John Dee
John Dee ( â 1608 ou 1609) est un cĂ©lĂšbre mathĂ©maticien, astronome, astrologue, gĂ©ographe et occultiste britannique. Il a consacrĂ© une grande partie de sa vie Ă lâĂ©tude de lâalchimie, de la divination et de l'hermĂ©tisme.
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DĂ©cĂšs |
(Ă 81 ans) Mortlake |
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Roland ap Bedo ap Dafydd DdĂ» ap John Dee (d) |
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Jane ferch William Wilde (d) |
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Jane Dee (en) |
Enfant |
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Personne liée |
Il a ouvert la voie Ă lâĂ©tude des sciences et de la magie au moment oĂč lâon commençait Ă diffĂ©rencier ces deux notions. RĂ©putĂ© comme lâun des hommes les plus cultivĂ©s de son Ă©poque, il a donnĂ© des cours Ă lâuniversitĂ© de Paris devant des salles combles alors quâil nâĂ©tait ĂągĂ© que dâune vingtaine dâannĂ©es. CâĂ©tait un ardent dĂ©fenseur des mathĂ©matiques, un astronome rĂ©putĂ© et un expert en navigation. En effet, il a lui-mĂȘme formĂ© la plupart des hommes qui dirigĂšrent les expĂ©ditions des Grandes dĂ©couvertes de lâAngleterre ; on lui doit le terme dâEmpire britannique. Dans le mĂȘme temps, il sâimpliqua dans la magie judĂ©o-chrĂ©tienne et dans l'hermĂ©tisme, consacrant le dernier tiers de sa vie Ă lâĂ©tude exclusive de ces derniĂšres. Pour Dee et ses contemporains, ces recherches constituaient des aspects distincts dâune vision du monde cohĂ©rente.
Biographie
Frances Yates divise la vie de Dee en trois parties : chef de file de la Renaissance élisabéthaine (1558-1583), mission continentale (1583-1589), disgrùce et échec (1589-1608)[1].
Dee jeune (1527-1558)
Dee est nĂ© Ă Tower Ward, Ă Londres. Son nom dĂ©rive du mot gallois du signifiant noir. Son pĂšre, Roland Dee, Ă©tait marchand, membre officiel de la cour d'Henri VIII. Dee fit sa scolaritĂ© Ă la Chantry School de Chelmsford (devenue de nos jours la King Edward VI Grammar School), puis â de 1543 Ă 1546 â Ă St Johnâs College, Cambridge. On remarqua trĂšs vite son potentiel, et il participa Ă la crĂ©ation du Trinity College. Ă la fin des annĂ©es 1540, il voyagea en Europe, Ă©tudia Ă l'UniversitĂ© de Louvain puis Ă Bruxelles et donna des cours sur Euclide Ă Paris. Il Ă©tudia avec Frisius et devint un ami intime du cartographe GĂ©rard Mercator. Dee revint en Angleterre, rapportant avec lui une importante collection dâinstruments mathĂ©matiques et astronomiques. En 1552, il rencontra JĂ©rĂŽme Cardan Ă Londres : ils sâassociĂšrent afin dâĂ©tudier une machine Ă mouvement perpĂ©tuel ainsi quâune gemme censĂ©e avoir des vertus magiques[2].
En 1554, Dee refusa une chaire de mathĂ©matiques Ă lâuniversitĂ© d'Oxford soit parce qu'il souhaitait se consacrer Ă ses Ă©crits et espĂ©rait une place Ă la cour[3], soit parce qu'il trouvait que lâuniversitĂ© insistait plus sur la rhĂ©torique et la grammaire (ces deux derniĂšres associĂ©es Ă la logique formant le Trivium acadĂ©mique) que sur la philosophie et la science (le plus complexe Quadrivium composĂ© de lâarithmĂ©tique, de la gĂ©omĂ©trie, de la musique et de lâastronomie). En 1555, Dee devint membre d'une corporation de commerçants, la Worshipful Company of Mercers, Ă la suite de son pĂšre.
La mĂȘme annĂ©e 1555, il fut arrĂȘtĂ© et accusĂ© dâavoir « calculĂ© » les horoscopes de la reine Marie et de la princesse Ălisabeth ; en ce qui concerne Marie, les accusations furent aggravĂ©es, allant jusqu'au chef de trahison. Dee comparut devant la chambre Ă©toilĂ©e, la Camera Stellata (tribunal du Palais de Westminster) et rĂ©ussit Ă se disculper en partie, Ă condition de subir un examen religieux pratiquĂ© par le prĂȘtre catholique Edmund Bonner (ce dernier Ă©tant tristement cĂ©lĂšbre pour son rĂŽle dans la persĂ©cution des hĂ©rĂ©tiques sous le rĂšgne de Marie). Il est possible que la manie qu'avait Dee de cultiver le mystĂšre autour de ses activitĂ©s ait envenimĂ© les choses. Cet Ă©pisode sombre ne fut que le plus dramatique d'une sĂ©rie dâattaques et de calomnies auxquelles il n'allait cesser de devoir faire face. Quoi qu'il en soit il rĂ©ussit une nouvelle fois Ă se disculper et mĂȘme Ă devenir un proche de Bonner.
En 1556, Dee prĂ©senta Ă la reine Marie un projet de crĂ©ation dâune bibliothĂšque nationale ayant comme vocation la conservation de vieux livres et de manuscrits. Ce projet nâayant pas Ă©tĂ© retenu, il dĂ©cida dâĂ©tendre sa propre bibliothĂšque, de sa maison Ă Mortlake (un village prĂšs de la Tamise dans le Surrey, et actuellement dans le borough londonien de Richmond upon Thames). Il accumula sans cesse des livres et des manuscrits rĂ©cupĂ©rĂ©s en Angleterre et sur tout le continent europĂ©en. Sa bibliothĂšque devint un vĂ©ritable centre dâapprentissage hors des universitĂ©s, et attira de nombreux Ă©rudits et Ă©tudiants.
