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Crise politique de 2022 au Sri Lanka

La crise politique de 2022 au Sri Lanka, aussi surnommĂ©e rĂ©volution srilankaise[16] ou Aragalaya (« lutte »[17]), est une sĂ©rie de manifestations en cours au Sri Lanka contre le gouvernement (en) du prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa. Le gouvernement a Ă©tĂ© critiquĂ© pour sa mauvaise gestion de l'Ă©conomie, la crise Ă©conomique qui s'est ensuivie et l'inflation sĂ©vĂšre, les coupures de courant quotidiennes pouvant durer jusqu'Ă  10 heures et les pĂ©nuries de carburant et d'autres articles essentiels. La principale demande des manifestants est que le gouvernement dirigĂ© par la famille Rajapaksa dĂ©missionne immĂ©diatement, ouvrant la voie Ă  un tout nouvel ensemble de dirigeants dĂ©mocrates qualifiĂ©s[18]. MalgrĂ© l'implication de plusieurs partis d'opposition, la plupart des manifestants se considĂšrent comme apolitiques, et certains ont mĂȘme exprimĂ© leur mĂ©contentement vis-Ă -vis de l'opposition parlementaire actuelle[19]. Pendant les protestations, les manifestants scandaient couramment des slogans tels que "Go Home Gota" et "Go Home Rajapaksas"[20] - [21]. Les manifestations ont Ă©tĂ© principalement organisĂ©es par le grand public, notamment des enseignants, des Ă©tudiants, des mĂ©decins, des infirmiĂšres, des professionnels de l'informatique, des agriculteurs, des avocats, des militants sociaux, des sportifs, des ingĂ©nieurs et des policiers sans affiliation politique directe[22] - [23]. La jeunesse du Sri Lanka a jouĂ© un rĂŽle majeur dans la rĂ©alisation des manifestations Ă  Galle Face Green, chantant aux Rajapaksas, "vous avez jouĂ© avec la mauvaise gĂ©nĂ©ration" et "ne jouez pas avec notre avenir"[24] - [25] - [26] - [27].

Crise politique de 2022 au Sri Lanka
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Des manifestants devant le secrĂ©tariat prĂ©sidentiel (en).
Informations
Date [1]- juillet 2022
Caractéristiques
Issue En cours :
‱ DĂ©claration de l'Ă©tat d'urgence
‱ Imposition d'un couvre-feu national
‱ Restriction d'accĂšs aux rĂ©seaux sociaux
‱ DĂ©mission massive du deuxiĂšme gouvernement Gotabaya Rajapaksa (en)
‱ DĂ©mission du gouverneur de la Banque centrale Ajith Nivard Cabraal (en) et nomination de Nandalal Weerasinghe (en)
‱41 dĂ©putĂ©s du gouvernement deviennent indĂ©pendants au Parlement
‱ SĂ©rie d'attaques coordonnĂ©es contre des manifestants par des foules pro-Rajapaksa entraĂźnant des attaques de reprĂ©sailles par des manifestants contre la propriĂ©tĂ© de loyalistes de Rajapaksa et d'autres membres du Parlement
‱ DĂ©mission de Mahinda Rajapaksa
‱ DĂ©claration de couvre-feu Ă  l'Ă©chelle de l'Ăźle du 9 mai au 11 mai prolongĂ© jusqu'au 12 mai ainsi que le dĂ©ploiement de l'armĂ©e
‱ Nomination de Ranil Wickremesinghe comme nouveau Premier ministre
‱ DĂ©mission du dĂ©putĂ© de la liste nationale (en) Basil Rajapaksa (en)
‱Saccage de la maison du prĂ©sident et de Temple Trees par des manifestants
‱Annonces de dĂ©mission du Premier ministre Ranil Wickremesinghe
‱Gotabaya Rajapaksa s'enfuit aux Maldives
‱Ranil Wickremesinghe nommĂ© prĂ©sident par intĂ©rim le 13 juillet
‱Gotabaya Rajapaksa dĂ©missionne de son poste de prĂ©sident par e-mail le 14 juillet et s'enfuit Ă  Singapour
Parties au conflit civil
Manifestants et organisations d'opposition :
‱ De nombreux manifestants apolitiques et non partisans non organisĂ©s
‱ Étudiants universitaires
‱ Diverses professions, y compris les chauffeurs de bus privĂ©s, les pĂȘcheurs, les travailleurs hospitaliers, etc.
‱ ClergĂ©s bouddhiste, chrĂ©tien, islamique et hindou
‱ VĂ©tĂ©rans militaires, y compris les vĂ©tĂ©rans de guerre handicapĂ©s
‱ Diaspora sri-lankaise (en) principalement en Australie, au Royaume-Uni, en Nouvelle-ZĂ©lande et aux États-Unis
‱ Partis politiques :
‱ Samagi Jana Balawegaya (en)
‱ Alliance nationale tamoule
‱ Pouvoir populaire national (en)
‱ Janatha Vimukthi Peramuna
‱ Parti socialiste de premiĂšre ligne (en)
Gouvernement du Sri Lanka (en)
‱ Police sri-lankaise (en)
‱ ArmĂ©e sri-lankaise
‱ Sri Lanka Podujana Peramuna
‱ Partisans pro-Rajapaksa
‱ Parti national uni
‱ Parti dĂ©mocratique populaire de l'Eelam (en)
‱ PMC d'avant-garde[2]
Personnages-clés
Leadership largement inorganisé et décentralisé.Drapeau du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa
Drapeau du Sri Lanka Mahinda Rajapaksa
Drapeau du Sri Lanka Ranil Wickremesinghe
Pertes
10 manifestants morts[3] - [4] - [5] - [6] - [7]
Au moins 250 blessés[8] - [9]
Au moins 600 arrĂȘtĂ©s[10]
Le dĂ©putĂ© Amarakeerthi Athukorala (en)[11] et son agent de sĂ©curitĂ© tuĂ©s
Le président AV Sarath Kumara tué[12]
1 policier tué[13]
24 blessés[14]
Au moins 10 arrĂȘtĂ©s dont le dĂ©putĂ© Sanath Nishantha (en) et le dĂ©putĂ© Milan Jayathilaka (en)[15]

Les manifestants ont ciblĂ© des membres de la famille Rajapaksa et des politiciens du gouvernement. Le gouvernement a rĂ©agi par des actions autoritaires, telles que la dĂ©claration de l'Ă©tat d'urgence, permettant Ă  l'armĂ©e d'arrĂȘter des civils, imposant des couvre-feux, restreignant les mĂ©dias sociaux tels que Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram, Viber et YouTube, agressant des manifestants et des journalistes, et l'arrestation d'activistes en ligne. Le gouvernement a Ă©galement violĂ© la loi et la constitution en tentant de rĂ©primer les manifestations[28] - [29] - [30]. Ces mesures n'ont fait qu'accroĂźtre l'impopularitĂ© du gouvernement, et la diaspora sri-lankaise (en) a Ă©galement entamĂ© des manifestations contre la suppression des droits humains fondamentaux[31] - [32]. Le blocage des mĂ©dias sociaux ne s'est retournĂ© contre le gouvernement qu'en raison de l'utilisation de VPN par les sri lankais pour Ă©chapper au blocage des rĂ©seaux sociaux. Des hashtags tels que #GoHomeRajapaksas et #GoHomeGota sont devenus populaires dans des pays comme les États-Unis, Singapour et l'Allemagne. Le blocage a Ă©tĂ© levĂ© le mĂȘme jour. La Commission des droits de l'homme du Sri Lanka a condamnĂ© la mesure et a convoquĂ© les responsables du blocage et de l'abus des manifestants[33] - [34].

Le 3 avril, les 26 membres du second gouvernement Gotabaya Rajapaksa (en) ont démissionné en masse, à l'exception du Premier ministre Mahinda Rajapaksa. Les critiques ont déclaré que la démission n'était pas valide car ils n'avaient pas suivi le protocole constitutionnel et l'ont donc considérée comme une "imposture"[35] - [36] - [37]. Plusieurs des ministres qui "ont démissionné" ont été réintégrés dans différents ministÚres le jour suivant[38]. Le whip en chef du gouvernement (en), Johnston Fernando (en), a insisté sur le fait que le président Gotabaya Rajapaksa ne démissionnerait en aucune circonstance malgré les appels généralisés des manifestants, de l'opposition et du grand public[39].

Les manifestations ont remporté un succÚs considérable, notamment la destitution de fonctionnaires et de ministres, dont des membres de la famille Rajapaksa et leurs proches collaborateurs, et la nomination de fonctionnaires plus qualifiés et plus expérimentés, notamment la création du Groupe consultatif sur l'engagement multilatéral et la viabilité de la dette[22].

En juillet 2022, des manifestants ont occupé la maison du président à Colombo, provoquant la fuite de Rajapaksa et l'annonce par le Premier ministre Ranil Wickremesinghe de sa propre volonté de démissionner[40]. Environ une semaine plus tard, le Parlement a élu Wickremesinghe comme président le 20 juillet[41].

Ces derniers sont mis en cause pour leur mauvaise gestion de la crise Ă©conomique[42] que traverse le pays en raison de la chute du tourisme dans le contexte de la pandĂ©mie de Covid-19, des attentats jihadiste d' et de la diminution des transferts de revenus de la diaspora, qui ont assĂ©chĂ© les caisses de l'État et fait exploser la dette publique. Les difficultĂ©s Ă  importer en raison du manque de devises Ă©trangĂšres provoque dĂ©but 2022 un contexte de pĂ©nurie gĂ©nĂ©ralisĂ© concernant aussi bien la nourriture, le carburant, les mĂ©dicaments[43] que des coupures d’électricitĂ©, et d’une inflation record[44]. Cette crise aboutit finalement Ă  la dĂ©mission du prĂ©sident du pays.

Contexte

Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa.
L'ancien premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa.

Depuis 2010, le Sri Lanka a connu une forte augmentation de la dette extĂ©rieure, atteignant 42,6 % du PIB du pays en 2019[45]. Le dĂ©but de la rĂ©cession mondiale induite par la pandĂ©mie de Covid-19 a accĂ©lĂ©rĂ© la crise et en 2021, la dette extĂ©rieure a augmentĂ© Ă  101% du PIB de la nation[46], provoquant une crise Ă©conomique. Le gouvernement sortant du Sri Lanka dirigĂ© par le prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa a commis des erreurs de politique en cascade continues[47] entraĂźnant une grave crise Ă©conomique pour le Sri Lanka. Celles-ci comprenaient d'importantes rĂ©ductions d'impĂŽts qui ont affectĂ© les politiques budgĂ©taires et la rĂ©duction des recettes publiques, intensifiant le dĂ©ficit budgĂ©taire ainsi que l'inflation[48]. Pour couvrir les dĂ©penses publiques, la Banque centrale a commencĂ© Ă  imprimer de l'argent en quantitĂ©s record, ignorant les conseils du Fonds monĂ©taire international (FMI) d'arrĂȘter de le faire et d'augmenter Ă  la place les taux d'intĂ©rĂȘt et les impĂŽts tout en rĂ©duisant les dĂ©penses, ainsi qu'un autre avertissement du FMI selon lequel la poursuite de l'impression monĂ©taire conduirait Ă  une implosion Ă©conomique[49]. En avril 2021, le prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa a annoncĂ© que le Sri Lanka n'autoriserait que l'agriculture biologique, interdisant totalement les engrais agrochimiques. La baisse de la production de thĂ© due Ă  la seule interdiction des engrais a entraĂźnĂ© des pertes Ă©conomiques d'environ 425 millions de dollars. L'interdiction a Ă©galement contribuĂ© Ă  une baisse de 20 % de la production de riz au cours des six premiers mois. En consĂ©quence, le Sri Lanka est passĂ© d'une production de riz autosuffisante Ă  l'obligation d'importer du riz pour un coĂ»t de 450 millions de dollars[50]. Des allĂ©gations selon lesquelles le Sri Lanka fait partie d'un piĂšge de la dette chinoise ont Ă©tĂ© faites car la Chine Ă©tait la principale source de prĂȘts pour de nombreux mĂ©gaprojets dont la viabilitĂ© a Ă©tĂ© remise en question[51] - [52] mais l'existence d'un piĂšge de la dette a Ă©tĂ© contestĂ©e[53] - [54].

Avec les frĂšres Basil Rajapaksa (en) comme ministre des Finances et Mahinda Rajapaksa comme Premier ministre, le sentiment de nĂ©potisme et de mauvaise gestion s'est approfondi parmi les critiques[55]. Alors que des membres de la famille Rajapaksa ont Ă©tĂ© accusĂ©s de corruption au niveau local, les autoritĂ©s n'ont pas rĂ©ussi Ă  prouver ces accusations devant les tribunaux. En 2021, le Consortium international des journalistes d'investigation a publiĂ© les Pandora Papers, qui comprenaient Nirupama Rajapaksa (en) qui avait utilisĂ© des sociĂ©tĂ©s Ă©crans offshore et des fiducies pour cacher secrĂštement la richesse de la famille dans le monde entier. En 2022, alors que les protestations commençaient Ă  grandir au Sri Lanka, Jaliya Chitran Wickramasuriya (en), cousine des frĂšres Rajapaksa, a plaidĂ© coupable devant la cour de district amĂ©ricain pour avoir fraudĂ© 332 027 $ du gouvernement sri-lankais lors de l'achat d'un nouveau bĂątiment d'ambassade en 2013[56] - [57]. Les partisans et alliĂ©s du gouvernement ont Ă©galement commencĂ© Ă  blĂąmer la crise Ă©conomique sur Basil Rajapaksa qui a acquis la rĂ©putation de "M. Ten Percent" en raison de sa commission prĂ©sumĂ©e de contrats gouvernementaux[58] - [59]. De plus, en dĂ©pit d'ĂȘtre le ministre des finances, il n'a pas assistĂ© Ă  des sessions de parlement pendant la crise Ă©conomique[60]. Udaya Gammanpila (en), le chef de Pivithuru Hela Urumaya, alignĂ© sur le gouvernement, a affirmĂ© que le parti n'avait aucune intention de rĂ©Ă©lire un Rajapaksa, le dĂ©crivant comme la fin du nĂ©potisme qui a tourmentĂ© la politique sri-lankaise[61].

