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Groupe classique

En mathématiques, les groupes classiques sont différentes familles de groupes de transformations liées à l'algÚbre linéaire, principalement les groupes linéaires, orthogonaux, symplectiques et unitaires.

Ces groupes peuvent aussi ĂȘtre prĂ©sentĂ©s comme groupes de matrices inversibles, et des quotients de ceux-ci. Les groupes matrices carrĂ©es d'ordre n (GL(n, R)), GL(n, C)), le groupe des matrices orthogonales d'ordre n (O(n)) et le groupe des matrices unitaires d'ordre n (U(n)) sont des exemples explicites de groupes classiques.

À tout groupe classique, on peut associer une ou plusieurs gĂ©omĂ©trie dite classique, dans l'esprit du programme d'Erlangen de Felix Klein. RĂ©ciproquement, les groupes associĂ©s aux gĂ©omĂ©tries classiques sont des groupes classiques (ou liĂ©s Ă  ceux-ci).

Sans contexte ou qualificatif, l'expression groupe classique est ambiguë. Dans certains contextes, on peut lever l'ambiguïté : il y a les groupes de Lie simples classiques et les groupes algébriques simples classiques, ainsi que les groupes finis simples classiques.

L'expression groupe classique aurait été créée par Hermann Weyl, et c'est lui qui l'a popularisée dans son traité The Classical Groups.

Dans ce qui suit, les corps ne sont pas supposĂ©s ĂȘtre commutatifs.

Dans ce qui suit, tous les espaces vectoriels sont supposĂ©s ĂȘtre de dimension finie non nulle.

Groupes classiques de base

Groupes linéaires, orthogonaux, symplectiques ou unitaires

Les principaux exemples de groupes classiques sont les suivants.

  • Le groupe gĂ©nĂ©ral linĂ©aire GL(E) d'un espace vectoriel E de dimension finie non nulle sur un corps D.
  • Le groupe orthogonal O(q) d'une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e q sur un espace vectoriel E de dimension finie supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  2 sur un corps commutatif K. Si la caractĂ©ristique du corps est 2, on peut prendre une forme bilinĂ©aire symĂ©trique plutĂŽt qu'une forme quadratique.
  • Le groupe symplectique Sp(φ) d'une forme bilinĂ©aire alternĂ©e non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e φ sur un espace vectoriel E de dimension finie paire supĂ©rieure ou Ă©gal Ă  2 sur un corps commutatif K.
  • Soient D un corps, J un antiautomorphisme de D tel que JÂČ est l'identitĂ© de D (on peut prendre pour D le corps des nombres complexes ou le corps des quaternions de Hamilton et J la conjugaison de ce corps), E un espace vectoriel de dimension finie non nulle sur D, φ une forme sesquilinĂ©aire non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E relativement Ă  J, qui est hermitienne ou antihermitienne (c'est-Ă -dire telle que, si Δ = 1 ou Δ = -1, φ(y, x) = ΔJ(φ(x, y)) pour tout x et y dans E). Alors le groupe des Ă©lĂ©ments f de GL(E) tel que φ(f(x), f(y)) = φ(x, y) est un groupe classique. On l'appelle groupe unitaire de φ et on le note U(φ). Si J est l'identitĂ© (et alors D est commutatif), alors φ est symĂ©trique ou alternĂ©e et alors, si la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2, U(φ) est le groupe orthogonal ou symplectique de φ, suivant le cas. En caractĂ©ristique 2, on peut gĂ©nĂ©raliser cet exemple, pour inclure le groupe orthogonal d'une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e. Si D est le corps des quaternions, si J est la conjugaison et si φ est une forme hermitienne (resp. antihermitienne) pour J, alors U(φ) est notĂ© Sp(φ) (resp. O(φ) ou SO(φ)).

Sous-groupes distingués

Certains sous-groupes distinguĂ©s de ces groupes sont aussi qualifiĂ©s de classiques. C'est le cas du groupe spĂ©cial linĂ©aire SL(E) si le corps est commutatif, et de ses intersections avec le groupe orthogonal (en caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2) ou le groupe unitaire, que l'on appelle groupe spĂ©cial orthogonal (SO(q) = O(q) ∩ SL(E))) ou groupe spĂ©cial unitaire (SU(φ) = U(φ) ∩ SL(E)).

Quotients

Le quotient des groupes précédents par le groupe des homothéties qui leur appartiennent (son centre le plus souvent) est un groupe qui est aussi qualifié de classique. En particulier, les groupes suivants sont des groupes classiques (avec les notations précédentes) :

  • Le groupe projectif : PGL(E) = GL(E)/Z*, oĂč Z* est le groupe des Ă©lĂ©ments non nuls du centre Z de D (Z = D si D est commutatif);
  • Si D est commutatif, le groupe projectif spĂ©cial linĂ©aire : PSL(E) = SL(E)/S, oĂč S est le groupe des Ă©lĂ©ments a de D tel que = 1, oĂč n est la dimension de E;
  • Le groupe projectif orthogonal (en) : PO(q) = O(q)/{-1, 1};
  • Le groupe projectif spĂ©cial orthogonal, si dim E est paire : PSO(q) = SO(q)/{-1, 1};
  • Le groupe projectif symplectique : PSp(φ) = Sp(φ)/{-1, 1};
  • Le groupe projectif unitaire (en) : PU(φ) = U(φ)/S, oĂč S et le groupe des Ă©lĂ©ments a du centre de D tel que aJ(a) = 1.
  • Si le corps est commutatif D, le groupe projectif spĂ©cial unitaire : PSU(φ) = SU(φ)/S, oĂč S est le groupe des Ă©lĂ©ments a de D tel que = 1, oĂč n est la dimension de E.
  • Dans le cas d'une forme hermitienne (resp. antihermitienne) sur espace vectoriel sur le corps H des quaternions, le groupe PU(φ) est notĂ© PSp(φ) (resp. PO(φ) ou PSO(φ)).

Autres groupes classiques

On définit ici d'autres groupes classiques, que l'on rencontre moins souvent, et qui seront peu utilisés dans la suite de cet article.

Généralisations des groupes spéciaux linéaires, orthogonaux et unitaires

Lorsque le corps de base des espaces vectoriels est non commutatif, on peut étendre la définition des groupes spéciaux linéaires, et lorsque la caractéristique est égale à 2, on peut étendre la définition du groupe spécial orthogonal. Voici comment. Tous les groupes dans cette sections sont dits classiques.

Groupes spéciaux linéaires

Soient D un corps, K le centre de D et E un espace vectoriel de dimension finie non nulle n sur D.

