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Garde champĂȘtre

En France, le garde champĂȘtre est un fonctionnaire territorial communal ou intercommunal, ayant pour mission la protection du domaine rural. Il appartient Ă  la filiĂšre sĂ©curitĂ© et au cadre d'emplois dit de « police municipale » au sens des pouvoirs de police du maire. Au sein de la police française, il fait partie des forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et il est spĂ©cialement affectĂ© Ă  la police rurale.

Garde champĂȘtre
Logo de l'organisation
EmblĂšme des gardes champĂȘtres
Situation
Création 1791
Type Administration
SiĂšge Drapeau de la France Mairie

EPCI avec ou sans fiscalité propre

Conseil départemental

Conseil régional

Parc naturel régional

Organisation
Effectifs 1 300 (2021)[1]
Autorité hiérarchique Maires de leur commune dans le cadre de ses pouvoirs de police administrative, et du procureur de la République dans le cadre de ses attributions de police judiciaire

Une confusion est rĂ©guliĂšrement entretenue par des non-initiĂ©s entre l'agent de police municipale, fonctionnaire territorial affectĂ© Ă  des tĂąches de police urbaine et le garde champĂȘtre, fonctionnaire territorial affectĂ© particuliĂšrement Ă  la police des campagnes conformĂ©ment Ă  l'article L. 521-1 du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure[2]. En effet, si le cadre d'emplois est bien « municipal », le champ de compĂ©tences et la vocation du garde champĂȘtre restent adaptĂ©s au monde rural et Ă  ses vicissitudes.

Actuellement, son statut est prévu par le décret 94-731 en date du 24 août 1994[3]. Ce décret précise en son article 2 : qu'ils assurent les missions qui leur sont spécialement confiées par les lois et les rÚglements en matiÚre de police rurale.

NommĂ© par le maire, agrĂ©Ă© par le procureur de la RĂ©publique et assermentĂ© en audience publique devant le tribunal judiciaire dont relĂšve le fonctionnaire, le garde champĂȘtre exerce ses missions de police rurale aux cĂŽtĂ©s des gendarmes, assistĂ© de certains gardes spĂ©cialisĂ©s (pĂȘche, chasse, bois et forĂȘts
). Il peut ĂȘtre rĂ©voquĂ©, suspendu et sanctionnĂ© par le maire pour les fautes commises dans l'exercice de ses fonctions. De plus, placĂ© sous la surveillance du procureur de la RĂ©publique, cet agent chargĂ© de certaines fonctions de police judiciaire peut ĂȘtre privĂ© de son agrĂ©ment en cas de faute dans l'exercice de ses fonctions.

Histoire

Les premiers gardes champĂȘtres

Le garde champĂȘtre rĂ©dige un procĂšs-verbal Ă  un chasseur

La police rurale est trĂšs ancienne, puisqu'elle remonte au haut Moyen Âge en la personne de son premier reprĂ©sentant dans l'histoire de France, le garde champĂȘtre[4]. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue Ă©manant des manuels de gardes champĂȘtres du XIXe siĂšcle, les premiers gardes n'ont pas Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par le roi Charles V en 1369. On trouve la trace des premiers gardes champĂȘtres bien avant l'an 900 dans l'ancien droit, Ă©tablis par les chartes-lois et les coutumes des seigneuries et des provinces de France (Normandie, Auvergne, DauphinĂ©, Narbonne, Toulouse, etc), mais Ă©galement dans les duchĂ©s et comtĂ©s des Pays-Bas. Les premiĂšres appellations du garde champĂȘtre sont : Messor, messilier, messium cusios, messaer, messarius, mĂ©ssĂ©guĂ©, tous ces noms signifient « messier », de « messis », « moisson » - celui qui garde les moissons ; on retrouve le nom de « messier » depuis le haut Moyen Âge jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle. Le messier a pour mission de surveiller les moissons, il officie sur des juridictions seigneuriales et est l'ancĂȘtre d'une longue lignĂ©e de gardes ruraux qui deviendront quelques siĂšcles plus tard les gardes champĂȘtres d'aujourd'hui.

Plusieurs rois ont lĂ©gifĂ©rĂ© sur le recrutement et la condition des gardes champĂȘtres :

  • Philippe IV, dit « Philippe le Bel », dĂ©clare dans sa coutume du que les gardes-champĂȘtres de bonnes vie et mours, chargĂ©s de l'arrestation des dĂ©linquants, devaient s'engager entre les mains des consuls et du bailli royal ;
  • Philippe V dit « Philippe le Long », le , dĂ©clare que les sergents messiers et forestiers seraient crus en leur rapport jusqu'Ă  cinq sols ;
  • Charles V, dit « le Sage », par lettres patentes du , autorise les mayeurs et Ă©chevins d'Abbeville Ă  Ă©tablir des gardes des ablĂ©es.

Le garde champĂȘtre et la chasse

C'est sous le rĂšgne du roi Louis XIV, que ces gardes ont, en plus de la surveillance des rĂ©coltes, Ă  surveiller le « droit exclusif de chasser », en vertu de l'ordonnance royale de 1669. Ces gardes sont gĂ©rĂ©s par une administration spĂ©ciale appelĂ©e « capitainerie » dans les seigneuries les plus importantes. AppelĂ©s « Baugards », « Gardes Champs », « Gardes Messiers », « Sergents de Verdure » ou « Gardes ChampĂȘtres », ces agents chargĂ©s de surveiller les territoires de chasse des seigneurs ainsi que les rĂ©coltes, sont poussĂ©s par leurs maĂźtres Ă  exercer une police impitoyable envers les braconniers et les glaneurs. Leur comportement Ă  l'Ă©gard des contrevenants leur vaut une totale impopularitĂ© de la part du monde paysan qui, Ă  l'aube des États GĂ©nĂ©raux de 1789, prie d'ĂȘtre dĂ©livrĂ© des garde-chasses et des capitaineries.

La révolution de 1789

Un contrĂŽle de la pĂȘche par le garde champĂȘtre.

Les vƓux des paysans seront exaucĂ©s Ă  la disparition du systĂšme fĂ©odal par les dĂ©crets d'aoĂ»t 1789 qui abolissent le droit exclusif de chasse ainsi que la justice seigneuriale. Le monde rural dĂ©couvre une grande libertĂ© sans garderie qui va se traduire rapidement par des abus et un grand dĂ©sordre qui durera encore longtemps, malgrĂ© la loi du 30 avril 1790 qui rĂ©introduit une surveillance des campagnes par des gardes communaux. En effet, les communes reçoivent la lourde charge de recruter des gardes champĂȘtres, mais ces derniers sont sans pouvoir rĂ©el puisque l'article 8 de la Loi d'avril 1790 prĂ©cise que l'on ne peut poursuivre les dĂ©lits constatĂ©s par les gardes que si le propriĂ©taire porte plainte. La mission des gardes Ă©tant presque impossible et dangereuse, le dĂ©sordre persiste dans les campagnes et les conseils gĂ©nĂ©raux des communes font part de leurs vives inquiĂ©tudes aux autoritĂ©s dĂ©partementales.

L'institution d'un fonctionnaire

C'est par les lois du 23 septembre et du 6 octobre 1791, qui dĂ©finissent la police rurale dans le cadre de l'Ă©laboration du code rural, qu'est vĂ©ritablement instaurĂ© le corps des gardes champĂȘtres. Mais c'est la loi du 8 juillet 1795 (Messidor an III) prise par l'assemblĂ©e thermidorienne qui dĂ©finit le statut du garde champĂȘtre, le rendant entre autres obligatoire dans toutes les communes rurales de France et Ă©tablit des critĂšres de recrutement prĂ©cis. Les gardes champĂȘtres doivent avoir au moins 25 ans, savoir lire et Ă©crire, avoir une bonne condition physique, faire partie des vĂ©tĂ©rans nationaux ou des anciens militaires pensionnĂ©s ou munis de congĂ©s pour blessures. Ils sont choisis par les maires qui soumettent leur choix au conseil municipal et en donne avis au sous-prĂ©fet de leur arrondissement. Le garde champĂȘtre doit prĂȘter serment devant le juge de paix du canton « de veiller Ă  la conservation de toutes propriĂ©tĂ©s qui sont sous la loi publique et de celles dont la garde leur est confiĂ©e ». Il devient un agent de la force publique par son inscription au registre de la Gendarmerie qui peut le requĂ©rir et avec qui il partage une mission de police commune : la surveillance des campagnes.