Chronologie

Mars

Les premiĂšres manifestations ont commencĂ© dĂ©but mars avec des veillĂ©es aux chandelles auxquelles ont participĂ© environ six personnes chacune. Celles-ci se sont propagĂ©es dans tout le pays avec de plus en plus de personnes participant aux manifestations. Alors que les manifestations commençaient Ă  se multiplier, les dĂ©putĂ©s du gouvernement ont refusĂ© de les reconnaĂźtre, provoquant une croissance rapide des manifestations non organisĂ©es et non partisanes, oĂč des centaines de citoyens se rassemblaient aprĂšs le travail pour protester[62].

Le 16 mars, des dizaines de milliers de partisans du plus grand parti d'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (en) (SJB) dirigé par Sajith Premadasa, ont organisé des manifestations devant le bureau du président, exigeant sa démission[63]. Le 30 mars, le fils de Mahinda Rajapaksa, Namal Rajapaksa (en), est arrivé pour la cérémonie d'ouverture d'un terrain de sport à Bandarawela (en). Pendant ce temps, les habitants ont bloqué la route et ont exigé du carburant. Cela a conduit Rajapaksa à éviter la zone et le maire a ouvert le terrain à sa place[64].

À la fin du mois de mars, les manifestants tentent de prendre d’assaut la rĂ©sidence du prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa, Ă  Colombo, en scandant des slogans exigeant sa dĂ©mission[44]. En rĂ©action, ce dernier impose l’état d’urgence vendredi , comportant un couvre-feu de 36 heures[44] et une mobilisation de l'armĂ©e pour rĂ©tablir l'ordre sur le territoire[65]. Dimanche au soir, vingt-six ministres, soit la quasi-totalitĂ© du gouvernement sri-lankais Ă  l'exception du Premier ministre, prĂ©sentent leur dĂ©mission[43]. Dans la foulĂ©e, le gouverneur de la banque centrale Ajith Cabraal, qui avait refusĂ© de demander un renflouement au Fonds monĂ©taire international, annonce sa dĂ©mission[66].

Le lendemain, le prĂ©sident invite les partis d'opposition Ă  se joindre Ă  un gouvernement d’union, mais leurs principaux cadres rejettent toute coalition au sein d'un gouvernement dirigĂ© par le « clan » Rajapaksa[44]. Quatre des ministres sortants sont toutefois rĂ©intĂ©grĂ©s, dont trois Ă  leur ancien poste, les autres postes Ă©tant laissĂ©s vacants par le prĂ©sident en attendant de pouvoir constituer un gouvernement d'union nationale avec l'opposition[66]. Pour les analystes politiques, cette offre n'est pas suffisante pour rĂ©soudre la crise Ă©conomique ni restaurer la confiance dans l'administration Rajapaksa dont le peuple exige la dĂ©mission[66].

Le jeudi 31 mars, des centaines de manifestants ont organisĂ© une manifestation Ă  Pangiriwatte Road, Ă  Mirihana, oĂč se trouve la rĂ©sidence privĂ©e du prĂ©sident[67]. Des centaines de manifestants ont pris d'assaut le domicile du prĂ©sident jeudi soir, exigeant sa dĂ©mission. La manifestation a d'abord Ă©tĂ© spontanĂ©e et pacifique jusqu'Ă  ce que la police attaque les manifestants avec des gaz lacrymogĂšnes et des canons Ă  eau. Les manifestants ont ensuite incendiĂ© deux bus militaires et une jeep de la police, jetĂ© des pierres sur des officiers et bloquĂ© l'autoroute principale de Colombo en brĂ»lant des pneus. Le couvre-feu, imposĂ© jeudi soir, a Ă©tĂ© levĂ© vendredi matin, mais la prĂ©sence policiĂšre et militaire dans la ville s'est accrue[68] - [69] - [70] - [71]. Les forces de sĂ©curitĂ© ont utilisĂ© des gaz lacrymogĂšnes et des canons Ă  eau pour disperser la foule[72]. PrĂšs de 50 personnes, dont des journalistes, ont Ă©tĂ© blessĂ©es et hospitalisĂ©es, tandis que 45 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es. La manifestation a Ă©tĂ© diffusĂ©e en direct par une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision privĂ©e (en), mais a ensuite Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e en raison de ce que les journalistes ont qualifiĂ© de pression du gouvernement.

Un jour plus tard, plus de 300 avocats se sont prĂ©sentĂ©s gratuitement Ă  la police de Mirihana pour reprĂ©senter les manifestants arrĂȘtĂ©s[73]. Des sources officielles ont dĂ©clarĂ© que Rajapaksa n'Ă©tait pas prĂ©sent dans la maison pendant la manifestation. Un communiquĂ© du bureau du prĂ©sident a dĂ©clarĂ©: "Les manifestations de jeudi soir sont dirigĂ©es par des forces extrĂ©mistes qui invitent le printemps arabe Ă  dĂ©stabiliser le pays". Le SJB a accusĂ© le gouvernement d'avoir envoyĂ© des loyalistes pour infiltrer et saboter les manifestations en incendiant des vĂ©hicules et en dĂ©clenchant des actes de violence et a notĂ© que les vidĂ©os des manifestations ne montrent pas les manifestants armĂ©s comme le prĂ©tend le gouvernement[74].

Avril

Le 1er avril, Shasheendra Rajapaksa (en), neveu de l'ancien prĂ©sident Mahinda Rajapaksa, a Ă©tĂ© contraint d'Ă©viter une cĂ©rĂ©monie Ă  Wallawaya en raison de manifestants brandissant des drapeaux noirs. Chamara Sampath Dassanayake (en) a assistĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie Ă  sa place mais a dĂ» changer de vĂ©hicule et s'enfuir car les manifestants lui ont jetĂ© des Ɠufs[75] - [76]. Le mĂȘme jour, le Samagi Vanitha Balawegaya dirigĂ© par le politicien et parlementaire SJB Hirunika Premachandra (en) a organisĂ© une marche de Point Pedro Ă  Jaffna contre les difficultĂ©s Ă©conomiques auxquelles est confrontĂ© le public. Pendant les manifestations, Hirunika aurait Ă©tĂ© impliquĂ© dans un Ă©change houleux avec le militant politique Arun Siddharth. La situation dans la rĂ©gion est ensuite devenue tendue, les policiers parvenant Ă  intervenir[77].

La confĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiques du Sri Lanka (en) a demandĂ© aux dirigeants politiques d'empĂȘcher le pays de devenir un État en faillite, tandis que Gnanartha Pradeepaya, un hebdomadaire catholique, a imputĂ© la situation Ă  la corruption qui a obligĂ© le pays Ă  emprunter pour acheter des articles essentiels. Le cardinal Malcolm Ranjith a blĂąmĂ© la situation sur les dirigeants politiques et "nous les citoyens qui nous sommes laissĂ©s utiliser par des intĂ©rĂȘts politiques et culturels acquis dans le choix des personnes Ă  qui nous avons confiĂ© le pays et son destin pendant toutes ces annĂ©es"[78]. Le cardinal a Ă©galement condamnĂ© les classifications du gouvernement des manifestants comme "extrĂ©mistes" et "terroristes" comme n'Ă©tant pas empathiques Ă  la douleur et Ă  la peur du peuple[79].

DĂ©claration de l'Ă©tat d'urgence

Le 2 avril, le prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa a dĂ©clarĂ© une urgence publique nationale. Cependant, les protestations ont persistĂ© lorsque des chauffeurs de bus privĂ©s Ă  Anuradhapura[80], des charpentiers Ă  Moratuwa et des pĂȘcheurs Ă  Galle se sont joints aux manifestations. Un couvre-feu de 36 heures Ă  l'Ă©chelle de l'Ăźle a Ă©tĂ© imposĂ© Ă  partir de 18 h 0 le mĂȘme jour jusqu'Ă  6 h 0 le 4 avril. Le mouvement visait Ă  empĂȘcher ou au moins Ă  rĂ©duire de nouvelles manifestations[81] - [29]. L'annonce soudaine d'un couvre-feu a entraĂźnĂ© des achats de panique, crĂ©ant de longues files de personnes Ă  l'extĂ©rieur des supermarchĂ©s et des pharmacies qui ont commencĂ© Ă  scander des slogans antigouvernementaux. Certains venus travailler de rĂ©gions Ă©loignĂ©es n'ont pas pu rentrer chez eux, forçant certains Ă  dormir dans la rue[82] - [83]. Des cĂ©lĂ©britĂ©s se sont Ă©galement jointes Ă  la condamnation du gouvernement, Roshan Mahanama (en) accusant des "dirigeants incompĂ©tents avides de pouvoir" de crĂ©er une dĂ©pression Ă©conomique[84]. Des joueurs de cricket sri-lankais, dont Kumar Sangakkara, Mahela Jayawardene, Sanath Jayasuriya, Arjuna Ranatunga (en), Bhanuka Rajapaksa (en), Wanindu Hasaranga (en), Dimuth Karunaratne (en), Angelo Mathews (en), Muttiah Muralitharan, Rangana Herath (en), Dhammika Prasad (en) et Marvan Atapattu (en) ont Ă©galement utilisĂ© les mĂ©dias sociaux et les forums pour faire entendre leur voix et leurs prĂ©occupations en dĂ©fendant les droits du public pendant la crise[85] - [86] - [87]. Sanath Jayasuriya, Roshan Mahanama et Marvan Atapattu sont descendus dans les rues et ont protestĂ© contre le gouvernement en tenant des pancartes[88]. Hirunika Premachandra a conduit un groupe de femmes dans une marche vers la rĂ©sidence de la diseuse de bonne aventure populaire "Gnana Akka (en)" Ă  Anuradhapura. Hirunika et les autres femmes ont protestĂ© devant le sanctuaire de Gnanakka, mais la police les a empĂȘchĂ©es d'y entrer[89] - [90].

Thisara Anuruddha Bandara, l'activiste des mĂ©dias sociaux largement connu pour avoir lancĂ© la campagne de hashtag #GoHomeGota, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la police le 2 avril et placĂ© en garde Ă  vue Ă  Modara avant d'ĂȘtre traduit devant un tribunal. Il aaurait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en vertu de l'article 120 du Code pĂ©nal[91] - [92]. Une Ă©meute a Ă©clatĂ© devant la rĂ©sidence de Saman Lal Fernando, le maire de Moratuwa, une banlieue de Colombo qui se trouve sous la province administrative de Sri Lanka. Des manifestants en colĂšre ont jetĂ© des pierres sur la rĂ©sidence de Fernando, exigeant de l'Ă©lectricitĂ©[93].

Blocages des médias sociaux

Le 3 avril, la Commission de réglementation des télécommunications (TRC) a annoncé que les fournisseurs de services avaient bloqué les plateformes de médias sociaux telles que Facebook, WhatsApp, Instagram, Twitter et YouTube en raison d'une demande du ministÚre de la Défense (en)[94]. Oshada Senanayake, le président de l'Agence des technologies de l'information et de la communication du Sri Lanka (en), a présenté sa démission au milieu du blocage des médias sociaux, déclarant qu'il respectait sa philosophie et ses principes[95]. La Commission des services publics de Sri Lanka (en) (PUCSL) a demandé que la TRC et les fournisseurs de services rétablissent immédiatement toutes les plateformes de médias sociaux car ils ne sont pas en mesure d'informer les consommateurs des coupures de courant imminentes car l'électricité a été déclarée service essentiel[96]. Le blocage des médias sociaux a pris fin 15 heures aprÚs avoir commencé[97].

De multiples manifestations en violation du couvre-feu ont Ă©tĂ© signalĂ©es[98]. Sajith Premadasa, Sarath Fonseka et Patali Champika Ranawaka (en) ont menĂ© une manifestation affiliĂ©e au SJB Ă  Colombo oĂč ils ont Ă©tĂ© bloquĂ©s par la police[99]. Une manifestation des Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de Peradeniya Ă  Kandy s'est dispersĂ©e aprĂšs que la police a utilisĂ© des canons Ă  eau et des gaz lacrymogĂšnes[100].

DĂ©mission du gouvernement

Le 3 avril, plusieurs ministres du gouvernement Rajapaksa ont présenté leur démission. Parmi ceux ayant démissionné figurait Namal Rajapaksa, qui avait critiqué le blocage des médias sociaux. Deux ministres de la famille Rajapaksa, Chamal Rajapaksa (en) et Basil Rajapaksa, ont également démissionné[101]. Le président devait annoncer le nouveau gouvernement le lendemain.

Cependant, l'opposition a notĂ© que l'article 47(2)(a) de la Constitution exige que les dĂ©missions soient soumises au prĂ©sident, alors que les dĂ©missions, dans ce cas, ont plutĂŽt Ă©tĂ© soumises au Premier ministre. L'opposition a Ă©galement niĂ© qu'elle rejoindrait un gouvernement intĂ©rimaire, car il n'Ă©tait pas pratique de rejoindre un gouvernement sous le prĂ©sident Rajapaksa sans que la majoritĂ© parlementaire n'ait besoin d'adopter des rĂ©formes Ă©conomiques substantielles. MalgrĂ© cela, le 4 avril, le prĂ©sident Rajapaksa a remaniĂ© les portefeuilles ministĂ©riels en assermentant Ali Sabry (en) comme ministre des Finances, G. L. Peiris (en) comme ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Dinesh Gunawardena comme ministre de l'Éducation et Johnston Fernando comme ministre des Autoroutes. Les protestations se sont poursuivies le 4 avril, dont une sur la route principale Tangalle-Kataragama (en) prĂšs de la maison Carlton Ă  Tangalle, la rĂ©sidence de la famille Rajapaksa[102]. Le prĂ©sident Rajapaksa a invitĂ© l'opposition Ă  se joindre Ă  son gouvernement d'unitĂ© proposĂ© pour trouver une solution Ă  la crise[103].

Le gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka, Ajith Nivard Cabraal (en), a également démissionné en raison de la colÚre croissante du public[104] - [105].

