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Crotalus horridus

Crotale des bois

Crotalus horridus, le Crotale des bois, est une espĂšce de serpents de la famille des Viperidae[1].

C'est un reptile venimeux qui se rencontre dans l'est des États-Unis et l'extrĂȘme-sud du Canada, et mesure de 91 Ă  152 cm − gĂ©nĂ©ralement moins de 100 cm − pour un poids de 500 g Ă  1,5 kg. Il prĂ©sente des motifs de lignes transversales brun sombre ou noires sur une base brun clair Ă  grise. Les lignes prĂ©sentent une bordure irrĂ©guliĂšre, en zigzag, en forme de « M » ou de « V », avec une face ventrale jaunĂątre − toutefois des individus mĂ©laniques, intĂ©gralement noirs, sont assez frĂ©quents. Il est potentiellement l'un des serpents les plus dangereux de son aire de rĂ©partition de par ses grands crochets Ă  venin et la forte quantitĂ© qu'il en injecte, mais son caractĂšre plutĂŽt placide et sa pĂ©riode d'activitĂ© restreinte dans l'annĂ©e font qu'il est rarement impliquĂ© dans des morsures mortelles sur l'Homme. Par ailleurs la composition de son venin varie fortement entre les diffĂ©rentes populations, certains Ă©tant principalement neurotoxiques, d'autres hĂ©morragiques (ou une combinaison des deux), et d'autres enfin n'ayant aucune de ces caractĂ©ristiques et considĂ©rĂ©s comme peu actifs. Bien que non classĂ©e comme espĂšce menacĂ©e par l'UICN dans sa globalitĂ© elle est toutefois considĂ©rĂ©e comme « en danger » par plusieurs États d'AmĂ©rique − et mĂȘme considĂ©rĂ©e comme Ă©teinte dans le Maine et dans le Rhode Island.

Description

Ce serpent atteint une longueur de 91 Ă  152 cm[2], mĂȘme si la plupart mesurent moins de 100 cm, pour un poids de 500 g Ă  1,5 kg[3] - [4] - [5] - [6]. Le plus grand spĂ©cimen rĂ©fĂ©rencĂ© mesure 182,2 cm et le plus gros faisait un poids de 4,5 kg[7] - [8].

Les Ă©cailles dorsales sont carĂ©nĂ©es[9] et celles de la tĂȘte assez petites sauf vers l'avant et au-dessus des yeux, dont la pupille est fendue verticalement. La tĂȘte se dĂ©coupe nettement du corps, avec un museau plutĂŽt arrondi.

Il est de couleur de base grise ou marron clair avec des bandes transversales brun sombre Ă  noires, qui ont une forme de « M » ou de « V » avec une bordure irrĂ©guliĂšre, en zigzag. Souvent une bande de couleur rouille est prĂ©sente vers le cou. Le ventre est jaunĂątre, parfois marquĂ© de noir[10]. Les individus mĂ©laniques − intĂ©gralement noirs − sont assez communs[11].

Diagnose

Les Ă©cailles du dos sont disposĂ©es en 21 Ă  26 rangĂ©es − plutĂŽt 25 rangĂ©es dans les populations du sud et 23 dans les populations du nord. Les femelles ont de 158 Ă  177 Ă©cailles ventrales et les mĂąles de 163 Ă  183. Les mĂąles ont de 20 Ă  30 Ă©cailles sous-caudales, de 15 Ă  26 pour les femelles. L'Ă©caille rostrale est en gĂ©nĂ©ral plus haute que large. Dans la zone entre les narines et le front il y a de 4 Ă  22 Ă©cailles incluant 2 grandes Ă©cailles triangulaires, suivies par 2 grandes et rectangulaires Ă©cailles prĂ©-frontales. Entre les Ă©cailles supra-oculaires et inter-nasales il ne se trouve qu'une Ă©caille. Il y a de 5 Ă  7 Ă©cailles inter-orbitales. En gĂ©nĂ©ral la premiĂšre Ă©caille supra-labiale touche l'Ă©caille prĂ©-nasale[7].