Le recrutement difficile

Malheureusement, toutes les conditions d'embauche limitent considĂ©rablement le nombre de candidats potentiels, mais surtout, le mĂ©tier de garde champĂȘtre est trĂšs mal rĂ©munĂ©rĂ© et le maire qui a rĂ©ellement le pouvoir de nomination recherche surtout un homme Ă  tout faire, sĂ»r et fidĂšle. Le rĂŽle et la personnalitĂ© du maire sont trĂšs importants dans la volontĂ© de recruter des gardes champĂȘtres, qui leur sont imposĂ©s, pour, principalement, garantir la police des campagnes. Souvent, les agents recrutĂ©s deviennent des « hommes orchestres », beaucoup de maires leur demandent de remplir d'autres missions que celle pour lesquelles la fonction a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e. On retrouve ces policiers des campagnes portant un tambour pour faire office de « crieur », on les retrouve Ă©galement secrĂ©taires de mairie ou cantonniers, cet Ă©tat entrant dans les habitudes et portant atteinte Ă  la profession jusqu'Ă  nos jours. Jusque 1805-1810, ce problĂšme de recrutement ne contribue pas Ă  rĂ©gler les problĂšmes de dĂ©lits ruraux et porte prĂ©judice au mĂ©tier de garde champĂȘtre en lui donnant l'image d'une majoritĂ© d'agents de cette Ă©poque, souvent remplacĂ©s, qui inspirent la moquerie Ă  travers des descriptions en contradiction avec le sĂ©rieux de la fonction : homme Ă  tout faire, buveur notoire, alcoolique parfois, il est le roi des braconniers, l'ami des voleurs, voire l'un des leurs


Les campagnes de France

Sous le rĂšgne de NapolĂ©on Ier, le souci d'assagir les campagnes est une prĂ©occupation premiĂšre, rassemblant une part Ă©crasante de la population du pays, les campagnes jouĂšrent un rĂŽle trĂšs important durant la RĂ©volution et elles ont procurĂ© aux armĂ©es rĂ©volutionnaires et impĂ©riales l'essentiel de leurs troupes et de leurs fournitures. PrioritĂ© aux vĂ©tĂ©rans dans l'emploi de garde champĂȘtre : l'une des premiĂšres prĂ©occupations du futur Empereur, aprĂšs son coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) fut le sort des braves soldats Ă  la retraite n'ayant que leur maigre pension pour survivre, tous n'Ă©taient pas forcĂ©ment aux Invalides. Aussi, le 25 fructidor an IX (12 septembre 1800), un arrĂȘtĂ© dĂ©clarait que les gardes champĂȘtres seraient dĂ©sormais choisis parmi les vĂ©tĂ©rans.

Organisation de la police rurale

Face Ă  la mise en place difficile de ce fonctionnaire, par dĂ©cret ministĂ©riel de septembre 1800, tout nouveau garde champĂȘtre doit se prĂ©senter Ă  la sous prĂ©fecture pour Ă©carter toutes personnes douteuses. Afin d'amĂ©liorer l'efficacitĂ© des gardes champĂȘtres, le 1er dĂ©cembre 1809, on Ă©tablit des brigadier gardes champĂȘtres qui surveillent les gardes champĂȘtres du canton, leur transmettent les ordres de la Gendarmerie, du Juge de paix, des Procureurs ImpĂ©riaux, des Maires et des PrĂ©fets. Ces brigadiers, prĂ©viennent les Maires de ce qu'ils remarquent sur la conduite des gardes champĂȘtres de leurs communes, ils rendent compte par rapport au Sous PrĂ©fet sur la conduite et les opĂ©rations de police des gardes champĂȘtres. Ils ont Ă©galement la mission de former les gardes champĂȘtres qu'ils rĂ©unissent une fois par mois. La crĂ©ation de ces supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques des gardes champĂȘtres se justifie Ă  cette Ă©poque par l'incapacitĂ© remarquĂ© de certains d'entre eux Ă  remplir leurs fonctions. Malheureusement le Corps de ces brigadiers gardes champĂȘtres, dont beaucoup commettent des abus, sera supprimĂ© quelques annĂ©es aprĂšs sa crĂ©ation.

Le garde champĂȘtre au XIXe siĂšcle

À partir de 1820, une certaine stabilitĂ© s'instaure dans la mise en place des gardes champĂȘtres qui restent plus longtemps en fonction. Vers 1840, connu de toute la population rurale, le garde champĂȘtre, apprĂ©ciĂ© par certains est dĂ©criĂ© par d'autres. Il a abandonnĂ© le bicorne, au profit du kĂ©pi, DĂšs 1822 et les gardes champĂȘtres se sont vu doter des premiers fusils ou pistolets comme la Gendarmerie, une ordonnance du 24 juillet 1816 leur permet d'avoir un fusil de guerre.

En plus de la surveillance des propriĂ©tĂ©s rurales et forestiĂšres ainsi que de la chasse, le garde champĂȘtre se voit attribuer un accroissement de compĂ©tences rĂ©sultant de lois spĂ©ciales dont la plupart sont toujours en vigueur aujourd'hui :

Peinture du garde champĂȘtre, porteur d'une plaque, de son bicorne et de ses armes par AimĂ© Perret.
  • Police de la pĂȘche (Loi du 15 avril 1829).
  • ArrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux et municipaux (Loi du 28 juillet 1867).
  • Cartes Ă  jouer (Loi du 28 avril 1816).
  • Chemin de fer (Loi du 15 juillet 1845).
  • Circulation de boissons (Loi du 21 juin 1873).
  • Contributions indirectes (ArrĂȘtĂ© du ministĂšre des finances du 17 octobre 1816, art. 7).
  • Douanes.
  • Epizooties (Ordon. du 27 janvier 1815).
  • Gendarmerie - Ordre public - (Aux termes du dĂ©cret du 11 juin 1806, confirmĂ© par l'ordonnance du 29 octobre 1820).
  • Huissiers.
  • Plantation d'arbres (dĂ©cret du 16 dĂ©cembre 1811).
  • Poudre Ă  feu (Ordon. du 17 novembre 1819; loi du 25 juin 1841; ordon. du 5 oct. 1842).
  • Roulage (Loi des 12, 30 avril et 30 mai 1851).
  • Saisie-brandon (Art 628 du Code de procĂ©dure civile).
  • Sel (Ordonnance du 19 mars 1817).
  • Tabac (Loi du 28 avril 1816).
  • Voirie (Grande) (Conseil d'État, 1er mars 1842).
Un garde champĂȘtre du dĂ©but du XXe siĂšcle. (MusĂ©e des traditions bugistes)

Le garde champĂȘtre relĂšve les contraventions et les dĂ©lits constatĂ©s par procĂšs verbaux adressĂ©s, aprĂšs affirmation devant le Maire, au procureur de la RĂ©publique par l'intermĂ©diaire du commandant de la brigade de gendarmerie. La nouvelle loi municipale du 5 avril 1884 n'a pas maintenu le principe de l'obligation d'avoir au moins un garde champĂȘtre dans toutes les communes rurales de la RĂ©publique (dĂ©cret du 20 messidor an III ; loi du 3 brumaire an IV, art 38). Son article 102 porte : « Toute commune peut avoir un ou plusieurs gardes champĂȘtres ». Le lĂ©gislateur, en adoptant cette rĂ©daction, contrairement Ă  l'avis du Ministre de l'intĂ©rieur et de la Commission de la Chambre des dĂ©putĂ©s, a voulu dĂ©charger les communes pauvres d'une obligation qui pouvait peser lourdement sur elles. En 1884, la France comptait 28.589 gardes champĂȘtres.

Le garde champĂȘtre au XXe siĂšcle

CongrĂšs des gardes champĂȘtres Ă  la mairie du VIe arrondissement de Paris en 1903.
Garde-champĂȘtre en uniforme avec sa bicyclette devant la mairie de Germay (Haute-Marne) vers 1905.
Plaque de garde-champĂȘtre de la commune du Ban-de-Sapt (Vosges)

En ce dĂ©but de XXe siĂšcle, le garde champĂȘtre fait entiĂšrement partie du paysage rural, bien que toujours homme Ă  tout faire, par souci d'Ă©conomie, dans bien des petites communes qui ont peu de moyens financiers. Il entre notamment dans ses attributions le rĂŽle de crieur public qui proclame Ă  la cantonade, sur un roulement de tambour ou Ă  son de trompe, diverses dĂ©cisions officielles (arrĂȘtĂ©s municipaux, dĂ©crets prĂ©fectoraux, ordres de mobilisation gĂ©nĂ©rale)[5].

