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L3 (chenillette)

La chenillette L3 est une sĂ©rie de chenillettes italiennes en usage avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles furent dĂ©veloppĂ©es Ă  partir du Carden-Loyd Mark VI britannique. D'un Ă©quipage de deux hommes, sa masse est de 3,2 tonnes avec un blindage de 6 Ă  14 mm (Ă  l'avant). Son armement de base est composĂ© de deux mitrailleuses de mm.

Carro Armato L3
Image illustrative de l’article L3 (chenillette)
Une L3 cc (à gauche) et une L3/35 (à droite) capturées devant Bardia en Libye en 1941.
Caractéristiques de service
Service 1933-1947 environ
Utilisateurs Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau du Brésil Brésil
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Drapeau de TaĂŻwan RĂ©publique de Chine
Drapeau de la Croatie État indépendant de Croatie
Drapeau de la Hongrie Hongrie
Drapeau de l'Espagne Espagne nationaliste
Autres (voir texte)
Conflits Seconde guerre italo-Ă©thiopienne, Guerre d'Espagne, guerre sino-japonaise, Guerre slovaquo-hongroise, Invasion italienne de l'Albanie, Seconde Guerre mondiale
Production
Production 1921-1945
UnitĂ©s produites 2 000-2 500
Variantes Voir texte ; Données ci-dessous pour la L3/35
Caractéristiques générales
Équipage 2 (chef de char, pilote)
Longueur 3,17 m
Largeur 1,4 m
Hauteur 1,3 m
Masse au combat 3,2 tonnes
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Type 6 Ă  14 mm
Armement
Armement principal 2 mitrailleuses Breda M1938 de 8 mm
Mobilité
Moteur Fiat SPA CV3 Ă  refroidissement par eau
Puissance 43 ch
Vitesse sur route 42 km/h sur route
Puissance massique 13,44 ch/tonne
Autonomie 125 km

DĂ©veloppement

La série des chenillettes L3 fut développée à partir des quatre chenillettes Carden Loyd Mark VI importées du Royaume-Uni en 1929. La firme Ansaldo commença en 1930 à produire une série de prototypes, utilisant encore la caisse des Carden Loyd. Ceux-ci aboutirent à une présérie, dénommée C.V.21. Le premier véhicule de série produit par les Italiens à partir de ces chenillettes fut le C.V.29, soit "Carro Veloce 1929" ou char rapide année 1929. Seules 21 C.V.29 furent construites, vues par les Italiens comme des chars légers, maniables, aptes au combat dans les régions montagneuses.

En 1933, un nouveau modèle fut mis au point conjointement par Fiat à Turin et Ansaldo à Gênes. Il s'agit de la chenillette Fiat-Ansaldo C.V.33 modèle 1933. L'année suivante, quelques modifications apportées à l'armement et à d'autres parties du véhicule furent à l'origine de la C.V.33 modèle 1934. Au total, quelque 300 exemplaires de la C.V.33 furent construits.

En 1935, un modèle lĂ©gèrement amĂ©liorĂ© de la C.V.33 fut produit, sous le nom de C.V.35. Les principales diffĂ©rences rĂ©sident dans le fait que le blindage est vissĂ© plutĂ´t que rivetĂ©, et que l'unique mitrailleuse de 6,5 mm est replacĂ©e par deux mitrailleuses Breda jumelĂ©es de mm. De nombreuses C.V.33 furent rappelĂ©es afin d'ĂŞtre converties en C.V.35. En 1938, ces deux vĂ©hicules prirent pour nouvelles dĂ©nominations L3/33 et L3/35, le L dĂ©signant un char lĂ©ger (L pour Leggero).

En 1938, une nouvelle version de la L3 fut conçue, dĂ©signĂ©e non officiellement sous le nom de C.V.38 puis L3/38, les modifications portant sur les suspensions et les chenilles. Il semblerait que peu de ces chenillettes entrèrent en service ou mĂŞme furent construites. Elles possĂ©daient des suspensions Ă  barre de torsion et une mitrailleuse Madsen de 13,2 mm.

