , p. 650-680 (lire en ligne)
  • Jacqueline Salviat, « Καλ᜞ς Îłáœ°Ï ᜁ ÎșÎŻÎœÎŽÏ…ÎœÎżÏ‚, Risque et mythe dans le PhĂ©don », Revue des Études Grecques, t. 78, nos 369-370,‎ , p. 23-39 (lire en ligne)
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