Eugène Ier de Ligne
Eugène Ier François Charles Lamoral, 8e prince de Ligne, né le à Bruxelles où il est mort le , est un diplomate et un homme d'État belge.
Eugène Ier de Ligne | |
Titre | 8e Prince de Ligne (1814-1880) |
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Autres titres | Prince d'Amblise et d'Épinoy |
Prédécesseur | Charles-Joseph de Ligne |
Successeur | Louis de Ligne |
Distinctions | Chevalier de la Toison d'or Ordre de LĂ©opold |
Autres fonctions | Ambassadeur Ministre d'État belge Président du Sénat belge |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Ligne |
Nom de naissance | Eugène François Charles Lamoral |
Naissance | Bruxelles, Département de la Dyle (Empire français) |
Décès | Bruxelles (Royaume de Belgique) |
Père | Louis-Eugène de Ligne |
Mère | Louise van der Noot de Duras |
Eugène Ier de Ligne | |
Fonctions | |
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4e Président du Sénat du Royaume de Belgique | |
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Prédécesseur | Augustin Dumon-Dumortier |
Successeur | Camille, baron de Tornaco |
Ministre d'État du Royaume de Belgique | |
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Prédécesseur | baron Adolphe de Vrière |
Successeur | Sylvain Van de Weyer |
Ambassadeur de Belgique en France | |
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Prédécesseur | comte Charles Le Hon |
Successeur | Firmin Rogier |
Biographie | |
Parti politique | Libéral |
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Biographie
Eugène était le fils du prince Louis-Eugène de Ligne (1766-1813) et de Louise van der Noot de Duras (remariée au comte Charles d'Oultremont). À la suite de la mort de son grand-père Charles-Joseph en 1814, son père et son oncle ayant précédé celui-ci dans la mort, le prince Eugène devint le chef de la Maison de Ligne et se retrouva à la tête d'un vaste patrimoine foncier (6 000 hectares en Belgique).
Lors de la révolution belge de 1830, il fit partie des notables partis à Vilvorde tenter de convaincre le prince Guillaume de ne pas entrer avec ses troupes dans Bruxelles. Ce fut en vain. Le prince de Ligne regagna ensuite son domaine de Belœil. Il fut proposé au trône royal de Belgique en 1831[1], et refusa la lieutenance générale du futur royaume qu’une délégation du Congrès national venait lui proposer.
Qu'il ne fût pas en sympathie avec les fondateurs de la Belgique, il le démontra clairement en 1834. Avec d'autres orangistes notables, parmi lesquels son beau-père Georges de Trazegnies, il souscrivit parmi les donateurs pour le rachat des chevaux du haras de Tervuren qui avaient appartenu au prince d'Orange, afin de les lui offrir. La colère populaire à l'encontre d'un tel geste se manifesta par la mise à sac de sa résidence bruxelloise. En guise de protestation, Ligne se retira à Vienne. Ce n'est qu'en 1837 qu'il se réconcilia avec la Belgique. Le roi Léopold Ier lui en sut gré et le nomma immédiatement représentant belge au couronnement de la reine Victoria à Londres.
Carrière diplomatique et politique
Le prince Eugène mena ensuite une brillante carrière diplomatique et politique. De 1842 au renversement du roi Louis-Philippe Ier en 1848, il fut ambassadeur à Paris, poste que seul un personnage aussi fortuné que lui pouvait remplir sans problèmes financiers. À cette époque, la carrière diplomatique nécessitait une vie mondaine très active, très représentative et très coûteuse pour lesquels les Etats ne défrayaient pas leurs représentants.
De retour en Belgique en 1848, le prince Eugène fut élu sénateur par l'arrondissement d'Ath. Il allait être président du Sénat belge pendant 27 ans, de 1852 à 1879. Ce record n'a jamais été égalé et fait de lui le doyen des présidents de la Haute Assemblée.
En 1856, le prince de Ligne représenta le roi des Belges au couronnement du tsar Alexandre II à Moscou. En 1863, le roi Léopold Ier lui octroya le titre honorifique de ministre d'État. Il fut également chevalier de l'ordre de la Toison d'or et président de la Société centrale belge d'agriculture.