  • DĂ©tails et variations d'apparence
  • TĂȘte en gros plan.
    TĂȘte en gros plan.
  • TĂȘte en gros plan (autres couleurs).
    TĂȘte en gros plan (autres couleurs).
  • SpĂ©cimen mĂ©lanique.
    Spécimen mélanique.
  • SpĂ©cimen ocre et noir.
    Spécimen ocre et noir.
  • SpĂ©cimen bien adaptĂ© aux feuilles mortes.
    Spécimen bien adapté aux feuilles mortes.
  • SpĂ©cimen plutĂŽt noir-gris.
    Spécimen plutÎt noir-gris.

RĂ©partition

Aire de répartition de l'espÚce Crotalus horridus selon l'UICN (consulté le ).

Cette espĂšce se rencontre[1] :

C'est la seule espĂšce de crotale prĂ©sente dans le nord-est des États-Unis et elle Ă©tait la seule espĂšce de reptile venimeux au QuĂ©bec[2], mais elle est maintenant considĂ©rĂ©e comme Ă©teinte au Canada depuis 2001 par la Loi sur les espĂšces en pĂ©ril[12], et elle a Ă©galement disparu du Maine et de Rhode Island, et est quasiment Ă©teinte au New Hampshire.

Biologie et mƓurs

Crotalus horridus avalant une proie.

Ce serpent est venimeux. Durant l'hiver, il hiberne dans les trous ou crevasses de rochers, souvent avec d'autres serpents comme Agkistrodon contortrix et Pantherophis obsoletus[11]. Il est actif de mi-mai Ă  mi-octobre (dans le Massachusetts)[13].

Il vit dans les forĂȘts de feuillus. Il se nourrit principalement de petits mammifĂšres mais peut Ă©galement chasser de petits oiseaux, des grenouilles, ou de petits serpents. MĂȘme s'il peut attaquer de petits Crotalus il s'attaque plutĂŽt Ă  des Thamnophis[14]. Comme la plupart des crotales, ce serpent utilise son odorat pour trouver les lieux de passage de ses proies et pour s'embusquer et les mordre Ă  leur passage, les suivant jusqu'Ă  ce qu'elles meurent et puissent ĂȘtre mangĂ©es[15] - [16]. Ils se postent dans les branches basses pour attaquer leurs proies qui sont gĂ©nĂ©ralement terrestres (les proies arboricoles sont capturĂ©es lorsqu'elles sont au sol)[16] - [17]. Leurs proies se rĂ©partissent statistiquement comme suit :

Les juvéniles ont un régime alimentaire différent, chassant principalement des proies plus petites comme des musaraignes ou des Peromyscus (consommés aussi par les adultes)[18].

Reproduction

C'est un serpent ovipare. Les plus petites femelles produisant des Ɠufs viables mesurent 72,2 cm[19]. Durant l'Ă©tĂ© les femelles gravides semblent prĂ©fĂ©rer les milieux ouverts, rocheux, et plus chauds, surtout avant de pondre[14] - [20].

Venin

Ce serpent est potentiellement l'un des plus dangereux d'Amérique du Nord à cause de ses grands crochets à venin et de la grande quantité de venin qu'il injecte.

Cette dangerositĂ© est tempĂ©rĂ©e par le comportement peu agressif de ce serpent et sa longue pĂ©riode de dormance[21]. MĂȘme en des endroits oĂč ce serpent est trĂšs prĂ©sent, on ne relĂšve que peu de cas de morsures fatales[22].

La toxicité de son venin varie énormément en fonction de la localisation géographique des populations. Au moins 4 types de venins ont été décrits pour cette espÚce : le type A est principalement neurotoxique et se rencontre dans les populations du sud de sa répartition ; le type B génÚre principalement des hémorragies et se rencontre dans les populations du nord et quelques-unes au sud-est ; le type C est relativement peu actif ; des populations A+B existent également aux zones de contact entre les types A et B[21].

