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Carmen Castillo

Carmen Castillo est une écrivaine et cinéaste franco-chilienne, née le à Santiago au Chili.

Carmen Castillo
Biographie
Naissance
Nom de naissance
MarĂ­a del Carmen Castillo EcheverrĂ­a
Nationalités
Activités
Père
Fernando Castillo Velasco (d)
Mère
MĂłnica EcheverrĂ­a (en)
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Distinctions
FIPA d'or ()
Prix Altazor ()

Biographie

Carmen Castillo enseigne, dans les années 1970, comme professeure d'histoire au Centro de Investigaciones de Historia de América Latina de l'université pontificale catholique du Chili, puis travaille pour le ministère des Affaires étrangères auprès du président chilien Salvador Allende, aux côtés de sa fille, Beatriz, au palais de La Moneda[1].

Elle a été l'épouse de deux dirigeants du MIR (mouvement de la gauche révolutionnaire) : Andrés Pascal (un neveu de Salvador Allende), avec qui elle a une fille, Camila, puis Miguel Enriquez, secrétaire général du mouvement.

Un an après le coup d'État fomenté par Augusto Pinochet le avec l'appui de la CIA, Miguel Enríquez est abattu par les militaires le , dans la maison où ils vivaient clandestinement, sous des noms d'emprunt, au 725 de la rue Santa Fe, à Santiago. Carmen Castillo, alors enceinte, est gravement blessée lors de l'attaque puis évacuée à l'hôpital grâce à un voisin qui a appelé une ambulance et insisté pour qu'elle soit hospitalisée d'urgence[2].

Le , elle est expulsée du Chili vers l'Angleterre, à la suite d'une campagne de mobilisation internationale (Régis Debray, Simone Signoret et Angela Davis ont été, parmi d'autres, les organisateurs ou les signataires de la mobilisation), la sauvant ainsi de la répression. Son fils, Miguel Angel, né à Cambridge, meurt à sa naissance, blessé intra-utérin au cours de l'attaque.

Elle s'installe définitivement en France fin 1976 et ne cesse ensuite d'évoquer le Chili dans ses livres, notamment Un jour d’octobre à Santiago, et ses films, dont Rue Santa Fe, sélectionné au Festival de Cannes en 2007.

En 1995, elle conçoit et produit, avec Patrick Grandperret, la collection de films de fiction « Terres étrangères » pour Arte Fiction. À partir de 2008, elle fait partie, au Chili, du collectif Escuela popular de cine, fondé par les cinéastes Carolina Adriazola et José Luis Sepúlveda.

Après un documentaire consacré à l'écrivain et militant Victor Serge, en 2012, elle se consacre à un long métrage cinématographique ayant pour fil rouge le philosophe trotskyste Daniel Bensaïd, dont elle était proche : On est vivants. Un film sur l’engagement politique contemporain conçu comme un dialogue posthume avec l'intellectuel. La cinéaste est ainsi partie à la rencontre des anonymes en lutte en divers lieux du monde : la France, la Bolivie, le Brésil...

Son documentaire Cuba en suspens est diffusé sur Arte en 2017. Il s'intéresse à la situation à Cuba après le rétablissement des relations avec les États-Unis, entamé depuis 2014 et impulsé par le président Barack Obama et le chef d'État Raul Castro. Des réformes ont été entreprises par le régime cubain afin d'ouvrir l'économie aux initiatives privées et aux capitaux étrangers ; c'est cette ère nouvelle que la cinéaste questionne au gré de nombreuses rencontres effectuées, sur place, avec des Cubains.

Deux ans plus tard, son documentaire Chili 1973, une ambassade face au coup d'État est diffusé par France 5 : il s'ouvre sur le mardi 11 septembre 1973, jour du coup d'État de Pinochet au Chili. C'est que, dès le lendemain, une question se pose : que faire des personnes qui se précipitent vers les ambassades afin d'y trouver un refuge ? Privés de tout contact avec leur ministère, les diplomates français décident alors d'ouvrir les portes de l'ambassade de France. Plus de six cents militants seront ainsi sauvés. Elle reçoit alors le prix Scam / Charles Brabant pour l'ensemble de sa carrière.

Au mois d', elle devient la marraine de la campagne internationale « Free Nûdem Durak », laquelle appelle à la libération de la chanteuse kurde, détenue en Turquie.

Publications

Filmographie

Pour le cinéma

Pour la télévision

  • 1983 : Les Murs de Santiago (en tant qu'auteure ; rĂ©alisation : Pierre Devert et Fabienne Servan-Schreiber)
  • 1985 : État de guerre : Nicaragua (corĂ©alisĂ© avec Sylvie Blum) – 60 min – TF1
  • 1993 : La Flaca Alejandra (en tant qu'auteure ; rĂ©alisation : Guy Girard) – 60 min – France 3
  • 1994 : La VĂ©ridique lĂ©gende du sous-commandant Marcos (corĂ©alisĂ© avec Tessa Brisac) - 60 min – Arte
  • 1995 : Inca de Oro (documentaire corĂ©alisĂ© avec Sylvie Blum) – 52 min – France 3
  • 1996 : Inca de Oro (fiction coĂ©crite par Carmen Castillo et Sylvie Blum, rĂ©alisĂ©e par Patrick Grandperret) 1 h 30 min
  • 1996 : Couleur Havane (fiction Ă©crite par Carmen Castillo et rĂ©alisĂ©e par Patrick Grandperret) 1 h 30 min
  • 1997 : Le BolĂ©ro, une Ă©ducation amoureuse – 52 min – Arte
  • 2002 : Maria Felix, l’insaisissable – 60 min – Arte
  • 2003 : L’Astronome et l’Indien (corĂ©alisĂ© avec Sylvie Blum) – 52 min – Arte
  • 2003 : El Camino del Inca (corĂ©alisĂ© avec Sylvie Blum) – 52 min – France 5
  • 2004 : JosĂ© Saramago, le temps d’une mĂ©moire – 74 min – Arte
  • 2004 : La fado de Misia – 60 min – Arte
  • 2004 : Le Chili de mon père – 60 min
  • 2008 : Lettres mexicaines, romanciers de la Grande frontière – 60 min – Arte
  • 2008 : Desterria – court mĂ©trage de fiction – Espace Culturel Louis Vuitton
  • 2009 : Pour tout l’or de Andes – 1 h 30 min – Arte
  • 2011 : Victor Serge, l’insurgĂ© – 52 min – France 5
  • 2013 : L’Espagne de Manuel Rivas, Juan Goytisolo, Bernardo Atxag – Arte.
  • 2016 : Cuba en suspens, 52 min – Arte
  • 2019 : Chili 1973 : une ambassade face au coup d’État – France 5

RĂ©compenses

Au cours de sa carrière, Carmen Castillo a reçu les prix et récompenses suivantes :

Notes et références

  1. « Biographie de Carmen Castillo », sur franceculture.fr (consulté le ).
  2. Jean-Claude Raspiengeas, « Carmen Castillo, la mémoire blessée », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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