Jean-Victor Tharreau
Jean-Victor Tharreau est un gĂ©nĂ©ral français de la RĂ©volution et de lâEmpire, nĂ© le au lieu-dit le logis de BĂ©grolles au May-sur-Ăvre en Maine-et-Loire et mort le Ă MojaĂŻsk en Russie, des suites de blessures reçues Ă la bataille de la Moskova.
Jean-Victor Tharreau | ||
Naissance | May-sur-Ăvre (Maine-et-Loire) |
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DĂ©cĂšs | (mort au combat) MojaĂŻsk, Russie |
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Origine | Royaume de France | |
Allégeance | République française Empire français |
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Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
AnnĂ©es de service | 1792 â 1812 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française, Guerres napoléoniennes |
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Faits d'armes | Bataille de la Moskova | |
Distinctions | officier de la LĂ©gion d'honneur, Baron de l'Empire |
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Hommages | Nom gravĂ© sous l'arc de triomphe de l'Ătoile (11e colonne) | |
Autres fonctions | Chef d'état-major de l'armée des Ardennes | |
Famille |
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Biographie
Jean-Victor Tharreau nait le au lieu-dit le logis de BĂ©grolles[1] qui faisait partie Ă l'Ă©poque de la commune du May-sur-Ăvre. Le , il Ă©pouse Ă Colmar une jeune dame de Nancy[2] d'excellente famille, Anne-Marguerite-Charlotte Martin, fille unique de Charles-FĂ©lix Martin, directeur de lâenregistrement et des domaines du dĂ©partement du Haut-Rhin.
En 1810, afin de se rapprocher de ses frĂšres et sĆurs installĂ©s Ă Nantes, il acquiert le chĂąteau de Plaisance Ă Orvault[3].
Le , il meurt Ă MojaĂŻsk des suites de ses blessures. ConformĂ©ment Ă ses derniĂšres volontĂ©s, son cĆur est rapatriĂ© dans un bocal d'esprit-de-vin[1], Ă Orvault oĂč son Ă©pouse habite le manoir familial. En 1852, au dĂ©cĂšs de son Ă©pouse, ils sont rĂ©unis dans le cimetiĂšre de cette ville oĂč la tombe est toujours visible.
Famille
ParticuliĂšrement bien Ă©tablie dans les Mauges, sous l'Ancien RĂ©gime, la famille Tharreau a donnĂ© des notaires, des fermiers gĂ©nĂ©raux de lâabbaye de Bellefontaine, des procureurs fiscaux ; tandis que dâautres de ses membres se sont adonnĂ©s au trĂšs lucratif commerce des toiles de Cholet. Elle occupe donc sous la RĂ©volution et le Premier Empire une position de tout premier plan, rĂ©sultat dâune Ă©volution sociĂ©tale de plus dâun siĂšcle ; chaque gĂ©nĂ©ration sâappliquant en cela Ă Ă©largir progressivement son cercle dâinfluence, ce qui va se traduire tout naturellement par des alliances avec les plus anciennes familles bourgeoises de la rĂ©gion et amener progressivement, comme il se doit, ses membres Ă assumer des responsabilitĂ©s de plus en plus importantes aussi bien au point de vue politique et administratif quâĂ©conomique et ceci en dĂ©bordant largement des Mauges, son berceau originel. Elle marque donc, Ă tous ces titres, cette pĂ©riode de notre histoire.
