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Cob normand

Le Cob normand est une race de chevaux carrossiers « Ă  deux fins Â», originaire de Normandie. Il provient du carrossier normand du XIXe siècle, un cheval de traction lĂ©gère croisĂ© avec le Trotteur Norfolk puis avec le Pur-sang. Il Ă©merge en tant que race au dĂ©but du XXe siècle, et connaĂ®t une courte sĂ©lection pour les travaux agricoles, avant de participer Ă  la formation du Selle français, race nationale destinĂ©e aux sports Ă©questres. Son registre gĂ©nĂ©alogique, crĂ©Ă© en 1950, est remaniĂ© plusieurs fois. Le Cob normand Ă©chappe Ă  l'alourdissement gĂ©nĂ©ral des chevaux de trait français destinĂ©s Ă  la boucherie grâce Ă  son rĂ´le de reproducteur pour le Selle français, en croisement avec le Pur-sang.

Cob normand
Étalon cob normand présenté au haras national de Saint-Lô.
Étalon cob normand présenté au haras national de Saint-Lô.
Région d’origine
RĂ©gion Basse-Normandie, Drapeau de la France France
Caractéristiques
Morphologie Cheval carrossier
Registre généalogique « Standard français de la race » [PDF]
Taille 1,58 m Ă  1,71 m[1]
Poids 550 kg Ă  900 kg[1]
Robe Bai, noir pangaré ou alezan[1]
Tête Moutonnée et distinguée
Pieds Ronds et larges
Caractère Énergique et volontaire[2]
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Utilisation Monté ou attelé[2]

La race est désormais gérée par le Syndicat national des éleveurs et utilisateurs de chevaux cob normand (SNEUCCN), qui cherche à fixer ses caractéristiques originelles et retient trois sélections, pour la selle, l'attelage, ou la production de viande. De taille moyenne, le Cob normand est un cheval étoffé, harmonieux et équilibré, compact sans être lourd, de robe baie, alezane ou bai-brun, souvent marqué de blanc.

Principalement répandu dans la région du haras national de Saint-Lô, qui s'investit en sa faveur, son effectif est relativement stable. La qualité de ses allures, et son tempérament courageux et vif en font un excellent cheval d'attelage, plusieurs fois primé dans cette discipline. Il est aussi très agréable sous la selle, et s'adapte à la plupart des disciplines équestres.

Histoire

Ce cheval provient d'une région réputée pour son élevage équin. La Normandie, grâce à la qualité de son sol et de ses herbages, mais aussi à l'expérience acquise par ses éleveurs, est à l'origine de races qui sont des fleurons de l'élevage français, comme le Percheron et le Trotteur français. Le Cob normand est beaucoup moins connu du public, bien qu'il soit populaire dans sa région d'origine[3]. Il tient son nom de « cob » par analogie avec ses cousins anglais et irlandais auxquels il ressemble beaucoup, le qualificatif de « normand » faisant référence à ses origines[4] - [3].

RattachĂ© aux races de chevaux de trait « par dĂ©faut Â», le Cob normand est un cas « Ă  part Â», dans la mesure oĂą son histoire est diffĂ©rente de celle des autres races de trait françaises : il est le seul Ă  ĂŞtre entrĂ© en croisement pour faire naĂ®tre des chevaux de sport, et de ce fait Ă  n'avoir pas subi d'alourdissement excessif pour la boucherie[5].

Origine : le carrossier normand

Gravure représentant un cheval trapu à la robe claire de profil.
Le trotteur Norfolk, ancienne race britannique, a eu une grande influence sur le Carrossier normand.

