Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac[1] - [2] - [3], à Tours le (1er prairial an VII) et mort à Paris le , est un écrivain français. Il a été à la fois critique littéraire, essayiste, dramaturge, journaliste, imprimeur, mais on retient surtout de lui son immense production romanesque qui compte 137 romans et nouvelles parus de 1829 à 1852.
1799
- Naissance le 20 mai
Honoré de Balzac est né le .
Il est mis en nourrice chez des habitants de Saint-Cyr-sur-Loire.
1802
- Décembre
Une souscription est ouverte pour l’établissement d’un lycée à Tours : la contribution du « citoyen Balzac » est de 1 300 F, bien supérieure à celles du général-préfet ou de l’archevêque concordataire qui vient d’être nommé en juin[4].
1803
Les trois enfants sont confiés à une gouvernante, Mlle Delahaye qui les fait vivre « dans la terreur ».
- 22 mai
Mort de Claude Louis Joseph Sallambier, grand-père d’Honoré. Sa veuve vient s’installer chez les Balzac en apportant au ménage cinq mille francs de rente[5].
- 12 août
Napoléon étant de passage à Tours, le maire lui remet une supplique de Bernard François Balzac, rappelant qu’il a déjà fait transmettre au grand chancelier de la Légion d’honneur un rapport sur « ses longs services rendus à la chose publique ». Cette supplique demeurant sans effets, il pétitionne en 1814[4].
- 13 octobre
Bernard François est nommé par Pommereul administrateur de l’Hospice général de Tours, et le restera jusqu’en 1814[4].
- 23 décembre
Bernard François est nommé adjoint au maire de Tours, et remplit jusqu’en , les fonctions « d’officier public de l’État Civil ». Il cesse alors ses fonctions d’assesseur du juge de paix de la ville de Tours, fonction qu’il a remplie depuis 1798[4].
1804
- Avril
Honoré devient externe « à la lecture », pour six francs par mois à la pension Le Guay, située, 71, rue de la Scellerie, non loin de l’hôtel de ses parents. Le catéchisme est assuré par l’abbé Laberge. Il y reste jusqu’en 1807.
1805
Vente de la ferme de Volaille à Gazeran pour 30 000 francs, apportée en dot à la femme de Bernard François, pour permettre l’achat de la ferme de Saint Lazare près de Tours[4].
1807
Bernard François prend ses fonctions d’agent en chef à la direction générale des vivres à la guerre à Tours au traitement de 4 200 francs.
Nommé agent général des vivres de la 22e division militaire, il le reste jusqu’au 1er septembre 1814)[4].
1809
- 30 avril
Honoré, élève de septième, obtient par l’« Académie du Collège » un accessit de discours latin et reçoit un exemplaire de l’Histoire de Charles XII de Voltaire (Metz, Collignon, 1805, in-12). En lettre d’or sur le premier plat est gravé : « PRIX A HONORÉ BALZAC, 1808 ».
En cette année scolaire les appréciations concernant Honoré sont les suivantes :
- Conduite : « bonne »
- Caractère : « lent »
- Disposition : « très heureuse »
Au collège de Vendôme, Zulma Tourangin, future Mme Carraud, alors âgée de treize ans, rencontre pour la première fois Honoré, en rendant visite à son cousin germain Alix Tourangin, pensionnaire à Vendôme[6].
1810
- 7 septembre
Distribution des prix au collège de Vendôme. Pour le « cours » de 6e, « M. Honoré Balzac de Tours » obtient les premiers accessits en version latine et orthographe.
Appréciations :
- Conduite : « bonne »
- Caractère : « doux »
- Dispositions : « heureuse »
1811
- Septembre
Honoré achève sa cinquième classe d’Humanités : conduite « bonne », caractère « enfantin », dispositions « heureuses ».
1812
- 7 septembre
Élève de quatrième, Honoré remporte un second accessit de version latine, à mérite égal avec Henri Verdryès.
1813
- 22 avril
Honoré quitte le collège de Vendôme, et retourne quelques mois chez ses parents à Tours.
- Début de l’été
Honoré entre à l’institution Lefebvre, rue de Thorigny à Paris (aujourd’hui musée Picasso), dirigée par Beuzelin et Ganzer.
Il suit les cours au lycée Charlemagne, rue Saint-Antoine.
1814
- Fin février ou début mars
Mme Bernard François, craignant l’invasion des Alliés, vient chercher son fils à Paris pour le ramener à Tours.
- Juillet - 15 septembre
Honoré « de » Balzac, externe au collège de Tours, redouble la classe de 3e.
- 5 septembre
Honoré « de » Balzac reçoit la décoration du Lys.
1815
- Janvier
Honoré, élève de seconde, est mis en pension à l’institution Lepître, 9, rue Saint-Louis (actuellement 37, rue de Turenne). Il y reste jusqu’en septembre 1815. Il suit à nouveau les cours du lycée Charlemagne[7].
Selon B. Guyon, il semble que, malgré ce certificat élogieux, Balzac a été renvoyé de l’institution. Pendant les Cent-Jours, Lepître eut bien du mal à venir à bout de ses élèves bonapartistes. Beaucoup furent renvoyés après la seconde Restauration.
- Automne
Honoré retourne chez Ganser et au lycée Charlemagne, où il suit la classe de rhétorique.
- Entre le 29 septembre et novembre 1816
Il écrit une dissertation conservée ; « Autre discours sur la mort des enfants de Brutus » (Pl. XIII, 1003-1104), ainsi qu’un éloge du XVIe siècle.
1816
- Janvier
32e en latin.
- Fin de l’été
Honoré achève sa rhétorique sans passer le baccalauréat, et, après les vacances, devient petit clerc chez l’avoué Jean Baptiste Guillonnet-Merville, 42, rue Coquillère, dans le quartier des Halles.
- 4 novembre
Honoré prend sa première inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 165). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau. Il suit également des cours à la Sorbonne et au Muséum.
Il suit les cours de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire au Muséum, de Guizot, Villemain et Victor Cousin à la Sorbonne.
1817
- 14 avril
Honoré prend sa deuxième inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 1335). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.
- 18 avril
Lettre de Bernard François à son neveu Jean François Balzac « praticien » à Albi : « Mon fils travaille dans une des plus fortes études de procureur à Paris depuis bientôt un an où il est 3e clerc et il fit en même temps son droit pour devenir avocat ».
- 11 juillet
Honoré prend sa troisième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1088). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.
- 11 novembre
Honoré prend sa quatrième inscription à la faculté de droit de l’Université de Paris (no 988). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.
1818
- 3 janvier
Honoré prend sa cinquième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 159). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).
- Vers avril
Honoré entre à l’étude de Maître Victor Édouard Passez, notaire dans la même maison que les Balzac, 40, rue du Temple.
- 3 avril
Honoré prend sa sixième inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 389). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).
- 3 juillet
Honoré prend sa septième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 549). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).
- 10 novembre
Honoré prend sa huitième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1001). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).
- Durant l’année
Honoré prend des notes sur la philosophie et la religion, quelques lectures de philosophes, Malebranche, Descartes, Spinoza, d’Holbach (Pl. XIII, 561-589) pour un Discours sur l’immortalité de l’âme (Pl. XIII, 525-560) (il soutient la non-immortalité de l’âme), et entreprend un Essai sur le génie poétique (Pl. XIII, 591-600).
1819
- 1819-1820 : Essai sur le génie poétique
- 1819 à 1822 : rédaction de Sténie ou les Erreurs philosophiques.
Parallèlement à ses lectures de Descartes, il écrit « Essai sur le Génie poétique » dont il nous reste un manuscrit de huit pages (Pléiade OD, I, p. 594 et 1471)[4]
Il fait des recherches sur Malebranche – fin 1818 - (Pléiade, OD, I, p. 563-570) et Descartes (Ibid. p. 570-581)
- 4 janvier
Honoré prend sa neuvième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 219). Professeurs : Boulage (code civil) ; Cotelle (code civil approfondi).
Il passe avec succès son premier examen de baccalauréat en droit (no 156)[1819 1].
- 7 avril
Honoré prend sa dixième et dernière inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1147). Professeurs : Boulage (code civil) ; Cotelle (code civil approfondi).
- 14 avril
Louis Antoine Labois[4] - [1819 2] rachète l’étude de Mtre Guillonnet de Merville pour 120 000 francs. Il sera plus tard l’avoué de Balzac jusqu’à ce qu’il cède sa charge en 1840 pour 250 000 francs.
- Juillet (?)
- Nouveau séjour d’Honoré à L’Isle-Adam. À la même époque, il quitte l’étude de Maitre Passez.
Dans Physiologie du mariage : « En 1819, j’habitais une chaumière au sein de la délicieuse vallée de L’Isle-Adam. Mon ermitage était voisin du parc Cassan, la plus suave des retraites, la plus voluptueuse à voir, la plus coquette pour le promeneur ; la plus humide en été de toutes celles que le luxe et l’art ont créées ».
- 4 août
Honoré qui a refusé de devenir notaire, et obtenu un délai de ses parents pour faire ses preuves en littérature, s’installe dans une mansarde (au 3e -Corr. 19-10- ; 5e) située à Paris, 9, rue de Lesdiguières, près de l’Arsenal[5]. Pour les relations de la famille, il est officiellement parti pour Albi, chez le notaire J.F. Balzac. Sa famille lui permet de tenter une expérience dans la littérature de deux ans, et lui alloue 1 500 Frs par an[5].
Le loyer est de 60 F par an, comme en témoigne la quittance suivante : « Je reconnais avoir reçu de Monsieur Balzac la somme de dix francs pour deux mois de loyer échus fin du mois dernier dont quittances./ 2 octobre 1819/[signé] Leullier ». La mansarde est décrite dans un article de Jules de Pétigny publié dans « La France centrale » du 4 mars 1855.
- Septembre
Balzac songe[7] :
- à un roman : Coquecigrue, « trop difficile et trop au-dessus de ses forces ». (1009) Le mot "coquecigrue" réapparaît cependant en 1833 dans Le Prosne du ioyeulx curé de Meudon, 8e conte drolatique du Second dixain.
- à une tragédie : Sylla,
- à un opéra-comique : Le Corsaire -(1008) – il établit un scénario et une liste de personnage. Il se fixe sur une tragédie : Cromwell.
- Automne
Honoré débute Sténie ou les Erreurs philosophiques, un roman par lettres inspiré de Rousseau et de Werther. Un calibrage précis de ce manuscrit indique l’intention de présenter le texte à un éditeur. Ce roman sera en chantier jusqu’en 1822. La critique a depuis longtemps remarqué le choix, par Honoré, de genres ou de formes archaïques, qu’il s’agisse d’imiter La Nouvelle Héloïse ou d’écrire une tragédie en 1820. D’après Pierre Barbéris, l’anagramme R’Hoone (qui dissimule Honoré pour les trois romans publiés par Hubert en 1822, et pour Une heure de ma vie) apparaît pour la première fois dans le manuscrit de Sténie, dans une recherche de nom (« Wan Rhoon ») pour le héros de Vanhers.
Il entreprend certainement la traduction de l’« Éthique » de Spinoza qui n’existait alors pas en version français en qu’il consulte probablement à la bibliothèque de l’Arsenal – Pléiade OD, I, p. 581-587 et p. 1462-1465) – Voir « Louis Lambert » Pl ; XI, p. 679
- Novembre
Balzac envoie à sa sœur Laure le plan détaillé de sa tragédie Cromwell. Il vient d’y travailler durant 7 mois.
Aucun manuscrit ne nous est parvenu, seul des copies calligraphiées par sa mère et sa sœur nous sont connus.
Il s’est documenté en utilisant l’Histoire de Cromwell, d’après les mémoires du temps et les recueils parlementaires de Villemain (2 vol., 1819), ainsi que l’Oraison funèbre d’Henriette-Marie de France, reine d’Angleterre de Bossuet.
Durant cette année il tâte de la poésie et ébauche quelques poèmes satiriques : Le Ventru, Saint-Louis, Livre de Job, Robert-le-Diable (Une femme bien propre), Pl. XIII, 1063-1068
1820
- Fin mars – Début avril
Honoré achève Cromwell. Il compte 2 000 vers.