  • Le sous-groupe de GL(E) engendrĂ© par les transvections vectorielles de E est un sous-groupe normal de GL(E), que l'on note EL(E), on note PEL(E) l'image canonique de EL(E) dans PGL(E) = GL(E)/Z(K)*. Si D est commutatif, on a EL(E) = SL(E) et PEL(E) = PSL(E). De plus PEL(E) et simple, sauf si n = 1, ou si n = 2 et si K = F2 ou K = F3. Certains notent ce groupe SL(E), mais il y a alors risque de confusion avec le groupe que l'on dĂ©finira dans les lignes qui suivent.
  • On suppose que D est de dimension finie sur K.
    • Alors la dimension de la K-algĂšbre A = EndD(E) est un carrĂ© d2. Il existe un surcorps commutatif L de dimension finie sur K tel que la L-algĂšbre L ⊗K A dĂ©duite de A par extension des scalaires de K Ă  L est isomorphe Ă  la L-algĂšbre de matrices Md(L), et alors, en composant le morphisme f ↩ 1 ⊗ f de A dans L ⊗K A, un isomorphisme de L ⊗K A sur Md(L) et la fonction U ↩ det U de Md(L) dans L, on obtient une fonction N de A = EndD(E) dans L, qui est en fait Ă  valeurs dans K, et qui ne dĂ©pend que de E.
    • L'image d'un Ă©lĂ©ment f de A par N est appelĂ©e sa norme rĂ©duite et est notĂ©e Nrd f. La fonction f ↩ Nrd f de GL(E) dans K* est un morphisme de groupes, on appelle groupe spĂ©cial linĂ©aire de E et l'on note SL(E) le noyau de ce morphisme de groupes, qui est donc un sous-groupe normal de GL(E). On note PSL(E) son image canonique dans PGL(E) = GL(E)/K*.
    • Si D est commutatif (c'est-Ă -dire si D = K), alors SL(E) est le groupe des Ă©lĂ©ments f de dĂ©terminant 1 de GL(E).
    • Si D est un corps de un corps de quaternions (par exemple le corps ℍ des quaternions de Hamilton) ou si K est un corps local ou un corps global, alors SL(E) = EL(E).
    • On suppose que D est le corps ℍ des quaternions. Par restriction des scalaires (en), E peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un espace vectoriel complexe E0, et GL(E) est un sous-groupe de GL(E0). Pour tout Ă©lĂ©ment f de GL(E) la norme rĂ©duite de f est Ă©gale au dĂ©terminant de f, considĂ©rĂ© comme Ă©lĂ©ment de GL(E0). Alors SL(E) = EL(E) = SL(E0) ∩ GL(E).

Groupes spéciaux unitaires

On note D un corps, K le centre de D, E un espace vectoriel sur D. On suppose qu'il existe un antiautomorphisme J de D tel que J2 est l'identitĂ© de D et soit alors φ une forme sesquilinĂ©aire non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E relativement Ă  J qui est hermitienne ou antihermitienne (voir plus haut pour les dĂ©finitions).

  • On suppose que D est de dimension finie sur K (en tant que K-espace vectoriel).
    • Alors on appelle groupe spĂ©cial unitaire de φ est on note SU(φ) le sous-groupe U(φ) ∩ SL(E) de U(φ). On note PSU(φ) son image canonique dans PGL(E) = GL(E)/K*.
    • Si D est non commutatif et si l'automorphisme de K induit par J est l'identitĂ© (par exemple si K est le corps des quaternions et si J est la conjugaison de ce corps), alors on a SU(φ) = U(φ).
  • On suppose que, si J est l'identitĂ© de D (et alors D est commutatif), alors φ est une forme bilinĂ©aire alternĂ©e, Ă  ne pas confondre avec celles qui sont antisymĂ©triques (ce qui exclut toutes les formes bilinĂ©aires symĂ©triques en caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2). On suppose qu'il existe des vecteurs non nuls x de E tel que φ(x, x) = 0.
    • On note EU(φ) le sous-groupe U(φ) engendrĂ© par l'ensemble des transvections vectorielles f de E qui appartiennent Ă  U(φ) telle que la direction L de f est isotrope pour φ (c'est-Ă -dire φ(x, x) = 0 pour un vecteur non nul de L). On note PEU(φ) l'image canonique de EU(φ) dans PGL(E) = GL(E)/K*.
    • Sauf un nombre fini d'exceptions Ă  un isomorphisme prĂšs (sur certains corps finis en trĂšs basses dimensions), le groupe PEU(φ) est simple.
    • Si K est commutatif, alors EU(φ) = SU(φ), et donc PEU(φ) = PSU(φ) (qui est alors simple, sauf quelques exceptions), et si de plus J est l'identitĂ© de K, alors φ est une forme bilinĂ©aire alternĂ©e et Sp(φ) = U(φ) = SU(φ) est inclus dans SL(E).

Groupes spéciaux orthogonaux

On note K un corps commutatif de caractĂ©ristique quelconque, E un espace vectoriel de dimension n sur K, q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E et φ la forme bilinĂ©aire symĂ©trique associĂ©e Ă  q. Si la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2, le groupe spĂ©cial orthogonal de q (ou de φ) est dĂ©fini comme Ă©tant le groupe des Ă©lĂ©ments de O(q) dont le dĂ©terminant est 1, mais si la caractĂ©ristique de K est 2, alors le dĂ©terminant de tout Ă©lĂ©ment de O(q) est 1, et il faut donc dĂ©finir SO(q) diffĂ©remment. Les dĂ©finitions que l'on donne ici sont valables en caractĂ©ristique quelconque.

  • Soit, pour tout Ă©lĂ©ment f de O(q), Δ(f) l'Ă©lĂ©ment de Z/2Z qu'est la classe modulo 2 de dim Im(f - IE). Alors la fonction f → Δ(f) de O(q) dans Z/2Z est un homomorphisme de groupes surjectif, et on appelle groupe spĂ©cial orthogonal de q et on note SO(q) le noyau de cet homomorphisme de groupes. On note PSO(q) l'image canonique de SO(q) dans PGL(E) = GL(E)/K* (si la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2 et si n est pair, alors PSO(q) = SO(q)/{-1, 1}, et sinon PSO(q) = SO(q)/{1}). Si la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2, alors SO(q) = O(q) ∩ SL(E).
  • Voici une autre dĂ©finition Ă©quivalente de SO(q) qui est liĂ©e aux algĂšbres de Clifford. Pour tout Ă©lĂ©ment f de O(q), il existe un unique automorphisme Cl(f) de l'algĂšbre de Clifford Cl(q) de q qui prolonge f (E est identifiĂ©e Ă  un sous-espace vectoriel de Cl(q)). Les centres de Cl(q) et de Cl0(q) sont stables par Cl(f). Si n est pair (resp. impair), alors SO(q) est dĂ©fini comme Ă©tant le groupe des Ă©lĂ©ments f de O(q) tels que Cl(f) induit l'identitĂ© sur le centre Z de Cl0(q) (resp. de Cl(q)), c'est-Ă -dire tel que Cl(f)(z) = z pour tout Ă©lĂ©ment de Z.
  • Pour tout vecteur v de E tel que q(v) est non nul, la fonction x → x - φ(x, v)v/q(v) de E dans E est un Ă©lĂ©ment de O(q), que l'on appelle rĂ©flexion pour φ dĂ©finie par v, et on note ici rv. (Si la caractĂ©ristique de K est 2, alors les rĂ©flexions sont des transvections vectorielles.)
  • L'ensemble des rv d'un vecteur v de E tel que q(v) est non nul est une partie gĂ©nĂ©ratrice de O(q) (sauf si K = F2, n = 4 et si q est hyperbolique (c'est-Ă -dire s'il y au plan vectoriel de E sur lequel q est identiquement nul), et on exclut ce cas de la discussion). De plus tout Ă©lĂ©ment SO(q) est produit d'un nombre pair de rĂ©flexions.
  • Il existe un unique homomorphisme de groupes Ξ de O(q) dans K*/K*2 tel que, pour tout vecteur v de E tel que q(v) est non nul, Ξ(rv) = (-q(v).K*2. L'image d'un Ă©lĂ©ment f de O(q) par Ξ est appelĂ©e sa norme spinorielle et est parfois notĂ©e SN(f) ou N(f). On note O'(q) (groupe orthogonal rĂ©duit de q) le groupe des Ă©lĂ©ments de SO(q) qui appartiennent au noyau de Ξ. On note PO'(q) l'image canonique de O'(q) dans PGL(E) = GL(E)/K*.
  • S'il y a un vecteur non nul v de E tel que q(v) = 0, alors O'(q) est le groupe dĂ©rivĂ© Ω(q) de O(q), et donc PO'(q) est le groupe dĂ©rivĂ© PΩ(q) de PO(q).
  • Si n ≄ 3, alors, Ă  nombre fini d'exceptions prĂšs et Ă  isomorphisme prĂšs (sur certains corps finis en trĂšs basses dimensions), le groupe PO'(q) est simple, sauf si n = 4 et si q est hyperbolique.

