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Combat d'El BodĂłn

Le combat d'El Bodón se déroule le à El Bodón en Espagne, dans le cadre de la guerre d'indépendance espagnole. Il oppose la cavalerie française du général Louis Pierre de Montbrun à un contingent anglo-portugais sous le commandement du marquis de Wellington. L'affrontement se solde par une retraite des Alliés.

Combat d'El BodĂłn
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Le 5e régiment d'infanterie britannique attaquant la cavalerie française lors du combat d'El Bodón. Illustration de Richard Simkin.
Informations générales
Date
Lieu El BodĂłn, Espagne
Issue Retraite anglo-portugaise
Forces en présence
~ 2 500 hommes~ 1 500 hommes
Pertes
200 hommes au moins151 hommes

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Castille (1811-1812)
CoordonnĂ©es 40° 29â€Č 16″ nord, 6° 34â€Č 35″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Combat d'El BodĂłn
GĂ©olocalisation sur la carte : Castille-et-LeĂłn
(Voir situation sur carte : Castille-et-LeĂłn)
Combat d'El BodĂłn

À l'Ă©tĂ© 1811, l'armĂ©e anglo-portugaise de Wellington pĂ©nĂštre en Espagne et met le siĂšge devant Ciudad Rodrigo. Le marĂ©chal Marmont se porte alors au secours de la place avec l'armĂ©e du Portugal. Le , la division de cavalerie du gĂ©nĂ©ral Montbrun, dĂ©ployĂ©e en avant-garde, se heurte aux forces adverses dirigĂ©es par Wellington. Les troupes alliĂ©es renoncent peu aprĂšs Ă  s'emparer de Ciudad Rodrigo et se retirent sur la frontiĂšre. Bien que d'une importance mineure, ce combat est rĂ©vĂ©lateur des difficultĂ©s rencontrĂ©es par Wellington dans sa progression sur le sol espagnol.

Contexte

À l'issue des batailles de Fuentes de Oñoro (du 3 au ) et d'Albuera (), l'armĂ©e anglo-portugaise met le siĂšge devant Badajoz, mais une contre-offensive française l'oblige Ă  rĂ©trograder sur Elvas. Le marĂ©chal Auguste Marmont, commandant en chef l'armĂ©e française du Portugal, positionne ses troupes autour de Navalmoral afin de protĂ©ger Ă  la fois Badajoz et Ciudad Rodrigo. Dans les dix semaines qui suivent, profitant de l'inactivitĂ© de son adversaire, Marmont s'emploie Ă  rĂ©organiser et complĂ©ter ses forces, fortement diminuĂ©es aprĂšs l'Ă©chec de l'troisiĂšme invasion du Portugal et la bataille de Fuentes de Oñoro[1].

De son cĂŽtĂ©, le marquis de Wellington projette de s'emparer des deux villes de Badajoz et Ciudad Rodrigo en vue de la reconquĂȘte de l'Espagne, en dĂ©pit de l'absence de soutien de ses alliĂ©s espagnols[2]. Son intention est de se concentrer prioritairement sur Ciudad Rodrigo tout en n'excluant pas un abandon des opĂ©rations si la rĂ©sistance française se montre trop forte. En outre, le commandant britannique sait qu'il ne peut pas non plus compter sur des renforts en provenance d'EstrĂ©madure, oĂč les 16 000 hommes du gĂ©nĂ©ral Hill fixent le corps français de Drouet d'Erlon devant Badajoz[3].

Le choix de Wellington d'attaquer Ciudad Rodrigo plutĂŽt que Badajoz s'explique Ă  la fois par le soutien au nord des milices portugaises, capables d'entreprendre des opĂ©rations secondaires ; par le relief montagneux du terrain qui lui est doublement favorable, d'une part en lui offrant de solides positions dĂ©fensives et d'autre part en rĂ©duisant l'efficacitĂ© de la cavalerie française, plus nombreuse que la sienne ; et enfin par le fait qu'en attirant son adversaire vers le nord, Wellington espĂšre priver Marmont de l'appui de Soult, en Andalousie, et d'empĂȘcher ainsi la rĂ©union des deux principales armĂ©es impĂ©riales du secteur — l'armĂ©e du Nord, bien que numĂ©riquement importante, Ă©tant dans l'incapacitĂ© de soutenir Marmont[4].

