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Doliocarpus dentatus

Doliocarpus dentatus est une espèce de liane néotropicales, appartenant à la famille des Dilleniaceae.

Doliocarpus dentatus
Description de cette image, également commentée ci-après
échantillon type de Doliocarpus dentatus collecté par Aublet en Guyane

Espèce

Doliocarpus dentatus
(Aubl.) Standl. (1925)

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"

Synonymes

  • Curatella glazioviana Gilg
  • Curatella glaziovii Gilg
  • Delima dasyphylla Miq.
  • Delima dasyphylla fo. angustifolia Miq.
  • Delima tomentosa (Willd.) E. Mey.
  • Doliocarpus brevipedicellatus Garcke
  • Doliocarpus congestiflorus (Triana) Gilg & Werderm.
  • Doliocarpus esmeraldae Steyerm.
  • Doliocarpus ferrugineus Rusby
  • Doliocarpus oaxacanus Szyszył.
  • Doliocarpus platystigma Pilg.
  • Doliocarpus pubens Mart.
  • Doliocarpus rufescens Sleumer
  • Doliocarpus semidentatus Garcke
  • Doliocarpus undulatus Eichler
  • Ricaurtea congestiflora Triana
  • Tetracera cuspidata G. Mey.
  • Tetracera tomentosa Willd.
  • Tigarea dentata Aubl. - Basionyme[1]

En Guyane, les Doliocarpus sont appelés Liane chasseur (créole), Tameyut (Wayãpi), Samugne (Palikur), Dia titey, Toku titei (Aluku), Cipó-d'agua (Portugais)[2]. Au Venezuela on l'appelle Cha-parrillo montañero[3].

Description

Doliocarpus dentatus subsp. dentatus est une grosse liane ligneuse (parfois un arbuste érigé), produisant des fruits rouges[3]. Les jeunes rameaux peuvent être densément poilus, ou glabrescents. Les pétioles, longs d'environ 1-2,5 cm, sont canaliculées au-dessus, densément villeux à plus ou moins glabrescentes. Le limbe coriace ou subcoriacée, de forme ovale-elliptique, elliptique ou obovale-elliptique, est long de 7-20 cm pour 2,5-10,5 cm de large, acuminé et aigu à l'apex, rétréci et aigu ou subobtus à la base. La marge est entière dans la moitié inférieure, dentée à denliculée dans la partie supérieure. La face supérieure est sombre et plus ou moins densément couverte de longs poils blancs étroitement apprimés. La face inférieure plus claire est pubescente à quasi-glabrescente. La nervure médiane est couverte de poils fins apressés à surface, et les 10-18 paires de nervures secondaires latérales sous-imprimés au-dessus. Toutes les nervures sont densément villeuses et proéminentes sur la face inférieure. Les nervures tertiaires très minces, sont saillantes dessous, à peine visibles dessus. L'inflorescence fasciculée et dense, regroupe 15-30 fleurs (ou plus). Les minces pédicelles pubescents sont longs de 1-1,5 cm. Les 4(-5) sépales, de longueur atteignant jusqu'à mm, sont persistants, oblongs ou suborbiculaires, obtus, pubérulents à glabrescents sur la face extérieure. Les 2-3 pétales sont obovales, onguiculés, à peu près aussi longs que les sépales. Les nombreuses étamines se composent minces filets longs de 4-5 mm, et de petites anthères, d'environ 0,5 mm de long. L'unique carpelle subglobuleux, est glabre, et contient 1-(2) ovule. Le style, mesurant environ mm de long, porte un large stigmate pelté. La baie globuleuse rouge, mesure 6-7 mm de diamètre, et renferme 1-(2) graines brillantes, sombres, entourées d'un arille presque blanc[4].

Répartition

On rencontre Doliocarpus dentatusdu Mexique au Paraguay en passant par le Venezuela, l'Amérique centrale, les Antilles, la Colombie, le Guyana, le Suriname, la Guyane, l'Équateur, le Pérou, le Brésil et la Bolivie[3].

Écologie

Doliocarpus dentatus pousse entre 100 et 500 m d'altitude. Elle est communes en forêts primaire et secondaire, ainsi qu'en bordure de savane dans les lisières forestières[3].

Les propriétés hydrauliques des tissus conducteurs de cette liane ont été étudiées[5].

Utilisations

La sève abondante et potable contenue dans cette « liane à eau » est connue pour désaltérer les chasseurs assoiffés en forêt[6] : on peut remplir un verre à boire avec un tronçon d'un mètre de long[7].

Cette sève était autrefois utilisée en Guyane comme dépuratif[8]. Les Urubú-Ka'apor (en) du Brésil s'en servent comme tonique[9]. Elle fournit un remède Palikur contre la coqueluche, la diarrhée, contre la « blesse » (sikgep, une douleur mobile située sous les côtes sur lesquelles elle appuie), et en traitement de longue durée, contre le diabète[2].

