Grostenquin
Grostenquin[Note 1] (prononcĂ© [ÉĄÊotÉÌkÉÌ]) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-Est, en rĂ©gion Grand Est.
Grostenquin Linstroff | |
Ăglise Saint-Jean-Baptiste. | |
Blason |
|
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
DĂ©partement | Moselle |
Arrondissement | Forbach-Boulay-Moselle |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Saint-Avold Synergie |
Maire Mandat |
Patrick Seichepine 2020-2026 |
Code postal | 57660 |
Code commune | 57262 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Grostenquinois |
Population municipale |
658 hab. (2020 ) |
Densité | 30 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 48° 58âČ 50âł nord, 6° 44âČ 23âł est |
Altitude | Min. 226 m Max. 306 m |
Superficie | 21,77 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton de Sarralbe |
LĂ©gislatives | QuatriĂšme circonscription |
Localisation | |
GĂ©ographie
Au croisement des routes de Sarreguemines Ă ChĂąteau-Salins et de Sarralbe Ă Faulquemont ; Ă 8,700 km de la gare de Morhange ; Ă 32,080 km au sud-ouest de Forbach.
Ăcarts et lieux-dits
Hydrographie
La commune est situĂ©e dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainĂ©e par le ruisseau du Bischwald, le ruisseau la Nied de Bischwald, le ruisseau le Lenzbronn, le ruisseau Beimattgraben, le ruisseau de l'Eschweihergraben, le ruisseau de l'Ătang de Sauerloch et le ruisseau Grenzgraben[Carte 1].
Le ruisseau du Bischwald, d'une longueur totale de 13 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Nied allemande à Teting-sur-Nied, aprÚs avoir traversé huit communes[2].
La qualitĂ© des eaux des principaux cours dâeau de la commune, notamment du ruisseau du Bischwald, peut ĂȘtre consultĂ©e sur un site dĂ©diĂ© gĂ©rĂ© par les agences de lâeau et lâAgence française pour la biodiversitĂ©[Carte 2].
Urbanisme
Typologie
Grostenquin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2] - [3] - [4] - [5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6] - [7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (90,2 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (90,6 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (62,1 %), prairies (28,1 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (3,7 %), zones urbanisĂ©es (2,8 %), eaux continentales[Note 3] (2,4 %), forĂȘts (0,9 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l'évolution dans le temps de l'occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siÚcle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].
Toponymie
- Grostenquin :
- Ătymologie : Il semble dĂ©sormais admis que ce toponyme dĂ©rive d'un nom d'homme gallo-romain Tannius et du latin villa changĂ© en -acus, ce qui signifierait « domaine de Tannius »[10]. Quoi qu'il en soit, la plus ancienne mention manuscrite de Grostenquin se trouve dans une charte de l'Ă©vĂȘque Enguerrand de Metz[11] - [12] par laquelle il donne en 787 quelques biens situĂ©s à « Tannae villa » Ă l'abbaye Saint Nabor de Saint-Avold.
- Anciennes mentions : TannĂŠ-Villa (787), Tenkesacha (Xe siĂšcle), Tanney (1121), Tanner (1137), Tannecha (1179), Tenchen (1255), Tannichen (1461), Tanchen (1469), Gros Tenchen (1573)[13], Tanchen (1595), Thannigen (1645), Gros-Tennequin (1688), Grostenchen ou Grosse-Tenquen (XVIIe siĂšcle), Tennequin-la-Grande et Tennequin-la-Grosse (1756)[1], Tenquin-Gros (1801)[14], GroĂtĂ€nchen (1871-1918).
- En allemand : Gross-Taenchen[1]. En francique lorrain : GrosstÀnsche et Tensching[15].
- Surnom sur les habitants : Finschterstopper (Fensterstopfer) = les bourreleurs de fenĂȘtres[16].
- BĂ©ning : Beininger-Hoff et Benning (1682)[1].
- Bertring : Berteringa et Berteringe (XIIe siĂšcle), Bertrenges (1472), Bertringen (1664-1665), Bertingue (1756)[1].
- Hingsange : Hinquezenge (1364), Hingesengen (1376), Hungesingen (1447), HĂŒnsingen (1547), Hinguezange et Hinquesange (1756), Hingsange (carte de l'Ă©tat-major). En allemand : Hinsingen[1].