Une C.V.35 avec son blindage riveté.

La L3/35, comme les autres blindés L3, était considérée comme un char léger par l'état-major italien. Toutefois, ce type de blindé est davantage apparenté aux chenillettes, et considéré comme tel par les historiens.

Sauf dans le cas de certaines de ses variantes (cf. infra), la L3 était donc un véhicule légèrement blindé, servi par deux hommes d'équipage, armée le plus souvent de deux mitrailleuses jumelées. Outre le nombre et le calibre des mitrailleuses embarquées, les différences avec entre la L3/33 et la L3/35 étaient réduites. Dans les deux cas, le chef de char / tireur était à gauche, et le pilote à droite. Le moteur était disposé transversalement, à l'arrière de la caisse. Un radiateur circulaire se trouvait à l'arrière du bloc moteur, la transmission agissait sur les barbotins (roues d'entraînement) situés à l'avant. Afin d'assurer le roulement, deux boggies à trois roues montés sur ressorts à lames et une roue non suspendue à l'arrière se trouvaient de chaque côté. En haut, les chenilles passaient sur des rails en bois d'acacia.

Production et exportation

Entre 2 000 et 2 500 chenillettes L3 furent construites, tous modèles et variantes confondus. De nombreux pays en acquirent dans ses diffĂ©rentes versions.

  • Afghanistan : un nombre inconnu de C.V.35 entre 1937 et 1939.
  • Albanie : six chenillettes en 1938.
  • Autriche : 72 chenillettes, 36 C.V.33 sĂ©rie II (en 1935) et 36 C.V.35 sĂ©rie I (en 1937). Tous les exemplaires destinĂ©s Ă  l'armĂ©e autrichienne furent rĂ©armĂ©s avec une mitrailleuse Schwarzlose cal. mm.
  • Bolivie : un certain nombre de chenillettes Ă©quipĂ©es de radios, entre 1937 et 1938.
  • BrĂ©sil : 23 C.V.35 sĂ©rie II, dont cinq armĂ©es d'une mitrailleuse Breda de 13,2 mm et dix-huit de deux mitrailleuses Madsen cal. 7 Mauser jumelĂ©es. Les BrĂ©siliens semblent avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de la livraison de quelques L3/38.
  • Bulgarie : 10 C.V.33 sĂ©rieI armĂ©es de mitrailleuses Schwartzlose (1933).
  • Chine : près d'une centaine de chenillettes L3/33 et L3.35, dont l'armement subit plusieurs modifications. La principale unitĂ© les utilisant est la 200e division.
  • Espagne nationaliste : quelques exemplaires utilisĂ©s durant la guerre civile espagnole. Les chenillettes furent intĂ©grĂ©es Ă  l'armĂ©e de terre espagnole dès sa fin.
  • Hongrie : un grand nombre mais imprĂ©cis de chenillettes C.V.35, assemblĂ©es en sĂ©rie avec des fusils-mitrailleurs Brno 26. Des photographies d'Ă©poque indiquent que les Hongrois apportèrent une modification Ă  l'Ă©coutille.
  • Irak : quelques modèles vendus en 1938 aux forces armĂ©es irakiennes.

D'autres furent encore vendues à la Grèce et au Paraguay, ces dernières ayant servi lors de la guerre du Chaco.

Utilisateurs

Les L3 furent utilisées par tous ses acheteurs, mais son principal utilisateur fut l'Italie fasciste de Mussolini. Elles servirent également dans la Guardia Nazionale Repubblicana, lors de la constitution de la République sociale italienne en 1943.

Des L3 capturées furent également utilisées par les Grecs pendant la guerre italo-grecque de 1940-1941. Après l'invasion de la Yougoslavie et la bataille de Grèce (1941), les chenillettes L3 furent également utilisées par les partisans yougoslaves et la résistance grecque. À partir de 1941, quelques L3 furent confiées au gouvernement fantoche de l'état indépendant de Croatie (Nezavisna Država Hrvatska, or NDH) par les Allemands.