- 8 avril
Dans l’ « Avertissement du Gars », la vie de Victor Morillon, son auteur fictif, personnage qui est à la fois son double et son pseudonyme, Honoré transpose sa propre rencontre avec Walter Scott.
- Début avril
Nouveau séjour à l’Isle-Adam. Il travaille entre autres à Aghatise.
Il reclasse la riche bibliothèque de son ami, et se familiarise certainement avec l’œuvre de Buffon.
- Fin avril
Il reprend et peut-être complète le sujet d’Agathise qui devient en juillet-août Falthurne, « manuscrit de l’abbé Savonati, traduit de l’italien par M. Matricante, instituteur primaire » ; dont, outre des plans et quelques brouillons, il ne rédigea que le premier chapitre et quelques brouillons, vraisemblablement en juillet-août 1820[4]. L’entreprise est passablement burlesque et vouée à l’échec : il s’agit de la traduction d’une épopée italienne, « retour de croisade », censément en vers à l’origine, par un traducteur ignorant l’italien. Il y multiplie les interventions incongrues qui achèvent de ruiner la fragile crédibilité de l’histoire. Le support, des cahiers non margés, est malencontreux, car il laisse filer l’écriture, sans autoriser des feuillets intercalaires.
Il lit Byron, Mme Staël, Chateaubriand, l’Arioste.
Mme B.F. et Laure recopient le manuscrit de Cromwell.
- Après le 18 mai
Devant la famille et quelques amis, Honoré lit Cromwell. L’impression de l’assistance est franchement mauvaise.
- Juillet - Août
Honoré reprend le premier cahier d’Agathise sous le titre de Falthurne (voir mai-juin 1820) en remontant l’intrigue dans le temps, en bouleversant le système des personnages et en intégrant des éléments philosophiques incompatibles avec la gaieté initiale du texte. D’après les plans conservés qui essaient vainement de mettre un pu d’ordre dans ce magma, l’héroïne, désormais, aurait été la victime d’un procès en sorcellerie. Le problème insoluble, et qui mène droit à l’inachèvement, est que cette nouvelle version du début ne peut s’accorder avec le début primitif. Sa réécriture incontrôlé et aventureuse a emporté la fiction hors d’elle-même, l’a gangrenée au lieu de l’entraîner. L’écriture s’enlise et s’interrompt.
De Falthurne on connaît les deux premiers chapitres. En 1823, Honoré entreprend une seconde Falthurne proche uniquement par le titre de cet essai de 1820.
- Août
Mme Balzac (qui a recopié le manuscrit) et Laure soumettent le manuscrit de Cromwell au jugement du fabuliste Andrieux, professeur au Collège de France ; le verdict fut, selon Laure de Surville, que l’auteur « doit faire quoi que ce soit, excepté de la littérature ».
- 14 août
Lettre de Mme B.F. Balzac à Andrieux.
- Elle renvoie la note d’Andrieux que Laure avait subtilisée lors de l’audition de Cromwell.
- 16 août
Lettre d’Andrieux à Mme B.F. Balzac :
« Madame,
À peine étiez-vous partie, que je me suis fort bien aperçu que mon petit papier avait disparu, et j’ai deviné que ce n’était pas vous, mais Madame votre fille, qui l’avait emporté. Comment se fâcher contre une aussi aimable personne ? Cela est impossible ; J’ai pensé que cette jolie et bonne sœur avait cru faire un grand plaisir à son frère en lui montrant ma note, et qu’elle n’avait pas pu résister à ce mouvement fraternel. Comme j’ai eu aussi une sœur que j’aimais beaucoup, et dont j’étais fort aimé, comme mes deux filles s’aiment tant qu’elles peuvent, et de tout leur cœur, je n’est point du tout été surpris de ce larcin dont malheureusement l’objet était bien mince. Cette note ne pouvait être fort utile au jeune Auteur ; mais j’apprécie, Madame, la délicatesse qui vous engage à me le renvoyer, et je vous en remercie. J’avais jeté ses phrases sans suite, et, au hasard sur le papier afin de me souvenir de l’effet qu’avait produit sur moi l’ouvrage, et de pouvoir vous en parler en connaissance de cause. Ces critiques de détails ont amené le jugement peut-être un peu sévère que j’ai porté. Je suis loin de vouloir encourager M. votre fils ; mais je pense qu’il pourrait mieux employer son temps qu’à composer des tragédies ou des comédies. S’il me fait l’honneur de venir me voir, je lui dirais comment je crois qu’il faut considérer l’étude des Belles Lettres et les avantages qu’on en peut et qu’on doit en tirer, sans se faire Poète de profession. Je rends grâce à la circonstance qui m’a procuré l’avantage de faire connaissance avec une personne de votre mérite, avec une bonne mère qui s’occupe de bien diriger son fils ; il ne recevra jamais de meilleurs conseils que ceux que lui donne votre tendresse éclairée. Voulez vous faire agréer à Madame votre fille, et agréer vous-même, Madame, l’hommage de mon profond respect » (Andrieux).
- 1er septembre
Corr. 20-7 : certificat de libération de service militaire. Il est indiqué qu’il a « la taille d’un mètre 655 millimètre, et exerçant la profession d’étudiant en droit ». (en 1837, il sera indiqué 1,68 m). Il obtient le no 344, et la liste est arrêtée au 176.
- Septembre ou octobre
Cromwell est soumis au jugement de Pierre Rapenouille dit Lafon, sociétaire de la Comédie Française, « un sot incapable de le juger » selon Honoré.
- 8 décembre
Le propriétaire de la rue Lesdiguières donne quittance du dernier terme, jusqu’au 1er janvier 1821, de la mansarde que Balzac ; semble-t-il n’habitait plus depuis un certain temps. À cette époque les Balzac réside 17, rue Portefoin, dans le Marais.
Il travaille à la rédaction de Sténie et esquisse Une heure de ma vie.
- 1820 ou au plus tard premiers mois de 1821
Ebauche de Corsino[1820 1] (titre que donneront les premiers éditeurs) : 9 feuillets sans titre ; écrits pour la plupart ; au recto et au verso. L’écriture, grosse et haute, ne couvre (comme Agathise) que la partie droite de chaque page. Vers la même époque, après avoir écrit le plan de Sténie en 1819, il se lance dans son écriture[4]. Vers la fin de l’année (?), Honoré abandonne les Œuvres de l’abbé Savonati.
1821
- Début de l'année
Rencontre avec Paul Lacroix ; celui-ci précise : « La première fois que nous nous sommes vus […]. C’était en 1821 et il m’avait invité à déjeuner pour me parler d’un roman qu’il me priait de revoir et de publier avec lui ».
Sautelet, condisciple à la fac de droit, lui aurait fait connaître Lepoitevin[5].Balzac le décrit dans une lettre : « Un vieux bonhomme au crâne dénudé, à la mâchoire dégarni, aux yeux affaiblit. (…) Un débris de journalisme (…) Ce brèche-dent, ce myope, ce gouteux a fait trembler le Paris éclatant des courtisanes, des artistes et même des gens du monde. Il tenait sous ses ordres, comme un maître d’école armé de sa férule, une douzaine de jeunes gens qu’il traitait de petits crétins. Il les formait dans l’art d’aiguiser le poignard de l’esprit et de frapper au bon endroit. Il les rudoyait avec une dure paternité (…) La jeunesse littéraire trouvait dans ce bouge trente sous par jour à gagner ».
- Avril – mai
Dernier séjour d’Honoré de Balzac à l’Isle-Adam.
- 23 avril
Pendant ce séjour, Honoré assiste aux obsèques du Dr Bossion, décédé le 23 avril : il serait d’après Laure, l’un des modèles du Dr Benassis.
- Mai
Honoré commence la rédaction de L’Héritière de Birague qu’il achève en août (en collaboration avec Lepoitevin)[7].
- Juin
Honoré entame Jean Louis ou La Fille trouvée (Roland Cholet a montré qu’il était proche de Sténie et des Lectures philosophiques), tout en continuant L’Héritière de Birague[7].
- 10 juin
Lettre de Laurence à Laure :
« Honoré ira définitivement en Touraine, mais avant il doit terminer un roman dont le premier volume est très drôlement fait avec beaucoup d’esprit et d’imagination, il doit aussi finir avec son ami l’ouvrage en 4 volumes qu’ils ont entrepris.
Jusqu’à présent l’intrigue (du second ouvrage écrit en collaboration) file bien ; les caractères sont parfaitement tracés, ils ont adroitement placé deux personnages très gais qui retiendront les larmes des femmes trop sensibles qui pourraient les laisser couler dans les scènes vraiment dramatiques. Je devrais peut-être te donner succinctement les faits ; mais ne doutant pas que le roman se répande dans toute l’Europe et même ne fasse le tour du monde et ne commence celui de la France par Bayeux ; curieusement il faut bien mieux te laisser toutes les surprises. Aussitôt que ce roman sera publié nous t’en dirons le titre pour que tu ailles sonner l’alarme chez tous les libraires qui ne l’auraient pas. Voilà qui est politique ».
Roland Cholet pense que le roman qu’il termine est Jean Louis et non Charles Pointel pense à Sténie, dont le manuscrit porte sur la première page « 1er volume ». Les 4 volumes doivent être L’Héritière de Birague[4].
- Août
Honoré finit L’Héritière de Birague.
- 12 août (dimanche)
Contrat de mariage, signé dans le pied à terre des Balzac au Marais devant Mtre Passez, d’Armand Désiré Michaud de Saint Pierre Demonzaigle avec Laurence Balzac, ainsi que deux quittances de M. de Montzaigle à Mme Balzac les 10/05/1843 et 17/05/1847 (ET/LXXXVIII/1362).
La dot de Laurence est de 30 000 F., comme pour Laure, le capital étant payable par moitiés au décès de chacun des parents. Une prévoit toutefois le versement dès le jour du mariage d’une rente représentant les intérêts de la dot au taux de 5 % (Le solde de la dot soit 15 000 frs, fut versé à Montzaigle en 1829, après le décès de son beau-père). Le trousseau est évalué à 6 000 F, Mme de Montzaigle donne 3 000 F à son fils.
Une « soirée » est donnée, Honoré de Balzac est présent[4].
- 1er septembre (samedi)
Mariage de Laurence Balzac avec Armand Désiré de Montzaigle.
Honoré est présent[4].
- Septembre
Voyage possible d’Honoré à Tours et Vouvray, à la Caillerie, chez M. de Savary[4].
- Octobre
(1007) Honoré termine Jean Louis ou La Fille trouvée et il commence Clotilde de Lusignan ou le Beau Juif (achevé en mai 1822). Honoré entreprend la rédaction de L’Anonyme, qu’il termine à l’été 1822[7].
- Vers octobre
Lepoitevin et Balzac vendent à l’éditeur Grégoire-Cyr Hubert, libraire au Palais-Royal, galerie de bois, no 222, un roman intitulé L’Héritière de Birague. (1008) pour 800 F.
Début de la passion d’Honoré pour Mme de Berny (Corr.22-16)
Vers la même époque, il vend au même éditeur ; pour 1 300 F ; "Jean Louis"[4].
- 17 novembre
Enregistrement à B.F. de Charles Pointel ou Mon Cousin de la main gauche, roman signé Auguste de Viellerglé. (Hubert, 4 vol. in-12 (1007), certains passages et la « poste-face » de cette œuvre présentant un grand intérêt et étant vraisemblablement de la plume d’Honoré. (Édité chez Peytieux). Une participation d’Honoré est possible, (mais fort peu probable)[4] (1008) « le poste-face » est de la main d’Honoré.
- Fin de l'année
(1007) Le pseudonyme de Lord R’Hoone apparaît sur le manuscrit de Sténie.
Balzac ébauche quelques poèmes satiriques :
- Saint Louis (1820 ?)
- Livre de Job (1821 ?)
- Le Ventru (1821-1822)
- Robert le diable (avant 1822 ?)
- Une femme bien propre (1822-1823)
1822
- Début de l'année
(1007) Premier bordereau de travail connu de Balzac (Pierre Barbéris et OD, t.1, p. 1653)
Ordre du jour : 3 000 frs à gagner sinon la honte, misère et compagnie.
