AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Jaffna

Jaffna ou Yalpanam (en tamoul : àźŻàźŸàźŽàŻàźȘàŻàźȘàźŸàźŁàźźàŻ, Yalpanam, en cingalais : à¶șාඎනà¶ș, Yāpanaya) est la capitale de la Province du Nord du Sri Lanka. Nallur, qui fait partie de la grande Jaffna (greater Jaffna) a autrefois servi de capitale au Royaume de Jaffna, Ă©tabli par la dynastie tamoule des Arya chakravartis. Elle fut considĂ©rĂ©e comme la capitale culturelle des tamouls sri-lankais.

Jaffna
à¶șාඎනà¶ș
àźŻàźŸàźŽàŻàźȘàŻàźȘàźŸàźŁàźźàŻ
Jaffna
Rue de Jaffna en 2011
Administration
Pays Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka
Province Province du Nord
District District de Jaffna
Maire Yogeswari Patkunarajah
Parti politique : EPDP
Alliance : UPFA
DĂ©mographie
Population 88 138 hab. (2012)
DensitĂ© 4 363 hab./km2
Population de l'agglomĂ©ration 583 378 hab.
DensitĂ© 569 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 9° 40â€Č 00″ nord, 80° 00â€Č 00″ est
Superficie 2 020 ha = 20,2 km2
Superficie de l'agglomĂ©ration 102 500 ha = 1 025 km2
Divers
Site(s) touristique(s) BibliothĂšque publique de Jaffna
Jaffna Kovil
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Sri Lanka
Voir sur la carte topographique du Sri Lanka
Jaffna
GĂ©olocalisation sur la carte : Sri Lanka
Voir sur la carte administrative du Sri Lanka
Jaffna

    La ville est située au nord du Sri Lanka, à 400 km de Colombo et proche de l'Inde du Sud. C'était la seconde ville en importance du pays jusqu'à une période récente. Bien que la majorité de sa population soit constituée de Tamouls sri-lankais, elle abrite également une minorité de Maures sri-lankais (musulmans) et des descendants des Portugais (catholiques). La majorité des musulmans sri lankais ont été expulsés de Jaffna par le LTTE durant les années 1990 car ils se retournaient contre leurs origines.

    Ce conflit a mené à la désertification de la ville qui abrite désormais une population exclusivement tamoule.

    La ville possĂ©dait un port important. Aujourd'hui ensablĂ©, il n'est plus utilisĂ© que par des pĂȘcheurs.

    Étymologie

    Dans la langue tamoule, Jaffna se dit Yalpanam. Son nom est dĂ©rivĂ© de Yal et Panam signifiant respectivement harpe et ville/terre et fait rĂ©fĂ©rence Ă  une ancienne lĂ©gende. Elle raconte qu’un luthiste aveugle aurait reçu cette terre en guise de rĂ©compense par un roi. Dans la langue singhalaise, Jaffna se dit « Yapanaya ». Son nom peut Ă©galement ĂȘtre un raccourci du nom singhalais Yapa Patuna, un port important situĂ© depuis les temps mĂ©diĂ©vaux (Yalpana Pattinam en tamoul).

    Le mot Jaffna (yaalpanam) est utilisé pour désigner la nouvelle ville construite par les portugais en 1619, aussi bien que pour désigner la grande Jaffna (incluant l'ancienne ville de Nallur),

    La Grande Jaffna, incluant la nouvelle ville, l'ancienne ville de Nallur et leurs banlieues

    Histoire

    Les références écrites

    Jaffna a une histoire Ă©crite de plus de 2000 ans. Outre le Mahavamsa et le Culavamsa, le Yalpana Vaipava Malai (en), le Kailaya Malai et l’Irasamurai contiennent des faits historiques liĂ©s Ă  Jaffna. Le canon pali de l’Abitta Jataka fait rĂ©fĂ©rence Ă  une visite du sage Brahime Akitta (Agastya) de l’üle de Kara Ă  cĂŽtĂ© de Nagadipa, actuel Karaithivu ou Karainagar. L’une des cinq grandes Ă©popĂ©es de la littĂ©rature tamoule, le Manimekalai (en), fait allusion Ă  un lieu appelĂ© Manipallavam qui pourrait ĂȘtre Jaffna. Les ruines archĂ©ologiques de Kantarodai pourraient confirmer cette rĂ©fĂ©rence littĂ©raire.