Durant l'AntiquitĂ©, la Bretagne et la Normandie ont de petits chevaux de type « bidet Â». Les Romains ont vraisemblablement croisĂ© ces chevaux avec des juments plus lourdes. Dès le Xe siècle, la qualitĂ© des « chevaux normands Â» suscite la convoitise dans toute l'Europe. Au XVIe siècle, la Normandie hĂ©berge de petits bidets lourds et rĂ©sistants, aptes Ă  tracter sur de longues distances et Ă  servir de diligenciers ou de chevaux d'artillerie. Des croisements ont lieu avec le Barbe et l'Arabe Ă  l'Ă©poque de Louis XIV[6] - [7] - [8].

Le Cob normand est directement issu de cette ancienne souche autochtone, nommĂ©e « Carrossier normand Â», elle-mĂŞme influencĂ©e par diffĂ©rents croisements avec, notamment, des chevaux de Mecklembourg, dont elle hĂ©rite d'une grosse tĂŞte au profil busquĂ©[9], mais aussi des chevaux guèldres et danois[7].

Le modèle a tendance à s'affiner vers 1840, à la suite des croisements avec le trotteur Norfolk[10] - [7] importé de Grande-Bretagne. Les Carrossiers normands héritent de meilleures allures, de davantage de sang, d'énergie, d'élégance et d'une conformation bien charpentée[9].

Gravure représentant un cheval à la robe sombre dans une écurie, harnaché pour l'attelage, la tête relevée, un homme en redingote se tenant nonchalamment appuyé sur sa stalle.
Carrossier normand, d'après une gravure publiée en 1861.

Le haras national de Saint-LĂ´, fondĂ© en 1806 par NapolĂ©on Ier, devient avec le haras du Pin l'un de ses principaux centres de production. Les chevaux demi-sang qui y naissent, c'est-Ă -dire issus d'un croisement entre une souche autochtone locale et un Pur-sang, sont divisĂ©s en deux groupes : les chevaux de cavalerie, plus lĂ©gers, et les chevaux de traction, qui sont caudectomisĂ©s[Note 1], nommĂ©s « cobs Â» par analogie avec les chevaux britanniques d'attelage[3], et destinĂ©s au travail dans la rĂ©gion[11]. Il n'existe alors pas d'organisation de race ni de registre d'Ă©levage : un Ă©levage sĂ©lectif est pratiquĂ© Ă  partir des Ă©talons du Pin et de Saint-LĂ´ selon les besoins, et les Ă©leveurs testent les capacitĂ©s des jeunes chevaux ainsi produits[3].

Naissance de la race

Au dĂ©but du XXe siècle, alors que le Carrossier normand est considĂ©rĂ©, par certains, comme l'un des meilleurs chevaux d'attelage qui soient[8], l'arrivĂ©e de l'automobile coĂŻncide avec une distinction qui s'opère entre le cheval d'attelage lĂ©ger et rapide dĂ©sormais Ă©levĂ© pour le sport, qui devient le Trotteur français, le cheval de selle militaire nommĂ© le « Demi-sang de type selle Â» ou « Anglo-normand Â», et le modèle plus lourd rĂ©orientĂ© vers les travaux agricoles, devenu le « Cob normand »[9]. Il commence Ă  rĂ©ellement Ă©merger en tant que race[12]. En 1912, le cheptel Ă©quin atteint son apogĂ©e sur le territoire français, 422 Ă©talons, cobs et trotteurs principalement, sont stationnĂ©s Ă  Saint-LĂ´[3]. Alors que les chevaux carrossiers, dont le cob normand, disparaissent dans les annĂ©es 1920, une rĂ©flexion sur l'orientation de l'Ă©levage devient nĂ©cessaire[13]. Les modèles les plus lourds sont employĂ©s aux travaux agricoles, les plus lĂ©gers sont Ă  l'origine des « demi-sangs normands Â» qui donnent le Selle français, race nationale destinĂ©e aux sports Ă©questres[9].

Conséquences de la motorisation

Photo d'un cheval alezan au plané d'un obstacle lors d'une compétition.
Les souches normandes du Selle français sont issues de croisements entre le cob normand et le Pur Sang.