En aoĂ»t 1914, depuis Paris, l'ordre de mobilisation gĂ©nĂ©rale, est tĂ©lĂ©graphiĂ© aux prĂ©fectures. Chaque commune par l'intermĂ©diaire des Maires, gendarmes et gardes champĂȘtres doit informer la population et procĂ©der Ă  l'affichage de l'ordre. Pour alerter une population rurale en pleine moisson, dispersĂ©e dans les champs et dans les hameaux parfois Ă©loignĂ©s de plusieurs kilomĂštres de la mairie, l'appel du tambour redouble celui du tocsin aux cloches des Ă©glises. Cet instrument militaire ordonne le rassemblement et il appelle Ă  Ă©couter les annonces publiques sur la place du village. Le garde champĂȘtre devient ensuite l'agent communal, que craignaient de voir arriver les femmes dont les hommes Ă©taient partis au combat pendant les deux guerres mondiales.

Les manuels d'instruction civique et morale de cette Ă©poque disent que pour ĂȘtre un bon citoyen, on doit respecter l'autoritĂ© de tous les agents serviteurs de la Loi, depuis le garde champĂȘtre jusqu'au prĂ©sident de la RĂ©publique ; cette morale rĂ©publicaine fait qu'avec le maire et l'instituteur, le garde champĂȘtre devient, lui aussi, un personnage incontournable dans la vie du village. Le garde champĂȘtre est reconnu par la population comme auxiliaire de la gendarmerie et du procureur. Les contrevenants le craignent.

Le remaniement et la grande baisse d'effectif

En 1958, la disparition du Code d'instruction criminelle au profit de l'actuel Code de procĂ©dure pĂ©nale va lui faire perdre sa qualitĂ© d'officier de police judiciaire, il devient un agent chargĂ© de certaines fonctions de police judiciaire, mais il conserve nĂ©anmoins la majeure partie de ses compĂ©tences policiĂšres, ce qui le fait rester un agent de police puissant par ses prĂ©rogatives. Depuis 1958, le garde champĂȘtre n'est plus obligatoire dans les communes rurales, ce qui va porter prĂ©judice Ă  la profession par la lente disparition des 20 000 Ă  30 000 gardes champĂȘtres de l'Ă©poque, qui, pour la plupart, ne sont pas remplacĂ©s Ă  leur dĂ©part Ă  la retraite.

Principales attributions des gardes champĂȘtres

Pucelle métallique avec l'inscription de la commune
Différences entre les APM et les GCT

Autrefois officiers de police judiciaire, ils sont depuis 1958, agents chargĂ©s de certaines fonctions de police judiciaire au sens du 3° de l'article 15 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Ils disposent Ă©galement de la qualitĂ© d'agent de police judiciaire adjoint mais dans quelques cas particuliers introduits par la loi no 2007-297 dite « Loi PrĂ©vention de la DĂ©linquance ». On pourra noter aprĂšs analyse juridique de cette derniĂšre disposition, qu'elle est inopĂ©rante voire affaiblissante pour le garde champĂȘtre dont la qualitĂ© judiciaire actuelle est bien plus qualifiante que celle d'agent de police judiciaire adjoint.

Ce fonctionnaire territorial dispose en effet d'un arsenal juridique important afin de rechercher et constater par procĂšs-verbal les contraventions et les dĂ©lits portant atteinte aux propriĂ©tĂ©s, avec droit de suite ainsi que les contraventions aux rĂšglements et arrĂȘtĂ©s de police municipale, des maires comme des prĂ©fets. Les gardes champĂȘtres sont Ă©galement autorisĂ©s Ă  constater par procĂšs-verbal les contraventions aux dispositions du Code de la route grĂące Ă  l’article L521-1 du Code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure.

  • Art 15.3°[6] du Code de procĂ©dure pĂ©nale (CPP): Agent chargĂ© de certaines fonctions de police judiciaire.
  • Art 21.3°[7] du CPP: Agent de Police Judiciaire Adjoint. (pour la constatation de quelques infractions listĂ©es au Code pĂ©nal)
  • Art 22[8] du CPP : les gardes champĂȘtres exercent leurs pouvoirs de police judiciaire conformĂ©ment au chapitre Ier du titre VI du livre Ier du Code forestier.
  • Art 23[9] du CPP : peuvent ĂȘtre requis par le procureur de la RĂ©publique, le juge d'instruction et les officiers de police judiciaire afin de leur prĂȘter assistance.
  • Art 24[10] du CPP : les gardes champĂȘtres recherchent et constatent par procĂšs-verbal les dĂ©lits et contraventions qui portent atteinte aux propriĂ©tĂ©s situĂ©es dans les communes pour lesquelles ils sont assermentĂ©s.
  • Art 27[11] du CPP : Adressent leurs rapports et leurs procĂšs-verbaux au Procureur de la RĂ©publique par l'intermĂ©diaire des OPJ. Une copie de ces actes est transmise au maire de la commune.
  • Art 28 du CPP : PossibilitĂ© sous certaines conditions et pour certaines raisons prĂ©cises de procĂ©der Ă  des auditions.

Leurs principaux domaines de compĂ©tences sont : Police des campagnes / Police municipale / Police de la forĂȘt / Police de l’environnement et des ressources naturelles / Police de la conservation du patrimoine naturel / Police de la chasse / Police de la chasse maritime / Police de la pĂȘche en eau douce / Police de la faune et de la flore sauvage / Police des parcs nationaux / Police des rĂ©serves naturelles / Police des ports maritimes communaux / Police des baignades et des eaux territoriales / Police du domaine public fluvial et de la navigation intĂ©rieure / Police de l’eau / Police des dĂ©chets / Police de la santĂ© publique / Police sanitaire dĂ©partementale / Police des bois et forĂȘts et des feux / Police de la circulation / Police des chemins ruraux / Police de la voirie routiĂšre / Police de la circulation des vĂ©hicules Ă  moteur dans les espaces naturels / CompĂ©tences douaniĂšres / Police de l’urbanisme / Police des procĂ©dures fiscales / Police des dĂ©bits de boissons / Police funĂ©raire / Police des foires et marchĂ©s / Code des assurances / Police des publicitĂ©s, enseignes et prĂ©-enseignes / Police des poids et mesures / Police du bruits et nuisances sonores / RelevĂ© d’identitĂ©

Il est Ă  noter que les gardes champĂȘtres sont aussi compĂ©tents pour l'exĂ©cution des mandats d'amener, de dĂ©pĂŽt et d'arrĂȘt, des ordonnances de prise de corps, des arrĂȘts et jugements de condamnation, etc. En effet l'article R188 du code de procĂ©dure pĂ©nale[12] confie aux militaires de la gendarmerie, aux fonctionnaires de police ainsi qu'aux gardes champĂȘtres, cette compĂ©tence. Ils peuvent percevoir une prime pour l'exĂ©cution d'un mandat.

Le , Loi no 2017-1839 du mettant fin Ă  la recherche ainsi qu'Ă  l'exploitation des hydrocarbures et portant diverses dispositions relatives Ă  l'Ă©nergie et Ă  l'environnement, dite Loi Hulot, donne une nouvelle compĂ©tence aux gardes champĂȘtres au Code de l’Énergie. Ils pourront contrĂŽler les zones de culture ainsi que tous les locaux, installations et infrastructures oĂč s’exercent des activitĂ©s participant Ă  la chaĂźne de production, de distribution et de dĂ©claration des biocarburants et bioliquides (Article L.662-2 du code de l'Ă©nergie).

Police de l'environnement

Les gardes champĂȘtres sont habilitĂ©s Ă  rechercher et Ă  constater les infractions aux dispositions du code de l'environnement et des textes pris pour son application. Ils exercent leurs compĂ©tences dans les conditions prĂ©vues par la section 2 du livre 1er.