Dee chef de file de la Renaissance élisabéthaine (1558-1583)
Quand, en 1558, la reine Ălisabeth accĂ©da au trĂŽne, Dee devint son conseiller personnel en science et astrologie. Il choisit lui-mĂȘme la date de son couronnement. Des annĂ©es 1550 Ă 1570, il fut conseiller de navigation lors des Grandes DĂ©couvertes, et fut le premier Ă utiliser le terme dâEmpire Britannique. En 1577, il publie General and Rare Memorials pertayning to the Perfect Arte of Navigation, une Ă©tude dans laquelle Dee dĂ©crit sa vision dâun empire maritime et dâune emprise territoriale anglaise sur le Nouveau Monde. Il sâassocia avec Humphrey Gilbert et Sir Philip Sidney. On a une carte polaire exĂ©cutĂ©e par Dee en 1582[4].
En 1564, Dee Ă©crivit une Ćuvre hermĂ©tique, le Monas Hieroglyphica (La Monade HiĂ©roglyphique), une interprĂ©tation cabalistique complĂšte dâun glyphe quâil crĂ©a lui-mĂȘme. Ce glyphe Ă©tait censĂ© exprimer lâunitĂ© mystique de toute crĂ©ation. Câest un travail qui a Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ© des contemporains de Dee, mais la perte de la tradition orale du cercle de Dee en fait de nos jours une Ćuvre difficile Ă interprĂ©ter.
En 1570, il publia une PrĂ©face MathĂ©matique Ă la traduction anglaise des ĂlĂ©ments dâEuclide, dans laquelle il souligne lâimportance des mathĂ©matiques et leur influence dans les arts et la science il recommande Vitruve et sa thĂ©orie architecturale, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim et sa philosophie occulte (1533), Albrecht DĂŒrer et sa thĂ©orie des proportions (1561). DestinĂ©e Ă un public autre que les UniversitĂ©s, ce texte devint le plus cĂ©lĂšbre et le plus frĂ©quemment imprimĂ©. Dee Ă©dita cette mĂȘme annĂ©e avec Federico Commandino dâUrbino une version traduite de lâarabe du traitĂ© perdu dâEuclide sur La Division des surfaces.
Dee sâest mariĂ© trois fois et a eu huit enfants, dont lâaĂźnĂ©, Arthur Dee, est devenu lui aussi un alchimiste et un auteur hermĂ©tique. John Aubrey, un biographe, donne la description suivante de Dee : « Il Ă©tait grand et mince. Il portait sa robe comme un artiste, les manches Ă©vasĂ©es et fendues⊠un teint blanc et sanguin⊠une longue barbe blanche comme du lait. Un homme trĂšs charmant ».
Dee en mission continentale (1583-1589)
Vers 1579, Dee devint de plus en plus insatisfait de son avancĂ©e dans lâapprentissage des secrets de la nature. Il se tourna alors davantage vers le surnaturel, afin dâacquĂ©rir la connaissance. Il essaya principalement dâentrer en contact avec les anges en utilisant une boule de cristal qui servirait dâintermĂ©diaire entre lui et les anges. Il eut recours Ă divers mĂ©diums : Barnabas Saul (), Edward Kelley (de 1582 Ă 1589), le prince polonais Albert Ćaski, son propre fils Arthur, un certain Bartholomew Hickman (jusquâen 1607). Le , Dee rencontra Sir Edward Kelley (1555-1595), de son vrai nom Talbot. Ce dernier, clerc de notaire douteux, alla chez Dee avec un mystĂ©rieux livre sur la transmutation des mĂ©taux en or, et avec un Ă©chantillon de poudre rouge quâil prĂ©tendait ĂȘtre de la poudre de projection. Ses qualitĂ©s exceptionnelles de mĂ©dium ont tĂŽt fait de convaincre Dee dâutiliser ses services.
John Dee, ses deux mĂ©diums (Kelley, Albert Ćaski), et leurs familles respectives partirent en 1583 pour la Pologne. Ils sont reçus Ă Prague par lâempereur Rodolphe II de Habsbourg, lâempereur des alchimistes, protecteur de DĂŒrer, Arcimboldo, Tycho BrahĂ©, Kepler et de nombreux autres. Dee revient en 1589, sans Kelley, qui meurt en tentant de sâĂ©chapper des geĂŽles de lâempereur Rodolphe II aprĂšs nâavoir pas rĂ©ussi la transmutation des mĂ©taux dont il clamait connaĂźtre les secrets.
Dee en disgrĂące et Ă©chec (1589-1608)
Dee revient Ă Mortlake six ans plus tard et dĂ©couvre que sa bibliothĂšque a Ă©tĂ© ravagĂ©e et que la plupart de ses prĂ©cieux objets ont Ă©tĂ© volĂ©s. Il demande lâaide dâĂlisabeth, qui, en 1596, le nomme directeur de Christâs College, Ă Manchester (aujourdâhui la Manchester Grammar School), oĂč, parfois, il sert de conseiller pour des cas de sorcellerie et de possession dĂ©moniaque. Cependant, il est maintenant vu comme un magicien diabolique et se fait dĂ©tester de ses pairs. En 1598, il retourne dans sa vieille maison de Mortlake[5]. Ălisabeth meurt en 1603, le roi James I, opposĂ© Ă tout ce qui est reliĂ© au surnaturel[6], ne lui offre aucune aide. Dee vit ses derniers jours Ă Mortlake, dans la misĂšre. Il meurt en 1608 ou 1609. Il nây a aucune trace de sa tombe ou des registres de lâĂ©tat-civil.
Accomplissements
Pensée
Dee Ă©tait un homme chrĂ©tien, pieux et vertueux. Dans une partie de ses manuscrits publiĂ©s par MĂ©ric Casaubon dans A True and Faithful Relation of Dr. Dee and Some Spirits - 1659, il est dĂ©signĂ© et confirmĂ© Ă©lu de Dieu (avec Kelley). Les anges lui enseignent le langage des nombres et la clĂ© du savoir ; de cette influence, Dee pensait que les crĂ©ations de Dieu Ă©taient "chiffrĂ©es". Selon lâhermĂ©tisme, Dee dĂ©clare que lâhomme a en lui le potentiel divin qui sâexerce Ă travers les mathĂ©matiques. Sa magie angĂ©lique basĂ©e sur la numĂ©rologie et son travail sur les mathĂ©matiques appliquĂ©es (la navigation) sont des complĂ©ments - non paradoxales, Ă la philosophie. Les anges dĂ©clarent que l'apĂŽtre Paul fut justifiĂ© parce qu'il mourut comme un serviteur de Dieu mais non Ă cause de sa prĂ©dication (Paul was justified because he died the servant of God, and not for his preaching sake, p. 40). C'est dans cette pĂ©riode que la reine Ălisabeth fait brĂšche avec l'Ăglise romaine (catholique), et l'autoritĂ© des papes, pour former la premiĂšre Ăglise protestante. Les lettres de Paul Ă©tant le fondement de l'Ăglise catholique. Le but de Dee Ă©tait dâapporter au monde une religion unifiĂ©e dans lâessence de la thĂ©ologie pure des anciens.