La prestation de serment des mĂȘmes ministres de l'ancien cabinet a provoquĂ© une intensification des manifestations, conduisant les manifestants Ă  encercler les maisons de dĂ©putĂ©s du gouvernement tels que Keheliya Rambukwella (en), Gamini Lokuge (en), Ramesh Pathirana (en), Kanchana Wijesekera (en), Roshan Ranasinghe (en), Nimal Lanza (en) et Janaka Bandara Tennakoon (en). Les manifestants ont encerclĂ© le bureau de Douglas Devananda (en) Ă  Jaffna alors qu'il se trouvait dans le bĂątiment. Bien que la police ait tirĂ© des gaz lacrymogĂšnes pour disperser les manifestants, certains ont rĂ©ussi Ă  prendre d'assaut et Ă  vandaliser la rĂ©sidence de Roshan Ranasinghe[106] - [107] - [108]. Les manifestants ont Ă©galement commencĂ© Ă  exiger l'arrestation des Rajapaksas et la rĂ©cupĂ©ration des richesses volĂ©es[109].

Dans un entretien téléphonique avec News First (en), l'ancien vice-gouverneur de la Banque centrale Nandalal Weerasinghe (en) a révélé que Gotabaya Rajapaksa lui avait proposé le poste de gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka et a admis avoir accepté le poste[110] - [111]. Il a repris ses fonctions de gouverneur le 7 avril[112].

Le clergĂ© catholique dirigĂ© par le cardinal Malcolm Ranjith a protestĂ© contre le gouvernement depuis la maison de l'archevĂȘque Ă  Colombo[113], tandis que le clergĂ© bouddhiste de l'universitĂ© Bhiksu du Sri Lanka a protestĂ© Ă  Anuradhapura[114]. Le personnel hospitalier de l'hĂŽpital universitaire de Kalubowila a Ă©galement protestĂ© contre le gouvernement[115].

Reconvocation du Parlement

Le 5 avril, le parlement s'est rĂ©uni pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but de l'Ă©tat d'urgence et devait discuter de la situation actuelle[116]. Le gouvernement SLPP au pouvoir a commencĂ© Ă  perdre le soutien de ses principaux alliĂ©s : 9 dĂ©putĂ©s du Sri Lanka Podujana Peramuna (SLPP) ont dĂ©cidĂ© de quitter le gouvernement et de travailler en tant que personnalitĂ©s indĂ©pendantes, tandis que le Parti de la libertĂ© du Sri Lanka (SLFP), le Ceylon Workers' Congress (CWC) et le All Ceylon Makkal Congress (en) (ACMC) ont quittĂ© le gouvernement et sont passĂ©s Ă  l'opposition[117] - [118] - [119]. Un grand nombre de manifestants se sont rassemblĂ©s devant le Parlement, exigeant que l'ensemble du cabinet dĂ©missionne et scandant les slogans "Gota Go Home" et "Go Home Rajapaksas"[120]. Au cours de la manifestation, en face du Parlement, six hommes armĂ©s et masquĂ©s en tenue militaire qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s plus tard appartenir Ă  l'armĂ©e sont arrivĂ©s Ă  moto sans plaque d'immatriculation[121]. Cependant, les policiers les ont arrĂȘtĂ©s et interrogĂ©s, prenant les clĂ©s des motos[122]. Le chef d'Ă©tat-major de la dĂ©fense et commandant de l'armĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Shavendra Silva (en), a qualifiĂ© les actions de la police de "comportement contraire Ă  l'Ă©thique et mal Ă©levĂ©"[123].

Le 5 avril, l'Association des médecins du gouvernement (en) et les médecins du gouvernement ont organisé des manifestations contre le gouvernement, et l'Association des médecins du gouvernement a déclaré une urgence sanitaire nationale en raison de l'approvisionnement limité en médicaments essentiels[124] - [125].

Le , le nouveau ministre des finances Ali Sabry présente à son tour sa démission, un jour seulement aprÚs sa nomination par le président Rajapaksa[126]. Le , un nouveau gouverneur de la Banque centrale est nommé, Nandalal Weerasinghe, qui, dans la foulée de sa prise de poste, monte le taux d'emprunt de référence à 14,5 % dans le but de stabiliser la roupie srilankaise, qui a perdu plus de 35 % de sa valeur en un mois[127]. Son prédécesseur, Ajith Cabraal, est visé par une plainte le tenant pour responsable de la crise économique[127].

Certains jeunes manifestants qui n'ont pas pu recevoir l'autorisation parentale de se joindre aux manifestations de rue ont exprimé leur frustration en vandalisant les articles Wikipédia de politiciens tels qu'Ajith Nivard Cabraal, Basil Rajapaksa et Namal Rajapaksa[128].

Gotabaya Rajapaksa a levé l'état d'urgence à compter du 5 avril à minuit[129] - [130].

Le 8 avril, la police a utilisé des gaz lacrymogÚnes pour disperser un groupe d'étudiants qui avaient manifesté au carrefour de Polduwa à Battaramulla (en)[131]. Plusieurs professionnels de l'informatique se sont également rassemblés en grand nombre et ont protesté au rond-point Liberty, prÚs du complexe Liberty Plaza (en) à Colombo[132]. Quelques partisans de Rajapaksa ont organisé des manifestations à Colombo pour soutenir Gotabaya Rajapaksa en scandant le slogan "Nous voulons Gota"[133].

Le 9 avril, des manifestations massives ont eu lieu à Colombo. Les manifestants comprenaient des membres de la communauté LGBT, des syndicats, le clergé bouddhiste et la communauté musulmane[134]. Les étudiants des universités privées et publiques ont également collaboré pour une marche de protestation combinée lorsque les étudiants ont protesté à Nugegoda[135].

Le , des dizaines de milliers de personnes manifestent pacifiquement Ă  Colombo, la capitale Ă©conomique du pays, en appelant au dĂ©part de Gotabaya Rajapaksa[127]. Le patronat sri-lankais, qui avait pourtant soutenu M. Rajapaksa lors de ses campagnes Ă©lectorales, se joint Ă  ces manifestations, ainsi que les reprĂ©sentants des Ă©glises catholiques et anglicanes du pays[127]. Dans un communiquĂ© conjoint, 23 fĂ©dĂ©rations industrielles, reprĂ©sentant une grande partie du secteur privĂ© sri-lankais, appellent Ă  un changement de gouvernement, estimant que des millions d'emplois sont menacĂ©s par la crise[127]. Rohan Masakorala, chef de la puissante association de l'industrie du caoutchouc, dĂ©clare que le pays a besoin d'un gouvernement intĂ©rimaire d'ici « une semaine au plus tard »[127]. Le cardinal Malcolm Ranjith, le chef des catholiques du pays, prend la tĂȘte d'un cortĂšge, et dĂ©clare : « Tout le monde doit descendre dans la rue jusqu'Ă  ce que le gouvernement parte[127]. »

Certains utilisateurs sri-lankais des médias sociaux sur Twitter ont appelé l'investisseur milliardaire américain Elon Musk à acheter le Sri Lanka, qui a une dette de 45 milliards de dollars, au lieu d'acheter Twitter pour 43 milliards de dollars, et l'ont exhorté à se renommer Ceylon Musk[136] - [137].

Plusieurs utilisateurs de mĂ©dias sociaux sri-lankais sur Reddit et Twitter ont demandĂ© au groupe de hackers Anonymous de diffuser et de rĂ©vĂ©ler la corruption de la famille Rajapaksa et d'autres politiciens. À la demande de plusieurs sri Lankais, le groupe de hackers Anonymous y a rĂ©pondu en dĂ©voilant sa premiĂšre vidĂ©o concernant la corruption de Rajapaksa via sa chaĂźne YouTube officielle The Ghost Squad le 9 avril 2022[138] - [139].

"Occupy Galle Face"

Le 9 avril 2022, les manifestants avaient prĂ©vu de grandes manifestations, protestations et rassemblements dans le Galle Face Green contre le gouvernement. Cependant, les autoritĂ©s ont fermĂ© le Galle Face Green, invoquant l'amĂ©nagement du terrain[140]. MalgrĂ© cela, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblĂ©es en grand nombre et ont rejoint les manifestations Ă  Galle Face pour en faire l'une des plus grandes manifestations de rue au Sri Lanka[141] - [142] - [143]. MĂȘme en tenant compte des perturbations causĂ©es par les intempĂ©ries, les gens ont continuĂ© Ă  protester du matin au soir, debout pendant des heures en tenant des pancartes[144] - [145]. Les manifestants ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  des pannes d'Internet et Ă  la perte du signal mobile en raison de l'installation d'un brouilleur de tĂ©lĂ©phone portable au Galle Face, ce qui a rendu difficile pour les manifestants de diffuser des flux en direct sur Facebook et d'envoyer des messages sur les rĂ©seaux sociaux[146]. Les manifestations ont eu lieu sous le hashtag #OccupyGalleFace depuis le 9 avril en face du SecrĂ©tariat prĂ©sidentiel, les manifestants ayant pris position pour ne pas quitter Galle Face jusqu'Ă  la dĂ©mission du prĂ©sident[147]. Les manifestants ont Ă©galement lancĂ© "Occupy Galle Face" comme slogan pour leurs protestations Ă  Galle Face[148]. Les manifestants tenaient des pancartes qui incluaient les phrases "C'est notre pays, pas votre guichet automatique", "Le pays est Ă  vendre, tu dois Ă©chouer", "Rends-nous notre argent volĂ©", "Si tu voles nos rĂȘves, nous ne te laisserons pas dormir", et "VĂ©rifie immĂ©diatement tous les politiciens"[149].

Le 10 avril, les manifestations se sont poursuivies pour la deuxiÚme journée consécutive. Malgré les fortes pluies et les orages, les manifestants ont poursuivi leur manifestation pacifique en disant qu'ils la poursuivraient jusqu'à ce que le président Gotabaya Rajapaksa démissionne de la présidence. Les manifestants ont également rebaptisé la zone de protestation Gotagogama. Le hashtag #GoHomeGota2022 a atteint 1 million de messages sur Facebook et il est en vogue sur Twitter pour la 3e semaine consécutive.

Le 11 avril, les manifestations se sont poursuivies pour le troisiÚme jour. ParallÚlement à la manifestation principale dans le Galle Face Green, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans toute l'ßle[150]. Shiraz Shiraz, un rappeur sri-lankais populaire, est décédé des suites d'une crise cardiaque soudaine lors des manifestations qui ont également marqué le premier décÚs signalé directement lié aux manifestations de Galle Face[151]. Il a été révélé que Shiraz-Rude Bwoy avait interprété l'album intitulé Get Up, Stand Up de Bob Marley pour divertir les manifestants fatigués du Galle Face quelques instants avant de s'effondrer sur le sol[152] - [153]. Il s'est effondré juste aprÚs avoir terminé la performance de la chanson et il a été présumé mort alors qu'il était transporté à travers une ambulance à un hÎpital voisin[154].

Le 12 avril, les manifestations se sont poursuivies pour le quatriÚme jour. Des artistes vétérans, dont Nanda Malini (en), Sunil Ariyaratne (en), Swarna Mallawarachchi (en) et Buddhadasa Galappatti, ont rejoint les manifestations à Galle Face pour soutenir les efforts des jeunes manifestants pour détrÎner le gouvernement du pouvoir[155].

Les manifestants se sont rassemblés en grand nombre pour la sixiÚme journée consécutive et ont célébré le nouvel an cinghalais (puthandu) le 14 avril 2022 à Galle Face prÚs du site de Gotagogama en faisant bouillir du riz au lait, en partageant des sucreries et des tourteaux à l'heure propice[156] - [157]. Les manifestants ont également accueilli le nouvel an en déclenchant des pétards en scandant des phrases telles que "Victoire à la lutte du peuple"[158]. Les manifestants ont également lancé des jeux traditionnels Avurudhu tels que frapper des pots dans la région de Gotagogama et ont également chanté des airs de Raban dans le cadre des coutumes et traditions du nouvel an[159]. Le chanteur vétéran Victor Rathnayake (en) s'est également joint aux manifestations du nouvel an pour soutenir les manifestants[160]. Des vétérans militaires, y compris des vétérans handicapés dans la ligne de combat, se sont joints aux manifestants lors des célébrations du nouvel an[158].

De nombreux manifestants ont boycottĂ© les vacances et les fĂȘtes du nouvel an en se joignant aux protestations et aux manifestations contre le gouvernement[161] - [162] - [163]. Plusieurs manifestants, y compris des nourrissons et des enfants en bas Ăąge, ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s lors des manifestations portant des bandeaux portant des slogans tels que "Go Home Gota", "Gota Go Home".

Les thĂ©ories du complot se sont Ă©galement rĂ©pandues comme le 14 avril 2021, lorsque Sri Lankan Airlines, dans son compte Twitter officiel, a affirmĂ© que le fret sri-lankais Ă©tait entrĂ© dans l'histoire en opĂ©rant trois vols charters de fret successifs vers l'aĂ©roport international d'Entebbe en levant plus de 102 tonnes mĂ©triques de documents imprimĂ©s en fĂ©vrier 2021[164]. Les informations sur le type de documents imprimĂ©s n'ont pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es par Sri Lankan Airlines en raison de la confidentialitĂ© et le transporteur de fret a ensuite supprimĂ© le tweet pour des raisons inconnues[165]. Une clarification de la compagnie aĂ©rienne a affirmĂ© que le matĂ©riel envoyĂ© en Ouganda ne comprenait que des billets de banque ougandais et, pour des raisons de sĂ©curitĂ© avec la frontiĂšre avec le Kenya, le gouvernement ougandais prĂ©fĂ©rĂ© obtenir des billets imprimĂ©s en shilling ougandais auprĂšs d'un imprimeur de sĂ©curitĂ© mondial[166] - [167]. La filiale Biyagama (en) de la sociĂ©tĂ© De La Rue est responsable de l'impression des billets de banque Ă  destination des pays, dont l'Ouganda[168]. Sri Lankan Airlines a insistĂ© sur le fait que l'envoi Ă©tait de nature purement commerciale et apportait des revenus en devises indispensables Ă  la compagnie aĂ©rienne ainsi qu'au pays[169]. Mahinda Rajapaksa aurait entretenu des liens Ă©troits avec l'Ouganda, en particulier lors de son deuxiĂšme mandat de prĂ©sident de 2010 Ă  2015. Mahinda Rajapaksa s'est Ă©galement liĂ© d'amitiĂ© avec le haut-commissaire sri-lankais en Ouganda, Velupillai Kananathan, lors du premier voyage prĂ©sidentiel officiel du premier en Ouganda en 2014[170] - [171] - [172]. L'Ouganda a Ă©tĂ© marquĂ© pour une Ă©ventuelle mise sur liste noire par les systĂšmes financiers internationaux pour ne pas avoir respectĂ© les lois anti-blanchiment d'argent et pour s'ĂȘtre continuellement engagĂ© dans divers crimes financiers[173] - [174]. La nouvelle que l'Ouganda allait ĂȘtre mis sur liste noire en raison du blanchiment d'argent est devenu viral au Sri Lanka parmi les manifestants et les utilisateurs des mĂ©dias sociaux avec des spĂ©culations selon lesquelles des membres de la famille Rajapaksa et des politiciens influents au sein du gouvernement auraient Ă©ventuellement transfĂ©rĂ© des richesses mal acquises en Ouganda sur des vols de fret via le vol Sri Lankan Airlines[175].