En effet, les gardes champĂȘtres en tant qu'agents chargĂ©s de fonctions de police judiciaire ne sont pas restreint par l'article 21 du code de procĂ©dure pĂ©nale (APJA) et peuvent donc :

  • AccĂ©der aux lieux oĂč l'infraction a Ă©tĂ© commise, avec l'accord du procureur de la RĂ©publique lorsqu'il y a des lieux d'habitations, vĂ©hicules, Ă©tablissements professionnels ;
  • Suivre dans tous les lieux oĂč les animaux, les vĂ©gĂ©taux ou les minĂ©raux, ou leurs parties et produits, prĂ©levĂ©s, frauduleusement, ont Ă©tĂ© transportĂ©s ;
  • Recueillir, sur convocation ou sur place, les dĂ©clarations de toute personne susceptible d'apporter des Ă©lĂ©ments utiles Ă  leurs constatations et procĂ©der Ă  l'audition d'une personne Ă  l'Ă©gard de laquelle il existe des raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tentĂ© de commettre une infraction ;
  • RequĂ©rir directement la force publique ou/et un officier de police judiciaire pour renfort qualitatif ou numĂ©raire pour la recherche ou la constatation des infractions et la mise en place de moyens de coercition (qui ne peuvent refuser cette demande) ;
  • ProcĂ©der Ă  la saisie de l'objet de l'infraction, y compris les animaux et les vĂ©gĂ©taux, ou les parties et les produits obtenus Ă  partir de ceux-ci, les minĂ©raux, les armes et munitions, les instruments et les engins ainsi que les embarcations, automobiles et autres vĂ©hicules utilisĂ©s par les auteurs ayant servi Ă  commettre l'infraction ;
  • PrĂ©lever des Ă©chantillons en vue d'analyse ou d'essai ;
  • ContrĂŽler les moyens, documents, produits, etc. relatifs aux activitĂ©s que le garde champĂȘtre a pour missions de vĂ©rification au titre de la police de l'environnement et de la police rurale (chasse, pĂȘche professionnelle ou amateure en eau douce comme salĂ©e, agriculture, cueillette, coupe, rĂ©colte, Ă©levage dont conchyliculture ...).
  • Au nom de la Police de l'Environnement, les inspections, contrĂŽles, recherches et enquĂȘtes avec les prĂ©rogatives et moyens indiquĂ©s ci-dessus pour des questions relatives aux dĂ©chets et aux pollutions sont dans ses attributions, comme par exemple vĂ©rifier le contenu de poubelles.

Les brigades intercommunales

La brigade verte du Haut-Rhin[13]

Le droit local en vigueur en Alsace-Moselle a dotĂ© les maires de moyens spĂ©cifiques pour veiller au respect des lois et rĂšglements, notamment en zone rurale. NommĂ©s par les maires, les gardes champĂȘtres, de par leurs compĂ©tences et leur bonne connaissance du territoire d’intervention, sont des agents prĂ©cieux pour assister dans leurs multiples fonctions municipales.

Dans bien des communes, il n’y a plus de garde champĂȘtre. La fonction a souvent Ă©tĂ© quelque peu dĂ©tournĂ©e. Il est apparu capital de leur rendre le rĂŽle important qui est le leur et de les doter de moyens leur permettant d’exercer leurs missions efficacement et en sĂ©curitĂ©.

La loi d’amĂ©lioration de la dĂ©centralisation du 5 janvier 1988 a repris Ă  son article 44 un amendement proposĂ© par le sĂ©nateur Henri Goetschy, auquel se sont associĂ©s les sĂ©nateurs Pierre SchielĂ© et Hubert Haenel. Cet amendement permet Ă  un regroupement de collectivitĂ©s rĂ©unies dans un syndicat mixte, d’avoir en commun des gardes champĂȘtres compĂ©tents sur l’ensemble des territoires des communes constituant ce groupement.

Les gardes champĂȘtres ont alors constituĂ© un vĂ©ritable corps dit « brigade verte » pour le Haut-Rhin et placĂ©s sous l’autoritĂ© juridique de leurs maires. Ils ont comme cadre de gestion un syndicat mixte regroupant des communes, le dĂ©partement du Haut-Rhin ainsi que le cas Ă©chĂ©ant, des syndicats de communes et des districts. Avec plusieurs milliers d’interventions chaque annĂ©e, les domaines d’activitĂ© de la brigade verte sont aussi variĂ©s que le permettent les compĂ©tences des gardes champĂȘtres, avec cependant une forte part sur ce qui leur sont propres et essentiels : la ruralitĂ© et l'environnement (pollution, faune et flore domestiques et sauvages, activitĂ©s champĂȘtres et forestiĂšres...). Leur omniprĂ©sence sur le terrain et leur rĂ©partition dans tout le dĂ©partement du Haut-Rhin font des gardes de la brigade verte les garants de la prĂ©servation du patrimoine naturel, rural et urbain. Au service des maires, la brigade verte se veut Ă©galement une police de proximitĂ© pouvant rĂ©pondre sept jours sur sept Ă  de nombreuses sollicitations.

En avril 2004 et plus rĂ©cemment en 2010, ont Ă©tĂ© constituĂ©es deux brigades issues de la Loi « DĂ©mocratie de ProximitĂ© ». La premiĂšre situĂ©e en Haute-Normandie dans le Pays de Caux, la deuxiĂšme situĂ©e dans l'HĂ©rault Ă  proximitĂ© du Bassin de Thau, elles illustrent ce qu'il est possible de faire en utilisant les compĂ©tences judiciaires Ă©tendues des gardes champĂȘtres. DĂ©vouĂ©s exclusivement Ă  leurs missions de police rurale, les gardes champĂȘtres intercommunaux de ces structures disposent d'un mode de fonctionnement souvent particulier et d'une trĂšs grande autonomie.

Écusson de spĂ©cialitĂ© des gardes champĂȘtres territoriaux du SIVHE (Normandie)

La brigade champĂȘtre intercommunale du syndicat intercommunal des vallĂ©es du Havre-Est (SIVHE)

Basée à Gainneville, fonctionne sur trois principes :

  • la « dĂ©centralisation de responsabilitĂ© » au profit d'un chef de brigade
  • la disponibilitĂ© sept jours sur sept du personnel par l'instauration d'astreintes et d'heures supplĂ©mentaires rĂ©munĂ©rĂ©es.
  • l'autonomie opĂ©rationnelle ce qui suppose une grande qualification du personnel dans diverses missions

Le chef de brigade, garde champĂȘtre lui-mĂȘme, dĂ©finit les objectifs des agents, apprĂ©cie le travail de ces derniers, estime les besoins en moyens roulants, informatique, en armement ou encore en matĂ©riel technologique et technique. Responsable devant les maires des rĂ©sultats obtenus voire des Ă©checs, il dresse les bilans mensuels, statistiques et rapports informant la hiĂ©rarchie des diffĂ©rentes mesures prises ou Ă  prendre, des procĂšs-verbaux dressĂ©s ou encore des rĂ©glementations proposĂ©es afin d'amĂ©liorer la cohĂ©sion municipale. Le mĂ©moire du garde chef principal HervĂ© BĂ©nazĂ©ra sur les enjeux intercommunaux en matiĂšre de police rurale pointe l'inadĂ©quation entre les missions judiciaires des gardes champĂȘtres et leur niveau de formation (et de recrutement). De mĂȘme, il souligne le caractĂšre trĂšs particulier de la police rurale qu'il dĂ©crit comme une « police locale et technicienne » capable d'aligner des agents en prise avec le terrain et ses contraintes. Ainsi, il cite, « le garde champĂȘtre doit ĂȘtre capable d'analyser une situation, d'en extraire le fondement juridique et de prendre la dĂ©cision qui s'impose. Il doit savoir tout faire (ou presque) au risque de n'ĂȘtre qu'un service supplĂ©tif sans cohĂ©rence territoriale ».

La brigade territoriale intercommunale de SÚte AgglopÎle Méditerranée

Les gardes-champĂȘtres sont chargĂ©s de la protection de l’environnement sur les 14 communes membres de la communautĂ© d'agglomĂ©ration, mais leurs compĂ©tences s’étendent Ă©galement Ă  la surveillance et la prĂ©vention de la dĂ©linquance itinĂ©rante et locale afin d’éviter les infractions, en particulier sur le domaine rural (vignes, champs, parcs d'ostrĂ©icultures...). Ils travaillent en collaboration avec les brigades de Gendarmerie de MĂšze et de Gigean et les polices municipales du secteur.