En une lettre de John Dee adressée à Sir William Cecil présente ces thÚses :
- 1 - Tout est UnitĂ©, crĂ©Ă©e et soutenue par lâUnique Ă travers ses Lois.
- 2 - Ces lois sont enseignĂ©es par les Nombres-Sons au mĂȘme titre que les Ă©crits.
- 3 - Il existe un art combinatoire des lettres hĂ©braĂŻques qui les rend valentes avec le Nombre, de telle façon que de profondes vĂ©ritĂ©s se rĂ©vĂšlent concernant la nature de lâUnique et Ses relations avec lâĂȘtre humain.
- 4 - LâĂȘtre humain est dâorigine divine. MĂȘme s'il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă partir de la poussiĂšre suivant la GenĂšse, il a l'essence du gĂ©nie stellaire, ainsi que tous les ĂȘtres et choses crĂ©Ă©es, provenant de l'Unique.
- 5 - Il est essentiel de rĂ©gĂ©nĂ©rer lâessence divine Ă lâintĂ©rieur de lâĂȘtre humain, et cela peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© par les pouvoirs de lâintellect.
- 6 - Dieu se manifeste par les intentions des Ă©manations, et lâĂȘtre humain doit se dĂ©dier Ă lâĂ©tude de la divine sagesse pour affiner entiĂšrement son ĂȘtre, et par la communion des anges eux-mĂȘmes pouvoir entrer en prĂ©sence de Dieu.
- 7 - Une comprĂ©hension des processus naturels (visibles ou non) rendrait lâĂȘtre humain capable d'influer sur ces processus Ă travers les forces vertueuses de sa volontĂ©, son intelligence et sagesse.
- 8 - LâUnivers est un modĂšle ordonnĂ© de correspondance: chaque chose de lâUnivers possĂšde un ordre, une correspondance empathique et force stellaire en relation avec les autres et forme un ensemble uni.
La monade hiéroglyphique (1564)
Dee Ă©crivit sa Monas hieroglyphica [7] en Ă©tat de transe en douze jours en . Il prĂ©tend donner lĂ une Ă©criture occulte pour expliquer toutes choses. Cette Ă©criture s'explique par de simples figures : point, cercle, droite, croix, deux demi-cercles ; et par de simples opĂ©rations : rotations, dĂ©structurations, combinaisons et permutations. Par exemple, le hiĂ©roglyphe de Mercure est fait d'un croissant [figure] tournĂ© vers le haut [opĂ©ration], d'un cercle, d'une croix. . La monade hiĂ©roglyphique consiste en la composition, de haut en bas, d'une figure qui synthĂ©tise les symboles traditionnels de l'astronomie et de la cosmologie : croissant (la Lune), cercle avec un point central (le Soleil), croix (les quatre ĂlĂ©ments), deux demi-cercles (le signe du BĂ©lier). On trouve les nombres 1 (le point), 2 (la droite), 3 (la croix : deux lignes perpendiculaires se sectionnant sur un point), 4 (les quatre segments de la croix), qui sont les nombres de la DĂ©cade (tetraktys) de Pythagore. On trouve aussi les sept "planĂštes" alors connues : Soleil, Lune, Mercure, Mars, VĂ©nus, Jupiter, Saturne, car le Soleil c'est le cercle et le point, la Lune c'est le croissant, Mercure c'est le croissant plus le cercle plus la croix, etc. Selon C. H. Josten et Pierre BĂ©har[8] la monade hiĂ©roglyphique revĂȘt un sens alchimique : c'est le symbole du mercure (liĂ© Ă la pierre philosophale des alchimistes). La "monade hiĂ©roglyphique" a aussi un sens astrologique : elle repose sur le BĂ©lier et figure aussi le Taureau. Elle a encore un sens thĂ©osophique, selon Peter French : c'est un accĂšs gnostique vers Dieu. Selon Pierre BĂ©har[9], la monade hiĂ©roglyphique trouve sa clef dans la kabbale chrĂ©tienne et dans La philosophie occulte de Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim (1533), lequel cherchait les symboles gĂ©omĂ©triques des anges : le PĂšre de la TrinitĂ© chrĂ©tienne est figurĂ© par le point, le Fils ou Verbe par la croix, le Saint-Esprit ou Ăme du monde par la totalitĂ© de l'image, c'est un signe magique grĂące auquel le mage peut invoquer la divinitĂ© elle-mĂȘme et s'approprier les pouvoirs divins. Dee reprend cette figure sur la page de titre de ses Propoedeumata aphoristica en 1558 et en 1568.
Dee en conversation avec les anges (1581-1607)
Du au , Dee essaya d'entrer en contact avec les anges (dont Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel), grùce à des invocations, pour obtenir des connaissances sur l'avenir, la fin des temps, le sort politique des princes, le nom et les fonctions des anges.
Dee était d'abord orateur : il adressait des oraisons à Dieu et aux anges, aprÚs une période purificatrice faite de priÚres et de jeûne. Il se servait de la "Table de Pratique" - qui comprenait la Tabula sancta (un plan de travail en bois, carré, de 914 cm., avec quatre pieds) , le Sigilum Dei Aemeth ("Sceau du Dieu Vérité", un grand disque de cire vierge renfermant divers Noms de Dieu ou d'anges) et sept "Insignes de la Création" (caractÚres peints ou gravés) - et portait l'anneau PELE : les anges invoqués se manifestaient alors via un médium (Kelley, par exemple), qui regardait la pierre (miroir d'obsidienne ou boule de cristal) et rapportait ce qu'il voyait et entendait, tandis que Dee devenait scripteur (il consignait dans son journal tout ce qui se produisait).
