Accueil🇫🇷Chercher

Antoine de Ligne

Antoine Marie Joachim Lamoral de Ligne, né à Bruxelles le , fut le chef de la famille princière belge de Ligne, de 1985 à son décès, survenu à Belœil le .

Antoine de Ligne
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Famille
Père
Mère
Philippine de Noailles (d)
Fratrie
Conjoint
Alix de Luxembourg (Ă  partir de )
Enfants
Michel de Ligne
Wauthier de Ligne (d)
Princess Anne de Ligne (d)
Christine d'Orléans-Bragance
Princesse Sophie de Ligne (d)
Prince Antoine de Ligne (d)
Yolande de Ligne (d)
Blason

Biographie

Famille

Antoine de Ligne était le deuxième fils et le cadet des quatre enfants du prince Eugène de Ligne, 11e prince de Ligne (1893-1960) et de Philippine de Noailles (1898-1991), des ducs de Noailles, de Mouchy et Poix.

Il épouse la princesse Alix de Luxembourg le . Née au château de Colmar-Berg en 1929, elle est le sixième et dernier enfant de la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg (1896-1985), et du prince Félix de Bourbon-Parme (1893-1970), prince de Luxembourg et prince de Nassau. Avec ses deux frères Jean et Charles et ses trois sœurs Elisabeth, Marie-Adélaïde et Marie-Gabrielle, Alix passe une enfance paisible au château de Colmar-Berg jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En , les Allemands envahissent le Grand-Duché. C'est le début d'un exil de cinq ans au Portugal, aux États-Unis et au Canada.

Alix retrouve son pays le en descendant avec ses parents et son frère Jean de l'avion privé du général Eisenhower, sur le tarmac de l'aéroport de Luxembourg. Ils effectuent ensuite une traversée triomphale de la capitale jusqu'au palais grand-ducal.

Un aviateur

Antoine de Ligne quitte la Belgique Ă  l'âge de 18 ans (il reçut le la Croix des Ă©vadĂ©s) et parvient Ă  Londres oĂą il s'engage en 1943 comme pilote au sein de la Royal Air Force. Il fait ensuite une carrière militaire Ă  la Force AĂ©rienne Belge. Il est nommĂ© successivement aux grades de caporal, sergent, sergent aviateur, sous-lieutenant auxiliaire d'aĂ©ronautique, lieutenant d'aĂ©ronautique, lieutenant aviateur, capitaine aviateur et enfin capitaine-commandant aviateur en 1954. Le , il dĂ©missionne du cadre des officiers de carrière et passe dans le cadre de rĂ©serve.

Dans les années 1950, il reçoit une série de distinctions honorifiques (voir ci-dessous).

Il obtient en 1951 le titre du Cadet du Travail en sa qualité de capitaine aviateur. Président de l'Union Nationale des Cadets du Travail, il est nommé parmi les premiers administrateurs de l'institut royal des élites du travail en 1954. Depuis, il ne cesse de promouvoir les activités de l'Institut tout au long de sa vie. En raison de son engagement, il obtient successivement les titres de Cadet d'Honneur du Travail en 1965 et de Lauréat du Travail honoris causa en 1969.

Exploration de l'Antarctique

Le , il va représenter la Belgique pendant dix-sept mois aux travaux de l'Année géophysique internationale. L'objectif était d'explorer les terres inconnues d'Antarctique, difficiles à répertorier géographiquement. Ce travail permettrait d'installer des points de ravitaillement et de réaliser des observations stratégiques pour les équipes futures. Antoine de Ligne participe à deux expéditions belges en Antarctique.

Les membres de l'expédition, dirigée par le commandant Gaston de Gerlache construisent en premier lieu la Base Roi Baudouin. Afin de ne pas manquer de vivres et de matériel lors des raids, des dépôts sont installés en d'autres endroits.