Un Doliocarpus est un ingrédient de remèdes Aluku pour soigner les douleurs abdominales, la blennorragie et les morsures de serpent[6].

Les tiges entrent dans la préparation d'un puissant aphrodisiaque au Guyana[10].

Doliocarpus dentatus contient des triterpènes et des lignanes efficaces dans le traitement des leishmanioses[11].

Doliocarpus dentatus est une plante populaire dans la pharmacopée traditionnelle du Mato Grosso au Brésil, notamment pour soulager la douleur causée par l'inflamation liée à la rétention d'urine[12]. Elle a fait l'objet de plusieurs études phytochimiques[13] , notamment concernant à ses propriétés anti-inflammatoires, antimycobacteriennes et génotoxiques[14]. Elle aurait des propriétés antiarthritique et anti-nociceptives[15], anti-douleur[16]. Elle présenterait par ailleurs une faible toxicité[17] et peu de risque chez les femmes enceintes et sur le développement embryonnaire[18].

Histoire naturelle

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[8] :

Doliocarpus dentatus par Aublet (1775) Planche 351[8].
« TIGAREA (dentata) foliis ovato-oblongis, acuminatis, ſubtùs tomentoſis. (Tabula 334. Fig. 1.)

Frutex ſarmentoſus, præcedenti quàm ſimilis, ſed differt foliis ovatis, acutis, dentans, ſupernè viridibus glabris, infernè tomentoſis, incanis.

Florebat Januario, fructum ferebat Martio.

Habitat in iisdem locis.

Nomen Gallicum LIANE ROUGE.
»

« LE TIGARIER velu. (PLANCHE 351.)

Cet arbrisseau reſſemble au précédent [Tetracera tigarea] par ſes fleurs & par ſes fruits. Il en diffère ſeulement par ſes tiges qui ſont velues ; par ſes branches qui ſont liſſes, & plus groſſes ; par ſes feuilles qui ſont ovales, dentelées, & terminées par une longue pointe. Celles-ci ſont liſſes, vertes en deſſus, & couvertes en deſſous d'un poil ras & ſoyeux. Les plus grandes ont cinq pouces de longueur, ſur deux pouces & demi de largeur.

Cet arbriſſeau croît dans les bois de l'Iſle de Caïenne, & principalement ſur la route qui conduit de Loyola à l'habitation de Mr de Macaye.

Je l'ai obſervé en fleur dans le mois de Janvier, & en fruit dans le mois de Mars.

Les Créoles le nomment LIANE ROUGE, & l'emploient aux mêmes uſages que le précédent [: ſa décoction qui prend une couleur rouge eſt, ſelon le préjugé du pays, un bon remède pour guérir les maladies vénériennes. ]. »

Fusée-Aublet, 1775.


  • Pied de Mabea piriri dans l'État de Bahia (Brésil)
    Pied de Mabea piriri dans l'État de Bahia (Brésil)
  • Houppier de Mabea piriri
    Houppier de Mabea piriri
  • Rammeau fructifère de Mabea piriri
    Rammeau fructifère de Mabea piriri
  • Infrutescence de Mabea piriri
    Infrutescence de Mabea piriri
  • Fruits de Mabea piriri
    Fruits de Mabea piriri

