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L'Armée du crime

L'Armée du crime est un film français réalisé par Robert Guédiguian, sorti en 2009.

L'Armée du crime
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Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Quatre ans aprĂšs Le Promeneur du Champ-de-Mars, Robert GuĂ©diguian renoue avec l’histoire en rĂ©alisant ce film, qui retrace le parcours du groupe de rĂ©sistants communistes des FTP-MOI menĂ© par Missak Manouchian[1]. Le titre du film dĂ©marque le libellĂ© de l'affiche rouge, utilisĂ©e par les Allemands aprĂšs l'arrestation du groupe : « Des LibĂ©rateurs ? La LibĂ©ration par l'armĂ©e du crime »[2] ; il Ă©voque aussi le film L'ArmĂ©e des ombres de Jean-Pierre Melville (1969), qui a pour point commun la chronique d'un rĂ©seau de rĂ©sistants et la torture[3].

Synopsis

À Paris, sous l'occupation allemande, un groupe disparate de rĂ©sistants commet des attentats dĂ©sorganisĂ©s. Missak Manouchian, un ArmĂ©nien exilĂ©, est prĂȘt Ă  les aider mais reste rĂ©ticent Ă  l'idĂ©e de tuer. Les circonstances l'amĂšneront Ă  transgresser son Ă©thique. Sous son impulsion, le groupe se structure et planifie ses actions. Le rĂ©seau Manouchian est nĂ©. Le film retrace l'histoire de ce groupe, de sa formation Ă  son exĂ©cution en 1944.

Fiche technique

Distribution

Production

Lieux de tournage

Le tournage a lieu de juin Ă  septembre 2008[8] :

Musique

Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section proviennent du gĂ©nĂ©rique de fin de l'Ɠuvre audiovisuelle prĂ©sentĂ©e ici. IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Bande originale

Musiques non mentionnées dans le générique

Par Alexandre Desplat :

  • L'ArmĂ©e du Crime.
  • RĂ©sistance.
  • Tracts.
  • Jeunesse.
  • HĂ©roĂŻsme.
  • PoĂ©sie, combat.
  • ExĂ©cutions.

Accueil

Accueil critique

L'Armée du crime
Score cumulé
SiteNote
Metacritic76/100[10]
Rotten Tomatoes88 %[11]
Allociné3.5 étoiles sur 5[12]
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote

Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, le film rĂ©colte 88 % d'opinions favorables pour 32 critiques[11]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 76⁄100 pour 9 critiques[10].

En France, le site AllocinĂ© propose une note moyenne de 3,5⁄5 Ă  partir de l'interprĂ©tation de critiques provenant de 25 titres de presse[12].

Selon Marie-NoĂ«lle Tranchant (Le Figaroscope), le film rend « hommage aux FTP (
) sous la forme d'une imagerie lĂ©gendaire, chaleureuse pour les hĂ©ros, un peu lisse et schĂ©matique quant Ă  l'arriĂšre-plan historique »[13]. Pour Nicolas Azalbert (Cahiers du cinĂ©ma), L'ArmĂ©e du crime « empĂȘche toute rĂ©activation actuelle de l'hypothĂšse communiste ».

Controverses

Le film a aussi suscité une polémique entre le réalisateur et les historiens du communisme Stéphane Courtois et Sylvain Boulouque. Dans un article intitulé « L'armée du crime de Robert Guédiguian, ou la légende au mépris de l'histoire », que les deux historiens publient dans le journal Le Monde du , ils critiquent sévÚrement le film :

« S'inspirant de cette histoire tragique, le cinéaste présente un récit qui se veut legenda, au sens de son étymologie ecclésiale - vie de saint, illustrée par la position christique de l'un des martyrs sur fond musical de Passion -, mais il diffuse auprÚs du public une vision contraire à la vérité historique. La liberté de tout créateur à situer une fiction dans un cadre historique ne l'autorise pas à prendre de telles libertés avec les faits. Ainsi, le film présente l'un de ces héros, Marcel Rayman, comme sujet à de soudaines pulsions et qui aurait pris l'habitude d'abattre les militaires allemands comme des mouches. C'est « oublier » que les FTP-MOI étaient une organisation hiérarchisée, obéissant à des ordres stricts, et que, selon le relevé de leurs opérations, effectué par les autorités policiÚres, ils ont tué en deux ans, dans Paris, environ une vingtaine d'Allemands dont trÚs peu dans le cadre d'attentats individuels. »