Dans la rĂ©gion de Saint-LĂ´ et celle du Cotentin, oĂą le Cob normand est très rĂ©pandu, les travaux agricoles font les beaux jours de la race jusqu'aux annĂ©es 1950. MĂŞme sous l'occupation, sa population augmente[10]. Le Percheron, pourtant mondialement reconnu comme « le cheval de trait normand Â», ne parvient pas Ă  le dĂ©trĂ´ner dans son berceau d'Ă©levage[12]. En 1945, la centaine d'Ă©talons cobs compte pour 40 % des Ă©talons de la circonscription[10]. En 1950, le registre gĂ©nĂ©alogique de la race est crĂ©Ă©[14].

L'arrivée de la motorisation agricole menace le Cob normand, comme toutes les races de trait françaises[15], en lui laissant comme seul débouché un alourdissement général en vue de réorienter son élevage vers la production de viande[10]. La race évite ce sort grâce à monsieur de Laurens de Saint-Martin, qui dirige le haras de Saint-Lô en 1944 et développe le Selle français[10]. La possibilité d'utiliser un étalon Pur-sang en croisement avec une jument Cob pour produire du Selle français permet une réorientation de l'élevage[10]. Si les effectifs ont tout de même décru jusqu'en 1995, le Cob normand n'a pas subi de détérioration excessive de son modèle puisque pour produire du Selle français, il ne doit pas s'alourdir et conserver les allures, les aplombs et les tissus qui lui sont caractéristiques[10] - [8]. C'est pourquoi certains Selles français issus de lignées normandes peuvent rappeler le Cob par leur physionomie[15].

Le Cob normand moderne est néanmoins plus compact et plus lourd que les modèles du début du XXe siècle[3], car les chevaux plus légers ont été absorbés par le Selle français[16]. En 1976, le haras national de Saint-Lô compte 186 étalons, dont 60 sont des cobs normands[6]. Le registre généalogique est restructuré la même année, et placé dans la catégorie des races de chevaux de trait[7].

Depuis les années 1980

Dans une carrière d'exposition, un homme avec une chemise bleue tient un cheval trapu en main; un jeune garçon à ses côtés, également en chemise bleue, tient un panneau sur lequel est écrit : Cob normand.
Cob normand présenté sur une foire agricole.

La réorganisation du registre d'élevage aide à réinsérer le Cob normand[13], mais aussi à prendre conscience du risque de disparition de la race. Dans les années 1980, l'INRA et l'Institut national agronomique effectuent différentes analyses démographiques et génétiques sur les populations de chevaux de trait, toutes menacées. En 1982, les chercheurs en concluent que le cob normand est victime de consanguinité, de dérive génétique et de la disparition de ses structures de coordination. L'âge avancé de ses éleveurs rend sa situation précaire[17]. Un tournant s'annonce avec la réorientation de la race vers l'attelage et les loisirs[15], puisque l'année 1982 voit la réorganisation de son syndicat. Dix ans plus tard, un nouveau registre d'élevage est créé[18], ainsi qu'une nouvelle sélection visant à conserver la qualité de ses allures[15].

En 1994, la Basse-Normandie recèle 2 000 chevaux de trait Percherons ou Cobs, et fait naĂ®tre 600 poulains de ces deux races chaque annĂ©e, dont la moitiĂ© des Cobs normands produits dans le pays[19]. La mĂŞme annĂ©e, la race prend officiellement le nom de Cob normand, au lieu de « cob »[20]. Le Cob normand fait partie des races de chevaux dont les Ă©leveurs peuvent bĂ©nĂ©ficier de la « Prime aux races menacĂ©es d'abandon » (PRME), mise en place en France en 1997, d'un montant de 100 Ă  150 â‚¬ en 2004[21].