Quelques-unes de ces chenillettes restèrent en service en Italie durant l'immédiat après-guerre, dans le cadre de missions de police.

Au combat

À partir de 1933, année de son entrée en service dans les rangs de l'armée italienne, les L3 prirent part à tous les faits de guerre impliquant l'Italie jusqu'en 1945.

  • PlĂ©biscite de la Sarre : Entre dĂ©cembre 1934 et janvier 1935 un escadron de chenillettes du rĂ©giment Cavallegeri Guide fait partie du contingent italien envoyĂ© Ă  Sarrebruck pour le maintien de l'ordre public.
  • Guerre d'Éthiopie : Entre 1935 et 1936 de nombreux escadrons de chars lĂ©gers (chenillettes) prennent part aux opĂ©rations militaires tout au long de cette conquĂŞte de l'Éthiopie par l'Italie mussolinienne.
  • Guerre d'Espagne : Entre 1937 et 1939, un certain nombre de L3 (Ă©quivalent Ă  environ un bataillon) fut encadrĂ© par les Tercios de la LĂ©gion espagnole, en appui des troupes franquistes. EmployĂ©es, entre autres, lors des batailles de Guadalajara et de Santander, les L3 doivent, pour la première fois le 26 octobre 1936, affronter des ennemis ayant une meilleure puissance de feu, comme le T-26 soviĂ©tique dotĂ© de canons de 37 et 45 mm. Afin de surmonter cette difficultĂ©, les chenillettes remorquaient souvent des canons antichars qui pouvaient alors ĂŞtre utilisĂ©s pour tendre des embuscades aux adversaires plus imposants.
  • Guerre slovaquo-hongroise.

Durant l'entre-deux-guerres, l'expérience au combat des L3 ne fut pas concluante. Par deux fois au moins pendant l'attaque de l'Éthiopie, les L3 furent mises hors de combat lors d'attaques massives d'infanterie. En Espagne, les L3 étaient totalement surclassées par les chars soviétiques. Et heureusement pour les Hongrois, les L3 ne furent pas un argument de leur victoire durant leur brève guerre contre la Slovaquie.

La chenillette L3 fut employée sur tous les théâtres d'opération de la Seconde Guerre mondiale où furent engagées les troupes italiennes. Elle fut présente sur la frontière franco-italienne, en Afrique du Nord, en Afrique orientale italienne, dans les Balkans et sur le Front de l'Est.

  • Invasion italienne de l'Albanie : Les chars rapides du 31e reggimento carristi (rĂ©giment de chars, constituĂ© des 8e et 10e escadrons) font partie du contingent qui va occuper, pratiquement sans rencontrer de rĂ©sistance, la capitale Tirana.
  • Bataille de France : Lors de l'entrĂ©e en guerre de l'Italie contre la France, quatre bataillons de chenillettes C.V.33/35 (plus tard rebaptisĂ©es L3/33 et L3/35) opĂ©rèrent contre les dĂ©fenses françaises du secteur d'Aoste, obtenant peu de rĂ©sultats et subissant de nombreuses pertes, notamment Ă  cause des mines.

Le , lors de l'entrée de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale, l'Armée Royale italienne (Regio Esercito) ne disposait que d'une centaine de chars légers Fiat M11/39 répartis en deux bataillons de chars. Les chenillettes L3 équipaient toujours les trois divisions blindées italiennes, les bataillons de chars des divisions motorisées, les escadrons de chars légers de chaque division dite "rapide" (Celere), ainsi que de nombreux bataillons de chars indépendants.