Sous-espĂšces

Aucune sous-espĂšce n'est reconnue par Reptile Database[23]. La sous-espĂšce Crotalus horridus atricaudatus (Latreille in Sonnini and Latreille, 1802) est considĂ©rĂ©e comme invalide[24]. Des Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques indiqueraient qu'il pourrait exister deux sous-espĂšces (Brown & Ernst, 1986) mais qu'elles ne peuvent pas ĂȘtre distinguĂ©es par des critĂšres morphologiques[7].

Menaces

Cette espÚce est classée comme « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l'UICN. Ce classement vient de sa larges distribution, sa population (supposée) élevée, et parce qu'il n'y a pas de menace connue mettant en cause sa population[25].

Elle est toutefois classĂ©e comme « En danger » dans les États du New Jersey, du Vermont et du Massachusetts[26], Virginie, New Hampshire, Indiana[27] et Ohio, et comme « MenacĂ©e » dans les Ă©tats de New York, du Connecticut, de l'Illinois, du Minnesota et du Texas.

Ce serpent est Ă©teint dans le Maine et dans le Rhode Island, et il est protĂ©gĂ© dans la plupart des États des Appalaches. MalgrĂ© tout leur population dĂ©cline toujours Ă  cet endroit[28].

Dans la culture

Ce serpent a Ă©tĂ© trĂšs utilisĂ© comme emblĂšme d'abord de la RĂ©volution amĂ©ricaine[29] puis des États-Unis eux-mĂȘmes[30], notamment lors de la guerre d'indĂ©pendance, et comme symbole de la marine continentale, sur son pavillon (le First navy jack (en)), de 1975 Ă  1976 et de 2002 Ă  2019. Parmi les raisons de ce choix, le caractĂšre rĂ©putĂ© doux du serpent, qui n'attaquerait que pour se dĂ©fendre et qui symboliserait donc l'idĂ©e de dĂ©fense de ses droits[31].