En 1581, les premiĂšres tentatives avec Barnabas Saul furent des Ă©checs. Mais en 1582, il fut trĂšs impressionnĂ© par Edward Kelley. Dee engagea Kelley et se dĂ©voua entiĂšrement Ă lâĂ©tude des forces surnaturelles. Ces "ConfĂ©rences avec des Esprits", ou "Actions" Ă©taient menĂ©es dans une intense piĂ©tĂ© chrĂ©tienne. Dee Ă©tait persuadĂ© du bienfait quâil pouvait apporter Ă lâhumanitĂ© (les motivations de Kelley, quant Ă elles, restent dures Ă dĂ©finir : certains pensent quâil agissait par pur cynisme). Dee expliquait que la plupart de ses livres lui Ă©taient dictĂ©s par les anges, dans un langage angĂ©lique.
En 1583, il rencontra le prince polonais Albert Ćaski. Ce dernier invita Dee Ă lâaccompagner en Pologne. Il accepta, soi-disant poussĂ© par les anges. Dee, Kelley, et leurs familles respectives partirent en 1583, mais Laski frisait la banqueroute et Ă©tait impopulaire dans son pays. Dee et Kelley menĂšrent une vie de nomades en Europe centrale, ce qui ne les empĂȘcha pas de continuer leurs confĂ©rences spirituelles, que Dee reportait mĂ©ticuleusement. Il eut des audiences privĂ©es avec Rodolphe II du Saint-Empire et le roi Stefan afin de les convaincre de lâimportance de ses communications angĂ©liques. Aucun des monarques ne le prit au sĂ©rieux, le considĂ©rant plutĂŽt comme un espion de la reine d'Angleterre, selon certaines sources[10].
Lors dâune de ses confĂ©rences spirituelles en BohĂȘme, Kelley apprit Ă Dee que lâange Uriel avait ordonnĂ© quâils partagent leurs femmes. On pense que Kelley, devenant alors un alchimiste dont la rĂ©putation dĂ©passait celle de Dee, a utilisĂ© ce moyen afin de mettre fin Ă ces confĂ©rences. Lâordre dâUriel a fortement troublĂ© Dee, mais ce dernier ne mettant pas en doute la motivation de lâange, dĂ©cida dâaccepter. Pourtant, il mit un terme Ă ses confĂ©rences, retourna en Angleterre en 1589, et ne revit plus jamais Kelley.
L'alphabet Ă©nochien (1584-1607)
Des conversations avec les anges sort un alphabet, une Ă©criture occulte, que Dee appelle l'« Ă©criture des anges » et qui ne s'apparente Ă aucune langue connue. Il en existe deux versions : la premiĂšre est faite pour ĂȘtre Ă©crite rapidement Ă la plume, la deuxiĂšme est plus soignĂ©e et aurait Ă©tĂ© communiquĂ©e plus tard par les anges Ă Dee.
Le terme «énochien » est une invention plus tardive de la Golden Dawn.
RĂ©putation et faits
La légende noire
Huile sur toile de Henry Gillard Glindoni, vers 1913, Wellcome Library.
Environ dix ans aprĂšs la mort de Dee, lâantiquaire Robert Cotton acquit le domaine de Dee et se mit Ă la recherche de manuscrits et dâartefacts. Il dĂ©couvrit de nombreux livres, la plupart Ă©tant des comptes rendus des communications angĂ©liques. Le fils de Cotton donna ces livres Ă MĂ©ric Casaubon qui les publia en 1659, y ajoutant une longue introduction (A True & Faithful Relation of What passed for many Years between Dr. John Dee (A Mathematician of Great Fame in Q. Eliz. and King James Reigns) and some spirits.). Ce livre Ă©tant la premiĂšre rĂ©vĂ©lation publique des confĂ©rences de Dee, il connut un grand succĂšs et fut trĂšs vite Ă©puisĂ©. Casaubon, croyant en lâexistence des esprits, explique dans son introduction que Dee Ă©tait lâinstrument involontaire des esprits diaboliques alors quâil pensait sâadresser aux anges. Ce livre a Ă©tĂ© Ă lâorigine de la rĂ©putation sulfureuse qui a poursuivi Dee durant les deux siĂšcles suivants, le faisant passer pour un charlatan, un fanatique ou un malade mental.
Environ Ă la mĂȘme pĂ©riode que la publication de ce livre, des membres de lâordre Rosicrucien affirmĂšrent que Dee avait Ă©tĂ© des leurs. Il existe cependant un doute quant Ă lâexistence dâun mouvement Rosicrucien organisĂ© Ă lâĂ©poque de Dee ; et il nây a aucune preuve qu'il ait appartenu Ă une quelconque fraternitĂ©. La rĂ©putation de Dee en tant que magicien et ses expĂ©riences avec Edward Kelley ont fait de lui un personnage apprĂ©ciĂ© des conteurs, des Ă©crivains dâhorreur et autres amateurs de magie. Les affabulations concernant la vie de Dee sont nombreuses, ce que favorise l'absence de renseignements sur certaines pĂ©riodes de sa carriĂšre restĂ©es trĂšs obscures.
On lâa souvent associĂ© au Manuscrit de Voynich[12]. Wilfrid M. Voynich, qui acheta le manuscrit en 1912, a suggĂ©rĂ© que Dee avait Ă©tĂ© possesseur du manuscrit, et quâil lâavait vendu Ă Rodolphe II (empereur du Saint-Empire). Cependant, les rapports que Dee entretenait avec ce dernier Ă©taient moins importants que ce que lâon pensait, et les journaux de Dee ne font aucunement rĂ©fĂ©rence Ă une telle transaction.
La réhabilitation
Câest au XXe siĂšcle que le personnage de Dee fut rĂ©habilitĂ©, en partie grĂące au travail de lâhistorienne Frances Yates, qui apporta une nouvelle façon dâapprĂ©hender le rĂŽle de la magie et le dĂ©veloppement de la science moderne Ă la Renaissance. Dee jouit Ă l'heure actuelle d'une rĂ©putation d'homme d'Ă©tude sĂ©rieux; il est considĂ©rĂ© comme lâune des personnalitĂ©s les plus cultivĂ©es de son Ă©poque.