Un policier attachĂ© au poste de police de Kuttigala qui s'est joint aux manifestations de Galle Face le 14 avril en uniforme de police a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue et interrogĂ© par l'unitĂ© spĂ©ciale d'enquĂȘte de la police[176]. Le lendemain, il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© sous caution par le tribunal de premiĂšre instance de Fort car plusieurs avocats Ă©taient prĂ©sents au nom du sergent de police lorsqu'il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© devant les tribunaux[177].

Le 15 avril 2022, l'ancien joueur de cricket sri-lankais Dhammika Prasad a entamé une grÚve de la faim pendant 24 heures pour exhorter les dirigeants du Sri Lanka à rendre justice aux victimes de l'attaque du dimanche de Pùques et a demandé instamment que des mesures immédiates soient prises pour alléger le fardeau de la crise économique sur la population[178] - [179]. Les anciens joueurs de cricket sri-lankais Arjuna Ranatunga et Sidath Wettimuny (en) ont rejoint les manifestations de Galle Face en particulier pour soutenir Dhammika Prasad qui s'est engagé à faire une grÚve de la faim pendant une journée[180]. Sanath Jayasuriya s'est également présenté aux manifestations contre Gotabaya Rajapaksa[181]. Le hashtag de la campagne #GoHomeGota2022 a atteint 3 millions de messages le 15 avril, trois jours aprÚs avoir dépassé les 2 millions de messages. Un groupe d'indigÚnes Vedda a également rejoint les manifestations de Galle Face le 15 avril 2022[182].

Le 17 avril 2022, les manifestations se sont poursuivies Ă  Galle Face pour la neuviĂšme journĂ©e consĂ©cutive alors que les manifestants chantaient Ă©galement l'hymne national du Sri Lanka en cinghalais et en tamoul, pour montrer la solidaritĂ© et l'unitĂ© entre les diffĂ©rentes personnes de la sociĂ©tĂ© multiculturelle du Sri Lanka[183] - [184]. Le 17 avril, qui a coĂŻncidĂ© avec le festival du dimanche de PĂąques, les manifestants ont Ă©galement commĂ©morĂ© les explosions tragiques du dimanche de PĂąques 2019 oĂč 258 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et les manifestants ont demandĂ© justice pour les victimes de l'attaque du dimanche de PĂąques 2019[185] - [186]. La Commission des droits de la personne du Sri Lanka a Ă©galement visitĂ© les locaux de Gotagogama pour inspecter les manifestations Ă  la suite d'informations selon lesquelles des policiers tentaient de disperser les manifestations pacifiques par la violence[187].

La nuit du 17 avril 2022, les manifestants ont illuminĂ© le bĂątiment du SecrĂ©tariat prĂ©sidentiel (oĂč travaille Gotabaya Rajapaksa) avec des thĂšmes colorĂ©s et l'illusion de graphismes d'art 3D utilisant des projecteurs et une technologie de cartographie par vidĂ©oprojecteur avec des slogans "Go Home Gota"[188]. Cependant, des policiers ont tentĂ© d'empĂȘcher les manifestants de projeter le secrĂ©tariat prĂ©sidentiel[189]. Certains mĂ©dias, dont TV Derana (en) et sa chaĂźne sƓur Ada Derana, ont qualifiĂ© les manifestations pacifiques de "fĂȘte sur la plage", une description qui a Ă©tĂ© mal accueillie par les manifestants et les critiques, dont l'avocate des droits humains Ambika Satkunanathan (en)[190]. Selon le douziĂšme Ă©pisode de l'Ă©mission State of the Nation d'Ada Derana, diffusĂ© le 17 avril 2022, les manifestations auraient Ă©galement Ă©tĂ© financĂ©es par des organisations terroristes et des pirates. Mahieash Jonny, animateur d'Ada Derana TV, a prĂ©sentĂ© sa dĂ©mission le lendemain du programme controversĂ© et Derana a insistĂ© sur le fait que les opinions de Jonny ne reprĂ©sentent pas tout le point de vue de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision[191].

Le 19 avril 2022, la Fédération des associations de professeurs d'université s'est engagée dans une marche de protestation de l'Université de Colombo à Galle Face pour soutenir les manifestations populaires[192] - [193]. Une voie de la Galle Road (en) menant au Secrétariat Présidentiel de la jonction de Kollupitiya (en) a été bloquée par les conférenciers universitaires qui se sont rassemblés dans de grands nombres tenant des pancartes[194].

Le 19 avril 2022, l'acteur Jehan Appuhami a commencĂ© une marche symbolique de l'Ă©glise Saint-SĂ©bastien de Katuwapitiya Ă  Negombo au sanctuaire Saint-Antoine Ă  Kochchikade avec un groupe de personnes en portant une grande croix en bois sur son dos pour rechercher la vĂ©ritĂ© et la justice derriĂšre les attaques de PĂąques de 2019 alors que la destination finale devrait ĂȘtre au Galle Face Green[195].

L'acteur britannique sri-lankais Hiran Abeysekera (en), qui a récemment remporté le prix du meilleur acteur (en) aux Laurence Olivier Awards 2022 (en), est arrivé au Sri Lanka et a rejoint les manifestations de Galle Face[196].

Le 24 avril, des milliers de membres de la Fédération interuniversitaire des étudiants ont encerclé la résidence du Premier ministre et ont demandé au régime actuel de démissionner[197].

Des dizaines d'anciens combattants ont également rejoint les manifestations contre le gouvernement et ont campé prÚs du bureau du président[198].

Le 29 avril, les manifestants ont bandé les yeux devant la statue de l'ancien Premier ministre de Ceylan, SWRD Bandaranaike, connu pour avoir défendu la controversée et infùme Sinhala Only Act (en) en 1956[199] - [200].

Gota Go Gama (occupation de Galle Face Green par des manifestants)

Des personnes prenant des selfies Ă  Gotagogama.

Les manifestants ont placĂ© une pancarte faite d'une boĂźte en carton nommant la zone du manifestant au Galle Face Green "Gota Go Gama" ou "Gotagogama" (Singhalais : ගෝකාගෝගඞ) qui signifie "Gota Go Village" en cinghalais[201] - [202] - [203]. Gota-Go-Gama a Ă©tĂ© mis en place (similaire au moment Occupy Wall Street) comme un petit village modĂšle, fournissant les nĂ©cessitĂ©s de base, y compris de la nourriture gratuite, des bouteilles d'eau gratuites, des toilettes et Ă©galement des services mĂ©dicaux et des urgences gratuites limitĂ©es[204] - [205] - [206] - [207]. Le camp a Ă©tĂ© initialement installĂ© par des volontaires le 9 avril pendant la nuit avec seulement une poignĂ©e de tentes, mais le nombre de tentes est passĂ© Ă  environ 24 le 10 avril. Des toilettes portables ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es dont trois rĂ©servĂ©es aux hommes et aux femmes[208].

Les jeunes manifestants ont créé un canton juste en face de la Maison du Président. Les manifestants suivent également l'habitude de nettoyer les ordures tous les soirs[209] - [210]. Ils ont également ouvert une bibliothÚque pour partager les connaissances entre les manifestants. Plus tard, ils ont fondé le Gotagogama College et ont assuré l'éducation des enfants venus pour les manifestations.

Le Daily Mirror, dans son compte Twitter officiel, a confirmé qu'une grande entreprise de télécommunications anonyme avait installé une tour téléphonique pour envoyer et améliorer les signaux sur le site de Gotagogama. Il a été confirmé plus tard que le Dialog Axiata avait installé la structure d'antenne de poteau de 6 m à Galle Face Green comme solution à la congestion du réseau[211] - [212]. Plus tard, Dialog a décidé de désinstaller la tour dans le respect mutuel des préoccupations soulevées par le public, car l'installation de ladite tour a provoqué l'inconfort et la panique des manifestants en raison de problÚmes de confidentialité, tandis que les gens ont également allégué que les données personnelles seraient compromises, ce qui conduirait à un suivi des individus[213].

Une nouvelle succursale du Gotagogama a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e ouverte dans la province du Sud du pays Ă  Galle le 15 avril 2022 en soutien aux manifestations de Colombo Galle Face[214] - [215]. Cependant, des tensions ont surgi Ă  Galle lorsque des policiers ont tentĂ© de jeter les tentes temporaires de Gotagogama Ă  Galle[216]. Les policiers ont enlevĂ© les tentes mais elles ont ensuite Ă©tĂ© restaurĂ©es avec l'intervention des avocats[217]. La Commission des droits de l'homme du Sri Lanka a ordonnĂ© une enquĂȘte complĂšte concernant le retrait des tentes Ă  Galle qui ont Ă©tĂ© installĂ©es par les manifestants[218].

Le matin du 16 avril, un convoi de camions de la police anti-émeute a été placé à la périphérie de Galle Face. Les camions ont soulevé des questions, en particulier la question soulevée par les utilisateurs sur les réseaux sociaux déclenchant des spéculations concernant une éventuelle répression des manifestations par le gouvernement[219]. Les camions ont ensuite été dégagés et retirés du site grùce à l'intervention opportune de l'Association du Barreau du Sri Lanka (en)[220] (BASL). La BASL a également demandé au gouvernement de ne pas opprimer les manifestants et de respecter l'exercice légitime de la liberté de dissidence du peuple[221].

Le 16 avril, l'Université populaire de Gotagogama a été officiellement ouverte aux personnes de tous horizons alors que l'université a été construite pour créer un espace libre de partage des connaissances.

Le 3 mai, le festival Ramadan Eid-Ul-Fitr a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© sur le site de Gotagogama Ă  Galle Face avec la participation de plusieurs chefs religieux, dont des moines bouddhistes et des prĂȘtres chrĂ©tiens[222] - [223]. Les manifestants ont Ă©galement Ă©tĂ© vus en train de partager des sawans avec des biryani de l'autre cĂŽtĂ© de l'ancien Parlement sur Galle Road. Plusieurs membres de la sociĂ©tĂ© civile musulmane sri-lankaise ont fait don de 700 colis-repas Ă  la veille du Ramadan sur le site de Gotagogama[224].

Mynagogama

Le site de protestation de Mynagogama a également été lancé en se moquant du Premier ministre Mahinda Rajapaksa devant sa résidence officielle Temple Trees à l'extérieur de l'entrée de Galle Road[225] - [226]. Le site a été lancé en s'inspirant de Gotagogama et aussi en raison du fait que Mahinda Rajapaksa a reçu le surnom de "Myna" des manifestants dans le cadre de développements récents[227].

Le 29 avril, l'un des manifestants qui manifestaient Ă  Mynagogama a Ă©tĂ© agressĂ© par un policier qui n'avait apparemment pas d'insigne sur son uniforme. Le manifestant blessĂ© a Ă©tĂ© admis au service des accidents de l'hĂŽpital national de Colombo (en)[228]. Le mĂȘme jour, des policiers auraient tentĂ© d'inciter Ă  la violence en retirant les pancartes placĂ©es sur les bus de la police qui Ă©taient garĂ©s sur le lieu de manifestation de Mynagogama[229].

Incident de Rambukkana du 19 avril

Les personnes faisant la queue pour obtenir du carburant depuis le début de la matinée ont commencé à protester au passage à niveau de Rambukkana en obstruant les voies ferrées, bloquant toutes les routes d'entrée et de sortie vers Rambukkana pendant plus de 15 heures. La police est arrivée et a tiré des gaz lacrymogÚnes et des balles réelles pour disperser les manifestants[230] - [231]. Selon le porte-parole de la police, les policiers ont commencé à tirer afin de contrÎler la situation aprÚs que les manifestants aient lancé des pierres et tenté d'incendier un réservoir de carburant et un trois-roues[232]. La justification par la police de l'utilisation de balles réelles a été contredite par des manifestants et des vidéos montrant que le camion-citerne n'était pas menacé par des manifestants, les manifestants affirmant à la place que les véhicules avaient été incendiés par la police. Des vidéos diffusées par les manifestants ont également montré qu'ils tentaient d'éteindre des incendies dans une station-service[233] - [234] - [235]. Des témoins de l'incident ont affirmé que les manifestants étaient initialement pacifiques jusqu'à ce que la police arrive et que ce soit la police qui ait incendié les véhicules. Un clip vidéo de l'incident a également montré que des policiers avaient vandalisé des véhicules garés dans la région[236].

Plusieurs personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et transportĂ©es d'urgence Ă  l'hĂŽpital de Kegalle pour y ĂȘtre soignĂ©es[237]. Il a Ă©tĂ© confirmĂ© plus tard qu'une personne est dĂ©cĂ©dĂ©e et 12 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©es dans l'incident[238]. Un couvre-feu policier a Ă©tĂ© imposĂ© dans le secteur de la police de Rambukkana avec effet immĂ©diat[239] - [240].

Selon l'Association du barreau de Sri Lanka, la police a intimidĂ© des tĂ©moins pour qu'ils fournissent de faux tĂ©moignages[241]. Le magistrat de Kegalle Wasana Nawaratne a ordonnĂ© Ă  l'inspecteur gĂ©nĂ©ral de la police (en) C. D. Wickramaratne (en) d'arrĂȘter l'officier qui a donnĂ© l'ordre de tirer sur les manifestants et les autres officiers impliquĂ©s dans la fusillade[242].