Leurs compétences au quotidien :

  • Ă©viter la chasse des espĂšces animales protĂ©gĂ©es
  • constater les infractions en matiĂšre de pĂȘche, d’urbanisme, d’hygiĂšne alimentaire et de santĂ© publique

  • exercer la police des bois et forĂȘts, des feux ainsi que de la protection de la faune et de la flore (la brigade lutte Ă©galement contre les dĂ©pĂŽts sauvages et peut concourir Ă  la police de l’eau pour constater des pollutions)
  • constater les infractions en cas d’amĂ©nagement non autorisĂ© des voiries par des particuliers ou des professionnels ainsi que celles liĂ©es au Code de la route

La brigade territoriale remplit d’autres missions (pĂ©riodiques ou ponctuelles), parfois conjointement avec les services de l’État :

  • surveillance des terrains agricoles et prĂ©vention des vols
  • participation Ă  la DĂ©fense des ForĂȘts Contre les Incendies (DFCI)
  • prĂ©vention et rĂ©pression des habitants ne respectant pas les normes liĂ©es Ă  l’écobuage
  • contrĂŽle de la traçabilitĂ© des coquillages de l’Étang de Thau
  • vĂ©rification de la rĂ©gularitĂ© des permis de chasse et de l’équipement des chasseurs
  • verbalisation des vĂ©hicules circulant sur des chemins protĂ©gĂ©s
  • contrĂŽle de la rĂ©gularitĂ© des constructions en zone littorale
  • contrĂŽle de l’hygiĂšne sanitaire dans les restaurants

La brigade intercommunale du syndicat intercommunal du Grand Nouméa

En Nouvelle-CalĂ©donie, une brigade intercommunale de 12 gardes champĂȘtres a Ă©tĂ© mise en place par le Syndicat Intercommunal du Grand NoumĂ©a. Cette brigade est placĂ©e sous l’autoritĂ© du gestionnaire de la fourriĂšre intercommunale. Il interviennent sur les 4 commune peuplĂ©es d'environ 179 500 habitants. Les agents retenus sont chargĂ©s des missions dĂ©volues aux gardes champĂȘtres, c'est-Ă -dire : garantir le bon ordre, la tranquillitĂ© et la salubritĂ© publiques. Leurs missions sont celles prĂ©vues par le code des communes au titre des pouvoirs de police du Maire et par le code de procĂ©dure pĂ©nale, ainsi que par la dĂ©finition statutaire des missions de la fourriĂšre intercommunale.

La brigade des gardes champĂȘtres du Grand Belfort (90)

La brigade de gardes champĂȘtres intervient sur prĂšs de 52 communes du Territoire de Belfort. Ce service qui a pour mission d'assurer la sĂ©curitĂ©, la salubritĂ©, la tranquillitĂ© publiques et essentiellement les polices de l’environnement, de l'urbanisme et vĂ©tĂ©rinaires a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en partenariat avec le Conseil gĂ©nĂ©ral en 1993. Il bĂ©nĂ©ficie aujourd'hui d'une expĂ©rience de dix ans mise au service des collectivitĂ©s territoriales du dĂ©partement.

La brigade des gardes champĂȘtres est composĂ©e de 10 agents titulaires du concours de garde champĂȘtre de la fonction publique territoriale, employĂ©s par le Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale du Territoire de Belfort qui gĂšre les agents et fournit le matĂ©riel nĂ©cessaire Ă  l'accomplissement de leurs tĂąches.

Leur temps de travail est partagĂ© entre l'ensemble des collectivitĂ©s adhĂ©rentes. Chaque ban communal est rĂ©guliĂšrement visitĂ©, selon un planning de travail hebdomadaire. PlacĂ©s sous l’autoritĂ© du maire, les gardes nature sont chargĂ©s de certaines fonctions de police judiciaire et veillent Ă  la protection de l'environnement.

La police du marais de Saint-Omer

CrĂ©Ă©e fin 2010, cette unitĂ© est chargĂ©e de faire respecter sur le marais-et ses abords immĂ©diats-de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, les rĂšgles de navigation, de sĂ©curitĂ© ainsi que la rĂ©glementation en matiĂšre de pĂȘche, de chasse et de veiller Ă  la salubritĂ©, et ce, sur l'eau mais aussi sur les berges. De ce fait, elle veille aussi au respect des lois concernant l'agriculture au sens le plus large du terme, l'urbanisme et la circulation. Cette brigade assure Ă©galement une prĂ©sence prĂ©ventive en matiĂšre de protection des biens et des personnes comme de sĂ©curitĂ© publique et peut aussi contribuer aux secours et Ă  l'assistance des usagers.

Le service de Police Rurale de la Communauté d'Agglomération Seine-Eure

Ce service est chargĂ© essentiellement de veiller sur la trĂšs grande voie verte de ce trĂšs vaste secteur (sĂ©curitĂ©, salubritĂ©, tranquillitĂ©) ainsi que les activitĂ©s connexes Ă  cet environnement : chasse, pĂȘche, ... . Ce service est appelĂ© Ă  Ă©voluer afin d'Ă©tablir une plus grande prĂ©sence en ces lieux mais aussi afin de mieux faire respecter les rĂ©glementations en matiĂšres rurale et environnementale sur tous les secteurs de la CommunautĂ© d'AgglomĂ©ration.

La Brigade Intercommunale de l'Environnement de la Communauté d'Agglomération du Saint-Quentinois

CrĂ©Ă©e en 2017, elle est composĂ©e uniquement de gardes champĂȘtres. La brigade intervient principalement dans les domaines environnementaux (contrĂŽle de la chasse, de la pĂȘche, la protection de la faune et de la flore sauvage, le contre braconnage, lutte contre les dĂ©pĂŽts sauvages). Les gardes champĂȘtres interviennent sur les 39 communes et sont placĂ©s sous l’autoritĂ© des Maires. Ils exercent Ă©galement des missions de police rurale et municipale, comme la police de la route et de l'urbanisme, l'intervention sur la divagation d'animaux, la lutte contre les infractions en matiĂšre de circulation sur les chemins ruraux, le stationnement et veillent Ă  la protection de la RĂ©serve Naturelle du parc d'Isle.

Ce service de la communauté d'agglomération fait suite à une demande des communes, pour leur apporter un soutien de patrouille et de vigilance sur des secteurs ruraux. La brigade travaille en coopération avec la Gendarmerie, la Police Nationale, ainsi que l'OFB.

Nouveaux services

Depuis 2017, nous pouvons observer la crĂ©ation de nouvelles unitĂ©s de ce type dont en Ile-de-France en 2018. Par ailleurs, dans la rĂ©gion des Hauts-de-France, en Normandie ou dans d'autres territoires, des gardes champĂȘtres deviennent intercommunaux, seuls, ou Ă  plusieurs ou en collaboration avec des policiers municipaux devenant eux-aussi intercommunaux. Depuis cette annĂ©e aussi, bien que ce fait ne soit pas nouveau, plus de gardes champĂȘtres sont Ă©galement recrutĂ©s en sus de policiers municipaux dans les services compte tenu des spĂ©cificitĂ©s de vocation et judiciaires de ce corps (environnement, ruralitĂ©, protection de la flore et de la faune sauvages et domestiques).

Effectifs

Une donnĂ©e statistique du ministĂšre de l'IntĂ©rieur sur les polices municipales annonce un effectif de 983 gardes champĂȘtres en activitĂ©[14]. Mais beaucoup de communes comportant un ou plusieurs gardes champĂȘtres n'y figurent pas. Des effectifs de policiers municipaux sont inscrits alors que des postes n'existent pas. On estime l'effectif de gardes champĂȘtres lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  1 500.

AnnĂ©e Effectif des gardes champĂȘtres
1845 34 431
1851 35 025
1884 28 589
1958 30 000
2011 2 400
2012 1 800
2013 1 500
2015 1 100
2017 1 300
2018 726[15] (Chiffres non vérifiés par les Préfectures)

Aujourd'hui

Cadre juridique

En 2016, le code de l'environnement et le code de procĂ©dure pĂ©nale donnent plus de pouvoirs aux gardes champĂȘtres, en particulier d'investigations en matiĂšre rurale et environnementale.

