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Grotte aux FĂ©es

La grotte aux Fées est une grotte touristique située au-dessus de la commune suisse de Saint-Maurice dans le canton du Valais.

Grotte aux FĂ©es
Photographie ancienne de la grotte aux FĂ©es.
Localisation
Coordonnées
46° 13′ 23″ N, 7° 00′ 06″ E
Pays
Canton
District
Massif
Vallée
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
497 m
Longueur connue
3 630 m
PĂ©riode de formation
Patrimonialité
Bien culturel suisse d'importance nationale (d)
GĂ©olocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
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GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)

Les visites sont possibles de mi-mars à mi-novembre, et uniquement sur inscription préalable durant la période hivernale.

Description

Cascade de la grotte aux FĂ©es

La grotte aux FĂ©es est l'une des cavitĂ©s naturelles qui parcourent la falaise dominant la ville de Saint-Maurice. La galerie principale a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e pour le tourisme sur une distance de 504 mètres et conduit Ă  une cascade plongeant dans un lac de 75 m2 après 77 mètres de chute[1]. Ă€ 450 mètres de l'entrĂ©e, la galerie des Morts se dĂ©veloppe sur une longueur de 480 mètres et dĂ©bouche sur une galerie artificielle d'environ 490 mètres[2] permettant de raccorder le fort de Cindey au fort du Scex en passant par la grotte aux FĂ©es. Au sommet de la cascade, la cavitĂ© se poursuit par la galerie Virieux s'Ă©tendant sur 1 798 mètres. Enfin, la grotte aux FĂ©es forme avec la grotte de Saint-Martin no 1 le rĂ©seau Grotte aux FĂ©es - Saint-Martin dont le dĂ©veloppement total est de 3 630 mètres pour une dĂ©nivellation de 249 mètres (+166, -83).

Toponymie

Elle a longtemps porté le nom de Trou aux Fayes (faye signifie mouton en patois[3]) car les bergers y cachaient leurs troupeaux les jours d'orage[4]. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la cavité est communément appelée Trou des Fées par les habitants de la région[5]. Ce n'est qu'après l'aménagement de la galerie touristique que le nom définitif est adopté afin de rendre ce lieu plus poétique en pleine période romantique.

Par le passé, plusieurs portions de la grotte ont été désignées sous des termes relatifs à l'Enfer (marmite du Diable, pont du Diable, Styx, grotte du Tartare, galerie des Morts).

Histoire

Antiquité

À proximité du pavillon, les travaux d'aménagement de la terrasse permettent de mettre au jour une faucille datant de l'âge du fer, un pavage de grosses dalles recouvrant des cendres ainsi qu'un mur cyclopéen qui semble être un rempart celte[6]. À l'Époque romaine, la cavité sert probablement de refuge pour la population locale face aux invasions barbares des Cimbres ou des Teutons[7]. (Denis Fournier rapporte notamment que l'inscription latine Carolvs Rex peut observée sur l'une des parois de la grotte[8]). Ce point de vue est toutefois contesté par le Chanoine Ignace Mariétan en raison de l'inhospitalité des lieux (inondations et remplissages)[9]. En effet, aucune « trace d'ossements d'animaux ou de vestiges de l'industrie humaine »[10] n'est retrouvée dans les gravats, hormis un crâne humain[11] découvert le par le major de Quartéry[12] et qui serait attribué à Berthea. Selon la légende, cette femme serait l'épouse « d'un des légionnaires thébains martyrisés à Vérolliez qui, après le massacre, vint se réfugier et mourir dans la grotte »[13].

Moyen Ă‚ge et temps modernes

En 940, les chanoines de l'abbaye de Saint-Maurice y cachent leur trésor afin de le protéger du pillage des Hongrois et des Sarrasins[14]. Bien plus tard, des inscriptions sont réalisées à l'aide de débris de poteries de terre cuite par deux capucins, les Pères Basile et Corneille, en 1643 et 1646[15].