Face Ă  la supĂ©rioritĂ© de son adversaire, et dans l'attente de son train de siĂšge (artillerie et matĂ©riel du gĂ©nie), Wellington se borne Ă  isoler Ciudad Rodrigo en empĂȘchant toute communication avec l'extĂ©rieur. Le blocus commence le . Le 12, Wellington Ă©tablit son quartier-gĂ©nĂ©ral Ă  Fuenteguinaldo, alors que les forces non engagĂ©es dans les opĂ©rations de siĂšge restent cantonnĂ©es Ă  l'arriĂšre. La coupure des lignes de communication entre Ciudad Rodrigo et Salamanque n'entraĂźne aucune rĂ©action immĂ©diate de la part des Français ; la citĂ© assiĂ©gĂ©e a en effet Ă©tĂ© ravitaillĂ©e deux jours avant l'arrivĂ©e des Anglo-Espagnols et dispose de provisions jusqu'Ă  dĂ©but octobre. Un courrier interceptĂ© le prĂ©cise qu'un convoi de vivres est prĂȘt Ă  quitter Salamanque le 21, tandis que des dĂ©pĂȘches Ă©galement tombĂ©es aux mains des assiĂ©geants informent que l'armĂ©e du Nord et l'armĂ©e du Portugal sont en train d'effectuer leur jonction, donnant une importante supĂ©rioritĂ© numĂ©rique aux Français.

Dans ces conditions, Wellington fait le choix de demeurer autour de Ciudad Rodrigo afin de préserver ses troupes, qu'il sait suffisamment fortes pour livrer bataille en rase campagne. Le général en chef britannique met également à profit le relief montagneux de la région pour bùtir des retranchements à Fuenteguinaldo ainsi qu'à Rendo et Alfaiates, non loin de Sabugal.

Topographie du terrain

El BodĂłn (voir carte) est un petit village situĂ© Ă  environ 15 km au sud-ouest de Ciudad Rodrigo, installĂ© sur un plateau entourant la ville et oĂč transite la route reliant Ciudad Rodrigo Ă  Fuenteguinaldo. À cet endroit, aussi bien Ă  l'est qu'au sud et Ă  l'ouest, le terrain en pente offre une position dominante Ă  un Ă©ventuel occupant.

Forces en présence

Ordre de bataille français

Les troupes françaises prĂ©sentes dans la rĂ©gion, en plus de la garnison de Ciudad Rodrigo, appartiennent Ă  l'armĂ©e du Portugal commandĂ©e par le marĂ©chal Marmont et Ă  l'armĂ©e du Nord dirigĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Dorsenne. Les effectifs en prĂ©sence de ces deux armĂ©es se montent Ă  27 500 hommes pour Marmont et 29 000 hommes pour Dorsenne, formant un total disponible de 56 500 soldats.

Armée du Portugal

Le maréchal Marmont, commandant en chef l'armée du Portugal.

Cette armée, au commandement de laquelle Marmont a remplacé le maréchal Masséna, comprend six divisions d'infanterie, deux brigades de cavalerie légÚre et une division de dragons. Sa composition est la suivante[5] :

MarĂ©chal Auguste FrĂ©dĂ©ric Viesse de Marmont, commandant en chef — 32 467 fantassins, 3 341 cavaliers et 2 875 artilleurs, hommes du train et sapeurs

Armée du Nord

L'armĂ©e commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de division Jean Marie Pierre Dorsenne est Ă  ce moment la plus grande armĂ©e française dans la pĂ©ninsule espagnole, avec 88 442 hommes disponibles en date du . Cependant, la majeure partie d'entre eux sont utilisĂ©s Ă  la garnison des places du nord de l'Espagne, si bien que Dorsenne ne peut mobiliser que 27 000 fantassins et 2 000 cavaliers pour appuyer Marmont[7].

Ordre de bataille anglo-portugais

Le marquis de Wellington, commandant en chef l'armée anglo-portugaise.

