AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Langues en CĂŽte d'Ivoire

La CÎte d'Ivoire est un pays classé parmi les pays à forte hétérogénéité linguistique[2] et on dénombre une langue officielle, le français, et environ une soixantaine de langues locales dont les plus importantes sont le dioula, le baoulé, le sénoufo et le bété[2].

Langues en CĂŽte d'Ivoire
Langues officielles français
Langues principales langue parlée à la maison (%, 2014)[1] :
Journaux ivoiriens, en français
Groupes linguistiques et ethniques de la Cîte d’Ivoire
Carte simplifiée des principales langues, le français exclu

Le français est la langue d'enseignement et 34 % des habitants du pays la comprennent[3], dont 69 % des habitants de la plus grande ville du pays Abidjan[4].

Les langues d'origine africaine en CĂŽte d'Ivoire appartiennent Ă  quatre principaux groupes linguistiques : Akan et Krou dans le sud du pays, MandĂ© et VoltaĂŻque dans le nord ; il y a 66 langues indigĂšnes[5] et un total de 112 langues[6]. Le dioula (langue mandingue) est la principale langue utilisĂ©e pour le commerce et est utilisĂ©e Ă  ces fins par 70 % de la population mais n'est la langue maternelle que de 14,8 % de la population[7]. Cette langue est extrĂȘmement proche du malinkĂ© et du bambara. Le sĂ©noufo (langue gour), le baoulĂ© (langue akan) et le bĂ©tĂ© (langue krou) rĂ©presentent les autres langues indigĂšnes les plus importantes. D'autres langues comme le yacouba et l'agni sont aussi des langues importantes. Ces six ethnies Ă  elles seules reprĂ©sentent la majoritĂ© des ivoiriens. En outre la langue dioula est utilisĂ©e par la majeure partie des commerçants (MarchĂ©s) souvent illettrĂ©s. Parmi les autres langues usitĂ©es on note les dialectes gouro, krou (dont le nĂ©yo, le dida, le nyabwa, le wĂ© appelĂ© krahn au liberia), langues kwa (telles que l'abĂ©, l'abourĂ©, l'abron, l'adjoukrou et l'avikam, etc..). En outre, une bonne partie des habitants du pays pratiquent le français, langue officielle de l'État[8].

La CĂŽte d'Ivoire est membre de l'Organisation internationale de la francophonie.

De plus, les villes d'Abidjan, BouakĂ©, Grand-Bassam, Yamoussoukro de mĂȘme que l'Union des villes et communes de CĂŽte d'Ivoire sont membres de l'Association internationale des maires francophones[9].

Évolution linguistique

Les MandĂ© forestiers (Dan, Gban et KwĂ©ni) sont arrivĂ©s aux entre le XIe siĂšcle et le XVIe siĂšcle, en provenance de la zone du Sahel. Aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle, d’autres groupes venus du nord (Ligbi, Numu et quelques clans MalinkĂ©) s'installent Ă  leur tour, ce qui provoque quelques dĂ©placements limitĂ©s de populations plus anciennement Ă©tablies (Krou sur la cĂŽte avant le XVe siĂšcle et SĂ©noufo). Les XVIe siĂšcle et XVIIe siĂšcle consacrent l’arrivĂ©e au nord de plusieurs clans MalinkĂ©s ou mandĂ©-dioula (KamagatĂ©, Keita, Binate, DiomandĂ©) et SĂ©noufo et au sud-est, des peuples en provenance de la basse vallĂ©e de la Volta (EfiĂ©, Essouma, AbourĂ©, Alladian et Avikam). L’un de ces groupes akan (Abron) s’installe dans la rĂ©gion de Bondoukou Ă  l’est du pays[10].

Le XVIIIe siĂšcle consacre les grandes migrations akan (Agni, BaoulĂ©, AtiĂ©, Abbey, ÉbriĂ©s, M'Battos, Abidji) dans le sud-est et le centre du pays ainsi que celle d’autres groupes malinkĂ©s (en provenance des rives de la Volta noire) et du sud des territoires actuels du Mali et du Burkina Faso[11].

Ces migrations sont causes de conflits entre les populations, mais permettent surtout de tisser de nombreuses alliances politiques et matrimoniales ainsi que des parentés à plaisanterie[12].

Ainsi se met en place le systÚme linguistique que les colonisateurs vont trouver aux XIXe siÚcle et XXe siÚcle, et auquel ils surimposeront le français, aujourd'hui langue officielle et d'enseignement de la CÎte d'Ivoire[8].