GrĂšve symbolique dans toute l'Ăźle du 28 avril

Le 28 avril 2022, plus de 1000 syndicats ont mené une grÚve symbolique massive d'une journée dans toute l'ßle pour soutenir les manifestations publiques en cours contre le gouvernement au parc Viharamahadevi à Colombo[243]. Les syndicats représentant la banque, les ports, l'éducation, la santé, les plantations, les chemins de fer et le pétrole participeraient à la grÚve d'une journée[244].

Manifestations HoruGoGama

"HoruGoGama" (Rentrez chez vous, voleurs de village) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par des manifestants initialement dirigĂ©s par des Ă©tudiants universitaires autour du bĂątiment du Parlement sri-lankais le 5 mai. Les manifestants ont exigĂ© la dĂ©mission de l'ensemble du parlement et ont exigĂ© que la famille Rajapaksa restitue l'argent volĂ©. MalgrĂ© de fortes pluies, les manifestants ont encerclĂ© le parlement et rĂ©sistĂ© aux gaz lacrymogĂšnes. La police a utilisĂ© des canons Ă  eau pour dĂ©truire des tentes et un stand de distribution de nourriture et a tentĂ© d'empĂȘcher les gens de se joindre aux manifestations en barricadant la zone. Les manifestants ont criĂ© des insultes aux dĂ©putĂ©s de l'opposition quittant le parlement et les ont accusĂ©s de conclure des accords avec le gouvernement[245] - [246] - [247].

Un couvre-feu est imposé pour contenir les débordements et limiter les conséquences des émeutes, tandis que les forces de l'ordre reçoivent l'ordre de « tirer à balles réelles sur les fauteurs de troubles »[248].

Le 6 mai 2022, le président Gotabhaya Rajapaksa a déclaré un deuxiÚme état d'urgence[249].

Le recours continu Ă  l'Ă©tat d'urgence et Ă  la violence contre des manifestants pacifiques a Ă©tĂ© condamnĂ© par la communautĂ© internationale. L'UNICEF s'est dit prĂ©occupĂ© par les informations faisant Ă©tat de violences lors de manifestations impliquant des enfants et a citĂ© la Convention relative aux droits de l'enfant qui soutient le droit des enfants et des adolescents Ă  exprimer leurs opinions[250]. Le haut-commissaire du Canada au Sri Lanka, David McKinnon, s'est dit surpris de la dĂ©cision affirmant que "les sri-lankais avaient le droit de manifester pacifiquement dans une dĂ©mocratie", et qu'il Ă©tait "difficile de comprendre pourquoi il est alors nĂ©cessaire de dĂ©clarer un Ă©tat d'urgence". L'ambassadrice des États-Unis au Sri Lanka Julie Chung (en) a affirmĂ© que le deuxiĂšme Ă©tat d'urgence n'aiderait pas et a plutĂŽt exhortĂ© le gouvernement Ă  Ă©couter le public et Ă  rechercher des solutions Ă  long terme. L'Union europĂ©enne a dĂ©clarĂ© que les manifestations Ă©taient pacifiques et a averti qu'un Ă©tat d'urgence "pourrait avoir un effet contre-productif"[251].

Les Rajapaksas ont également commencé à se tourner de plus en plus vers des appels à une intervention surnaturelle et divine pour maintenir le pouvoir, les médias rapportant que le chaman personnel du président, Gnana Akka , envoyait des bouteilles d'eau charmées sur le site de la manifestation. Shiranthi Rajapaksa a visité un temple hindou cherchant l'aide divine pour sa famille. Mahinda Rajapaksa s'est rendu à Anurùdhapura pour demander la bénédiction de l'arbre de la Bodhi mais a été hué et chahuté par les citoyens tandis que les habitants protestaient, exigeant que les "voleurs" soient bannis de la ville, considérée comme sainte par les bouddhistes[252].

Attaques du lundi noir contre des manifestants

Le 9 mai 2022, des membres du SLPP soutenant Mahinda Rajapaksa sont arrivĂ©s dans des bus Ă  Temple Trees et ont organisĂ© une manifestation exhortant Rajapaksa Ă  rester et Mahinda Rajapaksa s'est adressĂ© Ă  la foule. Il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que le maire de Moratuwa, Saman Lal Fernando, avait accompagnĂ© les attaques en emmenant huit bus remplis d'employĂ©s municipaux avec lui pour rencontrer Mahinda Rajapaksa pour demander Ă  Mahinda de ne pas dĂ©missionner[253]. Peu de temps aprĂšs, les loyalistes de Rajapaksa ont attaquĂ© le site de protestation MainaGoGama devant Temple Trees, agressant des manifestants antigouvernementaux et se sont dĂ©placĂ©s vers le plus grand site de protestation GotaGoGama Ă  Galle Face Green avec peu d'intervention de la police. Les loyalistes de Rajapaksa ont agressĂ© des manifestants antigouvernementaux sur le site de protestation de GotaGoGama et y ont dĂ©truit de nombreuses structures. Plus de 130 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et hospitalisĂ©es Ă  la suite des attaques[254]. Le SDIG (en) Deshabandu Tennakoon, responsable de la province de l'Ouest, a Ă©tĂ© vu pendant l'attaque aux cĂŽtĂ©s des dĂ©putĂ©s du SLPP qui ont attaquĂ© les manifestations. Il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© plus tard que l'inspecteur gĂ©nĂ©ral de la police (IGP) Chandana D. Wickramaratne a ordonnĂ© Ă  la police de ne pas utiliser la force contre les loyalistes de Rajapaksa sur les instructions du secrĂ©taire du ministĂšre de la SĂ©curitĂ© publique (Ă  la retraite), le gĂ©nĂ©ral de division Jagath Alwis (en). La police est ensuite intervenue en utilisant un canon Ă  eau et des gaz lacrymogĂšnes pour disperser les deux groupes aprĂšs que Gotabaya leur ait ordonnĂ© d'intervenir. Un couvre-feu policier a Ă©tĂ© imposĂ© Ă  Colombo et a ensuite Ă©tĂ© Ă©tendu Ă  toute l'Ăźle[255] - [256] - [257] - [258]. SimultanĂ©ment, le GotaGoGama Ă  Kandy a Ă©galement Ă©tĂ© attaquĂ© par des loyalistes de Rajapaksa[259] - [260]. Des vidĂ©os montraient des dĂ©putĂ©s du gouvernement tels que Sanath Nishantha menant les attaques contre les manifestants[261]. L'armĂ©e a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©e sur le site de Gotagogama Ă  Galle Face Ă  la suite de l'attaque perpĂ©trĂ©e par des loyalistes pro-Rajapaksa contre des manifestants pacifiques[262]. À la suite de cet incident chaotique, les congĂ©s pour tous les grades des policiers ont Ă©tĂ© annulĂ©s avec effet immĂ©diat et tous les policiers ont Ă©tĂ© rappelĂ©s pour se prĂ©senter au travail[263].

Les loyalistes de Rajapaksa ont Ă©galement attaquĂ© des commerces voisins qui vendaient des drapeaux aux manifestants. Ils ont menacĂ© les vendeurs s'ils tenaient Ă  leurs enfants ou Ă  leur entreprise avant d'incendier les magasins. De nombreux vendeurs souffraient des effets de la crise Ă©conomique et avaient achetĂ© des biens Ă  revendre en s'endettant[264]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© allĂ©guĂ© que des dĂ©tenus de la prison de Watareka avaient Ă©tĂ© amenĂ©s par l'Avant-garde PMC pour mener l'attaque, plusieurs des loyalistes de Rajapaksa capturĂ©s par des manifestants ayant avouĂ© ĂȘtre des prisonniers[265]. Le gouvernement a niĂ© que les prisonniers aient Ă©tĂ© fournis aux assaillants et a affirmĂ© que les bus transportant des prisonniers Ă©taient simplement pris dans les troubles. News First a contestĂ© l'excuse du gouvernement et a montrĂ© des images d'attaquants portant des vĂȘtements similaires Ă  ceux portĂ©s par les prisonniers capturĂ©s. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© pour la protection des droits des prisonniers, Sudesh Nandimal de Silva, s'est dit prĂ©occupĂ© par ces allĂ©gations[266].

Les attaques menĂ©es par les loyalistes de Rajapaksa ont dĂ©clenchĂ© de graves rĂ©actions nĂ©gatives dans le pays, beaucoup les qualifiant de "violence parrainĂ©e par l'État" et de "terrorisme parrainĂ© par l'État"[267]. Le dirigeant du JVP, Anura Kumara Dissanayake, serait arrivĂ© sur les lieux avec ses partisans[268]. Le dirigeant du SJB, Sajith Premadasa, a Ă©tĂ© attaquĂ© par un groupe de manifestants alors qu'il se promenait Ă  Galle Face Ă  la suite de l'Ă©ruption de violence et il a Ă©tĂ© rapidement escortĂ© avec l'aide de gardes de sĂ©curitĂ©[269]. Le dĂ©putĂ© SJB Kumara Welgama (en) qui voyageait en voiture a Ă©galement Ă©tĂ© agressĂ© par des hommes non identifiĂ©s[270].

Des joueurs de cricket et des cĂ©lĂ©britĂ©s sri-lankais ont qualifiĂ© les agressions de voyous. Le Premier ministre Mahinda Rajapaksa a publiĂ© une dĂ©claration condamnant la violence, mais le tweet a Ă©tĂ© citĂ© par Kumar Sangakkara qui a tweetĂ© "La seule violence a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©e par vos "partisans", des crĂ©tins et des voyous qui sont venus Ă  votre bureau en premier avant de continuer Ă  agresser les manifestants pacifiques." Mahela Jayawardan a a Ă©galement tweetĂ© le fait que les voyous avaient commencĂ© Ă  attaquer les manifestants aprĂšs avoir rencontrĂ© Mahinda Rajapaksa et que la police n'avait pris aucune mesure pour les arrĂȘter. Sanath Jayasuriya l'a appelĂ© la fin des Rajapaksas[271].

Certains des assaillants ont été attrapés par des manifestants qui les ont jetés dans le lac Beira (en) et les ont mis au défi de demander à leur "patron" de les sauver[272]. Trois camionnettes et bus utilisés pour transporter les loyalistes de Rajapaksa ont également été poussés dans le lac Beira par les manifestants.

Les attaques ont provoqué des représailles et des émeutes généralisées contre les loyalistes de Rajapaksa. Les bus qui transportaient ceux qui ont attaqué les manifestants ont été pris en embuscade dans diverses régions du pays et détruits. Des maisons et des bureaux de politiciens du SLPP ont été incendiés, dont ceux de Ramesh Pathirana, Sanath Nishantha, Nimal Lanza, Johnston Fernando et Thushara Sanjeewa[273] - [274]. La maison de Sanath Nishantha, qui a dirigé les attaques, a été entiÚrement incendiée[275]. Les manifestants ont également incendié les maisons du maire de Moratuwa et du maire de Kurunegala car les deux maires étaient considérés comme des partisans inconditionnels de Rajapaksa[276]. Des manifestants dans Maharagama (en) a forcé un chef d'un groupe gouvernemental pro-Rajapaksa à descendre du bus et l'a jeté dans un chariot à ordures. Le bus a ensuite été percuté à l'aide d'un bulldozer.

Le dĂ©putĂ© Amarakeerthi Athukorala aurait tirĂ© sur plusieurs manifestants qui Ă©taient rassemblĂ©s Ă  Nittambuwa (en) mais a dĂ» se rĂ©fugier dans un bĂątiment aprĂšs avoir Ă©tĂ© encerclĂ© par des milliers de manifestants oĂč il n'Ă©tait pas clair s'il se serait suicidĂ© avec sa propre arme Ă  feu ou aurait Ă©tĂ© battu Ă  mort par la foule protestataire[277]. L'hĂŽtel Avenra Garden Ă  Negombo, dont la rumeur disait qu'il appartenait aux associĂ©s de Rajapaksa, a Ă©galement Ă©tĂ© incendiĂ© par les manifestants et plusieurs vĂ©hicules dans les locaux de l'hĂŽtel ont Ă©tĂ© dĂ©truits par l'incendie, dont une Lamborghini Gallardo, une Ferrari 488 Spyder, une Limousine allongĂ©e Cadillac, une classe G Brabus et un Hummer H2[278].

DĂ©mission de Mahinda Rajapaksa

Le 9 mai 2022, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa a remis sa démission au président[279]. Rajapaksa a été fortement critiqué par les internautes et le public pour avoir démissionné aprÚs avoir incité à la violence contre des manifestations pacifiques[280].

Le , le Premier ministre Mahinda Rajapaksa annonce à son tour sa démission aprÚs que de violents affrontements entre ses partisans et des manifestants antigouvernementaux ont fait 2 morts et 139 blessés[281]. Son domicile est pris d'assaut par des manifestants et l'armée doit l'évacuer[282].

Malgré la démission, les représailles violentes se sont poursuivies, les maisons et les bureaux d'anciens ministres du gouvernement étant également détruits[283]. Les manifestants ont également commencé à cibler des propriétés et des monuments de la famille Rajapaksa. Le musée D. A. Rajapaksa (en) a été incendié et un monument à D. A. Rajapaksa (en), le pÚre des frÚres Rajapaksa au pouvoir, a été détruit, tandis que les statues de cire des parents Rajapaksa du musée ont été aplaties[253]. La maison de la famille Rajapaksa à Medamulana (en) ainsi que la maison de Mahinda Rajapaksa à Kurunegala ont été détruites[284] - [285] - [286]. De violents affrontements se sont produits lorsque des manifestants ont également tenté de prendre d'assaut Temple Trees et que l'armée et la marine ont été déployées. Les manifestants ont transformé les barricades de la police en béliers contre les lourdes portes en fer tandis que certains ont réussi à réquisitionner un bus de police et l'ont utilisé comme bélier. Le gouvernement a utilisé des gaz lacrymogÚnes et des balles en caoutchouc contre les manifestants[287].

