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Histoire du taekwondo

L'histoire du taekwondo est profondément liée à l'histoire de la Corée. D'un point de vue culturel, le taekwondo est une unification des pratiques de plusieurs écoles sud-coréennes des années 1950 inspirées par le karaté Shotokan et certains éléments caractéristiques des arts martiaux coréens (en particulier le tang soo do )[1]. D'un point de vue politique, le taekwondo a été un outil de propagande nationaliste dont le but a été d'exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne à la suite de l'Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise et du conflit avec la Corée du Nord[1].

Le taekwondo a été nommé et codifié en Corée du Sud entre la fin des années 1950 et le début des années 1960[1].

À la suite de la diffusion de cet art martial en CorĂ©e du Nord par les responsables de la premiĂšre organisation internationale, l'ITF, en 1972. Le Mjr GĂ©n. Choi a dĂ©placĂ© le siĂšge social de ITF de la CorĂ©e du Sud vers le Canada, en l'occurrence Ă  Toronto. ITF regroupait ainsi uniquement les membres d'un seul Kwan. Tous les autres Kwan ayant fondĂ©e l'Association corĂ©enne de taekwondo sont demeurĂ©s affiliĂ©s Ă  cette derniĂšre. Cela a menĂ© Ă  la crĂ©ation de la FĂ©dĂ©ration mondiale de taekwondo (WTF). La WTF est devenu l'organisme de rĂ©gie officiel du taekwondo au niveau international en 1975 dans le cadre de la rĂ©union, tenue Ă  MontrĂ©al, de l'AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale des FĂ©dĂ©rations Sportives Internationales[1].

Cette scission de nature politique, qui perdure depuis, ainsi que les motivations idéologiques à l'origine de la création du taekwondo, ont induit une forte propagande et une déformation volontaire des faits historiques dans chacune de ces organisations, notamment au sujet des origines et de la création du taekwondo[1]. Depuis le décÚs du Mjr Gén Choi ITF s'est scindé en 3 organismes distincts (ITF-A, ITF-C et ITF-K) qui revendiquent la légitimité de régie de ITF et ce nonobstant des décisions rendues en la matiÚre par des tribunaux situés en Ontario (Canada) et en Autriche.

Origines

La pratique des arts martiaux en Corée remonte au moins à l'Antiquité.

Le taekwondo est souvent prĂ©sentĂ© comme l'hĂ©ritier des mĂ©thodes de protection du corps et de l'esprit pratiquĂ©es par les Hwarang, confrĂ©rie militaire du royaume de Silla et les guerriers du royaume de Koguryo Ă  l'Ă©poque des Trois Royaumes de CorĂ©e[2]. Cependant, les arts martiaux qui existent Ă  l'Ă©poque, comme le taekkyeon et le soo bak sont trĂšs Ă©loignĂ©s du taekwondo actuel, mĂȘme s'ils incitent nĂ©anmoins dĂ©jĂ  sur les techniques de jambes[2], Ă  tel point que le lien entre le taekwondo et ces arts anciens est qualifiĂ© de mensonger, considĂ©rĂ© comme un argument de propagande, par certains historiens de la discipline[3].

Les arts martiaux se développent durant la période Joseon (1392 à 1910) tout comme la philosophie confucianiste[4].

Début de la fédération des kwans (1951-1959)

Le taekwondo est le fruit de la fédération progressive, à partir des années 1950, et plus particuliÚrement à partir de 1961, sous l'égide de la Korea Taekwon-Do Association (en) (KTA)[5], de différentes écoles d'arts martiaux coréennes (kwans) fondées dans les années 1940, aprÚs l'occupation japonaise de la Corée.

En effet, pendant cette pĂ©riode d'occupation, jusqu'Ă  la reddition du Japon et la partition de la CorĂ©e, la pratique des arts martiaux corĂ©ens avait Ă©tĂ© interdite par l'occupant, tout comme beaucoup d'autres Ă©lĂ©ments de la culture corĂ©enne[4]. Ces arts martiaux continuaient nĂ©anmoins d'ĂȘtre pratiquĂ©s de maniĂšre clandestine[4].

