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Joachim (pĂšre de Marie)

Joachim /ʒɔaʃɛ̃/ ou /ʒɔakim/ (que “Dieu prĂ©pare“ ou “accorde“, “suscite“, "met debout", en hĂ©breu Yehowyaqiym) ou chez les arabes et dans le Coran ImrĂąn ŰčÙ…Ű±Ű§Ù† est l'Ă©poux de sainte Anne et le pĂšre de la Vierge Marie, dans la tradition catholique et orthodoxe[1]. Il est de fait le grand-pĂšre de JĂ©sus de Nazareth.

Joachim
Saint chrétien
Image illustrative de l’article Joachim (pùre de Marie)
Saint Joachim au désert avec son offrande
de Juan SimĂłn GutiĂ©rrez (es) (v. 1700),
musée des Beaux-Arts de Séville.
PĂšre de la Vierge Marie
Naissance v. 90 av. J.-C.
Nazareth
DĂ©cĂšs v. 10 av. J.-C. (v. 80 ans)
JĂ©rusalem
VĂ©nĂ©rĂ© par Église catholique
Église orthodoxe
FĂȘte (avec sainte Anne)
26 juillet (catholiques),
9 septembre (orthodoxes)
Attributs houlette de berger, pasteur, brebis, livre
Saint patron grands-parents, grands-pÚres, fécondité des hommes

Histoire et traditions religieuses

Les Évangiles canoniques du Nouveau Testament ne nomment pas les parents de la Vierge Marie, mais l'histoire de Joachim et d'Anne son Ă©pouse est relatĂ© dans le Jacques et le Pseudo-Matthieu. Remontant Ă  la tribu royale de Juda, descendant de la lignĂ©e du roi David et natif de Nazareth, Joachim est dĂ©crit comme un homme prospĂšre, pieux et charitable. Il est d'abord pasteur de brebis Ă  Nazareth[2], avant de s'occuper du cheptel de son pĂšre Barpanther[3] (ou Barpathir pour les orthodoxes[4]) qu’il fait garder par des bergers non loin de JĂ©rusalem, tandis qu’il s’occupe de la dĂ©coration du Temple et offre de nombreux animaux en sacrifice[5]. C'est lĂ  qu'il rencontre sa future Ă©pouse originaire de BethlĂ©em, Anne, que son pĂšre Isachar ou Akar, lui accorde. Avec elle, ils dĂ©cident de partager leurs avoirs en trois parts, pour le culte, pour les pauvres et pour la vie domestique[6].

Joachim se voit refuser son offrande par le Grand-prĂȘtre du Temple, fresque de Taddeo Gaddi, chapelle Baroncelli de la basilique Santa Croce de Florence, Italie.
Giotto, Le Sacrifice de Joachim (1303-1306), chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie.
Rencontre de Joachim et Anne à la Porte dorée (v. 1493), du Maßtre de la Divisio Apostolorum, musée des palais du BelvédÚre, Vienne, Autriche.

NĂ©anmoins, une ombre est au tableau car, depuis vingt ans, le couple est sans enfants et s'en dĂ©sole ; le temps est comptĂ© avant l’échĂ©ance biologique. Cette annĂ©e-lĂ , lorsque Joachim se rend au Temple pour offrir son sacrifice Ă  la fĂȘte religieuse du moment (celle de la DĂ©dicace ou Hanoucca d’aprĂšs La LĂ©gende dorĂ©e), le Grand-prĂȘtre nommĂ© Ruben lui refuse sa brebis soutenant que son infertilitĂ© est le signe qu'il est sous la malĂ©diction de la Loi. Joachim, se sentant offensĂ© et fautif, ne veut pas rester avec les tĂ©moins de son opprobre qui pourraient colporter le fait et se refuse dĂ©sormais de rentrer chez lui auprĂšs de son Ă©pouse. Aussi, il dĂ©cide de se retirer dans la vallĂ©e du Wadi Qelt du dĂ©sert de JudĂ©e auprĂšs de ses troupeaux pour prier et jeĂ»ner. Une tradition pense que son lieu de retraite se situait prĂšs du futur monastĂšre Saint-Georges de Choziba, car aprĂšs que celui-ci fut dĂ©diĂ© Ă  la MĂšre de Dieu, il a Ă©tĂ© associĂ© aux parents de la Vierge Ă  la fin du viiie siĂšcle.