    Le Manimekalai parle d’une visite de Bouddha Ă  Jaffna. Le Mahavamsa fait Ă©galement mention de Bouddha utilisant ses pouvoirs (Siddhi) pour visiter Jaffna par les airs. Il aurait alors rĂ©solu un diffĂ©rend entre les chefs Naga Ă  propos d’un bijou et introduit le bouddhisme. Le livre fait rĂ©fĂ©rence au port de Jambukola Pattuna, connu dĂ©sormais sous le nom de Sambalturai, d’oĂč les bateaux partent vers l’Inde.

    1215-1624 : Royaume de Arya Chakravarti

    Le roi Cankili II de Nallur, dernier roi de Jaffna

    Dans l’histoire de Jaffna, le XIIIe siĂšcle constitue une Ă©tape importante : crĂ©ation d’un royaume indĂ©pendant tamoul ayant la pĂ©ninsule de Jaffna pour capitale. La crĂ©ation de ce royaume est attribuĂ©e Ă  la dynastie Ârya Chakravarti qui rĂ©gnera de 1215 Ă  1619, soit prĂšs de quatre siĂšcles. Les Ă©vĂ©nements politiques de l’époque ont amenĂ© Ă  considĂ©rer le royaume de Jaffna comme Ă©tant le royaume tamoul. Le royaume entre souvent en conflit avec les autres royaumes de l’üle durant le rĂšgne des Arya Chakravarti.

    Le royaume de Jaffna a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  la suite de l’invasion de Magha de Kalinga (Inde) aussi appelĂ© Kulankai Chakravarti, Singai Aryan ou Vijaya Kulangai. Certains historiens disent que le nom « Kulangai » vient du fait que « Kalinga » Ă©tait souvent mal orthographiĂ© en « Kulangai » faisant rĂ©fĂ©rence Ă  un dĂ©faut dans son bras. Un grand gĂ©nĂ©ral et ministre sous l’empire Pandya, il a utilisĂ© ses talents pour crĂ©er une capitale Ă  son royaume, Jaffna. Vijaya Kalinga Singai Aryan devient ainsi le fondateur de la dynastie Arya Chakravarti, rois de Jaffna.

    Sous cette dynastie, le royaume de Jaffna sera d’abord tributaire de l’empire Pandya jusqu’en 1258, le centre du pouvoir dominant de l’üle notamment jusqu’au dĂ©but de XIVe siĂšcle, et dominĂ© par le royaume de Kotte de 1450 Ă  1467. Une fois libĂ©rĂ© du royaume de Kotte, les dirigeants se concentreront sur la consolidation des potentiels Ă©conomiques de Jaffna en maximisant les revenus issus des terres et des exports de perles et d’élĂ©phants. Le royaume de Jaffna Ă©tait alors le moins fĂ©odal de l’üle. Cela a permis l’essor d’une importante littĂ©rature locale tamoule, la construction de temples hindous ainsi qu’une acadĂ©mie de promotion de la langue tamoule.

    Mais l’arrivĂ©e des Portugais en 1505 et la position stratĂ©gique de Jaffna dans le dĂ©troit de Palk reliant tous les royaumes de l’üle au sud de l’Inde crĂ©Ăšrent des tensions politiques. Le dernier roi Ă  s’opposer Ă  la force coloniale portugaise est Cankili II (1617-1619), un usurpateur de trĂŽne. Il sera vaincu en 1619 et mettra fin Ă  l’existence indĂ©pendante du royaume.