À partir de 1951[6] - [4], plusieurs rĂ©unions sont organisĂ©es par les dirigeants des 9 principaux kwans (Ă©coles d'arts martiaux), pour unifier le « karatĂ© corĂ©en », qui est alors principalement nommĂ© « Voie de la main de Chine » (Tang Soo Do) ou « Voie de la main vide » (Kong Soo Do), deux expressions hĂ©ritĂ©es du japonais (respectivement Tƍ-de et Karate-Do)[1]. La plus ancienne de ces neuf Ă©coles est le Chung Do Kwan qui est fondĂ© en 1944 Ă  SĂ©oul[4].

À partir de 1955, sous l'impulsion du gouvernement corĂ©en, cet effort d'unification sera pilotĂ© par le gĂ©nĂ©ral Choi Hong Hi (ì”œí™íŹ)[4]. Il a commencĂ© Ă  pratiquer le karatĂ© Shotokan, notamment sous la direction du maĂźtre japonais Gichin Funakoshi, lorsqu'il est parti faire ses Ă©tudes au Japon, durant la domination japonaise. EnrĂŽlĂ© de force dans l'armĂ©e japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la toute jeune armĂ©e sud-corĂ©enne en 1950, lors de la guerre entre la CorĂ©e du Nord et la CorĂ©e du Sud[7]. En 1952, devenu gĂ©nĂ©ral, il entend parler d'un jeune sous-lieutenant nommĂ© Nam Tae Hi (en), qui aurait tuĂ© des communistes Ă  mains nues lors d'une cĂ©lĂšbre bataille, et qui est adepte du karatĂ© corĂ©en (Tang Soo Do) enseignĂ© dans l’école Chung Do Kwan. Choi, Ă  la recherche d'un hĂ©ros national et d'un entraĂźneur performant, confie Ă  Nam l'entraĂźnement de la 29e division d'infanterie au Tang Soo Do[7]. En 1954, Ă  l'occasion d'une courte dĂ©monstration militaire effectuĂ©e par Nam devant le prĂ©sident de la CorĂ©e du Sud, Syngman Rhee, ce dernier demande Ă  Choi de faire enseigner son art Ă  davantage de soldats, mais en insistant pour qu'il soit assimilĂ© au taekkyon, de tradition corĂ©enne, plutĂŽt qu'au Tang Soo Do, qu'il considĂšre trop liĂ© Ă  la culture japonaise[7].

Choi fonde alors un nouveau dojang (Ă©cole d'arts martiaux), dans une base militaire de la province de Kangwoon, qu'il appela Oh Do Kwan, et oĂč Nam entraĂźne jusqu'Ă  300 soldats Ă  la fois ; il devient Ă©galement directeur honoraire de l’école Chung Do Kwan, dont le leader, Duk Sung Son, souhaite utiliser l'influence du gĂ©nĂ©ral pour Ă©tendre la popularitĂ© de l’école et de son art[7]. Le travail de Choi consiste ensuite Ă  essayer de fĂ©dĂ©rer quatre autres Ă©coles pionniĂšres (Moo Duk Kwan, Song Moo Kwan, Chang Moo Kwan et Jidokwan) aux deux qu'il dirigeait, autour d'un projet d'art martial national unificateur, dont le nom reste Ă  dĂ©finir, et qui utiliserait essentiellement des techniques de Tang Soo Do mais s'inspirerait Ă©galement du taekkyon[7].

C'est le gĂ©nĂ©ral Choi Hong Hi qui va proposer le nom de taekwondo. Le [8], au Kugilgwan, une des plus influentes maisons de gisaeng (sorte de maison close traditionnelle) de SĂ©oul, se rĂ©unit le « Premier comitĂ© consultatif pour le Chung Do Kwan de Duk Sung Son » (renommĂ© plus tard « ComitĂ© de nommage du Tae Kwon Do » par Choi Hong Hi). Il est prĂ©sidĂ© par Choi Hong Hi et composĂ© de Nam Tae-Hi, du leader de l’école Chung Do Kwan, Duk Sung Son (en), et de son instructeur en chef, ainsi que d'hommes d'affaires, de politiciens et de journalistes[9]. Les membres du comitĂ© votent Ă  bulletin secret en faveur d'un nom unique pour dĂ©signer le « karatĂ© corĂ©en » ; tous optent pour le nom de Tang Soo Do, sauf Choi et Nam, qui proposent un nouveau nom qu'ils ont inventĂ© ensemble, « Tae Kwon Do »[10]. Sous l'influence du gĂ©nĂ©ral Choi, notamment auprĂšs de l’entourage du prĂ©sident de CorĂ©e du Sud Syngman Rhee, qui prĂ©fĂ©rait pour sa part le nom de taekkyon, le terme de Tae Kwon Do finira par s'imposer[1]. Mais il faudra attendre 1959 pour que le regroupement de plusieurs Ă©coles et organisations sous l’égide de la Korea Taekwon-Do Association (KTA) ne commence Ă  populariser l’usage de ce nom[11].

