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Croisade d'Henri le Despenser

La croisade d'Henri le Despenser (ou croisade de l'évêque de Norwich, parfois seulement croisade de Norwich) est une expédition militaire conduite par l'évêque anglais Henri le Despenser en 1383 pour assister la ville de Gand dans son combat contre les partisans de l'antipape Clément VII. Elle a lieu pendant le Grand Schisme d'Occident ainsi que pendant la Guerre de Cent Ans qui oppose l'Angleterre et la France. Tandis que la France soutient Clément VII, qui est établi à Avignon, les Anglais soutiennent le pape Urbain VI à Rome.

Croisade d'Henri le Despenser
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des Flandres et du nord de la France pendant la croisade de Norwich en 1383.
Informations générales
Date -
Lieu Flandre
Issue Retrait anglais

Guerre de Cent Ans

Batailles

Populaire à l'époque parmi les couches basses et moyennes de la société, la croisade d'Henri le Despenser « fut largement critiquée avec le recul »[1] : « malgré toute son apparence canonique, c'était la guerre de Cent Ans à peine déguisée »[2]. Parmi les critiques contemporains, on compte John Wyclif et le chroniqueur Jean Froissart, qui accuse ses chefs d'hypocrisie.

Causes de la croisade

RĂ©bellion de Gand

La bataille de Roosebeke, remportée en 1382 par le comte de Flandre Louis de Male — appuyé par le roi de France Charles VI — sur les villes flamandes révoltées, n'a pas mis fin au ressentiment de ces dernières : plusieurs ont été pillées, y compris des cités ayant soutenu Louis de Male — c'est le cas de Bourbourg. Courtrai subit la vengeance des Français : ceux-ci n'ont pas pardonné à la ville d'avoir abrité dans son église Notre-Dame les éperons laissés par les Français vaincus lors de la bataille des Éperons d'or en 1302. La ville est brûlée, malgré les appels à la clémence de Louis de Male. Bruges et Gand doivent se soumettre. Mais rien n'est réglé, les vieilles haines demeurent vives, le sort de Courtrai émeut la Flandre[3]. Rentré en France, Charles VI entreprend de restaurer l'autorité royale, en soumettant les villes qui ont montré de l'intérêt pour les communes flamandes révoltées. Il désarme la commune de Paris, dissout les confréries, abolit les privilèges de la ville, fait exécuter des personnes rebelles à son autorité, multiplie les impositions. Rouen, Reims, Troyes, Orléans subissent le même sort. Ces mesures soulèvent l'indignation en Flandre dont les villes ressentent ces mesures comme une menace pour leur devenir[4].

Louis de Male se montre lui aussi très maladroit. Il se sent humilié par le fait d'avoir eu besoin des Français pour venir à bout de la révolte des villes flamandes. Il imagine donc de restaurer son autorité en exigeant que toutes les communes de Flandre, sans distinction entre les cités rebelles et les fidèles, lui livrent leurs chartes de privilèges — par exemple, les chartes des comtes de Flandre accordant aux communes le droit de disposer d'une keure ou charte communale, de jouir d'une juridiction particulière. Les communes s'exécutent en déposant leurs archives — pour la ville et châtellenie de Bourbourg, cela ne représentait pas moins de 7 chartes, ce qui donne une idée de ce que l'opération représenta à l'échelle de toute la Flandre — mais ressentent une amertume certaine et se sentent menacées. Dans les villes restées loyales, l'incompréhension est grande d'être traitées sans davantage d'égards[5]. Ces éléments, ajoutés à la lassitude de la guerre — le comté de Flandre est en agitation et combats depuis 1379 — et à la crainte des destructions, vont conduire plusieurs villes de Flandre à n'opposer guère de résistance lorsque les Anglais se présenteront. Déjà, à peine Charles VI est-il sorti du comté de Flandre que Gand recommence à concentrer les mécontents et reprend les contacts avec l'Angleterre[4]. Le contexte plus général de la Guerre de Cent Ans fait que l'Angleterre ne peut que se satisfaire de ces éléments et montrer une oreille complaisante aux récriminations venues de Flandre, tout en se préparant à saisir la moindre occasion d'assurer le succès de ses revendications sur le trône de France. Il ne manque plus qu'un prétexte : il vient de Rome.

Schisme de la chrétienté

Dans la chrétienté de l'époque sévit le Grand schisme d'Occident, qui voit deux papes se disputer le rôle de chef de l'Église : Urbain VI, élu à Rome en avril 1378, et Clément VII, élu par le collège des cardinaux à majorité française six mois plus tard, en réaction à l'autoritarisme d'Urbain VI dont les Français rejettent l'élection au motif qu'elle leur a été arrachée de manière non libre sous la pression de la population en insurrection. Dès lors, l'Église se déchire et avec elle l'Occident : selon leurs intérêts politiques, les États reconnaissent l'un ou l'autre. La France reconnait Clément VII installé à Avignon, ce qui lui permet de prolonger la période des papes d'Avignon et lui ouvre la perspective de mieux contrôler la Papauté. Les royaumes ibériques font de même. Leurs ennemis, l'Angleterre et le Saint-Empire romain germanique, reconnaissent Urbain VI. Clémentins et Urbanistes se livrent une lutte acharnée.