- Linstroff : Lengestroff (1472), Lenistroff (1682), Leinstroff (carte de l'Ă©tat-major)[1].
Histoire
De l'Antiquité à la Révolution
- Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques faites Ă Grostenquin au cours des derniĂšres dĂ©cennies indiquent que le site Ă©tait occupĂ© dĂšs le Ier siĂšcle aprĂšs JĂ©sus-Christ par un vicus gallo-romain dâune certaine importance situĂ© sur la voie romaine qui reliait alors Metz Ă Strasbourg[10].
- Grostenquin Ă©tait au Moyen Ăge le siĂšge d'une mairie de la seigneurie Ă©piscopale d'Hingsange dont dĂ©pendaient Grostenquin, Bertring, Linstroff et une partie de Bermering. Cette seigneurie relevait depuis des temps immĂ©moriaux de la principautĂ© Ă©piscopale de Metz, qui Ă©tait alors une principautĂ© ecclĂ©siastique du Saint-Empire romain germanique. La famille de BrĂŒcken possĂ©dait dĂšs 1242 la mairie de Grostenquin (« TĂ€nnchen ») qui passa au XVe siĂšcle par hĂ©ritage aux Helmstatt qui la conserveront jusquâĂ la RĂ©volution française[17].
- AprĂšs lâoccupation par le roi de France Henri II du territoire temporel des Trois-ĂvĂȘchĂ©s en 1552 et leur cession dĂ©finitive par le Saint-Empire romain germanique en vertu des traitĂ©s de Westphalie en 1648, Grostenquin fut annexĂ© Ă la province française des Trois-ĂvĂȘchĂ©s et ses habitants devinrent sujets du roi de France. Le village fut repeuplĂ© par des Tyroliens aprĂšs la guerre de Trente Ans[16].
- En 1790, le Grand-gouvernement de Lorraine-et-Barrois qui Ă©tait nĂ© au XVIIIe siĂšcle de la fusion des Trois-ĂvĂȘchĂ©s et du duchĂ© de Lorraine annexĂ© au royaume de France en 1766, fut divisĂ© en dĂ©partements. Grostenquin fut rattachĂ©e Ă la Moselle et devint le 29 vendĂ©miaire de lâan X chef-lieu de canton.
Guerre de 1870-1871
Les Français reculent vers Metz aprÚs leur défaite à Forbach.
Le , alors qu'ils parcourent les 32 km séparant Grostenquin de Lemud, a lieu un combat appelé l'affaire de Grostenquin.
à l'issue de la guerre franco-allemande de 1870, Grostenquin est annexée à l'Empire allemand en vertu du traité de Francfort. La commune prend le nom de « GrosstÀnchen » et est rattachée au district de Lorraine, l'un des trois districts administratifs de l'Alsace-Lorraine.
PremiĂšre Guerre mondiale
AprĂšs deux gĂ©nĂ©rations de paix et de prospĂ©ritĂ©, la germanisation des esprits est telle que les Mosellans se battent naturellement pour l'Empire allemand lorsque la guerre Ă©clate en 1914. Beaucoup tomberont sous lâuniforme allemand, sur le Front de l'Est, mais aussi Ă l'Ouest, en particulier en France et dans les Flandres. Sujets loyaux de l'Empereur, les Mosellans accueillent cependant avec joie la fin des hostilitĂ©s et la paix retrouvĂ©e. ConformĂ©ment Ă lâarticle 27 du traitĂ© de Versailles, la commune redevient française en 1919 et est rattachĂ©e au nouveau dĂ©partement de la Moselle qui adopte les limites administratives du district de Lorraine.
Seconde Guerre mondiale
AprĂšs un bombardement le (5 victimes, 62 maisons dĂ©truites), la commune est occupĂ©e deux jours plus tard par les troupes allemandes et annexĂ©e de facto au troisiĂšme Reich qui lâincorpore au Gau Westmark. La Seconde Guerre mondiale et le drame de l'Annexion marqueront longtemps les esprits. AprĂšs un intense bombardement, les AmĂ©ricains entrent dans la commune le . Ils font Ă©vacuer les habitants Ă Morhange, du au . Grostenquin devient une zone de combats avant la libĂ©ration dĂ©finitive.