LĂ , au dĂ©but de son temps d’ascĂšse, Joachim offre Ă  YahvĂ© la brebis qu’il avait rĂ©servĂ©e pour le sacrifice au Temple, puis, fidĂšle Ă  sa dĂ©votion Page d'aide sur l'homonymie, il poursuit son temps de mise Ă  l’épreuve et de privation. Et voilĂ  qu’au bout de quarante jours, un ange lui apparaĂźt dans un songe lui confiant qu’il a Ă©tĂ© entendu par Dieu et que bientĂŽt il sera l’heureux pĂšre d’un enfant. De son cĂŽtĂ©, Anne, en est de mĂȘme informĂ©e.

Alors, Joachim revient Ă  JĂ©rusalem et Anne s’apprĂȘte Ă  le retrouver. Selon les traditions, il revient seul ou avec des animaux qu’il s’apprĂȘte Ă  offrir, d’abord dix brebis pour le Seigneur, puis douze veaux pour les prĂȘtres et les anciens, et enfin cent boucs pour le peuple. Quant au lieu des retrouvailles, il est situĂ© soit devant leur demeure ou Ă  la Porte dorĂ©e, l'une des portes de l’enceinte de la ville. C’est alors une Ă©treinte ou plus rarement un baiser qui les rĂ©unis Ă  nouveau, instant dĂ©cisif cĂ©lĂ©brĂ© par de nombreux artistes dont Giotto[7].

Neuf mois plus tard, ils sont les trĂšs heureux parents d’une petite fille, reçue sous le nom de Marie, que la tradition chrĂ©tienne fait naĂźtre le 8 septembre. Promise au service du Temple, ils l’y conduisent Ă  l’ñge de trois ans. SĂ©parĂ© de leur fille, le couple n’en est pas moins harmonieux, rĂ©joui et serein, et ils vivent ainsi, en continuant de pratiquer leur dĂ©votion avec encore plus de ferveur, et cela plus d’une dizaine d’annĂ©es. Fort de ses mĂ©rites et de ses vertus, Joachim meurt, sans doute vers l’ñge de quatre-vingt ans.

Représentations

Les quelques rĂ©cits relatant Joachim et Anne sont notamment inclus dans La LĂ©gende dorĂ©e de Jacques de Voragine. Ils sont frĂ©quemment reprĂ©sentĂ©s dans l'art chrĂ©tien, mĂȘme si le concile de Trente a fixĂ© des limites Ă  la reprĂ©sentation issue des Ă©vangiles apocryphes[8], notamment pour ne pas donner trop de privilĂšge Ă  la trinitĂ© mariale (Anne, Marie et JĂ©sus) aux dĂ©pens de la TrinitĂ© cĂ©leste (PĂšre, Fils et Saint-Esprit).

L'attribut traditionnel de Joachim (peinture, statuaire, etc.) est une houlette de berger ou un bĂąton. Il est souvent associĂ© Ă  la foi et Ă  la dĂ©votion qui font Ɠuvre d’autoritĂ© naturelle nĂ©cessaire pour vaincre le sentiment de fatalitĂ© et obtenir spirituellement des bienfaits par la priĂšre et l'offrande. Ce symbole prĂ©figure le Christ :

« Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien.
Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi,
ta houlette et ton bĂąton me rassurent.
(Psaume 23,1-4) »

En cela, il est souvent représenté avec un livre, la Torah (la Parole divine) et une paire de colombes (symbole de paix et de bénédiction).