Groupes simples

On a présenté ici des groupes simples (alors les hypothÚses plus haut, et avec un nombre fini d'exceptions en trÚs petite dimension et sur certains corps finis):

  • PEL(E), Ă©gal Ă  PSL(E) si D et commutatif;
  • PEU(φ), Ă©gal Ă  PSU(φ) si D est commutatif;
  • PO'(q).

Dans les deux derniers cas, on suppose qu'il y a des vecteurs isotropes (φ(x, x) = 0 ou q(x) = 0). Cette hypothĂšse est nĂ©cessaire en gĂ©nĂ©ral, et avec celle-ci, la liste des groupes classiques qui sont simples en tant que groupe abstrait est complĂšte en caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2, sur les corps algĂ©briquement clos ou sur un corps fini. Il y a d'autres exemples de groupes classiques simples en caractĂ©ristique 2, qui font appel Ă  la thĂ©orie des formes pseudoquadratiques, des fonctions dĂ©finie sur l'espace vectoriel Ă  valeurs dans un groupe quotient du corps de base, qui gĂ©nĂ©ralise les formes quadratiques (K = K/{0}).

Il y a aussi d'autres groupes classiques simples:

  • PSO(n), avec n = 3 ou n ≄ 5, liĂ© Ă  une forme bilinĂ©aire symĂ©trique dĂ©finie positive sur Rn (produit scalaire euclidien);
  • PU(n), avec n ≄ 2, liĂ© Ă  une forme hermitienne dĂ©finie positive sur Cn (produit scalaire euclidien hermitien);
  • PSp(n) = Sp(n)/{-1, 1}, avec n ≄ 1, liĂ© Ă  une forme hermitienne dĂ©finie positive sur Hn (produit scalaire euclidien hermitien quaternionien).

Pour plus de détails, voir la section plus bas consacrée aux groupes de Lie classiques compacts.

Groupe liés aux algÚbres de Clifford

On note K un corps commutatif, E un espace vectoriel de dimension finie sur K et q une forme quadratique non dégénérée sur K (si la caractéristique de K est différente de 2, on peut remplacer dans ce qui suit q par sa forme bilinéaire symétrique associée).

  • Sur l'algĂšbre de Clifford Cl(q) de q, il existe un unique antiautomorphisme σ dont le carrĂ© est l'identitĂ© et qui prolonge l'identitĂ© de E (E Ă©tant identifiĂ© Ă  un sous-espace vectoriel de Cl(q)). L'algĂšbre de Clifford paire Cl0(q) de q est stable par σ, et on appelle conjugaison de Cl0(q) l'antiautomorphisme induit sur Cl0(q).
  • L'ensemble des Ă©lĂ©ments inversible s de Cl(q) tels que sEs-1 = E (c'est-Ă -dire tels que sxs-1 appartient Ă  E pour tout x dans E) est un sous-groupe du groupe des Ă©lĂ©ments inversibles de Cl(q). On l'appelle groupe de Clifford de q et on le note Γ(q). L'intersection de Cl0(q) et de Γ(q) est un groupe, que l'on appelle groupe de Clifford pair ou spĂ©cial de q et que l'on note Γ0(q) ou SΓ(q).
  • On notant σ la conjugaison de Cl0(q), l'ensemble des Ă©lĂ©ments s de Γ0(q) tels que sσ(s) = 1 est un sous-groupe de Γ0(q), que l'on appelle groupe spinoriel ou groupe des spineurs de q et que l'on note Spin(q). Ce groupe est considĂ©rĂ© comme un groupe classique.
  • Pour tout Ă©lĂ©ment s de Γ0(q), l'application x → sxs-1 de E dans E est un Ă©lĂ©ment de SO(q). On obtient ainsi un homomorphisme surjectif de Γ0(q) sur SO(q) dont le noyau est K*, et on l'appelle reprĂ©sentation vectorielle de Γ0(q).
  • Si on note ρ la reprĂ©sentation vectorielle de Γ0(q), alors ρ(Spin(q)) = O'(q) (groupe orthogonal rĂ©duit de q dĂ©fini plus haut), et on obtient ainsi un homomorphisme surjectif de Spin(q) sur O'(q), de noyau {-1, 1} (qui est donc un isomorphisme si la caractĂ©ristique de K est 2).
  • Soit V un espace vectoriel de dimension finie sur le corps H des quaternions et φ une forme sesquilinĂ©aire antihermitienne non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur V par rapport Ă  la conjugaison de H. On peut aussi dĂ©finir le groupe spinoriel de φ, notĂ© aussi Spin(φ), mais on doit gĂ©nĂ©raliser la thĂ©orie des algĂšbres de Clifford paires.

Groupe des similitudes

Soit D un corps, J un antiautomorphisme de D tel que JÂČ est l'identitĂ© de D, E un espace vectoriel de dimension finie non nulle sur D, φ une forme sesquilinĂ©aire non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E relativement Ă  J, qui est hermitienne ou antihermitienne (voir plus haut pour la terminologie).