Grostenquin sera titulaire de la Croix de guerre 1939-1945. Mme Marie Bour, résistante durant la Seconde Guerre mondiale, sera aussi honorée.
Politique et administration
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2007[19].
En 2020, la commune comptait 658 habitants[Note 4], en augmentation de 11,71 % par rapport Ă 2014 (Moselle : +0,38 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
- 1844 : deux écoles de 25 garçons et 30 filles.
- 1956 : deux Ă©coles avec 66 Ă©lĂšves.
- 2010 : une Ă©cole maternelle avec 2 classes ; une Ă©cole primaire avec 3 classes.
Cultes
Grostenquin est de tout temps paroisse catholique de l'archiprĂȘtrĂ© de Morhange ; annexes : Bertring, Linstroff et jusqu'en 1804, Erstroff.
Culture locale et patrimoine
Ădifices civils
- Passage d'une voie romaine.
- Traces du chùteau de Hingsange, mentionné en 1266, remanié au début du XVIIIe siÚcle pour le rendre plus habitable démoli à la Révolution. Avec deux tours, l'une appelée tour Sainte-Barbe, abritant la chapelle castrale, l'autre la prison. à son emplacement ne subsiste plus que l'importante ferme
- Ancienne base aérienne de l'OTAN occupée par les Canadiens de 1952 à 1964.
Ădifices religieux
- L'église néo-gothique dédiée à saint Jean-Baptiste (), fut reconstruite en 1867. Lors de la démolition de l'ancienne église en 1863, on y a trouvé le tombeau d'un colonel suédois.
- Une chapelle de 1960 dédiée à saint Blaise () située à Bertring lieu-dit : Klausenberg, pÚlerinage.
- Une chapelle XVIIIe siÚcle dédiée à saint Donat située à Linstroff rénovée depuis peu et inaugure en .
- Une réplique de la grotte de Lourdes située à Bertring lieu-dit : Klausenberg.
- Grande fĂȘte le Ă l'occasion de la saint Blaise avec bĂ©nĂ©diction des gorges et des petits pains.
Personnalités liées à la commune
Le joueur canadien de hockey sur glace Paul MacLean est nĂ© Ă la base aĂ©rienne, de mĂȘme que Jean-Claude Lavigne, pĂšre de la chanteuse Avril Lavigne.
HĂ©raldique
Blason | Parti : au 1er de gueules au dextrochĂšre de carnation, vĂȘtu d'azur, mouvant d'une nuĂ©e d'argent, tenant une Ă©pĂ©e du mĂȘme, garnie d'or, accostĂ©e en chef de deux cailloux du mĂȘme, au 2e d'argent au lion de sable, armĂ©, lampassĂ© et couronnĂ© d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- http://village-grostenquin.wifeo.com
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- anciennement orthographié Gros-Tenquin
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Grostenquin » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- « QualitĂ© des eaux de riviĂšre et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consultĂ© le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenĂȘtre "Rechercher".
Références
- Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
- Sandre, « le ruisseau du Bischwald »
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Bertrand HOERNER : Grostenquin une agglomĂ©ration gallo-romaine, foyer de l'essor rural du Bischwald. In : Les AgglomĂ©rations secondaires de la Lorraine Romaine p.165-173. Annales LittĂ©raires de lâUniversitĂ© de Franche-ComtĂ© n° 647, 1997 (ISBN 2 251 60647 5).
- Dom CALMET : Histoire de Lorraine, preuves, tome I, col. 293, premiĂšre Ă©dition
- J. G. STOFFEL : De l'ancienneté du chùteau de Morimont (Mörsperg), en Alsace. Le Bibliographe alsacien : gazette littéraire, historique, artistique, 1869 (4) p. 204-207, éditions Berger-Levrault Strasbourg, (ISSN 2015-2027).
- Toponymie générale de la France Tome 2. Formations non-romanes - Page 872
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Geoplatt
- Passé-Présent : La Moselle dévoilée N°3 (Septembre-Octobre 2011)
- Hermann Peter BARTH : Die Herrschaft Hingsingen. Zeitschrift fĂŒr die Geschichte der Saargegend. XII SaarbrĂŒcken 1962, p. 134-148
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.