Promotion internationale du taekwondo (1959-1965)

Une des premiĂšres importantes Ă©tapes du processus d'unification est la promotion internationale du Taekwon-Do par des Ă©quipes de dĂ©monstration, composĂ©es de ses reprĂ©sentants les plus techniques et spectaculaires. En , une premiĂšre tournĂ©e de dĂ©monstration fait dĂ©couvrir Ă  TaĂŻwan et au Sud-ViĂȘt Nam ce nouvel art martial.

NommĂ© ambassadeur en Malaisie, le gĂ©nĂ©ral Choi abandonne la prĂ©sidence de la KTA pour se consacrer Ă  la diffusion du Taekwondo dans ce pays, aprĂšs avoir effectuĂ© une dĂ©monstration dans un stade Ă  la demande du premier ministre Malais. Ce travail de promotion aboutira Ă  la crĂ©ation de l’Association malaise de Taekwondo en 1963.

DĂšs le dĂ©part en Malaisie du gĂ©nĂ©ral Choi (1961), le prĂ©sident Park Chung Hee (ë°•ì •íŹ) dĂ©cida d'ordonner une rĂ©unification des diffĂ©rentes Ă©coles. En effet, hormis les Ă©lĂšves des Ă©coles Chundokwan et Ohdokwan, seule une faible minoritĂ© pratiquaient le taekwondo tel que dĂ©fini par le gĂ©nĂ©ral Choi, et de nombreux maĂźtres, insatisfaits du nom « taekwondo » continuĂšrent Ă  enseigner sous les noms « Gongsoodo », « Dangsoodo » et « Soobahkdo ». Hwang Kee (황Ʞ), le principal rival de la KTA, avait crĂ©Ă© sa propre fĂ©dĂ©ration : Korea Dangsoodo association, qui changera plus tard en Korea Soobahkdo Association. Le , une nouvelle rĂ©union a lieu, et les diffĂ©rents reprĂ©sentants tombent d'accord sur le terme « taesoodo » qui combine les termes de taekkyon, gongsoodo, soobahkdo et dangsoodo. La KTA est donc renommĂ©e Korea Taesoodo Association[12].

En 1961-62, le taekwondo est pratiquĂ© par les militaires corĂ©ens autant que par la population civile de ce pays, mais aussi par les forces armĂ©es amĂ©ricaines stationnĂ©es en CorĂ©e. Ces mĂȘmes annĂ©es, le taekwondo est introduit Ă  l’acadĂ©mie militaire de West Point aux États-Unis.

En , une dĂ©monstration a lieu dans le bĂątiment des Nations unies, Ă  New York, et le Tae Kwon Do est choisi pour l’entraĂźnement des militaires du Sud ViĂȘt Nam.Toujours en 1963, les associations nationales de Singapour et de Brunei sont crĂ©Ă©es.

En 1965, Ă  la retraite, Choi dirige une nouvelle tournĂ©e de dĂ©monstration internationale pour assurer la promotion du Taekwon-Do en Allemagne de l’Ouest, Italie, Égypte, Turquie, Émirats arabes unis, Malaisie et Singapour. Les membres de son Ă©quipe de dĂ©monstration Ă©taient Han Cha Kyo (VIe dan Ă  l’époque), Kim Jun Kun (Ve dan), Kwon Jai Hwa (Ve dan) et Park Jong Soo (Ve dan). À l'issue de cette tournĂ©e, des associations nationales sont crĂ©Ă©es dans ces pays.