- Mélodrames
- Le damné volontaire
- Lara
- Le Mendiant (on a conservé une esquisse de scénario, « mélodrame » sur un thème voisin de L’Héritière de Birague. En 1830, Balzac songea à réutiliser le personnage du Mendiant dans un texte en prose portant le même titre).
- Les deux frères
- Les parganiotes
- Théodore
- Vaudevilles
- Les deux Mahomets
- Garrick
- Opéra
- Belphégor
- Romans
- Le Vicaire
- Rosette
- Mon cousin
- Le gentilhomme
- Les Vaudois
- Les deux frères
- Comédies Tragédies
- Le valet-maîtresse
- Brochures
- La politique mise à nu. Monologue d’un ventru
- Notice sur la vie et les ouvrages de M. d’Arlincourt
(A.B.1964) Laurence est sujette à des crises de nerf, que la situation financière du ménage n'arrange pas, et s'est ouverte à sa mère de ses peines
Lettre de Laurence à Laure : « Mon état de santé seul fut la cause des plaintes que j'ai portées à Maman contre lui, (…) J'ai reconnu toutes les bonnes qualités et les attentions de M. de Montzaigle et je puis te donner l'assurance que nous sommes pour le moins aussi heureux, aussi unis que vous deux (…) Je suis reçue à bras ouverts et je suis très aimée dans la famille de mon mari, tout le monde me trouve aimable. De même je lui rends bien ses sentiments car j'aime bien les mère et sœurs et les tantes de mon mari, il me semble presque être dans ma famille ».
- Janvier ou février
Rédaction de « Une heure de ma vie ».
« Première nouvelle » de Balzac et apparition de lord R’Hoone comme narrateur.
Influence de Sterne et du Voyage sentimental qu’il lit à la même époque.
- 5 janvier
(1007) La B.F. enregistre la parution de La Famille Montorio, de Charles Robert Maturin, Hubert, 5 vol. in-12
- 9 janvier
Corr. 22-1 : de Villeparisis, Madame B.F. ; Mme Sallambier et Honoré à Laure ; rue Teinture, maison de M. Toulouse à Bayeux.
Mme B.F. :
- Laure n’a pas écrit.
- Surville a envoyé un tableau qu’il a peint.
- Laure ne recevra que le 15 ce qu’elle attend, et Mme B.F. a beaucoup à écrire pour la satisfaire
- « Honoré travaille comme un diable il s’est dévoué à passer son hiver près de nous, je ne sais si je tiendrais sans lui ».
- Bonne maman va mal.
- « Sûrement Bondy est en activité nous ne pouvons plus tenir ici de l’odeur infecte... » (Il doit s’agir des eaux de vidanges de Paris qui sont amenées à Bondy depuis 1818 par une voirie aménagée sur les bords du canal de l’Ourcq-
Honoré)
- « Je sue sang et eau depuis trois mois j’ai écrit huit volumes je n’ai pas une minute ».
Le 9 novembre, Honoré indique « depuis trois mois j’ai écrit huit volumes », ce qui pourrait être si on exclut L'Héritiére écrit entre mai et juillet :
- Clotilde de Lusignan , vendue le 22/01/1822 (4 vol.)
- Jean Louis, enregistré à la B.F. en mars 1822 (4 vol.)
Ce qui exclurait tout autre roman, notamment L'Anonyme en cette période
- 22 janvier
Corr. 22-2 : Contrat entre Honoré Balzac, 17, rue Portefoin et Grégoire Cyr Hubert, libraire, au Palais Royal Galerie de bois no 222 :
- Honoré vend Clotilde de Lusignan ; en 4 vol. in-12 pour 2 000 frs pour 1 500 ex.
- 500 frs payable fin novembre et fin janvier, 500 frs lorsque Hubert aura vendu 1 200 ex., 1 000 frs lorsqu’il ne restera plus que 100 ex. de cette première édition ; ces deux derniers paiements à six mois d’échéance.
- Honoré doit passer, à ses frais des annonces dans Le Constitutionnel, Le Journal des Débats, Le Courrier, Le Miroir, La Quotidienne et les Journaux de Spectacle.
- S'il y a une seconde édition ; même condition que la première. S'il y a une 3e édition, Honoré en disposera librement, à condition que les deux premières soient épuisées. Hubert s’engage à fournir six exemplaires gratuitement.
Il reçoit ce jour deux billet de 195 frs, « et le surplus en divers ouvrages qu’il lui a fourni ».
- 26 janvier
(1007)(1009) La B.F. enregistre L’Héritière de Birague, Histoire tirée des manuscrits de Dom Rago, ancien prieur des bénédictins, mise au jour par ses deux neveux M. A. de Viellerglé, auteur des Deux Hector et de Charles Pointel, et Lord R’hoone (4 vol. in-12, chez Hubert, 10 Frs) (Dom Rago est Étienne Arago)
Lepoitevin a dresser le canevas du roman sur une idée d’Arago qu’Honoré aurait écrit[4].
(1009) Le tome 1 s’ouvre par un roman préliminaire, c'est-à -dire une préface.
- Fin janvier ou début février
Corr. 22-3 : de Villeparisis, d’Honoré à Laure
- Description de la famille de Berny (Elisa, M.. De Berny « n’y voit pas plus...(« on prétend que M. Manuel a tenu la queue de la poêle »), Mme de Berny s’est faite marchande d’avoine.. ; Mme Michelin a accouché.
- À Villeparisis un danseur de l’Opéra est devenu colonel en 1793, et il plante des rosiers (il doit s’agir de Gabriel Étienne Boyer, ancien officier des hussards, locataire des Berny
- M. Deymont « à qui dans la révolution on a sauvé la vie ».
- Cabirole, carrier (Balzac à utiliser ce nom dans L’Héritière de Birague)
- Mlle Maupaupertuys (la fille du menuisier de Villeparisis) a accouché d’un petit Champ
- Mme Pelletier, Mme Romkin
- Mme Balzac « a un pied à Paris, l’autre à la campagne »., « papa est immobile comme un roc »
Il annonce que :
- L’Héritière de Birague, vendue 800 frs
- Jean Louis, 1 500 frs
- Clotilde de Lusignan 2 000 frs
Il compte gagner 20 000 frs en un an.
Il a à faire : Le vicaire des Ardennes ; Le Savant (devenu Le Centenaire ou les Deux Beringheld) ; Odette de Champdivers, roman historique (reprend le sujet de La démence de Charles VI, projet de 1821. Odette réapparaîtra en 1823-1824 comme personnage dans L’Excommunié), et La Famille R’Hoone, plus une foule de pièces de théâtre.
- « depuis hier, j’ai renoncé aux douairières, et je me rabats aux veuves de 30 ans ».
- « Le pauvre Édouard est arrêté dans les ornières de la vie ». « Mme Malus, Vomorel et Naudet travaillent au tissu qui servira pour le papier du testament, c’est-à -dire qu’elles tirent à boulets rouges sur sa fortune ».
- Le cousin Sallambier et sa famille. « Le cousin est flambé ! il est dans les incendies. Maman et M. Passez lui ont donné une place de mille écus dans une assurance mutuelle ».
- La cousine Victoire s’est fait renvoyer de son hôtel et va occuper la chambre d’Honoré.
- M. Passez va devenir encore père…
- Mme Mignot, dont le mari est malade, est fort au goût d’Honoré...
- Mlle de Messimieux et sa mère…
- M. de Savary a « toujours sa petite perruque de chiendent ». Il a une servante, Mlle Hadon, qui ne doit pas être que cela...
- « M. de Margonne a acheté une maison et il y a placé la petite magotte de la Chine que l’on a l’habitude de nommer sa femme ».
- « nous sommes dans le chagrin du côté de la fortune et du côté de Laurence... »
- Il avait encore à raconter Loveday (protestant anglais), le ménage Nacquart, Monzaigle.
(1007) Honoré ne parle pas, ou ne parle plus, de Clotilde déjà bien avancée.
- Février
Balzac lit Sterne, et notamment Le Voyage sentimental (OD, t.1, p. 1622)
- 1er février
(1007) La Petite bibliographie biographico-romancière du libraire Pigoreau publie un compte rendu de L’Héritière de Birague.
- Auteur : Pigoreau Alexander
- Livre : Petite bibliographie biographico-romancière, ou Dictionnaire des romanciers
- Édité par Slatkine - Paru le 01 janvier 1968
Alexandre Pigoreau naquit à Paris en 1765. Sa famille le destinait à la prêtrise. Il devint professeur de grec et de latin, sous-principal de collège, et professeur suppléant de littérature grecque au Collège de France. Puis arriva la Révolution. Il portait déjà la soutane bien que n’étant pas encore ordonné. Il jugea prudent de renoncer à cette voie, et entreprit de vendre sur un quai de Paris les livres qui lui avaient servi à enseigner, et qu’il renouvelait le soir dans les ventes des salles Silvestre.
Un jour il rencontra sa mère : « - Est-ce possible. Voilà le fruit de l’éducation que vous avez reçue. D’évêque vous êtes devenu meunier. Faites comme il vous plaira. - Hélas, croyez-moi ma mère ! Il est des temps où il vaut mieux être meunier qu’évêque ».
Après ces débuts modestes il loua une échoppe, puis développa progressivement son commerce jusqu’à devenir libraire-éditeur. Ses activités ne l'empêchèrent pas d'écrire plusieurs ouvrages dont le plus connu est sa Petite bibliographie biographico-romancière, qui a été rééditée récemment, et qui aurait, parait-il, servi de modèle à Walter Scott pour sa biographie des romanciers célèbres.
Il avait épousé entre-temps sa cousine, Anne Bertrand, née en 1775, qui lui donna 14 enfants dont 8 vivaient encore en 1848. Après avoir vendu son fonds il se retira à Crécy. C’est là qu’il écrivit ses « Chansons et Poésies Créçoises », et qu’il entreprit, alors qu’il était presque octogénaire, de rédiger un dictionnaire étymologique de grec, auquel il travailla pendant une dizaine d’années et qu’il mourut sans avoir achevé.
- 2 février
(1007) La B.F. enregistre la parution du Pirate de Walter Scott
- 22 février
Lettre de B.F. à Laure : « Nous ne voyons plus Montzaigle du tout depuis quatre mois. Pourquoi ? – Après avoir touché les intérêts de sa dot d’avance, il a demandé mon consentement pour emprunter cinq mille francs pour acquitter ses dettes ; je lui ai donné une déclaration sur la constitution et les intérêts, observant que j’avais payé déjà une année. Cela n’a pas suffi, on voulait que je fusse caution dans l’acte d’emprunt. J’ai observé que le mari m’avait déclaré avant tout, dans notre première entrevue, qu’il avait six mille francs et pas un sou de dettes, et que leurs intérêts les plus sacrés ne me permettaient pas de m’engager. Ils se sont trouvés dans une telle gêne, qu’il a fallu le châle en gage et les diamants, etc., soit pour faire aller la maison ou pour satisfaire des créanciers dont la maison était et est encore assiégée, un peu moins à la vérité ». (AB 1964).
- 24 février
(1007) Lettre de Mme B.F. à Laure à propos de L’Héritière de Birague : « ... Vous lisez bien mal mes lettres puisque vous nous demandez des nouvelles de notre Héritière ; à quoi ont servi les recommandations que le frère vous a faites de la demander à grands cris à Bayeux et Caen ; j’ai des caquets à faire sur elle. Les enfants à deux pères ont toujours des trouble-famille, aussi je ne me reconnaîtrai grand-mère qu’à l’apparition de Clotilde qui seule aura droit de nous intéresser, car pour en revenir à mes caquets tu sauras qu’on s’est permis de mutiler les chapitres honoréains, de n’en pas soigner les épreuves de sorte que certaines phrases sont devenus galimatias ; on est revenu comme d’abus de travailler de cette façon et je pense qu’on peut rendre à présent quelque justice sur ma manière de voir lorsque je disais il y a quelques mois qu’il fallait bien se connaître avant de se lier trop intimement [..] Du reste L’Héritière doit être à Bayeux ou à Caen car le libraire nous a dit en avoir envoyé. C’est pourquoi ton frère ne t’a pas destiné d’exemplaire, espérant que ton impatience te ferait faire du tapage là -bas et prônerait à outrance afin que chacun demande l’ouvrage ».