StĂ©phane Courtois et Sylvain Boulouque mettent en doute la crĂ©dibilitĂ© et la valeur des mises en scĂšne : « Le film montre des militants clandestins qui se conduisent quasiment comme en temps de paix : ils frĂ©quentent les "planques" des uns et des autres, ils connaissent le nom de leurs chefs, ils se rĂ©unissent en nombre dans un bistrot, ils fixent leur rendez-vous au milieu d'un concert donnĂ© par les Allemands. Autant d'entorses majeures aux rĂšgles Ă©lĂ©mentaires de la clandestinitĂ© ». Surtout, ils reprochent Ă  Robert GuĂ©diguian, qui n'a jamais cachĂ© sa proximitĂ© avec le PCF, d'omettre le passĂ© stalinien du groupe Manouchian : « Le film montre des combattants refusant les directives de leurs chefs. On fait mĂȘme dire Ă  un militant : "Je n'accepterai jamais d'ĂȘtre commandĂ© par des staliniens". C'est "oublier" qu'en cette annĂ©e de la victoire de Stalingrad, tout communiste revendiquait fiĂšrement le titre de "stalinien" et que la quasi-totalitĂ© des membres de la MOI, quand ils n'Ă©taient pas depuis longtemps des militants communistes comme Missak Manouchian ou Joseph Boczov, baignaient dans une culture communiste des plus staliniennes, Ă  l'image de Marcel Rayman, Raymond Kojitski, Henri Krasucki ou Thomas Elek, dont les parents appartenaient tous au Parti communiste ».

Robert Guédigian a répondu à Stéphane Courtois et Sylvain Boulouque, dans un article publié dans Le Monde, le , sous le titre « L'affiche rouge : cinéma, histoire et légende »[14]. Il récuse chacune des accusations des historiens :

« LĂ©gende au sens ecclĂ©sial, me dit StĂ©phane Courtois
 C'est lui qui le dit
 ce n'est pas moi
 Son argument : utilisation musicale de la Passion selon saint Matthieu et position christique de l'un des martyrs (l'un d'eux ne signifie pas tous)
 Mais, monsieur Courtois, toutes les tragĂ©dies postĂ©rieures Ă  la crucifixion du Christ ont fait appel Ă  cette figure rhĂ©torique, si j'ose dire. C'est devenu un langage universel indĂ©pendant de son origine : une mĂšre qui perd son fils dans l'Iran chiite d'aujourd'hui renvoie Ă  un stabat mater.
Plus loin, StĂ©phane Courtois Ă©crit : « La quasi-totalitĂ© des militants de la main-d'Ɠuvre immigrĂ©e (MOI) baignaient dans une culture communiste des plus staliniennes. » La « quasi-totalitĂ© » signifie bien qu'il y avait dans la MOI des antistaliniens. Beaucoup d'entre eux, qui, c'est vrai, Ă©taient en avance sur leur temps, avaient combattu dans les rangs des Brigades internationales et avaient vĂ©cu de prĂšs les rĂšglements de comptes entre staliniens, trotskistes et anarchistes
 »