  • On appelle similitude de φ tout Ă©lĂ©ment f de GL(E) tel qu'il existe un Ă©lĂ©ment non nul a de D tel que φ(f(x), f(x)) = aφ(x, y) quels que soient les Ă©lĂ©ments x et y de E, et il existe alors une unique tel Ă©lĂ©ment a de D. On l'appelle multiplicateur de f et on le note ÎŒ(f). Alors ÎŒ(f) appartient au centre de D et on a J(ÎŒ(f)) = ÎŒ(f). (Si K est le corps des nombres rĂ©els et si φ est un produit scalaire (c'est-Ă -dire si φ est une forme bilinĂ©aire symĂ©trique dĂ©finie positive), alors les similitudes de φ ne sont autres que les similitudes usuelles.)
  • L'ensemble des similitudes de φ est un sous-groupe de GL(E), que l'on note GU(φ) (pour groupe gĂ©nĂ©ral unitaire).
  • L'application de GU(φ) dans D* qui Ă  tout Ă©lĂ©ment de GU(φ) associe son multiplicateur est un homomorphisme de groupes dont le noyau est U(φ), et donc U(φ) est un sous-groupe distinguĂ© de GU(φ).
  • Si la dimension de E est supĂ©rieure Ă  2, alors GU(φ) est le groupe des Ă©lĂ©ments de f de GL(E) qui prĂ©servent la relation d'orthogonalitĂ© dĂ©finie par φ (si φ(x, y) = 0, alors φ(f(x), f(y)) = 0).
  • On note PGU(φ) le sous-groupe de PGL(E) qui est le quotient de GU(φ) par le groupe des homothĂ©ties de E dont le rapport est un Ă©lĂ©ment non nul du centre de E.
  • Si D est un corps commutatif de caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2 et si φ est une forme bilinĂ©aire symĂ©trique (resp. alternĂ©e), on note GO(φ) (resp. GSp(φ)) (pour groupe gĂ©nĂ©ral orthogonal (resp. symplectique) le groupe GU(φ) et on note PGO(φ) (resp. PGSp(φ)) le groupe PGU(φ).
  • Si D est le corps H des quaternions et si φ est une forme hermitienne (resp. antihermitienne) pour la conjugaison de H, le groupe PGU(φ) est notĂ© PGSp(φ) (resp. PGO(φ)).
  • On suppose que D est un corps commutatif K et soit q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E. On appelle similitude de q tout Ă©lĂ©ment f de GL(E) tel qu'il existe un Ă©lĂ©ment non nul a de K tel que q(f(x)) = aq(x) pour tout Ă©lĂ©ment x de E. Alors a est uniquement dĂ©terminĂ© par f, et on l'appelle multiplicateur de f. L'ensemble des similitudes de q est un sous-groupe de GL(E), que l'on note GO(q). Les propriĂ©tĂ©s de GU(φ) s'Ă©tendent Ă  GO(q), sauf la caractĂ©risation en termes de relation d'orthogonalitĂ©. Si la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2, alors les similitudes de q ne sont autres que les similitudes de la forme bilinĂ©aire symĂ©trique associĂ©e Ă  q.
  • AprĂšs certaines prĂ©cautions si la caractĂ©ristique de D est 2 ou en dimension 1, les groupes PGU(φ) et PGO(q) sont qualifiĂ©s de classiques.

Groupe des similitudes spéciales

  • On note K un corps commutatif de caractĂ©ristique diffĂ©rente de 2. On note E un espace vectoriel de dimension paire 2p, q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E et φ la forme bilinĂ©aire symĂ©trique (non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e) associĂ©e Ă  q. Alors l'ensemble des Ă©lĂ©ments f de GO(q) = GU(φ) tels que det f = ÎŒ(f)p est un sous-groupe distinguĂ© de GO(q), que l'on note GSO(q) ou GO+(q) (on peut aussi remplacer q par φ dans les notations). Ses Ă©lĂ©ments sont des similitudes, dites spĂ©ciales ou directes ou propres. De plus SO(q) est un sous-groupe distinguĂ© de GO(q). On note PGSO(q) ou PGO+(q) le sous-groupe GSO(q)/K* de PGO(q). Le groupe PGSO(q) est qualifiĂ© de classique. Pour Ă©tendre la dĂ©finition de ce groupe aux corps de caractĂ©ristique 2, on doit changer la dĂ©finition de ce groupe (en une dĂ©finition Ă©quivalente) et utiliser les algĂšbres de Clifford.
  • Soit E un espace vectoriel de dimension finie n sur le corps H des quaternions de Hamilton et φ une forme sesquilinĂ©aire non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E qui est antihermitienne pour la conjugaison de H (φ est dĂ©terminĂ© par une isomĂ©trie prĂšs par n). On rappelle que les groupes GU(φ) et PGU(φ) sont notĂ©s GO(φ) et PGO(φ). On dit qu'une similitude de φ (c'est-Ă -dire un Ă©lĂ©ment du groupe GO(φ)) est spĂ©ciale, directe ou propre si detC f = ÎŒ(f)n, oĂč ÎŒ(f) dĂ©signe le multiplicateur de f et detC f dĂ©signe le dĂ©terminant de f considĂ©rĂ© comme endomorphisme de l'espace vectoriel complexe sous-jacent Ă  E (par restriction du corps des scalaires). L'ensemble des similitudes spĂ©ciales de φ est un sous-groupe de GO(φ), que l'on note GSO(φ) ou GO+(φ). Le sous-groupe GSO(φ)/R* de PGL(E) = GL(E)/R* est notĂ© PGSO(φ) ou PGO+(φ). Les groupes PGSO(φ) et PGO(φ) sont qualifiĂ©s de classiques.

Groupe des automorphismes semi-linéaires

Soient D un corps et E un espace vectoriel de dimension finie non nulle sur D.

  • On appelle automorphisme semi-linĂ©aire de E tout automorphisme de groupe f du groupe additif E tel qu'il existe un automorphisme de corps σ de D tel que f(ax) = σ(a)f(x), et il existe alors un unique tel automorphisme de D, et il est dit associĂ© Ă  f.
  • L'ensemble des automorphismes semi-linĂ©aires de E est un sous-groupe du groupe des bijections de E sur E, et on le note ΓL(E). L'application de ΓL(E) dans Aut(D) qui Ă  un Ă©lĂ©ment de ΓL(E) associe l'automorphisme de D associĂ© est un homomorphisme surjectif de noyau GL(E), et ainsi GL(E) est un sous-groupe distinguĂ© de ΓL(E). De plus le groupe des homothĂ©ties H de E (canoniquement isomorphe Ă  D*) est un sous-groupe distinguĂ© de ΓL(E), et on note PΓL(E) le groupe ΓL(E)/D*. Le groupe PΓL(E) est parfois qualifiĂ© de classique.
  • Si la dimension de E est supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  3, PΓL(E) agit fidĂšlement sur l'espace projectif P(E), et PΓL(E) s'identifie au groupe des bijections de P(E) sur P(E) qui envoie toute droite projective de P(E) sur une droite projective (c'est donc le groupe des automorphismes de l'espace projectif au sens de la gĂ©omĂ©trie d'incidence).

Groupe des semi-similitudes

Soient D un corps et E un espace vectoriel de dimension finie non nulle sur D. On suppose qu'il existe une forme sesquilinĂ©aire hermitienne ou antihermitienne non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e φ sur E relativement Ă  un antiautomorphisme J de D tel que JÂČ est l'identitĂ© de D (voir plus haut pour les dĂ©finitions).

  • On appelle semi-similitude de φ tout Ă©lĂ©ment f de ΓL(E) tel que, si on note σ l'automorphisme de D associĂ© Ă  f, il existe un Ă©lĂ©ment non nul a de D tel que φ(f(x), f(y)) = σ(φ(x, y))a quels que soient x et y dans E. L'ensemble des semi-similitudes de φ est un sous-groupe de ΓL(E), que l'on note ΓU(φ). On note PΓU(φ) le sous-groupe ΓU(φ)/D* de PΓL(E). Avec certaines prĂ©caussions en caractĂ©ristique 2 et en dimension 1, le groupe PΓU(φ) est parfois qualifiĂ© de classique. On a GU(φ) = ΓU(φ) ∩ GL(E) et PGU(φ) = PΓU(φ) ∩ PGL(E).
  • On suppose que D est un corps commutatif K et soit q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E. On appelle semi-similitude de q tout Ă©lĂ©ment f de ΓL(E) tel que, si on note σ l'automorphisme de K associĂ© Ă  f, il existe un Ă©lĂ©ment non nul a de K tel que q(f(x)) = aσ(q(x)) pour tout x dans E. L'ensemble des semi-simlitudes de q est un sous-groupe de ΓL(E), que l'on note ΓO(q). Les propriĂ©tĂ©s de ΓU(φ) s'Ă©tendent Ă  ΓO(q).
  • Si la dimension de E est supĂ©rieure Ă  2, alors ΓU(φ) est le groupe des Ă©lĂ©ments de ΓL(E) qui prĂ©servent la relation d'orthogonalitĂ© dĂ©finie par φ (si φ(x, y) = 0, alors φ(f(x), f(y) = 0).