D'autres dĂ©putĂ©s de l'opposition tels que M. A. Sumanthiran (en) (Alliance nationale tamoule) ont exigĂ© l'arrestation de l'ancien Premier ministre Mahinda Rajapaksa pour son rĂŽle dans l'attaque de la foule contre des manifestants pacifiques[288]. L'ancien prĂ©sident Maithripala Sirisena a Ă©galement convenu que l'envoi de foules armĂ©es pour attaquer des manifestants pacifiques devrait entraĂźner l'arrestation de Mahinda et des chefs de la foule tels que Johnston Fernando et Samanlal Fernando. Cependant, Wimal Weerawansa (en) (Jathika Nidahas Peramuna (en)) a affirmĂ© que Johnston avait attaquĂ© les manifestants sous les ordres de Basil Rajapaksa et que c'est Johnston qui devrait ĂȘtre arrĂȘtĂ©[289]. Charitha Herath (en), dĂ©putĂ©e du gouvernement, a affirmĂ© que l'attaque Ă©tait une tentative de Mahinda Rajapaksa de prouver son pouvoir Ă  Gotabaya en Ă©liminant les manifestants avec ses partisans, car Gotabaya essayait de plus en plus d'Ă©carter ses frĂšres aprĂšs s'ĂȘtre rendu compte que les frĂšres profitaient de son inexpĂ©rience politique[290].

Au matin du 10 mai, les forces de sĂ©curitĂ© avaient rĂ©ussi Ă  mettre fin au siĂšge de Temple Trees et Ă  Ă©vacuer Mahinda Rajapaksa sous haute sĂ©curitĂ©[291] - [292]. Il a Ă©tĂ© rapportĂ© que Mahinda et sa famille s'Ă©taient enfuis Ă  Trinquemalay et se cachaient dans la base navale. Les manifestants se sont rassemblĂ©s autour de la base pour exiger qu'il soit arrĂȘtĂ© pour ses crimes[293].

Dans la nuit du mĂȘme jour, un groupe soutenu par un homme politique de la rĂ©gion a attaquĂ© des maisons d'habitants, les accusant d'avoir pillĂ© l'hĂŽtel Avendra[294]. La foule a endommagĂ© plusieurs propriĂ©tĂ©s, dont plusieurs magasins, blessant quatre personnes[295].

L'incapacitĂ© de la police Ă  contrĂŽler la violence, les reprĂ©sailles de masse contre les politiciens, a Ă©tĂ© imputĂ©e au 20e amendement Ă  la Constitution, qui a supprimĂ© l'indĂ©pendance de la commission de police, permettant aux politiciens du SLPP d'intervenir dans les nominations de la police, ce qui a amenĂ© les politiciens Ă  prendre le contrĂŽle des transferts et les nominations d'officiers. Ainsi, au moment oĂč les Ă©meutes ont Ă©clatĂ©, presque tous les officiers responsables des postes de police Ă  travers le pays Ă©taient ceux triĂ©s sur le volet par les politiciens locaux du SLPP. Ces officiers en charge qui ont Ă©tĂ© triĂ©s sur le volet ont fini par ignorer leurs supĂ©rieurs immĂ©diats et ont plutĂŽt reçu les ordres de leurs patrons, ce qui a entraĂźnĂ© une incompĂ©tence gĂ©nĂ©ralisĂ©e conduisant Ă  l'effondrement de la loi et de l'ordre. Les politiciens notables qui ont nommĂ© leurs propres officiers en charge comprenaient Ramesh Pathirana et Rohitha Abeygunawardena (en), qui ont tous deux perdu leur maison. En revanche, les propriĂ©tĂ©s des politiciens qui vivaient dans des zones oĂč les officiers Ă©taient encore nommĂ©s au mĂ©rite ont Ă©tĂ© sauvĂ©es, comme Ă  Elpitiya (en), oĂč la police a rĂ©ussi Ă  sauver la maison de l'ex-ministre d'État Geetha Kumarasinghe (en). De nombreux dĂ©putĂ©s du gouvernement Ă©taient Ă©galement en colĂšre que l'armĂ©e ait Ă©tĂ© utilisĂ©e pour protĂ©ger le chaman personnel du prĂ©sident Gnana Akka[296] - [297].

Une foule pro-gouvernementale a tentĂ© d'inciter Ă  la violence contre les musulmans afin de crĂ©er un affrontement communautaire entre cinghalais et musulmans et des rumeurs de tensions raciales se sont rĂ©pandues. Les rĂ©sidents ont lancĂ© des flux en direct dĂ©mystifiant les allĂ©gations de tensions et les rĂ©sidents ont exprimĂ© leur colĂšre, notant qu'un groupe extĂ©rieur avait Ă©tĂ© amenĂ© Ă  inciter Ă  la violence. Les chefs religieux de Negombo se sont Ă©galement joints pour s'opposer aux foules violentes. Les habitants ont affirmĂ© que les loyalistes de Rajapaksa tentaient de crĂ©er des conflits et ont demandĂ© aux chefs religieux de rester vigilants. Les prĂȘtres et les religieuses catholiques sont restĂ©s jusqu'Ă  minuit pour maintenir la paix et dĂ©samorcer la situation[298] - [299].

DĂ©ploiement de militaires

Le 11 mai, le gouvernement a dĂ©ployĂ© l'armĂ©e avec l'ordre de tirer Ă  vue pour maĂźtriser la violence. L'armĂ©e a reçu le pouvoir de dĂ©tenir des personnes sans mandat jusqu'Ă  24 heures avant qu'elles ne soient remises Ă  la police, et toute propriĂ©tĂ© privĂ©e peut ĂȘtre fouillĂ©e par les forces[300]. Beaucoup ont exprimĂ© des craintes que le gouvernement planifie une prise de contrĂŽle militaire et se prĂ©pare Ă  dĂ©clarer la loi martiale, mais cela a Ă©tĂ© dĂ©menti par les responsables de la dĂ©fense[301]. La dĂ©cision a reçu des critiques internationales, le DĂ©partement d'État amĂ©ricain publiant une dĂ©claration : "Nous soulignons que les manifestants pacifiques ne devraient jamais faire l'objet de violence ou d'intimidation, que ce soit de la part d'une force militaire ou d'unitĂ©s civiles[302] - [303]." Il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que les attaques initiales des loyalistes de Rajapaksa contre des manifestants pacifiques antigouvernementaux "servaient un plus grand schĂ©ma de choses", car cela permettait au prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa d'appeler l'Ă©tat d'urgence permettant "une utilisation plus visible de l'armĂ©e pour contrĂŽler les manifestants publics sous prĂ©texte de maintien de l'ordre".

Le 12 mai, le Fort Magistrate's Court a Ă©mis une interdiction de voyager Ă  l'encontre de 17 personnes en raison des enquĂȘtes menĂ©es sur les sites de protestation pacifique GotaGoGama et MynaGoGama. Il s'agit notamment de Mahinda Rajapaksa, Namal Rajapaksa, Pavithra Wanniarachchi (en), Johnston Fernando, Sanjeeva Edirimanna (en), Rohitha Abeygunawardena, C. B. Ratnayake (en), Sanath Nishantha, Kanchana Jayaratne, Sampath Athukorala (en), Mahinda Kahandagama, Renuka Perera, Nishantha Abeysinghe, Amitha Abeywickrama, Pushpalal Kumarasinghe, Dilip Fernando, le SDIG Deshabandu Thennakoon et sept autres tĂ©moins et victimes des attaques indispensables aux enquĂȘtes[304].

Création de No-Deal-Gama

Le 13 mai, l'ancien MynaGoGama prÚs de Temple Trees a été remplacé par No-Deal-Gama. Alors que la proposition initiale était d'établir un RanilGoGama contre la nomination de Ranil Wickremesinghe au poste de Premier ministre, les manifestants ont décidé de l'appeler No-Deal-Gama pour souligner l'opposition à la conclusion d'accords avec les Rajapaksas plutÎt que l'opposition au nouveau Premier ministre[305].

Une plainte personnelle a également été déposée devant le tribunal de premiÚre instance de Colombo demandant l'arrestation immédiate de sept personnes responsables de l'attaque du 9 mai dans le cadre d'un complot en vue de commettre des intimidations criminelles et d'avoir aidé et encouragé à attaquer une manifestation pacifique devant Temple Trees et Galle Face. Les sept personnes sont Mahinda Rajapaksa, Johnston Fernando, Sanjeewa Edirimanne, Sanath Nishantha et Saman Lal Fernando, le SDIG responsable de la Province de l'Ouest Deshabandu Tennakoon et l'IGP Chandana Wickremeratne[306].

Le 18 mai, les manifestants de GotaGoGama ont organisé un événement commémoratif pour se souvenir de tous ceux qui ont été tués ou ont disparu pendant la guerre civile sri lankaise qui s'est terminée en 2009[307].

Le 23 mai, le gouvernement a déposé le nouveau 21e amendement à la constitution qui annule la majeure partie du 20e amendement dont les manifestants ont exigé l'abolition en raison de l'octroi de pouvoirs presque illimités au président. L'amendement propose également de réhabiliter les commissions indépendantes et d'ajouter la Commission nationale d'audit et la Commission des marchés publics en tant que commissions indépendantes. Il interdira aux citoyens ayant la double nationalité d'occuper des siÚges parlementaires, mettant ainsi fin à la carriÚre politique de Basil Rajapaksa[308] - [309].

Le 25 mai, une manifestation rĂ©clamant l'arrestation de Johnston Fernando a eu lieu devant le siĂšge du DĂ©partement des enquĂȘtes criminelles (CID) Ă  la suite des attentats du "lundi noir" du 9 mai. De nombreux manifestants ont Ă©tĂ© victimes d'attaques par des loyalistes de Rajapaksa et sont venus aux manifestations portant encore des bandages et des plĂątres[310].

Juin

Le 9 juin, l'ancien ministre des Finances Basil Rajapaksa a démissionné de son poste de député de la liste nationale mais a promis qu'il se présenterait à nouveau et reviendrait. Il a imputé la crise économique aux électeurs pour avoir voté pour les Rajapaksas et a nié que la famille Rajapaksa quitterait la politique et a affirmé que si la famille Rajapaksa ne pouvait pas gouverner le Sri Lanka, elle utiliserait d'autres méthodes pour influencer la gouvernance[311].

Au cours de la tournĂ©e australienne de cricket du Sri Lanka (en), les rĂ©sidents de Galle qui attendaient dans les files d'attente pour obtenir des bouteilles de gaz GPL ont entourĂ© le stade de cricket de Galle avec des bouteilles usagĂ©es affirmant qu'ils ne partiraient pas tant qu'ils n'auraient pas fourni de nouvelles bouteilles[312]. La police et l'armĂ©e ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour expulser les manifestants antigouvernementaux des remparts du fort surplombant le terrain Ă  Galle, mĂȘme si le public est autorisĂ© Ă  tenir des banderoles et des pancartes. Des pancartes rĂ©clament la dĂ©mission de Gotabaya Rajapaksa. Selon ESPNcricinfo, le Sri Lanka Cricket (en) (SLC) a dit aux diffuseurs du jeu de ne montrer aucun visuel des manifestations. BASL a critiquĂ© l'expulsion des manifestants car la dĂ©cision de les expulser n'avait aucun fondement dans la lĂ©gislation sri-lankaise[313].

Juillet

Le 6 juillet, l'ancienne dĂ©putĂ©e Hirunika Premachandra a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e pour avoir manifestĂ© prĂšs de la Maison du PrĂ©sident. L'arrestation a dĂ©clenchĂ© une autre manifestation qui a Ă©tĂ© attaquĂ©e au gaz lacrymogĂšne par la police.

Le 8 juillet, l'IGP Chandana Wickremesinghe a déclaré un "couvre-feu policier" que les experts juridiques ont qualifié d'illégal et d'inconstitutionnel car il n'y a aucune disposition pour un tel couvre-feu. Le député MA Sumanthiran, l'avocat principal Viran Cores et la BASL ont publié des déclarations condamnant le "couvre-feu policier" comme une action illégale visant à interdire le droit de manifester pacifiquement, ce qui constituerait une violation des droits fondamentaux des citoyens[314] - [315]. L'IGP a levé le couvre-feu le lendemain[316].

Prise d'assaut de la maison du président le 9 juillet

Le 9 juillet, le prĂ©sident a fui sa rĂ©sidence officielle Ă  Colombo avant qu'un grand nombre de manifestants ne se rassemblent Ă  Chatham Street, Ă  Colombo, prĂšs de la maison du prĂ©sident, exigeant sa dĂ©mission immĂ©diate. Ils ont pu s'introduire dans la rĂ©sidence prĂ©sidentielle malgrĂ© les barricades policiĂšres et les attaques au gaz lacrymogĂšne[317] - [318] - [319]. Les manifestants ont Ă©galement fait irruption dans le SecrĂ©tariat prĂ©sidentiel et Temple Trees, la rĂ©sidence officielle du Premier ministre[320] et se sont rassemblĂ©s autour de la rĂ©sidence privĂ©e (en) du Premier ministre Ranil Wickremesinghe. Wickremesinghe a annoncĂ© plus tard qu'il Ă©tait prĂȘt Ă  dĂ©missionner de son poste[321] - [322] - [323]. Bien que les manifestations aient Ă©tĂ© pour la plupart pacifiques, 55 personnes ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©es Ă  l'hĂŽpital national de Colombo[324].

La police sri-lankaise, en collaboration avec la Special Task Force (en) de la police, a lancĂ© une violente attaque prĂšs de la rĂ©sidence du Premier ministre, frappant des manifestants, dont des journalistes. Quatre journalistes, dont Waruna Sampath et Sarasi Peiris de News First, ont Ă©tĂ© battus malgrĂ© l'identification des mĂ©dias et plaidant pour ne pas ĂȘtre attaquĂ©s, ce qui a Ă©tĂ© diffusĂ© en direct Ă  la tĂ©lĂ©vision. Les journalistes ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©s aprĂšs les attaques[325]. Le SSP Romesh Liyanage a Ă©tĂ© identifiĂ© comme Ă©tant la personne ayant ordonnĂ© l'attaque contre les journalistes[326] - [327]. Ranil Wickremesinghe "a exprimĂ© ses regrets" pour les attaques[328].

