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Bƙetislav Pojar

Bƙetislav Pojar est un illustrateur, animateur et rĂ©alisateur tchĂšque, nĂ© le Ă  SuĆĄice et mort le Ă  Prague[1]. Il est principalement connu pour ses films de marionnettes, dans la lignĂ©e de son mentor Jiƙí Trnka.

Bƙetislav Pojar
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  89 ans)
Prague
Nationalité
Activités
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A travaillé pour
Distinctions

DĂ©buts Ă  Prague

NĂ© Ă  SuĆĄice prĂšs de Pilsen (TchĂ©coslovaquie) en 1923, il semble ĂȘtre venu au cinĂ©ma d’animation un peu par hasard.

Au lendemain de la guerre il rejoint le studio Bratƙi v triku crĂ©Ă© par Trnka et participe d’abord aux films de ce dernier, tels que les longs mĂ©trages L'AnnĂ©e tchĂšque, Le Rossignol et l'Empereur de Chine, Prince Bayaya ou Le Songe d’une nuit d'Ă©tĂ©.

En 1952 il fait ses dĂ©buts comme rĂ©alisateur Ă  part entiĂšre avec un film de marionnettes, Une chaumiĂšre en pain d’épices, une version classique du conte traditionnel, façon Hansel et Gretel, et se fait connaĂźtre surtout avec Un verre de trop, couvert de rĂ©compenses Ă  Cannes, Édimbourg ou Oberhausen l’annĂ©e suivante.

Les Aventures dans la baie d’or (1955, un long mĂ©trage de fiction avec acteurs) fait la joie des enfants. Puis Pojar se souvient des marionnettes qui ont enchantĂ© sa propre enfance, Spejbl et Hurvinek, les crĂ©atures de Josef Skupa, et porte Ă  son tour Ă  l’écran l'une de leurs aventures, Spejbl sur la piste.

Coup sur coup, trois Ɠuvres lui apportent le succĂšs : Le Petit Parapluie, un film de marionnettes, Bombomanie, un dessin animĂ©, et surtout Le Lion et la Chanson, une mĂ©ditation sur l’art plus fort que la mort, qui lui vaut une rĂ©compense au Festival d’Annecy en 1959.

Puis il se consacre Ă  une sĂ©rie de petits films de marionnettes mettant en scĂšne deux oursons — l'un plutĂŽt malin, l'autre un peu naĂŻf — trĂšs populaires auprĂšs des jeunes spectateurs, mais apprĂ©ciĂ©s Ă©galement des intellectuels, dans le contexte euphorique gĂ©nĂ©ral du printemps de Prague). PlutĂŽt diffusĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision, ces charmants Ă©pisodes sont dĂ©sormais plus largement connus, puisqu’en 2006 une compilation de trois d'entre eux sous forme de long mĂ©trage a Ă©tĂ© distribuĂ©e dans les salles françaises sous le titre Monsieur et Monsieur.

IntermĂšdes au Canada

En 1968 la fĂȘte est finie Ă  Prague, la rĂ©pression s’installe et nombre de cinĂ©astes prennent — temporairement ou non — le chemin de l’exil. InvitĂ© au Canada, Pojar y rĂ©alise plusieurs films pour l’Office national du film du Canada, notamment un dessin animĂ© satirique, Psychocratie (en), dĂ©signĂ© Film canadien de l’annĂ©e en 1969 et remporte aussi le prix du Meilleur court mĂ©trage au festival de Berlin. Il y concocte aussi quelques petits films pĂ©dagogiques (comme Nutrition ou General Health, contre le tabac) et fait ainsi plusieurs aller-retour entre l’AmĂ©rique et son pays, oĂč il travaille Ă  la fois pour la tĂ©lĂ©vision et le cinĂ©ma. On remarque par exemple son Anti-Darwin ou Le Ver de terre n’en savait rien.