Groupe de transformations affines ou semi-affines

Soient D un corps (commutatif ou non), E un espace vectoriel de dimension finie sur D et X un espace affine attaché à E. On va ici généraliser les groupes que sont le groupe affine (lié au groupe linéaire) et le groupe des isométries d'un espace euclidien (lié au groupe orthogonal).

  • L'ensemble des bijections f de X sur X telles qu'il existe un Ă©lĂ©ment u de ΓL(E) (entiĂšrement dĂ©terminĂ© par f) tel que, pour tout point x de E et pour tout vecteur v de E, f(x + v) = f(x) + u(v) est un groupe pour la composition des applications. On le note AΓL(X). Pour tout Ă©lĂ©ment f, on note L(f) l'Ă©lĂ©ment u de ΓL(E) associĂ© Ă  f, et l'automorphisme de D associĂ© Ă  u est dit associĂ© Ă  f.
  • Le groupe affine GA(X) de X n'est autre que le groupe des Ă©lĂ©ments de AΓL(X) dont l'automorphisme de D associĂ© est l'identitĂ©, et alors GA(X) est un sous-groupe distinguĂ© de AΓL(X)
  • Si la dimension de X est supĂ©rieure Ă  2, alors AΓL(X) est le groupe des bijections f de X sur X telle que f et f -1 envoient toute droite affine de X sur une droite affine de X et qui envoie toute paire de droites parallĂšles de X sur une paire de droites parallĂšles de X (cette derniĂšre condition n'est nĂ©cessaire que si D est un corps Ă  deux Ă©lĂ©ments). AΓL(X) est alors le groupe des automorphismes de l'espace affine, au sens de la gĂ©omĂ©trie d'incidence.
  • L'application f → L(f) de AΓL(X) dans ΓL(E) (resp. GA(X) dans GL(E)) est un homomorphisme de groupes surjectif dont le noyau est le groupe T des translations de X, qui est alors un sous-groupe distinguĂ© de AΓL(X) (resp. GA(X). En fait, pour tout sous-groupe G de ΓL(E) (resp. GL(E)), l'ensemble des Ă©lĂ©ments f de AΓL(X) (resp. GA(X)) tels que L(f) appartient Ă  G est un sous-groupe H de AΓL(X) (resp. GA(X), et si G est un des groupes vus plus haut, le sous-groupe de AΓL(X) (resp. GA(X)) obtenu est liĂ© Ă  ce groupe. Plusieurs des propriĂ©tĂ©s de H (et sa gĂ©omĂ©trie) dĂ©pendent de G (et de la gĂ©omĂ©trie de G).
  • Par exemple, si K est le corps R des nombres rĂ©els, et si G est le O(φ) ou GO(φ) pour un produit scalaire euclidien φ sur E, alors le sous-groupe de GA(X) obtenu est le groupe des isomĂ©tries (affines) ou le groupe des similitudes (affines) de l'espace affine euclidien (X, φ). Dans le premier cas, c'est le groupe des bijections qui prĂ©servent la distance euclidienne, et dans le second cas, c'est le groupe des bijections qui prĂ©servent l'angle (non orientĂ©) des droites sĂ©cantes.

Groupes de Lie classiques

En théorie des groupes de Lie simples (réels ou complexes), il y a des théorÚmes de classification, et à de tels groupes de Lie sont associés un diagramme, dit de Dynkin. Les groupes de Lie simples dont le diagramme de Dynkin est de type , , ou (pour n un entier naturel non nul). Les autres (ceux de type , , , et ) sont dits exceptionnels. Ces groupes sont tous (localement du moins) connus.

Groupes de Lie simples compacts et complexes classiques

Les groupes de Lie simples compacts classiques et les groupes de Lie complexes classiques sont explicitement tous connus. Pour chacune de ces deux sortes de groupes de Lie et pour chacun des diagramme de Dynkin, il y a un seul (à isomorphisme prÚs) qui est simplement connexe et un seul qui est de type adjoint, c'est-à-dire dont le centre est réduit à 1. Pour chacune des lignes, le premier groupe est simplement connexe, le second est de type adjoint et, s'il y a lieu, le troisiÚme est le groupe de matrices correspondant. Les restrictions sur n sont faites de telle sorte qu'il n'y a pas de redondance.

Les groupes de Lie simples compacts classiques sont (localement):

  • Type : SU(n + 1) et PU(n + 1), pour n ≄ 1;
  • Type : Spin(2n + 1) et SO(2n + 1), pour n ≄ 2;
  • Type : Sp(n) et PSp(n), pour n ≄ 3;
  • Type : Spin(2n), PSO(n) et SO(2n), pour n ≄ 4.

Ces groupes sont liés à des géométries non euclidiennes elliptiques sur les R, C et H.

On a des isomorphismes:

  • SO(3) ≅ PU(2) ≅ PSp(1) et Spin(3) ≅ SU(2) ≅ Sp(1) ≅ S3 × S3
  • PSO(4) ≅ PU(2) × PU(2) ≅ PSp(2) × PSp(2) et Spin(4) ≅ SU(2) × SU(2) ≅ Sp(1) × Sp(1) ≅ S3 × S3;
  • SO(5) ≅ PSp(2) et Spin(5) ≅ Sp(2);
  • PSO(6) ≅ PU(4) et Spin(6) ≅ SU(4).

Les groupes de Lie simples complexes classiques sont (localement):

  • Type : SL(n + 1, C) et PSL(n + 1, C), pour n ≄ 1;
  • Type : Spin(2n + 1, C) et SO(2n + 1, C), pour n ≄ 2;
  • Type : Sp(2n, C) et PSp(2n, C), pour n ≄ 3;
  • Type : Spin(2n, C), PSO(2n, C) et SO(2n, C), pour n ≄ 4.

Ces groupes sont liés à la géométrie projective complexe, à la géométrie des quadriques projectives complexes et à la géométrie des formes bilinéaires alternées complexes.

On a des isomorphismes:

  • SO(3, C) ≅ PSL(2, C) = PSp(2, C) et Spin(3, C) ≅ SL(2, C) = Sp(2, C);
  • PSO(4, C) ≅ PSL(2, C) × PSL(2, C) et Spin(4, C) ≅ SL(2, C) × SL(2, C);
  • SO(5, C) ≅ PSp(4, C) et Spin(5, C) ≅ Sp(4, C);
  • PSO(6, C) ≅ PSL(4, C) et Spin(6, C) ≅ SL(4, C).

Familles de groupes classiques

Il y a dix grandes familles de groupes de Lie classiques (simples ou non, connexes ou non). Par commodité, on a écrit les groupes en coordonnées. Voir plus bas pour la signification de ces groupes.