  • Guerre italo-grecque : Entre 1940 et 1941 le 31e rĂ©giment de chars, au sein de la 131e division italienne Centauro, comprenant des bataillons de chenillettes et un de chars lĂ©gers M11/39, opĂ©rait sur le cours de la Vojussa. Dans ces conditions de terrain, les chenillettes L3 se montrèrent incapables de prendre l'avantage du fait de leur obsolescence manifeste, ne parvenant pas Ă  surmonter les pièges antichars tendus par les troupes grecques.
  • Campagne des Balkans, OpĂ©ration Marita et Invasion de la Yougoslavie : Les chenillettes du 33e reggimento carristi de la 133e division italienne Littorio et celles du 31e rĂ©giment de la division Centauro sont employĂ©es en 1941 dans le cadre des opĂ©rations contre le royaume de Yougoslavie. Ă€ la fin de la campagne, certaines chenillettes L3 sont laissĂ©es sur place pour participer aux missions de police ou de lutte contre les partisans. Au , la majeure partie de ces chenillettes est capturĂ©e ou dĂ©truite, et quelques exemplaires furent utilisĂ©s par les unitĂ©s de Tito.

Bien que nombreuses, les chenillettes italiennes se montrèrent rapidement presque inutiles. En de nombreux endroits, les L3 furent réduites à un usage de casemate mobile (ou immobile), reléguées à des emplois secondaires ou tout simplement abandonnées dès qu'elles fonctionnaient mal. Peu d'entre elles restèrent en service en première ligne après fin 1940.

