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Grotte de St-Martin

Trois grottes portent le nom de Grotte de St-Martin à proximité du lieu-dit du même nom situé sur la commune de Massongex dans le canton du Valais en Suisse. La Grotte de St-Martin no 1, la principale, forme un seul réseau avec la Grotte aux Fées de St-Maurice, tandis que les deux autres ne sont que des cavités d'une dimension très réduite.

Grotte de St-Martin
Localisation
Coordonnées
46° 13′ 31″ N, 7° 00′ 00″ E
Pays
Canton
District
Massif
Vallée
Localité voisine
Caractéristiques
Altitude de l'entrée
491 m
Longueur connue
1 012 m
GĂ©olocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)

Grotte de St-Martin no 1

La grotte est probablement connue depuis des gĂ©nĂ©rations par les habitants de la rĂ©gion, mais l'unique tentative d'exploitation touristique date de 1880 environ. Pour ce faire, H. Mariaux de Vionnaz Ă©difie une petite construction sur un promontoire bien Ă  la vue des passants[1] dont un dernier pan semblait encore exister en 1932[2]. Cette concurrence engendre alors une certaine inquiĂ©tude chez le chanoine M.-E. Gard qui exploite la Grotte aux FĂ©es Ă  quelques centaines de mètres de lĂ [1]. Le dĂ©veloppement de la Grotte de St-Martin n'est pourtant pas aussi important que son illustre voisine puisque les visiteurs butent sur un siphon Ă  90 mètres de l'entrĂ©e dĂ©jĂ . L'amĂ©nagement de la grotte reste sommaire: des marches d'escalier sont construites Ă  15 mètres de l'entrĂ©e et certaines portions de la galerie sont minĂ©es pour faciliter le passage des visiteurs. On a d'ailleurs prĂŞtĂ© l'intention au gardien de la grotte de percer la roche pour atteindre la Grotte aux FĂ©es par un tunnel de quelques dizaines de mètres[1]. Toutefois, son projet ne fut jamais concrĂ©tisĂ© puisque l'exploitation touristique a dĂ» ĂŞtre abandonnĂ©e prĂ©maturĂ©ment.

Ce n'est que bien plus tard que le prolongement de la galerie est explorĂ©. En effet, le siphon est franchi en 1972 par six spĂ©lĂ©o-plongeurs (C. Brandt, H. Cretton, D. Domon, O. Isler, M. Luini et P. Martin) du Groupe LĂ©manique de PlongĂ©e Souterraine (GLPS)[3]. Pour la première fois, les techniques de spĂ©lĂ©ologie alpine sont utilisĂ©es lors d'une exploration post-siphon[4]. Huit sorties sont rĂ©alisĂ©es entre aoĂ»t 1972 et septembre 1973 et permettent de rĂ©aliser la topographie de la grotte, dont le dĂ©veloppement passe Ă  755 mètres pour une dĂ©nivellation de 95 mètres[3].

En dĂ©cembre 1993, J. Dutruit (GSL) prend l'initiative de rĂ©aliser la topographie jusqu'au siphon afin de convaincre d'autres membres du Groupe SpĂ©lĂ©o Lausanne d'y entreprendre un pompage. En dĂ©cembre 1995, le pompage est rĂ©alisĂ© par une Ă©quipe rĂ©unissant plusieurs clubs de spĂ©lĂ©ologie romands (Groupe SpĂ©lĂ©o Lausanne, SpĂ©lĂ©o Club des PrĂ©alpes Fribourgeoises, Groupe de SpĂ©lĂ©ologie St-ExupĂ©ry, SpĂ©lĂ©o Club Cheseaux, SpĂ©lĂ©o Club du Nord-Vaudois), ce qui permet de topographier Ă  nouveau les galeries et corriger les erreurs de mesure des premières explorations. En mars 1996, un nouveau pompage est rĂ©alisĂ© par dix membres du GSL et permet de terminer la topographie, de remonter quelques cheminĂ©es et de commencer la dĂ©sobstruction du bouchon de sable dans le Collecteur Amont. Le dĂ©veloppement est de 796 mètres et la dĂ©nivellation de 86 mètres (+9; -77)[4].