Note de La Pléiade : « ce texte permet de penser que L’Héritière de Birague, « enfant à deux pères », fut écrite avec le seul Lepoitevin et non pas à trois avec Étienne Arago, comme l’ont affirmé certains bibliographes ».
(1007) Balzac lit Sterne, notamment Le Voyage sentimental.
- À la tête de quelques volontaires, Jean Baptiste Berton, fait général de brigade à Waterloo, avait attaqué Saumur. Cette tentative de soulèvement échoua lamentablement. Berton arrêté, condamné à mort, fut exécuté à Poitiers le 5 octobre 1822.
- 25 février
De Villeparisis, lettre de B.F. à Laure : « Honoré va très bien ; il se brouille avec sa mère et bonne-maman parfois ; je suis le seul qui en suit parfaitement content, parce que réellement, j’ai lieu de l’être sous tous les rapports, il met de l’eau dans son vin et comme il est encore temps j’espère qu’il se sauvera ».
En ce qui concerne son gendre, il lui écrit : « Nous ne voyons plus Montzaigle de tout depuis quatre mois. Pourquoi ? - Après avoir touché les intérêts de sa dot d'avance, il a demandé mon consentement pour emprunter cinq mille francs pour acquitter ses dettes; je lui ai donné une déclaration sur la constitution et les intérêts, observant que j'avais déjà payé une année. Cela n'a pas suffi ; on voulait que je fusse caution dans l'acte d'emprunt. J'ai observé que le mari m'avait déclaré avant tout, dans notre première entrevue, qu'il avait six mille francs et pas un sou de dettes, et que leurs intérêts les plus sacrés ne me permettaient pas de m'engager. Ils se sont trouvés dans une telle gêne, qu'il a fallu mettre le châle en gage et les diamants, etc., soit pour faire aller la maison ou pour satisfaire des créanciers dont la maison était et est encore assiégée, un peu moins à la vérité ».
- Fin février
Des manifestations organisées par des jeunes gens ont lieu contre des missionnaires dans plusieurs églises parisiennes.
- Avant mars
(1009) Abandon de Une heure de ma vie.
- Vers mars
(1007) Balzac esquisse et abandonne le manuscrit d’Une heure de ma vie que l’on peut rapprocher du projet intitulé La Famille R’hoone.
- Mars (?)
Corr. 22-5 : Honoré à Mme de Berny Première lettre connue d’Honoré à Mme de Berny où il fait sa déclaration : « j’aime »
- « Depuis le temps de ma séparation » (?)
- « Répondre à Mr Manfredi »
- Début mars
Corr. 22-4 : de Villeparisis Honoré à Laure
- Maman se prépare à partir pour Bayeux
- Laurence est enceinte
- Le général Berton
- Manifestation des étudiants
- L’enthousiasme des libéraux à la suite de la réélection de Terneaux (Le baron Guillaume-Louis Ternaux (1765-1833), député libéral de l’Eure)
- Talma dans le rôle de Sylla (voir 27/12/1821)
- 10 mars
Villeparisis de B.F. à son neveu Jean François, notaire : « Je vous apprends que j’ai marié ma seconde fille Laurence au fils unique de feu M. de Montzaigle ancien conseiller au grand conseil, il est âgé de 33 ans, elle en a 18. Il a un emploi de 4 000 frs à Paris, qui ne l’expose point à quitter la capitale, il avait en vue deux autres mariages, il a préféré notre alliance, et en un mois, tout a été conclu, le contrat est signé et la célébration est faite, célérité exigé pour faire cesser la concurrence »…. « Il me reste les deux garçons à élever et à pourvoir par la suite ; l »aîné que vous remercie bien de votre bon souvenir, a développé depuis environ un an un des plus précoces et grands moyens en littérature, il a déjà vendu pour plus de dix mille francs des ouvrages dont le 1er est déjà imprimé et les autres sous presse, si sa santé répond à ses moyens il fera parler de lui avantageusement... ».
- 16 mars (samedi)
Corr. 22.6 : de Grégoire-Cyr à Honoré
Il lui demande, dans la feuille 5 du Tome 4 de Jean Louis d’adoucir dans l’épisode de la Révolution, les mots « Vive la Liberté, le Peuple, le Despotisme de la page 53 à 60 (Honoré n’enlèvera que Despotisme).
- Mi-mars
(1007) Balzac peine sur le quatrième et dernier volume de Clotilde.
- 22 mars (vendredi)
Corr. 22-7 : de l’imprimerie Belin à Honoré (à propos de Clotilde de Lusignan) Il présente à la correction la 5e feuille, « demain la 6e et la semaine prochaine nous pourrons donner deux feuilles par jour ».
- 23 mars
Corr. 22-8 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
Cette lettre n’a probablement pas été remise.
Mme de Berny semble s’être moquée de lui
- 24 ou 25 mars (vers)
Corr. 22-9 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
Honoré cite La Bruyère : « les gens continuent d’aimer, bien qu’ils soient l’objet plaisanté ».
- 25 mars
Vote et application sur la répression des délits commis par voie de presse « ou par tout autre moyen de publication ».
- Fin mars ( ?)
Corr. 22-10 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Mme de Berny lui a écrit ; elle continue de le plaisanter.
Corr. 22-11 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Il a été chez elle « hier »
Corr. 22-12 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Laure est un nom chéri pour moi ».
- Il n’a pas parlé de son amour à sa sœur, Laure.
Corr. 22-13 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Les deux lignes que nous m’avez fait l’honneur d’écrire sur l’enveloppe de mon livre... » (Jean Louis ?)
Corr. 22-14 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Vous me ferez plaisir de venir me voir. J’ai congé ».
- « Lorsque je vous vis entourée de vos enfants, alors je vous ai comprise, j’abdiquai l’espérance... »
- Mme de Berny semble lui avoir demandé de n’avoir aucune espérance. Elle le lui a écrit.
- « Adieu, trois fois adieu. Votre souvenir sera pour moi comme celui de la terre natale ».
- 30 mars
(1007) La B.F. enregistre la publication de Jean Louis ou La Fille retrouvée, par A. de Viellerglé et Lord R’Hoone, auteur de L’Héritière de Birague (4 vol. in-12, chez Hubert, 10 Frs). Imprimerie de Cordier à Paris ; chez Hubert.
Jean Louis marquerait la fin de la collaboration Balzac/Lepoitevin.
- Début avril
Corr. 22-16 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Vous voir ! j’y renonce à jamais ». « un adieu semblable à celui d’un mourant » (à rapprocher de « Le Poête mourant » auquel Balzac travaille)
- « Vos 45 ans n’existent pas pour moi ».
- « Depuis 6 mois je ne pense qu’à vous ».
- Mme de Berny lui a demandé de rester simplement ami : « cela m’est impossible… je ne puis plus vous voir » répond Honoré.
- Il a vu Mme de Berny ce matin qui lui a « négligemment..jeté une lettre ».
Corr. 22-17 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Mme de Berny semble lui avoir parlé d’un ancien amour « ainsi cet amour antérieur n’est rien ».
Corr. 22-18 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Elle lui a écrit « quatre ligne » ce matin, « elle m’ont glacé ». Elle m’enlève « une amie et un ami (?) en espérance »
Corr. 22-19 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « votre lettre... c’est un ultimatum ».
Corr. 22-20 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Je ne vous verrais plus... »
Corr. 22-21 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Ils se sont vus chez les Balzac.
- « Vous m’avez dit que vous m’aimeriez si vous étiez jeune et sans amour ». Il cite Sterne.
- Il la remercie de lui avoir fait connaître Sylla « et combien (il y avait) de loges aux Français (elle n’y était pas.)
Corr. 22-22 : un « Jeudi » de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- Digression sur l’Amour
- « Adieu, désormais je ne t’écrirai plus ». « Dès aujourd’hui je dis vous ; je dis : madame... »
Corr. 22- 23 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « M’aimez-vous autant que vous le dites ».
- « depuis dix jours » les sentiments de Mme de Berny semblent s’être changé.
- La lettre doit être écrite un lundi – ils se sont rencontrés dimanche et Honoré était accompagné d’un compagnon boiteux.
Corr. 22-24 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
Cette lettre semble devoir se placer avant la précédente.
- « j’ai fait abnégation de moi pour suivre les mouvements que vous m’imprimez ».
Corr. 22-25 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Ils se sont vu la veille…Honoré est sous le charme ».
Corr. 22-26 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny. À replacer vers la 22-23.
- « Rayons de notre dictionnaire le mot d’amitié ».
Corr. 22-27 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- il sera « à la grille à dix heures ».
- 2 avril (mardi)
Corr. 22-15 : de Villeparisis d’Honoré à Laure
- Elle va recevoir un ex. de Jean Louis. « Je ne t’ai pas envoyé Birague car c’est une véritable cochonnerie littéraire, car maintenant le voile est tombé... Tu pourras garder Jean Louis : il y a quelques bonnes plaisanteries, mais un plan détestable ».
- « ... mais maintenant que je crois connaître mes forces, je regrette bien de sacrifier la fleur de mes idées à des absurdités ».
- « Je vois que Cromwell ne vaut rien et n’a même pas le mérite d’être un embryon ».
- Édouard Malus ne reçoit pas les soins qu’il devrait avoir de sa mère et de Mme Vomorel.
- Mme B.F. est à Bayeux.
- Laurence vient de s’installer à Saint Mandé. « Son mari est tout aussi léger,[...] et d’argent et d’esprit, et de soins ».
- 7 avril Jour de Pâques
(1008 – AB 1994) Lettre de B.F à Laure : « Les matins passent en nettoyage, à déjeuner, et, après, en idées caressant le bien-être, puis en promenades, ou à corriger des impressions faites sur le papier. Vient le dîner ; arrivent deux heures, employées à des écartés avec maman, si rapides qu’elle n’a ni le temps d jeter un soupir, ni ses nerfs de se faire senti ! ce n’est pas tout, et tout en jouant à ce jeu permettant les distractions, Honoré, qui n’a rien à faire, nous élève dans les plus hautes régions ; ce sont les dieux, les héros d’Homère, assistant au conseil de Jupiter qu’Honoré met en action ; une autre fois, ce sont les fureurs de Médée, tantôt ce sont les charmes de Virgile ; un autre jour, Roland furieux (…) ; quelquefois (…), nous ne prenons pas garde qu’il est minuit ; nous vivons réellement dans un luxe d’idées le plus effréné, entre trois, qu’on puisse imaginer, et (…) le sentiment de l’harmonie se marie très bien avec ce déluge d’idées enchanteresse (…) Honoré est dans l’amour des compositions et ne cherche que des idées ; et moi, déjà grand doyen, (…) que de nourrir grassement les sentiments d’une complète et parfaite satisfaction intérieure, le seul bonheur impérissable ! ».
- Mai
Fin de la rédaction de Clotilde de Lusignan.
- 1er mai
(1008) Mort de M. de Villiers.
- Début mai (?)
Corr. 22-28 : lundi matin, de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Pardonnez-moi, j’étais un méchant ; et c’est à moi seul de souffrir ».
Corr. 22-29 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « C’est au milieu d’une nuit pleine de toi…et poursuivi par tes baisers délirants... »»
- « je ne vois que le banc... je t’aime à la folie ».
Corr. 22-30 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Ma pauvre maman, en vous quittant... la tristesse m’a envahi... le souvenir de tes tendres caresses ??? en rentrant, cette pauvre Comin riait à gorges déployée en lisant Jean Louis... »
Corr. 22-31 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Je vais mettre autant de soins à te taire combien je t’aime, que j’ai mis de recherches à le faire voir ».
- Les amours passés de Mme de Berny semblent avoir été évoqués.
- « ce à quoi nous devons prendre garde, Laure, c’est aux apparences ».
- Honoré pense que les enfants de Mme Berny (E., A., et J.) ont deviné « leur liaison ».