Sa bibliothĂšque personnelle Ă©tait la plus importante du pays, et Ă©tait tenue pour lâune des plus intĂ©ressantes dâEurope, peut-ĂȘtre Ă©tait elle Ă peine moins importante que celle de Jacques Auguste de Thou. Dee, en plus dâĂȘtre astrologue, scientifique et conseiller gĂ©ographique de la Reine, fut le prĂ©curseur de la colonisation de lâAmĂ©rique du Nord et de lâĂ©largissement de lâempire Britannique au-delĂ de lâAtlantique Nord.
Dee fut un partisan acharnĂ© des sciences de la navigation et de la cartographie. Il collabora avec Mercator, et possĂ©dait une importante collection de cartes, globes et dâinstruments astronomiques. Il inventa des instruments et des techniques de navigation spĂ©cifiques pour les rĂ©gions polaires. En tant que conseiller personnel des expĂ©ditions, il choisit lui-mĂȘme les navigateurs quâil forma.
Lâimportance des mathĂ©matiques dans sa vision des choses fait de lui un personnage plus moderne que Francis Bacon, bien que lâon pense que Bacon ait volontairement fait lâimpasse sur les mathĂ©matiques compte tenu du climat de soupçon qui entourait l'occultisme sous Jacques Ier. Il faut cependant souligner que le paradigme mathĂ©matique de Dee est radicalement diffĂ©rent de celui des mathĂ©maticiens modernes. Il semble Ă©vident que la plus grande prĂ©occupation de Dee fut de promouvoir les mathĂ©matiques hors des universitĂ©s. Sa PrĂ©face MathĂ©matique Ă Euclide Ă©tait destinĂ©e Ă un public nâayant pas eu accĂšs Ă lâuniversitĂ©, et fut trĂšs populaire parmi les mechanics (« mĂ©caniciens »), une nouvelle classe dâartisans inventeurs qui deviendront nos ingĂ©nieurs modernes. Sa prĂ©face Ă©tait composĂ©e de principes mathĂ©matiques.
Dee Ă©tait ami de Tycho Brahe et connaissait les travaux de Copernic. La plupart de ses calculs astronomiques Ă©taient basĂ©s sur des prĂ©somptions Coperniciennes, mais il nâĂ©pousa jamais vĂ©ritablement la thĂšse de lâhĂ©liocentrisme. Il a appliquĂ© les thĂ©ories de Copernic au problĂšme de la rĂ©forme du calendrier. Ses recommandations nâont toutefois pas Ă©tĂ© prises en compte pour des raisons politiques.
Objets divers
Le British Museum possÚde de nombreux objets lui ayant appartenu. Ces objets ont pour la plupart, été utilisés lors des conférences spirituelles :
- Le Speculum, ou le miroir de Dee (un objet de culte aztĂšque fait dâobsidienne, dont la forme est semblable Ă celle dâun miroir Ă main, rapportĂ© en Europe en 1520), qui Ă©tait dĂ©tenu par Horace Walpole
- Un petit sceau en cire, censĂ© soutenir les jambes de sa « table dâexercice » (la table sur laquelle il pratiquait la vision de sa boule de cristal)
- Le grand et fameux "Sceau de Dieu", utilisé pour soutenir la boule de cristal.
- Une amulette en or, sur laquelle est gravĂ©e la reprĂ©sentation dâune des visions de Kelley.
- Un globe de cristal de six centimÚtres de diamÚtre. Cet objet est longtemps resté insignifiant dans la collection de minéraux. La provenance de cet objet est plus douteuse que les autres.
- Un couteau dont le bout de la lame est doré et qui aurait été "trempé dans le Grand Elixir".
En , une boule de cristal ayant appartenu à Dee et une explication de son utilisation écrite par Nicholas Culpeper dans les années 1600 ont été volés au Science Museum ; mais furent retrouvés peu aprÚs.
Références culturelles et artistique
Dee Ă©tait une figure populaire dans les Ćuvres littĂ©raires de ses contemporains. Depuis, il a continuĂ© Ă ĂȘtre reprĂ©sentĂ© dans la culture populaire ; en particulier, dans la fiction et la fantasy dont les scĂ©narios se dĂ©roulent Ă son Ă©poque, ou qui traitent de magie ou des sciences occultes.
Littérature
XVIIe siĂšcle
- John Dee aurait servi de modĂšle d'inspiration Ă William Shakespeare pour le personnage de Prospero, dans sa piĂšce de thĂ©Ăątre La TempĂȘte (1610-11).
XXe siĂšcle
- Dans son roman L' Ange Ă la FenĂȘtre d'Occident (1927, titre allemand original : Der Engel vom westlichen Fenster), Gustav Meyrink fait intervenir John Dee - personnage principal - aux cĂŽtĂ©s de son descendant fictif de l'Ă©poque moderne, Baron Mueller.
- Ăditions en français :
- Gustav Meyrink, L' Ange Ă la FenĂȘtre d'Occident, traduction de Saint-Helm, Vieux colombier, collection LittĂ©rature et tradition n° 8, 398 pages (1962)
- Gustav Meyrink, L' Ange de la FenĂȘtre d'Occident, traduction de Saint-Helm, illustration de Raymond MORETTI, Rocher, 320 pages (1986) (ISBN 2-268-00490-2)
- Gustav Meyrink, L' Ange Ă la FenĂȘtre d'Occident, Ăditions du Rocher, collection La Pierre philosophale n°1, 318 pages (1994) (ISBN 2-268-01718-4)
- Gustav Meyrink, L' Ange Ă la FenĂȘtre d'Occident, traduction de Saint-Helm, illustration d'Isabelle DROUIN Ăditions Retz, collection Les Chefs-d'Ćuvre de la Science Fiction et du Fantastique (Ă©dition "club"), 324 pages (1975) (ISBN 2-7256-0075-8)
- Gustav Meyrink, L' Ange Ă la FenĂȘtre d'Occident, traduction de Jean-Jacques POLLET, illustration de Virginie BERTHEMET, Ăditions Garnier-Flammarion, collection GF-Flammarion n° 1222, 96 pages, (2005) (ISBN 2-08-071222-5)
- Ăditions en français :
- Dans la nouvelle L' Abomination de Dunwich (1929) de H. P. Lovecraft, câest John Dee qui est Ă lâorigine de la traduction anglaise du Necronomicon.
