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Mistral (missile)

Le missile transportable anti-aérien léger « Mistral » est un missile sol-air très courte portée (« SATCP »), ou MANPADS en anglais, de conception « tire et oublie », infrarouge passif. Il est utilisé dans une grande variété de systèmes d’armes ayant pour objet la défense antiaérienne à basse et très basse altitude.

Mistral
Mistral (missile)
Missile Mistral lors du défilé militaire du 14 juillet 2014.
Présentation
Type de missile missile sol-air à très courte portée
Constructeur MBDA
Coût à l'unité 300 000 €
DĂ©ploiement 1988
Caractéristiques
Moteurs Moteur Ă  poudre (2 Ă©tages)
Masse au lancement 18,7 kg[1]
Longueur 1,80 m[2]
Diamètre 90 mm[2]
Envergure 180 mm
Vitesse supérieur à Mach 2,7[1]
PortĂ©e plus de 6 km[2]
Altitude de croisière 3 000 m[1]
Charge utile kg[1] d'hexolite, billes de tungstène
Guidage infrarouge passif[2]
Précision 93 % SSKP[N 1] - [1]
Détonation fusée de proximité ou impact
Plateforme de lancement Fantassin, hélicoptère, navire

Il est fabriqué par Matra (devenue MBDA), sa première version a été mise en service dans l'armée française en 1989.

Missile

Le missile est long de 1,80 m[2] et pèse 18,7 kg[1] — dont kg de charge explosive. Sa vitesse est supĂ©rieure Ă  mach 2,7 (soit 926,1 m/s) et sa portĂ©e supĂ©rieure Ă  six kilomètres : il peut atteindre une cible au sol Ă  une distance de 6 000 mètres et une cible aĂ©rienne (hĂ©licoptère ou avion volant Ă  max. Mach 1,2) Ă  3 000 mètres d'altitude. Le guidage autodirecteur est de type tire et oublie guidĂ© par un autodirecteur infrarouge passif (le missile se guide en fonction des sources de chaleur).

Le départ du missile est extrêmement bruyant (supérieur à 140 dBA, s'entendant à plusieurs kilomètres) et nécessite des protections auditives. En , son taux de réussite, sur 4 500 tirs réels, était de 96%[3].

Sa première version (S1) a été livrée en 1989, la deuxième version (M2) en 1997 ; elle a été développée pour être adaptée au Tigre[4]. Une troisième version « rénovation à mi-vie » est développée en 2010[5]. Appelé F3, elle est exportée pour la première fois en Estonie en [6]. Cette version dénommée Mistral 3 a une portée de km contre un engin cible subsonique[7].

La maîtrise d’œuvre est assurée par MBDA[1] (anciennement Matra BAe Dynamics). D’autres entreprises interviennent pour des parties du missile :

La production de Mistral était de 20 unités par mois en 2022, 30 par mois en 2023, avec un objectif de 40 par mois en 2025[10].

Système d'arme

Le système d’origine est composé du missile avec son lanceur et d’un poste de tir portable et réutilisable sur lequel le tireur est assis, appelé Trépied (Se posant directement sur l’épaule, le Stinger et le SAM 16 n'ont pas de poste de tir). Le temps de rechargement du lanceur est de 30 secondes[11].

Le Trepied comprend un viseur clair, un calculateur et Ă©ventuellement une camĂ©ra thermique, un interrogateur ou une aide Ă  la dĂ©signation[12] : couplĂ© au radar d'alerte Samantha, le Mistral peut dĂ©tecter des aĂ©ronefs Ă  une distance max. de 15 km et verrouiller la cible en 3 secondes (5 secondes sans prĂ©-alerte).

