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Classe Clemenceau

La classe Clemenceau (projet PA 54) est une classe de porte-avions qui a servi dans la Marine Française Ă  partir de 1961 et jusqu'en 2000 ; un de ses deux reprĂ©sentants est restĂ© en service actif jusqu'en 2017 dans la Marine BrĂ©silienne sous le nom de SĂŁo Paulo. Les Clemenceau furent la première classe de porte-avions de conception française après la seconde guerre mondiale. Elle a Ă©tĂ© l'Ă©pine dorsale de la Marine nationale pendant ses quarante annĂ©es de service.

Classe Clemenceau
Image illustrative de l'article Classe Clemenceau
Le Foch au large du Liban le 19 mai 1983.
Caractéristiques techniques
Type Porte-avions
Longueur 265 mètres
MaĂ®tre-bau 51,2 mètres
Tirant d'eau 8,6 mètres
Tirant d'air 62 mètres
DĂ©placement 24 200 tonnes Washington
(32 800 t Ă  pleine charge)
Propulsion 6 chaudières
2 hélices
Puissance 126 000 ch (92,64 MW)
Vitesse 32 nĹ“uds
Caractéristiques militaires
Armement 8 x canons de 100 mm AA Mle 53 (origine)
2 SACP Crotale EDIR systems, avec 52 missiles (refonte)
5 mitrailleuses Browning M2-HB de 12,7 mm
Aéronefs 40 aéronefs
Rayon d’action 7 500 nautiques Ă  18 nĹ“uds
4 800 nautiques Ă  24 nĹ“uds
Autres caractéristiques
Électronique 1 centrale de navigation inertielle à cardans MiniCIN Safran Electronics & Defense
Équipage 2 000 Ă  2 200 marins, dont 650 pour le groupe aĂ©rien.
Histoire
Constructeurs DCNS-Arsenal de Brest (Clemenceau)
Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire (Foch)
A servi dans Marine nationale
Marine brésilienne (Foch)
Commanditaire Direction générale de l'Armement
PĂ©riode de service - (Clemenceau)
- (Foch)
Navires construits 2
Navires prévus 3
Navires annulés 1 (Verdun)
Navires en activité 0
Navires désarmés 1 (Foch)
Navires démolis 1 (Clemenceau)

Arrière-plan

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, la Marine Française avait en service un certain nombre de porte-avions, le plus moderne d'entre eux Ă©tant l'Arromanches, d'origine britannique. Cependant, ils Ă©taient tous de petite taille et de moins en moins adaptĂ©s Ă  la mise en Ĺ“uvre d'une aviation moderne, dont la taille Ă©tait en constante augmentation. Pour assurer l'indĂ©pendance de la France en matière de dĂ©fense, une nouvelle classe de porte-avions d'escadre fut envisagĂ©e. DĂ©plaçant un peu moins de 35 000 tonnes chacun, les nouveaux bâtiments sont plus lĂ©gers que ceux de la nouvelle classe Audacious de 43 000 tonnes commandĂ©e par la Royal Navy ; Mais Ă©tant construits Ă  partir de zĂ©ro, ils devaient ĂŞtre capables en dĂ©pit de leur taille modĂ©rĂ©e de profiter des toutes dernières innovations en matière de conception des porte-avions, Ă  savoir une piste oblique, des catapultes Ă  vapeur et un miroir d'aide Ă  l'appontage. En consĂ©quence ils devaient pouvoir mettre en Ĺ“uvre une toute nouvelle gĂ©nĂ©ration d'appareils français conçus pour ĂŞtre embarquĂ©s sur porte-avions[1].