    Le port de Jaffna Ă©tait sur l’ancienne route de la soie venant de Chine. Marco Polo a dĂ©crit de maniĂšre rĂ©aliste les divers aspects de la vie Ă  Jaffna. Il a notamment empruntĂ© cette route avec une princesse chinoise, fille de Kubilai Khan, future femme du roi perse. Jaffna Ă©tait la route la plus sĂ»re pour cette traversĂ©e.

    1619-1658 : Colonisation portugaise

    AprĂšs 400 ans d’indĂ©pendance, Jaffna tomba sous domination portugaise en 1621. Les Portugais capturĂšrent le roi Sankili Kumaran et ses fils et les amenĂšrent Ă  Goa (Inde). AprĂšs un procĂšs truquĂ©, les Portugais le condamnĂšrent pour trahison et pendirent le roi et ses fils. Ils encouragĂšrent Ă©galement les membres de la famille royale Ă  devenir des moines et des nonnes afin d’éradiquer la lignĂ©e du roi. Cela mit fin au seul royaume indĂ©pendant tamoul de l’üle. Durant leur prĂ©sence, les Portugais ont construit un fort et des douves autour. Sous la domination portugaise, Jaffna perdit de l’influence, les populations Ă©taient affamĂ©es et ont dĂ» fuir soit vers l’Inde soit vers l’intĂ©rieur des terres.

    Ce sont les portugais qui ont fondé la nouvelle ville de Jaffna, organisée autour du Fort de Jaffna.

    Carte néerlandaise de la nouvelle ville de Jaffnapatnam, réalisée autour de 1658.

    1658-1796 : Colonisation hollandaise

    Les Tamouls et le royaume de Kandy collaborĂšrent et conspirĂšrent avec les dirigeants hollandais de Batavia (aujourd’hui Jakarta en IndonĂ©sie). L’invasion hollandaise en provenance de Batavia apporta la libertĂ© de religion aux Tamouls et aux musulmans. Les Hollandais rĂ©gnĂšrent durant prĂšs de 150 ans. Les tamouls de Jaffna utilisent beaucoup de mots empruntĂ©s au portugais et au hollandais.

    Durant la colonisation hollandaise, les Ăźles du dĂ©troit de Palk sont renommĂ©es d’aprĂšs des villes hollandaises telles que Delft, Leiden ou Kayts. Le prĂȘtre hollandais Philippus Baldeus a Ă©crit un grand livre, semblable au Mahavasma, sur Jaffna et sa culture. Il a Ă©tĂ© publiĂ© accompagnĂ© d’illustrations en hollandais et allemand. Une pierre de granite au Point Pedro Market Square porte toujours une inscription indiquant l’endroit oĂč le rĂ©vĂ©rend Baldeus prĂȘchait aux Tamouls.

    1796-1948 : Colonisation britannique

    Sous le TraitĂ© d’Amiens, tous les territoires maritimes hollandais sont rattachĂ©s Ă  la couronne britannique. Cela incluait ce qui est aujourd’hui le district de Jaffna. En 1815, le royaume de Kandy devient britannique avec la signature de la Convention de Kandy.

    La domination britannique dĂ©buta en 1798. De nombreux Ă©tablissements Ă©ducatifs furent crĂ©Ă©s pour apprendre l’anglais Ă  la population locale. Les tamouls de Jaffna obtinrent des postes importants dans les institutions gouvernementales. À cette Ă©poque, les missionnaires amĂ©ricains et anglicans Ă©taient en compĂ©tition avec les missionnaires catholiques pour construire des Ă©glises et des Ă©coles dans chaque coin de la ville.

    Le comitĂ© de l’éducation hindoue construisit son propre rĂ©seau d’écoles. De nombreuses Ă©coles supĂ©rieures et une Ă©ducation occidentalisĂ©e devinrent la caractĂ©ristique principale de Jaffna.