Urbain VI multiplie les bulles envoyées à l'Angleterre au début de l'année 1383, l'exhortant à prendre les armes contre les Clémentins. Il promet à ceux qui s'engageront dans cette croisade — c'est le terme employé — l'absolution de leurs péchés mais aussi la possibilité de prélever la dîme sur les biens des églises, car il sait que « gens d'armes ne vivent point de pardons et ne chevaucheraient point trop avant si l'argent n'alloit devant »[6]. Ainsi que l'indique François de Belleforest[7], « Urbain VI se résolut de nuire aux Français et de leur susciter tant de guerres qu'ils n'auroient plus moyen de penser à leur antipape ». Afin de rassurer les fidèles, de garder l'affaire sous contrôle de l'Église et de lui garantir l'allure d'une croisade, il demande que celle-ci soit menée sous l'autorité d'Henri le Despenser, évêque de Norwich, en tant que chef spirituel et temporel. Celui-ci jouit d'une grande popularité en Angleterre où il avait déjà montré ses talents militaires[8], et pense « tout foudroyer » du fait de son titre de Légat du Pape[7]. Urbain VI nomme également l'évêque de Londres Robert Braybrooke (en) comme chef d'une autre croisade contre l'Espagne, moyen de s'assurer le soutien de Jean de Gand, duc de Lancastre — qui prétend au trône de Castille au nom de son épouse. Le duc de Lancastre doit cependant ronger son frein car priorité est donnée à l'expédition de l'évêque de Norwich[9].

Déroulement de l'expédition

DĂ©barquement anglais

L'armĂ©e anglaise dĂ©barque Ă  Calais, ville anglaise Ă  l'Ă©poque, le 23 avril 1383. L'Ă©vĂŞque de Norwich est secondĂ© par Hugues de Calveley, son premier lieutenant. Calveley a la rĂ©putation d'ĂŞtre un homme loyal et de grande bravoure et s'est dĂ©jĂ  illustrĂ© pendant le combat des Trente — Ă©pisode de la guerre de Succession de Bretagne oĂą il fut imaginĂ© en mars 1351 un affrontement entre trente chevaliers de chaque camp pour mettre fin au conflit : le combat eut lieu mais il ne rĂ©gla rien. Il a aussi comptĂ© au nombre des chevaliers qui ont permis Ă  Jean de Montfort de devenir duc de Bretagne en 1364 sous le nom de Jean IV[8]. L'armĂ©e anglaise comprend de nombreux chevaliers et Ă©cuyers anglais et gascons pour atteindre, selon Froissart, environ 600 lances (soit 3 600 hommes) et 1 500 autres gens d'armes — Froissart cite les principaux noms[9]. Elle forme ainsi un ensemble consĂ©quent[10].

Il y a débat entre les nobles seigneurs de l'expédition sur la direction à prendre pour mener leur « croisade ». En toute logique, ils doivent se diriger vers des terres « clémentines », c'est-à-dire l'Artois et la Picardie, terres françaises, pour respecter l'objectif de leur expédition ainsi que pour respecter le serment fait au roi d'Angleterre Richard II de ne combattre que les Clémentins. C'est notamment la position d'Hugues de Calveley. Mais l'évêque de Norwich ne l'entend pas ainsi : selon lui, la Flandre peut également être visée bien que le comte de Flandre ait pris le parti d'Urbain VI. Le raisonnement de l'évêque repose sur les liens de féodalité : le suzerain de la Flandre est le roi de France — un Clémentin —, lequel a d'ailleurs soutenu son vassal dans l'affaire de Roosebeke. De plus, de par le mariage de la fille unique et héritière du comte de Flandre avec le duc de Bourgogne — Marguerite III de Flandre a épousé en 1369 Philippe II de Bourgogne, dit « le Hardi » —, la Flandre est destinée à un prince lui aussi Clémentin[11]. Hugues se soumet d'autant plus que le corps anglais est rejoint par des bourgeois de Gand, arrivés avec des renforts, lesquels donnent de ce fait une certaine légitimité à une intervention en Flandre. En réalité il semble bien que le choix de l'évêque repose essentiellement sur sa tentation par les richesse de la Flandre, ses villes et châtellenies opulantes[12].

Incursion en Flandre

Après quelques jours d'attente d'un renfort d'Angleterre promis par Richard II — qui n'arrivera jamais —, la troupe anglaise se dirige au début du mois de mai 1383 vers Gravelines. La ville est prise par surprise et tombe sans résistance. Gravelines n'avait aucune raison de se méfier des Anglais car, contrairement aux lois de la chevalerie, il n'y a pas eu de déclaration de guerre préalable[12]. La nouvelle fait grand bruit : la Flandre se barricade dans ses villes fortifiées, Bergues, Bourbourg. Le comte de Flandre Louis II de Male, choqué par cette façon de faire mais conscient des dangers d'une nouvelle guerre, tente de privilégier le dialogue. Il envoie deux émissaires auprès de l'évêque afin de le convaincre de quitter la Flandre — qui a pris le parti d'Urbain VI — ou de donner à ses envoyés un sauf-conduit pour se rendre auprès du roi d'Angleterre pour plaider sa cause[13].