Désormais, la race est gérée par le Syndicat national des éleveurs et utilisateurs de chevaux Cob normand (SNEUCCN), basé à Tessy-sur-Vire[22], qui a pour but le maintien, la défense et la promotion de la race sur tout le territoire français, principalement en Basse-Normandie, son berceau, ainsi qu'en Vendée, en Haute-Normandie et en Anjou[23].

Description

Le Cob normand est un cheval de taille moyenne[5], comprise entre 1,58 m et 1,71 m. Il pèse de 550 kg Ă  900 kg[1]. Cette grande amplitude de poids s'explique par l'existence de diffĂ©rentes sĂ©lections au sein de la race[24].

ÉlĂ©gant et plus proche du type « demi-sang Â» que des chevaux de trait habituels[15] - [8] - [25] dont il ne possède ni les formes physiques ramassĂ©es, ni le squelette[3], il est bien membrĂ©, harmonieux et Ă©quilibrĂ©[26], compact mais sans lourdeur[27] - [15], rappelant un cheval de sang en plus Ă©toffĂ©, avec une peau fine[24]. Son profil est inscriptible dans un carrĂ©, grâce Ă  son dos assez court[27]. Il a hĂ©ritĂ© de sa sĂ©lection historique un trot vif, soutenu et dĂ©liĂ©, propre aux chevaux de trait lĂ©gers[12], et de larges foulĂ©es[13].

Standard morphologique

Photo représentant une jument bai-foncé en train de brouter en licol.
La jument cob normand Olympe de fontaine, au modèle.

TĂŞte

Photo de la tĂŞte d'un cheval ouvrant la bouche.
Cob normand hennissant.

Il possède une tĂŞte sensible[28] et bien proportionnĂ©e, Ă  l'aspect parfois « moutonnĂ© Â»[3] mais distinguĂ©, rappelant celle du Selle français[15]. Son Ĺ“il est vif, ses naseaux bien ouverts, son chanfrein droit ou busquĂ©[27], et ses oreilles bien plantĂ©es et de petite taille[3] - [24].

Avant-main, corps et arrière-main

Son encolure est épaisse[28], assez musclée, bien orientée, de longueur courte à moyenne, et très courbée[3] - [15]. Sa crinière est parfois rasée[24]. Ses épaules sont larges et obliques, correctement inclinées et bien attachées, sa poitrine est profonde[15] et son garrot bien sorti[24]. Son corps est compact et trapu, avec un dos droit, court et fort, et des côtes rondes[28] - [15] - [29]. L'arrière-main est puissante mais pas autant que celle des races de trait lourd[28], le rein est droit et bien soutenu, les hanches sont larges et la croupe, double et musclée, un peu avalée. La queue est longue[15] - [24].

Membres

Ses membres ne doivent présenter ni lourdeur excessive ni tare d'aplomb, ils sont courts et secs, très musclés et forts, dotés de canons et de paturons épais, mais d'aspect moins massifs que ceux d'un cheval de trait[24]. Les pieds, ronds et larges, ont une corne solide. Selon certains auteurs, ce cheval ne possède pratiquement pas de fanons[28], mais d'autres les évoquent relativement abondants[15] : ils le sont globalement moins que chez le cheval de trait[29].

Robe

Les robes admises sont l'alezan et le bai dans toutes leurs nuances, ainsi que le noir pangaré, souvent avec des marques blanches[1]. Le bai marqué de blanc est la robe la plus recherchée[15].

Caractère et entretien

Malgré une forte personnalité[15], c'est un cheval généreux qui ne rechigne pas à la tâche[30]. Ses ancêtres de race Pur-sang lui ont apporté « du sang » et donc de l'énergie et de la souplesse[30] - [13], mais aussi de la précocité : le Cob normand peut être mis au travail dès deux ans. Son espérance de vie est de 22 à 25 ans[31]

Calme et dynamique, vif et de caractère agréable[5], il est volontaire[30]. Il peut porter un cavalier toute une journée, sans présenter de signe de fatigue[3]. Relativement rustique, il peut vivre à l'extérieur et supporter les variations du climat[13].