    1979-2009 : Le conflit ethnique

    À cause de la guerre civile, la ville a Ă©tĂ© le tĂ©moin de graves massacres, de nombreuses disparitions de civiles et d’une dĂ©tĂ©rioration des droits de l’homme.

    En juin 1981, la bibliothĂšque municipale de Jaffna a Ă©tĂ© incendiĂ©e par une foule constituĂ©e de cinghalais et de policiers cinghalais. Cet Ă©pisode fait suite Ă  l’incident (un des Ă©vĂ©nements initiateurs de la guerre civile) qui a conduit Ă  l’assassinat de deux policiers cinghalais par un groupe tamoul. La bibliothĂšque a Ă©tĂ© rĂ©novĂ©e par le gouvernement du Sri Lanka en 2003.

    En 1989, la ville passe sous le contrĂŽle de l’armĂ©e indienne qui le cĂ©dera au gouvernement au moment de se retirer de l’üle. De 1992 Ă  1995, la ville Ă©tait le bastion des LTTE (Tigres de LibĂ©ration de l’Eelam Tamoul). La ville est actuellement occupĂ©e par l’armĂ©e sri lankaise.

    La guerre civile a conduit au dĂ©placement de milliers habitants et a menĂ© Ă  une rĂ©duction drastique de la population de la ville. La population a soit fui vers l’intĂ©rieur des terres soit vers les pays Ă©trangers. Selon le recensement de 2001, la population municipale s’élĂšverait aux alentours de 145 600.

    En mai 2009, l’armĂ©e sri lankaise met fin Ă  cette guerre dans un bain de sang qui coĂ»tera la vie Ă  prĂšs de 20 000 personnes, de source ONU.

    DĂ©mographie

    En 2012, la ville de Jaffna est peuplĂ©e en 88 138 habitants[1]. La grande majoritĂ© (85 %) de la population de Jaffna est hindoue shivaĂŻte. Le reste de la population est principalement constituĂ© de catholiques ou de protestants dont certains sont des descendants d’anciens colons.

    Les Tamouls sont divisĂ©s en castes avec notamment la caste majoritaire des fermiers (Vellars) dominant les terres et la caste « maritime » (Karaiyar) dominant les cĂŽtes. Ces castes se composent de sous-castes. Les premiers sont considĂ©rĂ©s supĂ©rieurs aux seconds (systĂšme hindou des varnas) du fait du travail ancestral de pĂȘcheurs des seconds.

    Le tamoul sri-lankais est la langue la plus parlĂ©e Ă  Jaffna. Le singhalais est parlĂ© par moins de 1 % de la population et l’anglais est largement compris et parlĂ© dans toute la ville. Le tamoul est la langue officielle et administrative de la province du nord du Sri Lanka.

    Culture

    FĂȘtes

    La grande majoritĂ© des tamouls de Jaffna sont de culture tamoule sri-lankaise. Les fĂȘtes hindoues comme le Pongal (fĂȘte des moissons, 14 janvier),puthaandu (le nouvel an tamoul, avril), Deepavali, Navarathri et Shivarathri sont cĂ©lĂ©brĂ©s.

    Arts

    La danse traditionnelle tamoule est appelĂ©e « Koothou ». C’est une variĂ©tĂ© du thĂ©Ăątre dramatique. « Karthavarayan Koothou », « Sangiliyan Koothou » et « Poothaththambi Koothou » sont quelques cĂ©lĂšbres Koothou. Le « Poothaththambi Koothou » est jouĂ© depuis les Ă©poques de la colonisation hollandaise.

    Ces arts illustrent souvent les valeurs historiques de la communautĂ© tamoule et visent Ă  divertir avant tout. Le « Villupatou » est l’un des arts populaires tamouls. « Oyilattam » est une sorte de danse prĂ©dominante dans la pĂ©ninsule de Jaffna. La musique (musique carnatique) et la danse (bharata natyam) du sud de l’Inde sont largement rĂ©pandues Ă  Jaffna.