La négociation tourne court, l'évêque reprend l'argumentation relative aux positions du duc de Bourgogne et du roi de France en y ajoutant le fait que, de toute façon, la Flandre maritime appartient à la comtesse de Bar Yolande de Flandre qui elle est Clémentine[13]. Yolande a hérité de son père Robert de Cassel toute la Flandre maritime. Robert de Cassel l'a lui-même reçue en apanage de son père le comte Robert III de Flandre lorsque celui-ci a partagé ses biens et doté confortablement Robert — son fils cadet — afin qu'il ne soit pas tenté de contester l'attribution du comté de Flandre à son frère aîné Louis Ier de Nevers. En 1383, Yolande est comtesse douairière depuis fort longtemps. L'argumentation de l'évêque n'en demeure pas moins discutable : tantôt il s'appuie sur les liens de suzeraineté, tantôt il feint de considérer le seigneur de premier rang. En outre, il refuse de donner un sauf-conduit aux négociateurs pour qu'ils se rendent en Angleterre car, selon lui, il n'agit pas au service du roi d'Angleterre mais pour le compte du Pape[14]. En réalité, son refus provient de sa crainte que la Flandre ne profite d'une trêve pour améliorer sa défense[13].

Premier affrontement

Ă€ Bourbourg, l'Ă©motion est grande. La ville sait, en tant que place fortifiĂ©e, que les Anglais ne peuvent la laisser derrière eux sans danger et se doute du fait de sa proximitĂ© gĂ©ographique avec Gravelines qu'elle sera la prochaine cible. De plus, cinq anciens Ă©chevins de Bourbourg, exilĂ©s après Roosebeke car estimĂ©s trop favorables aux villes rĂ©voltĂ©es, ont gagnĂ© l'armĂ©e anglaise et incitent celle-ci Ă  prendre la châtellenie[15]. Bourbourg se rend sans combattre[N 1]. Les Anglais l'Ă©pargnent et s'y ravitaillent puis se dirigent vers Mardyck avec l'intention de prendre Dunkerque car les Gantois leur ont fait miroiter l'intĂ©rĂŞt de cette riche ville peu fortifiĂ©e Ă  l'Ă©poque et dĂ©pourvue de garnison[15]. Les Flamands commencent Ă  rĂ©agir. Il n'y a eu jusque-lĂ  que quelques escarmouches sans importance ni consĂ©quence. Sous l'impulsion de Jean Sporkin, gouverneur des domaines de Yolande de Flandre, et d'un des enfants naturels de Louis de Male, Louis le Haze, une troupe finit par se rĂ©unir non sans difficultĂ©s. En effet, les habitants des campagnes rechignent Ă  l'idĂ©e d'une nouvelle guerre sans compter une certaine sympathie envers les Gantois, dĂ©fenseurs des libertĂ©s des Communes. De plus, les chutes de Gravelines et de Bourbourg sans combattre ne contribuent pas Ă  entretenir leur motivation. On attend Ă©galement des renforts des autres villes telles Bergues, Cassel, Bailleul et Poperinge. Les pĂ©rĂ©grinations de cette armĂ©e divisĂ©e rĂ©vèlent les difficultĂ©s rencontrĂ©es : d'abord rassemblĂ©e autour de Looberghe, puis sous les murs de Bergues, elle finit, renforcĂ©e par les apports des villes de Furnes, Nieuport et Dixmude, par se mettre en position devant Dunkerque. Au total environ 12 000 hommes se prĂ©parent au combat[16].

Les Anglais reçoivent des renforts venant de GuĂ®nes et de Calais et se comptent de l'ordre de 600 lances et 1 500 archers[16]. Hugues de Calveley revient Ă  la charge auprès de l'Ă©vĂŞque arguant que le combat opposerait des Urbanistes entre eux, qu'il n'y a pas eu de dĂ©claration de guerre prĂ©alable et enfin que les Anglais n'ont rien Ă  reprocher aux Flamands. Il rĂ©ussit Ă  persuader l'Ă©vĂŞque, lui-mĂŞme incertain sur l'issue du combat, d'envoyer un Ă©missaire pour demander aux Flamands quel pape ils reconnaissent et pour les inciter, s'ils se dĂ©clarent Urbanistes, Ă  se joindre Ă  eux pour prendre les villes ClĂ©mentines de Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys et Arras[17]. La tentative Ă©choue : les Flamands ont quelque raison de se mĂ©fier des Anglais qui se sont montrĂ©s fĂ©lons en ne dĂ©clarant pas la guerre et en ayant mal reçu les envoyĂ©s du comte de Flandre. De plus, l'Ă©missaire anglais rencontre des troupes non nobles ignorant les lois de la chevalerie. Le hĂ©raut anglais est tuĂ© sans autre forme de procès[17]. Le combat devient inĂ©vitable. Les archers anglais sont une nouvelle fois dĂ©cisifs — comme cela avait Ă©tĂ© le cas lors de la bataille de Poitiers en 1356, comme ce sera une nouvelle fois le cas quelques annĂ©es plus tard lors de la bataille d'Azincourt en 1415. La bataille fait rage, les Flamands reculent mais se battent pied Ă  pied, les combats se poursuivent dans la ville mĂŞme de Dunkerque, dĂ©vastĂ©e suite Ă  l'affrontement. Il semble que les chevaliers et Ă©cuyers flamands engagĂ©s dans la bataille ne brillent pas par leur bravoure, Froissart nous dit qu'ils « se sauvèrent, ni il n'en y ot que cinq ou six morts ou pris »[17]. Environ 400 Anglais sont tuĂ©s, ce qui reste cependant infĂ©rieur aux victimes flamandes, que Froissart Ă©value Ă  9 000. Le 15 mai 1383, Dunkerque est prise par les Anglais[18] - [17].