- Le personnage Ă©tait Ă©galement trop tentant pour un compilateur comme Jacques Bergier pour ne pas apparaĂźtre dans lâune de ses constructions parascientifiques : un chapitre est consacrĂ© Ă John Dee dans Les livres maudits (1971. Chap. Le livre dâEnoch).
- Dans le jeu de rÎle sur table Vampire : La Mascarade (1991), John Dee est l'un des vampires les plus influents et puissants de Londres, ennemi du légendaire prince Ventrue Mithras, et membre du clan Tremere.
- Dans son roman The House of Doctor Dee (en) (1993), Peter Ackroyd raconte lâhistoire dâun homme qui hĂ©rite de la maison de son pĂšre Ă Londres, maison autrefois habitĂ©e par John Dee. Au fur et Ă mesure qu'il continue d'en dĂ©couvrir plus sur l'histoire personnelle du docteur Dee, il dĂ©couvre progressivement des similitudes avec sa propre histoire personnelle. Ădition en français : Peter Ackroyd, La Maison du docteur Dee, traduction de l'anglais par Dominique FĂ©rault, Collection Le Promeneur, Gallimard (1996).
- Jean Ray, dans une des aventures de Harry Dickson : Le Studio rouge : on parle de John Dee et surtout de son miroir noir : « pierre noire au moyen duquel John Dee évoquait les esprits ». Le Studio rouge est paru dans le tome 9 des aventures de Harry Dickson édité par la BibliothÚque Marabout, éditions Gérard & Cie en 1970.
- Ian Fleming a créé James Bond en utilisant des traits de John Dee, espion au service de la reine et sa fameuse signature 007 lorsqu'il adressait à la reine ses messages (00 symbolisant les yeux de la reine et 7 la marque personnelle de Dee)[13].
- Dans Le Pendule de Foucault, Umberto Eco fait de Dee le personnage central du « Plan ».
XXIe siĂšcle
- Dans la sĂ©rie de comics Marvel 1602 (2003-2010) de Neil Gaiman (scĂ©nario) et Andy Kubert (dessin), Ă©ditĂ©e par Marvel, la position de Dee en tant que conseiller de la reine Ălisabeth a Ă©tĂ© prise par Docteur Strange. NĂ©anmoins, il demeure un mathĂ©maticien, un astrologue et un gĂ©ographe, qui est aussi intĂ©ressĂ© par la conjuration.
- Dans le roman The Queen's Fool (en) (2004) de Philippa Gregory, Dee apparaßt comme un personnage secondaire, en tant qu'ecclésiastique aidant Hannah Green - le personnage principal - lors d'une arrestation et interrogation pour hérésie.
- Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e britannique Hex : La malĂ©diction (2004-2005), John Dee est citĂ© en tant que pĂšre d'Ella Dee (en), sa fille de 17 ans devenue immortelle aprĂšs avoir obtenu ses pouvoirs d' «ĂȘtre clairvoyant» (magicienne) et qui lutte depuis des siĂšcles contre Azazeal (en) et ses Nephilim, des anges dĂ©chus.
- Dans 1666, le volume 5 de la série de bandes dessinées L'Histoire secrÚte (2005 - En cours), de Jean-Pierre Pécau (scénario) et Léo Pilipovic (dessin), Dee est l'un des personnages principaux.
- Dans le jeu vidéo sur PlayStation 3 Uncharted 3 : L'Illusion de Drake (2011), il est fait à plusieurs reprises mention de John Dee ainsi que de la Monade hiéroglyphique.
- Dans la série de romans Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel (2007-2012) de l'écrivain irlandais Michael Scott, John Dee apparait dÚs le premier tome - L'alchimiste - en tant qu'adversaire de Nicolas Flamel et de sa femme. Il tient le rÎle d'un magicien trÚs puissant et serviteur des Ténébreux, des dieux prÎnant la destruction de la race humaine.
- Dans le jeu vidéo ZombiU (2012) sur Nintendo Wii U, John Dee est cité en tant que scientifique-prophÚte ayant prédit l'épidémie zombie fictive en Angleterre, la nommant la ColÚre de Dieu.
- Dans le jeu vidéo Nioh (2017).
- Dans la chanson de l'artiste Ghostemane appelé "JOHN DEE", on y retrouve des références directes. Le Monas Hieroglyphica a d'ailleurs été utilisé par cet artiste pour créer son propre logo.
Autres
- Armin Shimerman dans plusieurs de ses livres, ajoute une grande part de science-fiction dans des nouvelles dont Dee est le héros.
- Dee, Kelley, et Giordano Bruno sont les protagonistes de la sĂ©rie Ăgypt de John Crowley.
- Dee est Ă lâorigine de lâintrigue dâun film de Derek Jarman, Jubilee.
- John Dee est le nom dâun super-vilain chez DC Comics, Doctor Destiny, qui, comme le vĂ©ritable Dee, utilise la magie et la science et peut contrĂŽler les rĂȘves.
- Dans Gloriana ou la Reine inassouvie de Michael Moorcock, Dee apparaĂźt dans une cour proche de celle de la reine Ălisabeth.
- Dee est le personnage principal de Deathscent de Robin Jarvis, dont lâhistoire se passe dans une version fantastique de lâAngleterre Ă©lisabĂ©thaine.
- Dans son livre Praga Magica[14], Angello Maria Ripellino lui consacre quelques chapitres trĂšs documentĂ©s sur le sĂ©jour pragois de Dee et Kelley dans la Prague magique et prĂ©cise « mon image de John Dee est lĂ©gendaire et vue sous l'angle de la BohĂȘme ».