    Ancienne

    Le poĂšte Eelattu Poothanthevanar est mentionnĂ© dans l’ancien « Tamoule Sangam » Ă  Madurai. Il venait probablement du nord du Sri Lanka, probablement (thĂ©orie encore en Ă©tude) de Jaffna. Le chef Nalliyakodan de Mantai (Mannar aujourd’hui) a sponsorisĂ© plusieurs poĂštes auteurs de « Sangam ».

    Koumanan, un autre chef de Kouthiramalai, aurait Ă©galement sponsorisĂ© des poĂštes. Toutefois leurs identitĂ©s sont mises en doute encore aujourd’hui (discutĂ© dans « Ancient Jaffna », Mudaliyar C. Rasanayagam's).

    De rares manuscrits d’astronomie et d’Ayurveda ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s.

    Moderne

    Arumuga Navalar (1822-1879) de Nallur a contribué au développement de la prose moderne tamoule et à la restructuration de la langue tamoule. Il a traduit la Bible en tamoul et a fait de nombreux recherches sur la doctrine hindoue. Navalar était pionnier dans les réformes religieuses de la société hindoue de Jaffna.

    C. W. Thamotherampillai, autre natif de Jaffna, est l’un des deux premiers diplĂŽmĂ©s de l’universitĂ© de Chennai (Madras) en 1858 et contribua aux Ă©tudes de la langue tamoule.

    Dr. Ananda Coomaraswamy, nĂ© en 1877, contribua Ă  l’étude de l’art indien dans son contexte social.

    Mallikai, Sudar, Samar, Siriththiran, Alai et Kathambam sont quelques-uns des magazines publiĂ©s dans les annĂ©es 1970. Beaucoup d’entre eux ont disparu Ă  cause des tensions ethniques des annĂ©es 1980.

    MĂ©dia

    Le premier journal de Jaffna, Uthayatharakai (Étoile du Matin) a Ă©tĂ© publiĂ© en 1841 par C. W. Thamotherampillai. Dans les annĂ©es 1940, les quotidiens sont devenus courants : Eelakesari et Virakesari en 1930, Thinakaran en 1932, et Bharati et Marumalarchi en 1946.

    Actuellement peu de journaux sont publiés à cause la situation politique.

    Économie

    Les secteurs d’activitĂ©s Ă©conomiques

    Les produits de la mer, l'oignon rouge et le tabac ont longtemps constituĂ© les principaux produits de Jaffna. Avant la guerre civile, Jaffna Ă©tait le siĂšge d’industries produits mĂ©nagers, d’emballages et alimentaires pour l’export principalement. La majoritĂ© des magasins et des usines sont dĂ©sormais abandonnĂ©s ou fermĂ©s.

    L’économie actuelle de Jaffna doit faire face Ă  l’instabilitĂ© des relations avec le sud. Les prix sont relativement Ă©levĂ©s par rapport au sud. Le commerce est la seule activitĂ© Ă©conomique actuellement.

    Une ville rouverte au public depuis peu

    Jaffna est située à 398 km au nord-est de Colombo. La fin officielle de la guerre civile, mai 2009, permettra un développement rapide du tourisme dans cette région épargnée par l'urbanisation massive depuis trois décennies.

    de haut en bas, de gauche à droite: bibliothÚque de Jaffna,université de Jaffna, Kantharodai, Temple de Nallur, Fort de Jaffna, statue de Sangili Mandri manai

    La ville qui était soumise à des restrictions, a été totalement rouverte au public en 2015. Depuis, le tourisme ne fait qu'augmenter dans la ville.

    Ă  faire et Ă  voir

    Comme tout lieu touristique, Jaffna a beaucoup d’atouts. De son histoire riche aux traditions culturelles colorĂ©es, de ses paysages uniques aux mangues dĂ©licieuses et d'autres spĂ©cialitĂ©s.