Outre son domaine de Belœil, il disposait dans la capitale belge d'un hôtel, ancien hôtel du comte de Lannoy, situé en face du parc royal de Bruxelles, au croisement de la rue Royale et de la rue des Colonies. Le prince y donnait régulièrement réceptions et bals. En tournée en Belgique avec son orchestre de Vienne, Johann Strauss y joua des valses pour les invités d'un bal organisé par le prince de Ligne.
Durant sa carrière politique, le prince Eugène resta un des plus fermes soutiens du libéralisme constitutionnel. Mais ce libéralisme devenant de plus en plus anticlérical, il refusa de suivre son parti dans cette voie. En 1879, il vota contre la loi scolaire sur l'enseignement primaire et renonça à la présidence du Sénat et à son mandat de sénateur.
Décès
Il mourut en 1880, à l'âge de 76 ans, à Bruxelles. Il repose à Belœil. Lors de son décès, le prince Eugène était un des hommes les plus riches de Belgique. Sa fortune fut partagée entre les enfants et petits-enfants de ses trois mariages successifs. Son petit-fils Louis, 9e prince de Ligne, reçut le domaine de Belœil. Son fils cadet Charles obtint le château et les terres d’Antoing.
Titres
« Par décision rétroactive d'Albert Ier, roi des Belges, du :
- Les descendants d'Eugène de Ligne « sont autorisés à continuer à porter le prédicat d'Altesse dont il a été fait usage pour leur Maison depuis le XVIIIe siècle » ;
- Article II : Le prince Louis-Ernest-Henri-Lamoral de Ligne est autorisé à continuer à porter le titre de prince d'Amblise et d'Épinoy.
Ce titre est transmissible par ordre de primogéniture masculine dans la descendance directe et légitime de son aïeul le prince Eugène-François-Charles-Lamoral de Ligne[2]. »
Fonctions héréditaires
Ordres
- Chevalier de l'ordre souverain de Malte[3]
DĂ©corations
- Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'or (1846, brevet no 971 : Royaume d'Espagne) ;
- Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir ( Royaume de Prusse) ;
- Grand cordon de l'ordre de LĂ©opold ( Royaume de Belgique) ;
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Michel (Bavière) ( Royaume de Bavière) ;
- Grand-croix de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière) ( Royaume de Bavière) ;
- Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe ( Royaume de Saxe) ;
- Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur ( : Royaume de France) ;
- Chevalier de l'ordre de Saint-Janvier ( Royaume des Deux-Siciles) ;
- Grand-croix de l'ordre de Pie IX ( États pontificaux) ;
Vie familiale
Fils de Louis-Eugène de Ligne ( - Bruxelles - Bruxelles) et de Louise van der Noot de Duras ( - Bruxelles - Paris), Eugène s'est marié trois fois:
- Il épouse, le (Le Rœulx), Amélie Mélanie de Conflans ( - Bruxelles - Florence), petite-fille du maréchal de France Louis de Conflans, marquis d'Armentières, dont:
- Henri Maximilien Joseph Charles Louis Lamoral de Ligne ( - Paris - château de Belœil), marié, le à Paris, avec Marguerite ( - ), fille d'Ernest de Talleyrand-Périgord ( - Orléans - Bruxelles), comte de Talleyrand-Périgord, dont :
- Louis Eugène ( - Paris - Belœil (Belgique)), 9e prince de Ligne, prince d'Amblise et d'Épinoy, grand d'Espagne, ambassadeur extraordinaire, Chevalier grand-croix de l'ordre royal de Victoria (), marié avec Élisabeth, fille de Sosthène II, vicomte de La Rochefoucauld (1825-1908), duc de Doudeauville et duc de Bisaccia, dont :
