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Janice Raymond

Janice G. Raymond (née le ) est une professeure émérite en études des femmes et en éthique médicale à l'Université du Massachusetts à Amherst. Féministe radicale et abolitionniste, elle est connue pour son travail contre la violence, l'exploitation sexuelle et les maltraitances institutionnelles envers les femmes dans le milieu médical, ainsi que pour son travail controversé sur la transidentité.

Janice Raymond
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Éducation et carrière universitaire

Raymond obtient un bachelor en littĂ©rature anglaise au Salve Regina College en 1965, une maĂ®trise en Ă©tudes des religions de la Andover Newton Theological School en 1971 oĂą elle travaille sous la supervision de la thĂ©ologienne et philosophe fĂ©ministe Mary Daly[1], et un doctorat en Ă©thique et sociĂ©tĂ© du Boston College en 1977.

A partir de 1978, Raymond enseigne Ă  l'UniversitĂ© du Massachusetts Ă  Amherst comme professeure Ă©mĂ©rite en Ă©tudes des femmes et en Ă©thique mĂ©dicale. Quand elle prend sa retraite en 2002, le Boston Globe l'inclut parmi les talents perdus par le campus[2]. Elle travaillait Ă©galement depuis l'an 2000 en tant que professeure adjointe en santĂ© internationale Ă  la Boston University School of Public Health (en)[3]

Travail de plaidoyer

De 1994 à 2007, Raymond est la co-directrice exécutive de la Coalition Against Trafficking in Women (Coalition contre le trafic des femmes, CATW)[4]. Elle devient par la suite membre de son conseil d'administration. Au cours de son mandat, la CATW élargit son travail à l'international, en particulier dans les pays Baltes et en Europe de l'Est.

En  Raymond tĂ©moigne devant le Parlement europĂ©en de L'impact de l'industrie du sexe dans l'Union europĂ©enne. En 2003, Raymond, tĂ©moigne devant le sous-comitĂ© du Congrès des États-Unis sur La tragĂ©die de l'esclavage et de la traite des ĂŞtres humains qui se poursuit au niveau international. Elle est membre d'une ONG membre de la dĂ©lĂ©gation des États-Unis en Asie pour l'Initiative rĂ©gionale contre la traite des femmes et des enfants (ARIAT) Ă  Manille, aux Philippines, organisĂ©e par les gouvernements philippins et amĂ©ricains.

En 1999 et 2000, en tant que représentante d'une ONG à l'ONU sur le Comité de la criminalité transnationale à Vienne, elle aide à définir le Protocole des Nations unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, en addition à la Convention des Nations unies contre la Criminalité Transnationale Organisée.

Publications

Women as Wombs

Dans son livre de 1993 Women as Wombs: Reproductive Technologies and the Battle Over Women's Freedom, Janice Raymond examine comment le fait de rĂ©duire l’infertilitĂ© Ă  une maladie a promu l'utilisation de nouvelles technologies reproductrices comme la fĂ©condation in-vitro et la maternitĂ© de substitution. Au mĂŞme moment, la fertilitĂ© des femmes est rejetĂ©e Ă  l'Est, avec la promotion de technologies de stĂ©rilisation forcĂ©e, le recours Ă  la prĂ©dĂ©termination sexuelle et la destruction des fĹ“tus femelles. Ce livre est le premier Ă  examiner le trafic international de la reproductivitĂ© des femmes et des enfants en tant que système organisĂ© par le commerce de l'adoption, des organes et de la maternitĂ© de substitution[5].

RĂ©ception critique

Women as Wombs, comme l'écrit un journaliste du San Francisco Chronicle, est accueilli comme « une critique puissante et réfléchie du libéralisme reproductif ».

Un chroniqueur du Library Journal déclare pour sa part qu'« il est difficile de résister à sa conclusion que de nombreuses expériences de reproduction peuvent représenter une autre forme de violence contre les femmes »[6].

A Passion for Friends: Toward a Philosophy of Female Affection

Dans son livre de 1986, A Passion for Friends: Toward a Philosophy of Female Affection, (en français : Passion pour l’amitié: une philosophie de l'affection féminine), Janice Raymond s'écarte de son travail sur les technologies médicales pour entrer dans le domaine de l'amitié féministe, en tant que potentiel pour le développement d'une théorie féministe et politique.