Le prĂ©sident du Parlement a publiĂ© cette nuit-lĂ  une dĂ©claration selon laquelle le prĂ©sident Rajapaksa dĂ©missionnerait de ses fonctions le 13 juillet 2022[329]. Le Premier ministre Wickremesinghe a Ă©galement annoncĂ© qu'il serait prĂȘt Ă  dĂ©missionner, affirmant qu'il le ferait une fois le gouvernement formĂ©[330] - [331]. Plus tard dans la soirĂ©e, des manifestants ont fait irruption dans la rĂ©sidence privĂ©e du Premier ministre Ă  Colombo et y ont mis le feu[332] - [333].

Certains des manifestants qui ont fait irruption dans la maison du prĂ©sident, Temple Trees et le secrĂ©tariat prĂ©sidentiel y ont passĂ© la nuit, refusant de quitter les lieux jusqu'Ă  ce que le Premier ministre et le prĂ©sident dĂ©missionnent[334] - [40] - [335]. Le 10 juillet, trois personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es pour l'incendie criminel de la rĂ©sidence du Premier ministre[336].

Le 10 juillet, la rĂ©sidence prĂ©sidentielle Ă©tait devenue une attraction touristique avec un grand nombre de sri lankais visitant le bĂątiment pour observer le luxe dont jouissait le prĂ©sident malgrĂ© la crise Ă©conomique. Le jardin Gordon au sein de la rĂ©sidence Ă©tait Ă©galement utilisĂ© par les familles pour pique-niquer. Les forces de sĂ©curitĂ© Ă©taient toujours prĂ©sentes mais ont maintenu leur distance, permettant aux volontaires des manifestants de gĂ©rer l'afflux important de sri lankais et, dans certains cas, la sĂ©curitĂ© s'est jointe aux manifestants prenant des selfies dans le complexe. Le secrĂ©tariat prĂ©sidentiel a Ă©tĂ© transformĂ© en bibliothĂšque temporaire avec plus de 8 000 livres en cinghalais, tamoul et anglais Ă  lire par les visiteurs[337] - [338]. On ignorait oĂč se trouvait le prĂ©sident les 9 et 10 juillet[339]. Le 11 juillet, BBC News a rapportĂ© que le prĂ©sident se trouvait sur un navire de la marine dans les eaux sri-lankaises, citant des sources militaires sri-lankaises[40]. Le prĂ©sident du Parlement a affirmĂ© que Gotabaya avait quittĂ© le pays et reviendrait mercredi, mais a annoncĂ© plus tard que le prĂ©sident Ă©tait toujours dans le pays, affirmant que sa dĂ©claration prĂ©cĂ©dente Ă©tait une erreur[340] - [341].

Le , le prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa dĂ©missionne, tandis que le Premier ministre Ranil Wickremesinghe se dit prĂȘt Ă  dĂ©missionner Ă©galement[342]. Gotabaya Rajapaksa fuit sa rĂ©sidence officielle Ă  Colombo avant qu’elle ne soit prise d’assaut par des manifestants[342], et embarque sur un navire militaire en route pour une base militaire du nord-est de l’üle[343]. Le prĂ©sident du Parlement affirme que les lĂ©gislateurs dĂ©signeront le nouveau prĂ©sident dĂ©putĂ© d’ici une semaine, mais aucun candidat ne semble rassembler une majoritĂ© de suffrages[343].

Nomination du président par intérim le 13 juillet

Le matin du 13 juillet, le président Gotabaya Rajapaksa s'est enfui aux Maldives avec sa femme et deux gardes du corps, et l'armée de l'air sri-lankaise a confirmé qu'un avion de la SLAF avait été remis au président pour qu'il parte pour les Maldives. Il s'est ensuite envolé pour Singapour jusqu'à l'aéroport de Changi sur un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie aérienne Saudia puisqu'il avait été "autorisé à entrer en visite privée"[344] - [345] - [346]. Il s'est enfui car sa démission mettrait fin à son immunité présidentielle. En conséquence, sa démission alors qu'il se trouve à l'extérieur du Sri Lanka supprime le risque qu'il soit détenu[347].

Le président du Parlement a annoncé dans l'aprÚs-midi que le président Rajapaksa avait nommé le Premier ministre Ranil Wickremesinghe au poste de président par intérim en son absence. Les manifestants ont pris d'assaut le bureau du Premier ministre pour exiger sa démission[348] - [349].

Les manifestants ont fait irruption dans les bureaux de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique Sri Lanka Rupavahini Corporation (en) et ont exigĂ© que les informations sur les manifestations antigouvernementales soient diffusĂ©es. La chaĂźne a cessĂ© d'Ă©mettre et a repris la transmission en direct plus tard. Une autre chaĂźne de tĂ©lĂ©vision publique Independent Television Network (en) (ITN) a Ă©galement Ă©tĂ© supprimĂ©e et a ensuite repris la diffusion en direct[350]. Dans la soirĂ©e, des manifestants auraient tentĂ© de forcer les barricades de police placĂ©es le long de la route menant au Parlement[351] - [352] oĂč les manifestants ont confisquĂ© une arme T-56 et 2 magazines avec 60 cartouches de munitions d'un soldat de l'armĂ©e lors de manifestations. Un soldat de l'armĂ©e et un agent de police ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©s pour des blessures subies aprĂšs avoir Ă©tĂ© attaquĂ©s par des manifestants[353]. Plus tard dans la nuit, le prĂ©sident par intĂ©rim Wickremesinghe a dĂ©clarĂ© un couvre-feu dans toute l'Ăźle jusqu'Ă  5 heures du matin le lendemain (14 juillet)[354].

Démission du président Rajapaksa les 14 et 15 juillet

Il tente ensuite sans succÚs de prendre le un vol pour Dubaï mais il est refoulé par les services de douane[355]. Il quitte finalement le pays à bord d'un avion de l'armée pour se rendre aux Maldives le . AprÚs sa démission, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe doit lui succéder par intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président par le Parlement[356]. Il nomme effectivement celui-ci pour assurer l'intérim[357]. Cette décision provoque l'envahissement du siÚge du gouvernement par les protestataires alors que le président par intérim décrÚte l'état d'urgence et un couvre-feu et appelle les forces de sécurité à « faire le nécessaire pour rétablir l'ordre » pour ne pas « permettre aux fascistes de prendre le pouvoir »[358].

Le 14 juillet, Rajapaksa arrive Ă  Singapour Ă  bord d'un avion de ligne. Il envoie sa lettre de dĂ©mission par mail au prĂ©sident du Parlement. Le jour mĂȘme, les manifestants tentent sans succĂšs de prendre d'assaut le Parlement mais ils sont repoussĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ©. Au mĂȘme moment, ils se retirent du palais prĂ©sidentiel et du siĂšge du gouvernement, avant leur reprise par les forces de l'ordre[359].

L'opposition parlementaire propose la tenue d'un scrutin anticipé pour 2023[360].

Alors que Wickremesinghe présente sa candidature à l'élection présidentielle srilankaise de 2022, le mouvement contestataire décide de manifester contre l'éventualité qu'il soit élu[361].

Le 14 juillet, l'Ă©minent avocat Swasthika Arulingam (en), l'un des principaux organisateurs des manifestations d'Aragalaya, a annoncĂ© lors d'une confĂ©rence de presse que les manifestants qui avaient pris d'assaut et occupĂ© le palais prĂ©sidentiel et le bureau du Premier ministre se retireraient de ces propriĂ©tĂ©s et les remettraient Ă  l'État, Ă  l'exception de l'ancien bĂątiment du Parlement et de Galle Face oĂč les manifestants continueraient Ă  faire entendre leur voix et Ă  envoyer un message clair Ă  la fois Ă  l'exĂ©cutif et Ă  la lĂ©gislature[362] - [363]. Les manifestants se sont retirĂ©s pacifiquement de la maison officielle du prĂ©sident, de la rĂ©sidence officielle du premier ministre de Temple Trees et du bureau du premier ministre[364].

Le président Rajapaksa a envoyé par courrier électronique une lettre de démission au président du Parlement plus tard dans la journée[365]. La nouvelle de sa démission a été célébrée par le public principalement à Galle Face et aussi dans les autres quartiers de Colombo[366].

Le 15 juillet, le prĂ©sident du parlement Mahinda Yapa Abeywardena (en) a annoncĂ© la dĂ©mission officielle du prĂ©sident Gotabaya Rajapaksa[367] et Ranil Wickremesinghe a officiellement prĂȘtĂ© serment en tant que prĂ©sident par intĂ©rim[368]. Les manifestants ont renommĂ© "Gota Go Gama" en "Ranil Go Gama" (village de Ranil Go), exigeant que le prĂ©sident par intĂ©rim Ranil Wickremesinghe se retire[369].

Raid de Galle Face

Le 20 juillet, le magistrat de Fort Colombo a émis une ordonnance du tribunal interdisant aux gens de se rassembler dans un rayon de 50 mÚtres de la statue de feu SWRD Bandaranaike au Galle Face Green aprÚs que la police de Colombo Fort l'ait demandé, citant des informations faisant état de dommages imminents à la statue par ceux qui étaient engagés dans des manifestations à Galle Face[370].

Le 21 juillet, les manifestants de "No Deal Gama", situé à l'extérieur des Temple Trees à Kollupitiya, ont quitté le lieu de la manifestation[371]. De plus, les manifestants sur le site de protestation de Galle ont déclaré qu'ils remettraient le Secrétariat présidentiel aux autorités avant 14 h 0 le 22 juillet.

Vers 2 h 0 le 22 juillet, des milliers de membres des forces armĂ©es dans le cadre d'une opĂ©ration conjointe de l'armĂ©e, de la police et du groupe de travail spĂ©cial ont pris d'assaut le site de protestation de Galle Face Green pour dĂ©gager le secrĂ©tariat prĂ©sidentiel et expulser les manifestants. Alors qu'ils Ă©loignaient de force les manifestants, plusieurs civils et journalistes, dont un de la BBC, auraient Ă©tĂ© agressĂ©s par les forces[372] - [373]. Plus de 50 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et 9 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es[374]. Plusieurs Ă©missaires Ă©trangers au Sri Lanka, dont l'ambassadeur des États-Unis, le haut-commissaire du Canada et le haut-commissaire britannique, ont fait part de leurs inquiĂ©tudes au sujet de ce raid avant l'aube[375]. La Commission des droits de l'homme du Sri Lanka, venue recueillir des tĂ©moignages sur les lieux dans la foulĂ©e, a dĂ©clarĂ© qu'il s'agissait "d'une violation totale des droits fondamentaux du peuple par l'exĂ©cutif".

Le nouveau gouvernement est composé de nombreux ministres ayant été en fonction sous les Rajapaksa[376].

Dans les jours qui suivent, de nombreux activistes du mouvement sont arrĂȘtĂ©s[17].

Manifestations internationales

Aux États-Unis, plusieurs manifestations ont eu lieu, dont une devant la rĂ©sidence du fils de Gotabaya Rajapaksa Ă  Los Angeles au cours de laquelle des manifestants ont exigĂ© qu'il rappelle son pĂšre aux États-Unis[377], et une Ă  Columbia, dans le Missouri[378]. Une manifestation a Ă©galement eu lieu devant le haut-commissariat du Sri Lanka Ă  Londres, en Angleterre[379].

Des manifestations ont également eu lieu à Melbourne, en Australie, à Federation Square et à Mount Wellington, à Auckland, en Nouvelle-Zélande. En Australie, des manifestations ont également été organisées dans d'autres villes telles que Perth, Brisbane et Sydney[380].

Une manifestation a été organisée à Malé, aux Maldives, le 13 juillet par des sri lankais travaillant dans le pays, exhortant le gouvernement à ne pas fournir de refuge à Gotabaya Rajapaksa[381].

Analyse

La crise Ă©conomique sri-lankaise de 2021, sans prĂ©cĂ©dent depuis l'indĂ©pendance du pays en 1948, est le principal Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur de la crise politique qui secoue le pays l'annĂ©e suivante[382]. Cette crise est le rĂ©sultat d'une combinaison de facteurs, Ă  commencer par les attentats jihadiste d' suivis par la pandĂ©mie de Covid qui commence la mĂȘme annĂ©e, provoquant une forte chute du tourisme, l'une des principales ressources Ă  l'exportation du pays[382]. ConfrontĂ© Ă  une chute des rentrĂ©es de devises Ă©trangĂšres, le PrĂ©sident Gotabaya Rajapaksa dĂ©cide d'interdire les importations d’engrais reprĂ©sentant 400 millions de dollars par an, et le justifie par le fait d'encourager une transition vers une « agriculture biologique »[382]. Cette dĂ©cision brutale fait fortement chuter les rendements agricoles, accroissant les risques de famine dans un pays confrontĂ© Ă  de graves difficultĂ©s pour importer des biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, notamment alimentaires, mais aussi pharmaceutiques et Ă©nergĂ©tiques[382]. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© l’enclenchement d’un cercle vicieux : inflation brutale, perte de confiance, crise de la monnaie, sorties de capitaux, et donc crise budgĂ©taire et de la balance des paiements[383]. Cette crise politico-sociale s’est accĂ©lĂ©rĂ©e en 2022 avec l’explosion des prix de l’énergie liĂ©e Ă  l’invasion de l’Ukraine par la Russie[383].

Selon l'Ă©conomiste de l'Institut de relations internationales et stratĂ©giques Jean-Joseph Boillot, la gestion « clanique » et « quasi-mafieuse » du pouvoir politique verrouillĂ© depuis la fin de la guerre civile en 2009 par la famille Rajapaksa a Ă©tĂ© un facteur aggravant en raison de la gĂ©nĂ©ralisation de la corruption qu'elle a entraĂźnĂ©[383]. Ce systĂšme s’est par exemple traduit par des pertes importantes de recettes budgĂ©taires liĂ©es aux cadeaux fiscaux aux proches du gouvernement, et par l’enracinement d’un « capitalisme de connivence » au sein du pouvoir[383]. Par consĂ©quent, le dĂ©ficit fiscal et l’endettement extĂ©rieur se sont creusĂ©s petit Ă  petit et les crises survenues Ă  partir de 2019, provoquĂ©es par des facteurs exogĂšnes, ont rĂ©vĂ©lĂ© cette fragilitĂ©[383]. ParallĂšlement, le rapprochement avec la Chine initiĂ© par Mahinda Rajapaksa entre 2005 et 2015 a permis, en quelques annĂ©es, de faire Ă©merger de nombreux projets d’infrastructures (le stade de cricket MRIC stadium, l’aĂ©roport international Rajapakse Ă  Hambantota et des autoroutes), grĂące Ă  des financements chinois, faisant davantage exploser la dette extĂ©rieure qui dĂ©passait 70 % du produit intĂ©rieur brut Ă  la fin des annĂ©es 2010[383]. La chute des recettes touristiques Ă  partir de 2019, suivie par l'inflation mondiale en 2021-2022 n'a fait que rĂ©vĂ©ler les fragilitĂ©s d'un systĂšme politico-Ă©conomique insoutenable Ă  long terme, provoquant inĂ©vitablement une paupĂ©risation des classes populaires et moyennes urbaines[383].