En 2017, aprĂšs une validation par l'Association des maires de France (AMF) et du Conseil supĂ©rieur de la Fonction publique territoriale, une revalorisation du plafond de l’indemnitĂ© spĂ©ciale de fonction (ISF) des gardes champĂȘtres passe de 16 Ă  20 %, dans le cadre de l'Ă©quitĂ© face aux policiers municipaux[16]. Cette annĂ©e voit aussi un renforcement de plus des prĂ©rogatives des gardes champĂȘtres (investigations en matiĂšres environnementale et rurale, constatations de faits concernant les biens, code de la route) ainsi qu'une consolidation de leur statut.

En 2021, la proposition de loi sĂ©curitĂ© globale est adoptĂ©e. AprĂšs 600 ans de fonctions, les gardes champĂȘtres voient enfin leur image modernisĂ©e par la crĂ©ation d'une tenue de service, d'une officialisation des cartes professionnelles et une uniformitĂ© des vĂ©hicules de fonctions.

Actuellement, on compte environ 1 300 gardes champĂȘtres communaux et intercommunaux tous grades confondus[1], employĂ©s par des communes en majoritĂ© rurales. Sur ce dernier point, il est intĂ©ressant de constater qu'une proportion non nĂ©gligeable de gardes champĂȘtres est toutefois employĂ©e par des communes urbaines Ă  forte densitĂ© de population et affectĂ©e Ă  des tĂąches de police municipale, notamment la surveillance du stationnement. Pour de nombreux syndicats et instances reprĂ©sentatives de la profession, cette utilisation dĂ©tournĂ©e provoque un dĂ©sĂ©quilibre et un malaise profond dans cette profession. Les gardes champĂȘtres territoriaux ont exprimĂ© aux instances nationales et locales leurs vives inquiĂ©tudes quant Ă  leur existence. En effet, leur nombre rĂ©duit, le recrutement par un concours peu « filtrant » dĂ» au peu de candidats, ceci Ă©tant du fait de la mĂ©connaissance de ce corps et de ses missions, y compris par leurs propres ou potentiels employeurs, la moyenne d'Ăąge Ă©levĂ©e ainsi que l'absence d'une catĂ©gorie B spĂ©cifique font que ce mĂ©tier oubliĂ© de tous est sur la voie d'une agonie lente mais certaine, souvent au profit des polices municipales, des ASVP, dans certains cas des « Ă©co-gardes » voire d'agents territoriaux ayant la qualitĂ© de « garde particulier » (assermentation Ă  l'article 29 du code de procĂ©dure pĂ©nale).

Toutefois, on constate un retour de la profession en raison de son régime juridique moins restrictif que celui de la police municipale, ainsi que moins onéreux[17], et du fait d'élus soucieux de l'environnement ou de la ruralité.

Il faut aussi reprendre en compte les attributions spĂ©cifiques de ces fonctionnaires territoriaux chargĂ©s de la police des campagnes. Ces attributions ont rĂ©cemment Ă©voluĂ© avec une technicitĂ© accrue vers le traitement des atteintes aux propriĂ©tĂ©s publiques ou privĂ©es, Ă  la forĂȘt et bien Ă©videmment Ă  l'environnement. Outre la spĂ©cialisation dans le traitement des problĂ©matiques propres aux territoires ruraux, ces nouvelles attributions Ă©tendent la sphĂšre d'action des gardes champĂȘtres actuels vers l'espace pĂ©riurbain. Cette situation souligne et fait apparaĂźtre la spĂ©cificitĂ© originelle de ces fonctionnaires territoriaux ; en sus de l'application des pouvoirs de police municipale et de leur rattachement Ă  l'autoritĂ© administrative du Maire, les gardes champĂȘtres sont investis de pouvoirs de police accrus dĂ©coulant de lois spĂ©ciales aujourd'hui codifiĂ©es et qui leur confĂšrent une plus large compĂ©tence judiciaire que s'ils Ă©taient au sens strict « agents de police judiciaire adjoints ».

L'article 21-2 du code de procĂ©dure pĂ©nale est en effet prĂ©cis sur les modalitĂ©s de constatation des agents de police municipale qui doivent se conformer aux ordres de leurs chefs, etc. Les gardes champĂȘtres eux, recherchent et constatent les dĂ©lits et les contraventions dans un grand nombre de domaines, en se conformant aux textes de lois de rĂ©fĂ©rence (code de procĂ©dure pĂ©nale, code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, code forestier, code de l'environnement, etc.) Ces diffĂ©rents textes font apparaĂźtre une certaine autonomie dans les attributions du garde champĂȘtre qui travaille souvent seul sur un grand territoire. Il est communĂ©ment en relation avec la gendarmerie, notamment ses officiers de police judiciaire, ainsi qu'avec d'autres acteurs de la ruralitĂ©. Il rend rĂ©guliĂšrement compte au maire de ses activitĂ©s, reçoit ses Ă©ventuelles directives et lui adresse une copie des procĂ©dures qu'il dresse et transmet au Procureur de la RĂ©publique. Le garde champĂȘtre parcourt le territoire pour lequel il est assermentĂ© oĂč il recherche les infractions de sa compĂ©tence, vĂ©rifie l'application de la loi et des rĂšglements en matiĂšre de police municipale, crĂ©e des rĂ©seaux relationnels, s'informe des activitĂ©s qui s'y dĂ©roulent et y maintient le lien social
.

AccĂšs Ă  la profession

Le mĂ©tier de garde champĂȘtre territorial est accessible par :

  • concours externe organisĂ© par les Centres de gestion de la fonction publique territoriale[18]
  • dĂ©tachement de fonctionnaires relevant des trois fonctions publiques jugĂ©s aptes Ă  l'exercice des fonctions de garde champĂȘtre et relevant dans son emploi actuel (catĂ©gorie C) d'une Ă©chelle de rĂ©munĂ©ration transposable.
  • accĂšs par les emplois rĂ©servĂ©s du ministĂšre des ArmĂ©es[19].

DĂ©roulement de carriĂšre

Le cadre d'emplois des gardes champĂȘtres est constituĂ© de deux grades (dĂ©cret 94-731 du 24 aoĂ»t 1994 modifiĂ© le ). Les grades de garde champĂȘtre chef et de garde champĂȘtre chef principal, qui relĂšvent respectivement des Ă©chelles C2 et C3 de rĂ©munĂ©ration.

Écusson de garde champĂȘtre territorial portĂ© sur le bras gauche

L'accĂšs Ă  l'actuel cadre d'emploi se fait au grade de garde champĂȘtre chef (Ă©chelle 5 de la catĂ©gorie « C »).

Compte tenu de l'Ă©volution des prĂ©rogatives notamment en matiĂšre d'audition et d'enquĂȘte judiciaire, les instances reprĂ©sentatives de la profession militent pour une extinction des deux grades de garde champĂȘtre en catĂ©gorie C et la crĂ©ation d'un grade unique de garde champĂȘtre en catĂ©gorie B. Cette Ă©volution est logique et nĂ©cessaire eu Ă©gard aux compĂ©tences faisant appel Ă  un niveau d'expertise proche de celui des officiers de police judiciaire (OPJ). Toutefois, toute rĂ©forme passe par un concours adaptĂ© et une formation initiale en phase avec les prĂ©rogatives prĂ©citĂ©es mais Ă©galement avec l'environnement physique et humain du garde champĂȘtre territorial (monde agricole, ruralitĂ©, environnement...). La trĂšs grande majoritĂ© des gardes champĂȘtres accĂ©dant Ă  la profession sollicitent l'aide de leurs aĂźnĂ©s afin de pallier l'insuffisance grave de la formation initiale d'application.

Uniforme

L'uniforme du garde champĂȘtre ainsi que les galons ne font l'objet d'aucune rĂ©glementation spĂ©cifique Ă  ce jour et restent donc Ă  la seule discrĂ©tion du maire ou du prĂ©sident de l'Ă©tablissement public recruteur. Il existe toutefois une obligation de port d'une plaque en mĂ©tal ou d'Ă©toffe posĂ©e par l'article R522-1[20] du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Cette plaque doit comporter les mentions « LA LOI », le nom de la commune employeur ainsi que celui du garde.

Concernant l'expression symbolique des grades (pattes d'Ă©paules), il appartient Ă©galement aux maires ou aux prĂ©sidents de l'Ă©tablissement public de les dĂ©finir. Ainsi, certains gardes champĂȘtres chefs (grade de recrutement) arborent un, deux ou trois chevrons ou un galon tranchĂ© de vert, argentĂ©s ou or, pour marquer leur statut de carriĂšre.

