Festival international du film d'animation d'Annecy
Le Festival international du film d'animation d'Annecy (FIFA), créé en 1960, se déroule au début du mois de juin dans la ville d'Annecy, en Haute-Savoie. Se tenant d'abord tous les deux ans, le festival devient annuel en 1997. CITIA est la structure organisatrice du Festival.
Festival international du film d'animation d'Annecy | |
Logo du Festival international du film d'animation d'Annecy. | |
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Date de création | 1960 |
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Créateur | Pierre Barbin |
Prix principal | le Cristal |
Édition courante | Festival international du film d'animation d'Annecy 2023 |
Durée | 7 jours |
Lieu | Annecy, France |
Site web | www.annecy.org |
Principe
Le festival propose une sélection officielle avec un panel de films d'animation utilisant des techniques diverses : dessins animés, papiers découpés, pâte à modeler, stop motion, 3D... classés dans différentes catégories :
- Longs métrages
- Courts métrages
- Films de télévision et de commande
- Films de fin d'Ă©tudes
Ce festival est un rendez-vous important de l'image en mouvement. En parallèle à la compétition, se tiennent des avant-premières mondiales, des rétrospectives, des hommages, des rencontres autour des films et des auteurs, des dédicaces, des expositions, des projections en plein air chaque soir sur le Pâquier.
Concomitamment, un marché international du film d'animation est organisé également à Annecy, depuis 1986.
Historique
Dans les années 1960, l'existence sur le territoire savoyard d'un ciné-club très actif, combinée à la rencontre de ses animateurs avec l'équipe des Journées du cinéma, ont facilité l'installation des Journées internationales du cinéma d'animation (Jica) à Annecy. Pierre Barbin, André Martin et Michel Boschet en sont les membres fondateurs. En 1956, les dirigeants du ciné-club sont présents à Cannes pour assister à la 1re édition des Jica en marge du grand festival. Les journées de l'animation organisées pendant le Festival de Cannes ne fonctionnaient pas : les stars du cinéma accaparaient l'attention du public et des journalistes.De la rencontre des deux équipes germe l'idée de l'installation d'un festival d'animation à Annecy[1].
En 1968, le festival, comme beaucoup d'autres cette année-là , est interrompu par les événements de mai[2]. En 1971, des discussions entre les organisateurs et l'ASIFA (Association internationale du film d'animation) portent sur le mode de sélection des films présentés[3]. Jusqu'en 1975, le Festival connaît une forte hausse de participation, aussi bien du côté des professionnels, délégations étrangères, abonnés et spectateurs. L'arrivée des premières images réalisées à l'aide de l'ordinateur crée une scission entre les artistes conventionnels et les plus modernes. À la fin des années 1970, il est évident qu'il faut se tourner vers l'avenir, changer d'orientation[2].
En 1982, trois objectifs sont présentés à l'assemblée générale : "contribuer au développement du cinéma d'animation; assurer à Annecy une manifestation culturelle de niveau international, être un moyen d'action culturelle pour la ville, la région et la France". Jean-Luc Xiberras est engagé pour mettre en place ces nouvelles orientations. Le secrétariat permanent est ramené de Paris à Annecy[2].
En 1983, l'édition se tient au centre culturel de Bonlieu, permettant ainsi des projections simultanées, dans différents formats de films et sur différents supports. En parallèle, les prémices d'un marché du film apparaissent, ainsi que quelques conférences thématiques. Cette édition, en s'ouvrant à toutes les fonctions du cinéma d'animation, à toutes les cultures et techniques, se révèlent être un véritable succès. À la suite de l'ouverture de la compétition aux films de commande en 1983, une compétition est également créée pour les films de télévision en 1985[2].
En 1985, la première édition du Marché international du film d'animation (MIFA) est ainsi concomitamment, avec un rôle complémentaire. Les studios américains deviennent de plus en plus visibles sur la manifestation, avec notamment une diffusion auprès du public d'un programme de 9 films de Disney oscarisés, avec un hommage à la Warner en 1987, et avec l'accueil d'une délégation importante de Walt Disney Pictures pour la première fois en 1989. Entre 1983 et 1997, le nombre de participants passe de 900 accrédités en 1983 à 4 300 en 1997 et le nombre de films reçus de 386 à 1 271. Ces facteurs entraînent une couverture médiatique de plus en plus importante avec près de 300 journalistes présents à la fin des années 1990. Dès 1983, le succès de la manifestation entraîne une augmentation du nombre de professionnels d'orientation culturelle ou économique[2].
En 1993, un écran géant en plein air est installé, sur le Pâquier pour des projections publiques.
En 1997, le conseil d'administration vote l'annualisation de l'événement pour plusieurs raisons : augmentation du volume de production, difficulté de la sélection, concurrence des autres événements, besoin d'un marché annuel et nécessité d'une équipe organisatrice permanente. Par la suite, Annecy conforte sa position de leader international des festivals compétitifs consacrés au cinéma d'animation.