Le projet de statut de 1949 élaboré par l'état-major général la Marine demandait quatre porte-avions de plus de 20 000 tonnes, en deux phases. Lors de sa réunion du 22 août 1949, le Conseil Supérieur de la Marine fut encore plus ambitieux en demandant à disposer pour la même durée de six porte-avions d'escadre. Le 15 juillet 1952, la marine française voulait toujours cinq porte-avions dont deux pour l'Union française (non disponibles pour l'OTAN). Selon le document final de la Conférence de Lisbonne de 1952, la France devait mettre à la disposition de l'OTAN un porte-avions le jour J, deux à J+30 jours et trois à J+180. Cependant, en 1953, la Marine dut se contenter de deux porte-avions. Le PA 54 Clemenceau, budget 1953, a été retardé jusqu'en novembre 1955. Le PA 55 Foch, budget 1955, a été retardé jusqu'en février 1957. Entre 1978 et 1981, ils ont été modernisés et leurs plates-formes certifiées pour catapulter des aéronefs Super-Etendard transportant des missiles AM-39 Exocet et des bombes nucléaires tactiques AN-52 dans le cadre de la Force aéronavale nucléaire[2]. Les deux navires ont aussi bénéficié d'une modernisation et de réaménagements : Le remplacement de quatre de leurs huit canons de 100 mm par deux lanceurs Crotale, des systèmes de défense antiaérienne. En 1997, le Foch a également reçu deux lanceurs SADRAL, achetés par la marine en 1994[3].

Ils ont eu des carrières notablement longues (jusqu'en 1998 et 2000) en comparaison avec les porte-avions de la classe Audacious, qui ont été retirés du service en 1972 et 1978.

Les porte-avions de la classe PA 54 sont de conception conventionnelle CATOBAR. La piste oblique est longue de 165,5m et large de 29,5 m; la zone d'appontage est orientée à 8 degrés vers bâbord de l'axe du navire. L'ascenseur pour aéronefs avant est à tribord; celui arrière est positionné sur le bord tribord du pont pour gagner de l'espace dans le hangar. La catapulte avant, longue de 52 m, est à bâbord de la piste axiale; celle arrière est située sur la piste oblique. Les dimensions du hangar sont de 152 sur 24 m (3 648 mètres carrés) pour 7 m de hauteur. Les soutes à carburant du Clemenceau avaient un capacité de 1 200 mètres cubes de carburant pour avions à réaction et 400 mètres cubes d'essence aviation. Le Foch avait une capacité de 1 800 et 109 mètres cubes respectivement[4].

Groupes aériens

Cinq Vought F-8E(FN) Crusader, huit Dassault Étendard IV, et un Breguet Alizé à l'avant du pont d'un Clemenceau dans les années 1970.

Conçus dès le départ comme des porte-avions d'escadre polyvalents, les deux bâtiments de la classe Clemenceau embarquaient en 1961 un groupe aérien constitué de dix avions de frappe et d'attaque Dassault Étendard IV, version M, dix autres de reconnaissance Etandard IV P, une flottille (jusqu'à huit appareils) de Breguet Alizé dédiés aux missions de lutte anti-sous-marine et dans le rôle de défense aérienne une flottille d'avions de combat Sud-Aviation Aquilon (des de Havilland Sea Venom construits sous licence). Ils ont également été utilisés pour des opérations d'assaut amphibie avec jusqu'à 42 hélicoptères. Juste avant la Guerre du Golfe de 1991, dans le cadre de l'Opération Salamandre (la composante aérienne de l'Opération Daguet), le Clemenceau transportait 30 Aérospatiale Gazelle et 12 Aérospatiale SA 330 Puma vers l'Arabie Saoudite[5]. La taille prévue du groupe aérien était à l'origine de soixante aéronefs, mais l'augmentation de la taille des appareils embarqués sur porte-avions dans la fin des années 1950 réduisit ce nombre à environ 40.

Des Vought F-8 Crusader ont été déployés, avec une flottille de douze avions, à partir de 1963. Le Crusader a servi sur les deux porte-avions jusqu'à ce que le Foch soit retiré du service en 2000. Le Dassault Super-Étendard est entré en service sur les deux bâtiments en 1978. Le Super-Étendard pouvait emporter à la fois le missile Exocet et l'ASMP, missile nucléaire, donnant à ces navires la capacité de frappe nucléaire.