Son oncle, Jean-Mathieu Tharreau, sieur de la MoncelliĂšre, nĂ©gociant, nĂ© en 1721, Ă©pouse en 1749 Ă Bressuire Anne-Jeanne Richard de La Maisonneuve. De cette union vont naĂźtre huit enfants : cinq garçons et trois filles. Le couple va quitter le berceau familial de BĂ©grolles vers 1755 et va sâĂ©tablir dans le bourg du May-sur-Ăvre, dans une fort belle demeure, dĂ©signĂ©e Ă tort comme Ă©tant la maison natale du gĂ©nĂ©ral Tharreau. Parmi les huit enfants de Jean-Mathieu Tharreau on trouve :
- François-Charles, lâainĂ© (1751-1829), maire du May-sur-Ăvre en 1789 puis de Cholet de 1800 Ă 1808, dĂ©putĂ© au Corps lĂ©gislatif de 1808 Ă 1812 et de nouveau maire de Cholet de 1821 Ă 1826 ;
- Jeanne-Anne-Renée (1752-1803), épouse de Louis Angélique de Hargues, sieur de La Jarrie ;
- Victoire-Marie (1753-1828), épouse de Michel Tristan Benoßt Cesbron, maire de Chemillé et frÚre de Charles-Jean Cesbron-Lavau ;
- Luc-Louis (1755-1816), dĂźt Tharreau-Mouraire, maire du May-sur-Ăvre de 1800 Ă 1803 ;
- Jean-Baptiste (1757-1819), prĂȘtre, vicaire au May-sur-Ăvre en 1783 puis curĂ© de Saint-Mesmin ;
- Marie-Augustin (1762-1816), mĂ©decin installĂ© Ă BeauprĂ©au, maire de cette ville en 1792 et en lâan VI puis mĂ©decin des hĂŽpitaux militaires Ă Angers sous lâEmpire.
Pierre-Alexis Tharreau des GermoniĂšres, nĂ© vers 1725, fournisseur de la marine, frĂšre de Jean-Mathieu, Ă©pouse Marie-GeneviĂšve Gentet. Câest dans cette famille de nĂ©gociants aisĂ©s que nait Jean-Victor, au logis de BĂ©grolles. Ses parents, le font baptiser le lendemain en l'Ă©glise Saint Michel du May-sur-Ăvre.
Son frĂšre aĂźnĂ©, Pierre-Jean-François (1755-1806), bĂ©nĂ©ficie dĂ©jĂ sous l'Ancien rĂ©gime dâune intĂ©ressante situation. Il est en effet conseiller du roi en 1781, prĂ©sident de lâĂ©lection de ChĂątillon. Sous la rĂ©volution, il devient successivement procureur-syndic de Bressuire, reprĂ©sentant au Conseil des Anciens (1795-1798) sous le Directoire puis adjoint au maire d'Angers en 1803.
Henry Félix Tharreau (1826-1909), baron, petit-fils de Pierre Jean-François et petit neveu du général, est le premier sous-préfet de Cholet en 1857[4].
Sous la RĂ©volution et le Consulat
Jean-Victor Tharreau s'enrĂŽle le comme volontaire dans la Garde nationale du district de Cholet. DĂšs le il est Ă©lu par ses pairs adjudant-major au 2e bataillon de volontaires de Mayenne-et-Loire. Son frĂšre cadet HonorĂ©-Chrysostome Tharreau le suit dans le 3e bataillon de volontaires de Mayenne-et-Loire avec le mĂȘme grade le et devient rapidement aide de camp de Jean-Victor aux armĂ©es de Mayence et du Danube. HonorĂ©-Chrysostome meurt Ă son domicile, rue des Juifs Ă Colmar, le des suites d'une maladie contractĂ©e au camp de Boulogne.
Aide de camp provisoire du général de Tourville le puis du général Ferrand, Tharreau est nommé adjudant-général chef de brigade le puis général de brigade et chef d'état-major de l'armée des Ardennes le , par les représentants en mission Massieu, Roux et Garnier de Saintes. Les représentants Saint-Just et Gillet ordonnent le une expédition contre les brigands de Chimaye qui s'en prennent aux convois de vivres et menacent les communications. Le général en chef Desjardin et Tharreau diffÚrent cet ordre, considérant que cela ne faisait pas partie des priorités de leur mission. Saint-Just propose alors la destitution de Tharreau au Comité de salut public, destitution qui est entérinée par le Comité le .