- Marie-Suzanne (Maunuy - Paris ), mariée le avec Alexander, prince de Thurn und Taxis (1881-1937)
- Marie-Mélanie ( - Paris - Rome), princesse de Ligne, mariée, le à Paris, avec Friedrich Georg (1843- 1916), Duc de Beaufort-Spontin, dont
- Ernest Louis Henri Lamoral ( - Paris Ier - Bruxelles), 10e prince de Ligne, prince d'Amblise et d'Épinoy, grand d'Espagne, Chevalier de l'ordre illustrissime de la Toison d'or (1930, brevet no 1170), marié avec Diane de Cossé-Brissac, dont;
- Jeanne (Bruxelles (Bruxelles - Montabon , mariée avec le marquis de Moustier (1882-1945)
- Marguerite (1888-1889)
- Isabelle (Bruxelles - ), mariée avec prince Réginald de Croÿ (1878-1961)
- Claude (1890-1900)
- Henriette (Bruxelles - Tramécourt ), mariée avec Robert de Chabot-Tramecourt (1890-1944)
- Eugène (Beuilpont - Beloeil ) marié à Philippine de Noailles (Paris - Beloeil )
- Baudouin (Paris - Beloeil ), 11e prince de Ligne, marié en 1946 avec comtesse Monique de Bousies (mariage dissous 1954)
- Isabelle (Bucarest - Marbella ), mariée au marquis de Villalobar (Madrid 1912 - 2004)
- Yolande (Madrid ), mariée à Charles de Habsbourg-Lorraine, archiduc d'Autriche (Baden-Wien - Bruxelles )
- Antoine de Ligne (Bruxelles - Beloeil ), 12e prince de Ligne, marié avec princesse Alix du Luxembourg (Berg, ), dont:
- Michel de Ligne (Beloeil ), 13e prince de Ligne, marié avec princesse Eleonora d'Orléans-Braganza (Jacarézinho )
- Alix de Ligne (née en 1984)
- Henri de Ligne (né en 1989)
- Wauthier (Beloeil ), marié avec comtesse Marguerite de Renesse (Louvain )
- Anne (Beloeil ) mariée au prince Antonio d'Orléans Braganze
- Sophie (Beloeil ) mariée au marquis Philippe de Nicolaÿ (mariage dissous 1998)
- Antoine (Colmarberg ) marié à la comtesse Jacqueline de Lannoy (Uccle )
- Yolande (Beloeil ) mariée avec Hugo Townsend (Windsor 29 juin 1945) fils de Peter Townsend et de Rosemary Pawle sa première épouse
- Michel de Ligne (Beloeil ), 13e prince de Ligne, marié avec princesse Eleonora d'Orléans-Braganza (Jacarézinho )
- Baudouin (1896-1914)
- Charlotte-Beatrix (Moulbaix - Frasnes , mariée au comte Paul de Lannoy (1898-1981)
- Thérèse (Bruxelles - ), mariée au comte Bernard d'Ursel (1904-1965)
- Eugène (Paris - - Paris) ;
- Maurice Bernhardt (Paris - ), né d'une relation adultère avec Sarah Bernhardt (1844 - 1923) ;
- Louis Eugène ( - Paris - Belœil (Belgique)), 9e prince de Ligne, prince d'Amblise et d'Épinoy, grand d'Espagne, ambassadeur extraordinaire, Chevalier grand-croix de l'ordre royal de Victoria (), marié avec Élisabeth, fille de Sosthène II, vicomte de La Rochefoucauld (1825-1908), duc de Doudeauville et duc de Bisaccia, dont :
- Louis ( - ) ;
- Il s'unit en secondes noces, le à Bruxelles, avec Nathalie de Trazegnies ( - Bruxelles †- Belœil), fille de Georges de Trazegnies ( - Namur †- Bruxelles), marquis de Trazegnies, comte de Trazegnies et de L'Empire (lettres patentes de 1811), membre du Congrès national de Belgique, dont :
- Nathalie ( - Belœil †- Trazegnies), mariée, le à Belœil, avec Rudophe de Croÿ ( - Dülmen, Westphalie - Cercle nautique de Cannes), 11e duc de Croÿ, dont postérité ;
- Sa troisième femme est Hedwige Lubomirska (, Przeworsk - , Bruxelles), fille du prince Henryk Lubomirski, épousée le à Vienne (Autriche), dont il eut :