- « Le bruit court que je ne suis si assidu que pour faire ma cour à ton E. et déjà l’on dit qu’un mariage se prépare ». « il veut venir petit à petit moins souvent ».
- Sa mère ne cesse de lui parler du voyage de Bayeux », mais il ne souhaite plus y aller.
- Avant le 6 mai
- « Laure, il faut nous dire adieu... La douleur de votre « frère » (beau frère Emmanuel) m’a fait faire de profondes réflexions…qu’il ignore mon sacrifice…laissez le dans ses sentiments à mon égard... »
- 6 ou 7 mai
Corr. 22-33 : de Villeparisis d’Honoré à Mme de Berny
- « Je ne partirai que jeudi soir…mercredi soir je te verrai à ton retour de Paris…Dimanche 12 ma mère ne sera plus à Paris ; j’y reste seul... »
- « Il lui écrira de Bayeux de manière à ce que ses lettres arrivent le mercredi, et elle, écrira de Paris le mercredi ».
- « Clotilde a moitié imprimée ».
- « Ton frère ne saura jamais l’étendue de mon sacrifice, non seulement par rapport à la violence de ma passion, mais à l’avenir des obligations cacrées en jeu que je trahis ».
Au recto, essais orthographique pour le titre de Wann-Chlore : « Wann-Chl/Clhore/Chlore »
- 8 mai (mercredi)
Mme de Berny à Paris, mais Honoré espère la voir le soir.
- 9 mai (jeudi)
Honoré le soir part pour Paris.
- 12 mai (dimanche)
Mme B.F. n’est plus à Paris, et Honoré espère la rencontrer (il pense partir pour Bayeux le mardi 14).
- 18 mai
- « Honoré m’avait donné les plus vives inquiétudes depuis 3 jours parce que je craignais qu’il ne soit obligé d’avoir une affaire d’honneur » (Cf lettre du 13/06 de B.F. à Laure).
- Avant le 20 mai
(1007) Selon Roland Chollet le dernier chapitre de Clotilde commence presque textuellement comme le premier du Vicaire. Il n’est pas impossible que Saint-Aubin ait tenu la plume lasse de Lord R’Hoone, et que Balzac ait ébauché son livre avant de partir pour Bayeux .
- Vers le 21 mai
Départ d’Honoré pour Bayeux (il y restera jusqu’au 9 août).
- « des circonstances le forcent à me faire rester le jour de son départ pendant 5 heures dans l’enfer » (Cf lettre du 13/06 de B.F. à Laure).
- « Louis (Bouette) qui avait reçu l’ordre de ne quitter Honoré qu’après l’avoir vu sur la route, me rapporte qu’il est bien heureux, qu’il voyage avec une comtesse très aimable, qu’ils ont déjà parlé ensemble [...]. Ton silence me fait penser que le goulu aura fait son galantin dans la route et qu’il aura sacrifié le régal de ma Laurette ». (Cf lettre du 13/06 de B.F. à Laure).
- Les Balzac signe le bail pour l’appartement 7, rue du Bois Doré dans le Marais.
- À Bayeux commencera ou reprendra Le Savant qui deviendra le Centenaire, Wann-Chlore, Clotilde et Le Vicaire.
- À Bayeux, il tentera de séduire la comtesse d’Hautefeuille (Gustave Desmoiresterres : Monsieur de Balzac (Paris, Paul Parmain, 1853)
Voir Bayeux dans « Une double famille ». Abbé Joseph Desmares : Honoré de Balzac à Bayeux, 1822 (Bayeux, Imprimerie Colas, 1940)
- Rédaction de Wann Clore à Bayeux de mai à août 1822, les deux premiers volumes étant certainement rédigés simultanément avec Le Vicaire des Ardennes et Le Centenaire. (L'Anonyme ?)
- Fin mai
Edouard Malus à Villeparisis.
- Juin (?)
Corr. 22-35 : de Villeparisis Edouard Malus à Honoré ou Lord R’hoone
- « Je t’écris des Invalides… il y a aussi un autre bon remède. Ce sont les visites qui nous viennent de l’autre extrémité du village ».
- Juin
- Lettre de B.F. à sa fille Laure où il lui annonce la signature d’un bail 3, 6, 9 ; pour un logement situé dans le Marais, rue du Roi René, où Honoré sera le mieux logé de la famille. Honoré est à Bayeux depuis une quinzaine de jours.
- 1er juin
- Dans le no 494 du Miroir, quotidien de théâtre et de littérature, dirigé par Étienne de Jouy, à la rubrique « Revue de romans » : « Dans une préface assez originale, M. Viellerglé (sic) nous apprend que le nouveau roman qu’il publie sous le titre de L’Héritière de Birague lui a été adjugé par bénéfice d’inventaire, et qu’il a été trouvé dans les coffres de don Rago, ancien prieur des Bénédictins ; il demande si le public adoptera la succession. Nous croyons qu’un grand nombre de lecteurs ne peut accepter un pareils legs. Le même auteur, dont la fécondité à quelque chose d’alarmant, est aussi le père de Jean Louis, ou la Fille trouvée. Restif de la Bretonne et M. Pigault-Lebrun sont les modèles dont M. Viellerglé se plaît à suivre les traces. Ceux qui aiment les mœurs de la borne et le style de l’échoppe, pourront peut-être rire un moment des aventures de la Fille trouvée ».
- Enregistrement à la B.F. de Concordance des lois sur la répression, la poursuite et le jugement des infractions commises par la voie de presse ou par tous autres moyens de publication […] par E.-C.-G. de Berny, conseiller du Roi en sa Cour royale de Paris, publié chez Dècle.
- 5 juin
Corr. 22-34 : de Villeparisis B.F. à Honoré.
- B.F. écrit à Honoré : « prends garde à tes édifices, les matériaux pour les fonder sont si innombrables, les bons à choisir si difficiles à démêler dans cet océan qu’on ne saurait trop se hâter lentement ».
- 13 juin
Lettre de B.F. à Laure : « Honoré est parti dans un état à faire pitié et ayant les atteintes de son tic douloureux. Honoré m’avait donné les plus vives inquiétudes depuis 3 jours parce que je craignais qu’il ne soit obligé d’avoir une affaire d’honneur ; des circonstances le forcent à me faire rester le jour de son départ pendant 5 heures dans l’enfer – Je lui dis vivement combien il avait eu tort de me laisser ainsi, nous nous quittons assez mal ; je croyais (sans trop d’exigence) qu’Honoré en descendant de voiture me rassurerait sur sa santé et me dirait combien il avait été peiné de m’avoir fait le plus grand mal que j’aie éprouvé depuis bien longtemps. Dans le trouble d’un départ fort précipité je lui remets des confitures pour te les faire goûter car il ne peut en prendre qu’un pot [] Louis (Bouette) qui avait reçu l’ordre de ne quitter Honoré qu’après l’avoir vu sur la route, me rapporte qu’il est bien heureux, qu’il voyage avec une comtesse très aimable, qu’ils ont déjà parlé ensemble [...]. Ton silence me fait penser que le goulu aura fait son galantin dans la route et qu’il aura sacrifié le régal de ma Laurette ».
- 14 juin
Corr. 22-36 : de Villeparisis de « bonne-maman » à Honoré (joint à une lettre de la même à Laure du 12 juin 1822)
- Dans sa dernière lettre, elle a « grondé » Honoré, car il n’écrivait pas à sa mère
- « nos voisines du bout…demandent avec intérêt de tes nouvelles... Mad nous a dit que ces Mrs lui avaient envoyés un article du Miroir sur votre Héritière de Birague…le papa (M. de Berny) a envoyé pour toi son ouvrage imprimé..le parisien vient souvent à l’impromptu et tient pied aboulle il a démandé un intervalle de service j’ai cru voir que l’on en n’est pas réjouie. Mais cela ne se peut autrement on ne porte rien à la ceinture comme tu ne m’as pas donné le mot du talisman, je ne puis en tirer aucune conjoncture (?) ».
- 25 juin
Corr. 22-37 : de Villeparisis de « bonne maman » à Honoré à Bayeux.
- « Dépêche toi mon bon Honoré de te défaire de ta maudite mélancolie… traite l’amour d’une manière agréable embellis ton héroïne ».
- « Écris plus souvent… ta lettre a été remise ».
- « Écris pour que l’on puisse te lire aisément ».
- 29 juin
(1007) La B.F. enregistre la parution des Aventures de Niguel de Walter Scott.
- Été
Fin de la rédaction de L’Anonyme[7].
- 5 ou 6 juillet
Honoré figure sur un « état des étrangers arrivés à Cherbourg le 5 et 6 juillet 1822 ». Il se recommandait de Gilbert de Pommereul, alors colonel et directeur de l’artillerie de Cherbourg, et lui rendit sans doute visite (M. Allix, « Balzac à Cherbourg » CB, no 6, 1950) Il descend à l’hôtel d’Angleterre, 4, quai du Port (actuel quai de Coligny)
- 9 juillet
Lettre de « Bonne maman à Laure » : « Je ne peux te rendre ma bonne petite Laurette le mécontentement de ta bonne mère du silence de ton frère, comment, elle prend la peine d’aller chez son libraire, M. Hubert, il attend une réponse d’Honoré pour insérer dans les journaux des articles pour les ouvrages que l’on a dénigrés. Le libraire a positivement dit qu’il ne donnerait pas d’argent si cela ne se vendait pas mieux et ton frère part pour son plaisir à Cherbourg dépenser et ne s’occupe pas de chose aussi essentielles et m’envoies un volume pour une chose qui pouvait se remettre […] ».
- Vers le 20 juillet
Mme B.F. se rend à Saint-Mandé chez sa fille Laurence[4].
- 26 juillet
- Louis Antoine Labois, ami d’Honoré et successeur de Guillonnet-Merville, prête mille franc à Laurence.
- 27 juillet
(1007) (1009) La B.F. enregistre la publication de Clotilde de Lusignan ou le Beau Juif, manuscrit trouvé dans les archives de Provence et publié par Lord R’hoone (4 vol. in-12 chez Hubert, 10 Frs) – premier ouvrage publié rédigé seul par Balzac.
(1009) La Dédicace et Les Prologues ne figurent pas dans tous les exemplaires. Suivi de trois notes.
(1008) Honoré n’obtient qu’un entrefilet commercial dans Le Miroir. A-t-il présumé de ses relations ou décidé de garder pour lui « le prix des annonces » ?
- 28 juillet
Corr. 22-38 : de Villeparisis de B.F. à Honoré à Bayeux
- Honoré vient de lui écrire pour son anniversaire... « tes deux bouquets m’ont fait grand plaisir. »
- Prochain changement de logement
- « quel sabbat que tout cela depuis environ 2 300 ans qu’on a découvert que chacun à une âme impérissable…mais quel fracas ne font pas toutes ces âmes d’autant plus qu’il n’y a ni haut ni bas ? »
- « Henri est aussi grand que moi… Tout le monde crève de santé ».
- « Je rouvre ma lettre. Ta sœur est accouchée d’un gros garçon ???? je cours au parrainage ».
- Naissance à Saint-Mandé de Alfred Armand Désiré François Michaud de Saint-Pierre de Montzaigle. Au baptême (voir date), Mme B.F. ne sera pas invitée, mais pourtant B.F. en sera le parrain. L’enfant sera mis en nourrice[4].
- 30 juillet
Corr. 22-39 : de Bayeux d’Honoré à Mme de Berny à Villeparisis
Lettre désabusée d’Honoré
- « Mon eau de Portugal est finie, et sans mon Chénier, je serais sans amulette ».
- « Laure... maintenant que vous êtes maîtresse, persuadez bien à ceux qui me haïssent que je ne mérite ce sentiment d’aucune créature. J’y renonce de plein gré (de vous voir). Cette détermination... m’est dictéee par le sentiment de non-valeur que j’ai de moi-même c’est ainsi que prêt à revenir, je vous fais des adieux, ne me devenez pas mère ; ce sera bien assez que la mienne s’afflige... »
- « Ce ciel de Normandie est froid…Grand Dieu, que de mauvaises choses j’y ai faites, - c’est à reculer – Au surplus, que m’importe, puisque tout m’est indifférent ».