Sélection et santé

Le Cob normand est sélectionné sur trois aptitudes : sous la selle, à l'attelage, ou pour la production de viande[24]. L'élevage est soumis à des règles précises. L’inscription au registre généalogique est automatique si le cheval a sept ascendants sur huit de sang Cob normand[32] - [24]. Les étalons ne peuvent effectuer plus de 70 saillies par an en race pure, et si l'insémination artificielle et le transfert d'embryon sont autorisés chez la race, le clonage est interdit[24].

L'orientation générale est la production de chevaux avec de vraies qualités d’allures et d’aplombs recherchées pour l’attelage, et ceci, tout en demeurant l’une des neuf races de trait françaises[32]. Les présentations d'agrément et d'achat des étalons se font dans ce sens puisque, à la présentation en main, s'ajoute désormais systématiquement une présentation attelée sur une reprise de dressage[32] - [24]. Depuis 1996, le circuit de la SHF est effectué par de jeunes étalons de race Cob normand, et ce, jusqu’aux finales nationales[32]. Le Cob normand est touché par la myopathie à stockage de polysaccharides, une maladie génétique dominante provoquant une dégradation des muscles à l'effort[33].

Utilisations

Dans une carrière intérieure de gala, deux policiers en uniforme se déplacent au trot sur leur monture, l'un des policiers tenant un drapeau à la main.
Deux cobs normands montés par la police nationale au salon du cheval de Paris en 2009.

Cheval dit « Ă  deux fins Â»[15], le Cob normand Ă©tait autrefois utilisĂ© selon les besoins de l'exploitation[30]. Il passait ainsi des travaux agricoles et autres petits travaux fermiers Ă  l'attelage en fonction des saisons et de la semaine[30] - [15] - [25]. Cheval d'attelage rapide, il fut aussi utilisĂ© dans l'artillerie et pour les liaisons postales[8] : capable de tracter les malles de postes, au trot rapide, sur de mauvaises routes et de longues distances, il avait Ă©galement l'avantage de rester calme Ă  l'arrĂŞt ou Ă  l'attache des heures durant[29]. Avec la modernisation de l'agriculture et des transports, son utilisation pour le travail est devenue marginale[3].

Attelage

Dans une hallée du haras, un attelage à deux roues est menée par un petit cheval noir trapu au trot.
Attelage d'un cob normand au haras national de Saint-LĂ´.

Il est très recherché pour l'attelage de loisir ou de compétition[25], qui forme sa discipline de prédilection grâce à son tempérament plutôt bien adapté, quand les chevaux de sang se montrent trop fins et nerveux[26] - [5], et les chevaux de trait trop froids. En 1997, le règlement des épreuves d'attelage est modifié pour prendre en compte la vitesse d’exécution du parcours, favorisant tous les chevaux de trait légers, Cob normand et mareyeur Boulonnais en particulier[34]. La qualité de ses allures[26], son courage, sa franchise mais aussi son calme et sa maîtrise technique en font un excellent compétiteur[2], au point qu'il représente, en 2011, plus d'un tiers des chevaux engagés aux championnats de France de la discipline[35]. De nombreux représentants français de la race sont primés dans cette discipline[36] même au niveau international[13].

L'année 2005 est particulièrement faste pour la race, qui accumule les titres : Grand Marais est champion de France des chevaux de trait d'attelage à un trait avec le meneur Patrice Bagilet, Kastor des Castilles et Haut du Ponts sont champions de France des chevaux de trait d'attelage en paire avec le meneur Eric Debuigny, enfin Lilas Duval et Kajoline de la Scye, Leontine Chaussoniere, et Kalla 3 sont champions de France des chevaux de trait en attelage à quatre avec le meneur Bernard Pouvreau[37].