  • Type A
    • GL(n, C), SL(n, C) et PGL(n, C) =PSL(n, C) liĂ©s aux espaces vectoriels complexes de dimension n.
    • GL(n, R), SL(n, R), PGL(n, R) et PSL(n, R) liĂ©s aux espaces vectoriels rĂ©els de dimension n.
    • GL(n, H), SL(n, H) et PGL(n, H) =PSL(n, H) liĂ©s aux espaces vectoriels de dimension n sur le corps H des quaternions. Les deux premiers groupes sont notĂ©s aussi U*(2n) et SU*(2n).
    • U(p, q) et SU(p, q) et le PU(p, q) = PSU(p, q), liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires hermitiennes de signature (p, q) sur un espace vectoriel complexe.
  • Type B et D
    • O(n, C), SO(n, C), PO(n, C) et PSO(n, C), liĂ©s aux formes quadratiques complexes en dimension n.
    • O(p, q), SO(p, q), PO(p, q), PSO(p, q), SO0(p, q) et PSO0(p, q) (les deux derniers groupes sont les composantes neutres des groupes O(p, q) et PO(p, q)), liĂ©s aux formes quadratiques rĂ©elles de signature (p, q).
    • O(n, H) et PO(n, H) = O(n, H)/{-1, 1}, liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires antihermitiennes sur les espaces vectoriels de dimension n sur H. O(n, H) est parfois notĂ© SO*(2n).
  • Type C
    • Sp(2n, C) et PSp(2n, C), liĂ©s aux formes bilinĂ©aires alternĂ©es complexes en dimension 2n.
    • Sp(2n, R) et PSp(2n, R), , liĂ©s aux formes bilinĂ©aires alternĂ©es rĂ©elles en dimension 2n.
    • Sp(p, q) et PSp(p, q) = Sp(p, q)/{-1, 1}, liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires hermitiennes de signature (p, q) sur les espaces vectoriels sur H.

Dans cette liste les formes bilinéaires et sesquilinéaires sont non dégénérées, et les propriétés qu'on leur donne les caractérisent à un isomorphisme prÚs.

Le premier groupe de chaque ligne, Ă  partir de la quatriĂšme, est le groupe des automorphismes du groupe linĂ©aire de l'espace vectoriel qui laissent invariante la forme bilinĂ©aire symĂ©trique ou alternĂ©e ou sesquilinĂ©aire hermitienne ou antihermitienne φ dont il est question (c'est-Ă -dire le groupe des automorphismes f de l'espace vectoriel tels que φ(f(x), f(y)) = φ(x, y) quels que soient les vecteurs x et y). S'il y a lieu, le second groupe de ces lignes est le groupe des Ă©lĂ©ments du premier groupe dont le dĂ©terminant est Ă©gal Ă  1 (dans le cas du corps des quaternions, on prend le dĂ©terminant dans l'espace vectoriel complexe (ou rĂ©el, au choix) sous-jacent). Par exemple, O(p, q) le groupe des Ă©lĂ©ments de GL(p + q, R) laissant invariante une forme quadratique de signature (p, q) et SO(p, q) est le groupe des Ă©lĂ©ments de O(p, q) de dĂ©terminant 1.

Ces groupes et les groupes qui leur sont liés (groupes affines, groupes projectifs, etc.) sont les groupes de toutes les géométriques classiques sur R, C et H: géométries affine, projective, euclidienne et non euclidiennes (sphérique, conforme, elliptique et hyperbolique), projectives symplectiques et la géométrie des quadriques projectives complexes. C'est une des théories les plus riches des mathématiques.

Classification et isomorphismes en basses dimensions

Les groupes de Lie réels simples non sous-jacents à des groupes de Lie complexes et dont le centre est réduit à un élément (ils sont simples en tant que groupe abstrait) sont les suivants:

  • PSL(n, R), avec n ≄ 2;
  • PSL(n, H), avec n ≄ 1;
  • PU(p, q), avec p + q ≄ 2, p ≄ q;
  • SO0(p, q), avec p + q ≄ 3 impair, p ≄ q et (p, q) diffĂ©rent de (3, 1);
  • PSO0(p, q), avec p + q ≄ 4 pair, p ≄ q et (p, q) diffĂ©rent de (4, 0) et de (2, 2);
  • PO(n, H), avec n ≄ 3;
  • PSp(2n, R), avec n ≄ 1;
  • PSp(p, q), avec p + q ≄ 1 et p ≄ q.

En plus des isomorphismes entre groupes de Lie compacts vus plus haut, on a lĂ  aussi des isomorphismes:

  • PSL(1, H) = PSp(1) et SL(1, H) = Sp(1);
  • SO0(2, 1) ≅ PSL(2, R) = PSp(2, R) ≅ PU(1, 1);
  • PSO0(2, 2) ≅ PSL(2, R) × PSL(2, R) (groupe non simple);
  • PSO0(3, 1) = PSO(3, 1) ≅ PSL(2, C) (groupe de Lie sous-jacent Ă  un groupe de Lie complexe);
  • SO0(3, 2) ≅ PSp(4, R);
  • SO0(4, 1) ≅ PSp(1, 1);
  • PSO0(3, 3) ≅ PSL(4, R);
  • PSO0(4, 2) ≅ PU(2, 2);
  • PSO0(5, 1) = PSO(5, 1) ≅ PSL(2, H);
  • PO(2, H) ≅ PSL(2, R) × PU(2) (groupe non simple);
  • PO(3, H) ≅ PU(3, 1);
  • PSO0(6, 2) ≅ PO(4, H).

Mentionnons aussi qu'on a des isomorphismes entre certains groupes commutatifs (dont non semi-simples): PSO0(1, 1) ≅ SO0(1, 1) ≅ R, SO(2) ≅ PSO(2) ≅ PO(1, H) ≅ O(1, H) ≅ U(1) ≅ U (groupe des nombres complexes de module 1).

Groupes algébriques classiques

Comme pour les groupes de Lie, à chaque groupe algébrique absolument simple sur un corps commutatif K est associé un diagramme de Dynkin, et ceux dont le diagramme est de type , , ou (pour n un entier naturel non nul) sont dits classiques. Les autres (ceux de type , , , et ) sont dits exceptionnels.

Cas d'un corps algébriquement clos

On suppose que le corps K est algébriquement clos. Les groupes algébriques simples classiques sur K sont analogues aux groupes de Lie simples complexes classiques (à une isogénie prÚs). Pour chacun des types, il y a un seul qui soit simplement connexe (au sens de la théorie des groupes algébriques) et un seul qui soit de type adjoint (c'est-à-dire dont le centre est réduit à 1). On les énumÚre ici. Pour chacune des lignes, le premier groupe est simplement connexe, le second est de type adjoint et, s'il y a lieu, le troisiÚme est de le groupe de matrices correspondant. Les voici :

  • Type : SL(n + 1, K) et PSL(n + 1, K) = PGL(n + 1, K), pour n ≄ 1;
  • Type : Spin(2n + 1, K) et SO(2n + 1, K), pour n ≄ 2;
  • Type : Sp(2n, K) et PSp(2n, K) = PGSp(2n, K), pour n ≄ 3;
  • Type : Spin(2n, K), PSO(2n, K) = PGSO(2n, K) et SO(2n, K), pour n ≄ 4.

Voir la section consacrée aux groupes de similitudes pour les définitions de PGSp(2n, K) et de PGSO(2n, K). Ces groupes sont liés aux géométries des espaces projectifs, des quadriques projectives et des formes bilinéaires alternées sur K.