RĂ©ception critique

Carolyn Heilbrun écrit au sujet de A Passion for Friends dans The Women's Review of Books : « Voici une brave entreprise, et elle commence par s'attaquer à la question centrale de l'amitié entre femmes : la nécessaire relation entre ces amitiés et l'accession au pouvoir et à la sphère publique. Ce que Raymond propose constitue la discussion la plus profonde et honorable concernant l'amitié entre femmes que nous avons... »

Diffusé également au Royaume-Uni, ce livre reçoit le prix City Limits pour le meilleur livre de non-fiction de 1986[7]. La romancière Jeanette Winterson affirme que « c'est un livre complexe qui donne à penser et récompense bien le temps passé à le lire ».

Thèse dans The Transsexual Empire

Janice Raymond est surtout connue pour avoir Ă©crit un livre sur la transidentitĂ© intitulĂ© The Transsexual Empire: The Making of The She-Male, publiĂ© en 1979[8]. L'ouvrage dĂ©rive de la thèse universitaire de l'autrice, produite sous la supervision de la fĂ©ministe spĂ©cialiste en thĂ©ologie Mary Daly[9]. Il se veut examinateur du rĂ´le de la transidentitĂ© — particulièrement dans ses aspects psychologiques et chirurgicaux — dans le renforcement des stĂ©rĂ©otypes de genre traditionnels, de la façon dont le complexe mĂ©dical et psychiatrique mĂ©dicalise l'identitĂ© de genre et du contexte politique et social qui a favorisĂ© l'Ă©mergence et la banalisation des traitements hormonaux pour les personnes transidentifiĂ©es et de la chirurgie comme une mĂ©decine thĂ©rapeutique habituelle.  

Réception critique et accusations de harcèlement

Le point de vue de Janice Raymond sur la transidentité a été violemment critiqué par les communautés LGBTI+ et féministes libérales comme transphobes et comme constituant un discours de haine contre les personnes transgenres[10] - [11] - [12] - [13]. The Transsexual Empire est considéré par les tenants du militantisme transgenre comme la base de l'idéologie[source ?] TERF[14].

Dans The Transsexual Empire, Janice Raymond inclut des passages à propos de Sandy Stone, une femme transgenre qui a travaillé en tant qu'ingénieure du son pour Olivia Records, et de Christy Barsky, les accusant tous deux de susciter la division dans les espaces de non-mixité dévolus aux femmes. Ces écrits ont été interprétés comme des attaques personnelles et du harcèlement à l'encontre de ces individus[15] - [16]. En droit de réponse, Sandy Stone publie en 1987 son essai The Empire Strikes Back: A Posttranssexual Manifesto.

Repentir partiel

Dans The Transsexual Empire, Raymond soutient l'hypothèse que la transidentité serait basée sur le mythe patriarcal de la « maternité mâle » et de la création de la femme à partir de l'homme. Elle affirme que cette idéologie a pour but de « coloniser l'identification, la culture, la politique et la sexualité féministe »[17], et déclare : « Tous les transsexuels violent le corps des femmes en le réduisant à un artefact, en s'appropriant ce corps pour eux-mêmes. Les transsexuels coupent le moyen le plus évident d'envahir les femmes, pour ne pas paraitre invasifs. »

Dans une interview de 2014, Raymond nuance ses propos en affirmant qu'elle a « utilisĂ© le viol comme une mĂ©taphore » dans le sens oĂą une personne transgenre exigerait « l'accès Ă  des corps de femmes » non pas comme propriĂ©tĂ© sexuelle, mais Ă  travers une rĂ©assignation chirurgicale ou hormonale pour « devenir une femme »[18]. Elle admet alors que la mĂ©taphore n'Ă©tait pas appropriĂ©e et qu'elle ne l'utiliserait pas Ă  nouveau dans le mĂŞme contexte[19].

Travail sur la prostitution et la traite sexuelle

Janice Raymond a également écrit sur la prostitution et donné des conférences à l'international à ce sujet via l'association qu'elle a un temps dirigée, Coalition Against Trafficking in Women (CATW)[4]

En 2000, Raymond co-publie une de ses études sur le trafic du sexe aux États-Unis intitulée Sex Trafficking in the United States: Links Between International and Domestic Sex Industries. En 2002, elle dirige et co-écrit un projet concernant plusieurs pays (les Philippines, l'Indonésie, la Thaïlande, le Venezuela et les États-Unis) intitulé Women in the International Migration Process: Patterns, Profiles and Health Consequences of Sexual Exploitation[20] - [21].