Une circulaire du ministre de l'IntĂ©rieur du invite les maires Ă  veiller attentivement Ă  la tenue des gardes champĂȘtres et Ă  exiger de ceux-ci qu'ils portent constamment et de façon apparente les attributs de leurs fonctions (plaque), ajoutant qu'il serait dĂ©sirable que ces agents soient revĂȘtus d'un uniforme.

Bien qu'appartenant au cadre d'emploi dit de « police municipale », le port de l'uniforme prĂ©vu pour les agents de la police municipale (bleu marine – bande et passepoil gitane) est interdit au garde champĂȘtre, du fait justement qu'il n'est pas « agent de police municipale ».

Nous pouvons cependant noter souvent la présence de tenues bleues marine avec bande(s) et passepoil verts, le port du képi ainsi que le port de tenues kaki.

La loi sécurité globale voté définitivement le fixe un article 6 quinquies en ces termes :

Le chapitre II du titre II du livre V du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure est complĂ©tĂ© par un article L. 522‑5 ainsi rĂ©digĂ© :
« Art. L. 522‑5. – La carte professionnelle, la tenue, la signalisation des vĂ©hicules de service et les types d’équipement dont sont dotĂ©s les gardes champĂȘtres font l’objet d’une identification commune de nature Ă  n’entraĂźner aucune confusion avec ceux utilisĂ©s par la police nationale et la gendarmerie nationale. Leurs caractĂ©ristiques et leurs normes techniques sont fixĂ©es par arrĂȘtĂ© du ministre de l’intĂ©rieur. »
« Le port de la carte professionnelle et celui de la tenue sont obligatoires pendant le service. »

Le MinistĂšre de l'intĂ©rieur doit signer un arrĂȘtĂ© qui dĂ©finira la tenue officielle des gardes champĂȘtres.

Organisation

Les gardes champĂȘtres opĂšrent gĂ©nĂ©ralement seuls dans des communes isolĂ©es et dites « rurales ». Ils peuvent quand mĂȘme ĂȘtres organisĂ©s et structurĂ©s de diffĂ©rentes maniĂšres dans des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale (EPCI). Les services se dĂ©coupent en gĂ©nĂ©ral en brigades ou en groupes.

Il peut y avoir des effectifs spécialisés :

  • brigade intercommunale ;
  • brigade nautique ;
  • brigade fluviale ;
  • brigade Ă©questre ;
  • brigade VTT ;
  • brigade verte ;
  • brigade environnement.

Armement

L'arme des gardes champĂȘtres jusqu'Ă  la 3e rĂ©publique Ă©tait le sabre briquet, le sabre qu'utilisait l'infanterie napolĂ©onienne. Ce sabre Ă  lame courte modĂšle An IX (lame de 59 cm, longueur totale de 75 cm), en acier et forgĂ© d'une seule piĂšce, Ă©quipait les sous-officiers et les soldats de la Garde impĂ©riale puis les gardes champĂȘtres. Ce sabre Ă©tait utilisĂ© principalement pour le combat au corps Ă  corps. Il Ă©tait surtout employĂ© Ă  des fins pratiques et utilitaires plutĂŽt que guerriĂšres. Des pistolets Ă  silex Ă©quipaient ces fonctionnaires, pistolet de type An IX qu'utilisaient aussi les gendarmes Ă  cette Ă©poque.

Pistolet Ă  silex de garde champĂȘtre, de type An IX.

Aujourd'hui ils peuvent ĂȘtre armĂ©s dans les conditions prĂ©vues aux articles R. 312-22, R. 312-24 et R. 312-25 du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure[21] portant application du dĂ©cret n° 2014-1253 du 27 octobre 2014 relatif aux dispositions des livres III, VI et VII de la partie rĂ©glementaire du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Second alinĂ©a de l'art. R522-1 du code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure[22].

À cet effet, il peut, lui-mĂȘme, acquĂ©rir, dĂ©tenir et porter des armes :

  • de catĂ©gorie B (armes Ă  feu de poing, d'Ă©paule, armes Ă  impulsion Ă©lectrique Ă  distance) ;
  • de catĂ©gorie C (armes de type flash-ball) ;
  • de catĂ©gorie D (armes Ă  impulsions Ă©lectriques de contact, matraques tĂ©lescopiques, aĂ©rosols).

Les gardes champĂȘtres peuvent ĂȘtre armĂ©s de n'importe quel calibre de la catĂ©gorie B (mm, 38 spĂ©cial, 44 magnum, 357, 45 ACP, etc.). Et contrairement Ă  l'agent de police municipale, le garde champĂȘtre peut donc ĂȘtre armĂ© Ă  la seule discrĂ©tion du maire et aprĂšs en avoir informĂ© le prĂ©fet, lequel ne peut que se borner Ă  viser l'autorisation municipale.

Depuis le , les gardes champĂȘtres sont soumis Ă  la formation obligatoire, uniquement pour l'armement de catĂ©gorie B1° (armes Ă  feu de poing).

Grades

Les grades d'Ă©paules sont souvent verts forestier et surmontĂ©s des rameaux de chĂȘne et d'olivier croisĂ©s signifiant la force (ou l'autoritĂ© ou la justice ou encore la sagesse) et la paix, brodĂ©s en argent ou en or pour la brigade verte. Ces rameaux peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s dans le cas prĂ©cis pour la profession pour la sauvegarde de la biodiversitĂ© sauvage et de la culture forestiĂšre d'un cĂŽtĂ© et de l'autre celle des cultures et autres activitĂ©s rurales. Nous pouvons observer aussi des pattes d'Ă©paules ou Ă©paulettes vertes (de diffĂ©rents tons) sans aucun ornement ou encore surmontĂ©es d'Ă©pis de blĂ© ou d'orge symbolisant la ruralitĂ©, la protection des biens ruraux et rappelant la vocation premiĂšre de son ancĂȘtre : le garde messier .

Depuis le , il ne reste plus que ces deux grades :

  • garde champĂȘtre chef (C2) ;
  • garde champĂȘtre chef principal (C3).

Les deux grades infĂ©rieurs de garde champĂȘtre principal stagiaire et garde champĂȘtre principal titulaire ont Ă©tĂ© supprimĂ©s.

Formation initiale

À l'issue de sa nomination par le maire ou le prĂ©sident de l'EPCI, le garde champĂȘtre est nommĂ© stagiaire pour une durĂ©e de un an renouvelable une fois, comme tous les fonctionnaires. Cette pĂ©riode de stage commence par une formation initiale d'application obligatoire (FIA) de 70 jours. Cette formation en alternance se dĂ©roule en deux phases :

  1. Phase théorique (cours magistraux dispensés au sein des Centres nationaux de la fonction publique territoriale d'Amiens et de Montpellier) ;
  2. Phase pratique (stages), dont un que le garde choisit d'effectuer dans la structure la mieux adaptĂ©e Ă  son activitĂ© future. Souvent, ce sont plusieurs journĂ©es Ă  la brigade de gendarmerie ou au commissariat local qui permettent de mieux se connaĂźtre, et de faire naĂźtre une efficace synergie. Les stages sont aussi effectuĂ©s au sein de l'ONF et de l'OFB. Un stage supplĂ©mentaire ou d'autres stages en sus peut ou peuvent se faire dans une association ou une structure diverse : centre de sauvetage animalier, MJC, Conservatoires d'Espaces Naturels/du Littoral..., autre(s) services(s) territorial(aux) dont de police, etc..., stage(s) supplĂ©mentaire(s) en sus des stages initiaux obligatoires au sein de la Gendarmerie, de l'ONF, de l'OFB, d'un autre service composĂ© de garde(s) champĂȘtre(s) et au sein du service d'emploi, stages dans divers Services en DDT/DDTM : Littoral, Agriculture, Environnement ..., en DDPP/DDETSPP : Protection Animale et Environnement, Alimentation ... en DREAL : Service Environnement dont Cellule CITES ... .

À l'issue de la FIA, le garde champĂȘtre stagiaire reçoit une attestation de suivi revĂȘtue d'une mention illustrant l'aptitude ou l'inaptitude du garde. Il appartient alors Ă  l'autoritĂ© de nomination de dĂ©cider de la titularisation du garde au regard de cette apprĂ©ciation. Le garde champĂȘtre stagiaire peut ou doit Ă©galement, par la suite, suivant son affectation, effectuer des stages complĂ©mentaires Ă  l'issue de la FIA : armement, spĂ©cialisation ou renforcement d'acquis dans un ou plusieurs domaines, diverses techniques, droits locaux ...