Époque contemporaine

En 1789, Chrétien des Loges mentionne dans l'un de ses ouvrages « un grand enfoncement dans le rocher appelé le Trou des Fées »[16]. En 1813, il décrit brièvement la cavité (surnommée grotte du Tartare) :

« Par des communications comme à Arcy on va de voûte en voûte et l'allée se partage enfin ; l'une suit la droite et l'autre tire à gauche. Des réservoirs d'eau serrés entre des fentes de la montagne laissent échapper dans le bassin du couvent une eau scleniteuse [séléniteuse] et crue, elle ronge le fer, et les goëtres [goîtres] abondent en ville. Les habitants de Varossa [Vérossaz] en fossoyant s'aperçoivent [sic] d'un vide dans l'intérieur de cette montagne, elle s'écroulera tôt au tard sur Saint-Maurice »[17].

Exploration

Galerie touristique - Galerie des Morts

En 1831, deux spĂ©lĂ©ologues bernois, MM. Haller et Ott, explorent la grotte jusqu'Ă  une portion très Ă©troite de la cavitĂ© appelĂ©e galerie du DĂ©filĂ© Ă  650 mètres de l'entrĂ©e environ et gravent leurs noms dans la roche Ă  l'endroit mĂŞme oĂą ils sont contraints d'arrĂŞter leur progression[18].

Plusieurs tentatives d'exploration de la galerie des Morts sont mises en Ă©chec par un phĂ©nomène de gaz extincteur se manifestant après 500 Ă  600 mètres de progression et faisant s'Ă©teindre tous les moyens d'Ă©clairage utilisĂ©s (bougie, allumettes, lampe Ă  huile, feu de Bengale, lance Ă  feu)[19]. En effet, le , le major de QuartĂ©ry, Ch. Stockalper, J. Stockalper et le chanoine Money ne peuvent dĂ©passer que de 100 Ă  150 mètres le point habituel de la visite situĂ© Ă  800 mètres environ[20]. Cette curiositĂ© fait l'objet d'une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 1864 par François-Alphonse Forel qui en attribue la cause Ă  la composition de l'air stagnant dans la galerie (82,66 % N, 15,35 % O2, 1,99 % CO2)[21]. Quelque 750 mètres de galeries sont explorĂ©s jusqu'alors par le professeur et il estime y avoir pĂ©nĂ©trĂ© jusqu'Ă  1 000 mètres au cours de deux expĂ©ditions rĂ©alisĂ©es durant l'Ă©tĂ© 1864[19]. On envisage alors d'utiliser la lampe photo-Ă©lectrique nouvellement dĂ©veloppĂ©e par MM. Dumas et Benoit, ingĂ©nieurs des mines[22] - [23]. Le , un groupe de 31 personnes s'enfonce dans la grotte sous les ordres du colonel De Cocatrix, du major Ad. De Stockalper et du caporal E. Chappex. Seuls huit intrĂ©pides prolongent l'expĂ©dition sur les 200 derniers mètres « Ă  la lueur d'une lumière vacillante et terne, toujours sur le point d'expirer » mais leurs lampes leur faisant finalement dĂ©faut, ils sont obligĂ©s de rebrousser chemin en ne comptant que sur le fil d'Ariane pour revenir sur leurs pas[24]. Le , Ch. Hermite, G. Hermite, F. Jacot et F. Maret utilisent une lampe Ă  incandescence et parviennent jusqu'Ă  une portion inexplorĂ©e de la grotte oĂą ils laissent un message dans une bouteille comme preuve de leur passage. Les 1er, 21 et , le Chanoine I. MariĂ©tan et quatre de ses Ă©lèves s'essayent eux aussi Ă  l'exploration de la galerie des Morts. Après 850 mètres de progression difficile, ils parviennent au terminus actuel et y dĂ©couvrent le nom du professeur Forel gravĂ© sur un gros bloc. Ils explorent alors trois galeries secondaires. La première (galerie des Marmites) et la seconde sont obstruĂ©es par un bouchon de sable (dans cette dernière, ils constatent que le fil d'ariane d'une expĂ©dition prĂ©cĂ©dente y subsiste encore). La troisième (galerie de la Bouteille) s'interrompt après 50 mètres sur une voĂ»te-mouillante et ils y dĂ©couvrent le message-tĂ©moin laissĂ© par leurs prĂ©curseurs, 31 ans plus tĂ´t[25].