Parmi les nombreux articles publiés par l'autrice, son travail intitulé Ten Reasons for Not Legalizing Prostitution and a Legal Response to the Demand for Prostitution a été traduit en plus de dix langues. Cet essai examine les modèles législatifs réglementaristes qui ont légalisé la prostitution et décriminalisé le proxénétisme et les arguments en leur faveur, en affirmant que la légitimation de l'industrie du sexe a rendu invisibles ses dommages causés aux femmes. Raymond soutient le modèle abolitionniste, alternatif à la fois de la réglementation de l'industrie du sexe et de sa prohibition, en préconisant la décriminalisation des personnes prostituées couplée à la pénalisation de la demande masculine d'enfants et de femmes comme objets d'exploitation sexuelle[22].

Vie personnelle

Dans A Passion for Friends, Janice Raymond parle de son passĂ© comme ancienne membre des SĹ“urs de la MisĂ©ricorde[23]. Après avoir quittĂ© le couvent[24], elle se dĂ©clare ouvertement lesbienne[25] - [26].

Distinctions et honneurs

En 2007, Janice Raymond reçoit l'International Woman Award 2007 du Zero Tolerance Trust Ă  Glasgow, en Écosse[27].

En 1986, son livre A Passion for Friends: a Philosophy of Female Friendship est nommĂ© meilleur livre de non-fiction par le magazine britannique City Limits[7].

En soutien Ă  son travail, Raymond a reçu des subventions du dĂ©partement d'État des États-Unis, du National Institute of Justice, de la fondation Ford, de l'United States Information Agency, de la National Science Foundation, de la Norwegian Organization for Research and Development (NORAD) et de l'UNESCO.

Ĺ’uvre

  • (en) Janice G. Raymond, The Transsexual empire : The Making of the She-Male, Boston, Massachusetts, Beacon Press, , 220 p. (ISBN 978-0-8070-2164-4) Reprinted by Teachers College, Columbia University, New York; Editions du Seuil, Paris (1994).
  • (en) Janice G. Raymond, The Sexual Liberals and the Attack on Feminism, New York, Pergamon Press, (ISBN 978-0-8077-6239-4)
  • (en) Janice G. Raymond et Lynette J. Dumble, RU 486 : Misconceptions, Myths and Morals, Melbourne / Hamburg / Dhaka, Bangladesh, Spinifex Press / Konkret Literatur Verlag / Narigrantha Prabartan, (ISBN 978-1-74219-844-6)
  • (en) Janice G. Raymond, Women as Wombs: Reproductive Technologies and the Battle Over Women's Freedom, San Francisco / Melbourne / Munich, Harper / Spinifex Press / Frauenoffensive, , 254 p. (ISBN 978-0-06-250899-7)
  • (en) Janice G. Raymond, A Passion for Friends : Toward A Philosophy of Female Affection, Boston / London / Munich, Beacon Press / the Women's Press / Frauenoffensive, (ISBN 978-0-8070-6724-6) Reprinted by Spinifex Press, Melbourne (2001).
  • (en) Janice G. Raymond, Donna M. Hughes et Carol Gomez, Sex Trafficking of Women in the United States : International and Domestic Trends, Kingston, Rhode Island, Coalition Against Trafficking in Women, (lire en ligne) Pdf.
  • (en) Janice G. Raymond, A Comparative Study of Women Trafficked in the Migration Process : Patterns, Profiles and Health Consequences of Sexual Exploitation in Five Countries (Indonesia, the Philippines, Thailand, Venezuela and the United States), Coalition Against Trafficking in Women, (OCLC 50414499, lire en ligne)

Articles

  • Janice G. Raymond, « RU 486: Miracle drug turns nasty », Los Angeles Times, Tribune Publishing,‎ , p. M5
  • Janice G. Raymond, Report to the United Nations special rapporteur on violence against women : Prostitution and trafficking, Coalition Against Trafficking in Women,
  • Janice G. Raymond, « Perspective on human rights: Prostitution is rape that's paid for », Los Angeles Times, Tribune Publishing,‎ , B6
  • Janice G. Raymond, « Prostitution as violence against women: NGO stonewalling in Beijing and elsewhere », Women's Studies International Forum (en), Elsevier, vol. 21, no 1,‎ january–february 1998, p. 1–9 (DOI 10.1016/S0277-5395(96)00102-1, lire en ligne)
  • Janice G. Raymond, « The new UN trafficking protocol », Women's Studies International Forum, Elsevier, vol. 25, no 5,‎ september–october 2002, p. 491–502 (DOI 10.1016/S0277-5395(02)00320-5, lire en ligne)
  • Janice G. Raymond, « Ten reasons for not legalizing prostitution and a legal response to the demand for prostitution », Journal of Aggression, Maltreatment & Trauma (en), Taylor & Francis, vol. 2, nos 3-4,‎ , p. 315–332 (DOI 10.1300/J189v02n03_17, lire en ligne)
  • Janice G. Raymond, « Prostitution on demand: Legalizing the buyers as sexual consumers », Violence Against Women, SAGE Publishing, vol. 10, no 10,‎ , p. 1156–1186 (DOI 10.1177/1077801204268609, lire en ligne)