    Le nom original de Jaffna était Yalpanam et son histoire date au moins du IIe siÚcle av. J.-C. Jaffna a fait face à beaucoup d'invasions de l'Inde, du Portugal au début des années 1600, ensuite de la Hollande au milieu des années 1600, les Anglais au XVIIIe siÚcle et la guerre civile du XXe siÚcle. Tous ces événements ont dessiné le visage actuel de Jaffna.

    Jaffna mĂ©rite plus qu'une visite passagĂšre pour vraiment apprĂ©cier tout ce que la ville et les villages aux alentours peuvent offrir. La ville abrite de nombreux bazars, de marchĂ©s de poissons, de monuments religieux et des bĂątiments d’architecture coloniale.

    Le monument religieux le plus visitĂ© de Jaffna est le temple (kovil en tamoul) de Nallur Kandaswamy consacrĂ© au dieu Murugan. Pendant les mois de fĂȘtes, juillet/aoĂ»t, des milliers de fidĂšles viennent en masse adorer Murugan. Cette fĂȘte donne lieu Ă  une procession Ă  travers la ville avec des fidĂšles portant des kavadis et ayant le corps transpercĂ© avec des crochets et des lances. Cela ne semble leur causer aucune douleur et constitue un acte de foi et d'expiation. En plus de nombreux temples hindous, on trouve dans Jaffna quelques temples bouddhistes, et un certain nombre de lieux de culte chrĂ©tiens, tĂ©moins du passĂ© colonial portugais et hollandais.

    La bibliothĂšque de Jaffna est un bĂątiment blanc imposant construit dans le style indo-sarracĂ©nique prĂšs de l’ancien fort hollandais. La bibliothĂšque originale a Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e par la foule en 1981. Ce que l'on a considĂ©rĂ© comme l’une des meilleures collections de l'Asie du Sud est parti alors en fumĂ©e. Il y avait de nombreux manuels irremplaçables et des manuscrits sur feuilles de palmiers. La nouvelle bibliothĂšque a ouvert ses portes en fĂ©vrier 2004 et rassemble une nouvelle collection de livres issus notamment de donations.

    Le fort de Jaffna, construit tout d'abord par les portugais en 1619 puis agrandi par les hollandais est aussi une attraction touristique majeure de la ville.

    D'autres sites intĂ©ressants autour de Jaffna comprennent la statue de Changili, le dernier roi de Jaffna. Au XVe siĂšcle, il a combattu les Portugais Ă  leur arrivĂ©e. Il a Ă©tĂ© enlevĂ© par les Portugais et envoyĂ© Ă  Goa oĂč il a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©. PrĂšs de la statue, on peut voir quelques restes de l'ancienne capitale Nallur. Il y a un petit bassin, Yamuna eri, oĂč la reine avait l'habitude d'aller nager. Le seul vestige du palais est une voĂ»te visible aux alentours. Un point intĂ©ressant d'excursion est Mandri Manai, la rĂ©sidence du ministre. Quelques experts disent qu'il a Ă©tĂ© construit par Changili, mais d'autres disent qu'il a Ă©tĂ© construit ou modifiĂ© par les Hollandais. Il y a apparemment un escalier Ă  l'arriĂšre du bĂątiment menant Ă  un cachot ou Ă  une cave imposante!

    Il faut Ă©galement profiter de l’excellente, mais Ă©picĂ©e, gastronomie locale. Il faut notamment goĂ»ter les cĂ©lĂšbres crevettes, les dosais (souvent servis sur une feuille de banane dans les petits kades alimentaires locales), les jaggerys et les vadais. Le vadai est une spĂ©cialitĂ© tamoule traditionnelle faite de grain de maĂŻs, de lentilles et d'Ă©pices, frite Ă  l'huile, et normalement servie avec des piments sĂ©chĂ©s.