Versions

  • C.V.33 sĂ©rie I : Première dĂ©signation de la chenillette Carro Veloce Ansaldo (char rapide Ansaldo, 1er sĂ©rie). Elle est caractĂ©risĂ©e par sa mitrailleuse FIAT Mod.14 de 6,5 mm refroidie par air, et par son unique pièce supportant la roue tendeuse. Après quelques mois, la mitrailleuse fut remplacĂ©e par une arme de mĂŞme type, adaptĂ©e au calibre mm.
  • C.V.33 sĂ©rie II (Mod.34) : Apparue en 1934 mais distribuĂ©e en 1936, cette version introduit la double mitrailleuse jumelĂ©e, des FIAT Mod.14 de mm, et la sĂ©paration de la roue tendeuse d'avec la roue arrière. Les charnières de la trappe du pilote se trouvent Ă  l'intĂ©rieur de la caisse, le remplacement des portières arrière par des trappes, la portière d'aĂ©ration protĂ©gĂ©e par une plaque mĂ©tallique et d'autres modifications d'accessoires extĂ©rieurs complètent la version. En 1938, ces exemplaires sont rebaptisĂ©s L3/33 puis L33 en 1940.
  • C.V.35 sĂ©rie I : Variante de la sĂ©rie prĂ©cĂ©dente. Sa distinction n'est pas aisĂ©e, les diffĂ©rences se rĂ©duisant Ă  quelques plaques de tĂ´le de la caisse soudĂ©es, plutĂ´t que rivetĂ©es. Les armes initiales sont remplacĂ©es par des mitrailleuses FIAT Mod.35 ou Breda Mod.38. En 1938, cette sĂ©rie est rebaptisĂ©e L3/35 puis L35 en 1940.
  • C.V.35 sĂ©rie II : Pratiquement la mĂŞme que la prĂ©cĂ©dente, modifiĂ©e au niveau des portillons et des meurtrières.
  • L3/38 (Ă©galement dĂ©signĂ©e de manière non officielle du nom de C.V.38) : Cette sĂ©rie fut testĂ©e en 1937. Le prototype disposait d'un nouveau train de roulement, avec un diamètre augmentĂ© pour les couples de roues des quatre boggies et une nouvelle suspension. En outre, les deux mitrailleuses de mm furent remplacĂ©es par une Breda Mod.31 Tipo Marina de 13,2 mm sur vingt-trois modèles commandĂ©s par le BrĂ©sil. Ă€ partir de 1940 ce modèle fut dĂ©signĂ© sous le nom de L38.
  • L3 lf : Version lance-flammes (Lanciafiamme). Son dĂ©veloppement dĂ©buta en 1935, sur des exemplaires de L3/33 sĂ©rie II et de L3/35 sĂ©ries I & II. L'embout du lance-flammes remplaçait la mitrailleuse de droite, et le carburant Ă©tait transportĂ© dans une remorque blindĂ©e tractĂ©e par la chenillette, pour une capacitĂ© de 520 litres. Le dispositif d'alimentation en fluide inflammable passait par l'intĂ©rieur de la caisse. Des versions plus tardives emportaient le combustible dans un rĂ©servoir en forme de boĂ®te placĂ© au-dessus du compartiment moteur. Le vĂ©hicule pesait alors 5 tonnes. La L3 Lf fut employĂ©e en Abyssinie, en Espagne, en France, dans les Balkans, en Afrique du Nord et en Afrique orientale italienne.
  • L3/r : Chenillette radio, adaptation faite sur toutes les versions, pour un usage de char de commandement.
  • L3 Zappatori : DestinĂ©e Ă  un usage de vĂ©hicule porte-pont, cette version expĂ©rimentale ne connut pas le succès attendu.
  • L3 Carro recupero : Version expĂ©rimentale de dĂ©panneuse.
  • L3/Solothurn (ou L3 cc) : Version antichar (controcarro), c'Ă©tait une L3 basique Ă©quipĂ©e d'un fusil antichar Solothurn S-18/1000 de 20 mm montĂ© en lieu et place de la mitrailleuse d'origine. Seules quelques unitĂ©s subirent cette modification, lesquelles furent utilisĂ©es uniquement en Afrique du Nord.
  • L35 Aviotrasportabile : Version lance-flammes de la L3/35, adaptĂ©e pour pouvoir ĂŞtre transportĂ©e en avion.
  • C.V.33 Addestramento mitraglieri : Un exemplaire fut partiellement privĂ© de son bloc moteur afin d'ĂŞtre transformĂ© en une sorte de simulateur pour l'instruction des mitrailleurs.
  • Trubia : Version expĂ©rimentale conçue pour l'Espagne nationaliste, armĂ©e d'un canon Breda Mod.35 de 20 mm (cf. infra).
  • L3 Trattore leggero : Version imaginĂ©e comme tracteur lĂ©ger pour un canon de 47/32.
  • Carro Cannone anticarro : Prototype de chasseur de char armĂ© d'un canon de 47/32.
  • L3 da demolizione : Un seul prototype radiocommandĂ© destinĂ© Ă  la destruction des champs de mines ou de fortifications, Ă  l'instar du Goliath allemand.
  • Semovente L3 da 47/32 : Deux prototypes produits de ce canon automoteur (Semovente) Ă©quipĂ© d'un canon antichar de 47 mm. Étant donnĂ© l'espace nĂ©cessaire pour servir le canon, il ne restait plus qu'un glacis avant, le reste de la caisse demeurant ouvert. Les prototypes, produits l'un par Fiat et l'autre par Breda, Ă©taient très ressemblants, mais la mise en production ne fut jamais lancĂ©e.

Une amélioration usurpée

Pendant la Guerre civile espagnole, un petit nombre de chars lĂ©gers allemands Panzer I fut modifiĂ©, recevant un canon antiaĂ©rien Breda Mod.35 de 20 mm, alors que ces canons Ă©taient destinĂ©s Ă  des L3 dans sa variante Trubia. Les Panzer I avaient alors deux mitrailleuses, tout comme les L3/35 ; mais contrairement aux L3, celles-ci Ă©taient montĂ©es sur tourelle rotative. Les chars furent donc prĂ©fĂ©rĂ©s aux chenillettes, ce afin d'augmenter leur dangerositĂ©.

