Jo Briant
Joseph Briant dit Jo Briant, né le à Angers, est un professeur, militant associatif et écrivain français résidant à Grenoble, quartier de la Villeneuve[1] - [2] - [3].
Nom de naissance | Joseph Briant |
---|---|
Alias |
Jo Briant |
Naissance |
Angers (Maine-et-Loire, France) |
Nationalité | Français |
Pays de résidence | France, Grenoble |
DiplĂŽme | |
Profession |
Professeur de philosophie |
Activité principale | |
Autres activités |
Il est le frÚre de Pierre Briant, historien de l'Antiquité.
Biographie
Professeur
Ătudiant en philosophie d'abord Ă Paris puis Ă Grenoble oĂč il arrive en [4], il devient, dĂšs l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, professeur coopĂ©rant de philosophie Ă Constantine. AprĂšs avoir enseignĂ© au lycĂ©e climatique de Villard-de-Lans de Ă , il est professeur de philosophie au lycĂ©e Louise Michel de Grenoble de jusqu'Ă sa retraite.
En , il est membre et rapporteur d'un jury de thÚse de doctorat en sociologie soutenue à l'université Montpellier 3[5] - [6].
Militant associatif
En , Manuel Pavard, du journal 20 Minutes esquisse ainsi son portrait : « Ă 76 ans, Jo Briant reste ce militant infatigable et emblĂ©matique de tous les combats, de la Villeneuve, oĂč il vit depuis 1972, et du monde entier, qu'il ne cesse de parcourir »[2].
Sur Mediapart, en , François Bernheim dĂ©crit comment Jo Briant a conçu son militantisme (« agir ici et lĂ -bas »)[7] : « Ceux qui, il y a quelques dizaines dâannĂ©es, ont fui lâair confinĂ© de la province y reviennent aujourdâhui, en jurant quâen dehors de lâenracinement local il nây a point de salut. Grenoble semble Ă©chapper Ă cette dichotomie.
La trajectoire dâun homme comme Jo Briant, militant de toujours, habitant la Villeneuve en donne un vibrant exemple. Une phrase peut rĂ©sumer sa dĂ©marche « agir ici et lĂ -bas ». Membre actif de plusieurs organisations de gauche, Jo Briant estime que ce qui se passe ici sâinscrit dans un contexte mondial dominĂ© par la logique capitaliste. Ă lâappui des actions menĂ©es il fonde en 1980, le CIIP, le Centre dâinformation inter-peuples, Ce centre de documentation, ouvert Ă tous, travaille dans une logique transversale permettant de mettre en perspective les problĂ©matiques abordĂ©es. Câest le mĂȘme systĂšme qui exclut ici et lĂ -bas. Il sâagit de faire connaitre les cultures des peuples en lutte pour leur libertĂ© et de dĂ©velopper des solidaritĂ©s consĂ©quentes. VoilĂ pourquoi on ne peut sĂ©parer une implantation trĂšs concrĂšte dans son quartier, dans sa ville et dans le monde. »
AprĂšs un passage au PSU, il s'oriente donc vers le militantisme associatif, dans lequel il s'engagera pour les causes suivantes[8].
Champ d'action français
- Lutte du Larzac ;
- Politique de la ville : droit au logement, mal-logement, question des « quartiers »
En , Le Figaro rapporte qu'il veille Ă ce que l'Ă©vacuation d'un bidonville de Grenoble ne se fasse pas sans relogement des personnes[9] :
- défense des migrants et en particulier des « sans-papiers » ;
- combat contre l'extrĂȘme-droite ;
- question du nucléaire civil et militaire.
En parallĂšle, il fonde en avec Marie-ThĂ©rĂšse Lloret le « Centre d'Information Inter-Peuples (C.I.I.P.) », qui se prĂ©sente ainsi[10] : « Association de solidaritĂ© internationale, le C.I.I.P. est Ă la fois un centre de documentation consacrĂ© Ă cette solidaritĂ© et un carrefour des organisations agissant pour le respect des droits humains, des droits des peuples et des minoritĂ©s ; et pour des relations internationales basĂ©es sur la paix, lâĂ©galitĂ© entre les peuples, le dĂ©veloppement durable et le « bien vivre » pour tous. »
Celui-ci ayant dĂ» se dissoudre dĂ©but 2020 du fait des pratiques commerciales douteuses d'une sociĂ©tĂ© de location, la Maison de lâinternational, au Jardin de ville de Grenoble, a invitĂ© le Ă commĂ©morer ses 40 annĂ©es d'existence, en prĂ©sence de nombreux militants de la solidaritĂ© internationale, accueillis par un adjoint au maire de Grenoble. Ă cette occasion Jo Briant a retracĂ© l'Ćuvre du C.I.I.P. de 1980 Ă 2020[11].