Autres utilisations

Dans une carrière, un cheval bai foncé trapu se déplace au pas.
Jument Cob normand montée…
Dans un sous-bois, un cheval bai foncé trapu franchit un ensemble de petits troncs d'arbre.
…et pratiquant le concours complet d'équitation.

Il est également très agréable sous la selle et s'adapte à la majorité des disciplines équestres[15]. Il est particulièrement bien adapté à la voltige[38] et constitue, de plus, une alternative intéressante pour les cavaliers âgés ou nerveux, qui apprécient sa gentillesse, et pour les cavaliers corpulents, grâce à ses capacités de portage[3]. La brigade de police des Hauts-de-Seine s'est, par exemple, montrée intéressée par l'achat de hongres de bonne taille, débourrés sous la selle[39]. Les modèles plus légers peuvent être montés en chasse à courre[40]. Il continue à être utilisé en croisement avec le Pur Sang pour donner des chevaux de selle de qualité, à 25 ou 50 % de sang Cob[15].

Marc Hermelin, un cavalier familier du haras national de Rodez, s'est pris de passion pour le Cob normand après s'être intéressé à l'éthologie équine. En plus de Rodez, il donne des spectacles avec ses chevaux au jumping de Combelles, à la foire exposition de Villefranche et dans les Pyrénées[41] - [42].

Enfin, une partie des chevaux sont élevés à destination du marché de la viande. Le cob normand présente l'avantage d'avoir une carcasse plus légère à manipuler que celle d'un cheval de trait et plus rentable que celle d'un cheval de sang, tout en ayant, du fait de ses origines, une viande assez proche, par sa saveur et son aspect, de celle du Pur Sang[43].

Diffusion de l'Ă©levage

Dans une allée du haras, un attelage à quatre roues est mené par un cheval bai trapu énergique.
Le haras national de Saint-LĂ´ est l'un des centres d'Ă©levage de la race.

Le Cob normand est considéré comme une race locale à diffusion transfrontière, qui n'est pas menacée d'extinction[44]. En France, il est principalement présent dans les départements de la Manche, du Calvados et de l'Orne[26] - [9], qui forment le berceau de la race. La région de Saint-Lô, première dans la production de ces chevaux, représente ainsi 35 % des naissances[26] - [6]. Des foires aux chevaux ont lieu à Lessay et Gavray, dans la Manche[13]. Le haras national de Saint-Lô s'investit pour la sauvegarde et le développement de la race[6], et organise chaque année le concours national de ces chevaux[13], ainsi que des manifestations pour les présenter au public, dans le cadre du Normandie Horse Show notamment[45] - [46]. Le Cob normand se développe aussi autour du Haras de la Vendée, qui représente 25 % des naissances[26], et du Haras du Pin[26]. On trouve également des chevaux dans le Massif central[26]. En 2013, on compte 201 éleveurs pour l'ensemble du territoire[26].

Année 1992 1996 2000 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Nombre de poulinages en France[26] 385 504 585 519 526 529 491 479 490 465 327 261 240

L'effectif de Cobs normands est considéré comme relativement stable, même si depuis 2011 une forte baisse des naissances est constatée[26]. On compte 240 immatriculations enregistrées en 2013, contre 529 en 2006[26]. 411 juments Cob normand ont été saillies en 2013 dont 375 pour produire du cob normand cette même année. 41 étalons sont en activité sur le territoire[26].

Il est présent chaque année au salon du cheval de Paris et au salon de l'agriculture[13], qui sert de vitrine pour la race[47]. Le Cob normand commence à s'exporter, en particulier vers la Belgique, car il y plaît en race pure. Il est aussi utilisé en croisement pour produire de l'Ardennais belge, afin de transmettre ses qualités d’allures naturelles[32]. En 2002, le marché de l'export concerne une quinzaine de chevaux chaque année : outre la Belgique, ils partent en Allemagne, en Suisse et en Italie pour l'attelage de loisir, le débardage et l'élevage[48].

