Grigny 2
Grigny 2 est un quartier de la commune française de Grigny dans le département de l’Essonne, en Île-de-France. Totalisant plus d’une centaine d’immeubles[1], c’est la seconde copropriété d’Europe après Parly 2, conçue par le même promoteur. Placée dans le dispositif de quartier prioritaire[2] au même titre le quartier voisin de La Grande Borne, elle ne dispose néanmoins pas du même profil : cette copropriété est d'abord habitée par des ménages relativement aisés comme des cadres ou des personnels de l'aéroport d'Orly, une situation qui change très fortement avec la dégradation de l'habitat et l'arrivée des marchands de sommeil[3].
Grigny 2 | |
Vue d’un ensemble d’immeubles. | |
Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | ĂŽle-de-France |
DĂ©partement | Essonne |
Ville | Grigny |
Arrondissement | Évry |
Canton | Grigny |
DĂ©mographie | |
Population | 14 361 hab. (2009) |
Densité | 22 094 hab./km2 |
Revenu moyen | 10 896 € |
Fonctions urbaines | RĂ©sidentiel |
Étapes d’urbanisation | 1969 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 16″ nord, 2° 23′ 38″ est |
Altitude | Min. 48 m Max. 85 m |
Superficie | 65 ha = 0,65 km2 |
Transport | |
Gare | RER D Ă Grigny-Centre |
Bus | TICE 402, 420 et 510 DM 04 et 22 Noctilien N135 et N144 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.grigny2.fr/ |
Présentation
La copropriété Grigny 2, seconde copropriété d’Europe par la taille[4], a été conçue par le promoteur Robert Zellinger de Balkany dans les années 1960, qui avait développé à la même période Parly 2, première copropriété européenne[5]. Le quartier, totalisant 4 985 appartements, cinquante commerces, 4 105 places de parking, est composé de deux ensembles, les Tuileries au sud, de petits immeubles de cinq étages nommés des noms des maréchaux Lauriston, Berthier, Victor et Lefebvre ; les Sablons au nord, de grands immeubles de huit à quinze étages nommés Bonaparte, Bernadotte, Cambacérès, Davout, Sablons, Villaret, Vlaminck, Renoir, Junot, Lannes et Ney[5]. L’ensemble est géré par un syndicat de copropriété principal et vingt-sept syndicats secondaires. Contrairement à une idée reçue, le quartier compte moins de 10 % de logements HLM[6]. En 2010, trois cent quarante-huit établissements d’industrie, de commerce ou de service étaient installés dans le quartier[7].
GĂ©ographie
La copropriété a été construite sur le coteau surplombant la rive gauche de la Seine et le lac de Viry-Châtillon, sur un terrain typique du bassin parisien composé de couches successives de calcaire, d’argile et de marne[8], en bordure du plateau du Hurepoix à une altitude comprise entre 85 m à proximité de l’autoroute A6[9] et 48 m d’altitude à proximité du centre-ville[10].
DĂ©mographie
Le quartier de Grigny 2 comptait 11 706 habitants en 1999, 13 205 habitants en 2006 et 14 361 habitants lors du dernier recensement de 2009[7], soit une densité de population de 22 094 habitants au kilomètre carré. Les habitants de moins de vingt-cinq ans représentaient en 1999 41,5 % de la population du quartier, les étrangers représentaient 30,1 % de la population et le taux de chômage culminait à 19,9 %[6]. En 2008, sur les 3 949 foyers fiscaux, 60,8 % étaient non-imposables et 2 462 habitants relevaient du régime de la couverture maladie universelle[7] (CMU).
Histoire
Naissance
Lancé par arrêté du ministre de l’Équipement Albin Chalandon en 1968[11], le quartier fut construit dans le cadre de la première zone d'aménagement concerté de France à partir de 1969[12] - [13]. L’église Notre-Dame-de-Toute-Joie fut construite en 1973, la gare de Grigny-Centre fut mise en service en 1974.