Jo Briant est par ailleurs l'un des piliers militants de la section locale iséroise de l'association Les Alternatifs, défendant les valeurs « de solidarité, d'écologie, de féminisme et d'autogestion ». à ce titre, il a publié de nombreux articles dans la revue mensuelle Les Alternatifs[12].
Il est candidat aux Ă©lections cantonales de 1992 dans l'IsĂšre, dans le canton de Grenoble-6 sous l'Ă©tiquette « extrĂȘme gauche », et obtient 17,21 % des voix au 1er tour.
Aux Ă©lections municipales de , il se prĂ©sente Ă Grenoble sur la liste d'Ăric Piolle (Europe Ăcologie Les Verts) qui est Ă©lu maire[13].
Champ d'action international
- Lutte contre l'apartheid :
- contre le colonialisme ;
- contre la Françafrique ;
- contre les dictatures sud-américaines.
- DĂ©fense des minoritĂ©s ethniques (Guaranis, MapuchesâŠ) : le , aux cĂŽtĂ©s de Robert Badinter, RĂ©gis Debray, Miguel Ăngel Estrella, Laurent Fabius, Costa Gavras, François Hollande, Jack Lang, Danielle Mitterrand, Edgar Morin, SĂ©golĂšne Royal, Jean Ziegler, il fait partie de la liste des 148 « personnalitĂ©s soutenant l'appel des amitiĂ©s franco-chiliennes et de Carmen Castillo en faveur des dirigeants Mapuches emprisonnĂ©s » qui signent la pĂ©tition adressĂ©e Ă Ricardo Lagos prĂ©sident de la rĂ©publique du Chili[14].
- Cause palestinienne.
- Indépendance du Cabinda, de Timor.
- Ămancipation de l'Europe de l'est.
- Printemps arabe.
- Luttes féministes.
- Altermondialisme.
- réchauffement climatique.
Ćuvres
Ce sont surtout les causes de portĂ©e internationale qui inspirent son Ćuvre littĂ©raire.
- Chili au quotidien, , écrit aprÚs un séjour sous le régime de Pinochet, préfacé par Jean Ziegler, homme politique suisse, futur vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, illustré par José Venturelli, et dédié à la mémoire de Georges Casalis[15].
Jean Ziegler prĂ©sente ainsi Jo Briant dans sa prĂ©face : « Le soir mĂȘme oĂč j'Ă©cris ces lignes (20 janvier 1987), j'apprends la mort Ă Managua de Georges Casalis, ancien prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration protestante de France, [âŠ] fondateur de la CIMADE, [âŠ] chrĂ©tien rĂ©volutionnaire. Casalis [âŠ] a vouĂ© une bonne partie de sa vie Ă organiser la solidaritĂ© transcontinentale avec ceux qui [âŠ] luttent pour une libertĂ© qui est indivisible pour tous. Jo Briant est de la race des Casalis. Ă Grenoble il anime avec ses camarades le Centre d'Information Inter-peuples. [âŠ] Qui en fait partie ? Tous les hommes, toutes les femmes de tous les continents qui luttent pour un monde plus digne, plus humain, plus libre. Un monde d'oĂč les Pinochets seront bannis[16]. »
- Ces Indiens qui veulent vivre : Guaranis du Paraguay, Aymaras et Mapuches du Chili, [17].
- Paroles d'un voyageur solidaire : Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Chili, Israël, Maroc, Nicaragua, Palestine, Sénégal, Amérindiens, , préfacé par Jean Ziegler[18].
- Mes luttes, nos luttes : pour un monde meilleur, sans malnutrition, sans guerres, sans exclusions, sans pollutions, [19].
