Henri Defossé
Henri Defossé, né à Nogent-sur-Seine le et mort le dans le 10e arrondissement de Paris[1], est un chef d'orchestre, professeur, pianiste et compositeur français.
Nom de naissance | Henri Émile Jean-Baptiste Defossé |
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Naissance |
Nogent-sur-Seine, France |
Décès |
Paris, France |
Activité principale | Chef d'orchestre, professeur |
Activités annexes | Compositeur |
Lieux d'activité | Paris, Alger |
Collaborations | Guillaume Apollinaire, Serge de Diaghilev et les Ballets russes, Orchestre lyrique de Radio-Paris, Opéra de Paris |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Gabriel Fauré |
Enseignement | École Niedermeyer |
Élèves | Pierre Béguigné, Roger Pénau |
Distinctions honorifiques | LĂ©gion d'honneur |
RĂ©pertoire
Biographie
De son nom de naissance Henri Émile Jean-Baptiste, Henri Defossé (souvent orthographié Henry Defosse pendant sa carrière), est né à Nogent-sur-Seine. Élève de Gabriel Fauré, il compose un certain nombre de pièces pour piano dans sa jeunesse.
En 1907, il épouse la cantatrice Elisabeth Protopopova, avec qui il se produit dans des récitals de mélodies russes notamment.
À partir de 1918, il donne des cours de direction au Conservatoire de Paris. C'est à cette époque que Guillaume Apollinaire rédige le livret d'un opéra-bouffe, Casanova[2] - [3] - [4], achevé fin août et destiné à Defossé, qui en écrit la musique du premier acte, juste à la mort du poète de grippe espagnole qui fit échouer le projet. Picasso avait été pressenti pour les décors[5]. En 1946, Francis Poulenc envisage de mettre le livret en musique, mais est vite oublié.
Defossé est le chef d'orchestre préféré de Diaghilev[6]. Defossé mène les Ballets russes au Théâtre du Colisée de Londres en 1918 et l'année suivante quand l'ensemble de Diaghilev se produit au Théâtre de l’Alhambra toujours à Londres[7]. Defosse et Ernest Ansermet, en sont les directeurs musicaux, jusqu'à ce qu'à la fin de la saison, Adrian Boult ne succède à Ansermet. Defosse dirige la première de La Boutique fantasque musique de Rossini, arrangée et orchestrée par Respighi, le [8] avec décors et costumes d'André Derain.
Dans les années 1920 Defossé continue à diriger l'orchestre des Ballets russes, et parallèlement à l'Opéra de Paris (1919–1926). Replaçant André Caplet au dernier moment, il y débute par la création à l'Opéra du Martyre de saint Sébastien le , avec Ida Rubinstein. Puis s'enchaînent les représentations de Boris Godounov ([9]) et de La Khovanchtchina[10] avec Chaliapine (), les premières données par le chanteur russe. Ensuite se sera Brocéliande d'André Bloch ([11]).
Il assure aussi la création du ballet de William Walton, The triumph of Neptune, écrit pour Diaghilev, au Lyceum Theatre de Londres le [12], et celle du Fils prodigue, ballet de Prokofiev, avec des décors de Georges Rouault, par les Ballets russes à Paris, le .
Il enregistre, sur le label Odéon puis sous l'étiquette Columbia, essentiellement des accompagnements de pièces d'opéra, par exemple avec Germaine Lubin dans Wagner (1929), mais aussi, en , à Londres, pour le label Edison Bell, Petrouchka, le ballet d'Igor Stravinsky, qu'il avait dirigé en 1919. Sa carrière semble se terminer dans les années 1930, mais il réapparaît à la fin des années 1930 en Algérie, où il dirige la société des concerts symphoniques (une dizaine de concerts par an), comme directeur du Conservatoire d'Alger et dès 1944, comme le chef d'orchestre de diffusions radiophoniques de Radio Alger[13].
Parmi ses élèves figurent Pierre Béguigné, Roger Pénau et Djemal Rechid Rey.
Henri Defossé repose au cimetière du Montparnasse[14].