Le , le major-gĂ©nĂ©ral GarcĂ­a Pallasar reçut une note du GeneralĂ­simo Francisco Franco annonçant son besoin d'un Panzer I dotĂ© d'un canon de 20 mm. Au dernier moment, le canon choisi fut le modèle disponible chez Breda. Ce choix Ă©tait dĂ» Ă  la simplicitĂ© de l'arme, par rapport aux autres candidats en lice comme le Flak 30 allemand. De plus, le Breda 20 mm pouvait percer un blindage de 40 mm Ă  250 m, ce qui Ă©tait bien suffisant pour se dĂ©barrasser des T-26 soviĂ©tiques lors d'un face-Ă -face. Bien qu'initialement, quarante chenillettes L3/35 aient Ă©tĂ© commandĂ©es avec leur armement originel changĂ© contre le canon antichar, la commande fut annulĂ©e une fois qu'il fut conclu que la mĂŞme adaptation sur des Panzer I aurait de meilleurs rĂ©sultats. Des prototypes de Panzer I Ă©taient prĂŞts en septembre 1937 et une commande fut passĂ©e après des essais fructueux. Le montage des canons-mitrailleurs Breda sur les Panzer I nĂ©cessita l'ouverture du haut de la tourelle et son exhaussement au moyen de plaques de blindage supplĂ©mentaires. Quatre de ces chars furent terminĂ©s Ă  la Manufacture d'Armes de SĂ©ville, mais le reste de la sĂ©rie fut annulĂ© lorsqu'il fut dĂ©cidĂ© que le nombre de T-26 rĂ©publicains capturĂ©s Ă©tait suffisant pour satisfaire la demande du commandement nationaliste. L'ajout du Breda sur les Panzer I n'Ă©tait pas beaucoup apprĂ©ciĂ© par les Ă©quipages allemands, car le trou bĂ©ant pratiquĂ© dans la tourelle, permettant au chef de char de viser, s'avĂ©rait ĂŞtre un point faible particulièrement dangereux[1].

Galerie

Anecdotes

  • Les petites dimensions et le blindage très lĂ©ger de cette chenillette lui apportèrent au sein de la troupe italienne quelques surnoms pas toujours glorieux. Elle a ainsi Ă©tĂ© baptisĂ©e du nom de boĂ®te de sardines (scatola di sardine), de bière (cassa de morto) ou de cercueil d'acier (bara d'acciaio) du fait de ses faibles performances face Ă  un ennemi mĂŞme faiblement armĂ©. Elle est toutefois parvenue parfois Ă  dĂ©truire intĂ©gralement des colonnes de camions, du fait de son profil bas, de sa vitesse et de sa maniabilitĂ©.
  • La construction d'une chenillette C.V.33 coĂ»tait Ă  l'Ă©poque 86 800 lires, soit l'Ă©quivalent de 77 millions de lires Ă©quivalent 1986, ce qui en faisait un blindĂ© d'un coĂ»t modique.

Notes et références

  1. (es) Franco, L. M. (2005). Panzer I: El inicio de una saga (Panzer I : Le premier d'une saga). Madrid : AF Editores. (ISBN 84-96016-52-8). p. 47-49

Annexes

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Bibliographie

En italien (it) :

  • AAVV. (1972). L'armamento italiano nella seconda guerra mondiale, carri armati 2. Rome : Edizioni Bizzarri.
  • S.M.R.E. (1942). Nozioni di armi, tiro e materiali vari. Rome : Edizioni Le Forze Armate.
  • Fronte Terra. (1973). Carri armati in servizio fra le due guerre. 2/I & 2/II. Rome : Edizioni Bizzarri.
  • Pignato, N. (2004). I mezzi blindo-corazzati italiani 1923-1943. Parme : Albertelli Edizioni Speciali.

En polonais (pl) :

  • Skotnicki, M. (1999). Tankietki Carro Veloce C.V.33 i C.V.35. Nowa Technika Wojskowa, no 11. pp. 31-37. ISSN 1230-1655.
  • Solarz J., & Ledwoch J. (1995). CzoĹ‚gi wĹ‚oskie 1939-45. Varsovie : Wydawnictwo Militaria. pp. 18-45, 72-78, 82, 89-105, 155. (ISBN 83-86209-29-1).

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