Le , le quotidien Le Monde publie une « Lettre ouverte Ă  Robert GuĂ©diguian »[15], signĂ©e par Élise Frydman, cousine germaine de Marcel Rayman. Elle reproche au rĂ©alisateur de ne pas avoir utilisĂ© toutes les sources disponibles, notamment les mĂ©moires de certains acteurs de l'histoire : « Je vous ai entendu sur France Culture, dans l'Ă©mission de Michel Ciment, citer vos sources d'information et de documentation avant la rĂ©alisation du film. Notamment Adam Rayski, StĂ©phane Courtois et Denis Peschanski. Il ne vous a donc pas Ă©chappĂ© qu'il y a eu de nombreux tĂ©moignages se recoupant, concernant Lucienne Goldfarb. Simon a aussi Ă©crit un tĂ©moignage sur ce qu'il a vĂ©cu en tant que rĂ©sistant et dĂ©portĂ©. Dans ce document, il dit que Marcel et lui se sont toujours mĂ©fiĂ©s de cette fille qui voulait intĂ©grer leur rĂ©seau ». Elle conclut par une sentence qui recoupe les reproches de StĂ©phane Courtois : « Ces hĂ©ros n'ont pas besoin de lĂ©gende, monsieur GuĂ©diguian, ils ont surtout besoin de vĂ©ritĂ© ». "« NĂ©anmoins, le cinĂ©aste est comme tĂ©tanisĂ© par le respect que lui inspire son beau sujet et il faut vraiment la jeunesse des acteurs pour que le rĂ©cit respire un peu au prĂ©sent et ne se fige en nouvel Ă©vangile rougeoyant »[16].

Distinctions

RĂ©compense

Nomination

Analyse

Robert Guédigian affirme avoir modifié la chronologie et la nature des faits de façon à mieux montrer ce qu'était le réseau FTP-MOI. Parmi ces modifications, on note la fusion en un seul épisode de deux attentats menés par Marcel Rayman : l'attentat raté du contre le colonel Moritz von Maliber et un membre de son état major, qu'on avait pris pour le général von Schaumburg, et celui du contre Julius Ritter, responsable du STO en France, mais qui n'était pas identifié au moment de l'attentat. Cet épisode vaudra un grand éclat au réseau, lequel entraßnera la répression qui lui fut fatale, mais en fait à la date de l'attentat le groupe avait déjà été localisé par les Renseignements Généraux.

Le film rend hommage au jeune militant Henri Krasucki, qui prend en charge le jeune frĂšre de Marcel Rayman et le ramĂšne vivant du camp de concentration oĂč ils sont dĂ©portĂ©s.

Une allusion faite au succĂšs de Charles Aznavour, Ă  la 42e minute du film.

Anachronisme

Lors de l'exposition Ă  la presse du groupe de Missak Manouchian arrĂȘtĂ©, Marcel Rayman rĂ©plique que les FFI les vengeraient. Les FFI n'ont Ă©tĂ© formĂ©s officiellement qu'en 1944 alors que cette arrestation a eu lieu en .

Notes et références

  1. Juliette BĂ©nabent, « Sur le tournage de l’ArmĂ©e du Crime, de Robert GuĂ©diguian », sur telerama.fr, TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le )
  2. La « véritable » armée du crime désignée par le film serait ainsi, pour Cécile Mury et Pierre Murat, « une cohorte de policiers français, de tortionnaires au regard vide » : Télérama samedi 19 septembre 2009
  3. « L’ArmĂ©e des ombres » de Jean-Pierre Melville par Sandra MĂ©ziĂšre
  4. « L'ARMÉE DU CRIME », sur allocine.fr (consultĂ© le )
  5. JP, « L\'Armée du crime (Army of Crime) (2009)- JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com (consulté le )
  6. PĂšre de Charles Aznavour
  7. MĂšre de Charles Aznavour
  8. « L'Armée Du Crime », sur Comme au Cinema (consulté le )
  9. Fabrice Levasseur, « L2TC.com - Lieux de Tournage Cinématographique », sur www.l2tc.com (consulté le )
  10. (en) « L'Armée du crime Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le ).
  11. (en) « L'Armée du crime (2009) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
  12. « L'Armée du crime - critiques presse », sur Allociné (consulté le ).
  13. Marie-Noëlle Tranchant, « L'Armée du crime », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  14. Robert Guédiguian, « "L'Affiche rouge", cinéma, histoire et légende, par Robert Guédiguian », sur lemonde.fr,
  15. Élise Frydman, « Lettre ouverte Ă  Robert GuĂ©diguian, par Élise Frydman », sur lemonde.fr,
  16. Didier Péron, « Sage comme un hommage », sur next.liberation.fr,
  17. AFP
  18. Awards pour L'armée du crime sur IMDb

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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