Au cours de la première moitiĂ© du XXe siècle, la galerie touristique et la galerie des Morts sont amĂ©nagĂ©es par l'armĂ©e suisse. La cavitĂ© est prolongĂ©e en 1935-1936 par une galerie artificielle de 490 mètres permettant la communication entre les forts d'artillerie du Scex et de Cindey. La topographie de la galerie des Morts est rĂ©alisĂ©e en 1999 par le Groupe SpĂ©lĂ©o Lausanne (GSL)[26].

Galerie Virieux

Le , le Chanoine M.-E. Gard, A. Morre et L. Ribordy profitent d'une période de sécheresse pour se faufiler dans un étroit passage momentanément accessible et tombent nez-à-nez avec un lac dans lequel se jette une cascade dont l'origine se perd dans la voûte loin au-dessus d'eux[5]. Cette découverte permet à la grotte d'acquérir une renommée internationale et d'augmenter de manière significative le nombre annuel de visiteurs.

Le , une première tentative d'exploration de la cascade est réalisée sans succès. En effet, l'échelle cède sous le poids d'un ouvrier dont la chute est heureusement amortie par le lac[5].

Trop âgĂ© pour rĂ©aliser lui-mĂŞme l'ascension, le guide F. Maret dĂ©lègue cette tâche Ă  son successeur A. Jacquemain. « LivrĂ©s Ă  la seule ingĂ©niositĂ© humaine et Ă  leur bravoure, [A. Jacquemain et D. Fournier] Ă©levèrent au prix de peines et de pĂ©rils inouĂŻs, peu Ă  peu, morceau après morceau, une longue thĂ©orie d'Ă©chelles en fer, en bois, agrippĂ©es parfois, simplement ajustĂ©es aussi »[27]. Après des mois d'efforts, ils atteignent un premier entablement, mais le tumulte des eaux les oblige Ă  attendre l'hiver pour poursuivre l'exploration. Le [28], ils parviennent finalement au sommet de la cascade, 77 mètres au-dessus du lac. Ils explorent la galerie supĂ©rieure durant plusieurs heures mais doivent interrompre leur aventure, transis de faim et de froid. Le , ils rĂ©itèrent leur exploit et repoussent les limites de l'exploration prĂ©cĂ©dente au cours d'une expĂ©dition de sept heures.

Le , A. Virieux, F. L. Blanc (reporter Ă  la Gazette de Lausanne) et C. Gos (photographe et alpiniste) se joignent Ă  eux pour explorer cette nouvelle galerie au cours d'une expĂ©dition qui s'interrompt après 7 heures en raison des conditions difficiles dans lesquelles ils Ă©voluent. Le , une seconde expĂ©dition est rĂ©alisĂ©e mais ils doivent rebrousser chemin une fois encore (l'altimètre indiquait alors 660 mètres, soit 135 mètres au-dessus du lac). Le premier croquis de la galerie supĂ©rieure est rĂ©alisĂ© par D. Fournier Ă  la suite des sorties des 13 et .

Le , 9 membres de la SSS-Valais (dont A. Grobet, prĂ©sident de la SSS - SociĂ©tĂ© Suisse de SpĂ©lĂ©ologie[29] de 1951 Ă  1959 et A. Exquis, prĂ©sident de la section cantonale) « dĂ©passèrent le point extrĂŞme qui avait Ă©tĂ© reconnu par M. Fournier en 1924 « [30] - [31] et atteignent le fond après 8 heures 30 d'expĂ©dition. Un relevĂ© plus prĂ©cis de la cavitĂ© est rĂ©alisĂ© en 1956 par la SSS-Valais sur 230 mètres[32]. La galerie est Ă  nouveau explorĂ©e en 1964 par les trois jeunes membres fondateurs du SpĂ©lĂ©o-Club de la VallĂ©e du RhĂ´ne (A. FlĂĽckiger, A. Chappex, F. Chappex) [33] - [34]. La topographie complète de la Galerie Virieux est rĂ©alisĂ©e lors de 4 sorties au printemps 1996 grâce Ă  la collaboration du Groupe SpĂ©lĂ©o Lausanne (GSL) [35] et du SpĂ©lĂ©o Club des PrĂ©alpes Fribourgeoises] (SCPF)[36] - [26].