- Il est enthousiasmé par son voyage de Cherbourg (Cachin, architecte)
- Il compte partit le 9 ou 10 août
- « Ne dites pas chez nous que je vous écris, cela fait mauvais effet. Je vous envoie des litanies, et à eux des oraisons ».
Les « mauvaises choses » pourraient être Tartare (en particulier Pacte, vieille nouvelle) et L’Anonyme. René Chollet pense qu’il pourrait s’agir du Centenaire.
- Août
La Petite bibliographie biographico-romancière publie un compte rendu de Clotilde de Lusignan.
- 5 août
Lettre de Mme B.F (E.B. no 7, avril 1959) : « un nouveau chagrin m’affecte ; […] il s’agit d’Honoré, de ce bon ; de cet excellent Honoré, qui vient sans le vouloir de me faire donner de fiers coups de poignards ; tu ne connais pas encore, ma bonne amie, comme l’amour-propre d’une mère est délicat et fort, prompt à naître par le désir que toutes les bonnes mères ont de voir leurs enfants devenir quelque chose : j’en suis là , avec mon Honoré ; mes vœux sont vraiment loin d’être écoutés.
[…] j’ai voulu avant de vous écrire cette lettre, dont vous ferez, je l’espère, l’usage que je désire, j’ai voulu qu’Honoré aye achevé l’ouvrage qu’il me dit avoir fait chez vous ; je pense que vos observations auront été écoutées par lui, mieux que toutes celles que je lui avais faites sur la malheureuse Clotilde. J’avais engagé Honoré à revoir sévèrement son manuscrit ; je l’avais même engagé à le soumettre à quelqu’un, qui eût plus que lui l’habitude d’écrire. Je l’avais prié de faire quelques retranchements ; je lui avais dit que les tortures qui y sont décrites feraient l’horreur ; que la mort du mécréant était dénuée de vérité et impossible pour l’exécution. […]Honoré avait l’air de trouver que ce que je disais ne valait rien, me répondait que ce que je blâmais, ferait une beauté pour un autre ; que vingt avis, vingt choses différentes, que les uns trouvaient beau ce que les autres trouvaient mauvais, qu’un auteur devait être lui et voilà tout. Ainsi je ne suis pas écoutée, ainsi Honoré trop confiant en lui ne voulut pas soumettre son manuscrit ; si vous avez lu avec attention Clotilde avec le désir de juger l’auteur, quand (sic) aurez-vous pensé ? J’attendais votre sentiment avec impatience. Comment avez-vous trouvé une fenêtre légère, un rayon fluet, le mot suave dit à tout instant, des mouvements soyeux trop répétés aussi, comment avez-vous trouvé aussi les humeurs séminalles (sic) ? Comment avez-vous trouvé à bonne enseigne et milles autres choses de mauvais goût, d’un très mauvais genre et qui nous ont échappé, parce que le bon Honoré nous lit ses chapitres avec âme, avec feu, et que ce n’est qu’à une lecture froide qu’on aperçoit les défauts d’un ouvrage. Je suis donc dans la plus grande désolation par plusieurs motifs : d’abord Clotilde est manquée pour le style, car tout le monde reconnaît que le plan est bon, la marche agréable, le sujet joli, la conduite bien ; l’intérêt assez vif du second volume jusqu’à la fin ; mais que toutes les fois que l’auteur veut faire de l’esprit, il en est loin, que lorsqu’il parle aux lecteurs, c’est toujours de mauvais goût, que ses opinions paraissent à chaque page, ce qu’il ne faudrait pas. Un livre doit être écrit pour tout le monde, il ne faut donc pas se mettre dans le cas de ne pas le donner à tous, un roman surtout. […] La fréquentation des jeunes gens qui, entre eux, se gâtent le goût, perdent les convenances, oublient ce qui est bien et ne croient au beau que les sornettes qu’ils débitent pour rire, a, je crois, beaucoup influé sur le genre d’Honoré. Rabelais lui a fait tort aussi ; Sterne aussi pour quelque chose dans les suspensions de sens, enfin que je suis désolée, voilà mon refrain. Honoré, ou se croit tout, ou se croit rien ; alors la tête se détraque et je craindrais beaucoup en lui disant tout ce que le vous écrits ; j’attends donc de votre tendresse pour lui, de lui faire des observations sans le porter à trop de découragement. […] Honoré se croit poète, j’ai toujours pensé qu’il ne l’est pas ; […] Honoré à une présomption de son savoir qui blesse tout le monde ; dans le monde comme il faut, Honoré ne trouve que des juges sévères, parce qu’Honoré blesse tous les amours-propres et est plus qu’impudent quelquefois ».
Elle reviendra aussi sur Cromwell et « Ajoutez à cela […] la conduite épouvantable que vient de tenir M. M[ontzaigle] à l’accouchement de L[aurence] ».
- 9 août
Laure à sa mère : « ... J’ai été atterré de l’Héritière et de Jean Louis. Je l’ai dit on m’a trouvé injuste, des amis ont vu du bon dans ces ouvrages, je n’en ai pas vu, je l’ai avoué et ait fait une grande lettre à Honoré, lettre que ma conscience de sœur me dictait. [..] Comment ceux qui ont trouvé du bon dans les deux ouvrages ci-dessus, peuvent-ils tant condamner Clotilde ?... Clotilde est bien au-dessus, je suis de cet avis et j’ai toujours la même impartialité ? […] Il y a comme tu dis des mots beaucoup trop répétés, des expressions hazardées, force négligences, fortes inégalités, tout ce que tu trouves, je le trouve, je (le) lui avais dit et tous ceux qui liront penseront comme nous. Mais voilà ce que tu ne m’as pas dit et ce qu’il fallait dire, c’est que toutes ces fautes ne viennent que n’avoir pas corrigé avec soins le manuscrit, quand un jeune homme de l’imagination d’Honoré écrit en 2 mois 4 volumes, tout ce qui s’y trouve est une conséquence naturelle de cette précipitation, mais il aurait dû revoir avec rigueur et prendre le jugement des autres. […] Alors Clotilde eût été un ouvrage charmant, alors les inégalités auraient disparu […] des chapitres entiers sont bons ; je le répète si Honoré avait eu moins confiance en lui et un peu plus dans les autres Clotilde eût été un livre qu’il eût pu avouer avec honneur. Mais ma bonne mère, je ne donne pas au découragement à cause de Clotilde au contraire, Clotilde me fait espère beaucoup […] Honoré ne te demande rien que le bonheur, donne lui ma petite mère ? Mais tu vois trop en noir à son sujet, son nom est-il à Clotilde ? est-ce nécessaire que ce soit un bon ouvrage pour se vendre ? […] des romans sont-ils jamais des chefs-d’œuvre lorsqu’on ne les fait que pour gagner de l’argent et qu’on ne prétend à aucune gloire par eux ? […] ».
- 9 ou 10 août
Balzac quitte Bayeux (voir lettre de Mme B.F. à Laure et la réponse de celle-ci au sujet de Clotilde – (R. Pierrot ; EB, no 7, 1959)
- 11 août
Corr. 22-40 : Paris - Traité avec Charles Alexandre Pollet
Entre Charles Alexandre Pollet, libraire-éditeur, 36, rue du Temple à Paris et M. Honoré BALZAC, homme de lettres, 40, rue du Temple à Paris.
Il vend la propriété des premières éditions de :
- Les Deux Beringhenn (sic) ou Le Centenaire – 3. vol in-12 de neuf à dix feuilles.
- Le Vicaire des Ardennes – 4 vol. in-12 de dix feuilles au moins
Ils seront tirés tous deux à 1 100 ex.
Le prix de la vente est de 2 000 frs, payable de la façon suivante :
- 300 frs en espèce lorsqu’Honoré remettra le 3e volume du Centenaire et deux billet à ordre de 300 frs (le 1er à 8 mois ; le 2e à 10 mois)
- 300 frs en espèce à la remise du 1er volume du Vicaire et deux billet à ordre de 400 frs (le 1er à 7 mois, le 2e à 9 mois, après la remise du 1re volume)
- Lles romans porteront le nom d’Horace de Saint Aubin (six exemplaires de chaque roman seront remis gratis)
- Le Vicaire sera remis au plus tard le 1er novembre.
- Le manuscrit du Centenaire est alors presque complet, mais celui du Vicaire est fort loin d’être achevé.
- Balzac aurait pu être mis en relation avec Pollet soit par Lepoitevin qui venait de faire paraître en octobre Le Tartare chez Pollet, à moins que Mme Balzac n’ait pris elle-même l’initiative. Depuis juillet ; les Balzac possédaient un pied-à -terre à deux portes de la boutique de Pollet, 40 rue du Temple.
- 12 août
Honoré à Paris, part pour Villeparisis Mme B.F. à Paris écrit à Laure : « Honoré est arrivé bien fatigué, chère amie, il a fait des courses, a terminé des affaires qu’il a faite bonnes je crois. Il est partis ce matin pour Villeparisis à 8 heures je pars à 11 ».
- 14 août (mercredi matin)
Corr. 22-41 : de Villeparisis d’Honoré à Laure
- « Envoie-moi Le Vicaire des Ardennes ».
- Il écrit qu’il doit fournir à Pollet deux romans avant le 1er octobre : Le Savant et Le Vicaire.
- « Nous avons le mois de septembre pour faire Le Vicaire. Je crois qu’il y a impossibilité pour vous de faire chacun des deux chapitres par jour pour que j’aie Le Vicaire le 15/09 encore n’aurais-je que 15 jours pour le refondre. Consultez-vous ?… J’espère ti Laure, que vous voyez que l’infernal besoin de l’or m’a fait sacrifier notre projet de faire ensemble Le Vicaire. Mais d’un autre côté, j’ai fait une chose avantageuse en ce sens que vous êtes sûrs de vendre vos romans à Pollet. Aussitôt que j’aurai reçu les manuscrits du Vicaire je vous renverrai un plan de roman bien expliqué et je crois que ce sera fondé sur l’idée mère qu’a eue Laure sur le papetier… je ne crois pas que tu puisses écrire 60 pages de roman par jour ».
- « ...cela demande d’autant plus de promptitude qu’Auguste fait un Vicaire et qu’il faut que le mien paraisse six mois avant le sien ».
- À la suite du renvoi du Vicaire, « je vous riposterai par un plan de roman sur la ruine d’une grande maison par un petit ennemi ».
- Maman n’a pas encore lu ta lettre, elle est à Paris, j’y suis resté jusqu’à lundi.
- Le Savant est sous presse et il le corrige au fur et à mesure.
- Il a vu M. Pion à Caen.
- Il rembourse 240 frs à Laure, il n’a pas eu le temps d’aller à l’adresse que M. Varin lui a donné.
- Il va aller à Paris durant huit jours.
- Il lu le commencement de « Wann-Chlore ».
- Il a envoyé Mme Vaillant porter les lettres de M. Leroy et « le 16 j’irai remettre moi-même celle de l’aide de camp ».
- Pour Surville « il n’y a plus que Pontoise de libre ». - sur la recommandation de Mme Delannoy-
- « Papa est bien portant, il a manqué me faire étouffer de rire par ses saillies ».
- « J’irai voir Mme Ducommun et de la part de Surville ».
- « Maman n’a pas été invité au baptême » (du fils de Laurence) – B.F. le parrain-
- « ce que nous croyons sur l’affaire des billets est réel ».
- Eté (après la signature chez Pollet et Hubert)
Corr. 22-43 : de Paris d’Auguste Lepoitevin à Honoré « - Pouvez-vous me faire passer notre dernier traité avec Hubert (Jean Louis ? nous n’avons pas le traité)... pour l’exhiber à M. Pollet avec qui je suis en marché d’un roman en 4 volumes (probablement le Tartare ou le retour de l’exilé). Vous savez que vous ayant cédé mes droits je n’ai aucune pièce entre les mains. - Honoré doit peut-être venir samedi à Paris. - ... travailler pour deux car je ne fais rien moi ».
- 20 août
Corr. 22-42 : de Paris d’Honoré à Laure « - tu me mets dans un effroyable pétrin. mets les manuscrits et le plan dans deux ou trois feuilles de papier gris. - Je suis à Paris et demain à Villeparisis. - J’ai vu Laurence, Montzaigle est un vrai coquin ».