Le Monde diplomatique dans son Ă©dition de en donne une critique Ă©logieuse[20] : « Lâouvrage de Jo Briant se veut un condensĂ© de « mĂ©moires militantes » pour la « reconstitution et restitution de cinquante annĂ©es de lutte [âŠ] contre la guerre dâAlgĂ©rie, lâapartheid en Afrique du Sud, les dictatures argentines et du Chili. » Le lecteur dĂ©couvre le parcours dâun homme dâaction infatigable. Pour lâancien professeur de philosophie, « nous ne pouvons rĂȘver et construire un nouveau monde sans une mĂ©moire et une analyse lucides du passĂ© » [âŠ] ».
- Abécédaire pour le temps présent, , préface de Gustave Massiah, personnalité du mouvement altermondialiste[21].
Un rĂ©sumĂ© et une critique de cet ouvrage paraissent dans le journal 20 Minutes du [2] : « Les 73 entrĂ©es mĂȘlent thĂšmes de la vie quotidienne et choses plus politiquesâŻ: philosophie (mort, bonheur, danse), peuples et pays (Chili, BrĂ©sil, Afrique du Sud, AlgĂ©rie), penseurs et militants (Sartre, Socrate, Louise Michel), idĂ©es et courants (altermondialisme, dĂ©croissance)⊠».
- Y'en a marre ! : résistances et alternatives là -bas et ici, [22]. Un de ses 3 ouvrages que Jo Briant considÚre comme les plus « aboutis »[8].
- Un monde solidaire et durable est-il encore possible ?, [23].
Le site de « ritimo » en donne un résumé en ligne[24].
Il est aussi publié dans certains périodiques :
- Inter-peuples est le journal mensuel du « Centre d'Information Inter-Peuples (C.I.I.P.) », en édition papier à partir de , puis mis en ligne dÚs [25] ;
à la suite des « évÚnements » de Grenoble de l'été , le journal Libération l'accueille dans sa tribune du [26] - [27].
Hommages
- Le France 3 Alpes consacre 2 min de son journal du soir Ă Jo Briant[28].
- En , dans le cadre de la « Semaine de la solidaritĂ© internationale » devenue en le Festival des SolidaritĂ©s, son portrait par Reza est exposĂ©, en gros, devant lâHĂŽtel de ville de Paris, dans la catĂ©gorie « droits civils et politiques/France 2013 »[29] - [30].
- Son omniprésence dans le monde militant grenoblois lui valut dans la presse divers qualificatifs : « homme d'action infatigable », « le militant de la solidarité internationale », « l'éternel insoumis »[2], « le manifestant grenoblois »[3].
Notes et références
- BnF Notice de personne.
- Manuel Pavard, « Jo Briant, l'Ă©ternel insoumis grenoblois » (Ă©lĂ©ments de biographie, critique et rĂ©sumĂ© AbĂ©cĂ©daire pour le temps prĂ©sent (Jo Briant, Ed. La pensĂ©e sauvage)), 20 Minutes,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- StĂ©phane Echinard, « Notre sĂ©rie mai-68 : Pour Jo Briant, c'Ă©tait sous les pavĂ©s⊠la montagne! » (Ă©lĂ©ments de biographie), Le DauphinĂ© libĂ©rĂ©,â (ISSN 2274-5793, lire en ligne, consultĂ© le ).
- En , il est champion de France universitaire de football avec le GUC.
- Constantino Humberto Muko, « Education, intégration sociale et développement en Angola : Le cas du Cabinda, problématique d'une construction sociale et culturelle en équilibre », ThÚse de sociologie, sur www.theses.fr, Université Montpellier 3, (consulté le ).
- Constantino Humberto Muko, « Education, intégration sociale et développement en Angola : Le cas du Cabinda, problématique d'une construction sociale et culturelle en équilibre », ThÚse de sociologie, sur www.sudoc.fr, Université Montpellier 3, (consulté le ).
- François Bernheim, « Si tu t'imagines Grenoble â 2/2 : Le blog de François Bernheim », Mediapart,â (ISSN 2100-0735, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Jo Briant, « Ses 3 ouvrages « les plus aboutis » (bon de commande) », Inventaire des principales causes soutenues [PDF], (consulté le ).
- « Un bidonville Ă©vacuĂ© Ă Grenoble » (Flash actu), Le Figaro,â (ISSN 1241-1248, e-ISSN 0182-5852, OCLC 473539292, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Centre d'Information Inter-Peuples (C.I.I.P.) » (consulté le ).