DĂ©cadence
En 1996, le quartier est classé zone urbaine sensible (ZUS) pour bénéficier d’attentions particulières au titre de la politique de la Ville, avant de devenir un quartier prioritaire en 2015[14]. En 2001, le quartier a bénéficié d’un plan de sauvegarde de cinq ans[15]. En 2007, le quartier bénéficia de la signature d’une convention de financement de rénovation par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine[16] (ANRU) à hauteur de 7 426 456 € sur les 16 502 818 € prévus pour le projet de rénovation[17], faisant du quartier le bénéficiaire d’un des plus grands projets de France de l’agence[18].
Malgré ces efforts le quartier, perdant petit à petit ses commerces, comme le supermarché E.Leclerc en 2007[19], fut gagné par l’insécurité avec des agressions contre les forces de l’ordre en 2005[20], pour partie endiguée par la vidéosurveillance installée en 2011[21], la réouverture du supermarché à l’enseigne Casino[22]. Le supermarché a fermé en 2016.
Difficultés financières
En 2011, le syndic de gestion du grand ensemble en difficultés financières[23] fut placé sous administration judiciaire après le constat de quasi-faillite, la dette cumulée en septembre 2010 atteignant 6 820 000 € pour un budget de fonctionnement de 8 000 000 €[24], poussant nombre de propriétaires à quitter le quartier[1], à cause de la forte hausse des charges[25] - [26], de l'insécurité et d'un turn-over important de résidents non propriétaires.
Les marchands de sommeil participent également à la dégradation de l'ensemble, que ce soit en subdivisant les logements, créant ainsi de la surpopulation, ou en ne payant pas leurs charges[27] - [28].
Depuis 2019, l’ensemble des actifs ont été vendus à l’EPFIF, à la municipalité et au département ainsi qu'au diocèse (pour l’Église Notre-Dame-de-Toute-Joie)[29].
En , la copropriété, fortement paupérisée depuis sa construction, est en situation de faillite, ce qui pousse l'État à racheter 1 320 de ses 5 000 logements. D'ici 2026, il prévoit d'en transformer en logement social 400 et d'en détruire 920. Un propriétaire déclare obtenir une offre d'achat de 60 000 euros pour un appartement de 70 mètres carrés acheté 95 000 euros quinze ans auparavant[30] - [3].
Le , le protocole de liquidation du syndicat principal est signé. Il sera divisé en 33 copropriétés plus petites. Les copropriétaires ont obtenu le remboursement des frais avancés en 2012 pour la rénovation[29].
Équipements
Le quartier est équipé des écoles maternelles du Chat botté, Cendrillon, du Chaperon rouge, de la Petite sirène, de la Belle au bois dormant, des écoles élémentaires Langevin, Perrin, Elsa Triolet, Gérard Philipe, des écoles primaires Lucie Aubrac, Georges Charpak, du collège Pablo Neruda, du centre de loisirs la Ribambelle, de la salle de sport Jean-Louis Henry[31], d’un centre commercial en zone franche urbaine[32], d’un commissariat de police qui sert de dépôt pour CRS et autres, de l’église Notre-Dame-de-Toutes-Joies[33], de la gare de Grigny-Centre desservie par la ligne D du RER d'Île-de-France, d’un centre de protection maternelle et infantile[34]. Le quartier est implanté en bordure de l’autoroute A6, accessible par la sortie 7.1 en direction de la province et 7 en direction de Paris. Il est coupé par la route départementale 310 et par la route nationale 441. Le quartier est desservi par la ligne D du RER, par les lignes 402[35], 420 et 510[36] du réseau de bus TICE, par les lignes DM04[37] et DM22[38] du réseau de bus Daniel Meyer et par les lignes N135[39] et N144[40] du réseau Noctilien.
- La gare de Grigny-Centre devant Grigny 2.
- L’église Notre-Dame-de-Toute-Joie.
Pour approfondir
Articles connexes
- Grigny (Essonne)
- Les Pyramides, quartier dont les bandes de Grigny 2 sont souvent considérées en conflit
Sources
- Article Grigny 2 : ma copro va craquer paru le 23 avril 2012 sur le site du quotidien Libération. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche du territoire de la zone urbaine sensible de Grigny 2 sur le site de la mission interministérielle à la Ville. Consulté le 27/08/2012.
- Valentin Lebossé, « Dans l’Essonne, comment la plus grande copropriété de France a sombré dans la faillite », sur Ouest-France, (consulté le )
- Présentation de Grigny 2 sur le site du Groupement d’intérêt public de Grigny et Viry-Châtillon. Consulté le 27/08/2012.