L'intervention française

Après la prise de Dunkerque, comme le dit Froissart[19] « entrèrent les Anglais en grand orgueil ». Ils croient pouvoir se rendre maĂ®tres de la Flandre et se donnent comme prochain objectif Ypres. Marchant vers Cassel, ils marquent un temps d'arrĂŞt devant Drincham dont le château rĂ©siste trois jours au prix de la mort de 200 hommes de garnison. Cassel prise et pillĂ©e, ils se dirigent vers Aire-sur-la-Lys mais n'osent l'attaquer, sachant ne pas y trouver les mĂŞmes complicitĂ©s qu'en Flandre. Ils passent Ă  Saint-Venant, prennent Bergues, Bailleul, Poperinge, Messines tandis qu'ils s'assurent la maĂ®trise de la cĂ´te en s'emparant de Furnes et Nieuport[20] - [21]. Partout les Anglais se livrent au pillage et envoient leur butin Ă  Bergues et Bourbourg. Leurs succès rĂ©veillent les communes flamandes qui espèrent grâce Ă  eux retrouver leurs privilèges. Les troupes anglaises reçoivent ainsi des renforts dont des mercenaires appâtĂ©s par le butin potentiel, l'ensemble s'en allant mettre le siège devant Ypres le 8 juin 1383[22]. Les Gantois sont d'autant plus motivĂ©s qu'en 1382, la soumission de la ville au roi de France avait ruinĂ© leurs espĂ©rances et celles de nombreuses citĂ©s dont Bourbourg et Bergues[22]. Les Anglais estiment pouvoir rĂ©gler rapidement l'affaire puis conquĂ©rir toute la Flandre pour le mois de septembre mais Ypres rĂ©siste. Les eaux des fossĂ©s sont dĂ©tournĂ©es, la ville bombardĂ©e, des brèches ouvertes dans les dĂ©fenses, Ă  chaque fois les dĂ©fenseurs rĂ©ussissent Ă  redresser la situation tant bien que mal ; tenir devient de plus en plus difficile[22].

Le salut vient de la France une nouvelle fois. Le jour de la chute de Dunkerque, Louis de Male écrit à son gendre le duc de Bourgogne pour l'appeler au secours. Philippe le Hardi commence par renforcer les défenses des villes gardiennes de l'Artois, dont Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys et présente la situation au roi Charles VI. Celui ci perçoit rapidement le danger et décide de mobiliser une armée encore plus importante que celle réunie pour la bataille de Roosebeke en faisant appel à tous ses vassaux et alliés[23]. Les différents chroniqueurs ne disent pas pourquoi la France rassemble une armée si importante : volonté de démonstration de force ? volonté de tuer dans l'œuf cette expédition anglaise qui risque de prendre des proportions trop importantes ? lassitude de devoir de nouveau intervenir en Flandre et volonté de régler l'affaire définitivement ? simple conséquence de la féodalité où en cas de nécessité on fait appel à ses vassaux pour aller combattre ? Conscient que cette mobilisation demande un certain temps, Louis de Male tente une nouvelle négociation en chargeant l'évêque de Liège Arnould de Hornes d'une mission auprès de l'évêque de Norwich, que ce dernier rejette à nouveau[23]. La France fait cependant diligence car Henri le Despenser s'est fait autoriser par lettres de Richard II en date du 20 juin 1383 à prendre et recevoir du comte et des gens de Flandre « hommage lige et tous autres serments de loyauté au roi d'Angleterre comme vrai roi de France et leur souverain seigneur »[23]. L'affaire prend ainsi des proportions beaucoup trop dangereuses pour la couronne de France. Malgré tout, un peu de temps est nécessaire pendant lequel le siège d'Ypres se poursuit, et dans l'intervalle, lors d'une escarmouche, un des fils naturels de Louis de Male, Jean Sans Terre, futur seigneur de Drincham, est fait prisonnier par les Anglais devant Menin et libéré contre rançon, ce qui accroit le courroux du comte de Flandre[24].