Le garde champĂȘtre dans la culture

Beaucoup d'objets, surtout anciens, font connaĂźtre ce fonctionnaire : fĂšves, plats, images, cartes postales mais Ă©galement santons de Provence dans les crĂšches. Beaucoup d'anciennes chansons et histoires le citent, tout comme un grand nombre d'ouvrages. Un film français muet intitulĂ© La TournĂ©e du garde champĂȘtre a Ă©tĂ© conçu par Louis Feuillade en 1908. Pour la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle et le dĂ©but du XXIe siĂšcle, cet agent de la force publique est bien prĂ©sent.

Des Ɠuvres littĂ©raires le mettent en scĂšne ou parlent de lui, en particulier celles sur la ruralitĂ© ou concernant des enquĂȘtes judiciaires (certains Maigret, un bon nombre de celles d'Éric Holder, de RenĂ© Fallet, etc.). L'ayant comme personnage principal : par exemple, les romans policiers de la sĂ©rie LĂ©on Sublet Garde ChampĂȘtre de Bernard Le GuĂ©vel, premiers ouvrages avec ce hĂ©ros, Ă©crits au dĂ©but des annĂ©es 2000, avec des histoires se passant de nos jours.

Dans les bandes dessinĂ©es, le garde champĂȘtre est assez souvent reprĂ©sentĂ©, quelques exemples : le personnage de Cafougnette (issu de la plume de Jules Mousseron) dans les annĂ©es 1930 qui dans un Ă©pisode embrasse la carriĂšre, le rendant service Cyprien dans la BD avec comme hĂ©roĂŻne Prudence Petitpas de Maurice MarĂ©chal (annĂ©es 1960), plus secondaire le colĂ©rique servant dans le village du Docteur Poche, personnage de Marc Wasterlain (annĂ©es 1970 Ă  2000 incluses), Job Kaskertenn personnage fameux exerçant dans le village de Kerfar en Bretagne nĂ© de l'imagination de RenĂ© Le Honzec (annĂ©es 2000).

Le film Ni vu, ni connu — issu du livre L'Affaire Blaireau d'Alphonse Allais Ă©crit en 1899 — conçu en 1957. Cette Ɠuvre met en scĂšne un garde champĂȘtre, Parju jouĂ© par Moustache, aux prises avec un braconnier notoire, Blaireau, interprĂ©tĂ© par Louis de FunĂšs.

Le film Le garde champĂȘtre mĂšne l'enquĂȘte de 1961 avec Louis de FunĂšs. Si le film parle de garde champĂȘtre, il ne le met pas en scĂšne.

Les films La FiancĂ©e du pirate, Le ChĂŽmeur de Clochemerle et d'autres des annĂ©es 1950 et 1960 ont dans ces principaux personnages un garde champĂȘtre.

Beaucoup d'Ɠuvres du septiĂšme art de ces annĂ©es mais Ă©galement plus rĂ©centes, jusqu'aux dĂ©buts des annĂ©es 1990, montrent ce fonctionnaire, de maniĂšre fortuite ou de maniĂšre plus importante dans certains passages : certains films (La loi, c'est la loi, La Guerre des boutons (1962), SignĂ© Furax, etc.), des Ă©pisodes de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es (ImogĂšne, Graines d'orties,, etc.), certains Ă©pisodes de la sĂ©rie de films Mon curĂ©, un Ă©pisode de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es (Des grives aux loups, etc...). Dans certains cas, il peut ĂȘtre citĂ© (film policier : L.627
).

L'Ă©mission de tĂ©lĂ©vision pour enfants des annĂ©es 1980 Le Village dans les nuages a parmi les personnages principaux Oscar Paterne (marionnette), ancien garde champĂȘtre. Des passages sont des scĂšnes d'antan lorsqu'il Ă©tait en activitĂ©.

À propos de marionnettes, le garde champĂȘtre est souvent reprĂ©sentĂ© : les plus fameux sont, parmi tant d'autres : « le cadoreux des champs » autour du personnage Lafleur du thĂ©Ăątre amiĂ©nois des Cabotins (XIXe siĂšcle), Bassinet, tĂȘte sculptĂ©e par EugĂšne Lambert et habillĂ© par George Sand (XIXe siĂšcle).

La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Alex Hugo, crĂ©Ă©e en 2014, a comme hĂ©ros un ancien policier de PJ devenu garde champĂȘtre, en zone de montagne. La sĂ©rie, se passant de nos jours, met en scĂšne les qualitĂ©s d'enquĂȘteur de ce personnage ainsi que celles de son adjoint.

La mini-sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e "Les Hautes Herbes", crĂ©Ă©e en 2021 et diffusĂ©e en janvier 2022, a dans ses personnages principaux une garde champĂȘtre, Maud Lefort interprĂ©tĂ©e par l'actrice India Hair. Les scĂšnes se passent de nos jours et mettent en avant la perspicacitĂ© et l'esprit d'Ă©coute et d'empathie de cette fonctionnaire.

Les arts de la rue le montraient ou le citaient souvent et, de nouveau, depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 : que ce soit en piĂšces, sketchs se passant autrefois ou de nos jours ou comme personnage d'animations de foires, de marchĂ©s, d'Ă©vĂ©nements, etc., dans ce cas prĂ©cis souvent sous une forme d'antan. À ce titre, Jean-Pierre Monmarson, artiste et ancien veilleur de nuit, anime les foires et marchĂ©s du PĂ©rigord en endossant l'uniforme de garde champĂȘtre des annĂ©es 70 avec tambour et bonne humeur. Il a Ă©crit un livre en collaboration avec Michel Lionnet Le garde champĂȘtre et l'enfant, souvenirs apocryphes de ce personnage, survivant de la PremiĂšre Guerre mondiale, rĂ©sistant pendant la deuxiĂšme et traversant le siĂšcle.

Enfin, beaucoup de communes libres (comme celle de la rue Saint-Malo Ă  Dinan) ont un garde champĂȘtre d'honneur, la commune libre de Montmartre en a un Ă©galement : dĂ©cĂ©dĂ© en 2012, le barbu Anatole, qui a eu cette fonction pendant 35 ans, est sans doute l'un des Parisiens qui a Ă©tĂ© le plus photographiĂ©, devenant mĂȘme une icĂŽne.

À signaler que depuis 2017, la commune de Bargemon dans le Var, possĂšde en son sein un musĂ©e unique au monde : celui du garde champĂȘtre oĂč des milliers d'objets liĂ©s Ă  ce mĂ©tier, des plus anciens aux plus rĂ©cents, sont exposĂ©s au public. Lieu crĂ©Ă© par le maire et le garde champĂȘtre du village, ce dernier ayant particuliĂšrement fourni les piĂšces Ă  contempler.

Notes et références

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  2. « La police des campagnes », sur Légifrance (consulté le )
  3. « DĂ©cret portant statut particulier du cadre d'emplois des gardes champĂȘtres », sur LĂ©gifrance (consultĂ© le )
  4. « Site de la FĂ©dĂ©ration Nationale des Gardes ChampĂȘtres », sur gardechampetre-fngc.fr (consultĂ© le )
  5. Gérard Boutet, La France en héritage, Librairie Académique Perrin, , p. 678.
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  12. Code de procédure pénale - Article R188 (lire en ligne)
  13. « La brigade verte », sur brigade-verte.fr (consulté le )
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  15. Alexandre LĂ©chenet, « La France a perdu un quart de ses gardes-champĂȘtres en cinq ans », sur lagazettedescommunes.com, (consultĂ© le ).
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  17. CĂ©dric Renaud, « Gardes champĂȘtres : l'inattendu "come-back" » (consultĂ© le )
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  19. « Disposition relatives aux emplois réserves et modifiant le code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre », sur Legifrance (consulté le ).
  20. « Code de la sécurité intérieure, Article R522-1 » (consulté le )
  21. « Article R312-22 du CSI et suivant », sur Légifrance (consulté le )
  22. « Code de la sécurité intérieure », sur Légifrance (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Fabien Gaveau, « De la sĂ»retĂ© des campagnes : Police rurale et demandes d'ordre en France dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle », Crime, histoire et sociĂ©tĂ©s, Droz, vol. 4, no 2,‎ , p. 53-76 (lire en ligne)
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