La mĂȘme annĂ©e, Ă  son retour en CorĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Choi redevient prĂ©sident de la KTA. Le , il organise un vote pour Ă©vincer du nom de l'organisation le terme de taesoodo et restaurer celui de taekwondo. Les conditions de ce vote sont restĂ©es douteuses, car le nom taekwondo, qui ne contentait que l'Ohdokwan et le Chungdokwan, ne fut choisi qu'avec une voix d'Ă©cart. La KTA fut donc renommĂ©e Korea Taekwondo Association et l'usage du terme taekwondo s'imposa alors dĂ©finitivement[13].

Scission entre la KTA et l'ITF (1966)

Les tensions se faisaient de plus en plus fortes entre les membres de la KTA et le général Choi, car celui-ci ne reconnaissait militairement que les ceintures noires de son école et de l'école Chungdokwan, ce qui était pris comme un affront par les autres maßtres. De plus, il continuait à évoluer dans son programme, sans tenir compte des autres maßtres.

Peu aprÚs, en 1966, Choi quitte la KTA, sous la pression des leaders d'autres écoles d'arts martiaux comme Lee Chong-woo et Uhm Woon-kyu qui le considéraient comme un "fauteur de troubles permanent"[14], en ayant négocié la possibilité de fonder sa propre fédération, d'envergure internationale, l'International Taekwon-Do Federation (ITF), qu'il crée effectivement le [15], à l'hÎtel Chosun de Séoul[14].

Les pays fondateurs de l’ITF sont donc la CorĂ©e, le ViĂȘt Nam, la Malaisie, Singapour, l’Allemagne de l’Ouest, les États-Unis, la Turquie, l’Italie et les Émirats arabes unis. Choi commence Ă  cette Ă©poque Ă  clamer que le taekwondo est le « sport national » de la CorĂ©e[16].

Afin que l’ITF bĂ©nĂ©ficie d'une influence politique suffisante pour rivaliser avec la KTA, Choi offre le titre de directeur honoraire de l’ITF Ă  Kim Jong-pil, crĂ©ateur des services de renseignement de la KCIA[17].

En 1968, Choi visite la France Ă  l’occasion du symposium sur le sport militaire et y organisa une dĂ©monstration devant les reprĂ©sentants de 32 pays. La mĂȘme annĂ©e, le Royaume-Uni forme une association nationale de Taekwondo, et le gĂ©nĂ©ral se rend en Espagne, au Canada, aux Pays-Bas, en Belgique et en Inde. En 1969, Choi effectue une tournĂ©e dans 29 pays afin d'y rencontrer des instructeurs de ces diffĂ©rents pays et d'effectuer les prises de vues qui illustrent la premiĂšre Ă©dition de l’EncyclopĂ©die (1972).

De son cĂŽtĂ©, la KTA commença Ă  fonder un programme technique commun et nomma un comitĂ© de crĂ©ation de formes, composĂ© de Kwak Kun Sik (Chung Do Kwan), Lee Yong Sup (Song Moo Kwan), Park Hae Man (Chung Do Kwan), Hyun Jong Myung (Oh Do Kwan) et Kim Soon Bae (Chang Moo Kwan). Ils crĂ©Ăšrent les poumsĂ©s (품새) Palgwae et Yudanja (Koryeo (êł ë €) Ă  Ilyeo (ìŒì—Ź)), mais ces poumsĂ©s furent crĂ©Ă©s sans la participation de deux Kwan originaux, Ji Do Kwan et Moo Duk Kwan, fusionnĂ©s au sein de la Korea Soo Bahk Do association. Quelques annĂ©es plus tard, sous l'impulsion de Chong Hong Soo, Im Young Taek (Moo Duk Kwan) et Lee Chong Woo (Ji Do Kwan), une partie de ces Kwan rejoignit la KTA (les Jidokwan Lee Chong Woo et Bae Young Ki, et le Moo Duk Kwan Han Yong Tae), qui dĂ©cida de refaire les poumsĂ©s, en crĂ©ant de nouveaux : les taegeuk (태ê·č).

En 1971, le gouvernement dĂ©cida de construire le Kukkiwon (ꔭꞰ원), siĂšge mondial de la KTA, qui fut fondĂ© en 1972 Ă  SĂ©oul[4] - [18].