Repli anglais

Au dĂ©but du mois d'aoĂ»t, Ypres rĂ©siste toujours. Les Anglais, alarmĂ©s par les nouvelles de la mobilisation française, « la plus belle et grande armĂ©e qu'on eut veu de mĂ©moire d'home »[25], concluent en leur incapacitĂ© Ă  rĂ©sister face Ă  au moins 20 000 chevaliers et Ă©cuyers et au moins 60 000 gens d'armes. Ils veulent nĂ©anmoins le 8 aoĂ»t tenter un dernier assaut en lançant une attaque gĂ©nĂ©rale Ă  la fois pour punir Ypres en la prenant et en la mettant Ă  sac et pour rĂ©aliser un dernier coup d'Ă©clat. Le combat est terrible et dure trois jours mais Ypres tient bon et se sauve par elle-mĂŞme. Cette glorieuse attitude gĂ©nère depuis tous les 10 aoĂ»t dans la ville des fĂŞtes et processions en l'honneur du Thuyndag[26]. Les Anglais font retraite vers Bergues et Bourbourg le 10 aoĂ»t alors que les Français arrivent Ă  Arras : ces derniers procèdent par Ă©tapes pour laisser le temps aux vassaux mobilisĂ©s de rejoindre le gros des troupes, le rendez-vous Ă©tant fixĂ© au 15 aoĂ»t aux environs d'Arras[27]. De lĂ , le roi de France gagne Aire-sur-la-Lys puis Saint-Omer, oĂą il est rejoint par les renforts provenant de Bavière. L'armĂ©e française regroupe selon Froissart moult chevaliers et environ 350 000 chevaux[28].

L'avant-garde française menĂ©e par le connĂ©table Olivier V de Clisson reprend Cassel dont les rares survivants rejoignent Hugues de Calveley, repliĂ© dans Bergues avec 3 000 Anglais. Henri le Despenser s'est repliĂ© sur Gravelines, pour pouvoir le cas Ă©chĂ©ant rejoindre Calais. Il a tout le temps de maudire sa vanitĂ© qui lui a fait dĂ©clarer qu'il n'avait pas besoin de renforts pour affronter le roi de France[29]. Le gros des troupes françaises rejoint l'avant-garde et l'ensemble fait halte pour la nuit autour de l'abbaye de Ravensberg, près de Merckeghem. Puis l'avant-garde se dirige vers Bergues en reprenant au passage le château de Drincham, dĂ©fendu par une garnison de 200 Anglais tous passĂ©s au fil de l'Ă©pĂ©e[30]. Le 11 septembre, toute l'armĂ©e française dĂ©file sous les murs de Bergues, tous les grands vassaux et alliĂ©s Ă©tant prĂ©sents, dont le duc de Bretagne, le duc de Bavière, le duc de Bar, le duc de Lorraine, le comte de Savoie... Hugues de Calveley comprend l'inutilitĂ© de la rĂ©sistance et dĂ©cide de fuir en profitant du fait que les Français sont encore trop occupĂ©s Ă  arriver pour penser Ă  cerner la ville. Estimant qu'une rĂ©sistance Ă  Bourbourg serait Ă©galement vaine, il gagne lui aussi Gravelines tandis que ses troupes se replient sur Bourbourg[31].

Siège de Bourbourg

Les fuyards sèment l'Ă©moi dans la ville de Bourbourg en leur annonçant qu'une armĂ©e d'environ 100 000 hommes arrive. De plus les habitants peuvent voir au loin les fumĂ©es de Bergues livrĂ©e aux flammes après que les Français frustrĂ©s de l'absence de bataille l'ont pillĂ©e de tout ce que les Anglais n'avaient pu emporter. Ils auraient Ă©galement, d'après Froissart, occis tous les hommes, les femmes ayant Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  fuir Ă  Saint-Omer[32]. L'armĂ©e française se prĂ©sente sous les murs de Bourbourg le samedi 12 septembre 1383, bien dĂ©cidĂ©e cette fois Ă  ne laisser aucune chance de fuite aux Anglais, bien dĂ©cidĂ©e Ă©galement Ă  rĂ©cupĂ©rer le butin que ceux-ci avaient amassĂ© pendant leur campagne du printemps. Tous ces nobles — pas moins de sept ducs et vingt neuf comtes dont des princes du sang ainsi que de nombreux illustres personnages Ă©numĂ©rĂ©s par l'abbĂ© Monteuuis[32] et par Adolphe Hocquet[21] — Ă©talent comme Ă  la parade leur faste et leurs richesses. Ă€ perte de vue, les bannières flottent au vent, le soleil se reflète sur les armures, toute la noblesse française est prĂ©sente. Pour renforcer l'ardeur des assiĂ©geants, on crĂ©e sous les murs de Bourbourg plus de 400 nouveaux chevaliers pour qu'ils fassent honneur Ă  leur nouveau titre[33].