Depuis la munition est intégrée dans plusieurs lanceurs :

  • les SADRAL et SIMBAD sont embarquĂ©es sur des bâtiments de la marine nationale,
  • système ASPIC sur vĂ©hicule Peugeot P4 de l’armĂ©e de l’air (retirĂ© du service en date de 2019[13]),
  • montage PAMELA sur vĂ©hicule ACMAT ou TRM 2000 pour l’armĂ©e de terre,
  • Multi Purpose Combat Vehicle : Renault Sherpa 3 Ă©quipĂ© de quatre Mistral[14]. DĂ©veloppĂ© depuis 2006, 6 en service depuis 2011 dans le 54e rĂ©giment d'artillerie français, première exportation fin 2013[15].
  • système AATCP pour les hĂ©licoptères Gazelle et Tigre HAP pour l’armĂ©e de terre[4],
  • lanceur SADRAL pour la Marine (poste de tir Ă  6 missiles semi-automatique)[2].

Ces systèmes sont développés par MBDA (sauf PAMELA et ASPIC qui sont développés par Thales)[2].

Le Mistral peut également s’utiliser dans le cadre du programme plus global Maillage anti-aérien des radars tactiques contre hélicoptères et aéronefs à voilure fixe (MARTHA)[16].

Pays utilisateurs

Entre 1988 et dĂ©but 2012, plus de 16 000 missiles Mistral ont Ă©tĂ© vendus ou commandĂ©s. Ils sont utilisĂ©s Ă  cette date par 24 pays dans le monde[17] - [18], en , un total de 32 pays en ont acquis - certains l'ayant depuis retirĂ© du service[19]-; certains Ă©quipements (ATLAS, ALBI) sont destinĂ©s uniquement Ă  l’export[20].

Pays utilisateurs de Mistral (non exhaustif)
Nations Nombre de missiles Date de commande Date de livraison
France
Autriche 500 1993 entre 1993 et 1996
Arabie saoudite 700 1989 entre 1991 et 1992
Belgique (Première commande) 714 1988 entre 1991 et 1995
Belgique (Seconde commande) 290 1991 entre 1993-1994
Brésil 160 1994 entre 1994 et 1997
Botswana 14 lance-missiles 2016[21] 2016
Chili 750 1989 entre 1991 et 1997
Chypre 90 1988 1989
Corée du sud 984 1992 entre 1993 et 1997
Émirats arabes unis (Première commande) 24 1986 1990
Émirats arabes unis (Seconde commande) 500 1988 1993 - 1994
Espagne 840 1991 entre 1992 et 1997
Finlande 540 1989 entre 1990 et 2002
Gabon 60 1985 1988
Hongrie nc nc nc
Norvège 400 1990 entre 1992 et 1997
Pakistan 100 1991 entre 1994 et 1995
Qatar 500 1990 entre 1992 et 1996
Estonie depuis 2009[22]
Nouvelle-ZĂ©lande 12 lance-missiles 1999[23]
Serbie 40 lance-missiles 2020 2021
Ukraine ~100 2022[24]
Croatie[25] 2022

En 2005, l'armĂ©e de terre française alignait 210 lanceurs et l'armĂ©e de l'air 60, soit 270 au total. Ce chiffre devait passer Ă  204, soit la perte de 66 lanceurs après la rĂ©organisation en cours en 2011. L'armĂ©e de l'air abandonnant ce système d'armes et l'artillerie devant possĂ©der dix batteries sol-air : quatre au sein de l'unique rĂ©giment spĂ©cialisĂ©, le 54e rĂ©giment d'artillerie et six autres rĂ©parties Ă  raison d'une batterie dans chacun des rĂ©giments d'artillerie de six brigades (mĂ©canisĂ©es, lĂ©gères blindĂ©e, parachutiste et de montagne). Chacune de ces batteries a trois sections Ă  six postes de tir chacune - soit dix-huit postes de tir Mistral par brigade. La batterie aĂ©roportĂ©e (35e RAP) devait conserver quatre sections, soit 24 postes de tir. Le 54e RA Ă  Hyères devrait fournir deux groupements sol-air Ă  deux batteries pour le compte de chacune des deux brigades blindĂ©es. La formation se passe sur simulateur et un tir rĂ©el n'est effectuĂ© qu’une fois par an sur cible tĂ©lĂ©commandĂ©e Ă  partir de l’Ile du Levant ou du centre d’essais de Biscarrosse. Mais si au , on comptabilisait 226 postes de tir, au , on en compte 186[26]. Entre 2012 et 2015, l’armĂ©e française commande 2 050 exemplaires du missile RMV Mistral, chiffre revu Ă  580 dans la loi de programmation militaire 2009-2014[5].

