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Miguel Ángel Estrella

Miguel Ángel Estrella est un pianiste classique franco-argentin né le [n 1] à San Miguel de Tucumån (Argentine) et mort le à Ivry-sur-Seine[1].

Miguel Ángel Estrella
Miguel Ángel Estrella en 2011.
Fonction
Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO
Ă  partir d'
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  81 ans)
Ivry-sur-Seine
Nationalité
Formation
Activités

Biographie

Origines et Ă©tudes

Miguel Ángel Estrella est issu d’un milieu modeste : son pĂšre est le fils de paysans libanais Ă©migrĂ©s en Bolivie[n 2], sa mĂšre est une criolla[n 3] argentine avec des ascendances amĂ©rindiennes mĂ©tissĂ©es.

Il apprend le piano Ă  l'Ăąge de 12 ans et entre au conservatoire de Buenos Aires Ă  18 ans[3].

Avec son épouse Martha, Miguel Ángel Estrella joue dans les bidonvilles pour faire découvrir la musique classique aux plus pauvres, ce qui les fait considérer comme « communistes » par le pouvoir en place[4].

Il obtient une bourse qui lui permet d'Ă©tudier Ă  Londres puis Ă  partir de 1964, Ă  Paris, oĂč il est l’élĂšve de Nadia Boulanger et de Marguerite Long[3].

Emprisonnement

Miguel Ángel Estrella fuit la rĂ©pression de la dictature militaire argentine en 1976 en raison de son appartenance Ă  l’organisation Montoneros. En 1977, il revient en Argentine, il est arrĂȘtĂ© et dĂ©tenu en Uruguay Ă  Montevideo, oĂč il subit des tortures qui abĂźment ses mains[5]. Au cours de sa dĂ©tention, il continue Ă  jouer dans sa cellule avec un clavier muet. Il est libĂ©rĂ© en 1980 Ă  la suite des pressions internationales (en particulier de Nadia Boulanger, Yehudi Menuhin et Henri Dutilleux)[6]. Il se rĂ©fugie alors en France.

DĂ©fenseur des Droits de l’Homme

En 1982, Miguel Angel Estrella reprend ses concerts et fonde la Musique EspĂ©rance dont la vocation est de « mettre la musique au service de la communautĂ© humaine et de la dignitĂ© de chaque personne ; de dĂ©fendre les droits artistiques des musiciens — en particulier des jeunes — et de travailler Ă  construire la paix ». À partir de 1992, Musique EspĂ©rance devient une ONG reconnue par l’UNESCO.

Daniel Balavoine lui dĂ©die sa chanson Frappe avec ta tĂȘte en 1983 tandis que Michel Berger destine plus largement sa chanson Diego libre dans sa tĂȘte aux opposants politiques emprisonnĂ©s par des Ă©tats despotiques, mais le prĂ©nom « Diego », associĂ© Ă  la tonalitĂ© de la chanson, fait plus particuliĂšrement penser Ă  un prisonnier d’un pays d’AmĂ©rique du Sud[n 4]. Il obtient la nationalitĂ© française en 1985 et est fait chevalier de la LĂ©gion d’honneur la mĂȘme annĂ©e[3]. Miguel Ángel Estrella meurt le 7 avril 2022 Ă  l'Ăąge de 81 ans[7].

Distinctions

De gauche Ă  droite : le peintre Antonio SeguĂ­, Miguel Angel Estrella, le musicien RaĂșl Barboza, le sculpteur Julio Le Parc et le compositeur JosĂ© Luis Castiñeira de Dios (es) au Salon du livre de Paris en 2014.

Albums

Notes et références

Notes

  1. Conformément à la BnF (BNF 13893724) et contrairement aux autres sources, Alain Pùris, dans son Dictionnaire des interprÚtes et de l'interprétation musicale au XXe siÚcle (2015), indique comme date de naissance le 8 juillet 1936.
  2. Estrella est la traduction de leur nom d’origine, Najem.
  3. Contrairement au terme français « créole », qui désigne une personne d'ascendance européenne née dans une des anciennes colonies intertropicales (en particulier aux Antilles), le terme espagnol criollo désigne une « personne d'ascendance européenne née dans une des anciennes colonies espagnoles d'Amérique ou dans certaines colonies européennes dudit continent »[2].
  4. Le , dans l'Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e Champs-ÉlysĂ©es, France Gall interprĂšte la chanson accompagnĂ©e Ă  la guitare par Kamil Rustam (VidĂ©o INA) et en prĂ©sence de Miguel Ángel Estrella, autre invitĂ© de l'Ă©mission. Elle dĂ©clare ensuite : « L'AmĂ©rique du Sud c'est loin. Mais interprĂ©ter aujourd'hui cette chanson en prĂ©sence de Miguel Ángel Estrella, ça lui donne toute sa dimension. »

Références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décÚs », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. (es) « criollo », sur Dictionnaire de l'Académie royale espagnole (consulté le ).
  3. « DécÚs du directeur de la Maison de l'Argentine : Miguel Angel Estrella », sur Cité internationale universitaire de Paris,
  4. « Le pianiste Miguel Ángel Estrella, ardent défenseur de la liberté, nous a quittés », sur Radio France (consulté le )
  5. (es) Miguel Bonasso, « « Me decĂ­a “te formaron para tocar para nosotros y elegiste la negrada” » », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne)
  6. (es) JuliĂĄn Gorodischer, « Miguel Angel Estrella homenajea en ParĂ­s a su “ángel liberador” », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne).
  7. « Le pianiste Miguel Ángel Estrella, ardent défenseur de la liberté, nous a quittés », sur Radio France, (consulté le ).
  8. (es) « Miguel Ángel Estrella recibió la distinción de honor del Senado », sur telam.com.ar, .
  9. « Prix Danielle-Mitterrand », sur france-libertes.org

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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