Le Clemenceau et le Foch ont été modernisés de septembre 1977 à novembre 1978 et de juillet 1980 à août 1981. Cette opération à mi-vie a vu l'arrivée du nouveau Super-Étendard ainsi que plusieurs autres améliorations, comme le SENIT C3. Ils embarquaient alors jusqu'à 40 appareils: 10 Crusader, 15 ou 16 Super Étendard, 3 ou 4 Étendard IV P, 7 Alizé, 2 Super-Frelon et 2 Alouette III.

Le Dassault Rafale est testé à partir du Foch, après des modifications du pont, en 1992.

Les bâtiments de la classe

Navire Constructeur Homonyme Prévu Lancé Commandé Destin
Clemenceau DCAN Brest Georges Clemenceau Novembre 1955 21 décembre 1957 22 novembre 1961 Déconstruit à Hartlepool, 2009
Foch Chantiers de l'Atlantique, Saint-Nazaire puis DCAN Brest Maréchal Ferdinand Foch 15 novembre 1957 23 juillet 1960 15 juillet 1963 Vendu à la Marine Brésilienne comme São Paulo le novembre 2000, désarmé le 22 novembre 2018.

Sabordé le 3 février 2023, au large du Brésil

  • Le Clemenceau, premier bâtiment de la classe, a Ă©tĂ© mis sur cale en 1955, lancĂ© en 1957, et mis en service en 1961. Il a accompli de nombreuses missions dans la marine française aux cĂ´tĂ©s du Foch, durant 36 ans, jusqu'Ă  ĂŞtre finalement retirĂ© du service en 1997. Après la fin de son service, il s'est trouvĂ© impliquĂ© dans une controverse sur sa dĂ©construction. Il a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© et recyclĂ© par Mesure au Royaume-Uni Ă  Graythorp sur Teesside, en Angleterre[6].
  • Le Foch, a suivi le "Clem" de près de deux ans et servi lĂ©gèrement plus longtemps que le bâtiment tĂŞte de sĂ©rie, de 1963 jusqu'en 2000. Il a ensuite Ă©tĂ© achetĂ© par la Marine BrĂ©silienne, oĂą il a continuĂ© Ă  servir sous le nom de SĂŁo Paulo, seul porte-avions en service au BrĂ©sil, jusqu'en 2018.
  • Un troisième porte-avions — pour lequel le nom de Verdun a Ă©tĂ© proposĂ© et qui Ă©tait destinĂ© Ă  remplacer l’Arromanches — Ă©tait prĂ©vu pour 1958, mais il fut finalement annulĂ© en 1961 au profit de la Force de dissuasion nuclĂ©aire.

Plan général

1 : canons de 100mm mle 53 ; 2 : radars de conduite de tir DRBC-31 (puis DRBC-32C) ; 3 : Appareil de levage ; 4 : grue de 15 tonnes ; 5 : radar d'approche sous radôme NRBA-50 puis 51 ; 6 : radar de veille air tridimensionnelle DRBI-10 ; 7 : cheminée ; 8 : la Proximité de radar type DRBV-20 ; 9 : Antenne TACAN; 10 : radar de veille surface-air (basse altitude) DRBV-50 (puis par la suite 1 surface-air DRBV-15) ; 11 : radar de veille air DRBV-23 ; 12 : radar de veille air tridimensionnelle DRBI-10 ; 13 : radar de conduite de tir DRBC-31 (puis DRBC-32C)

Notes et références

  1. (en) David Miller, Illustrated Directory of Warships of the World, Osceola, WI, MBI Publ., , 480 p. (ISBN 978-0-7603-1127-1, lire en ligne), p. 14
  2. Marc Théléri, Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Stock, 1997, p. 100
  3. Norman Friedman, The Naval Institute Guide to World Naval Weapon Systems, Naval Institute Press, , 595 p. (ISBN 1-55750-262-5, lire en ligne)
  4. War Machines Encyclopedia, Aerospace Publishing Ltd, London, 1984, p.476
  5. (en) Chris Bishop et Chris Chant, : The World's Greatest Naval Vessels and Their Aircraft, Leicester, Zenith Press, , 82–3 p. (ISBN 0-7603-2005-5, lire en ligne)
  6. (en) « New ghost ship heads to Teesside », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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