La base construite, les observations scientifiques et gĂ©ographiques purent commencer. Les hommes indispensables au bon fonctionnement de la base restaient sur place afin de faire fonctionner les appareils de la station. Second pilote et assistant mĂ©tĂ©orologue, Antoine de Ligne fait partie des expĂ©ditions. Le but des raids Ă©tait d'explorer une chaĂ®ne de montagnes situĂ©es Ă  150 km de la base, les Sor Rondanes, et de pousser 120 km au sud-est afin d'explorer de nouvelles montagnes rĂ©pertoriĂ©es et aperçues lors des premiers vols de reconnaissance. Celles-ci deviendront ensuite les Montagnes Belgica, du nom du fameux trois-mâts belge que l'explorateur Adrien de Gerlache de Gomery, père de Gaston, dirigea pour une mission scientifique le long des cĂ´tes inconnues de l'Antarctique de 1897 Ă  1899.

Le , voulant rejoindre le commandant de Gerlache et le gĂ©odĂ©sien Loodts, l'avion d'Antoine de Ligne et du mĂ©canicien Hulshagen heurte Ă  l'atterrissage des glaces figĂ©es pouvant atteindre un mètre de haut. Les quatre naufragĂ©s s'abritèrent sous la tente pendant quelques jours et attendirent d'Ă©ventuels secours. Ils disposaient chacun de 15 jours de vivres.

Après avoir laissĂ© un message dans l'avion couchĂ© sur le flanc, signalant leurs intentions, les quatre hommes dĂ©cident, le , d'entreprendre le voyage de retour Ă  la Base Roi Baudouin par leurs propres moyens. Mais ils progressent difficilement Ă  cause du mauvais temps : 20 km par jour au mieux.

Inquiets de la disparition de leurs compagnons, les autres membres de l'expĂ©dition lancent un appel au secours. InstallĂ©s en Antarctique Ă  1 200 km de la Base Roi Baudouin, les scientifiques soviĂ©tiques proposèrent par radio de venir en aide aux Belges Ă  condition que ceux-ci aient de l'essence en suffisance pour couvrir le sauvetage.

Après deux jours de recherches, le C47 de la base de Mirny découvrit l'avion Auster d'Antoine de Ligne et le message laissé par les Belges. Le lendemain, ils aperçurent un camp abandonné : tentes vides, matériel et vivres éparpillés, traîneau retourné et cassé, appareil photo et d'autres objets appartenant aux quatre naufragés. On apprit plus tard qu'ils s'étaient défaits du superflu pour progresser plus rapidement.

Le pilote russe Victor Perov passe la contrée au peigne fin et parvient à les localiser, sains et saufs.

Le jeudi , 25 000 personnes s'Ă©taient dĂ©placĂ©es sur les quais d'Ostende afin d'y accueillir les membres de l'expĂ©dition qui revenaient en Belgique Ă  bord du « Polarhov ». Le roi Baudouin, Charles de Luxembourg et la famille de Ligne montèrent Ă  bord.

Antoine de Ligne et sa famille prennent ensuite la direction de Belœil. Les rues menant à la maison communale sont pavoisées et garnies d'arcades printanières. Les fenêtres des maisons et du château arborent les drapeaux belge et ceux des Ligne. La foule envahit la grand-place, l'entrée et les pelouses du château. Le cortège est accueilli par La Brabançonne. Arborant une barbe d'explorateur et vêtu de l'uniforme des membres de l'expédition, Antoine de Ligne est accueilli par le bourgmestre Jean Dulac, les responsables politiques communaux, les enfants des écoles, les groupements patriotiques, les associations culturelles et folkloriques locales, le doyen de Belœil, etc.

Belœil

Après sa carrière militaire et ses expĂ©ditions en Antarctique, Antoine de Ligne consacre la majeure partie de son temps Ă  la prĂ©servation du château et du parc de BelĹ“il. Il est Ă  l'origine de l'exposition annuelle d'amaryllis dans les salons du château (en mai) et des Nuits musicales de BelĹ“il (en aoĂ»t), qui attirent chaque annĂ©e environ 15 000 personnes. Mais il aura de nombreuses autres activitĂ©s. Il sera de 1966 Ă  1976 le premier prĂ©sident de WWF-Belgique.

Pilote et propriétaire de ballons à air chaud, il est de 1959 à 1977 le président de l'Aéro-Club royal de Belgique, puis en 1981 et 1982 président de la FAI (Fédération Aéronautique Internationale).