- Présentation de Grigny 2 sur le site officiel de la copropriété. Consulté le 27/08/2012.
- Synthèse de présentation de la zone urbaine sensible Grigny 2 sur le site de la mission interministérielle à la Ville. Consulté le 27/08/2012.
- Tableaux statistiques de la zone urbaine sensible de Grigny 2 sur le site de la mission interministérielle à la Ville. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche géologique de Grigny sur le site du Brgm. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche de la borne géodésique WD K3-48 sur le site de l’Ign. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche de la borne géodésique WD K3-243 sur le site de l’Ign. Consulté le 27/08/2012.
- Présentation de Grigny 2 sur le site de Paris Skyscrapers. Consulté le 27/08/2012.
- Présentation du quartier sur le site du groupement d’intérêt public de Grigny et Viry-Châtillon. Consulté le 27/08/2012.
- Histoire de la commune de Grigny sur le site topic-topos.com Consulté le 27/08/2012.
- Décret n°96-1156 du 26 décembre 1996 fixant la liste des zones urbaines sensibles sur le site legifrance.gouv.fr Consulté le 27/08/2012.
- Arrêté préfectoral 2001-DDE-SH-104 du 11 avril 2001 sur le site du groupement d’intérêt public de Grigny et Viry-Châtillon. Consulté le 27/08/2012.
- Convention financière ANRU de Grigny 2 sur le site officiel de l’Agence nationale. Consulté le 27/08/2012.
- Revue du projet de rénovation urbaine de Grigny 2 sur le site de la copropriété. Consulté le 27/08/2012.
- Article La relance à Grigny - La Grande Borne – Grigny 2 paru sur le site officiel de l’ANRU. Consulté le 27/08/2012.
- Article Fermeture programmée de Grigny 2 paru le 28 mars 2007 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- Article Climat tendu à Grigny 2 paru le 17 mars 2005 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- Article A Grigny 2, une baisse de 76 % des vols avec violence paru le 21 décembre 2011 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche du supermarché Casino de Grigny sur le site officiel de l’enseigne. Consulté le 27/08/2012.
- Article A Grigny 2, chronique d’une copropriété au bord de la faillite paru le 16 septembre 2011 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- Article L’incroyable ardoise des copropriétaires de Grigny 2 paru le 11 février 2011 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- Article La copropriété Grigny 2 et ses 5 000 logements peinent à se remettre à flot paru le 1er avril 2012 sur le site du magazine L’Express. Consulté le 27/08/2012.
- Article Les charges explosent dans la copropriété géante de Grigny 2 paru le 5 avril 2012 sur le site du quotidien Le Parisien. Consulté le 27/08/2012.
- https://grigny91.fr/2022/05/24/deux-nouveaux-marchands-de-sommeil-tombent-en-cour-dappel-de-paris/
- https://www.la-croix.com/France/Dominique-F-ingenieur-marchand-sommeil-presume-2021-10-05-1201178924
- « Essonne : à Grigny 2, près de 2 000 copropriétaires vont être remboursés », sur actu.fr (consulté le )
- Isabelle Rey-Lefebvre, « Grigny 2 : l’Etat se résout à racheter 1 320 appartements de cette immense copropriété paupérisée », sur Le Monde, (consulté le )
- Plan de ville sur le site officiel de la commune de Grigny. Consulté le 27/08/2012.
- État des lieux du centre commercial Grigny 2 sur le site de l’Epareca. Consulté le 27/08/2012.
- Présentation de l’église Notre-Dame-de-Toute-Joie sur le site du diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche du centre de PMI de Grigny 2 sur le site du conseil général de l’Essonne. Consulté le 27/08/2012.
- Fiche horaire de la ligne 402 du réseau de bus TICE sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.
- Fiche horaire de la ligne 510 du réseau de bus TICE sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.
- Plan de la ligne DM04 du réseau de bus Daniel Meyer sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.
- Plan de la ligne DM22 du réseau de bus Daniel Meyer sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.
- Fiche horaire de la ligne N135 du réseau de bus Noctilien sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.
- Fiche horaire de la ligne N144 du réseau Noctilien sur le site officiel de l'opérateur. Consulté le 28/08/2012.