Wellington aligne prĂšs de 46 000 hommes, dont 17 000 Portugais. Sa cavalerie comprend au total 3 100 sabres incluant 900 Portugais. L'historien britannique Charles Oman remarque que la faiblesse relative des effectifs s'explique par le nombre de malades[8], en prenant l'exemple des bataillons arrivĂ©s Ă  Lisbonne au mois de juin, forts d'entre 700 et 800 hommes, et rĂ©duits en septembre Ă  400 ou 500 soldats : ainsi, le 40e Regiment of Foot compte, au , 513 malades sur un effectif thĂ©orique de 791 hommes. En cas d'affrontement, Wellington peut rĂ©unir les troupes suivantes[9] :

  • 1re division d'infanterie (Ă  Carpio de Azaba) : lieutenant-gĂ©nĂ©ral Thomas Graham — 4 926 hommes
  • 3e division d'infanterie : lieutenant-gĂ©nĂ©ral Thomas Picton — 3 brigades, 5 277 hommes
    • Brigade A : lieutenant-colonel Wallace, commandant par intĂ©rim en remplacement du major-gĂ©nĂ©ral Henry MacKinnon — 2 141 hommes
      • 1er bataillon du 45e Regiment of Foot — 1 bataillon
      • 1er bataillon du 74e Regiment of Foot — 1 bataillon
      • 1er bataillon du 88e Regiment of Foot — 1 bataillon
      • 5e bataillon du 60e Regiment of Foot — 3 compagnies
    • Brigade B : major-gĂ©nĂ©ral Charles Colville — 1 847 hommes
      • 2e bataillon du 5e Regiment of Foot — 1 bataillon
      • 2e bataillon du 83e Regiment of Foot — 1 bataillon[10]
      • 77e Regiment of Foot — 1 bataillon
      • 94e Regiment of Foot — 1 bataillon[11]
    • 1re brigade portugaise : brigadier-gĂ©nĂ©ral LuĂ­s InĂĄcio Xavier Palmeirim — 4 bataillons
      • 1er et 2e bataillons du rĂ©giment d'infanterie no 9, lieutenant-colonel Charles Sutton — 2 bataillons
      • 1er et 2e bataillons du rĂ©giment d'infanterie no 21, lieutenant-colonel JosĂ© Joaquim Champalimaud — 2 bataillons
  • 4e division (Ă  Fuenteguinaldo) — 6 483 hommes
  • 5e division (dans la Sierra de Gata) — 5 005 hommes
  • 6e division (sur la riviĂšre Azaba) — 5 687 hommes
  • 7e division (entre Sabugal et Fuenteguinaldo) — 5 102 hommes
  • « Division lĂ©gĂšre » (prĂšs de Martiago) — 4 200 hommes
  • Corps de cavalerie : major-gĂ©nĂ©ral Stapleton Cotton — 6 brigades, 4 026 sabres
  • Artillerie — 11 batteries Ă  cheval et de campagne

DĂ©roulement du combat

Le général de division Louis Pierre de Montbrun, commandant la division de dragons de l'armée du Portugal.

Un contingent militaire français, mĂȘlant des troupes de l'armĂ©e du Portugal et de l'armĂ©e du Nord, s'approche de Ciudad Rodrigo afin d'assurer le ravitaillement de la place et forcer les assiĂ©geants Ă  lever le blocus. EnvoyĂ©e en avant-garde, la cavalerie arrive sous les murs de la ville le oĂč elle est rejointe par l'infanterie le lendemain. Devant l'arrivĂ©e des Français, les Ă©lĂ©ments de cavalerie britanniques positionnĂ©s au nord de l'Águeda se retirent vers le sud en laissant ouverte la route de Salamanque. Dans le mĂȘme temps, les 1re et 6e divisions britanniques s'avancent sur Carpio de Azaba pour couvrir celle d'Almeida ; Wellington et la 4e division restent Ă  Fuenteguinaldo tandis que la 3e occupe Pastores et El BodĂłn. La « division lĂ©gĂšre » se trouve Ă  Martiago. Un rideau de cavalerie protĂšge l'ensemble, avec la division portugaise Madden sur le cours infĂ©rieur de l'Águeda, la brigade Anson sur la route de Carpio, et enfin la brigade Alten sur le cours supĂ©rieur de l'Águeda entre Carpio et Pastores[12].

Ne croyant pas les Français capables de pousser au-delĂ  de Ciudad Rodrigo, le gĂ©nĂ©ral en chef britannique a imprudemment dispersĂ© ses troupes, donnant Ă  ses adversaires la possibilitĂ© de s'immiscer dans les intervalles entre les diffĂ©rentes unitĂ©s et ainsi empĂȘcher leur concentration Ă  Fuenteguinaldo. Les troupes françaises tĂątent le dispositif de Wellington, ce qui donne lieu Ă  quelques accrochages sans grandes consĂ©quences aux alentours de Carpio. Cependant, la situation s'aggrave rapidement dans le secteur d'El BodĂłn, oĂč se trouve la 3e division[13].