Depuis 2005[5], le Groupe SpĂ©lĂ©o Rhodanien s'essaie Ă  la dĂ©sobstruction de la zone du fond (Rivière de l'Au de LĂ ) et du Collecteur Amont. Les spĂ©lĂ©ologues escaladent toutes les cheminĂ©es du Collecteur Amont mais une seule ascension est couronnĂ©e de succès. La remontĂ©e de la CheminĂ©e des Valaisans et le passage de trois siphons (Sipuro, Chochotte, Cadeau) dans la Galerie Hollywood permettent d'ajouter 150 mètres de nouvelles galeries Ă  la topographie. Les spĂ©lĂ©ologues savent alors qu'ils se rapprochent de la grotte touristique car ils entendent des voix Ă  travers la roche. En rĂ©alitĂ©, le passage a Ă©tĂ© murĂ© durant la Seconde Guerre mondiale, vraisemblablement par les lieutenants Perret et Torricelli sur ordre du colonel Hausmann[6]. Le , C. Giroud, R. Waridel et D. Germano rĂ©alisent la jonction avec la Grotte aux FĂ©es, ce qui permet aux deux grottes de former un mĂŞme rĂ©seau. Le dĂ©veloppement et la dĂ©nivellation du RĂ©seau Grotte aux FĂ©es - Grotte de St-Martin sont respectivement de 3 630 mètres et 249 mètres.

Actuellement, la grotte est toujours en cours d'exploration et son accès reste réservée aux spéléologues en raison du danger que le milieu souterrain peut représenter pour des non-initiés (siphon et puits). D'entente avec la commune de Massongex, la grotte peut être librement parcourue sur les 90 premiers mètres, mais la suite est protégée par une porte car le siphon ne représente plus un obstacle naturel pour l'exploration.

Grotte de St-Martin no 2

AppelĂ©e Grotte des TĂ©lĂ©visions en raison des nombreux dĂ©chets qui s'y trouvent, elle a un dĂ©veloppement de 10 mètres pour une dĂ©nivellation de -3 mètres[7]. Probablement connue depuis des gĂ©nĂ©rations, elle est inventoriĂ©e par P.-J. Baron (GSL) dans les annĂ©es 1970. La topographie est rĂ©alisĂ©e en mars 1999 par J. Dutruit et P. Tacchini (GSR)[7].

Grotte de St-Martin no 3

Également appelĂ©e Grotte de St-Martin d'En-Bas[8] ou Grotte du TĂ©lĂ©phĂ©rique, elle a un dĂ©veloppement de 20 mètres pour une dĂ©nivellation de +12 mètres[9]. Comme sa voisine, cette grotte est probablement connue depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations par la population locale. Il semblerait qu'un filet d'eau s'y Ă©coulait au dĂ©but du XXe siècle[9]mais avait dĂ©jĂ  disparu depuis longtemps en 1932[8]. Une première dĂ©sobstruction est tentĂ©e par D. Masotti vers 1996-1997. La topographie est rĂ©alisĂ©e en mars 1999 par J. Dutruit et P. Tacchini. Enfin, J. et M. Demierre (GSL) poursuivent la dĂ©sobstruction entre avril et juin 1999 sans toutefois parvenir Ă  poursuivre l'exploration[9].

Notes et références

  1. Denis Fournier, « Les grottes de Saint-Maurice », La Cordée, bulletin mensuel de la section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse, no 7,‎ , p. 5
  2. Denis Fournier, « Les Grottes de St-Maurice », La Cordée, bulletin mensuel de la section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse, no 6,‎ , p. 6
  3. C. Brandt, « Grotte Saint-Martin », Le Trou, bulletin de la SSS-Lausanne, no 6,‎
  4. Beerli 1999, p. 16
  5. N. Maury, « Dans les entrailles de la terre », Le Nouvelliste,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  6. N. Maury, « Au-delà de la grotte aux fées », Le Nouvelliste,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  7. Beerli 1999, p. 21
  8. Denis Fournier, « Les grottes de Saint-Maurice », La Cordée, bulletin mensuel de la section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse, no 9,‎ , p. 5
  9. Beerli 1999, p. 22

Bibliographie

  • P. Beerli, J. Dutruit, O. Gonthier, J. Perrin et P. Tacchini, « Grottes de Saint-Maurice et environs », Le trou no. 63,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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