RĂ©actions

Gouvernement

AprĂšs la manifestation devant la maison du prĂ©sident, le gouvernement du Sri Lanka a appelĂ© les manifestants "terroristes" et ont accusĂ© un "groupe extrĂ©miste" d'avoir fomentĂ© l'Ă©meute[384] - [69]. À la suite de manifestations Ă  l'Ă©chelle nationale, le gouvernement Rajapaksa a dĂ©clarĂ© un Ă©tat d'urgence de 36 heures qui a durĂ© du soir du 2 avril au matin du 4 avril. La proclamation du prĂ©sident a dĂ©clarĂ© que l'Ă©tat d'urgence Ă©tait dans l'intĂ©rĂȘt de "la sĂ©curitĂ© publique, la protection de l'ordre public et le maintien des approvisionnements et des services essentiels Ă  la vie de la communautĂ©"[385]. Des dizaines de policiers sri lankais ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s sur la place principale Ă  Colombo pour empĂȘcher les manifestants de se rassembler. Le ministĂšre sri-lankais de la DĂ©fense a Ă©galement bloquĂ© l'accĂšs aux plateformes de mĂ©dias sociaux telles que Facebook, Instagram, Twitter et WhatsApp alors que les critiques publiques se multipliaient contre la famille Rajapaksa au pouvoir[386] - [387]. Cependant, le ministre des Sports et de la Jeunesse, Namal Rajapaksa, a dĂ©clarĂ© qu'imposer un blocage Internet Ă©tait "complĂštement inutile", car l'utilisation des VPN s'est gĂ©nĂ©ralisĂ©e[388]. L'accĂšs aux mĂ©dias sociaux a Ă©tĂ© rĂ©tabli 15 heures plus tard.

En mars, en réponse au hashtag #GoHomeGota, le hashtag #WeAreWithGota a été lancé sur les réseaux sociaux et les ministres du gouvernement, les artistes, les célébrités et les personnalités des médias ont tous tweeté sous le hashtag #WeAreWithGota en soutien au président Gotabaya Rajapaksa et à son administration[389] - [390].

Les politiciens du gouvernement ont été critiqués pour avoir utilisé un cadre Facebook avec le drapeau national sur leurs photos de profil similaires à ceux utilisés par le public qui a protesté contre le gouvernement sous le hashtag #GoHomeGota[391].

Le 13 avril, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa a demandé à rencontrer une délégation de manifestants à Galle Face, mais a été refusée[392].

Nouveau gouvernement

Le 18 avril 2022, Gotabaya a nommĂ© un nouveau gouvernement de 17 membres malgrĂ© les protestations appelant l'ensemble du gouvernement Ă  dĂ©missionner, y compris le prĂ©sident aux cĂŽtĂ©s des 225 dĂ©putĂ©s du parlement[393]. Dinesh Gunawardena a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'administration publique et des affaires intĂ©rieures tandis que Douglas Devananda a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de la pĂȘche, Kanaka Herath (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre des routes, Dilum Amunugama (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre des transports et de l'industrie, Prasanna Ranatunga (en) a Ă©tĂ© nommĂ©e ministre de la sĂ©curitĂ© publique et du tourisme, Channa Jayasumana (en) a Ă©tĂ© nommĂ©e ministre de la SantĂ©, Nalaka Godahewa (en) a Ă©tĂ© nommĂ©e ministre des MĂ©dias, Pramitha Tennakoon (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre des ports et de la navigation, Amith Thenuka Vidanagamage (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre des sports et de la jeunesse, Kanchana Wijesekera a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'Ă©nergie et de l'Ă©nergie, Asanka Shehan Semasinghe (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre du commerce et du dĂ©veloppement de Samurdhi, Janaka Wakkumbura (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'agriculture et ministre de l'Irrigation, Vidura Wickremanayake (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre du Travail, Mohan Priyadarshana De Silva (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'Approvisionnement en eau, Ramesh Pathirana a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'Education et des Industries des plantations, Wimalaweera Dissanayake (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de la Conservation de la faune et des ressources forestiĂšres et Ahamed Nazeer Zainulabdeen (en) a Ă©tĂ© nommĂ© ministre de l'Environnement[394] - [395]. Dans le nouveau portefeuille du gouvernement, la reprĂ©sentation fĂ©minine Ă©tait complĂštement exclue, les 17 ministres Ă©tant des hommes. Ce gouvernement a Ă©galement Ă©tĂ© contraint de dĂ©missionner dans l'aprĂšs-midi du 9 juillet[396].

Opposition

La gestion des manifestations par le gouvernement a été critiquée et condamnée par plusieurs politiciens de l'opposition. Le député de l'opposition de l'Alliance nationale tamoule MA Sumanthiran a condamné la gestion des manifestations par le gouvernement et a appelé le président Gotabaya Rajapaksa à annuler immédiatement la notification au journal. Sumanthiran a également exhorté ses collÚgues députés à rejeter le projet de loi sur l'état d'urgence. La députée de Samagi Jana Balawegaya (SJB), Harsha de Silva (en), a déclaré que le gouvernement avait perdu sa légitimité pour sa mauvaise gestion de la crise de la dette du pays[397]. Le chef de l'opposition Sajith Premadasa a qualifié l'état d'urgence d'inconstitutionnel et a condamné le gouvernement pour violation de la loi. Premadasa a également appelé le Premier ministre indien Narendra Modi à intervenir dans la crise politique et économique sri-lankaise[398]. Ranil Wickremesinghe, à l'époque ancien Premier ministre du Sri Lanka et député du Parti national uni (UNP), a également critiqué la gestion de la crise par les Rajapaksas et a exprimé son optimisme quant à la possibilité de mettre un terme à la politique nationaliste du Rajapaksa.

Le 6 avril, des membres du SJB ont brandi des pancartes et manifesté à l'intérieur du Parlement pour exiger la démission immédiate de Gotabaya Rajapaksa[399]. Le parti SJB a déclaré qu'il essaierait de présenter une motion de censure au Parlement si le président et le premier ministre ne se retiraient pas[400] - [401].

Le Samagi Jana Balawageya a organisé une marche de protestation portant le slogan "La lutte pour la liberté", commencé le 26 avril 2022 depuis Kandy et il était prévu que la destination finale soit Colombo d'ici le 1er mai 2022[402] - [403].

International

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a dĂ©clarĂ© qu'il suivait de prĂšs la situation, dĂ©clarant: "La dĂ©rive vers la militarisation et l'affaiblissement des freins et contrepoids institutionnels au Sri Lanka ont affectĂ© la capacitĂ© de l'État Ă  lutter efficacement contre la crise Ă©conomique"[404].

L'Union europĂ©enne a dĂ©clarĂ© qu'elle surveillait la situation et les dĂ©veloppements rĂ©cents au Sri Lanka, dĂ©clarant: "Nous soulignons l'extrĂȘme urgence de la situation, qui oblige les autoritĂ©s Ă  entamer des discussions approfondies avec le Fonds monĂ©taire international sur les rĂ©formes nĂ©cessaires pour ramener l'Ă©conomie sri-lankaise sur une voie durable"[405]. La dĂ©lĂ©gation de l'UE ainsi que les missions diplomatiques des États membres de l'UE ont publiĂ© une dĂ©claration conjointe le 8 avril[406].

La coordonnatrice rĂ©sidente des Nations unies au Sri Lanka Hanaa Singer et l'ambassadrice des États-Unis au Sri Lanka Julie Chung ont condamnĂ© la fusillade Ă  Rambukkana et ont exhortĂ© au maintien de la paix, de la loi et de l'ordre[407] - [408].

L'ambassadeur d'Allemagne au Sri Lanka, Holger Seubert, a saluĂ© les manifestations pour s'ĂȘtre dĂ©roulĂ©es de maniĂšre pacifique. Il a comparĂ© les manifestations Ă  celles qui se sont produites lors de la rĂ©unification allemande de 1989-1990[409].

Le pape François a lancé un appel aux autorités sri-lankaises pour qu'elles "écoutent les aspirations du peuple" et a déclaré : "J'offre une pensée particuliÚre au peuple sri-lankais, en particulier aux jeunes, qui ces derniers temps ont fait leur cri entendu face aux défis et problÚmes sociaux et économiques du pays".

Le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain Antony Blinken appelle le Parlement Ă  « rĂ©soudre cette situation pour le bien du pays, et non pas d’un parti politique », tandis que le FMI dĂ©clare espĂ©rer un « rĂšglement rapide » de la situation pour permettre « la reprise de notre dialogue »[410].

DĂ©parts vers des pays Ă©trangers

Plusieurs rapports faisant Ă©tat de membres et d'associĂ©s de la famille Rajapaksa fuyant le pays ont Ă©mergĂ© pendant les manifestations. Le 3 avril, il a Ă©tĂ© signalĂ© qu'un groupe de neuf personnes, dont l'Ă©pouse et la belle-famille de Namal Rajapaksa, avaient fui le pays[411]. Le beau-pĂšre de Namal avait Ă©tĂ© nommĂ© directeur de la sociĂ©tĂ© d'État Airport and Aviation (Services) Sri Lanka Limited[412]. Le 4 avril, Nissanka Senadhipathi, proche alliĂ© des Rajapaksa et prĂ©sident de l'Avant Garde SMP, se serait enfui aux Maldives avec les membres de sa famille Ă  bord du vol UL-102 de Sri Lankan Airlines[413]. Le 5 avril, l'ancien vice-ministre Nirupama Rajapaksa et la niĂšce du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, qui a Ă©tĂ© mĂȘlĂ©e au scandale des Pandora Papers, a Ă©galement fui le pays pour DubaĂŻ[414].

Le 7 avril, le tribunal de premiÚre instance de Colombo a rendu une ordonnance interdisant à l'ancien gouverneur de la banque centrale du Sri Lanka, Ajith Nivard Cabraal, de quitter Sri Lanka jusqu'au 18 avril[415]. L'ordonnance du tribunal a été rendue sur la base d'une affaire déposée par l'activiste politique Keerthi Tennakoon contre Cabraal concernant le détournement et l'utilisation abusive de fonds publics qui ont conduit à une crise économique massive au Sri Lanka[416].

Il a été rapporté que le 16 avril 2022, Basil Rajapaksa a été testé positif au COVID-19 et a été hospitalisé pour traitement[417] - [418]. Cependant, les spéculations et les rumeurs allaient bon train selon lesquelles Basil Rajapaksa aurait finalement quitté Colombo pour Dubaï le 16 avril 2022 via le jet privé nommé N750GF[419]. Cependant, les informations selon lesquelles Basil aurait fui le pays ont été réfutées et les médias ont confirmé que le jet privé qui avait quitté l'aéroport de Ratmalana le 16 avril appartenait au créateur de mode et millionnaire britannique George Davies (en)[420].

Le prĂ©sident de la Housing Development Authority et ancien dĂ©putĂ© Duminda Silva (en) est parti pour Singapour le 7 mai[421]. Silva a Ă©tĂ© reconnu coupable du meurtre d'un politicien rival et de ses partisans en 2011 et avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort en 2016, mais a Ă©tĂ© graciĂ© par Gotabaya Rajapaksa en 2021[422]. Le 9 mai 2022, Yoshitha Rajapaksa (en), le deuxiĂšme fils de Mahinda Rajapaksa et son chef d'Ă©tat-major par intĂ©rim, a quittĂ© le pays avec sa famille[423]. Le 13 mai 2022, les mĂ©dias locaux ont rapportĂ© que le ministre d'État chargĂ© du dĂ©veloppement des routes rurales, Pillayan (en), avait fui en Malaisie aprĂšs la dĂ©mission de Mahinda Rajapaksa. Pillayan avait Ă©tĂ© inculpĂ© et arrĂȘtĂ© pour le meurtre d'un dĂ©putĂ© rival, mais a Ă©tĂ© acquittĂ© aprĂšs que le procureur gĂ©nĂ©ral eut retirĂ© les charges retenues contre lui aprĂšs la victoire Ă©lectorale de Gotabaya Rajapaksa[424] - [425].

Le 8 juillet, l'épouse de Namal Rajapaksa, Limini Weerasinghe et son fils, quittent à nouveau le pays pour la France via Singapour. Cependant, Namal Rajapaksa a nié les affirmations selon lesquelles elle aurait fui via un tweet et a montré sa frustration face à l'incident signalé comme une édition spéciale par un journal local[426].

Le 12 juillet, Basil Rajapaksa, qui a tentĂ© de fuir le pays via l'aĂ©roport international Bandaranaike, a dĂ» faire demi-tour, car il a Ă©tĂ© accueilli par de vives protestations Ă  l'aĂ©roport. Les agents d'immigration et d'Ă©migration rattachĂ©s aux dĂ©parts de la route de la soie, qui assure un service dĂ©diĂ© aux VIP, se sont Ă©galement retirĂ©s de leurs fonctions[427]. Le mĂȘme jour, The Hindu a rapportĂ© que les États-Unis avaient rejetĂ© la rĂ©cente demande de visa du prĂ©sident Rajapaksa[428].

Le 13 juillet, Gotabaya Rajapaksa a fui le pays dans un avion de la SLAF et est arrivĂ© aux Maldives. Le 15 juillet, la Cour suprĂȘme a Ă©mis une interdiction de voyager temporaire contre Mahinda Rajapaksa et Basil Rajapaksa, leur interdisant de quitter le pays par avion jusqu'au 28 juillet[429].

Notes et références

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