- Dans la littĂ©rature tchĂšque, Dee apparait le plus souvent comme un emberlificoteur, ainsi dans KrĂĄl Rudolf (Le Roi Rodolphe) de JiĆĂ KarĂĄsek, Dee et son fils tentent d'empoisonner l'empereur Rodolphe II[15].
- Dans Borges et les orangs outans Ă©ternels de E. Verissimo, Borges fait mention de John Dee et de l'Ćuvre de celui-ci.
- Dee et Kelley apparaissent dans le comics Spawn-Violator, Ă©crit par Alan Moore. Dee apparait Ă©galement dans le comics Promethea, du mĂȘme Alan Moore, ainsi que dans le recueil de nouvelles d'Alan Moore La Voix du feu.
- Le Labyrinthe de la Rose, de Titiana Hardie, un secret passé de génération en génération seulement aux filles
- Il est au centre de lâopĂ©ra anglais Dr Dee crĂ©Ă© par le metteur en scĂšne Rufus Norris et le musicien et compositeur Damon Albarn.
- Dans L'Appat, roman de JosĂ© Carlos Somoza, paru en France en 2011 chez Actes Sud, l'auteur imagine des personnages dĂ©veloppant un pouvoir de possession au travers d'un dĂ©cryptage de l'Ćuvre cachĂ©e de Shakespeare inspirĂ©e de John Dee.
- Dans leur titre The Alchemist le groupe anglais de heavy-métal Iron Maiden relate les aventures de Dee concernant sa recherche de la pierre philosophale.
- John Dee est présent dans la série de livres jeunesse Les Chroniques de Kronos de Marie Rutkoski.
- John Dee est le titre d'une chanson du rapper Ghostemane.
- Dans le jeu vidéo Stonehearth (en), « John Dee le marcheur » est le méchant : il veut grùce aux héros et à ses miroirs d'obsidienne invoquer des créatures d'un autre monde.
Cinéma et Télévision
John Dee a été représenté dans des productions filmographiques qui mettent en scÚne son rÎle d'astrologue et de conseiller occulte.
Filmographie
- 1971 : Elizabeth R série de la BBC avec Raf De La Torre ;
- 1980 : L'Amiral Drake de Lawrence Gordon-Clark avec Esmond Knight ;
- 2005 : La Reine vierge minisérie de Coky Giedroyc avec Alan Williams ;
- 2007 : Elizabeth : LâĂge dâor de Sekhar Kapur avec David Threlfall ;
- 2014 : Griff nach der Weltherrschaft : 2. Sir Francis Drake avec Thomas Krutmann.
Notes et références
- Frances Yates, La Philosophie occulte à l'époque élisabéthaine (1979), trad., Dervy-Livres, 1987, p. 117-136.
- De Vita Propria (Ma biographie), Gerolamo Cardano, traduction anglaise de Jean Stoner, New York, 2002, p. viii
- Fell Smith, Charlotte, 1909, John Dee: 1527 - 1608, Londres, Ă©d. Constable and Company
- .
- John Dee, Diary for the years 1595-1601, Ă©d. John Bailey, 1880.
- James I d'Angleterre, Daemonologie (1587), in The Damned Art, Ă©d. S. Anglo, Londres, 1977, p. 156-181.
- http://hdelboy.club.fr/monade_dee.html
- C. H. Josten, A Translation of John Dee's 'Monas hieroglyphica', Ambix, 12 (1964), p. 84-219 : p. 110.
- Pierre BĂ©har, Les langues occultes de la Renaissance, DesjonquiĂšres, 1996, p. 91-120.
- Et l'alchimie n'aurait, dans ce cas été qu'une « couverture » suppose Angello Maria Ripellino dans Praga Magica, Plon, coll. « Terre humaine », Paris, 1993. p. 140
- http://www.esotericarchives.com/dee/sl3188.htm Extrait du livre de Dee
- Par exemple Jacques Bergier, « Les livres maudits » (1971).
- (en) Robin Brumby, Doctor John Dee or, The Original 007, Academic Board, , 26 p.
- Angello Maria Ripellino, Praga Magica, Plon, coll. « Terre humaine », Paris, 1993. p. 136-144
- source : Angello Maria Ripellino, Praga Magica, Plon, coll. « Terre humaine », Paris, 1993.
Annexes
Manuscrits et publications
- (la) Monas Hieroglyphica (1Úre édition publiée à Antwerpen par l'éditeur Willem Silvius) (1564)
- (en) The Mathematicall Praeface to the Elements of Geometrie of Euclid of Megara (1570)
- (en) General and Rare Memorials Pertayning to the Perfect Art of Navigation (1577)
- (en) Quinti Libri Mysteriorum (1581-1583) // British Library, London, MS Sloane 3188
- PremiĂšre partie en six "livres" des journaux relatant les "Actions avec des Esprits" du 22.12.1581 au 13.05.1583
- Disponible avec des éléments supplémentaires non dégradés dans une copie (transcription) du manuscrit réalisée par Elias Ashmole : British Library, MS Sloane 3677
- (en) Liber Mysteriorum Sextus et Sanctus (1583) // British Library, London, MS Sloane 3189
- (en) « Sans titre » (1583-1587, 1607) // British Library, London, MS Cotton Appendix XLVI parts I & II (anciennement Add. MS. 5007)
- Seconde partie en quatorze âlivresâ des journaux relatant les "Actions avec des Esprits" du 28.05.1583 au 23.05.1587, plus un fragment allant du 20.03.1607 au 07.09.1607
- (la) « Sans titre » (1586) // Bodleian Library, Oxford, MS Ashmole 1790, Part I, ff. 1a-19b
- Action rédigée de la main de Dee à Prague en 1586 et oubliée dans les autres "Actions avec des Esprits" du MS Cotton Appendix XLVI.
- Le MS Ashmole 1790 contient également d'autres documents originaux de John Dee en relation à ses Actions avec des Esprits, ainsi que d'autres documents rassemblés par Elias Ashmole(en) « A descriptive, analytical, and critical catalogue of the manuscripts bequeathed unto the University of Oxford by Elias Ashmole, Esq., M.D., F.R. S., Windsor Herald, also of some additional Mss. contributed by Kingsley, Lhuyd, Borlase, and others. By William Henry BLACK, one of the assistant keepers of the public records. Oxford, University Press, 1845. », Table des matiÚres du MS Ashmole 1790 conservé à la Bodleian Library de l'Université d'Oxford (Voir pages 750-754 du fichier PDF), sur www.bodley.ox.ac.uk/dept/scwmss/wmss/online/online.htm (consulté le ).