Notes et références

  1. (en-US) « Name - Doliocarpus dentatus (Aubl.) Standl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 350
  3. (en) Gerardo A. Aymard C., Julian A. Steyermark (Eds.), Paul E. Berry (Eds.), Kay Yatskievych (Eds.) et Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 4, Caesalpiniaceae–Ericaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 799 p. (ISBN 9780915279524), p. 616-617
  4. (en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : Onagraceae (pars) - Turneraceae - Quiinaceae - Caryocaraceae - Marcgraviaceae - Dilleniaceae - Linacae - Humiriaceae - Lythraceae - additions and correction : Malavaceae - Bombacaceae - Sterculiaceae - Tiliaceae - Melastomataceae, vol. III, PART 1, Leiden, Kol. Ver. Indisch Inst., , 1-500 p., p. 337-446
  5. (en) Mark E. DE GUZMAN, Aleyda ACOSTA-RANGEL et Klaus WINTER, « Hydraulic traits of Neotropical canopy liana and tree species across a broad range of wood density: implications for predicting drought mortality with models », Tree Physiology, vol. 41, no 1, , p. 24-34 (DOI 10.1093/treephys/tpaa106, lire en ligne)
  6. Marie Fleury, "BUSI-NENGE" - LES HOMMES-FORÊT : Essai d'etnobotanique chez les Alukus (Boni) en Guyane Française, université de Paris 6, coll. « thèse de doctorat », (lire en ligne)
  7. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 112
  8. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 920-921
  9. (en) William BALÉE, Footprints of the Forest : Ka'apor Ethnobotany - the Historical Ecology of Plant Utilization by an Amazonian People, New York, Columbia University Press, , 416 p. (ISBN 9780231074858)
  10. T. VAN ANDEL, Non-timber forest products of the North-West District of Guyana - Part I & II, Universiteit Utrecht. Tropenbos Guyana Series 8A-8B, , Part I 320 p., Part II : 341 p (ISBN 90-393-2536-7, lire en ligne)
  11. (en) Michel Sauvain, Nicole Kunesch, Jacques Poisson, Jean-Charles Gantier, Philippe Gayral et Jean-Pierre Dedet, « Isolation of leishmanicidal triterpenes and lignans from the Amazonian liana Doliocarpus dentatus (dilleniaceae) », Phytotherapy research, vol. 10, no 1, , p. 1-4 (DOI 10.1002/(SICI)1099-1573(199602)10:1<1::AID-PTR757>3.0.CO;2-A)
  12. (en) Raissa Borges Ishikawa, Maicon Matos Leitão, Roberto Mikio Kassuya, Luis Fernando Macorini, Flora Martinez Figueira Moreira, Claudia Andrea Lima Cardoso, Roberta Gomes Coelho, Arnildo Pott, Guilherme Martins Gelfuso, Julio Croda, Rodrigo Juliano Oliveira et Candida Aparecida Leite Kassuya, « Anti-inflammatory, antimycobacterial and genotoxic evaluation of Doliocarpus dentatus », Journal of Ethnopharmacology, (DOI 10.1016/j.jep.2017.04.004)
  13. (en) R. C. Jagessar, Ghansiam Hoolas et A. R. Maxwell, « Phytochemical screening, isolation of betulinic acid, trigonelline and evaluation of heavy metals ion content of Doliocarpus dentatus », Journal of Natural Products, vol. 6, , p. 5-16 (ISSN 0974-5211, lire en ligne)
  14. (en) Raissa Borges Ishikawa, Maicon Matos Leitão, Roberto Mikio Kassuya, Luis Fernando Macorini, Flora Martinez Figueira Moreira, Claudia Andrea Lima Cardoso, Roberta Gomes Coelho, Arnildo Pott, Guilherme Martins Gelfuso, Julio Croda, Rodrigo Juliano Oliveira et Candida Aparecida Leite Kassuya, « Anti-inflammatory, antimycobacterial and genotoxic evaluation of Doliocarpus dentatus », Journal of Ethnopharmacology, vol. 204, , p. 18-25 (DOI 10.1016/j.jep.2017.04.004)
  15. (en) Lidiane Schultz Branquinho, Maria Helena Verdan, Saulo Euclides Silva-Filho, Rodrigo Juliano Oliveira, Claudia Andrea Lima Cardoso, Arielle Cristina Arena et Candida Aparecida Leite Kassuya, « Antiarthritic and Antinociceptive Potential of Ethanolic Extract from Leaves of Doliocarpus dentatus (Aubl.) Standl. in Mouse Model », Pharmacognosy Research, vol. 13, no 1, , p. 28-33 (DOI 10.4103/pr.pr_79_20, lire en ligne)
  16. (en) Lidiane Schultz Branquinho, Maria Helena Verdan, Elisangela dos Santos, Silvia Cordeiro das Neves, Rodrigo Juliano Oliveira, Cláudia Andrea Lima Cardoso et Candida Aparecida Leite Kassuya, « Aqueous extract from leaves of Doliocarpus dentatus (Aubl.) Standl. relieves pain without genotoxicity activity », Journal of Ethnopharmacology, vol. 266, no 113440, (DOI 10.1016/j.jep.2020.113440)
  17. (en) Lidiane Schultz Branquinho, Maria Helena Verdan, Elisangela dos Santos, Luis Fernando Benitez Macorini, Rafael Souza Maris et Angela Midori Kuraoka-Oliveira, « Toxicological evaluation of ethanolic extract of leaves from Doliocarpus dentatus in Swiss mice », Drug and Chemical Toxicology, (DOI 10.1080/01480545.2021.1982638)
  18. (en) Raissa Borges Ishikawa, Juliana Miron Vani, Silvia Cordeirodas Neves, Ana Paula Maluf Rabacow, Cândida Aparecida Leite Kassuya, Júlio Croda, Claudia Andrea Lima Cardoso, Antônio Carlos Duenhas Ferreira Monreal, Andreia Conceição Milan Brochado Antoniolli, Andréa Luiza Cunha–Laura et Rodrigo Juliano Oliveira, « The safe use of Doliocarpus dentatus in the gestational period: Absence of changes in maternal reproductive performance, embryo-fetal development and DNA integrity », Journal of Ethnopharmacology, vol. 217, , p. 1-6 (DOI 10.1016/j.jep.2018.01.034)

Voir aussi

Références taxinomiques

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