Concurrence internationale entre l’ITF et la WTF (à partir de 1973)

En 1972, Choi introduit le Taekwon-Do en Bolivie, RĂ©publique dominicaine, HaĂŻti et Guatemala. Mais confrontĂ© Ă  une situation politique particuliĂšrement difficile dans son pays, il est contraint Ă  l’exil : en effet, le gouvernement sud-corĂ©en dĂ©sapprouve une initiative de Choi de faire une dĂ©monstration de Taekwondo en CorĂ©e du Nord, oĂč il se rend en 1966[19]. Le dĂ©veloppement du Taekwon-Do en CorĂ©e du Nord est dĂ» notamment Ă  Yoon Byung-in.

Afin de ne pas perdre la direction de l'ITF, et avec l’accord des pays membres de l’organisation, Choi dĂ©place le siĂšge de l’ITF Ă  Toronto, au Canada, d’oĂč il espĂšre pouvoir diffuser plus aisĂ©ment le Taekwondo dans les pays de l’Est.

Le gouvernement de Corée du Sud, qui ne souhaite pas, lui non plus, perdre le contrÎle de cet art martial, devenu un extraordinaire outil de propagande nationaliste, crée la WTF (World Taekwondo Federation ou Fédération Mondiale de Taekwondo) en 1973. Les premiers championnats du monde de taekwondo WTF sont organisés en 1973 et seront par la suite organisés tous les deux ans[4].

BĂ©nĂ©ficiant de l’appui du gouvernement, cette fĂ©dĂ©ration se dĂ©veloppe trĂšs rapidement, surtout dans les pays de l’Ouest, qui sont alors engagĂ©s dans cette pĂ©riode de guerre froide auprĂšs des États-Unis contre le bloc soviĂ©tique auquel appartient la CorĂ©e du Nord pendant la guerre froide. Elle popularise une pratique du taekwondo moins axĂ©e sur la self-dĂ©fense et plus sur le sport de combat[20], interdisant notamment les coups de poing au visage[21], dans plus de 200 pays. Elle revendique dĂ©sormais plus de 80 millions d'adhĂ©rents[22] - [23].

DÚs lors, l'ITF et la WTF rivaliseront de maniÚre plus ou moins conflictuelle, proportionnellement à l'intensité de la guerre froide et des conflits entre la Corée du Sud et du Nord.

AprĂšs la crĂ©ation de la WTF, le gĂ©nĂ©ral Choi continue son travail de dĂ©veloppement du Taekwon-Do originel par le biais de l'ITF. Une nouvelle Ă©quipe de dĂ©monstration part en tournĂ©e dĂšs . MaĂźtre Park Jong Soo, dĂ©sormais VIIIe dan, en fait toujours partie. Il est accompagnĂ© par MaĂźtre Rhee Ki Ha, MaĂźtre Park Sun Tae et MaĂźtre Choi Chang Keun. Ils visitent 23 pays d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique, et Ă©tablissent des organisations nationales dans 5 d’entre eux.

Sans s’arrĂȘter de voyager, le gĂ©nĂ©ral Choi assiste Ă  l’organisation du Ier championnat du Monde en 1974 Ă  MontrĂ©al (Canada) et du Ier championnat d’Europe Ă  Amsterdam (Pays-Bas) en 1976.

En 1978, une nouvelle Ă©quipe de dĂ©monstration est constituĂ©e. Elle comprend MaĂźtre Choi Chank Keun, Park Jung Tae, Rhee Ki Ha et Leong Wei Meng. Ces deux derniers, ainsi que Park Jong Soo, ont aujourd’hui le grade de Grand MaĂźtre.

En 1979, l’AETF (All Europe Taekwon-Do Federation) est fondĂ©e Ă  Oslo (NorvĂšge).

Les équipes de démonstrations se succÚdent, voyageant dans le monde entier pour introduire le Taekwon-Do.

L’annĂ©e 1980 est une annĂ©e historique pour le Taekwon-Do et pour le gĂ©nĂ©ral Choi, puisqu’une Ă©quipe de 15 membres (comprenant son fils maĂźtre Choi Jung Hwa) effectue une tournĂ©e en CorĂ©e du Nord, pays natal du GĂ©nĂ©ral Choi.