Il a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme State reptile (en) par l'État de Virginie-Occidentale en 2008[32].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Crotalus horridus » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Référence Reptarium Reptile Database : Crotalus horridus
  2. R. Conant, A Field Guide to Reptiles and Amphibians of Eastern and Central North America, Houghton Mifflin Company Boston, (1re Ă©d. 1958), 429 p. (ISBN 0-395-19979-4)
  3. Timber Rattlesnake (Crotalus horridus). Tpwd.state.tx.us. Retrieved on 2013-01-05.
  4. H.S. Fitch, G.R. Pisani & H.W. Greene, 2004 : A FIELD STUDY OF THE TIMBER RATTLESNAKE lN LEAVENWORTH COUNTY, KANSAS. Journal of Kansas Herpetology
  5. W.S. Brown, M. KĂ©ry & J.E. Hines, 2007 : Survival of timber rattlesnakes (Crotalus horridus) estimated by capture-recapture models in relation to age, sex, color morph, time, and birthplace. Copeia, 2007, no 3, p. 656-671
  6. R.W. Clark, 2006 : Fixed videography to study predation behavior of an ambush foraging snake, Crotalus horridus. Copeia, 2006, no 2, p. 181-187
  7. J.A. Campbell & W.W. Lamar : The Venomous Reptiles of the Western Hemisphere (2 volumes). Comstock Publishing associates, 2004. (ISBN 0-8014-4141-2)
  8. ANIMAL BYTES – Canebrake Rattlesnake. Seaworld.org. ConsultĂ© le 5 janvier 2013
  9. J.L. Behler & F.W. King : The Audubon Society Field Guide to North American Reptiles and Amphibians. Alfred A. Knopf, New York, 1979, p. 743. (ISBN 0-394-50824-6)
  10. G.A. Boulenger, 1896 : Catalogue of the Snakes in the British Museum (Natural History), Volume III. Trustees of the British Museum (Natural History). Taylor and Francis, Printers. Londre. p. 727
  11. K.P. Schmidt & D.D. Davis., 1941 : Field Book of Snakes of the United States and Canada. G.P. Putnam's Sons. New York. p. 365
  12. Crotalus horridus sur le site du Species at Risk Public Registry. Consulté le 26 octobre 2015.
  13. http://www.mass.gov/eea/docs/dfg/nhesp/species-and-conservation/nhfacts/crotalus-horridus.pdf
  14. Timber Rattlesnake Fact Sheet at NY State Dept. of Environmental Conservation. Accessed 8 February 2007.
  15. R.W. Clark, 2004 : Timber rattlesnakes (Crotalus horridus) use chemical cues to select ambush sites. Journal of chemical ecology, vol. 30, no 3, p. 607-617
  16. H.K. Reinert, D. Cundall & L.M. Bushar, 1984 : Foraging behavior of the timber rattlesnake, Crotalus horridus. Copeia, p. 976-981
  17. S.G. Platt, A.W. Hawkes & T.R. Rainwater, 2001 : Diet of the canebrake rattlesnake (Crotalus horridus atricaudatus): An additional record and review. Texas Journal of Science, vol. 53, no 2, p. 115-120
  18. R.W. Clark, 2002 : Diet of the timber rattlesnake, Crotalus horridus. Journal of Herpetology, vol. 36, no 3, p. 494-499
  19. J.H. Galligan & W.A. Dunson, 1979 : Biology and status of timber rattlesnake (Crotalus horridus) populations in Pennsylvania. Biological Conservation, vol. 15, no 1, p. 13-58
  20. (en) Furman, Jon, Timber Rattlesnakes in Vermont & New York : Biology, History, and the Fate of an Endangered Species, UPNE, , 228 p. (ISBN 978-1-58465-656-2, lire en ligne), p. 133
  21. Norris R. 2004. Venom Poisoning in North American Reptiles. In Campbell JA, Lamar WW. 2004. The Venomous Reptiles of the Western Hemisphere. Comstock Publishing Associates. Ithaca and London. 870 pp. 1500 plates. (ISBN 0-8014-4141-2).
  22. A.H. Wright & A.A. Wright, 1957 : Handbook of Snakes of the United States and Canada. Comstock Publishing Associates. Ithaca and London. (7e Ă©dition, 1985). (ISBN 0-8014-0463-0)
  23. Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  24. (fr+en) Référence ITIS : TSN {{{1}}}
  25. UICN, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  26. « Massachusetts List of Endangered, Threatened and Special Concern Speci », Mass.gov (consulté le )
  27. Législation de l'Indiana, « 312 IAC 9-5-4: Endangered species of reptiles and amphibians », 2011. Consulté le 28 avril 2012
  28. Timber Rattlesnake sur Orianne Society. Consulté le 6 août 2015.
  29. (en) Frederick C. Hicks, The Flag of the United States, an Address in the House of Representatives, June 14, 1917 [« Le drapeau des États-Unis, discours Ă  la Chambre des reprĂ©sentants le 14 juin 1917 »], Washington, , p. 12.
  30. (en) Thomas Waser, « The Symbolism of the Timber Rattlesnake in Early America », sur Herpetology Guy (Thomas Waser) on Steemit (consultĂ© le ) : « Le drapeau de Gadsden est en fait considĂ©rĂ© comme l'un des premiers drapeaux de l'AmĂ©rique avant qu'il soit remplacĂ© par Old Glory, la banniĂšre Ă©toilĂ©e. »
  31. (en) Thomas Waser, « The Symbolism of the Timber Rattlesnake in Early America », sur Herpetology Guy (Thomas Waser) on Steemit (consulté le )
  32. « Senate concurrent resolution 28 (bill status 2008 regular session) », West Virginia Legislature (consulté le )

Voir aussi

Publication originale

  • Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intĂ©gral).

Articles connexes

Liens externes

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