Les assiĂ©gĂ©s, probablement de l'ordre de 3 000 personnes dont 1 000 archers, n'ont cette fois plus d'Ă©chappatoire possible et se prĂ©parent Ă  rĂ©sister Ă  l'assaut français[32]. Nombre d'Anglais portent encore leur tenue de « guerre sainte » : chaperons blancs ornĂ©s d'une croix rouge et glaives enveloppĂ©s d'un fourreau rouge. MalgrĂ© leur Ă©crasante infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, ils dĂ©sirent l'assaut, occasion de montrer leur valeur. Ils n'ignorent pas en outre que la ville surpeuplĂ©e et n'ayant pas eu le temps de se prĂ©parer Ă  un siège aura très rapidement des problèmes de vivres[32]. Les liens de fĂ©odalitĂ©, les alliances de familles font que nombre d'assiĂ©gĂ©s et d'assiĂ©geants ont des relations, voire des amis ou parents ou alliĂ©s dans le camp d'en face mĂŞme si la fidĂ©litĂ© au suzerain oblige Ă  combattre avec la dernière Ă©nergie pour la cause de celui-ci. Toutefois ces liens entrecroisĂ©s vont jouer un rĂ´le dans la suite des Ă©vènements. En effet, l'ordre d'attaquer se fait attendre ce que ne comprend pas la troupe avide de pouvoir enfin se livrer au pillage puisque le sort de Bourbourg semble scellĂ© face Ă  une telle armĂ©e « et se Ă©merveilloient plusieurs pourquoi on n'alloit tantĂ´t assaillir »[34]. En rĂ©alitĂ©, une tentative de nĂ©gociation a lieu. Le duc de Bretagne — dont la famille doit la possession du duchĂ© de Bretagne Ă  l'appui anglais et par son premier mariage avec Marie d'Angleterre, oncle du roi Richard II — le connĂ©table de France Olivier de Clisson — ancien compagnon d'armes de Hugues de Calveley — et le comte de Flandres Louis de Male — toujours enclin Ă  la nĂ©gociation — tentent de prendre langue avec les Anglais en profitant de leur position au nord de Bourbourg, donc Ă  proximitĂ© de Gravelines oĂą sont les chefs des Anglais[35].

La troupe et les mercenaires eux n'entrent pas dans ces considérations et ne voient que le profit à réaliser. Des escarmouches ont lieu, on se rapproche de la ville, on lance des projectiles, les archers anglais ripostent, des traits enflammés envoyés par les Français mettent le feu à quelques maisons — en bois à l'époque avec souvent des toits de chaumes — dans la ville. Petit à petit, le combat prend de l'ampleur car il n'y a pas non plus d'ordre d'arrêter de combattre. Finalement à 3 heures de l'après-midi, face à toute cette agitation, la négociation parait complètement dépassée, la mêlée devient générale et l'assaut est donné, les commandants et nobles se mettant à la tête des troupes ne serait-ce que pour en prendre le contrôle. Les seigneurs français retrouvent leurs anciens réflexes ou travers et rivalisent d'audace dans la boue des fossés pour se distinguer et planter le premier leur bannière sur les remparts, les canons bombardent la ville, le feu gagne du terrain. Les Anglais se battent pied à pied, leurs archers font des ravages et des victimes, comme Pierre de Courtenay[36]. La tombée de la nuit empêche les Français de terminer l'affaire très bien engagée pour eux : il est évident pour tous que la ville ne résistera plus longtemps. Il est clair, comme le dit Froissart, que si l'assaut avait commencé plus tôt dans la journée, la ville aurait été conquise le jour même[37]. La nuit tombe à pic pour les deux camps, pour panser les blessés, enterrer les morts et pour les Anglais tenter de réparer les fortifications ébranlées par ces heures de combat.

Trêve et fin de l'expédition

Le lendemain étant un dimanche, jour du seigneur et donc jour de combat prohibé, rien ne se passe, en dehors de la préparation de l'assaut du lundi : Charles VI promet une récompense à tout soldat qui apportera des fagots pour combler les fossés[35]. Toutefois les usages de la chevalerie font que plusieurs assiégés sortent de Bourbourg pour venir rencontrer leurs connaissances : on se fait la guerre mais on ne se hait point. On se rend donc tout naturellement visite même dans ce genre de circonstances tout en étant bien décidé à combattre sans faille par la suite[38]. Le duc de Bretagne met à profit cette pause pour reprendre langue avec les Anglais. Il envoie le dimanche le connétable de France et le comte de Saint-Pol Waléran III de Luxembourg-Ligny vers le roi en lui demandant de différer l'assaut, les Anglais semblant disposés à négocier. Les envoyés mettent l'accent sur le peu de gloire à emporter la victoire dans ces circonstances, ce qui n'empêcherait pas un coût probablement très élevé en vies humaines, tant pour les combattants que pour la population, d'autant que les assiégés désespérés se battraient probablement jusqu'à la mort. Charles VI se montre sensible à la démarche[39]. Et ainsi contre toute attente, le lundi matin, ordre est donné à l'armée française de ne pas attaquer. La journée se passe en négociation entre les Anglais et Charles VI, conseillé par ses oncles — le duc Jean Ier de Berry, le duc de Bourgogne et le duc Louis II de Bourbon — et les négociateurs de la première heure du côté français. Les autres chevaliers français sont tenus à l'écart, eux « dont l'ardeur aurait réclamé l'assaut à tout prix »[40].