Ĺ’uvres
Enregistrements
- CD
- Mélodies de Letorey, La fontaine de Caraouet, et Schubert, Le tilleul - Georges Thill, ténor ; H. Defossé, piano (Georges Thill "Album du 80e Anniversaire" EMI Classics)
- Airs extraits de Samson et Dalila, Werther, Hérodiade, La Juive, Sigurd, Lohengrin et Siefried - René Verdiere, ténor (Malibran Music MR 531)
- Stravinsky, Petrouchka (, 78 t Edison Bell X503 & X504)
- Verdi, Rigoletto : Ô doux nom, ô nom charmant - Eidé Norena, soprano (ca. 1928, 78 t Odéon 123636)
- Verdi, Il trovatore : Stride la vampa ! - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188030)
- Saint-Saëns, Samson et Dalila : Mon cœur s'ouvre a ta voix - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188030)
- Godard, La Vivandière : Viens avec nous petit - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188657)
- Meyerbeer, Le Prophète : O mon fila - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188032)
- Meyerbeer, L'Africaine : Ô paradis - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188033)
- Wagner, Die Walküre : Chanson de printemps - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188034)
- Halevy, La Juive : Dieu, que ma voix tremblante - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188034)
- Massenet, Hérodiade : Hérode, Hérode, ne me refuse pas - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188032)
- Verdi, Rigoletto : Pari siamo - Arthur Endrèze, baryton[17] (, 78 t Odéon)
- Massenet, Le roi de Lahore : Aux troupes du sultan... Promesse de mon avenir - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odéon)
- Bizet, Les pêcheurs de perles : L'orage c'est calmé - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odéon)
- Verdi, La traviata : Di Provenza il mar - Arthur Endrèze (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odéon)
- Thomas, Hamlet : Dans son regard plus sombre - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odéon 188039)
- Thomas, Hamlet : Spectre infernal ! image vénérée, et La fatigue alourdit mes pas... Comme une pâle fleur - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odéon)
- Wagner, Tristan und Isolde : Liebestod - Germaine Lubin, soprano (, 78 t Odéon 188969)
- Wagner, Tristan und Isolde : Doux et calme - Germaine Lubin, soprano (1930, 78 t Odéon 188696)
- Wagner, Lohengrin : Einsam in trüben Tagen - Germaine Lubin, soprano (1929, Odéon 123613)
- Wagner, Tannhäuser : Dich, teure Halle - Germaine Lubin, soprano (1929, Odéon 123684)
- Wagner, Die Walküre : Drapé dans une cape noire [Der Manner Sippe], Siegmund suis-je [Siegmund heiss ich], et Heure d’angoisse - Germaine Lubin, soprano ; René Verdière, ténor (1929, 78 t Odéon)
- Wagner, Götterdämmerung : Starke Scheite - Germaine Lubin, soprano (1929, 78 t Odéon)
- Wagner, Gotterdammerung : Scène d'immolation - Germaine Lubin, soprano (78 t Odéon)
- Rossini, Guillaume Tell : Asile héréditaire - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188041)
- Rossini, Guillaume Tell : Sombre forêt - Eidé Norena, soprano (1930, Odéon 188 794)
- Wagner, Siegfried : Dès l'origine jusqu'à cette heure [Ewig war ich, ewig bin ich] - Germaine Lubin, soprano ; Orchestre Alessandro Scarlatti (, 78 t Odéon)
- Verdi, Otello : Ora per sempre - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188044)
- Puccini, Tosca : D’art et d’amour - Germaine Lubin, soprano (, 78 t Odéon)
- Reyer, Sigurd : Salut, splendeur du jour - Germaine Lubin, soprano (, 78 t Odéon 188724)
- Weber, Der Freischütz : Durch die Walder - René Verdière, ténor (, 78 t Odéon 188062)
- Massenet, Hérodiade : Salome, demande au prisonnier - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odéon)
- Massenet, Thaïs : Voilà donc la terrible cité - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odéon)
- Emile Paladilhe, Patrie : Pauvre martyr obscur - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odéon)
- Eugeno Diaz de la Peña, Benvenuto : De l'art, splendeur immortelle - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odéon)
- Puccini, La Bohème - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon 188763)
- Gounod, Roméo et Juliette : Mab, la reine des mensonges - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon 188763) (, 78 t Odéon)
- Massenet, Hérodiade : Vision fugitive - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon)
- Franck, Nocturne - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon)
- Moussorgski, Boris Godounov : Oh ! J'étouffais - André Pernet, basse (, 78 Odéon)
- Isadore De Lara, Rondel de l'adieu - Arthur Endrèze, baryton ( 193 078 t Odéon)
- Franck, La procession, M 88 (extraits) - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon)
- Verdi, Rigoletto : Cortigiani, vil razza dannata - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon)
- Isadore De Lara, Messaline : O nuit d'amour - Arthur Endrèze, baryton (, 78 t Odéon)
- Les très riches heures de l'Opéra de Paris, 1925-1935 vol. III (1925–33, LP CBS, pub. ca. 1979) (OCLC 11078766)
Notes et références
- Archives de l'Aube, commune de Nogent-sur-Seine, acte de naissance no 14, année 1883 (avec mention marginale de décès) (consulté le 7 mai 2015)
- Guillaume Apollinaire (préf. Robert Mallet), Casanova, Comédie parodique, Paris, Gallimard, , 122 p. (OCLC 5524823)
- Le Casanova de Henry Defosse par Jean-Jacques Heude dans Michel Décaudin, "Le Casanova" d'Apollinaire : comédie parodique, Paris, Lettres modernes Minard, coll. « Revue des lettres modernes » (no 971–976), , 168 p. (ISBN 2256908895, OCLC 24089135, BNF 37272988)
- Elisabetta Frecenon, Le Casanova d'Apollinaire dans Agnès Morini (Dir.), Figure, figures : portraits de femmes et d'hommes célèbres, ou moins, dans la littérature italienne – actes du colloque du CERCLI, Saint-Etienne, mai 2000, Université de Saint-Étienne, , 310 p. (ISBN 2862722316, OCLC 50267922, BNF 38856799, lire en ligne), p. 113–130
- (en) John Richardson, A Life of Picasso : The Triumphant Years, 1917-1932, Volume 3, New York, Knopf, , 592 p. (ISBN 0307266656, OCLC 315519301, lire en ligne), p. 81.
- « Henri Defossé (1883-1956) », sur bnf.fr (consulté le ).
- (en) Programme de la saison 1919 sur Gallica.
- (BNF 41022937)
- La Presse, 21 août 1922 sur Gallica.
- « Orchestre », sur artlyriquefr.fr (consulté le ).
- (BNF 43536196)
- Discographie W. Walton [PDF] sur http://www.musicweb-international.com
- http://esmma.free.fr/mde4/trouperadio.htm
- Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche Midi, 2011 p. 181.
- http://charm.cchcdn.net/
- (en) « Classical & Jazz Music », sur ArkivMusic (consulté le ).
- Tous les enregistrements d'Arthur Endrèze avec H. Defossé sont contenus dans un coffret de 5 CD Marston 55001.