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Curage

Le curage est l'opération consistant à extraire et exporter les sédiments qui se sont accumulés par décantation sous l'eau.

Drague Ă  godets, Ă  quai (Bonanza Creek, Dawson, Yukon, Canada), vue de face
La mĂŞme, vue de profil
Curage du bassin du port de plaisance de La Rochelle
Curage de mare, ici à Bredgar (Kent), à la suite d'une eutrophisation avec bloom algal. Les boues curées ont été épandues sur un champ voisin

Le curage nécessite souvent des précautions particulières :

Des réflexions sont en cours dans divers pays (dont aux Pays-Bas et en France) pour utiliser certains matériaux curés (dans les canaux et ports par exemple), quand leur état physique et chimique le permet comme « sédimatériaux », éventuellement considérés comme écomatériaux.

Types de lieux curés

Le curage peut concerner :

Techniques de curage

Il se faisait autrefois par simple vidange du volume d'eau, ou sous l'eau à la main, avec l'aide d'outils spécialisés (par exemple dans les réservoirs d'eau potable, les fossés, mares, viviers et marais, etc.).

Les volumes importants nécessitent des terrains de dépôts appropriés (éventuellement étanchéifiés, pour ne pas polluer la nappe ou l'environnement) et/ou des moyens permettant la déshydratation des boues, qui sont ensuite laissées sur place, éventuellement inertées, ou déplacées lorsqu'elles sont devenues « pelletables ».

Curage mécanique

Le curage mécanique consiste à extraire les matériaux à l'aide d'engins à godets qui opèrent soit depuis les berges ( pelles mécaniques hydrauliques), soit depuis la surface (pelle sur pontons, dragues à bennes preneuse…), soit encore directement depuis le fond du canal[1].

En France, il est employé dans plus de 60 % des cas pour l'extraction des sédiments graveleux et non contaminés depuis les années 1990, toutes voies d’eau confondues[1].

Curage en eau

Les engins sont soit montĂ©s sur des chalands soit amphibies. Le transfert des vases s’effectue soit Ă  l’aide d’une seconde barge, soit Ă  l’aide d’une pompe Ă  boues Ă©paisses (jusqu’à 500 m).La hauteur d’eau disponible conditionne la capacitĂ© (10 Ă  60 m3) et le rendement des engins[1].

Curage Ă  sec

Le bief étant préalablement mis à sec, il est possible d’opérer en circulant au fond de celui-ci à l’aide d'un bull marais et d’un chargeur ou d’une tracto-benne. La stabilité du sol est prépondérante[1].

Curage Ă  vieux fond et vieux bords

Méthode pratiquée pour ne pas modifier le comportement hydraulique du cours d'eau ou canal. C'est-à-dire qu’on intervient uniquement sur le dépôt de vase sans atteindre ou modifier l’horizon argileux imperméable.

Aspects sanitaires et de sécurité environnementale

Les opérations importantes ou à risque nécessitent une étude d'impact (impact du curage lui-même, et impact du stockage, de l'épandage ou de l'immersion ou remise en suspension des boues et autres matériaux curés) et le cas échéant des mesures conservatoires ou des mesures compensatoires.

Les boues peuvent contenir divers contaminants, plus ou moins dégradables (pesticides et autres produits issus de la chimie organique) très lentement dégradables (dioxines, PCB, furanes..) ou non-biodégradables (ex : plomb, mercure, cadmium..).
Si elles sont toxiques doivent être traitées et/ou stockées dans des conditions particulières (inertage, confinement), conformément à la législation qui les considère tantôt comme un déchet, un déchet toxique ou un matériau, selon leur nature et leur destination.

On distingues trois types d'impacts.

  • primaires et immĂ©diats : relarguage dans la colonne d'eau de toxiques (dont mĂ©taux lourds, pesticides et PCB par exemple), de pathogènes stockĂ©s dans le sĂ©diment, ou de matières organiques susceptibles de provoquer une eutrophisation ou dystrophisation et augmentation brutale de la turbiditĂ©, qui peuvent ĂŞtre une source importante de mortalitĂ© et indirectement de botulisme. Localement existent les risques d'endommager des câbles subaquatiques, ou d'entrer en contact avec des munitions non-explosĂ©es ou des munitions volontairement immergĂ©es sous l'eau après les guerres mondiales (ex : plus de 100 dĂ©charges immergĂ©es de munitions sont rĂ©pertoriĂ©s en France en 2005, selon la Commission OSPAR[2] - [3] - [4])
  • secondaire et de court terme : turbiditĂ© posant problème pour la vie aquatique et interfĂ©rant Ă©ventuellement avec les processus d'auto-Ă©puration
  • tertiaire et de moyen et long terme : contamination des rĂ©seaux trophiques et dĂ©sĂ©quilibres Ă©cologiques, avec le cas Ă©chĂ©ant contamination de la faune et d'ĂŞtres humains via l'alimentation (Cf. pĂŞche, ou contamination de produits cultivĂ©s, via l'irrigation, l'utilisation des vases comme amendement, ou via une pollution induite de la nappe..), contamination possible des terrains de dĂ©pĂ´ts et de leurs environs.

Dans les ports européens, la démarche EcoPort et les études d'impacts cherchent à limiter ces risques.

Galerie

  • SchĂ©ma d'une mĂ©thode de curage Ă  partir de la rive
    Schéma d'une méthode de curage à partir de la rive
  • Essayons
    Essayons
  • Alexander von Humboldt
    Alexander von Humboldt
  • Le navire April Hamer au Lakes Entrance, Victoria, Australie
    Le navire April Hamer au Lakes Entrance, Victoria, Australie

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

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