Facsimilés, transcriptions et traductions
- (en) MĂ©ric Casaubon (1659, repr. 1992) A True and Faithful Relation of What Passed for many Yeers Between Dr. John Dee and Some Spirits. New York: Magickal Childe. (ISBN 0-939708-01-9).
- (en) Dee, John The Private Diary and Catalogue of his Library of Manuscripts, edited by James O. Halliwell, Royal Historical Society Publications, Camden Series, vol. no 29, Londres, 1842.
- (en) Dee, John Autobiographical Tracts, Ă©di. James Crossley, Manchester, Chetham Society Publications, vol. 24, 1851.
- (fr) Dee, John La Monade hiéroglyphique, traduction par J. Grillot de Givry, Paris, BibliothÚque Charcoral II (1925)
- (en) Dee, John The Mathematicall Praeface to the Elements of Geometrie of Euclid of Megara (1570), édité par Allan G. Debus, New York: Science History Publications (1975) (ISBN 0-88202-020-X)
- (en) Dee, John John Dee on Astronomy : Propaedeumata aphoristica (1558 & 1568), edited by Wayne Shumaker, Berkeley: University of California Press, 1978 (ISBN 0-520-03376-0)
- (en) Dee, John John Deeâs five books of mystery : original sourcebook of Enochian magic: from the collected works known as 'Mysteriorum libri quinque' , edited by Joseph H. Peterson, Boston: Weiser Books. (ISBN 1-57863-178-5).
- (fr) Les Cinq Livres des MystĂšres, suivis de L'Heptarchie Mystique, par John Dee et Edward Kelley. Traduits et commentĂ©s par Ăric Gazano. Collection Enochiana, Volume I, Ăditions ESH, Bruxelles, 2014, 490 p. (ISBN 978-2-8053-0017-2). (Traduction et transcription des manuscrits Sloane 3188 et 3191 conservĂ©s Ă la British Library, c'est-Ă -dire Les Cinq Livres des MystĂšres et l'Heptarchia Mystica, rĂ©digĂ©s par le Docteur John Dee sous la dictĂ©e de son mĂ©dium Edward Kelley)
Ătudes sur John Dee
- (en) John Eglinton Bailey, « John Dee and the Steganographia of Trithemius », Notes and Queries, Londres,â (lire en ligne)
- (en) Calder, I.R.F. (1952) John Dee Studied as an English Neo-Platonist. thĂšse de doctorat, Londres: Warburg Institute, London University. Disponible online.
- (en) Clucas, Stephen, ed. (2006) John Dee: Interdisciplinary Studies in Renaissance Thought. Dordrecht: Springer (ISBN 1-4020-4245-0)
- (en) Clulee, Nicholas H. (1998) John Dee's Natural Philosophy: Between Science and Religion. Londres: Routledge (ISBN 0-415-00625-2)
- (en) Fell Smith, Charlotte (1909). John Dee: 1527 - 1608. Londres: Constable & Company. Disponible online.
- (en) Forshaw, Peter J. "Monas Hieroglyphica" - A webinar about John Dee on the website of the Ritman Library, Amsterdam.
- (en) Forshaw, Peter J. (2005). Forshaw, Peter, 'The Early Alchemical Reception of John Dee's Monas Hieroglyphica, Ambix, Vol. 52:3 (2005)
- (en) French, Peter J. (1972). John Dee: The World of an Elizabethan Magus. Londres: Routledge & Kegan Paul. (ISBN 0-7102-0385-3)
- (en) Kugler, Martin (1982) Astronomy in Elizabethan England, 1558 to 1585: John Dee, Thomas Digges, and Giordano Bruno. mémoire de maßtrise, Montpellier: Université Paul Valéry
- Mandosio, Jean-Marc (2008) D'or et de sable (chapitre IV. Magie et mathématiques chez John Dee, p. 143-170), Paris, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, (ISBN 978-2-910386-26-9)
- Mandosio, Jean-Marc Des mathĂ©matiques vulgaires Ă la monade hiĂ©roglyphique : Les ĂlĂ©ments d'Euclide vus par John Dee : La rĂ©ception des ĂlĂ©ments d'Euclide au Moyen Ăge et Ă la Renaissance Revue dâhistoire des sciences, ISSN 0151-4105, 2003, vol. 56, no. 2, p. 475-491 (17 pages)
- (en) Sherman, William Howard (1995) John Dee: The Politics of Reading and Writing in the English Renaissance. Amherst: University of Massachusetts Press (ISBN 1-55849-070-1)
- (en) Vickers, Brian ed. (1984) Occult & Scientific Mentalities in the Renaissance. Cambridge: Cambridge University Press. (ISBN 0-521-25879-0)
- (en) Woolley, Benjamin (2001). The Queenâs Conjuror: The Science and Magic of Dr. John Dee, Adviser to Queen Elizabeth I. New York: Henry Holt & Company
- (en) Yates, Frances A. (2001) The Occult Philosophy in the Elizabethan Age. London: Routledge (ISBN 0-415-25409-4)
- (en) Yates, Frances A. (1982) "Renaissance Philosophers in Elizabethan England: John Dee and Giordano Bruno." in her Lull & Bruno. Collected Essays Vol. I. London: Routledge & Kegan (ISBN 0-7100-0952-6)
Articles connexes
Liens externes
- le site francophone de la magie Ă©nochienne
- un article sur la Monade hiéroglyphique
- http://www.oeildusphinx.com/John_dee.html un article sur John Dee et la Steganographia de TrithĂšme
- La page dâHeresie.com sur Dee.
- (es) Azogue: Cette section du e-journal Azogue contient des reproductions originales des textes de Dee.
- (en) Les reports des conversations angéliques de John Dee et Kelly édités en PDF par Clay Holden
- (en) Traduction anglaise du Monas Hieroglyphica par J.W. Hamilton-Jones
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative Ă l'astronomie :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative Ă la recherche :
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