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Environnement au PĂ©rou

L'environnement au Pérou est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays Pérou.

La biodiversité au Pérou

Condor, Valle del Colca.
Le PĂ©rou avait un score moyen de l'Indice d'intĂ©gritĂ© du paysage forestier 2019 de 8.86, le classant 14e sur 172 pays[1].

Du fait de sa position biogéographique et d'une grande diversité climatique et topographique, il existe au Pérou des milieux très diversifiés (de la plaine à la montagne et du désert à la forêt équatoriale) abritant une faune et une flore extrêmement variées. C'est l’un des dix-sept pays caractérisés par une mégadiversité biologique.
Il compte 84 des 117 zones naturelles existantes au monde (72 %), abritant encore 5 872 espèces endĂ©miques (parmi lesquelles 118 types uniques d’oiseaux, 113 espèces de reptiles et 60 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes de mammifères).

Milieux

La cordillère des Andes marque et structure les paysages et la gĂ©ographie du pays. Le Huascarán, qui s'Ă©lève Ă  6 768 mètres, est le point culminant du pays dans la Cordillère occidentale. Le climat est tropical Ă  l'est, dĂ©sertique et sec Ă  l'ouest.

On peut distinguer trois grandes zones naturelles :

  • la « costa » (cĂ´te) bordĂ©e par l'ocĂ©an Pacifique, 60 % de la population, 10 % de la superficie ;
  • la « sierra » (montagne) 30 % de la population, 30 % de la superficie ;
  • la « selva » (forĂŞt d'Amazonie pĂ©ruvienne) 10 % de population, 60 % de la superficie.

Le versant oriental est principalement drainĂ© par deux cours d'eau, l'Ucayali et le Marañón qui, après s'ĂŞtre rejoints, donnent l'Amazone. Le lac Titicaca est le plus vaste lac d'AmĂ©rique du Sud et le plus haut lac navigable au monde, perchĂ© entre 3 600 et 4 500 mètres d'altitude sur les plus hauts plateaux andins, entre PĂ©rou et Bolivie.

En 2019, le couvert forestier s'Ă©tend sur 680 000 km2[2], dont 95 % en Amazonie[3].

Faune et Flore

Ă€ Yanamono, près de Iquitos, un record mondial de biodiversitĂ© a Ă©tĂ© enregistrĂ©, avec plus de 900 espèces de plantes sur une parcelle d'un hectare[4]. Le dĂ©partement de San MartĂ­n, centre de la production de cocaĂŻne dans les annĂ©es 1990, comprend 2 600 espèces de plantes, dont 15 % endĂ©miques, entre 500 et 2 000 mètres d'altitude.

En 2020, on compte 60 espèces de Mammifères, dont 53 menacées. Sur les hauteurs, les lamas côtoient les alpagas et les vigognes. Le renard et le cerf sont également présents[5]. Le chinchilla à queue courte, présent à l’état sauvage autrefois dans les très hautes Andes a sans doute disparu aujourd’hui.

Survolant les montagnes, le condor des Andes est un oiseau emblématique du Pérou et de ses montagnes. L'aigle est également présent, mais aussi le colibri[5].

Mais c’est dans la « selva » que la faune est la plus présente avec entre autres les jaguars, les tatous, les caïmans, les capybaras mais aussi des singes ou des milliers d’espèces d’insectes qui vivent dans une végétation luxuriante. La vanille, l’acajou et le caoutchouc participent à cette biodiversité.

Parcs nationaux et aires protégées

Le PĂ©rou dispose d'un vaste rĂ©seau de parcs nationaux, de rĂ©serves naturelles et de lieux historiques nationaux. L'ensemble de ces sites occupe une superficie de 18 283 508 ha, soit 14 % du territoire pĂ©ruvien. L'INRENA (Institut national de ressources naturelles) gère la plupart des aires protĂ©gĂ©es[6]. Cependant, un nombre croissant d'entre elles sont administrĂ©es par les communautĂ©s autochtones et par des associations de protection de la nature.