- Il n’a pas vu le frère de M. Varin
- « J’ai Wann-Chlore à fournir pour octobre à Hubert, j’ai à faire Le Vicaire à mesure qu’on l’imprime et à corriger Le Savant (Le Centenaire ?) sur les épreuves. Une classe à faire de mon frère et des petits Berny ».
- « soyez sûrs que tel abominable que soit le roman que vous ferez, j’ai la certitude qu’il sera vendu. Je vous enverrai le plan et je vous engage à le travailler promptement ».
- Auguste n’a pas commencé Le Vicaire.
- « J’ai acheté un superbe Lavater que l’on me relie ». (Probablement L’Art de connaître les hommes par la physionomie, par Gaspard Lavater, nouv. Ed. en 10 vol. publiée en 1820, chez Depelafol.
- Des nouvelles de la famille.
- « J’ai vu le Diorama de Daguerre et Bouton.. c’est la merveille du siècle ».
- Il commence le deuxième volume du Vicaire.
- Dans le Centenaire, la Note de l’éditeur est datée de « Paris ; 20 août 1822 ». Il y est question de Wann-Chlore à fournir pour octobre à Hubert.
- Roland Chollet n’hésite pas à affirmer qu’ « Honoré avait tout bonnement chargé sa sœur et son beau-frère de faire son roman à sa place » (Préface du Vicaire, C.B. XXXIII, 14)
- 21 août
Honoré à Villeparisis.
- 26 août
(1007) David, rue du Pot-de-Fer, no 14, déclare qu’il va imprimer Le Centenaire ou Les Deux Beringhenn, par Lewis, publiée par Monsieur Horace de Saint Aubin. Le manuscrit qui a été remis à l’imprimeur sera transformé ultérieurement. Il passera de trois à quatre volumes et le titre sera modifié, Beringhenn devenant Béringheld.
- 30 août
Lettre de Villeparisis de Mme B.F. à Laure : « […] Le pauvre Honoré est un peu malade et dans quel moment ! Il s’est donné un fier coup de feu ; il n’a pas une minute à lui, il me charge de t’accuser réception du fameux manuscrit (Le Vicaire) qu’il a été peine de vous ôter de la bouche, mais il n’a pu faire autrement ; en arrivant il sut qu’Auguste voulait traiter ce sujet, il veut paraître le premier, jugez mes amis s’il travaille ; demain ou après le second vol. sera sous presse, le 1er imprimé ; le 3e n’est pas fait puisqu’il tient le 2e. Le libraire croit que seulement il met au net. Le Centenaire marche en même temps : Honoré veut que je te dise qu’il savait bien pourquoi il s’était dégouté du Centenaire là -bas ; c’est qu’il était fini, et trop grandement fini, car en étalant un peu la fin, il y aura 4 vol. Il a promis Wann-Chlore à Hubert pour octobre tu juges qu’il faut qu’il travaille sans quitter un moment la plume ; que pour prendre un peu de repos. Son Vicaire est tout ce qu’il a fait de mieux, tu en seras, je crois bien contente ; vous lui avez porté bonheur, il ne pouvait être que bien inspiré. Ce qu’il a fait près de vous est rapide, marche à grands pas, mais quelle folie ! Quelle débauche d’esprit ! J’y trouve beaucoup de mots hasardés, quelques répétitions dans la description du vieillard, mais il ne veut rien sacrifier. Je désire que cela puisse être jugé sans qu’on sache que c’est de lui, tiendra-t-il son secret, je le souhaite […] ». (Voir L’Anonyme p. 365 pour l’écriture du Centenaire)
- 5 septembre
Les sergents Bories, Goubin, Pommier et Raoulx (les quatre sergents de La Rochelle) sont condamnés à mort.
Au côté du président du tribunal, M. de Montmerque, siège M de Berny, le maro de « La Dilecta »
Joseph Merilhou, membre des carbonari et ami d'Étienne Arago, défend Bories, l'un des quatre sergents de La Rochelle (août 1822) ; c'est à lui que fit allusion l'avocat général Marchangy lorsqu'il affirma dans son réquisitoire : « Ici les véritables coupables ne sont pas accusés, mais bien sur les bancs des avocats ».
- 6 septembre
Lettre de B.F. à Laure : le ressentiment de Montzaigle était « tel qu’il a défendu à sa femme de consulter en rien sa mère ; un ami d’Honoré (Louis Antoine Labois) a bien voulu prêter mille francs à Laurence sans nul intérêt, pour éviter, deux jours avant son accouchement, d’être saisie ».
- « Tu connais la brouille de ta mère avec les Montzaigle; je t’ai marqué que le monde était trop petit pour la contenir, et qu'elle s'exhalait dans les hautes régions ».
- « Un ancien ami de Montzaigle, vieillard très avancé par sa caducité, se met en pension chez eux. Laurence espère qu'à cette occasion son mari pourra être plus sédentaire, cet ami ayant l'esprit, de l'instruction des projets, à ce qu'il paraî, pour des choses où Montzaigle doit l'aider ».
Cet ami est M. Pradel avec qui il cosignera Orlando et Loretta qui paraîtra en 1825, après la mort de Laurence.
En ce mois de septembre Montzaigle fut sur le point d'être poursuivi pour huit cents francs dont il s'était porté caution en faveur de sa mère également dans la gêne.
- 15 septembre
Surville est nommé à Corbeil. La famille va s’installer à Champrosay dans l’Essonne. En attendant, Laure vit assez souvent 40, rue du Temple.
- 21 septembre
Quatre sergents du 45e régiment de ligne basé à La Rochelle sont guillotinés à Paris, en place de Grève. Leur crime est d'appartenir à la Charbonnerie, une organisation qui fait profession de comploter contre le régime. Étienne Arago assiste à l'exécution
Sans Date (avant le départ de Villeparisis) Corr. 22-45 : de Villeparisis, ce soir d’Honoré à Jean Thomassy À la suite d'un courrier qui l’a « bouleversé », Honoré lui propose de venir un ou deux jours à Villeparisis.
- 4 octobre
Corr. 22-44 : d’Honoré à Mme de Berny (adressé à Mme Deligny, le nom de Mme de Berny rayé)
- « La Consécration du banc. un autel... »
- « ce sera aussi en ton nom que je ferai tout ce qui me portera à m’élever au-dessus des autres hommes ».
- « Aujourd’hui, comme il y quatre mois... »
- « Rousseau ne nous a-t-il pas tracé l’immortel tableau de deux femmes idéales, aimant le même homme, et as-tu rien vu de plus généreux et de plus attendrissant que Claire ? Oui, mais l’amant de Julie l’ignorait, et, s’il l’eût su ».
- 5 octobre
La B.F. enregistre le Tartare ou le Retour de l’exilé par A. de Viellerglé, auteur de Charles Pointel en 4 vol. in-12, publié par Pollet, roman suivi à la fin du dernier volume par Le Pacte, vieille nouvelle, non signée, attribuable à Balzac.
- 12 octobre
Lettre de Mme B.F. à Laure : « Vous ne pouvez vous imaginer comme notre pauvre Edouard est mal, mes bons amis, sa langue est d’un brun foncé et presque noir dans le fond ; son pouls diminue d’heure en heure…Il ne mange que six huîtres et une tasse de lait par-dessus…Cela ne peut-être long ; je ne pense pas... »
Pour Laurette seule : « Honoré part à midi, revient à cinq heures ; il repart après le journal et revient à dix heures du soir. Malgré qu’Edouard soit si mal, ces messieurs me laissent seule. Honoré ne voit pas combien il est indiscret d’aller ainsi toujours 2 fois dans cette maison par jour. Il ne voit pas qu’on veut le faire, je voudrais être à 100 lieues de Villeparisis. Il n’écrit pas une ligne, il n’a qu’une vingtaine de page pour finir Le Centenaire. Il n’a plus qu’une chose dans la tête et ne voit pas que, en se donnant trop à cette chose, il en sera las un jour, mais sa conduite le mettra dans l’impossibilité d’être raisonnable dans cette affaire. Je lui avais montré combien ma conduite, fine et délicate, était nécessaire. Écris-lui donc, il t’écoutera peut-être. Si je pars demain, je t’écrirais plus en détail... »
- Roland Cholet : ce n’est qu’après cette qu’il invente (à grand peine) les « lettres qui formeront la conclusion du Centenaire.
- 25 octobre
Mort d’Edouard Parfait Malus, tuberculeux, fils de Sébastien et Sophie Sallambier. Il laisse à Mme Balzac, qui l’avait soigné avec dévouement, un héritage de 86 000 Frs (liquidation faite par Maître Passez).
- Fin octobre
(1009) La rédaction du Centenaire, sur épreuves, ne sera pas terminée avant cette date. Les délais prescrits pat l’éditeur interdisent la collaboration avec les Surville qu’avait souhaitées Honoré à Bayeux.
- 1er novembre
Corr. 22-46 : Traité d’Honoré avec son père fait à Villeparisis
Honoré demeurant 7, rue du Roi doré s’engage à payer 1 200 frs par an payable par trimestre pour ses dépenses de nourriture et sa part de loyer. N’est pas compris la lumière, le bois le blanchissage. Ceci à partir du 1er octobre 1822.
- 2 novembre
La B.F. enregistre Le Vicaire des Ardennes publié par M. Horace de Saint- Aubin, bachelier ès-lettres, auteur du Centenaire. 4 vol. in-12 de 41 feuilles ½.Chez Pollet, 10 Frs
- Pour R. Chollet, ce roman marque la fin de l’influence de W. Scott, et le début de celle de Maturin.
Il est complété de sa préface « qu’on lira si l’on peut », ajouté là autant pour faire de la page que pour faire acte d’auteur, ainsi que d’une « Note de l’éditeur ».
- 11 novembre – Début novembre
Les Balzac quitte Villeparisis et s’installe dans le Marais – 7, rue du Roi-Doré, dans un appartement dont le bail annuel de 730 F. avait été signé dès le 21 mai précédent, avec entrée en jouissance le 1er octobre. Ils quittent aussi leur pied-à -terre à Paris, rue Portefoin.
- 12 novembre
Le Réveil publie un entrefilet sur le Vicaire des Ardennes.
- 16 novembre
(1009) La B.F. enregistre Le Centenaire ou les Deux Beringheld, publié par M. Horace de Saint-Aubin, auteur du Vicaire des Ardennes, 4 vol; in-12, de 41 feuilles ½. Chez Pollet, 10 Frs.
(1009) Précédé d’un Avertissement et suivi d’une Note de l’éditeur.
- 22 novembre
Une note au procureur du roi, dénonce Le Vicaire des Ardennes en vertu de l’article 1 et 6 de la loi du 25 mars 1822 réprimant les outrages aux mœurs, à la religion et à ses ministres[4].
- 26 novembre
Le Miroir publie un compte rendu du Centenaire.
- 2 décembre
Lettre de Laurence à sa mère : Laurence se trouve devant un dilemme : sa signature peut sauver son mari de la prison pour dettes, mais sa mère s'y oppose « signer ou ne pas signer. Ah! Conviens des deux côtés je ne trouve d'affliction. Si je ne signe pas, mon mari à Ste Pélagie, quand en sortira-t-il? Ne sera-ce-point une tache? N'aurai-je pas à me reprocher son malheur? Si je signe, oh! ma bonne mère tu ne voudras plus me voir... » « Quelquefois, je tâche d'éloigner de mon cœur les sentiments tendres que je porte à mon mari; mais ce n'est que pour découvrir que je l'aime. Ah! Qu'il est aimé! Qu'il serait affreux pour moi de ne pas l'être ! ».
- 9 ou 17 décembre
Le commissaire de police du Palais de Justice, en exécution d’une ordonnance du 7 décembre, en application de la loi du 22 mars 1822 sur la presse et les publications, procède à une saisie assez infructueuse du manuscrit et d’un exemplaire du Vicaire. Plus que Balzac, inconnu des services de police et confondu avec son père, c’est le libraire-éditeur Charles Alexandre Pollet, confondu avec son frère le libraire Jacques Pollet qui était visé. (Voir A.B. 1968) - voir 02/1823 —
Pollet prévenu de la perquisition, dissimula le stock, et la police ne put saisir que le manuscrit et un seul exemplaire.