On a des isomorphismes en basses dimensions:

  • SO(3, K) ≅ PSL(2, K) = PSp(2, K) et Spin(3, K) ≅ SL(2, K) = Sp(2, K);
  • PSO(4, K) ≅ PSL(2, K) × PSL(2, K) et Spin(4, K) ≅ SL(2, K) × SL(2, K);
  • SO(5, K) ≅ PSp(4, K) et Spin(5, K) ≅ Sp(4, K);
  • PSO(6, K) ≅ PSL(4, K) et Spin(6, K) ≅ SL(4, K).

Cas général

On suppose que K est un corps commutatif quelconque. Il y a aussi des groupes algébriques classiques sur K. Les principaux sont les suivants (simples ou non, connexes ou non):

  • GL(E), SL(E) et PGL(E), si D est corps de dimension finie sur son centre K (ce qui est le cas si D = K est commutatif) et si E est un espace vectoriel de dimension finie non nulle sur D.
  • O(q), SO(q), PGO(q) et PGSO(q), Spin(q)

oĂč q est une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur un espace vectoriel E sur K;

  • Sp(φ) et PGSp(φ), oĂč φ est une forme bilinĂ©aire alternĂ©e non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es sur un espace vectoriel E sur K.
  • Avec certaines prĂ©caution si la caractĂ©ristique de K est 2, U(φ), SU(φ) et PGU(φ), si D est un corps de dimension finie sur son centre, si J est un antiautomorphisme de D dont le carrĂ© est l'identitĂ© de D, si K est le corps des Ă©lĂ©ments a du centre de D tels que J(a) = a, et si φ est une forme sesquilinĂ©aire non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E qui hermitienne ou antihermitienne. (Voir plus haut pour les dĂ©finitions. La dĂ©finition de SU(φ) si D est non commutatif utilise la thĂ©orie des algĂšbres centrales simples.)

Pour les dĂ©finitions de PGO(q), PGSO(q), PGSp(φ) et PGU(φ), voir plus haut la section sur les groupes de similitudes.

Les groupes PSL(E), PO(q), PSO(q), PSp(φ) et PU(φ) ne sont pas, en gĂ©nĂ©ral, les groupes des points rationnels sur K de groupes algĂ©briques sur K. Par contre, c'est le cas si K est algĂ©briquement clos.

Groupes algébriques classiques réels

Voici les principaux groupes algébriques classiques réels.

  • Type A
    • GL(n, C), SL(n, C) et PGL(n, C) liĂ©s aux espaces vectoriels complexes de dimension n.
    • GL(n, R), SL(n, R), PGL(n, R) liĂ©s aux espaces vectoriels rĂ©els de dimension n.
    • GL(n, H), SL(n, H) et PGL(n, H) liĂ©s aux espaces vectoriels de dimension n sur le corps H des quaternions.
    • U(p, q) et SU(p, q) et le PGU(p, q), liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires hermitiennes de signature (p, q) sur un espace vectoriel complexe.
  • Type B et D
    • O(n, C), SO(n, C), PGO(n, C), PGSO(n, C) (ici n est pair) et Spin(n, C) liĂ©s aux formes quadratiques complexes en dimension n.
    • O(p, q), SO(p, q), PGO(p, q), PGSO(p, q) (ici p + q est pair) et Spin(p, q) liĂ©s aux formes quadratiques rĂ©elles de signature (p, q).
    • O(n, H), PGO(n, H), PGSO(n, H) et Spin(n, H), liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires antihermitiennes sur les espaces vectoriels de dimension n sur H. (On peut dĂ©finir le groupe spinoriel Spin(n, H) pour les formes antihermitiennes quaternioniennes.)
  • Type C
    • Sp(2n, C) et PGSp(2n, C), liĂ©s aux formes bilinĂ©aires alternĂ©es complexes en dimension 2n.
    • Sp(2n, R) et PGSp(2n, R), , liĂ©s aux formes bilinĂ©aires alternĂ©es rĂ©elles en dimension 2n.
    • Sp(p, q) et PGSp(p, q), liĂ©s aux formes sesquilinĂ©aires hermitiennes de signature (p, q) sur les espaces vectoriels sur H.

Classification et isomorphismes

On classifie ici les groupes algébriques absolument simples réels (c'est simples et non sous-jacents à des groupes algébriques simples complexes). Pour chacune des lignes, le premier est un groupe algébrique de type adjoint (c'est-à-dire dont le centre est trivial), le second est un groupe algébrique simplement connexe (au sens de la théorie des groupes algébriques, et non pas au sens de la théorie des groupes de Lie):

  • PGL(n, R) et SL(n, R), avec n ≄ 2;
  • PGL(n, H) et SL(n, H), avec n ≄ 1;
  • PGU(p, q) et SU(p, q), avec p + q ≄ 2, p ≄ q;
  • SO(p, q) et Spin(p, q), avec p + q ≄ 3 impair, p ≄ q et (p, q) diffĂ©rent de (3, 1);
  • PGSO(p, q) et Spin(p, q), avec p + q ≄ 4 pair, p ≄ q et (p, q) diffĂ©rent de (4, 0) et de (2, 2);
  • PGSO(n, H) et Spin(p, q), avec n ≄ 3;
  • PGSp(2n, R) et Sp(2n, R), avec n ≄ 1;
  • PGSp(p, q) et Sp(p, q), avec p + q ≄ 1 et p ≄ q.

En basses dimensions, on a des isomorphismes entre groupes algébriques réels classiques de type adjoint (dont le centre est trivial) et entre groupes algébriques simplement connexes:

  • PGL(1, H) = PGSp(1) et SL(1, H) = Sp(1);
  • SO(2, 1) ≅ PGL(2, R) = PGSp(2, R) ≅ PGU(1, 1), Spin(2, 1) ≅ SL(2, R) = Sp(2, R)
  • PGSO(2, 2) ≅ PGL(2, R) × PGL(2, R), Spin(2, 2) ≅ SL(2, R) × SL(2, R) (groupe non simple);
  • PGSO(3, 1) ≅ PGL(2, C), Spin(3, 1) ≅ SL(2, C) (groupes algĂ©briques rĂ©els non absolument simples);
  • SO(3, 2) ≅ PGSp(4, R), Spin(3, 2) ≅ Sp(4, R);
  • SO(4, 1) ≅ PGSp(1, 1) et Spin(4, 1) ≅ Sp(1, 1);
  • PGSO(3, 3) ≅ PGL(4, R) et Spin(3, 3) ≅ SL(4, R);
  • PGSO(4, 2) ≅ PGU(2, 2) et Spin(4, 2) ≅ SU(2, 2);
  • PGSO(5, 1) ≅ PGL(2, H) et Spin(5, 1) ≅ SL(2, H);
  • PGSO(2, H) ≅ PGL(2, R) × PGU(2), Spin(2, H) ≅ SL(2, R) × SU(2) (groupe non simple);
  • PGSO(3, H) ≅ PGU(3, 1), Spin(3, H) ≅ SU(3, 1);
  • PGSO(6, 2) ≅ PGSO(4, H), Spin(6, 2) ≅ Spin(4, H).

Groupes finis simples classiques

Groupes sur un corps fini

Soient K un corps fini (qui est alors dĂ©terminĂ© Ă  isomorphisme prĂšs par le nombre d'Ă©lĂ©ments de K) et E un espace vectoriel de dimension finie n ≄ 2 sur K.