  • Parc national de Huascarán : classĂ©e en 1985 Patrimoine naturel de l'HumanitĂ© par l'UNESCO, la cordillère Blanche est la chaĂ®ne montagneuse tropicale la plus Ă©levĂ©e au monde[7]. Une trentaine de sommets enneigĂ©s s'Ă©levant au-delĂ  de 6 000 m, parmi eux l'Huascarán la plus haute montagne du PĂ©rou (6 768 m.), dominent un paysage marquĂ© par la prĂ©sence d'espèces botaniques ou animales rares telles que la Puya raimondii ou l'ours Ă  lunettes.
  • RĂ©serve nationale Pampas Galeras-Bárbara d'Achille : bande de terre couvrant plus de 6 500 ha, la rĂ©serve abrite la plus grande concentration de vigognes au monde.
  • Parc national de ManĂş : composĂ© de plusieurs zones naturelles qui s'Ă©tagent de 150 m Ă  4 200 m, le parc abrite environ 52 % de toutes les espèces d'oiseaux du PĂ©rou et 15 % de celles du monde entier[8]. En accordant le statut de patrimoine mondial au parc national du Manu en 1985, le ComitĂ© du patrimoine mondial a soulignĂ© : « La rĂ©gion protĂ©gĂ©e du Manu n'a probablement pas son pareil au monde par sa diversitĂ© des Ă©cosystèmes et des espèces[9]. »

Impacts sur les milieux naturels

DĂ©forestation

DĂ©forestation dans les environs de Nueva Cajamarca (Rioja, San Martin, PĂ©rou).

Le niveau de dĂ©forestation est de 145 000 hectares par an en 2013, alors qu'il n'Ă©tait que de 80 000 hectares en 2001[10]. En 2017, le pays a perdu 143 000 hectares sur un total de 69 millions[11]. En 2019, la perte fut de 147 402 hectares, soit une baisse de 4,7 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, dont 47,2 pour la rĂ©gion de San MartĂ­n mais un accroissement dans le dĂ©partement de JunĂ­n[12].

L'agriculture constitue la première cause de déforestation au Pérou[13], en majeure partie à cause de la progression de parcelles de moins de 50 hectares.

La déforestation constitue une menace pour la riche diversité biologique du Pérou et de sa partie amazonienne en particulier.

Agriculture, pĂŞche et chasse

Outre qu'elle encourage le défrichage, la culture de la coca telle qu'elle est pratiquée dans le piémont andin favorise l'érosion des sols : les lignes de plants suivent le sens des pentes, déjà sensibles à la dégradation en raison de leur déclivité. Elle perturbe le régime hydrique, ce qui provoque des inondations. Les rejets chimiques et toxiques contaminent l'eau et augmentent une pollution néfaste pour l'écosystème[4].

La pĂŞche constitue aussi une importante ressource naturelle, Ă  cause du courant froid de Humboldt riche en poissons.

Réchauffement climatique lié à l'activité humaine

Un rapport publié en 2020 par l’Autorité nationale de l’eau (ANA) du Pérou nous révèle que les glaciers du pays ont perdu plus de 50 % de leur surface depuis les années 1960[14].

Les changements climatiques constants altèrent également les rythmes agricoles[5].

Pression sur les ressources non renouvelables

Le pays dispose de cuivre, d'argent, d'or, de pétrole, de minerai de fer, de charbon et de phosphates.

Les mines de cuivre sont vues d'un mauvais Ĺ“il par la population en raison de leur consommation d'eau[15]

La pollution de l'air

Le Pérou est le troisième pays d'Amérique latine où les niveaux de pollution de l'air sont les plus élevés, après le Mexique et le Chili[16].

La pollution de l'eau

Une marée noire se produit en janvier 2022 après la perte de 6 000 barils de pétrole par un navire italien. Plus de 174 hectares sont atteints par la pollution[17].

L'exposition aux risques

Le Pérou, avec l'Équateur, a la zone côtière la plus affectée par El Niño (ici en couleurs chaudes, lors de l'épisode 2016-2017)

phénomène El Niño

Les inondations et glissements de terrain sont principalement dus au phénomène El Niño.

Les inondations de 2017 au Pérou et en Équateur ont fait 101 victimes au Pérou. Quelque 300 000 personnes ont par ailleurs été déplacées, dont beaucoup ont été grossir les bidonvilles de Lima[18].

Sismicité

Le pays est sujet aux tremblements de terre. Il existe une activité volcanique dans la zone volcanique centrale des Andes située au sud du pays.