Tharreau rassemble dans un premier temps ses compagnons d'armes, pour tout dâabord faire lever sa destitution et, par la suite, obtenir la rĂ©intĂ©gration dans ses fonctions. Ses nombreuses dĂ©marches auprĂšs du ComitĂ©, appuyĂ©es notamment par son Ă©tat-major et les gĂ©nĂ©raux Jourdan, Desjardins, Ferrand, Marceau et KlĂ©ber, lui permettent dâobtenir gain de cause. Tharreau est rĂ©intĂ©grĂ© dans ses fonctions le et affectĂ© Ă l'armĂ©e du Rhin et Moselle, sous le commandement en chef de Moreau. Il s'illustre pendant la retraite de cette armĂ©e d'oĂč il ramĂšne sa division presque sans perte. Il passe Ă l'armĂ©e d'Allemagne le .
Le Tharreau est envoyĂ© Ă l'armĂ©e d'Angleterre, en poste Ă Cherbourg. Cette expĂ©dition Ă©choue lamentablement en raison de la tempĂȘte incessante, de la faiblesse de la marine rĂ©volutionnaire mais aussi et surtout des surveillances rapprochĂ©es des Anglais. Le il est nommĂ© Ă l'armĂ©e de Mayence, puis Ă celle du Danube dans la division FĂ©rino en . Il combat Ă Pfullendorf le et Ă Stockach le 25 du mĂȘme mois.
Promu gĂ©nĂ©ral de division le , il est nommĂ© commandant de la 3e division du centre de l'armĂ©e d'HelvĂ©tie mais se trouve Ă nouveau destituĂ©. RappelĂ© Ă Besançon le , Tharreau se voit chargĂ© de l'organisation des bataillons auxiliaires de la 6e division militaire. Le il est employĂ© Ă l'armĂ©e du Rhin et commande la place de Strasbourg puis la 3e division du corps du centre sous Gouvion-Saint-Cyr, le . Il se distingue ensuite Ă Biberach le . Cette campagne se termine peu aprĂšs pour Tharreau par un violent dĂ©saccord avec Moreau, gĂ©nĂ©ral en chef de cette armĂ©e. Le il sert Ă l'armĂ©e d'observation du Midi oĂč il commande une division d'Ă©lite sous Murat avec lequel il entretient de vĂ©ritables rapports d'amitiĂ© et de comprĂ©hension rĂ©ciproques. ChargĂ© de la conquĂȘte de l'Ăźle d'Elbe, Tharreau investit Portoferraio le puis est employĂ© prĂšs des corps de troupes françaises stationnĂ©es en RĂ©publique cisalpine le .
Général de l'Empire
CrĂ©Ă© baron de lâEmpire le , il est nommĂ© commandant de la 2e division de grenadiers d'Oudinot le , Ă lâarmĂ©e d'Allemagne, puis de la 1re division. Il est blessĂ© Ă lâattaque de Vienne les 11 et . Bien quâinsuffisamment rĂ©tabli de ses blessures, il tient Ă rester Ă la tĂȘte de ses troupes et prend une part importante Ă la bataille d'Essling le , qui se dĂ©roule en grande partie dans lâĂźle de Lobau en Autriche. Il sert une nouvelle fois Ă Wagram le , oĂč il contribue pour beaucoup Ă la victoire malgrĂ© la perte de plusieurs de ses officiers, parmi lesquels son aide de camp Leroux. Il est fait officier de la LĂ©gion d'honneur le .