Lorsque l'Aéro-Club royal de Belgique fêta son 75e anniversaire en 1976, Antoine de Ligne remit la montgolfière à l'honneur en créant le premier challenge international qui porte son nom.

Afin de subvenir Ă  l'entretien du château de BelĹ“il, Antoine de Ligne et ses enfants mirent en vente près de 300 lots de vĂŞtements et accessoires le Ă  l'hĂ´tel Drouot Ă  Paris. Cette vente rapporta 400 000 euros (16 millions de BEF) ; certaines tenues furent vendues dix fois au-dessus de l'estimation.

Le lot le plus ancien Ă©tait une veste de chasse en faille, couleur corail, remontant aux annĂ©es 1715-1720. La majeure partie de cette garde-robe s'Ă©chelonnait sur deux siècles, de 1740 Ă  1940. Son origine princière expliquait le raffinement de chaque tenue. Ces toilettes avaient Ă©tĂ© peu portĂ©es. La fraĂ®cheur des Ă©toffes rĂ©sultait aussi du soin avec lequel elles avaient Ă©tĂ© rangĂ©es. Toutes les pièces n'avaient pas nĂ©cessairement servi Ă  BelĹ“il : des billets manuscrits ou des chiffres brodĂ©s indiquaient que certaines provenaient des hĂ©ritages des princes de Ligne. Un exemple : le lot 210 Ă©tait constituĂ© de 50 paires de gants ayant appartenu Ă  la princesse de Poix, la grand-mère d'Antoine de Ligne, durant le Second Empire et la Belle Époque.

Vie sociale

À la suite du décès sans descendance de son frère Baudouin de Ligne, en , Antoine reçoit les titres héréditaires de 13e prince de Ligne et du Saint-Empire, prince d'Amblise, prince d'Epinoy et Grand d'Espagne. Il est fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or.

Dans le domaine social, il fut bailli grand croix d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte. Il occupa la présidence de l'Association belge de l'ordre souverain de Malte de 1986 à 1994. Il reçut la grand-croix du Mérite de l'ordre pro Merito Melitensi avec plaque et grand cordon.

À partir de 1995, le prince et son épouse accordèrent leur patronage à l'asbl Fonds voor het Zeepreventorium De Haan, au profit des enfants et adolescents atteints d'une maladie chronique, que cet institut accueille à la côte belge.

Fin de vie

Le , Antoine et Alix de Ligne assistèrent au premier mariage de la nouvelle génération : leur petite-fille Élisabeth (fille de Wauthier de Ligne et de Régine de Renesse) devint l'épouse de Baudouin Gillès de Pélichy.

Quelques heures après avoir assisté à la messe dominicale à la basilique de Tongre-Notre-Dame, Antoine de Ligne décéda le dimanche au château de Belœil. Il souffrait d'angine de poitrine depuis un certain temps et fut victime d'une crise cardiaque. Tous les drapeaux de la commune de Belœil furent mis en berne dès le lendemain.

Les funérailles d'Antoine de Ligne eurent lieu le samedi en présence de très nombreuses personnes. Plusieurs commerces fermèrent leurs portes en signe de deuil durant la cérémonie. Une première voiture emmenant sa veuve et le grand-duc Jean de Luxembourg quitta le château pour gagner l'église Saint-Pierre qui jouxte le domaine princier. Ils furent suivis par la reine Fabiola qui représentait la famille royale belge.

À la suite du décès du prince Antoine, son fils aîné Michel de Ligne (°1951) est devenu le 14e chef de la famille princière de Ligne.