En 2009, la CIA a tenté d'acquérir discrètement des missiles Mistral appartenant à l'armée chypriote, car le renseignement américain n'était jusqu'à présent pas parvenu à s'en procurer[27].

L'armée belge en a équipé le Bataillon Artillerie (plateau Lombardsijde) de 1994 à 2017, 858 missiles au total sont achetés dont 643 ont été tirés, le dernier le 11 mai 2017. On annonce leur réactivation en octobre 2020, celle-ci doit débuter concrètement en 2023 avec initialement un premier peloton[28].

En avril 2022, la Norvège fournit une centaine de missiles à l'armée ukrainienne dans le cadre de l'aide à l'Ukraine contre la guerre russo-ukrainienne[24], un nombre non précisé est également livré par la France[29].

Notes et références

Notes

  1. Single-Shot Kill Probability, probabilité de toucher en un seul coup.

Références

  1. (en) « Mistral 2 », sur www.mbda-systems.com (consulté le ).
  2. « Mistral, Fiche technique », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  3. « MBDA prêt à livrer ses premiers véhicules MPCV en configuration sol-air », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  4. « Mistral, Présentation », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  5. « Projet de loi de finances 2014, Mission Défense, Programme Équipement des forces, projet annuel de performances, justification au premier euro », sur performance-publique.budget.gouv.fr.
  6. « Mistral F3 et Milan pour l’Estonie », sur strategic-bureau.com (consulté le ).
  7. « Le missile MBDA Mistral 3 se fait un drone », sur Air et Cosmos (consulté le ).
  8. « Systèmes Avioniques & Navigation : Guidage > Senseurs », sur www.sagem-ds.com (consulté le ).
  9. « Mistral, Architecture industrielle », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  10. Martin Pereira, « La production de poudre pour les obus d’artillerie bientôt relocalisée en France », sur Le Point, (consulté le ).
  11. https://www.defense.gouv.fr/terre/equipements/artillerie/systeme-d-arme-sol-air-mistral
  12. « Mistral, Equipements et munitions », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  13. Jean-Marc Tanguy, « Viper au point, l'armée de l'air équipe ses patrouilles », sur Le Mamouth, (consulté le ).
  14. « MBDA Unveils Multi Purpose Combat Air Defense Vehicle », Defense Talk, (consulté le ).
  15. « Mystery Order for Multi Purpose Combat Vehicle », Armed Forces International, (consulté le ).
  16. « Martha, Présentation », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  17. « Un Mistral à la une… - FOB », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le ).
  18. (en) « Home », sur SIPRI (consulté le ).
  19. « La Serbie commande des missiles sol-air MISTRAL 3 auprès de MBDA », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  20. « Mistral, Pays équipés », sur www.ixarm.com (consulté le ).
  21. Michel Cabirol, « Armement : mais qu'a vendu la France au Botswana en 2016 ? », sur La Tribune, (consulté le ).
  22. « Estonia orders Mistral SHORAD systems », sur Air & Cosmos (consulté le ).
  23. (en) « Mistral Air Defence Missile », sur New Zealand Artillery, (consulté le ).
  24. « La Norvège donne des missiles antiaériens à l'Ukraine », sur Le Figaro, (consulté le )
  25. « boursorama.com/actualite-econo… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  26. « Question N° : 47350 de M. François Cornut-Gentille (Union pour un Mouvement Populaire - Haute-Marne) », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  27. « Câble diplomatique américain 09STATE52499 », sur www.wikileaks.ch (consulté le ).
  28. « La reconstruction d’une artillerie antiaérienne au sein de la Composante Terre débutera en 2023 », sur À l'Avant-Garde, (consulté le ).
  29. « En Ukraine, la défense terrestre et anti-aérienne de Kyiv s'organise », Air et Cosmos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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