Jonction avec la grotte de Saint-Martin

À la suite de l'ascension de la Cheminée des Valaisans de la grotte de Saint-Martin no 1 avoisinante, les membres du Groupe Spéléo Rhodanien franchissent les trois siphons (Sipuro, Chochotte, Cadeau de la galerie Hollywood) et se retrouvent face à un passage muré durant la deuxième guerre mondiale (vraisemblablement par les lieutenants Perret et Torricelli sur ordre du colonel Hausmann). Le , C. Giroud, R. Waridel et D. Germano réalisent la jonction avec la galerie touristique, ce qui réunit les deux grottes dans un même réseau[37].

Grottine

La Grottine s'ouvre sur la gauche dans les escaliers situés derrière la grille du fort de Cindey. La galerie est mentionnée pour la première fois en 1865 par G.-A. Gielly qui écrit succinctement : « La Grottine, ou petite grotte, [...] aboutit à un puisard profond appelé vulgairement La Marmite »[38]. La cavité aurait été explorée en totalité durant la deuxième moitié du XXe siècle par F. Maret et le fils du comte Riant, qui auraient atteint, selon leur dires, le niveau du Rhône. Toutefois, un « éboulement de rochers, qui s'est produit lors des travaux de captation des eaux de la ville en 1899, a obstrué ces souterrains »[39]. En 1919, le chanoine I. Mariétan rédige une brève description de la marmite du Diable qui est explorée sur une cinquantaine de mètres par deux de ses élèves, MM. Hartmann et Torrione, mais la progression est stoppée par un gouffre trop profond pour ces aventuriers mal équipés[40]. Depuis 2014, les membres du Groupe Spéléo Rhodanien sont occupés à des travaux de désobstruction et de pompage dans le siphon (Le Cloaque) situé à proximité du fond du puits.

Exploitation

Fléchage de la grotte aux Fées.

Aménagement

Auparavant, la grotte avait un tout autre aspect. En effet, la cavité est progressivement obstruée de sédiments charriés par les eaux et par différents éboulements intérieurs[7]. Les concrétions pouvaient être abondantes par endroits mais elles sont malheureusement pillées par des visiteurs peu scrupuleux[41] et les cristallisations, particulièrement appréciées par les Anglaises, peuvent être revendues « à un grand prix »[42].

En 1863, le Chanoine M.-E. Gard, professeur au Collège de l'Abbaye de Saint-Maurice, explore pour la première fois le Trou des FĂ©es en compagnie de sa classe de philosophie. PersuadĂ© de son potentiel touristique, il rĂ©ussit Ă  convaincre quelques amateurs de la ville d'acquĂ©rir le terrain dans le but d'exploiter la grotte au profit de l'orphelinat Sainte-Marie de VĂ©rolliez[43]. L'achat est rĂ©alisĂ© en 1863 pour un montant de 400 francs (dit La Râpe). Sous la direction du major de QuartĂ©ry, les travaux d'amĂ©nagement sont rĂ©alisĂ©s pour un montant de 5 600 francs. Une importante masse de sĂ©diments est Ă©vacuĂ©e pour faciliter le passage des visiteurs ; on Ă©lève une Ă©chelle de 18 barreaux pour atteindre le Pont du Diable Ă  partir duquel on peut observer la coupole de l'Horloge ; un buffet (Le Reposoir) est rĂ©alisĂ© Ă  410 mètres de profondeur oĂą les visiteurs peuvent dĂ©guster de la Malvoisie de VĂ©troz. Enfin, un pont armĂ© d'une balustrade en fer est amĂ©nagĂ© pour traverser une modeste Ă©tendue d'eau.