- Charles Joseph Eugène Henri Georges Lamoral ( - Bruxelles - Bruxelles), marié, le à Paris, avec Charlotte de Gontaut-Biron (, La Chapelle-sur-Oudon - , Bruxelles), fille de Étienne Charles de Gontaut (1818 - 1871), marquis de Biron, dont :
- Une fille,
- Henri Florent Lamoral (, Bruxelles - , Montreux), mariée avec Charlotte de La Trémoille, (, Paris - , Paris), fille de Louis-Charles-Marie de La Trémoille, dont :
- Jean Charles Lamoral de Ligne-La Trémoille (en) ( - ), marié, le , avec Maria del Rosario de Lambertye-Gerbéviller, dont :
- Hedwige Marie (née en 1943), mariée avec Charles, prince de Mérode ;
- Charles-Antoine de Ligne-La Trémoille (né le ), entrepreneur, prétendant au trône du royaume de Jérusalem[4], marié (1°) le (divorcé en 1975) à lady Moira Beatrice Forbes, fille de Arthur Forbes, 9e comte de Granard (en), puis marié (2°), le , à la princesse Alyette Isabelle Odile Marie de Croÿ-Rœulx, dont il a deux fils
- Edouard Lamoral Rodolphe (né le - Paris), marié en [5] (château d'Antoing) avec l'actrice italienne Isabella Orsini, dont :
- Althea Isabella Orsini de Ligne la Trémoïlle (née le ) ;
- Charles Lamoral Joseph Malcolm (né le - Paris)
- Edouard Lamoral Rodolphe (né le - Paris), marié en [5] (château d'Antoing) avec l'actrice italienne Isabella Orsini, dont :
- Nathalie Marie (1948–1992), marié en 1973 à Alain Aimery Edmond Armand, prince de Polignac;
- Jean Charles Lamoral de Ligne-La Trémoille (en) ( - ), marié, le , avec Maria del Rosario de Lambertye-Gerbéviller, dont :
- Edouard ( - Bruxelles - La Neuville), marié avec Thurlow-Cunynghame, puis, le à Baden-Baden, avec Eulalie zu Solms-Braunfels ( - ), dont :
- Albert (1874 - 1957), Grand officier de la Légion d'honneur, marié, dont postérité ;
- Isabelle ( - Bruxelles - Bruxelles) ;
- Marie Georgine Sophie Hedwige de Ligne (Bruxelles 19 avril 1843 - Paris 3 mars 1898), mariée à Beloeil le 8 juillet 1862 avec Sosthène II de La Rochefoucauld (1825 †1908), 13e marquis de Surgères, 10e duc de Bisaccia (1851 - Deux-Siciles), 4e duc de Doudeauville (1887), ambassadeur, député de la Sarthe (1871-1898), président du Jockey Club de Paris, dont postérité (Famille La Rochefoucauld-DoudeauvilleMarie Georgine de Ligne, Léon Bonnat, 1899.
Annexes
Bibliographie
- Alphonse Wauters, La famille de Ligne, in Biographie nationale de Belgique, Tome XII, Bruxelles, 1892-93, col. 141-143
- Albert de Ligne, Le prince Eugène de Ligne, 1895-1880, 1940
- Antoine de Ligne, prince Eugène de Ligne, in Biographie belge d'outre-mer, 1973, col. 331-332
- Carlo Bronne, Belœil et la Maison de Ligne, 1979
- Oscar Coomans de Brachène, État présent de la noblesse belge, Annuaire 1993, Bruxelles, 1993
- Prince (Antoine) de Ligne, Pas de 'lignée' sans les femmes, in Revue générale, 2000
- G. MARTIN, Histoire et généalogie des maisons de Ligne et d'Arenberg. I, Maison de Ligne, 2005
- Humbert de Marnix de Saint Aldegonde, État présent de la noblesse belge, Annuaire 2009, Bruxelles, 2009
Notes et références
- Hervé DOUXCHAMPS, « Ligne et Arenberg », Le Parchemin, N° 342,‎
- « roglo.eu », Eugène de Ligne (consulté le )
- Base LEONORE
- Revendications de la Maison de Brienne au trĂ´ne du Royaume de JĂ©rusalem (en)
- Photos du mariage sur www.isabellaorsini.com