Un accord est trouvé : il va provoquer la stupeur dans le camp français. En effet la France abandonne l'idée de poursuite contre les Anglais et même contre les Gantois rebelles à leur comte. Les Anglais s'engagent à quitter Bourbourg, Gravelines et toute la Flandre avant le jeudi à midi et à ne plus apporter aucune aide aux Flamands ayant un litige avec le comte de Flandre. Le camp français, qui a la victoire assurée, ne comprend pas cette clémence. Il y voit même de la faiblesse lorsqu'il apprend de surcroît que les Anglais sont autorisés à emporter avec eux tous leurs biens. Comme ceux-ci résultent en partie des pillages effectués pendant leur raid depuis le mois de mai, ce traité suscite de « sourds mécontentements »[41]. En effet, outre les mercenaires attirés par le perspective du pillage, nombre de seigneurs français comptent pouvoir se rembourser des frais engagés pour obéir au roi grâce aux biens repris aux Anglais[41]. Toutefois la fidélité au roi est telle que tout le monde se soumet à sa volonté. Les chroniqueurs ne donnent pas d'explication à cette mansuétude française. Est-elle déjà due à la volonté de favoriser la tentative de négociation plus globale qui suivra l'épisode du siège de Bourbourg ? Le mercredi 16 septembre, les Anglais et Gantois quittent donc Bourbourg, non sans l'avoir dépouillée de tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Ils gagnent Gravelines le jour même — qu'ils incendient — et le lendemain jeudi rejoignent Calais afin de rejoindre l'Angleterre. Ce même jeudi 17 septembre, les Français entrent dans Bourbourg, Charles VI à leur tête.

Le traité prévoit qu'il n'y aura pas de pillage, que les habitants et leurs biens seront respectés mais il est impossible de contenir la frustration des soldats qui vandalisent et détruisent dans la recherche du moindre bien à emporter. Il ne reste plus grand chose dans la ville déjà éprouvée par les incendies du samedi et par le passage des Anglais, ce qui a le don d'augmenter encore la rage des vainqueurs. Charles VI, débordé, ordonne de respecter au moins les biens d'églises. Peine perdue, l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste n'est pas plus sanctuarisée que le reste, ce qui donne lieu à l'affaire du « miracle de Bourbourg »[42]. Froissart évoque ainsi l'affaire : un pillard — probablement Breton, Froissart décrit ceux-ci comme des personnes avides au gain et de ce fait redoutées par les habitants — veut voler dans l'église une pierre précieuse enchâssée dans la statue de la Vierge Marie, Notre-Dame de Bourbourg : il tombe raide mort. Un autre pillard veut lui aussi s'emparer du même bien mais à ce moment toutes les cloches se mettent à sonner en même temps sans que personne les actionne et il s'enfuit effrayé[43] - [44]. Une semaine plus tard, un soldat veut s'emparer de l'image de Notre-Dame de Bourbourg en s'imaginant qu'elle est en or. S'apercevant qu'elle n'est que de bois doré, de rage, il lui porte un coup d'épée. Du sang sort de l'image à l'endroit du coup, le soldat meurt dans d'horribles convulsions. La population le traîne dehors pour le faire dévorer par les chiens, ils n'en veulent pas. On l'enterre, la main avec laquelle il a frappé la statue reste dressée au-dessus de la terre. Finalement, les habitants se débarrassent du cadavre en le jetant dans une ancienne citerne. Quoi qu'il en soit, Bourbourg profite de ces événements qui selon la légende engendrent d'autres miracles[44] : Charles VI et son entourage font des présents à l'Église[43], des pèlerins viennent de partout, la statue et le linge qui ont servi à essuyer le sang deviennent des reliques, on institue une neuvaine de prières — nouvelle source de revenus pour la ville et l'église — qui fut pratiquée pendant de nombreuses années.

Conséquences de la croisade

Henri le Despenser, « homme vain, insolent, orgueilleux, jeune et fol tout ensemble »[7], est très froidement accueilli en Angleterre. On lui reproche tout, l'attitude, les choix effectués, la témérité, l'injustice, le gaspillage d'hommes et d'argent. Un de ses accusateurs les plus durs est le duc de Lancastre, qui a dû renoncer à ses projets en Castille au profit de l'évêque de Norwich. Le Parlement anglais confisque ses biens jusqu'au remboursement des dépenses engagées[45]. L'évêque les récupère néanmoins deux ans plus tard. En revanche, Hugues de Calveley n'a aucun ennui car on sait qu'il a fait preuve d'une attitude chevaleresque et qu'il a souvent tenté de conseiller l'évêque sans être écouté[45].

L'armée française, qui n'a plus de raisons d'être, ne tarde pas à se disperser dès le 18 septembre 1383. Néanmoins, pour les seigneurs présents, la participation « au fait de Bourbourg » a longtemps été considérée comme une action glorieuse. Les chroniqueurs et généalogistes ne manquent pas de le rappeler ; jusqu'aux pierres tombales le signalent[45]. Ainsi, dans son Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, le Père Anselme ne manque pas de le rapporter systématiquement[46]. Leçon est toutefois tirée de l'épisode de la croisade : les remparts de Gravelines sont relevés et renforcés car la ville sert désormais de frontière face à Calais anglaise[47].