Le [44] - [5], jour de l’Assomption, la grotte est ouverte au public et le produit de la grotte aux FĂ©es (recettes et charitĂ© des visiteurs) entièrement reversĂ© Ă  l'orphelinat; le pavillon est inaugurĂ© deux ans plus tard, en 1866[45]. La dĂ©couverte de la cascade en 1867 est immĂ©diatement suivie de travaux de minage pour en faciliter l'accès[11]. Les inondations de 1882 ayant perturbĂ© l'exploitation de la grotte[46], les propriĂ©taires prennent la dĂ©cision de court-circuiter une portion de la cavitĂ© rĂ©gulièrement noyĂ©e afin de l'assĂ©cher et d'Ă©viter aux visiteurs de devoir la traverser Ă  la barque[47] ou sur les Ă©paules du guide de la grotte[39]. En effet, le niveau d'eau subissait des variations subites pouvant transformer la galerie en « grand bassin dont les eaux atteignaient parfois la hauteur de la voĂ»te[48] formant un « lac » appelĂ© Le Styx[49]. Pour un montant de 3 000 francs, E. de Cocatrix rĂ©alise une galerie artificielle de 55 mètres permettant l'Ă©coulement des eaux dont les deux axes convergents se rencontrent le [50] - [51]. Enfin, le pavillon est agrandi, probablement entre 1907 et 1909.

Propriétaires

  • 1865-1934 : congrĂ©gation des SĹ“urs de VĂ©rolliez.
  • 1934-1939 : Henri Chevalley, Casimir Coquoz, Ernest Coquoz et Georges Bochatey[52]
  • Dès 1939 : expropriation de la grotte par la ConfĂ©dĂ©ration.

GĂ©rants

  • 1934-1947 : Denis Fournier.
  • 1947-1951 : Maurice Fournier.
  • 1951-1955 : Famille Chabod.
  • 1955-1995 : Yves Peney.
  • Dès 1995 : Famille Crittin-Reynard.

François Maret

F. Maret (1847-1927) exerce le métier de cordonnier lorsqu'il est appelé à défendre les frontières du pays face à la retraite de l'Armée de L'Est aux Verrières (NE) en 1871[53]. Il vient ensuite habiter Saint-Maurice où il se met au service de l'Orphelinat Sainte-Marie de Vérolliez. Pendant 41 ans, il habite dans le pavillon de la grotte dont il est un guide unanimement apprécié[54].

Augustin Jacquemain

A. Jacquemain (1877-1942)[55] travaille tout d'abord comme domestique au pensionnat du Collège de l'Abbaye de Saint-Maurice[56]. Il seconde François Maret durant quelques annĂ©es puis, après le dĂ©cès de celui-ci[57], il assume cette tâche seul. En 1932, il est l'un des protagonistes du roman Le TrĂ©sor de la Grotte d'AndrĂ© Virieux dont l'intrigue se dĂ©roule dans la cavitĂ© dont il est le gardien[57] - [58]. Avec Denis Fournier, il participe Ă  plusieurs expĂ©ditions dans la galerie supĂ©rieure de la grotte aux FĂ©es et Ă  la grotte du Poteu, Ă  Saillon[59]. Lorsqu'en 1934 les SĹ“urs de Saint-Maurice cèdent la concession Ă  H. Chevalley, Augustin Jacquemain se retire Ă  l'asile de vieillards de VĂ©rolliez oĂą il continue Ă  rendre service Ă  la CommunautĂ©. Il dĂ©cède Ă  l'âge de 65 ans Ă  la clinique de Saint-AmĂ© après une courte maladie[56].

Denis Fournier

D. Fournier (1892-1946)[60] reprend l'exploitation touristique de la grotte en 1937 et y installe un petit musée consacré aux vieux costumes, aux souvenirs militaires et aux vieilles traditions. Il décède à l'âge de 54 ans alors qu'il est occupé à des travaux d'arboriculture. Il laisse dans la peine une épouse et quatre enfants[60] parmi lesquels Maurice qui reprend la concession jusqu'en 1951.

Alexis Gex

A. Gex (1896-1964)[61] est originaire de la commune de Mex où il exerce différentes fonctions administratives et est guide de la grotte aux Fées durant plusieurs années.

