Haroué
Haroué est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Haroué | |||||
Château de Haroué. | |||||
HĂ©raldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Grand Est | ||||
DĂ©partement | Meurthe-et-Moselle | ||||
Arrondissement | Nancy | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du pays du Saintois | ||||
Maire Mandat |
Jean-Marie Marlier[1] 2021-2026 |
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Code postal | 54740 | ||||
Code commune | 54252 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Population municipale |
507 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 122 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
Coordonnées | 48° 28′ 10″ nord, 6° 10′ 43″ est | ||||
Altitude | Min. 239 m Max. 314 m |
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Superficie | 4,14 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Meine au Saintois | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
GĂ©olocalisation sur la carte : Grand Est
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GĂ©ographie
Urbanisme
Typologie
Haroué est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (61,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49 %), forêts (30,8 %), prairies (12,1 %), zones urbanisées (8,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Anciennes mentions
Erouel (1241) ; Harouel (1358) ; Herewey, Harowei, Harowel (1371) ; Haruel (1378) ; Haroel (1380) ; Harruel (1386) ; Harowelz (1386) ; Herwel, Harowel (1392) ; Hairowelz (1396) ; Herowel (1399) ; Haruel, Herweil (1403) ; Harrowey (1416) ; Herwelz (1417) ; Hairueilz (1430) ; Harroueilz (1432) ; Harowez (1475) ; Harouelz (1496) ; Harrowel (1522) ; Harruel (1526) ; Herouel (1558) ; Harwoel (1577) ; Haroüel (1782) ; Haroué (1793)[9] - [10].
Étymologie
On s'accorde généralement sur l'origine du suffixe -oué qui signifie « gué » ou « passage à gué » dans la langue régionale et parfois écrit wé[11]. On le trouve également sous la forme -wey dans les chartes de la République de Metz[12]. Le préfixe Har- viendrait du nom de personne franque Hariulf[13]. Cependant, l'association d'un nom de personne à un pont ou à un gué est assez rare. On doit alors mentionner une autre hypothèse locale, sans fondement scientifique, selon laquelle Har viendrait de l'adjectif germanique hard et désignerait ainsi un gué difficile à franchir.
Histoire
On a noté à Haroué les traces d'une présence gallo-romaine.
Le fief d'Haroué relevait de la châtellenie et du bailliage de Nancy ; il devint en 1623 le siège d'un marquisat.
Aux XIIe-XIVe siècles, les sires de Haroué y possédèrent leur château, alors environné seulement de quelques dépendances.
Au XVIe siècle, Haroué échut par mariage aux Bassompierre, et son successeur Christophe de Bassompierre fit bâtir un nouveau château dans le style de la Renaissance, qui fut très admiré et dont seuls les communs subsistent en partie. En 1623, le duc de Lorraine Henri II érigea la seigneurie en marquisat, en faveur du célèbre maréchal de Bassompierre.
Le château des Bassompierre fut ruiné lors de la guerre de Trente Ans, et quand le duc Léopold donna Haroué à l'époux de sa favorite, Marc de Beauvau-Craon, celui-ci fit construire le palais actuel par Germain Boffrand en 1720. Le palais a été depuis, malgré quelques interruptions, la résidence des princes de Beauvau-Craon.
Après Haudonviller[Note 3], Haroué prit le nom de Craon par lettres-patentes de Louis XV, données à Versailles au mois de , pour rappeler Craon (Mayenne), berceau de la famille, et ne reprit son nom qu'à la Révolution.
Politique et administration
Population et société
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2020, la commune comptait 507 habitants[Note 4], en augmentation de 4,11 % par rapport Ă 2014 (Meurthe-et-Moselle : +0,06 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
- Château de Haroué : construit entre 1720 et 1732 par Germain Boffrand pour le prince Marc de Beauvau-Craon, vice-roi de Toscane, connétable de Lorraine. De manière surprenante, l'architecte a dû intégrer dans ses plans les quatre tours et les douves de l'ancien château médiéval de François de Bassompierre. La décoration a été en grande partie confiée à des artistes lorrains : Jean Lamour (1698-1771) pour les grilles, les balcons, et la rampe d'escalier, Pillement (1698-1771) pour le décor peint d'une des tours, Barthélemy Guibal (1699-1757), sculpteur des fontaines de la place Stanislas à Nancy pour la statuaire. Le parc à la française a été dessiné par le décorateur Emilio Terry. De nombreux éléments du château ont été classés monuments historiques par un arrêté du [20].
Édifices religieux
- Église de la Très-Sainte-Trinité, XVIe siècle, agrandie au XVIIIe siècle.
- Chapelle de l'ancien orphelinat, rue Pouget.
- Chapelle de Beauvau (devant le cimetière).
- Église de la Très-Sainte-Trinité.
- Entrée Haroué.
Personnalités liées à la commune
- François de Bassompierre (1579-1646), marquis d'Haroué, maréchal de France, ambassadeur de France, né au château d'Haroué ;
- Marc de Beauvau-Craon (1679-1754), marquis d'Haroué, 1er prince de Craon, constructeur du château ;
- Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon (1711-1787), marquise de Boufflers, fille du précédent, maîtresse du roi Stanislas Ier ;
- Bienheureux René Dubroux M.E.P. (1914-1959), missionnaire au Laos, béatifié en 2016 ;
- Marc de Beauvau-Craon (1921-1982), 7e et dernier prince de Beauvau-Craon, mort au château ;
- François René Cailloux dit Pouget (né en 1767 à Haroué, mort le à Vézelise), général des armées de la République et de l'Empire.
HĂ©raldique
Blason | D’argent à trois chevrons de gueules. |
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DĂ©tails |
Blason populaire
Les habitants d'Haroué étaient affublés de trois sobriquets en lorrain-roman : « les boquawès » ce qui signifie les têtards, probablement en lien avec la proximité du Madon ; « les crôs » ce qui signifie les corbeaux mais il s'agit surtout d'un calembour avec la forme patoise du nom des châtelains, la famille Craon ; « les bawés » qui signifie les rustres.
Les habitants de Saxon-Sion avaient un quolibet à l'égard des habitants d'Haroué : « les chins de Hhérouè venat è lè fête sans ête invitès » ce qui veut dire : « les chiens d'Haroué viennent à la fête sans y être invités »[21].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le château de Craon à Haroué (54) (La Lorraine d’hier et d’aujourd’hui.).
- « Haroué », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur https://galeries.limedia.fr
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Voir Croismare.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Haroué. Jean-Marie Marlier, élu maire », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, , p. 65.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Léon Zeliqzon, dictionnaire des patois roman de la Moselle, troisième partie, Nancy, Université de Nancy, , 718 p., p. 703.
- Dom Jean François, Vocabulaire austrasien, pour service à l'intelligence des preuves de l'histoire de Metz, Metz, Jean-Baptiste Collignon, , 207 p. (lire en ligne), p. 146.
- Aude Wirth, les noms de lieux de Meurthe & Moselle, Esch-sur-Alzette, Luxembourg, Ediprint, , 313 p. (ISBN 2-914554-43-5), p. 169.
- « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- « Meurthe-et-Moselle : Haroué sous le choc après la disparition de son maire, Guy Bouvier », estrepublicain.fr, 27 novembre 2020
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Château de Craon », notice no PA00106043, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Georges Tronquart, trois patois de la colline inspirée, Saint-Dié, Imprimerie municipale de Saint-Dié, , 182 p. (ISBN 2-900301-76-9).