En 1999, Serge Bromberg est nommé délégué artistique, à la suite du décès de Jean-Luc Xiberras survenu en [4].
Dans les années 2000, le festival d'Annecy est en plein essor, les avant-premières se multiplient et entraînent ainsi une plus grande couverture médiatique de l'événement. La France et l'Europe se lancent dans la production de films d'animation.
En 2006 est créée la CITIA, la cité de l'image en mouvement. Son projet s'articulant autour de 3 axes (culture, économie, formation), diverses actions sont mises en place au niveau local : exposition permanente sur le cinéma d'animation, développement des opérations d'éducation artistique, implantation de formations supérieures avec les Gobelins, l'école de l'image, création d'un événement consacré aux contenus et nouveaux supports, le Forum Blanc, mise en place d'un fonds d'aide à la production d’œuvres numériques, etc[2].
À la fin de l'édition 2012 du festival, Marcel Jean est nommé délégué artistique[5]. Il succède ainsi à Serge Bromberg qui occupait le poste depuis 1999. En 2015, il décide de mettre les femmes à l'honneur et compose notamment un jury exclusivement féminin, consacrant de nombreux programmes patrimoniaux aux réalisatrices qui ont marqué l'histoire[6]. Il crée de nouvelles sections compétitives dans le but de valoriser la présence des films en sélection. C'est ainsi qu'apparaissent les sections de courts métrages Off Limits (2014), Perspectives (2017) et Jeune public (2017), ainsi qu'une deuxième section compétitive consacrée aux longs métrages et nommée Contrechamp (2019)[7].
La soixantième édition, initialement prévue du 15 au , est annulée le 7 avril, en raison de la pandémie de maladie à coronavirus. Par ailleurs, l'édition suivante est programmée du 14 au , selon l'annonce faite par le comité d'organisation du festival[8].
Portée et influence du festival
La promotion de la diversité : patrimoine culturel et émergence de nouvelles œuvres
Le Festival a depuis ses origines cherché à faire connaître les créations étrangères. Dans un contexte de guerre froide, les courts métrages soviétiques, étaient difficiles, voire impossible à être projetés. Aujourd'hui, le festival continue dans sa programmation à valoriser ce patrimoine. Parallèlement, des nouveaux genres ou de nouvelles techniques d'animation sont présentés au public.
Le Marché international du film d'animation
L'augmentation des productions, notamment avec la télévision, a conduit à l'apparition du Marché international du film d'animation d'Annecy (MIFA) en marge du festival dans les années 1980. Depuis, le MIFA est devenu un rendez-vous pour le développement de projets, permettre aux divers acteurs du secteur de se faire connaître et aux étudiants de l'animation de trouver stages et emplois. Le Mifa accueille « plus de 800 sociétés exposantes internationales[9] ».
Chiffres
- Chiffres en 2017
Le Festival compte :
- 115 000 entrées
- 10 000 accrédités
- plus de 500 films projetés
- 230 films sélectionnés
- 87 pays représentés
- 29 prix
Prix officiels
Palmarès
Cristal d'Annecy (court métrage)
Cristal du long métrage
Notes et références
- Sotinel 2012, Le Monde.
- Puthod 2015.
- LM 1971, Le Monde.
- (en) « En Hommage à Jean-Luc Xiberras », sur Animation World Network (consulté le )
- « Marcel Jean délégué artistique à Annecy », sur Le Devoir (consulté le )
- « Annecy 2015 », sur Les Fiches du Cinéma (consulté le )
- « Annecy 2018 - Marcel Jean : Nous sommes condamnés à nous renouveler constamment », sur Le Film Français (consulté le )
- Le Festival international du film d'animation d'Annecy est annulé, sur France Bleu - Haute Savoie, 7 avril 2020 (consulté le 4 mai 2020).
- « Présentation » (consulté le )
- Work in Progress
Voir aussi
Articles
- Rédaction LM, « Le Festival d'Annecy critiqué par la profession », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Rédaction LM, « Échos : Le film d'animation à Annecy : Le Festival et son marché », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Rédaction LM (2), « Annecy et le dessin animé », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « Échos : Le film d'animation à Annecy : un festival et un marché », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « La fête du dessin animé à Annecy. Disney est très présent à ce rendez-vous biennal où deux cent quatre-vingts films se disputent les faveurs des professionnels », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « Annecy, capitale du dessin animé », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Thomas Sotinel, « Annecy est le deuxième festival de cinéma en France », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Jean-Baptiste Scherrer, « Le Festival et le Marché international du film d’animation d’Annecy, un exemple de réconciliation entre la loi du marché et l’intervention institutionnelle », Entrelacs, 2018, URL : http://journals.openedition.org/entrelacs/4290
Ouvrage
- Dominique Puthod, Le Festival international du film d'animation : 50 ans d'une histoire animée, Éditions de l'université de Savoie, .