Le duc de Bretagne reste un moment en Flandre. Avec le comte de Flandre, il poursuit l'idée d'aboutir à une véritable paix entre la France et l'Angleterre. Il en convient avec les chevaliers anglais venus négocier sous la tente de Charles VI. Ceux-ci tiennent leur promesse et une délégation anglaise débarque à Calais. Charles VI envoie de même ses représentants à Boulogne-sur-Mer. Les deux parties se rencontrent dans la paroisse de Leulinghem à mi-chemin des possessions respectives. Les discussions sont longues, peut-être à cause de l'ambition des négociateurs qui comptent régler tous les problèmes. Elles n'aboutissent pas : elles achoppent sur la question du retour à la France non seulement de Calais et de Guînes mais aussi des possessions anglaises de Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne. Un autre point de blocage subsiste : le comte de Flandre n'entend pas inclure dans le traité les Gantois que de leur côté les Anglais ne veulent pas abandonner. On ne réussit finalement à s'accorder que sur le principe d'une trêve jusqu'au , qui est ensuite prolongée jusqu'au [48]. La Guerre de Cent Ans reprendra à partir de cette date avant qu'une nouvelle trêve ratifiée à Leulinghem par Charles VI et Richard II en juillet 1389 ne mette définitivement une pause dans les hostilités pendant une vingtaine d'années.

Représentation artistique

Il semble qu'un tableau a été réalisé pour représenter le siège de Bourbourg. Il se trouvait en 1896 dans les dépendances de l'église paroissiale[15]. Il représente Charles VI entouré de seigneurs agenouillé devant l'autel pour rendre grâce à Dieu de la victoire remportée et implorer le pardon pour les crimes commis par les soldats[42].

Notes et références

Notes

  1. Selon Froissart, la prise de Bourbourg intervient près celle de Dunkerque. L'abbé Monteuuis utilise une autre source (Meyer Annales Flandriae) pour prendre l'option de Bourbourg prise avant Dunkerque. Selon Meyer, il y aurait eu également une double prise de Dunkerque par les Anglais mais cela parait moins plausible.

Références

  1. (en) Christopher Tyerman, England and the Crusades, 1095-1588, Chicago, University of Chicago Press, , 492 p. (ISBN 978-0-226-82012-5, lire en ligne), p. 262
  2. Christopher Tyerman 1988, p. 336.
  3. Abbé Monteuuis cité dans la bibliographie pages 259-260
  4. Abbé Monteuuis op. cit. page 260
  5. Abbé Monteuuis op. cit. pages 260-261
  6. Chroniques de Froissart citées dans la bibliographie page 266
  7. François de Belleforest cité dans la bibliographie page 979
  8. Abbé Monteuuis op. cit. pages 263-264
  9. Froissart op. cit. pages 266- 267
  10. Adolphe Hocquet op. cit. page 260
  11. Abbé Monteuuis op. cit. page 265
  12. Froissart op. cit. page 269
  13. Abbé Monteuuis op. cit. page 268
  14. Froissart op. cit. pages 270 271
  15. Abbé Monteuuis op. cit. page 269
  16. Froissart op. cit. page 272
  17. Froissart op. cit. pages 272-273
  18. Abbé Monteuuis op. cit. page 277
  19. Froissard op. cit. page 274
  20. Froissart op. cit. page 275
  21. Adolphe Hecquet cité dans la bibliographie page 259
  22. Abbé Monteuuis op. cit. pages 276-277
  23. Abbé Monteuuis op. cit. pages 277 à 279
  24. Froissart op. cit. pages 277- 278
  25. François de Belleforest op. cit. page 980
  26. Abbé Monteuuis op. cit. page 280
  27. Froissart op. cit. page 277
  28. Froissart op. cit. page 280
  29. Froissart op. cit. page 281
  30. François de Belleforest op. cit. page 981
  31. Abbé Monteuuis op. cit. pages 281 à 285
  32. Abbé Monteuuis op. cit. pages 286 à 295
  33. Abbé Monteuuis op. cit. page 296
  34. Froissart op. cit. page 287
  35. Abbé Monteuuis op. cit. page 297
  36. Abbé Monteuuis op. cit. page 291
  37. Froissart op. cit. page 288
  38. Abbé Monteuuis op. cit. page 303
  39. Abbé Monteuuis op. cit. page 304
  40. Abbé Monteuuis op. cit. page 305
  41. Abbé Monteuuis op. cit. pages 306 à 308
  42. Abbé Monteuuis op. cit. pages 310-311
  43. Froissart op. cit. page 289
  44. « Notre Dame de Bourbourg »
  45. Abbé Monteuuis op. cit. pages 312-313
  46. Anselme de Sainte Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, Paris, 1725 et années suivantes (lire en ligne)
  47. Froissart op. cit. page 290
  48. Froissart op. cit. pages 290 Ă  293

Bibliographie

  • Jean Alexandre Buchon, Les Chroniques de Sire Jean Froissart, Tome II, Paris, 1835, Chapitre CCVII Ă  CCXV, pages 266 Ă  290, lire en ligne
  • Adolphe Hocquet, Croniques de Franche, d'Engleterre, de Flandres, de Lille et espĂ©cialment de Tournai, Mons, 1938, pages 258 Ă  261, lire en ligne
  • François de Belleforest, Grandes annales et Histoire gĂ©nĂ©rale de France dès le Règne de Philippe de Valois jusques Ă  Henry III, tome 2, Paris 1579, pages 978 Ă  981, lire en ligne
  • AbbĂ© Gustave Monteuuis, « Le siège de Bourbourg », dans Annales du ComitĂ© Flamand de France, tome 22, Lille, 1895, pages 259 Ă  313, lire en ligne
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