Alphabétisation

Le niveau de l’analphabĂ©tisme reste Ă  un niveau relativement Ă©levĂ© bien qu’ayant enregistrĂ© une baisse de 0,5 point en moyenne par an depuis 1998 (63 %). Les rĂ©sultats du RGPH 2014 indiquent que sur la base de la population de 15 ans et plus (13 185 520 individus), plus de la moitiĂ© (56,1 %) ne savent ni lire, ni Ă©crire dans une langue quelconque. Ce taux varie de 30,1 % pour la Ville d’Abidjan Ă  84,7 % dans la rĂ©gion du Folon. Aussi, ce taux est-il plus marquĂ© dans les rĂ©gions du nord du pays (plus de 70 %) que dans celles du sud autour d’Abidjan (en deçà de la moyenne nationale). Par ailleurs, les femmes sont moins alphabĂ©tisĂ©es que les hommes (63 % contre 49 %). De mĂȘme que la population non ivoirienne est plus touchĂ©e (73 %) que la population ivoirienne (51 %)[13].

Français

En 2014, 58 % des habitants d'Abidjan de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 69 % savent le parler et le comprendre[4].

Estimation des effectifs de francophones analphabĂštes en 2015 Ă  Abidjan[14].
Population totale estimĂ©e en 20154 923 000
Population de 15 ans et plus estimĂ©e en 20153 209 796
Pourcentage sachant lire et écrire le français57,6 %
Pourcentage sachant parler et comprendre le français68,6 %
Nombre de francophones analphabĂštes estimĂ© en 2015353 078

Autres langues

L'anglais est trÚs présent avec la présence de nombreux migrants originaires du Nigeria, du Liberia, et de Sierra Leone. L'anglais est la premiÚre langue étrangÚre enseignée afin se rapprocher des Etats africains anglophones de la sous-région.

L'espagnol est Ă©tudiĂ© par 341 073 personnes en CĂŽte d'Ivoire en 2014[15].

Notes et références

  1. AfrobaromĂštre 2014.
  2. Adama Drabo, « Usages du marqueur dƐ dans le français en CĂŽte d’Ivoire », Revue Roumaine d’Études Francophones,‎ 2017/2018, p. 75-94
  3. « La langue française dans le monde, Édition 2014. », p. 17.
  4. « La langue française dans le monde, Édition 2014. », p. 30.
  5. « CĂŽte d’Ivoire », sur scriptsource.org (consultĂ© le ).
  6. (en) « Languages », sur glottolog.org (consulté le ).
  7. Jacques Leclerc, « CÎte d'Ivoire », sur CEFAN (Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d'expression française en Amérique du Nord, Université de Laval), (consulté le )
  8. MFI 2009
  9. « Association internationale des Maires francophones », sur AIMF (consulté le ).
  10. Kipré 1992, p. 23-25
  11. Kipré 1992, p. 25
  12. Kouadio Kouadio 2004
  13. http://www.ins.ci/n/RGPH2014.pdf, page 4.
  14. « La langue française dans le monde, Édition 2014. », p. 31.
  15. (es) http://www.exteriores.gob.es/Portal/es/SalaDePrensa/Multimedia/Publicaciones/Documents/INFOGRAFIA%20-%20EL%20ESPANOL%20EN%20EL%20MUNDO%202015.pdf [PDF]

Voir aussi

Bibliographie

  • Dumestre, GĂ©rard. 1971. Atlas linguistique de CĂŽte-d'Ivoire : les langues de la rĂ©gion lagunaire. Abidjan : Institut de Linguistique AppliquĂ©e (ILA). 323 p.
  • AfrobaromĂštre et Centre de recherche et de formation sur le dĂ©veloppement intĂ©grĂ© (CREFDI), RĂ©sumĂ© des rĂ©sultats : SixiĂšme sĂ©rie de l’EnquĂȘte AfrobaromĂštre, CĂŽte d’Ivoire, 2014, (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
  • Maurice Delafosse, Vocabulaires comparatifs de plus de 60 langues ou dialectes parlĂ©s Ă  la CĂŽte d'Ivoire et dans les rĂ©gions limitrophes : avec des notes linguistiques et ethnologiques, une bibliographie et une carte, Paris, E. Leroux, , 284 p.
  • Georges HĂ©rault (dir.), Atlas des langues kwa de CĂŽte d'Ivoire, UniversitĂ© d'Abidjan, Institut de linguistique appliquĂ©e, , 509 p. (ISBN 2-7166-0228-X)
  • Pierre KiprĂ©, Histoire de la CĂŽte d'Ivoire, Éditions AMI,
  • Yacouba Kouadio Kouadio, « Alliances inter-ethniques et parentĂ© Ă  plaisanterie ou dynamique d'une dĂ©dramatisation endogĂšne des conflits socio-politiques en Afrique : le cas de la CĂŽte-d'Ivoire », dans Actes du colloque international sur « RoyautĂ©s, chefferies traditionnelles et nouvelles gouvernances : problĂ©matique d'une philosophique pour l'Afrique politique », Abidjan, Ă©dition Dagekof, (ISBN 978-2-9503515-6-2), p. 76-90
  • MĂ©dias France Intercontinents, Le français, enjeu du XXIe siĂšcle, Organisation internationale de la francophonie, , 35 p. (lire en ligne)
  • Organisation internationale de la francophonie, La langue française dans le monde en 2010, Paris, Nathan, , 384 p. (ISBN 978-2-09-882407-2)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.