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Classification Baltimore

La classification Baltimore est une classification des virus, proposée par le biologiste américain[1] - [2] David Baltimore (lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1975). Il s’agit d’un système de classification scientifique basé sur le génome des virus et leur type d'acide nucléique (à ADN ou à ARN, simple brin, double-brin) et son mode d'expression dans la synthèse de l’ARN messager viral, ainsi que le procédé de réplication de l'ADN.

La classification de Baltimore.
LĂ©gende: DNA = ADN, RNA = ARN, ss = simple brin, ds = double brin, m = messager.

Elle permet la classification des virus par leurs caractéristiques biologiques, qui peuvent être classées selon[3] :

  • le type de cellule permettant la rĂ©plication du virus ;
  • la durĂ©e du cycle de rĂ©plication virale ;
  • la stratĂ©gie de rĂ©plication du virus (la classification de Baltimore).

Classification

La classification des virus en fonction de leur génome signifie que dans une catégorie donnée tous se comportent de la même façon, ce qui donne une certaine indication sur la façon de procéder à des recherches plus approfondies. La classification est :

Virus Ă  ADN, groupes I et II :

Virus Ă  ARN, groupes III, IV et V :

Virus Ă  transcription inverse, groupes VI et VII :

  • Groupe VI - RĂ©trovirus Ă  ARN simple brin : ARN Ă  polaritĂ© (+) avec ADN intermĂ©diaire dans le cycle de vie (Retrovirus)
  • Groupe VII - PararĂ©trovirus Ă  ADN double brin (Hepadnavirus)

Virus Ă  ADN

Groupe I - Virus Ă  ADN Ă  double brin

Ce type de virus doit habituellement entrer dans le noyau de la cellule hôte avant de pouvoir se répliquer. En outre, ces virus ont besoin de l’ADN polymérase de la cellule hôte pour la réplication du génome viral et sont donc fortement tributaires du cycle cellulaire. La propagation de l'infection et la production de nouveaux virus nécessitent que la cellule soit dans une phase de réplication car c’est à ce moment que les polymérases de la cellule sont actives. Le virus peut induire une division cellulaire forcée, et lorsque cela survient de façon chronique, cette action peut conduire à une transformation de la cellule et, finalement, au cancer. Les exemples connus concernent les Herpesviridae, les Adenoviridae et les Papovaviridae.

Il n'existe qu'un seul exemple bien étudié dans lequel un virus de groupe I ne se réplique pas dans le noyau, c’est celui de la famille des poxvirus, un groupe de virus hautement pathogènes qui infectent les vertébrés et dont l’un des représentants est le virus de la variole.

Groupe II - Virus Ă  ADN Ă  simple brin

Les virus qui entrent dans cette catégorie comprennent certains agents infectieux qui n’ont pas été aussi bien étudiés, mais sont toujours très liés aux vertébrés. Citons deux exemples, les Circoviridae et les Parvoviridae. Ils se répliquent dans le noyau et forment un ADN double brin intermédiaire pendant la réplication. Un circovirus humain répandu mais asymptomatique, appelée Virus transfusionnel (en anglais Transfusion Transmitted Virus ou TTV) fait partie de ce groupe.

Virus Ă  ARN

Groupe III - Virus Ă  ARN Ă  double brin

Comme avec la plupart des virus à ARN, les virus de ce groupe se répliquent dans le cytoplasme, sans avoir à utiliser les polymérases de la cellule hôte autant que les virus à ADN. Cette famille n'a pas été aussi bien étudiée que les autres et comprend deux grandes sous familles, les Reoviridae et les Birnaviridae. La réplication est monocistronique et individuelle, par segments de génomes, ce qui signifie que chacun des gènes code une seule protéine, contrairement à d'autres virus, dont la transcription se montre plus complexe.

Groupes IV & V: virus Ă  ARN simple brin

Ces virus sont constitués de deux types, tous deux partageant cependant le fait que la réplication se déroule essentiellement dans le cytoplasme, et que la réplication n'est pas aussi dépendante du cycle cellulaire que pour d'autres virus à ADN. Cette catégorie de virus est l'une des mieux étudiées, avec celle des virus à ADN double brin.