    Jaffna est également célÚbre pour les mangues. Il existe de nombreuses variétés, aussi délicieuses les unes que les autres.

    Éducation

    Jaffna est considĂ©rĂ© comme la zone la plus lettrĂ©e du Sri-Lanka (90,7 % en 2001). Depuis les annĂ©es 1970, la loi limite le nombre d’étudiants issus d’autres rĂ©gions. De ce fait, la crĂ©ation de l’universitĂ© de Jaffna en 1974 a facilitĂ© la scolarisation des Ă©tudiants de la province de Jaffna. Le missionnaire wesleyen Peter Percival a contribuĂ© Ă  l’ouverture de nombreux lycĂ©es Ă  Jaffna, notamment Jaffna Central College, Hartley College, Vembadi Gilrs College et la Methodist Girls High School.

    La premiÚre traduction de la Bible en tamoul a été réalisée par le pÚre Peter Percival et Arumuka Nalavar.

    Le lycĂ©e Jaffna Hindu College est le plus important de Jaffna. Cet Ă©tablissement a Ă©tĂ© ouvert par une association hindoue en 1890. Le conseil d’éducation hindoue a mis en place un rĂ©seau de subventions pour faciliter la scolarisation.

    Transport

    La ville est desservie par la Northern Line (Gare de Jaffna) et le rĂ©seau de bus gouvernemental (SLTB). À 16 km au nord de Jaffna se trouve l'aĂ©roport de Jaffna.

    Personnalités

    • Kalamogan (1960-), poĂšte ;
    • PĂšre Thomas - de son vrai nom Anthonipillai. NĂ© le 7 mars 1886, Ă  Padiyanthalvu, village aux alentours de Jaffna et dĂ©cĂ©dĂ© le 26 janvier 1964 Ă  Jaffna. PrĂȘte Oblats de Marie-ImmaculĂ©e OMI. Fondateur de la congrĂ©gation contemplative des Rosairiens, pionnier des ashrams chrĂ©tiens - le moine fou de Tholagatty ;
    • Mgr Alfred Guyomard prĂ©lat, membre des Oblats de Marie-ImmaculĂ©e OMI, nĂ© Ă  Erquy le 14 octobre 1884, ordonnĂ© prĂȘtre en 1902, sacrĂ© le 9 mars 1924 Ă©vĂȘque de Jaffna (Ceylan Sri Lanka), transfĂ©rĂ© au siĂšge d'Assava le 4 septembre 1950, dĂ©cĂ©dĂ© le 27 fĂ©vrier 1956 Ă  colombo, (SriLanka)[2] ;
    • Rajani Thiranagama (1954-1989) militante des droits des femmes[3] ;

    Jumelages

    Notes et références

    1. Department of Census and Statistics, « Census of Population and Housing 2012 », sur www.statistics.gov.lk (consulté le )
    2. Transcription de l'acte faite à Assava le 1er décembre 1956.
    3. « On the occasion of the release of No More Tears Sister, a film on the life and times of Rajani Thiranagama » (consulté le )
    4. « Twin City Agreement signed between the City of Jaffna and City of Kingston in London », sur tamildiplomat.com,

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Philippe Fabry, The essential guide for Jaffna and its region : drawings, maps & documentation, Viator Publications, Negombo, 2003, 159 p. (ISBN 955-873601-5)
    • (en) C. A. Gunarwardena, « Jaffna », in Encyclopedia of Sri Lanka, New Dawn Press, New Delhi, 2006 (2e Ă©d.), p. 197 (ISBN 978-1932705485)
    • (fr) Delon Madavan, Jaffna et le conflit intercommunautaire Ă  Sri Lanka, PĂŽle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information gĂ©ographique, Paris, 2007, 87 p. (ISBN 2-901560-71-7) (texte remaniĂ© d'un mĂ©moire de maĂźtrise de Sciences politiques)

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.