  • On suppose que n est impaire et que la caractĂ©ristique de K est diffĂ©rente de 2. Si on note q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E, les groupes O(q), SO(q) et Ω(q) ne dĂ©pendant, Ă  un isomorphisme prĂšs, que du nombre d'Ă©lĂ©ments de K et de n, et sont alors notĂ©s, O(n, K), SO(n, K) et Ω(n, K).
  • On suppose que n = 2p est pair et soit q une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur E et soit Îœ l'identice de Witt de q, c'est-Ă -dire le plus grand entier naturel k tel qu'il existe un sous-espace vectoriel de dimension k de E sur lequel q est identiquement nul. Alors Îœ = p ou Îœ = p - 1 (les deux cas se prĂ©sentent effectivement). Alors les groupes O(q), SO(q), PO(q), PSO(q), Ω(q) et PΩ(q) ne dĂ©pendant, Ă  un isomorphisme prĂšs, que du nombre d'Ă©lĂ©ments de K, de n et de Îœ, et alors, si n = 2Îœ (resp. n = 2Îœ + 2), on le note O(n, K),SO(n, K), etc. (resp. 2O(n, K), 2SO(n, K)), etc.).
  • Pour toute forme bilinĂ©aire alternĂ©e non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e φ sur E (et alors n est pair), les groupes Sp(φ) et PSp(φ) ne dĂ©pendent, Ă  isomorphisme prĂšs, que du nombre d'Ă©lĂ©ments K et de n, et on les note Sp(n, K) et PSp(n, K).
  • Il existe un plus un automorphisme de corps σ de K qui est involutif, et alors, si on note φ une forme sesquilinĂ©aires φ sur E relativement Ă  σ qui est hermitienne, les groupes U(φ), SU(φ), PU(φ) et PSU(φ) ne dĂ©pendant, Ă  un isomorphisme prĂšs, que du nombre d'Ă©lĂ©ments de K (qui est un carrĂ©) et de n, et ces groupes sont alors notĂ©s, U(n, K), SU(n, K), etc.

Groupes finis simples classiques

Parmi les groupes (abstraits) finis simples, il y a ceux qui sont dits classiques. Ce sont les suivants (avec quelques exceptions isolées) :

  • PSL(E), oĂč E est un espace vectoriel de dimension finie supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  2 sur un corps fini ;
  • PSU(φ), oĂč φ est une forme sesquilinĂ©aire hermitienne non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur un espace vectoriel de dimension finie supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  2 sur une extension quadratique d'un corps fini (φ est sesquilinĂ©aire par rapport Ă  la conjugaison de cette extension).
  • Ω (q), oĂč q est une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur un espace vectoriel de dimension finie impaire supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  5 sur un corps fini (Ω (q) est le groupe dĂ©rivĂ© de O(q)).
  • PΩ (q), oĂč q est une forme quadratique non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur un espace vectoriel de dimension finie paire supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  10 sur un corps fini (PΩ (q) est le groupe dĂ©rivĂ© de PO(q)).
  • PSp(φ), oĂč φ est une forme bilinĂ©aire alternĂ©e non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e sur un espace vectoriel de dimension finie paire supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  6.

Parmi les groupes finis simples, il y a aussi les groupes cycliques (finis) d'ordre premier et les groupes alternés. Il y a aussi ceux qui sont dits exceptionnels. Ceux qui sont classiques et exceptionnels sont liés aux groupes de Lie simples complexes. Les autres sont dits sporadiques.

Isomorphismes en basses dimensions

Soient K un corps fini et p le nombre d'éléments de K. Alors le groupe est isomorphe au corps fini Fp. On a des isomorphismes en basses dimensions (avec les notations utilisées plus haut) :

  • Ω(3, Fp) ≅ PSL(2, Fp) = PSp(2, Fp) ≅ PSU(2, Fp2) (si p est impair);
  • PΩ(4, Fp) ≅ PSL(2, Fp) × PSL(2, Fp);
  • Ω(5, Fp) ≅ PSp(4, Fp) (si p est impair);
  • PΩ(6, Fp) ≅ PSL(4, Fp);
  • 2PΩ(4, Fp) ≅ PSL(2, Fp2);
  • 2PΩ(6, Fp) ≅ PSU(4, Fp2).

Étude des groupes classiques

Les groupes classiques sont (avec certains groupes finis) les groupes les plus étudiés et les plus connus en mathématiques, aussi bien du point de vue des groupes abstraits que des groupes de Lie et des groupes algébriques. De ces groupes, on connaßt les groupes dérivés et les centres. On associe aussi à ces groupes (ou aux structures qui les déterminent) des groupes simples (qui sont aussi classiques). On a aussi déterminé les isomorphismes entre groupes. PhénomÚne remarquable, il y a souvent, en trÚs basses dimensions, des isomorphismes entre groupes de familles différentes (par exemple PGL(2, C) est isomorphe à SO(2, C) et PU(2) est isomorphe à SO(3)). Sur des corps finis, on connaßt les nombres d'éléments de ces groupes. On connaßt aussi les représentations linéaires de ces groupes dans le cas des groupes de Lie et des groupes algébriques.

L'étude des groupes de Lie (classiques ou non) et des groupes algébriques (classiques ou non) en caractéristique nulle est intimement liée à l'étude de leur algÚbre de Lie.

Aussi, on connaĂźt bien la gĂ©omĂ©trie de ces groupes de Lie ou algĂ©briques classiques. À ces groupes, on peut associer certains types d'espaces homogĂšnes : les espaces (ou variĂ©tĂ©s) symĂ©triques et les variĂ©tĂ©s de drapeaux gĂ©nĂ©ralisĂ©s. Les premiers sont liĂ©s aux automorphismes involutifs de ces groupes, et comptent parmi leurs rangs les espaces des gĂ©omĂ©tries sphĂ©rique, elliptique et euclidienne. Les seconds sont liĂ©s aux sous-groupes paraboliques, et comportent parmi leurs rangs les espaces projectifs, les quadriques projectives et les sphĂšres euclidiennes du point de vue conforme. En fait, la plupart des espaces des gĂ©omĂ©tries classiques sont soit des espaces symĂ©triques soit des variĂ©tĂ©s de drapeaux gĂ©nĂ©ralisĂ©s (ou leur sont liĂ©es).

Il y a aussi la thĂ©orie classique des invariants liĂ©s aux groupes algĂ©briques classiques et leurs gĂ©omĂ©tries. Cette thĂ©orie Ă©tudie les fonctions polynomiales ou rationnelles sur un espace vectoriel qui sont invariantes par l'action des groupes classiques. Les principales grandeurs des gĂ©omĂ©triques classiques (distances, angles non orientĂ©s, volumes, birapports, etc.) sont essentiellement de nature polynomiale ou rationnelle : les normes euclidiennes (liĂ©es aux distances euclidiennes) ne sont pas polynomiales, mais le deviennent si on les Ă©lĂšve au carrĂ© (et sont alors des formes quadratiques). En principe, on connaĂźt tous les invariants des groupes classiques et toutes les relations algĂ©briques entre eux. La gĂ©omĂ©trie classique peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e comme Ă©tant l'Ă©tude de ces invariants, et donc, en ce sens, elle est en principe connue (il reste alors Ă  traduire le tout en un langage commode).

Références

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