Le gĂ©nĂ©ral Montbrun emprunte la route de Fuenteguinaldo avec sa division de dragons et les brigades de cavalerie lĂ©gĂšre Lamotte et Fournier. Une fois l'Águeda franchi, il continue son chemin, Ă  peine gĂȘnĂ© par la brigade Alten qui ne peut rien faire pour ralentir les cavaliers français. Ces derniers, au fil de leur progression, se retrouvent au milieu du dispositif de la 3e division, fractionnĂ©e en plusieurs groupes sur un front large d'une dizaine de kilomĂštres. Une partie de la brigade A (1er bataillon du 74e rĂ©giment d'infanterie et les trois compagnies du 5e bataillon du 60e) est Ă  Pastores tandis que le reste de la brigade occupe El BodĂłn Ă  environ km au sud-ouest. La brigade B et la brigade portugaise sont divisĂ©s en deux groupes : le premier, composĂ© du 2e bataillon du 5e, du 77e et du rĂ©giment d'infanterie portugais no 21, occupe une hauteur oĂč passe la route reliant Ciudad Rodrigo Ă  Fuenteguinaldo. Le second — 2e bataillon du 83e, 94e et rĂ©giment d'infanterie portugais no 9 — forme l'aile gauche de la division au nord-est. Les cinq escadrons de cavalerie de la brigade Alten prennent position au centre, accompagnĂ©s de deux batteries portugaises sous le commandement du major von Arentschildt[13].

Carte de Ciudad Rodrigo et de ses environs en septembre 1811. El BodĂłn est au sud-ouest, Ă  15 km de la ville.

La prĂ©sence de Montbrun dans ce secteur a pour origine un ordre de Marmont qui, soupçonnant l'existence de rĂ©serves derriĂšre les corps dispersĂ©s de Wellington, a confiĂ© au gĂ©nĂ©ral une mission de reconnaissance destinĂ©e Ă  trouver l'ennemi et Ă©valuer sa force. Montbrun attaque donc sur la route de Fuenteguinaldo les unitĂ©s anglo-portugaises qu'il voit devant lui, soit le 2e bataillon du 5e rĂ©giment d'infanterie, le bataillon du 77e, le rĂ©giment portugais no 21 et l'artillerie de Arentschildt, l'ensemble couvert sur son flanc droit par la cavalerie de Alten. Ces troupes ont reçu l'ordre de tenir aussi longtemps que possible afin de couvrir le repli des unitĂ©s installĂ©es Ă  Pastores et El BodĂłn. Le combat se dĂ©roule sur plus d'une heure. Montbrun progresse en trois colonnes chacune formĂ©e d'une brigade, une autre constituant la rĂ©serve. L'affrontement est bientĂŽt acharnĂ© sur toute la ligne. À maintes reprises, les escadrons d'Alten chargent de front la force d'attaque avant de se retirer Ă  l'abri de leur infanterie (manƓuvre qui est rĂ©pĂ©tĂ©e huit Ă  neuf fois de suite pour chaque escadron) si bien qu'au bout de quarante assauts, les Français n'ont toujours pas rĂ©ussi Ă  atteindre les hauteurs[14].

Plan du combat d'El BodĂłn.

Au cours de l'action, une brigade de cavalerie française rĂ©ussit nĂ©anmoins Ă  atteindre les canons portugais et Ă  s'emparer de quatre d'entre eux, en dĂ©pit des pertes provoquĂ©es par la mitraille et le courage des artilleurs qui ont tenu leur position jusqu'au dernier moment. PositionnĂ© tout prĂšs des canons, le 2e bataillon du 5e rĂ©giment d'infanterie, commandĂ© par le major Ridge, s'Ă©lance sur les dragons français, les repousse et rĂ©cupĂšre les piĂšces[15]. Renonçant Ă  une nouvelle attaque frontale, Montbrun lance une brigade entre le lieu des combats et le village d'El BodĂłn. La garnison de la localitĂ© — 1ers bataillons des 45e et 88e Regiments of Foot — et les unitĂ©s dĂ©ployĂ©es sur Pastores — 1er bataillon du 74e Regiment of Foot et trois compagnies du 5e bataillon du 60e — se dirigent alors vers Fuenteguinaldo par deux routes diffĂ©rentes. Le premier contingent subit directement l'assaut français et menace d'ĂȘtre coupĂ© du reste des troupes. À ce moment, Wellington donne l'ordre Ă  toutes les troupes du secteur de battre en retraite sur Fuenteguinaldo. L'artillerie portugaise dĂ©croche la premiĂšre, soutenue par le rĂ©giment portugais no 21 jusque-lĂ  tenu en rĂ©serve, suivi par le 2e bataillon du 5e et le 77e formĂ©s en carrĂ© pour rĂ©sister Ă  une Ă©ventuelle charge de cavalerie. ChargĂ©s de tenir les hauteurs aussi longtemps que possible, deux escadrons de la King's German Legion quittent la position en dernier[16].