Visiteurs illustres

Forteresse de Saint-Maurice

Le fort de Cindey fut construit entre 1946 et 1952 et celui du Scex par agrandissements successifs entre 1911 et 1952[69], avec la réalisation d'une galerie de jonction avec la grotte aux Fées en 1935-1936[69]. Au cours de la seconde guerre mondiale, l'exploitation touristique fut mise péril par la volonté d'expropriation de la grotte par les fortifications de Saint-Maurice afin de bénéficier d'un droit de passage exclusif[70] - [71] mais un terrain d'entente fut finalement trouvé entre les exploitants et l'armée suisse. La présence de l'armée a résolument bouleversé l'aspect initial de la cavité. En effet, d'importants travaux d'aménagement ont été réalisés : bétonnage du sol de la galerie touristique, mise en place d'échelles fixes permettant d'atteindre le sommet de la cascade, éclairage de la grotte aux Fées et de la galerie des Morts. L'activité militaire s'est arrêtée en 1995 et la visite des forts est possible depuis 2002 par l'intermédiaire de la Fondation Forteresse historique de Saint-Maurice.

RĂ©servoir

Le , une convention est signĂ©e entre la municipalitĂ© et la supĂ©rieure de l'orphelinat pour permettre l'adduction des eaux pour les fontaines, les hydrants et la consommation d'eau potable de Saint-Maurice[72]. En contrepartie, les exploitants reçoivent des droits sur les trois sources de la forĂŞt de la Crosettaz ainsi qu'un dĂ©dommagement de 1 500 francs. Une galerie artificielle de 263 mètres faisant office de rĂ©servoir est creusĂ©e entre le lac et l'entrĂ©e de la grotte et une fontaine est construite Ă  l'entrĂ©e de la grotte. Toutefois, ce rĂ©servoir devient rapidement dĂ©suet car il ne parvient pas Ă  couvrir les besoins de la ville.