Tharreau participe Ă la campagne de Russie Ă la tĂȘte de la 23e division westphalienne, dont il prend le commandement le Ă Cassel. Il succĂšde ensuite au gĂ©nĂ©ral Vandamme en qualitĂ© de commandant provisoire du 8e corps de la Grande ArmĂ©e, sous JĂ©rĂŽme Bonaparte. Ne cherchant pas les honneurs, il revient finalement au commandement de sa 23e division, la direction du 8e corps Ă©tant confiĂ©e Ă Junot. Tharreau marque tout dâabord sa dĂ©ception de voir ainsi une promotion prestigieuse lui Ă©chapper et qui lui semble promise, puis l'accepte rapidement. Le Tharreau a Ă sa merci lâarriĂšre-garde de Bagration. Le marĂ©chal Ney lui enjoint de poursuivre cette action d'Ă©clat mais la jalousie perfide de Junot s'opposant aux ordres met Tharreau en demeure de cesser cette manĆuvre.
Le , Tharreau tente une attaque sur les premiĂšres redoutes de Chevardino. Il en revient sans grande perte et avec quelques prisonniers russes. Le lendemain lors de la bataille de la Moskova, Tharreau, toujours Ă la pointe du combat, est griĂšvement blessĂ© de deux coups de feu. ĂvacuĂ© Ă MojaĂŻsk, il y meurt des suites de ses blessures.
Distinctions et hommages
Jean-Victor Tharreau est :
- officier de la Légion d'honneur par décret du [5].
Il fait partie des six cent soixante personnalitĂ©s Ă avoir leurs noms gravĂ©s sous l'arc de triomphe de l'Ătoile. Il apparaĂźt sur la 11e colonne sous son seul patronyme (Tharreau).
Un buste du général Tharreau est conservé au musée de Versailles[6].
Une place de BĂ©grolles-en-Mauges, oĂč se trouve le lieu de sa naissance, porte son nom[2].
Notes et références
Notes
Références
- Gaspard Mathé, « Rendre visible le général Tharreau », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
- « Journal du », sur tlc-cholet.com, Télévision locale du Choletais (consulté le ), (minutage : 14 min 28 s à 16 min 7 s)
- Jean-Victor THARREAU - Général d'Empire - (1767 -1812)
- Jean-Claude Michon, « Cholet. La saga des trois Tharreau, sous-prĂ©fet, maire et gĂ©nĂ©ral », Courrier-de-L'Ouest,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Base Leonore, « Légion d'honneur », sur culture.gouv.fr, (consulté le )
- « Archives des musées nationaux, Chùteau de Versailles et Trianon » [PDF], sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le ), p. 96
Bibliographie
- Jacky Hudon, Biographie abrégée du général de division Jean-Victor Tharreau, in Société des sciences, lettres et arts de Cholet et de sa Région p. 64, No 135-juillet/
- Michel Merlet, Recherches généalogiques sur la parentÚle de Jean-Victor Tharreau général de division né à Bégrolles-en-Mauges Maine et Loire en 1767-décédé à Mojïask, en Russie en 1812, in S.L.A de Cholet et de sa Région 2013.
- Jean-Joseph Chevalier, Les bleus de Cholet en 1793, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, tome 99, 1992, numéro 4, p. 356
- Claude PetitfrĂšre, Les Paysans des Mauges au XVIIIe siĂšcle
- Paul Cottin, Mémoires du sergent Bourgogne (1812-1813) 1910, sixiÚme édition (préface de Jean Tulard, introduction et notes de Marcel Spivak)
- Pierre Furet, Cholet, étude de géographie historique, Imp. Farré et Freulon; Cholet, 1950.
- Jean Tulard, La France de la RĂ©volution et de l'Empire, Presses universitaires de France; .
- Jean Tulard, Napoléon 1er, le magazine du Consulat et de l'Empire, No 2 Napoléon en campagne. No 5,8,15,23.
- François Furet, La Révolution française, Le Club, 2007 (préface de Mona Ozouf)
- Louis-Gabriel Michaud, « Tharreau (le baron Jean-Victor) », Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 84e, Paris, 1811, 1er éd.chez Michaud frÚres, (lire en ligne), p. 8-11
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux de la Révolution et de l'Empire, Georges Saffroy éditeurs, Paris 1934.