SitÎt constaté le repli des forces anglo-portugaises, Montbrun ordonne la poursuite. Les deux escadrons de hussards de la KGL, confrontés à un adversaire largement supérieur en nombre, doivent se replier à proximité du 21e régiment portugais. En conséquence, le carré formé par le 2e bataillon du 5e et le 77e régiment d'infanterie se retrouve directement exposé et est attaqué simultanément de trois cÎtés par la cavalerie française. L'infanterie britannique conserve cependant sa discipline et n'ouvre le feu qu'à une trentaine de pas sur les assaillants, causant des pertes importantes aux dragons français qui se retirent vers l'arriÚre pour se réorganiser. Entre-temps, le 21e régiment portugais prend position légÚrement en retrait, formé lui aussi en carré. Montbrun interrompt alors ses attaques et fait pilonner par son artillerie l'infanterie alliée en retraite. Malgré le feu efficace des canons français, cette derniÚre parvient à reculer en bon ordre sur plus de km, aidée par les dragons de Grey venus de Fuenteguinaldo. Les troupes anglo-portugaises rejoignent la 4e division dans cette localité peu aprÚs[16].

Bilan et conséquences

Lors des combats entre Carpio et El Bodón, les Alliés ont perdu 151 hommes (dont 12 à Carpio), essentiellement parmi les hussards de la King's German Legion. Les pertes de la cavalerie française ne sont pas connues avec précision mais Oman les évalue à au moins 200 hommes[17].

L'historien français Jacques Garnier considĂšre Montbrun comme le vainqueur du combat[18], de mĂȘme que Robert Burnham pour qui Montbrun « fut l'un des rares gĂ©nĂ©raux français Ă  pouvoir se vanter d'avoir battu le duc de Wellington, en Ă©tant restĂ© maĂźtre du terrain Ă  El Bodon »[19]. À l'inverse, Digby Smith affirme que le rĂ©sultat de l'engagement est indĂ©cis et note que « la cavalerie française, bien que supĂ©rieure en nombre, ne pouvait pas, Ă  elle seule, infliger de dommages sĂ©rieux au contingent alliĂ© infĂ©rieur mais composĂ© de toutes les armes »[20].

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • (en) Charles Oman, A History of the Peninsular War, vol. 4, Londres, Greenhill Books, (1re Ă©d. 1911). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Michael Glover, The Peninsular War 1807–1814 : A Concise Military History, Penguin Classic Military History, . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Richard Patridge et Michael Oliver, Napoleonic Army Handbook, The British Army and her Allies, Grande-Bretagne, Constable and Company Limited, . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. Oman 2004, p. 542 et 543.
  2. Glover 2001, p. 169 et 170.
  3. Glover 2001, p. 173.
  4. Oman 2004, p. 547.
  5. Oman 2004, p. 640.
  6. Oman 2004, p. 564.
  7. Oman 2004, p. 557.
  8. Oman 2004, p. 556.
  9. Oman 2004, p. 644 Ă  647.
  10. Oman 2004, p. 351, 354 et 355.
  11. Patridge et Oliver 1999, p. 76 et 90.
  12. Oman 2004, p. 563 Ă  564.
  13. Oman 2004, p. 565.
  14. Oman 2004, p. 566 Ă  567.
  15. Oman 2004, p. 567 et 568.
  16. Oman 2004, p. 568 Ă  570.
  17. Oman 2004, p. 570.
  18. Jacques Garnier, « Montbrun (Louis-Pierre, comte), 1770-1812, général », dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, (1re éd. 1987), 1866 p. (ISBN 2-213-02286-0), p. 1192.
  19. (en) Robert Burnham (préf. Howie Muir), Charging against Wellington : The French Cavalry in the Peninsular War, 1807-1814, Barnsley, Frontline/Pen and Sword Books, , 240 p. (ISBN 978-1-84832-591-3), p. 98.
  20. (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9, BNF 38973152), p. 367.
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