Notes

  1. L'amputation de la queue est tant une affaire de mode et de tradition qu’un moyen d'empêcher les crins du cheval de se coincer dans les harnais. Cette pratique a été interdite en 1996 en France : voir caudectomie.

Références

  1. « Standard du cheval Cob normand », Syndicat national des éleveurs et utilisateurs de chevaux Cob Normand (consulté le )
  2. Deschamps et Cernetic 2004, p. 11-12
  3. Edwards 2006, p. 108.
  4. Deschamps et Cernetic 2004, p. 8
  5. Bataille 2008, p. 151
  6. Dominique Auzias, Caroline Michelot, Jean-Paul Labourdette et Delphine Cohen, La France à cheval, Petit Futé, (ISBN 2746927829 et 9782746927827, lire en ligne), p. 161
  7. Collectif 2002, p. 114
  8. Dal'Secco 2006, p. 23
  9. Bataille 2008, p. 152
  10. Jean-Loup Danvy, « Histoire du cheval cob normand », Syndicat national des éleveurs et utilisateurs de chevaux Cob Normand (consulté le )
  11. Marie Cegarra, L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7384-8134-4, lire en ligne), p. 89
  12. Draper 2006, p. 39
  13. Collectif 2002, p. 115
  14. Mavré 2004, p. 44.
  15. Bataille 2008, p. 153
  16. Institut du cheval, Maladies des chevaux: manuel pratique, France agricole Editions, (ISBN 2855570107 et 9782855570105), p. 11.
  17. Annick Audiot, Races d'hier pour l'élevage de demain, Éditions Quae, coll. « Espaces ruraux », (ISBN 2738005810 et 9782738005816, lire en ligne), p. 87
  18. Deschamps et Cernetic 2004, p. 8-9
  19. Pierre Carré, Le ventre de la France: historicité et actualité agricoles des régions et départements français, Éditions L'Harmattan, (ISBN 2738452604 et 9782738452603), p. 96
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  21. « Nos lourds au zoo ? », sur www.chevalmag.com, Cheval Magazine, (consulté le ).
  22. Véronique Arné et Jean-Marc Zalkind, L'élevage du cheval, Educagri Éditions, , 239 p. (ISBN 2844444431 et 9782844444431), p. 224.
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  24. Patrick Falcone, « Règlement du stud-book du cob normand », les Haras nationaux, (consulté le )
  25. Hendricks et Dent 2007, p. 194
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  27. Deschamps et Cernetic 2004, p. 10-11
  28. Edwards 2005, p. 228-229
  29. Edwards 2006, p. 109.
  30. Deschamps et Cernetic 2004, p. 7-8
  31. « La race Cob Normand », L'étrier picotin (consulté le )
  32. « Présentation du cob normand », France Trait (consulté le )
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  34. Mavré 2004, p. 35
  35. « Le Cob Normand », Haras de la Vendée (consulté le )
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  38. Julie Deutsch, Débuter l'équitation, Editions Artemis, coll. « Les Équiguides », (ISBN 2844163408 et 9782844163400), p. 123
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  42. « Fillou, une star de poids », Cheval Magazine, no 404,‎ (lire en ligne)
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  48. Nathalie Pilley-Mirande, « Les traits français dans le monde », Cheval Magazine, no 371,‎ , p. 62-65

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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Ouvrages spécialisés

