Joseph Epstein
Joseph Epstein, dit Colonel Gilles, né le à Zamość (Pologne), alors dans l'Empire russe, et fusillé au fort du Mont-Valérien (France) le , est un militant juif communiste et résistant. Dirigeant des FTP-MOI à Paris, outre le surnom de colonel Gilles, il porta différents noms de guerre : Joseph Andrej, Joseph Estain, Joseph ou encore André Duffau.
Joseph Epstein | |
Plaque de la place Joseph-Epstein dans le 20e arrondissement de Paris. | |
Surnom | Colonel Gilles, Joseph Andrej, Joseph Estain, Joseph, André Duffau |
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Naissance | Zamość, Empire russe |
Décès | fort du Mont-Valérien, France (zone occupée) |
Première incarcération | |
Origine | Polonaise |
Allégeance | Francs-tireurs et partisans |
Cause défendue | Résistance |
Hommages | Une place porte son nom dans le 20e arrondissement de Paris depuis 2005. |
Famille | Georges Duffau-Epstein (fils) |
Biographie
Jeunesse
Joseph Epstein appartient à une famille aisée de culture yiddish. Dès son plus jeune âge, il participe, dans les rangs du Parti communiste de Pologne, à la lutte contre le gouvernement de Józef Piłsudski. Il poursuit par ailleurs des études de droit à l'université de Varsovie. En 1931, il doit s'exiler et choisit la France pour terminer ses études. Il emménage avec sa femme Paula à Bordeaux où il termine ses études de droit en [1].
Guerre d'Espagne
En 1936 durant la guerre d'Espagne, il combat aux côtés des républicains espagnols dans les brigades internationales et il est grièvement blessé. Pendant sa guérison, il participe à l'action de la compagnie maritime « France Navigation », laquelle est chargée du transport de l'aide à l'Espagne républicaine. De retour en Espagne, il est affecté à la compagnie d'artillerie « Anna Pauker ». Il participe à la bataille de l'Èbre et il est cité à l'ordre de l'Armée. À son retour en France en 1939, il est emprisonné au camp de Gurs. Il est libéré en juillet 1939.
Seconde Guerre mondiale
Engagé dans la Légion étrangère, il est fait prisonnier pendant la campagne de 1940. Il est envoyé dans un stalag en Allemagne, près de Leipzig, d'où il s'évade en et rejoint la lutte clandestine en France auprès des Francs-tireurs et partisans (FTP).
Tout d'abord principal responsable, en 1942, des groupes de sabotage et de destruction (GSD) créés par les syndicats CGT dans les entreprises travaillant pour l'occupant, il prend la direction de l'ensemble des FTP de la région parisienne, en , sous le nom du colonel Gilles[1] . Il a l'idée d'engager des commandos de quinze combattants à Paris, permettant de réaliser un certain nombre d'actions spectaculaires qui n'auraient pas été possibles avec les groupes de trois qui étaient la règle dans l'organisation clandestine depuis 1940. Il instaure ainsi une tactique de guérilla urbaine que mettent en œuvre les Francs-tireurs et Partisans et les FTP-MOI[2].
Dénoncé par un traître, il est arrêté en gare d'Évry Petit-Bourg, le , avec Missak Manouchian. Il est torturé pendant plusieurs mois, puis fusillé au fort du Mont-Valérien avec 28 autres résistants, le . Le jour de son exécution, il aide un camarade à s'évader du camion qui les amène au peloton d'exécution.
Sous son commandement
- René Roeckel (1909-1944), dit Rajac, lieutenant, au sein du détachement Alsace-Lorraine, commandant militaire de la région sud de Paris de à [3].
Filmographie
- L'Armée du crime de Robert Guédiguian, sorti en 2009.
- Joseph Epstein, bon pour la Légende de Pascal Convert, produit par Sodapéraga pour Arte.
- Les FTP-MOI dans la Résistance de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia, produit par Images contemporaines.
Hommages
- Place Joseph-Epstein (20e arrondissement de Paris), inaugurée en 2004.
- En 2018, une plaque commémorative est apposée au 2 rue Labrouste (15e arrondissement de Paris), où il vécut[1].
Notes et références
- Jean Maitron, Claude Pennetier, « EPSTEIN Josep », sur Le Maitron en ligne.
- Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse, p. 320-325.
- « Plaque en hommage à René Roeckel, Zellenberg (Haut-Rhin) », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Pascal Convert, Joseph Epstein, Bon pour la légende : Lettre au fils, Paris, Éditions Atlantica-Séguier, , 300 p. (ISBN 978-2-84049-527-7)
- Pascal Convert, Joseph Epstein, Bon pour la légende : Lettre au fils (Édition augmentée de Ceux qui nous soulèvent), Bordeaux, Confluences (éditions), , 408 p. (ISBN 978-2355272455)
- Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse : Les jeunes dans la Résistance, Paris, Les Éditions sociales, , 495 p.
- Moshé Zalcman (trad. du yiddish par Boris Rusanchi, postface Léo Hamon), Joseph Epstein, Colonel Gilles : De Zamosc En Pologne Au Mont Valerien 1911-1944, Édition La Digitale, , 90 p.
- Dictionnaire des fusillés 1940-1944, Les Éditions de l'Atelier, Paris, 2015.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Epstein à sa femme et à son fils.
- Exposition sur le Groupe Manouchian à Ivry sur Seine.
- Joseph Epstein, une figure oubliée.