Titres

DĂ©corations

Vie familiale

Antoine et Alix de Ligne ont eu sept enfants :

  • Michel Charles Eugène Marie Lamoral, 14e prince de Ligne (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  Rio de Janeiro le la princesse ElĂ©onore d'OrlĂ©ans-Bragance (Rio de Janeiro, ), de qui :
    • Alix Marie Isabelle Aldegonde Eleonore de Ligne (Bruxelles, ), Ă©pouse Ă  BelĹ“il le le comte Guillaume de Dampierre (1985)
    • Henri Antoine GabriĂ«l Wauthier Marie Lamoral de Ligne (Bruxelles, )
  • Wauthier Philippe FĂ©lix Marie Lamoral (BelĹ“il - Tournai [1]), Ă©pouse le la comtesse RĂ©gine de Renesse (1955), de qui :
    • Philippe Michel Marie Lamoral de Ligne (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  BelĹ“il le Laetitia Rolin (petite-fille du baron Paul Rolin).
    • MĂ©lanie-Yolande de Ligne (BelĹ“il, )
    • Elisabeth-Eleonore de Ligne (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  BelĹ“il le le baron Baudouin Gillès de PĂ©lichy, de qui :
      • Antoine, Woluwe-St-Lambert,
  • Anne Marie Jeanne Isabelle (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  BelĹ“il le Olivier Mortgat (mariage dissous en 2001), de qui :
    • Laure Mortgat,
    • Isabelle Mortgat, Quito,
  • Christine Elisabeth Marie (BelĹ“il, ), mariĂ©e le Ă  BelĹ“il Ă  Antoine d'OrlĂ©ans-Bragance, prince impĂ©rial du BrĂ©sil, de qui :
  • Sophie LĂ©ontine Charlotte Marie Gabrielle (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  BelĹ“il le le comte Philippe de NicolaĂż (mariage dissous en 1998), de qui :
    • François de NicolaĂż, Londres,
    • Guy de NicolaĂż, Paris,
    • [Nicolas (Suisse ), d'une autre union du comte de Nicolay reconnu par jugement rendu le ]
  • Antoine Lamoral Charles Joseph Marie (Colmar-Berg, ), Ă©pouse Ă  Bruxelles le la comtesse Jacqueline [dite Minthia] de Lannoy (1966), de qui :
    • Louis de Ligne (Bruxelles, )
    • Marie-Jacqueline de Ligne (Bruxelles, )
    • Florence-Yolande de Ligne (Bruxelles )
  • Yolande Marie Gabrielle (BelĹ“il, ), Ă©pouse Ă  Londres le Hugo Townsend (fils de Peter Townsend), de qui :
    • Marie Townsend, Londres,
    • Georges Townsend, Bruxelles,
    • James Townsend, Londres,
    • Bartholomew Townsend, Londres,

Publications

  • avec Bob Cools, Joseph de Ghellinck d'Elseghem, Andries Van den Abeele et Aquilin Janssens de Bisthoven, Livre Blanc du patrimoine culturel immobilier, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 1981.
  • Pas de 'lignĂ©e' sans les femmes, in: Revue GĂ©nĂ©rale, nos 8-9, p. 63-72

Pour approfondir

Bibliographie

  • Alphonse Wauters, Les de Ligne, in: Biographie Nationale de Belgique, T. XII, Brussel, 1892-93, col. 141-143
  • Albert de Ligne, Le prince de Ligne, 1943
  • Albert de Ligne, Histoire et gĂ©nĂ©alogie de la Maison de Ligne, 1950.
  • Oscar Coomans de Brachène, État prĂ©sent de la noblesse belge, Annuaire 1993, Brussel, 1993, blz. 4-13.
  • Carlo Bronne, BelĹ“il et la Maison de Ligne, 1979
  • Oscar Coomans de Brachène, État prĂ©sent de la noblesse belge, Annuaire 2009, Bruxelles, 2009, p. 160-170
  • G. Martin, Histoire et gĂ©nĂ©alogie des maisons de Ligne et d'Arenberg, I. Maison de Ligne, 2005
  • In memoriam Prince Antoine de Ligne, dans : Nouvelles Annales Prince de Ligne, Tome VVII, 2005.
  • In memoriam Antoine de Ligne, dans : Bulletin de l'Association de la Noblesse du Royaume de Belgique, 2005.
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-ThĂ©rèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermĂ©diaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Nicolas Fontaine, « Le prince Wauthier de Ligne est décédé : le château de Belœil est en deuil », sur Histoires Royales, (consulté le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.