Au Canada Ă  nouveau, son dessin animĂ© Balablok propose une rĂ©flexion sur le comportement de l’homme en sociĂ©tĂ© : les Cubes et les Ronds s’étonnent de leurs diffĂ©rences, puis s'entretuent. Ce petit film de sept minutes remporte le prix du Meilleur court mĂ©trage au Festival de Cannes en 1972. La mĂȘme rĂ©compense sera dĂ©cernĂ©e Ă  Bum en 1979.

RĂ©flexion sur la tyrannie et la perception, E est Ă©galement couvert de rĂ©compenses et dĂ©signĂ© Ă  nouveau comme le Meilleur film canadien de l’annĂ©e. Dans ce petit film en papier dĂ©coupĂ© sans paroles, une statue est installĂ©e dans un parc. C’est un « E » gĂ©ant, mais un promeneur y voit plutĂŽt un « B ». On le croit fou, et plusieurs personnages tentent de le convaincre de son erreur (un mĂ©decin, un roi
). Finalement tout le monde verra le « B ». Balablok comme E sont rĂ©alisĂ©s en collaboration avec la quĂ©bĂ©coise Francine Desbiens.

Une romance qui vient des tĂ©nĂšbres (1987) est cette fois une coproduction tchĂ©co-canadienne mettant en scĂšne les fantasmes d’un garçon aveugle qui s’imagine toujours accompagnĂ© par une trĂšs gentille et trĂšs jolie jeune fille.

Sa derniĂšre Ɠuvre (en collaboration avec trois autres rĂ©alisateurs) est FimfĂĄrum 2, un film de marionnettes d’aprĂšs Jan Werich. En elle a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par le titre de Meilleur long mĂ©trage au festival d’animation AniFest de Tƙeboƈ (RĂ©publique tchĂšque).

Pour le moment Bƙetislav Pojar reste toutefois moins connu en France que ses compatriotes Jiƙí Trnka ou Jan Svankmajer. Nul doute que la rediffusion des Oursons contribuera à attirer l’attention sur ce talentueux animateur.

Techniques d’animation

Il travaille tout d’abord avec des marionnettes, mais aussi avec des dessins, et plus tard, notamment pour le cycle des Oursons, avec des marionnettes en semi-relief (un cĂŽtĂ© en volume et un cĂŽtĂ© plat), et aussi des dĂ©coupages qu’il rĂ©alise lui-mĂȘme dans son propre studio. Parfois il associe plusieurs techniques, comme les marionnettes et les Ă©pingles (L’Heure des anges, Une romance qui vient des tĂ©nĂšbres).

Filmographie (en tant que réalisateur)

Les liens conduisent vers la notice et les photos du film, soit sur le site de KrĂĄtkĂœ Film Praha, soit sur celui de l'ONF.

Prix et distinctions

Bibliographie

  • (cs) Marie BeneĆĄovĂ© (sous la direction de), Bƙetislav Pojar, Prague, Ponrepo/Archives Nationales du Film, 2003, 64 p.
  • (fr) CinĂ©ma no 15, p. 94 (Les Aventures dans la baie d’or) ; no 28, p. 88 (Le Petit Parapluie) ; no 48, p. 74 (Le Lion et la Chanson) ; no 48, p. 75 (Bombomanie) ; no 48, p. 75 (La Gloire) ; no 76, p. 86 (article d’ensemble de Pierre Philippe) ; no 78, p. 131 (Romance) ; no 98, p. 53 (article d’ensemble « Les grandes espĂ©rances » de Pierre Philippe) ; no 110, p. 105 (On ne flaire pas les princesses) ; no 114, p. 89 (La Bouillie qui rend malin) ; no 154, p. 149 (Anti-Darwin)
  • (fr) Positif no 10, p. 79 (Un verre de plus) ; no 38, p. 66 (Parole de chat) ;no 127, p. 34 (Anti-Darwin) ; no 260, p. 50 (Si) ; no 260, p. 50 (E) ; no 398, p. 80 (Danger pleine lune) ; no 415, p. 90 (Pourquoi ? ) ; no 456, p. 75 (Narcoblues) ; no 545-546, p. 153 (Hirochi).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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