C’est la premiùre fois que le Taekwon-Do est introduit dans ce pays.

En 1981, une équipe de démonstration composée de nord-coréens et de sud-coréens est présentée par le Général Choi.

En 1985, le siĂšge de l’ITF s'installe Ă  Vienne, oĂč il est encore de nos jours.

Le dĂ©cĂšs du prĂ©sident de l'ITF, le gĂ©nĂ©ral Choi Hong Hi, survient le . À sa mort, l'ITF se scinde en trois fĂ©dĂ©rations distinctes. Elle revendique aujourd'hui 50 millions d'adhĂ©rents dans 127 pays[15].

Ère olympique (depuis 2000)

Le taekwondo WTF est présenté comme sport de démonstration aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 et à ceux de Barcelone en 1992 avant de devenir sport olympique à partir des jeux olympiques d'été de 2000[4], ce qui intensifie sa popularisation par rapport au Taekwon-Do ITF.

En préparation du second sommet intercoréen de 2007, des rencontres ont été organisées entre les dirigeants de l'ITF (à laquelle sont affiliés les athlÚtes nord-coréens), alors présidée par Jang Ung, et de la WTF (proche des instances officielles sud-coréennes), dirigée alors par Choe Chung-won, afin d'unifier les deux fédérations mondiales de taekwondo[24].

Pendant les Jeux olympiques de la jeunesse d'été de 2014, un accord (Memorandum of Understanding) est signé entre la WTF et l'ITF pour que les membres de chacune de ces deux organisations puissent participer aux compétitions organisées par l'autre ; en particulier, cet accord permet aux membres de l'ITF de participer aux compétitions olympiques suivantes, selon les rÚgles définies par la WTF[25].

Notes et références

  1. Gillis 2008.
  2. Mollet 2010, p. 28-29.
  3. Gillis 2008, p. 2 du chapitre X : "a lie repeated so many times by so many people".
  4. Mollet 2010, p. 30-31.
  5. Site officiel de la KTA, History.
  6. La liste des diffĂ©rentes rĂ©unions a Ă©tĂ© Ă©numĂ©rĂ©e par Dakin Burdick dans son article “People and Events of Taekwondo's Formative Years” publiĂ© dans le Journal of Asian Martial Arts en 1997 (cf. Gillis 2008, chapitre 5 : « Tae Kwon Do Is named In A Korean Geisha House »).
  7. Gillis 2008, Partie 1, Chapitre 4 : « Supernam ».
  8. Site officiel de l'ITF.
  9. Gillis 2008, p.66-69.
  10. Selon le témoignage de Nam Tae-Hi, filmé par le journaliste indépendant Alex Gillis.
  11. Gillis 2008, p.70-75.
  12. Gillis 2008, p. 80.
  13. Gillis 2008, p. 100.
  14. Gillis 2008, p.101.
  15. Site officiel de l'ITF, Information.
  16. Gillis 2008, p. 96.
  17. Gillis 2008, p.102.
  18. Gillis 2008, p. 158.
  19. .
  20. Paul van Beersum et Willem Jansen, Taekwon-do, p.27.
  21. Gillis 2008, p.161.
  22. Z. Zhang et F. Yi, Chinese taekwondo environment analysis and development strategy, in Computer, Intelligent Computing and Education Technology, 2014, p.103.
  23. Heart of England Taekwondo, About us.
  24. (en) "NKorean IOC member to visit SKorea on martial arts mission", dĂ©pĂȘche de Yonhap News publiĂ©e sur le site du journal sud-corĂ©en Hankyoreh le 21 mars 2007.
  25. (en) Paul Osborne, N. Korea's taekwondo chief due in Seoul on unification of world taekwondo bodies, ', 26 août 2014.

Bibliographie

  • (en) Alex Gillis, A Killing Art : The Untold History of Tae Kwon Do, ECW Press, (lire en ligne).
  • RĂ©mi Mollet, Le Guide du Taekwondo, Budo Éditions, (ISBN 978-2-84617-037-6).
  • (en) Won Sik Kang et Kyong Myong Lee (trad. Glenn U.), A Modern History of Taekwondo, (lire en ligne).
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