Joseph Marie Le Bouédec
Joseph Marie Le Bouédec, né le à Pontrieux[1] et mort le à Plounévez-Moëdec, est un général français.
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(à 70 ans) Plounévez-Moëdec |
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Biographie
Fils de Joseph Louis Marie Le Bouédec, percepteur, né à Callac d’une longue lignée de notaires et de propriétaires fonciers de la région et de Virginie Le Milier, née à Pontrieux.
Après des études au petit séminaire de Tréguier, puis à Rennes, il est admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il devient sous-lieutenant et sert durant la guerre de Crimée et la campagne d'Italie. Il est cité à l'ordre général de l'armée après une blessure par balle à l'épaule pendant le siège de Sébastopol et sera fait ensuite chevalier de la Légion d’Honneur. En 1858, il épouse Marie Raymonde Antoinette Maynard de Lavalette, de dix ans son ainée, riche héritière originaire du Tarn. En , il présente pour la seconde fois sa démission, obtenant gain de cause. En 1868 il fait sa demande au près du maréchal Niel pour son admission dans la garde nationale mobile, où il sera nommé chef de bataillon le .
Évasion en ballon
Le mardi , désigné pour prendre le commandement des troupes de provinces et tenter de desserrer l'étau prussien autour de Paris, il quitte en ballon la capitale assiégée. Il est accompagné du matelot Hervé Sené, pilote, et du commandant Delapierre [2]. Après environ deux heures de vol, ils décident de tenter un atterrissage. Mais leur ballon est accueilli par des tirs prussiens qui les obligent à larguer un maximum de poids pour tenter une remontée d'urgence; tout y passe, y compris les sacs de courriers. Soudainement trop allégé, le ballon va commencer à prendre dangereusement de l’altitude. Certaines sources parlent d'une remontée autour de 5 000 mètres[3]. Les passagers sont à court d'oxygène, et leurs oreilles sont prêtes à éclater. Dans une dernière tentative, désespéré, Joseph-Marie Le Bouédec va essayer de faire redescendre le ballon. Par chance, il y parvient et ils vont atterrir en Alsace, près du village d'Heiligenberg.
Il faut faire vite, car une nouvelle fois des prussiens ont repéré le ballon. La toile et la nacelle sont dissimulées, et les trois passagers sont remis sur pied par les habitants du village. Déguisés en bûcherons, ils vont marcher plus de 160 kilomètres en quatre jours pour rejoindre les troupes françaises stationnées à Tours.
Les prussiens vont fouiller tout le village pour tenter de trouver des restes du ballon. Sans succès. Les habitants sont malmenés et menacés, personne ne parlera.
Direction du camp de Conlie
Le Bouédec rejoint par la suite le général de Keratry le 1er novembre, près du Mans. Arrivé au camp de Conlie pour diriger le reste de l'Armée de Bretagne, il est aussitôt nommé colonel et deux semaines plus tard, général. Il sera très rapidement remplacé par le général de Marivault à la tête du camp.
Références
Bibliographie
- Arthur de La Borderie, Le Camp De Conlie Et L'armée De Bretagne : Rapport Fait à L'assemblée Nationale, Paris, Plon, (lire en ligne)
- Charles-Aimé Dauban, Le fond de la société sous la Commune, Paris, Plon, , 477 p. (lire en ligne), p. 447
- (en) Ernest Alfred Vizetelly, My days of adventure : the fall of France, 1870-71, Londres, Chatto & Windus, (lire en ligne)
- Philippe Le Moing-Kerrand, Le camp de Conlie. Les Bretons dans la guerre de 1870, Édition de l'auteur, 1999 (préface par Raoul Marteau).