  • Raymond TerrĂ©e, Application des Ă©preuves d'aptitudes au cheval cob normand en vue de la sĂ©lection, Vigot frères, , 84 p.
  • Jean-Marie Lemaitre, L'Ă©volution du demi-sang Normand : Le Cob Normand (thèse de doctorat vĂ©tĂ©rinaire), vol. 48, École nationale vĂ©tĂ©rinaire de Lyon, , 60 p., chap. 16
  • F. Gorioux, Informations concernant les poulinières susceptibles d'ĂŞtre inscrites au livre gĂ©nĂ©alogique du Cob normand, Paris, ENGREF, INA Paris-Grignon, , 114 p.
  • F. Gorioux, Mise en place du livre gĂ©nĂ©alogique du Cob Normand, Paris, ENGREF, INA Paris-Grignon : mĂ©moire de fin d'Ă©tudes, , 172 p.
  • Philippe Deschamps et Isabelle Cernetic, Le Cob Normand, Chaumont, Castor et Pollux, , 55 p. (ISBN 2-912756-65-0 et 9782912756657)

Articles

  • Françoise Racic, « Le Cob normand », Equimag, no 9,‎ , p. 18-23
  • Françoise Racic, « Le Cob normand Ă©pouse les loisirs », Atout cheval, no 9,‎ , p. 80-85
  • « Le cob normand », Cheval Magazine, no 335,‎ (lire en ligne)
  • J.N. Weymans, « Le Cob normand », Cheval loisirs, no 87,‎ , p. 50-54
  • M. Bainaud, « Le cob normand, un atout dans la Manche », Attelages magazine, no 8,‎ , p. 54-56
  • Marianne Kottenhoff, « Le cob normand », Cheval Star, no 120,‎ (lire en ligne)
  • A. Cyranber, C. Thieffry et J.L. Danvy, « Le Cob Normand : des qualitĂ©s originelles », Attelages magazine, no Hors SĂ©rie n°,‎ , p. 42-44
  • Thierry LeprĂ©vost, « Le cob normand : renaissance d'une race », Patrimoine normand, no 44,‎ , p. 25-29 (lire en ligne)
  • (en) « Polysaccharide storage myopathy in cob normand draft horses », Veterinary pathology, no 45,‎ , p. 154-158
  • A. Puig, « La brillante destinĂ©e du cob normand », Sabots, no 6,‎ , p. 34-36
  • S. Danvy et A. Ricard, « Indices pour les critères de pointage chez les Ardennais et les Cob normand », Equ'idĂ©e, no 67,‎ , p. 49-51
  • F. Durand, « Les routes de l'attelage : dans le Cotentin, le bonheur au bout des guides », Attelages magazine, no 70,‎ , p. 14-25

Ouvrages généralistes

  • Collectif, Chevaux et poneys, Éditions Artemis, , 128 p. (ISBN 978-2-844160256, lire en ligne), p. 114-115. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Marcel MavrĂ©, Attelages et attelĂ©es : un siècle d'utilisation du cheval de trait, France Agricole Éditions, , 223 p. (ISBN 978-2-85557-115-7, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Elwyn Hartley Edwards, L'Ĺ“il nature - Chevaux, Nord Compo, Villeneuve-d'Ascq, Larousse, (ISBN 2-03-560408-7), p. 228-229
  • Elwyn Hartley Edwards, Les Chevaux, Romagnat, De BorĂ©e, , 272 p. (ISBN 978-2-84494-449-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Emmanuelle Dal'Secco, Les chevaux de trait, Éditions Artemis, (ISBN 2844164595, lire en ligne)
  • Judith Draper (ill. Kit Houghton), Le grand guide du cheval : les races, les aptitudes, les soins, Éditions de BorĂ©e, , 256 p. (ISBN 978-2-844944207, lire en ligne), p. 39. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Bonnie L. Hendricks et Anthony A. Dent, International Encyclopedia of Horse Breeds, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 9780806138848)
  • Lætitia Bataille, Races Ă©quines de France : Les Races, France Agricole Éditions, , 286 p. (ISBN 9782855571546, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Bataille et Tsaag Valren 2017] Lætitia Bataille et AmĂ©lie Tsaag Valren, Races Ă©quines de France, Paris, Éditions France Agricole, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 2008), 304 p. (ISBN 2-85557-481-1, OCLC 971243118, BNF 45194192)
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