Références

  1. Highleyman, Liz (7 janvier 2010).
  2. (en) Russell, Jenna. "Professors' Retirement Rattle UMass." Boston Globe, June 22, 2002, p. B1 Metro/Region. June 10, 1979, p. 11
  3. « BU 2009-10 School of Public Health Bulletin – Faculty », Bu.edu, (consulté le )
  4. « Janice Raymond – Coalition Against Trafficking of Women », Catwinternational.org (version du 15 janvier 2010 sur Internet Archive).
  5. Kaufmann, K. "Reproductive Technology and Women's Rights." San Francisco Chronicle Book Review, January 9, 1994.
  6. Beverly Miller, Book Review of Women as Wombs, Library Review Journal, November 1, 1993.
  7. City Limits, 16–23 October 1986, p. 93.
  8. « book », Worldcat.org (consulté le )
  9. Highleyman, Liz (7 janvier 2010).
  10. Rose, Katrina C. (2004) "The Man Who Would be Janice Raymond." Transgender Tapestry 104, Winter 2004
  11. (en) Julia Serano, Whipping Girl : A Transsexual Woman on Sexism and the Scapegoating of Femininity et Uma Mulher Transsexual sobre Sexismo e Bode-Espiamento da Feminilidade, Seal Press, , 1re éd. (ISBN 1-58005-154-5, OCLC 81252738), p. 233–234
  12. (en) Viviane Namaste, Invisible Lives: The Erasure of Transsexual and Transgendered People, University of Chicago Press, 2e éd., 320 p. (ISBN 978-0-226-56809-6, OCLC 838127566), p. 33–34
  13. Hayes, Cressida J., 2003, "Feminist Solidarity after Queer Theory: The Case of Transgender", in Signs 28(4):1093–1120.
  14. (en-GB) « Janice Raymond: the original Terf », sur UnHerd, (consulté le )
  15. Raymond, Janice. (1994). The Transsexual Empire, p. 101–102.
  16. Hubbard, Ruth, 1996, « Gender and Genitals: Constructs of Sex and Gender », in Social Text 46/47, p. 163.
  17. « Transféminisme, s'affranchir du genre », sur scienceshumaines,
  18. Raymond, Janice. (1994). The Transsexual Empire, p. 104
  19. Julian Vigo, « Dispelling Fictions and Disrupting Hashtags », sur CounterPunch, (consultĂ© le ) : « In The Transsexual Empire, I used rape as a metaphor as in the figure of speech, 'rape of the earth,' to describe the male transgender person's demand for access to women's bodies in undergoing treatment and surgery to become women. It was not an appropriate metaphor, and I would not use it again in this context. I was trying to point out the age-old patriarchal presumption that women's bodies should always be made available to men and the unique way in which transsexual surgery mimics this access to women's bodies, with men gaining entrĂ©e to the female body not as sexual and/or reproductive property, but through hormonal and surgical construction. In this case, rape was not a proper metaphor because it minimized the distinct meaning of rape and took on a critical life of its own rather than illuminating the point I was trying to make. »
  20. « Archived copy » (version du 22 septembre 2009 sur Internet Archive)
  21. « Traffick Study TOC PGMKR » (version du 10 décembre 2010 sur Internet Archive)
  22. « Coalition Against Trafficking in Women », Action.web.ca (version du 9 juin 2011 sur Internet Archive)
  23. A Passion for Friends – Google Books, Books.google.com (lire en ligne)
  24. Janice Raymond, 2001, A Passion For Friends, p. 79.
  25. Janice Raymond, 2001, A Passion For Friends, p. 14.
  26. Cheshire Calhoun (en), 1994, "Separating Lesbian Theory from Feminist Theory", in Ethics, vol. 104, no. 3.
  27. Cate Devine, « The woman risking her life to end a modern slave trade », Herald Scotland,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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