Le PĂ©rou se trouve sur une faille sismique, ce qui provoque chaque annĂ©e un certain nombre de tremblements de terre dont l’intensitĂ© reste faible. Le pays a toutefois subi quelques sĂ©ismes majeurs ayant provoquĂ© un grand nombre de victimes et des dĂ©gâts considĂ©rables, comme celui de Yungay en 1970, qui fit entre 25 000 et 30 000 morts.

Politique environnementale au PĂ©rou

Le gouvernement souhaite renforcer sa législation pour lutter contre le pillage de la forêt, par des peines plus sévères et des opérations contre le trafic illégal de bois. En 2015, il a annoncé l'objectif d'atteindre zéro déforestation en 2021[13]. La même année, à la suite de la révision de la loi forestière, le Serfor (Servicio Nacional Forestal y de Fauna Silvestre) est mis en place. Cet organisme est chargé la gestion des forêts, accorde des concessions et dresse l’inventaire des parcelles. L'Osinfor (Organismo de Supervision de los Recursos Forestales), créé en 2005, est lui chargé du contrôle de l’exploitation et de l'usage des ressources forestières[2].

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) H. S. Grantham, A. Duncan, T. D. Evans, K. R. Jones, H. L. Beyer, R. Schuster, J. Walston, J. C. Ray, J. G. Robinson, M. Callow, T. Clements, H. M. Costa, A. DeGemmis, P. R. Elsen, J. Ervin, P. Franco, E. Goldman, S. Goetz, A. Hansen, E. Hofsvang, P. Jantz, S. Jupiter, A. Kang, P. Langhammer, W. F. Laurance, S. Lieberman, M. Linkie, Y. Malhi, S. Maxwell, M. Mendez, R. Mittermeier, N. J. Murray, H. Possingham, J. Radachowsky, S. Saatchi, C. Samper, J. Silverman, A. Shapiro, B. Strassburg, T. Stevens, E. Stokes, R. Taylor, T. Tear, R. Tizard, O. Venter, P. Visconti, S. Wang et J. E. M. Watson, « Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material », Nature Communications, vol. 11, no 1,‎ (ISSN 2041-1723, DOI 10.1038/s41467-020-19493-3)
    2. Aline Timbert, « Pérou : la déforestation illégale menace toujours l'Amazonie », sur https://www.actulatino.com/, (consulté le ).
    3. « Le Pérou va relancer ses concessions forestières en Amazonie », sur https://www.lemonde.fr/, (consulté le )
    4. Franco Valencia Chamba, Jorge Rios Alvorado, Milthon Muñoz Berrocal et Jean-François Tourrand, « La colonisation du Piémont de l'Amazonie péruvienne par la coca », dans Doris Sayago, Jean-François Tourrand, Marcel Bursztyn, José Augusto Drummond (dir.), L'Amazonie, un demi-siècle après la colonisation, Versailles, Éditions Quae, , XIX-271 p. (ISBN 978-2-7592-0326-0), p. 35-50.
    5. Illa Liendo Tagle, « Cop26.Climat : au Pérou, le génie ancestral des Incas au secours des récoltes », sur courrierinternational.com, (consulté le ).
    6. http://www.inrena.gob.pe/inrena/inrena.htm « Copie archivée » (version du 15 juin 2018 sur Internet Archive).
    7. UNESCO, Parc national de Huascarán.
    8. UNESCO, Parc national de ManĂş.
    9. UNESCO, ManĂş National Park.
    10. Sandra Besson, « Forte augmentation de la déforestation au Pérou », sur https://www.portail-environnement.com/, (consulté le ).
    11. Aude Valade, Préserver la forêt amazonienne péruvienne : un défi sociétal, Observatoire mondial de l’acition climatique non-étatique, , 12 p. (lire en ligne)
    12. « Le pays enregistre une baisse du taux de déforestation en 2019 », sur http://mapecology.ma/, (consulté le ).
    13. Aline Timbert, « Pérou : objectif zéro déforestation pour 2021 », (consulté le )
    14. , SciencePost, 7 juillet 2020
    15. Étienne Goetz, « La Serbie enterre le plus grand projet de mine de lithium en Europe », sur lesechos.fr, (consulté le ).
    16. (es) « La contaminación, una problemática de alto costo », sur Semana,
    17. « Au Pérou, une marée noire met en péril la flore et la faune », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
    18. « Au Pérou, la précarité durable des déplacés climatiques », sur LExpress.fr,

    Bibliographie

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