Heiligenberg (Bas-Rhin)
Heiligenberg [ailigənbɛʁɡ] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Heiligenberg | |
La mairie de Heiligenberg. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Molsheim |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Molsheim-Mutzig |
Maire Mandat |
Guy Ernst 2020-2026 |
Code postal | 67190 |
Code commune | 67188 |
Démographie | |
Gentilé | Heiligenbergois [1] |
Population municipale |
703 hab. (2020 ) |
Densité | 129 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 32′ 20″ nord, 7° 23′ 26″ est |
Altitude | Min. 204 m Max. 407 m |
Superficie | 5,47 km2 |
Type | Commune urbaine |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Mutzig |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Son nom signifie « Montagne sainte », « Montagne sacrée ».
Géographie
Village situé à l'entrée de la vallée de la Bruche, c'est l'un des rares villages d'Alsace qui n'est pas traversé par une route départementale ; en effet, il est construit sur une colline qui domine la vallée et à l'écart des voies routières en contrebas. Heiligenberg fait partie du canton de Mutzig et de l'arrondissement de Molsheim.
Écart
Heiligenberg-Vallée, au bord de la Bruche et le long de l'ancienne route nationale 420.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Heiligenberg est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (63,5 %), zones agricoles hétérogènes (17,3 %), prairies (8,9 %), zones urbanisées (5,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
On a découvert à Heiligenberg, vers 1818, des fours romains, des fragments de vases et des moules ainsi que des médailles romaines. Deux champs des environs s'appellent champs des païens et des idoles. Village du Saint-Empire vers 1181, il faisait partie de la seigneurie de Barr. L'abbaye de Truttenhausen possédait des biens dans le village. En 1295, l'évêque Conrad de Lichtenberg fit mention d'une chapelle avec un autel de la Sainte-Croix, sur le site de Heiligenberg. Il fit de cette chapelle une prébende avec des biens attachés à cette chapelle, ce qui laisse supposer qu'il n'y avait pas encore de village du nom de Heiligenberg au XIIIe siècle. Cette chapelle était peut-être un lieu de pèlerinage dépendant de Still. C'est probablement le château qui s'élevait autrefois sur le rocher qui a donné naissance au village formé autour de lui. Le château fut construit après 1373 mais les vestiges ou ce qu'il en restait furent rasés en 1978. Il existait aussi un ermitage à la limite du ban, en contrebas du Kuppelhusfelsen. La Réforme protestante est introduite en 1554 ; une nouvelle paroisse luthérienne avec son propre lieu de culte est créée en 1869.
Le 25 octobre 1870, le ballon monté Montgolfier piloté par l'aérostier Hervé Sené, accompagné du colonel Delapierre et du commandant Joseph Marie Le Bouédec s'envola de la gare d'Orléans à Paris alors assiégé par les Prussiens[9]. La mission du ballon était multiple : acheminer du courrier et des journaux, et permettre aux deux officiers de rejoindre le gouvernement réfugié à Tours pour participer à la lute contre l'ennemi. Cependant, Le Bouedec était également chargé d'une mission spéciale. Il emporta avec lui des carnets, dans lesquels il avait noté un grand nombre d'informations importantes permettant de renseigner le gouvernement sur l'état de la défense de Paris. Il termina sa course à Heiligenberg, sous occupation ennemie, après avoir parcouru 503 kilomètres[10]. Les Prussiens finirent par retrouver quelques courriers, mais les deux passagers et l'aéronaute avaient disparu, sauvés par les habitants patriotes qui les firent passer à travers la montagne d'où ils regagnèrent la Lorraine[11].
L'ancre du ballon a été conservée.
Le , l'association « Le Montgolfier » a organisé une fête célébrant l'atterrissage du ballon. Quatre jours de célébrations exceptionnelles ont également eu lieu, du 24 au , pendant lesquelles un monument en hommage aux aérostiers a été inauguré, en présence des descendants du matelot Sané Herve.
Héraldique
|
Les armes de Heiligenberg se blasonnent ainsi : |
---|
Politique et administration
Jumelages
- Heiligenberg (Allemagne) depuis 1968.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].
En 2020, la commune comptait 703 habitants[Note 3], en augmentation de 9,33 % par rapport à 2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
Église néo-gothique Saint-Vincent
L'église primitive de Heiligenberg située au sommet du village, se trouvait d'abord sur le cimetière communal, rue du Château[19]. Plusieurs fois rebâtie, elle fut jugée trop petite et détruite lors de l'édification du nouveau sanctuaire construit par l'architecte Alexandre Matuszinsky. L'orgue Stiehr datant de 1828 fut transféré à Avenheim. Représentative du style néo-gothique sous le Second Empire, la nouvelle église est précédée d'un clocher de façade à tympan sculpté, auquel succèdent une triple nef-halle à piliers composés, un transept débordant et un chœur polygonal. Chef d’œuvre du néo-gothique, l'église possède un riche mobilier du aux ateliers Théophile Klem, Muller (chaire), les vitraux sont l’œuvre des Ets Marechal de Metz, l’horloge est signée Schwilgué. La statue de saint Michel Archange (2e patron de la paroisse) au dessus du maitre-autel provient de l'ancienne église est date du XVIIIe siècle.
L'édifice possède également un orgue de 2 claviers et 24 jeux, construit par Stiehr-Mockers de 1869 et profondément remanié par Franz-Xaver Kriess en 1906, puis par Robert Kriess en 1963. L'intérieur de l'église a été restauré de 1993 à 1997 grâce à l’œuvre de l'abbé Jean Froeliger. L'orgue a été restauré en 2007 par le facteur d'orgues Dietmar Schömer. L'édifice possède également une des plus belles sonneries de cloches de la vallée de la Bruche, composée de quatre cloches Perrin-Martin de Robécourt qui survécurent aux réquisitions de guerre de 1917.
Galerie de photos
Église Saint-Vincent. Vue intérieure de la nef
vers le chœur.Vue intérieure de la nef
vers la tribune d'orgue.Monument aux morts. Croix de Mission. Presbytère (1773), 49 rue du Château. Entrée du village de Heiligenberg par la départementale D 704. Vue sur le village de Heiligenberg. Le haut du village.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Bas-Rhin », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- L‘exploit de Joseph Marie Le Bouédec
- Ballon no 20 : « Le Montgolfier »
- Atterrissage du ballon « Le Montgolfier », le 25 octobre 1870
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Nicolas,. Mengus, Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace dictionnaire d'histoire et d'architecture, La Nuée Bleue, cop. 2013 (ISBN 978-2-7165-0828-5 et 2-7165-0828-3, OCLC 863479791, lire en ligne)