Notes et références

  1. « Site de la grotte aux fées », sur grotteauxfees.ch (consulté le )
  2. « Site de la forteresse historique de Saint-Maurice », sur www.forteresse-st-maurice.ch (consulté le )
  3. « Site des grottes touristiques de Suisse », sur www.grotte.ch (consulté le )
  4. Sr. Marie-Séverin Rey, Notice sur la Congrégation des soeurs de Saint-Maurice à Vérolliez,
  5. Maurice-Eugène Gard, Journal du Père fondateur, p. 30-32
  6. Denis Fournier, « Saint-Maurice: Vestiges préhistoriques à la Grotte aux fées », Le Nouvelliste,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  7. Gielly 1865, p. 63
  8. Fournier 1932, p. 7
  9. Mariétan 1918, p. 132
  10. Forel 1864, p. 250
  11. Mariétan 1918, p. 133
  12. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  13. de Bons 1882
  14. Virieux 1930, p. 11
  15. Fournier 1932, p. 7
  16. des Loges 1789, p. 137
  17. des Loges 1813, p. 52-53
  18. Gielly 1865, p. 64
  19. « Valais, Grotte des Fées », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  20. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  21. Forel 1864
  22. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  23. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2-3 (lire en ligne)
  24. « Valais », Feuille d'avis de Lausanne,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  25. Mariétan 1919, p. 21-25
  26. Beerli 1999, p. 36
  27. Fernand L. Blanc, « Au royaume des fées », Gazette de Lausanne,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  28. Virieux 1930, p. 22
  29. « Société Suisse de Spéologie (SSS) » (consulté le )
  30. « Nos spéléologues visitent la Grotte aux Fées », Le Rhône,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  31. « Les spéléologues à la Grotte aux Fées », Feuille d'avis du Valais,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  32. André Grobet, « Grotte aux Fées de Saint-Maurice (Valais) », Stalactite, no 1,‎ , p. 20-21
  33. « Va et découvre ton pays , (du moins le sous-sol) », Le Confédéré,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  34. « Spéléologues en herbe à Martigny », Feuille d'avis du Valais,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  35. « Groupe Spéléo Lausanne » (consulté le )
  36. « Spéléo Club des Préalpes Fribourgeoises »
  37. Nicolas Maury, « Jonction opérée », Le Nouvelliste,‎ , p. 1 et 17 (lire en ligne)
  38. Gielly 1865, p. 77
  39. Fournier 1932, p. 6
  40. Mariétan 1919, p. 21
  41. Virieux 1930, p. 16
  42. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  43. Site des grottes de Suisse.
  44. Nicolas Maury, « Retour aux sources historiques », Le Nouvelliste,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  45. « Valais », Journal de Genève,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  46. « Valais », Feuille d'avis de Lausanne,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  47. « Chronique et faits divers », L'Estafette,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  48. Gielly 1865, p. 85
  49. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  50. « Valais », L'Estafette,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  51. « Valais », Gazette de Lausanne,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  52. « Saint-Maurice: conseil communal », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  53. « Bagnes », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  54. « François Maret », Le Nouvelliste,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  55. « St-Maurice », Le Nouvelliste,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  56. François-Marie Bussard, « Nos morts: M. Clovis Défago, M. Augustin Jacquemain », Les Echos de Saint-Maurice, no 41,‎ , p. 325 (lire en ligne)
  57. « St-Maurice », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  58. « Le trésor de la grotte », Le Nouvelliste,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  59. « Saillon - La grotte du Poteux livre ses secrets », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  60. « Les morts », Le Confédéré,‎ (lire en ligne)
  61. « M. Alexis Gex », Feuille d'avis du Valais,‎ (lire en ligne)
  62. « Valais », L'Estafette,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  63. « Chronique et faits divers », Gazette du Valais,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  64. « Valais », L'Estafette,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  65. « Valais », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  66. Edouard-Alfred Martel, « 10e campagne souterraine (1899) », Mémoires de la Société de spéléologie, no 19,‎ , p. 27-32
  67. « Le maréchal Joffre à St-Maurice », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  68. « Le maréchal Joffre à Saint-Maurice », Le Nouvelliste,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  69. « Site de la forteresse de Saint-Maurice »
  70. « La grotte aux fées, une des beautés naturelles du Valais », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  71. « Un cri d'alarme », Le Confédéré,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  72. « St-Maurice », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Kilian Rustichelli et FĂ©lix Tuscher, « La fĂ©e palmĂ©e et le forgeron indiscret », PassĂ© simple,‎ , p. 20-22.
  • P. Beerli, J. Dutruit, O. Gonthier, J. Perrin et P. Tacchini, « Grottes de Saint-Maurice et environs », Le trou no. 63,‎ (lire en ligne)
  • Roger de Bons, La grotte aux FĂ©es près Saint-Maurice, Fribourg, Impr. catholique suisse, , 150 p.
  • ChrĂ©tien de Loges (ou des Loges), Essais historiques sur le Mont Saint-Bernard, , 239 p.
  • ChrĂ©tien de Loges (ou des Loges), Voyage d'un convalescent dans le dĂ©partement du Simplon, Sion, , 167 p.
  • François-Alphonse Forel, « Visite Ă  la grotte des FĂ©es près Saint-Maurice (Valais) », Bulletin de la sociĂ©tĂ© vaudoise des sciences naturelles 8/52,‎ 1864-1865 (lire en ligne)
  • Denis Fournier, « Les grottes de Saint-Maurice », La CordĂ©e, bulletin mensuel de la section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse, no 6,‎ , p. 6-7
  • G.-A. Gielly, La grotte des FĂ©es Ă  Saint-Maurice, Vevey, Richard Lesser, , 150 p. (lire en ligne)* AndrĂ© Virieux, La grotte aux FĂ©es de Saint-Maurice, Lausanne, Impr. de la SociĂ©tĂ© de la Gazette, , 31 p.
  • Ignace MariĂ©tan, « La grotte des FĂ©es Ă  Saint-Maurice (Valais) », Les Échos de Saint-Maurice,‎ (lire en ligne)
  • Ignace MariĂ©tan, « La grotte des FĂ©es (Suite) », Les Échos de Saint-Maurice,‎ (lire en ligne)

Galerie

  • Le crocodile.
    Le crocodile.
  • Le jambon des fĂ©es.
    Le jambon des fées.
  • La cascade.
    La cascade.
  • La galerie artificielle.
    La galerie artificielle.
  • La galerie touristique.
    La galerie touristique.
  • Ă€ l'extĂ©rieur.
    À l'extérieur.
  • Ă€ l'extĂ©rieur.
    À l'extérieur.
  • Le restaurant.
    Le restaurant.

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