- Edouard Schoene, « CIIP, 40 ans de solidaritĂ© », Le Travailleur alpin,â (ISSN 1247-6153, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Jo Briant, militant altermondialiste », sur www.alternatifs.org, Les Alternatifs (consulté le ).
- « Campagne municipale 2014. La liste du rassemblement « Grenoble, une ville pour tous » », (consulté le ).
- « Pétition de 148 personnalités en faveur des dirigeants Mapuches emprisonnés, adressée au président du Chili (20 mai 2003) » (consulté le ).
- Jo Briant (prĂ©f. Jean Ziegler), Chili au quotidien, Paris, Ăditions L'Harmattan, Paris, , 143 p. (ISBN 2-85802-897-4 et 9782858028979, OCLC 19326756, BNF 34944591).
- Jean Ziegler, « Préface du livre de Jo Briant Chili au quotidien », (consulté le ).
- Jo Briant, Ces Indiens qui veulent vivre : Guaranis du Paraguay, Aymaras et Mapuches du Chili, Grenoble, Ăditions La PensĂ©e Sauvage, , 167 p. (ISBN 2-85919-085-6, OCLC 609217733, BNF 35551640).
- Jo Briant (prĂ©f. Jean Ziegler), Paroles d'un voyageur solidaire : Afrique du Sud, Argentine, BrĂ©sil, Chili, IsraĂ«l, Maroc, Nicaragua, Palestine, SĂ©nĂ©gal, AmĂ©rindiens, Paris, Ăditions L'Harmattan, Paris, , 167 p. (ISBN 2-7384-9132-4 et 9782738491329, OCLC 848146828, BNF 37110345, lire en ligne).
- Jo Briant, Mes luttes, nos luttes : pour un monde meilleur, sans malnutrition, sans guerres, sans exclusions, sans pollutions, Grenoble, Ăditions La PensĂ©e Sauvage, Grenoble, , 276 p. (ISBN 978-2-85919-234-1 et 2-85919-234-4, OCLC 429505800, BNF 41133529).
- Ali Chibani, « Mes luttes, nos luttes. Pour un autre monde. Jo Briant », Le Monde diplomatique,â (ISSN 2491-5866, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Jo Briant (prĂ©f. Gustave Massiah), AbĂ©cĂ©daire pour le temps prĂ©sent, Grenoble, Ăditions La PensĂ©e Sauvage, Grenoble, , 326 p. (ISBN 978-2-85919-282-2 et 2-85919-282-4, OCLC 820670617, BNF 42796889).
- Jo Briant, Y'en a marre ! : résistances et alternatives là -bas et ici, Jo Briant, cop. 2015, , 276 p. (ISBN 978-2-9552399-0-2, OCLC 920027971, BNF 44341643).
- Jo Briant, Un monde solidaire et durable est-il encore possible ?, Jo Briant Ă©ditions, , 168 p. (ISBN 978-2-9552399-0-2, OCLC 1030605988, BNF 45405067).
- « RitimothĂšque â Un monde solidaire et durable est-il encore possible ? (Jo Briant, 2017) » (consultĂ© le ).
- « Inter-peuples, Jo Briant (dir. publ.), Grenoble, 1989-, mensuel » (ISSN 0999-7830, OCLC 474524932, BNF 34421674, consulté le ).
- Jo Briant, « Une citĂ© utopique devenue ghetto », LibĂ©ration,â (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Jo Briant, « Une Cité utopique devenue ghetto », sur villeneuvedebout.org, (consulté le ).
- [vidéo] France 3 Alpes. Dossier consacré à Jo Briant (2 janvier 2013) sur Vimeo.
- Simon Veyre, « Si, le militant grenoblois Jo Briant est mĂȘme exposĂ© devant l'HĂŽtel de ville de Paris⊠» (Semaine de la solidaritĂ© internationale, expo « Droits Ă lâessentiel/Une galerie de portraits de diffĂ©rents activistes ».), Le DauphinĂ© libĂ©rĂ©,â (ISSN 2274-5793, lire en ligne, consultĂ© le ).
- actuphoto dans Expositions, « Le photographe Reza expose 7 droits humains essentiels : Parvis de l'HÎtel de ville de Paris, du 15 au 20 novembre 2013 », sur actuphoto.com, (consulté le ).