Culte et célébration

Saint Joachim est cĂ©lĂ©brĂ©, avec sainte Anne, le 26 juillet dans le rite romain[9] et le 9 septembre en Orient[1] - [10]. Il n'est pas mentionnĂ© dans le calendrier romain tridentin de Pie V, qui en avait exclu sainte Anne, mais GrĂ©goire XIII, en la restituant au Calendrier romain gĂ©nĂ©ral, y ajoute aussi saint Joachim en 1584. D'abord fixĂ©e au 20 mars, entre la fĂȘte de saint Joseph et celle de l’Annonciation, elle est transfĂ©rĂ©e en 1738 au dimanche aprĂšs l'octave de l'Assomption de Marie et en 1913 au , soit le lendemain de cette fĂȘte mariale majeure. FĂȘte double dĂ©cidĂ©e par GrĂ©goire XV, puis double-majeur par ClĂ©ment XII, LĂ©on XIII, dont saint Joachim Ă©tait le Patron, l’élĂšve au rang de double de seconde classe, et elle passe en 1960 Ă  une fĂȘte de deuxiĂšme classe. La mĂ©moire de Joachim est dĂ©sormais unie Ă  celle d'Anne depuis la rĂ©forme du Calendrier romain en 1969[11].

Patronage

Saint Joachim est dĂ©signĂ© comme le patron des grands-parents, plus particuliĂšrement des grands-pĂšres et des Ă©poux ĂągĂ©s. Il peut ĂȘtre invoquĂ© pour aider la fĂ©conditĂ© des hommes.

Journée mondiale des grands-parents et des personnes ùgées

DĂ©but 2021, le pape François a dĂ©cidĂ© que les grands-parents seront cĂ©lĂ©brĂ©s lors d’une JournĂ©e mondiale des grands-parents et des personnes ĂągĂ©es annuelle fixĂ©e au quatriĂšme dimanche de juillet, Ă  proximitĂ© du 26 qui est la fĂȘte de sainte Anne et de saint Joachim[12].

Joachim dans le Coran

Le pĂšre de Marie est nommĂ© Imran dans le Coran[13]. Si les sources de la sourate 3 semblent ĂȘtre le protĂ©vangile de Jacques et les Ă©crits-sources de l’évangile du Pseudo-Matthieu, la question du nom du pĂšre (‘Imran et non Joachim) interroge[13]. Cette identification n’a pas de parallĂšle et pourrait provenir d’une « confusion scribale » du ou des auteurs coraniques. Ce nom rappelle celui d’Amram, pĂšre d’Aaron dans le texte biblique. Parfois prĂ©sentĂ©e comme fortuite, cette identification pourrait ĂȘtre volontaire et reflĂ©ter la stratĂ©gie de Luc de prĂ©senter l’évolution de la rĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne moins centrĂ©e sur la figure d’IsraĂ«l[13].

Notes et références

  1. www.forum-orthodoxe.com Forum orthodoxe francophone : Saints pour le 9 septembre du calendrier ecclésiastique.
  2. Sainte Anne et saint Joachim - Paroisse Saint-Joachim d'Edmonton
  3. Barphanter de David - Geneanet
  4. AncĂȘtres saints et justes de Dieu, Joachim et Anne - Église orthodoxe en AmĂ©rique
  5. Jacques de Voragine, La Légende dorée, Gallimard, coll. « BibliothÚque de la Pléiade », , « La Nativité de la sainte Vierge Marie », p. 730 et 1372 (Notes).
  6. Le couple des saints Anne et Joachim fait trois parts de ses biens, Introibo
  7. Ces retrouvailles de Joachim et Anne à la porte dorée font le sujet, plus que tout autre épisode de la vie de Joachim, de ses représentations iconographiques.
  8. Émile MĂąle, L'Art religieux de la fin du XVIe siĂšcle, du XVIIe siĂšcle et du XVIIIe siĂšcle : Ă©tude sur l'iconographie aprĂšs le Concile de Trente. Italie, France, Espagne, Flandres. (2e Ă©dition), Ă©ditions BibliothĂšque Armand Colin (1951), 532 pages.
  9. nominis.cef.fr Nominis : Saints Anne et Joachim.
  10. Article Joachim du Heiligenlexikon.
  11. Calendarium Romanum (Typis Polyglottis Vaticanis 1969), p. 98.
  12. Le pape François institue une Journée mondiale des grands-parents et des personnes ùgées - Vatican News (31/01/2021)
  13. Segovia C.A., "Sourate 3", Le Coran des Historiens, t.2a, 2019, p. 131 et suiv.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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