Groupe IV - virus à ARN simple brin à polarité positive

(Virus (+)ssARN ou de type ARN messager)

La polarité positive des virus à ARN et en conséquence le fait que tous les gènes soient définis comme sens permet aux ribosomes de l'hôte de les décrypter directement pour synthétiser immédiatement des protéines. Ceux-ci peuvent être divisés en deux groupes, qui tous deux se répliquent dans le cytoplasme:

  • Virus avec ARN messager polycistronique oĂą l'ARN gĂ©nomique forme l'ARNm et est traduit en poly-protĂ©ine qui est ensuite clivĂ©e pour former des protĂ©ines matures. Cela signifie que le gène peut utiliser plusieurs mĂ©thodes pour produire des protĂ©ines Ă  partir du mĂŞme brin d'ARN, le tout dans un souci de rĂ©duire la taille de son gĂ©nome.
  • Les virus Ă  transcription complexe, pour lequel un ARNm subgĂ©nomique, l’intervention des ribosomes et un traitement protĂ©olytique des polyprotĂ©ines peut ĂŞtre nĂ©cessaire. Tous ces mĂ©canismes diffĂ©rents produisent des protĂ©ines Ă  partir du mĂŞme brin d'ARN.

Parmi les exemples de cette catégorie on trouve les familles des Astroviridae, des Caliciviridae, des Coronaviridae, des Flaviviridae, des Picornaviridae, des Arteriviridae et des Togaviridae.

Groupe V - virus à ARN simple brin à polarité négative

Les virus à ARN à polarité négative et même l'ensemble des gènes définis comme antisens ne peuvent pas être directement décrypté par les polymérases de l'hôte pour produire immédiatement des protéines. Au lieu de cela, ils doivent être transcrits par les polymérases virales dans une forme "lisible" à polarité positive. Ceux-ci peuvent également être divisés en deux groupes:

  • Les virus contenant un gĂ©nome non segmentĂ© pour lesquels la première Ă©tape de la rĂ©plication est la transcription du brin de gĂ©nome (-) par la polymĂ©rase virale ARN-dĂ©pendante en ARNm monocistronique codant les diffĂ©rentes protĂ©ines virales. Une copie (+) du gĂ©nome est alors produite qui sert de matrice pour la production d’un brin (-) du gĂ©nome. La rĂ©plication se dĂ©roule dans le cytoplasme.
  • Les virus dont le gĂ©nome est segmentĂ© pour lesquels la rĂ©plication se produit dans le noyau cellulaire, et dont l'ARN polymĂ©rase virale ARN-dĂ©pendante monocistronique produit un ARNm Ă  partir de chaque segment de gĂ©nome. La diffĂ©rence la plus importante entre les deux est l'emplacement de la rĂ©plication.

Parmi les exemples dans cette catégorie figurent les familles des Arenaviridae, des Orthomyxoviridae, des Paramyxoviridae, des Bunyaviridae, des Filoviridae et des Rhabdoviridae (cette dernière famille inclut le virus de la rage).

Virus Ă  ADN ou Ă  ARN Ă  transcription inverse

Ces virus utilisent la transcriptase inverse ou rétrotranscriptase (en anglais reverse transcriptase ou encore RT), une enzyme qui transcrit l'information génétique des virus de l'ARN en ADN, qui peut s'intégrer dans le génome de l'hôte.

Groupe VI – rétrovirus à ARN simple brin

Une famille bien étudiée dans cette classe de virus est celle des rétrovirus. Un élément déterminant est l'utilisation de la transcriptase inverse pour convertir l'ARN à polarité positive en ADN. Au lieu d'utiliser l'ARN pour les matrices de protéines, ils utilisent l'ADN pour créer les matrices qui sont greffées dans le génome de l'hôte en utilisant l’intégrase. La réplication peut alors commencer avec l'aide des polymérases de la cellule hôte. Un exemple bien étudié est celui du VIH.

Groupe VII - Pararétrovirus à ADN double brin

Ce petit groupe de virus, illustré par le virus de l’hépatite B (qui fait partie de la famille des Hepadnaviridae), comprend des virus à double brin, un génome sans chevauchement qui est ensuite complété afin de former un cercle fermé par liaison covalente (ADN ccc) qui sert de matrice pour la production d’ARNm viral et d’ARN subgénomique. L'ARN prégénomique sert de matrice pour la transcriptase inverse virale et pour la production d'ADN génomique.

Notes et références

  1. (en) Baltimore D, « Expression of animal virus genomes », Bacteriol Rev, vol. 35, no 3,‎ , p. 235–41 (PMID 4329869, lire en ligne)
  2. Professeur Colimon, « Classification modifiée de Baltimore selon la stratégie de réplication des virus », Université de Rennes I - Département de virologie, (consulté le )
  3. Professeur Colimon, « Structure et classification des virus », Université de Rennes I - Département de virologie, (consulté le )

Liens externes

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