Mme de Montgiron, feignant de confondre le père et le fils « qui a terminé ses études », précise que M. Balzac est âgé de 78 ans et elle croit « fortement, que ses principes sont en harmonie avec La Légitimité. On lui connaît ainsi que sa famille beaucoup de religion, il est aisé, et jouit d’un bon crédit dans le monde, il a de puissants amis ; et M. Dorvilliers (d’Orvilliers), pair de France lui porte un très grand intérêt. (AB 1968).
Les poursuites continuèrent contre Pollet « le libraire le plus dangereux de la capitale », et Balzac changea d’éditeur, d’autant plus que sa mère, cherchant à le défendre maladroitement, avait accablé Pollet auprès de la police, en déclarant qu’il avait été prévenu de la saisie par le Dépôt de la librairie.
- Après le 9 décembre
Corr. 22-48 : Paris, de Jean Thomassy à Honoré
- Il est venu au Marais mais Honoré n’était pas lÃ
- Il lui demande de venir le voir avec un exemplaire du Centenaire « et de votre roman si heureusement saisi ».
- Novembre ou décembre ou début de 1823
Corr. 22-47 : Paris d’Honoré à Laure
Laure lui a reproché de n’être pas venu à Champrosay.
- Honoré est criblé de dettes.
- B.F. est à Champrosay
- 22 décembre
(1008) Dans les Annales françaises des arts, sciences et lettres, pour lequel il semble bien avoir tenu la plume, une défense et illustration du roman associé à un néologisme d’avenir : « Le genre roman est le seul qu’ait inventé la modernité ; c’est la comédie écrite, c’est un cadre où sont contenus les effets des passions, les remarques morales, la peintures des mœurs, les scènes de la vie domestique, etc. et ce genre, notre seule conquête, est anathématisé par tout le monde ».
- Fin 1822
Ebauche d’une pièce de théâtre Le Lazaroni (on possède les cinq premières scènes de ce mélodrames en trois actes) Pl.XIII, 1047-105
(1007) Ode à la fatalité de la vie, ouvrage poétique
- 1822-1823
Rédaction de 2e Falthurne.
(1009) Depuis mai 1821 (en 18 mois) Lord R’Hoone ou Horace de Saint-Aubin ont déjà troussé vingt volumes in-12.
- Durant l’année
En début d’année il avait repris et définitivement abandonné Sténie, ébauché Une Heure de ma vie ; des pièces de théâtre : Le Damné, Le Mendiant, Le Lazaroni, et écrit Le Nègre, mélodrame en 3 actes, (1008) adapté de l’Othello de Shakespeare, sujet dans l’air puisque le séjour de la troupe de Penley, en juillet-août avait déclenché en France une vogue shakespearienne que Hugo ne tardera à utiliser à son tour. La pièce sera présentée au théâtre de la Gaîté sous le pseudonyme de Horace de Saint-Aubin et refusée le 24 janvier 1823. Et peut-être Catilina, « pochade » qui pourrait avoir été esquissé au cours des années 1822-1824 (Pl. XIII, 1658-1659)
Entre le début et la fin de l’année 1822, Balzac publiera trente de ces petits livres artificiellement gonflés (format réduit, gros caractères, beaucoup de blancs), selon les normes imposés aux éditeurs par les tenanciers de cabinets de lecture. Compte tenu du prix exorbitant des livres à l’époque, ces échoppes ou boutiques bibliothèques, ouvertes de 8 heures du matin à onze heure du soir, sont les principaux clients de l’édition et posent leurs conditions. Leur intérêt commercial est d’avoir plusieurs volumes à louer pour un même roman, puisqu’elles font le plus souvent payer la location au volume.
1823
- En cette année on ne possède que quatre lettres d’Honoré : deux à Laure, deux à Jean Thomassy.
- Voir « Les Martyrs ignorés » publiés en 1843 qui évoquerait cette période de la vie d’Honoré.
- S’intéresse au magnétisme curatif, proche du docteur Virey et de sa théorie sur la longévité, avec un penchant pour l’illuminisme. Fut-il initié au martinisme ?
- Les Montzaigle quitte la maison de Saint-Mandé pour une dépendance des bâtiments de l'Octroi où il exerce un emploi de contrôleur ambulant à la barrière de la Santé.
- Début de l’année
- (1007) Balzac ébauche une « comédie en trois actes et en vers », Les Trois manières. Il songe à une tragédie, Alceste. (1009) Il nous reste d’Alceste, une liste de personnage et un scénario reprenant un sujet traité par Euripide.
- Roland Chollet : « Au début de 1823, Saint Aubin mène de front la première version de La Dernière Fée et la suite de Wann-Chlore ».
- 2 janvier
Le Journal de Paris publie un compte rendu du Centenaire.
- 4 janvier
La B.F. enregistre Michel et Christine et la suite, par A. de Viellerglé, en 3 vol., publié chez Pollet. Collaboration d’Honoré ?
- 5 janvier
Mort du général de Pommereul
- 24 janvier
Corr. 23-1 : Théâtre de la Gaîté : H. Levesque à Horace Saint-Aubin 7, rue du Roi Doré
Note du Comité sur Le Nègre, mélodrame en 3 actes par M. Horace St Aubin. Refus, signé par H. Levesque, secrétaire général ; Balzac utilisera une partie de l’intrigue pour Wann-Chlore.
(1008) Honoré recyclera le dénouement dans Wann-Chlore.
- 25 janvier
La BF enregistre la parution de Péveril du Pic de Walter Scott.
- 31 janvier
Mort de Marie Barbe Sophie Sallambier, grand-mère d’Honoré, 7, rue du Roi Doré. Inhumation le lendemain, à l’ancienne église Saint Denis du Saint Sacrement, rue de Turenne (l’église actuelle a été reconstruite entre 1826 et 1835). « ses enfants lui firent un bel et coûteux enterrement »[5].
Le 5 février, inventaire après décès par Me Passez, l’actif dépasse le passif d’un peu plus de 6 000 frs. (Mauvais placement fait par B.F.)
- Février
Dans le 5e supplément de la Petite bibliographie biographico-romancière, Pigoreau écrit à propos du Vicaire : « Cet écrivain a prouvé par d’autres productions qu’il pourrait amuser le lecteur sans le scandaliser. L’édition de cet ouvrage a été saisi ; peut-être un peu tard ; il est impossible néanmoins d’en trouver un exemplaire dans le commerce ».
- Février – mars
Honoré esquisse la rédaction des Trois manières, comédie en trois actes, qu’il prévoit en vers. Elle met en jeux Garrick, célèbre acteur shakespearien, face à Lekain, interprète des classiques, en une possible transposition du Racine et Shakespeare de Stendhal publié ce mois.
- 10 mars
(A.B.1960) Les finances de Mme veuve de Montzaigle s'améliorent. Sur une ordonnance royale du 26 février, la Préfecture de la Seine lui délivre un brevet de pension; il lui est accordé une pension annuelle et viagère de 1 312 frs, avec effet rétroactif, à compter du 11 janvier 1819. Cette pension était versée « pour récompense de trente-une années de services de son mari dans les subsistances militaires et dans l'Octroi de Paris, commencés le 1er juillet 1784 et finis le 10 janvier 1819 ».
- 10 avril
Un plan de Wann-Chlore le montre assez près de l’invention du dénouement. Selon Pierre Barbéris, fin avril-début mai, une première rédaction de Wann-Chlore est alors achevée.
- 15 avril
A. Bobée dépose une demande d’imprimer pour La Dernière Fée : elle comprend 16 feuilles, soit 384 pages[4].
- Avril ou mai (?) Après le 15 avril
Corr. 23-2 : de Paris d’Honoré à Jean Thomasy
Thomasy lui a écrit mais il n’a pu répondre car « j’étais sortis pour aller chercher mon manuscrit de Wann-Chlore dont on m’offre 600 Fr !...j’aimerais mieux aller labourer la terre avec mes ongles que de consentir a une pareille infamie ».
Il ne peut venir le voir « mardi je suis retenu à déjeuner d’affaire » et il lui propose de l’attendre jeudi.
« Malheur sur malheur le 2e volume de La Dernière Fée aura 12 feuilles et dans la 2e édition j’ai un volume à rajouter pour faire trois. Mon père va mieux ».
- 22 avril
Naissance à Paris de Sophie Eugénie Midy de La Greneraye, fille aîné d’Eugène et Laure Surville (Balzac lui dédiera Ursule Mirouët en 1841)
- 5 mai (lundi)
Corr. 23-3 : de Jean Thomassy à Honoré, 7, rue du Roi Doré
Honoré est passé hier chez Thomassy. Si Honoré ne passe pas chez lui vendredi, Thomassy ira chez Honoré samedi, « nous établirons le plan et tout de suite à l’œuvre ; je suis libre et qui plus est aiguillonné. Ce sera l’affaire d’une quinzaine. 4 vol. »
- 24 mai
La B.F. enregistre la publication de L’Anonyme ou Ni père ni mère par A. de Viellerglé St-Alme (3 vol. in-12, chez Carpentier-Méricourt), roman dû en grande partie à Balzac.
- Avant le 31 mai
Sur une liste d’ « Ouvrages du même auteur », imprimée dans la première édition de La Dernière Fée, Wann-Chlore ou la prédestination est annoncée « pour paraître incessamment ». Pure publicité. L’éditeur ne s’est pas engagé.
- 28 mai
A. Bobée dépose une nouvelle demande d’imprimer pour La dernière Fée, pour une seconde édition en trois volumes in-12.
Un ex. du fond Lovenjoul à la maison Balzac, porte sur la page du titre : « seconde édition, Revue, corrigée et considérablement augmentée // A Paris, de l’imprimerie A. Bobée » et la date de 1823 (fac similé sans Aux Sources de Balzac de P. Barbéris).
C’est seulement en novembre (1009-dit octobre) 1824 que la seconde édition en trois volumes fut mise en vente ; avec un titre relais, au nom de Delongchamps et à la date de 1825. Mme de Berny l’aidera à financer cette édition (v. 1002 p. 126)
- 31 mai
(1009) La B.F. enregistre la publication de La Dernière Fée ou la Nouvelle Lampe Merveilleuse, par Horace de Saint Aubin (2 vol. in-12, chez J. N. Barba, G. C. Hubert, B. Mondor et par l’imprimeur A. Bobée). – 1re édition- Le premier volume comporte 212 pages et le second 254 avec une conclusion tronquée.
- 19 juin (jeudi)
Dans le Journal du Commerce no 1250 p. 2, col.3 annonce de La Dernière Fée : « La Dernière Fée ou La Nouvelle Lampe merveilleuse, par M. de Saint-Aubin. Deux vol. in-12, 5 Fr. Bobée, imprimeur libraire, rue de la Tabletterie, no 9 ; Barba, libraire, Palais-Royal, derrière le Théâtre Français ».
- 25 juin
A. de Viellerglé et Étienne Arrago font représenter Stanislas ou la Suite de Michel et Christine.
- 12 juillet
Le Pilote, journal du commerce publie un compte rendu élogieux de La Dernière Fée (sans doute inspirée par Sautelet -1002-). « Voici un petit ouvrage qui mérite de fixer l’attention des amateurs. Il est digne d’être séparé par une mention particulière de la foules des romanesque et romantiques productions que chacun voit éclore et mourir […]. M. de Saint-Aubin excelle à peindre les sensations tendres et voluptueuses. Les images les plus ravissantes semblent se presser tellement dans son imagination qu’elles donnent à son style un coloris passionné quelquefois très remarquable mais dont il abuse souvent lorsqu’il se laisse aller sans réserve […] Avant sa Dernière Fée M. Saint-Aubin avait publié plusieurs autres ouvrages ; tels que l’Héritière de Birague, Clotilde de Lusignan, le Vicaire des Ardennes, le Centenaire, etc. qui tous offraient des passages remplis d’intérêt quelquefois et d’une éloquence passionnée, et toujours sous une teinte de philosophie, beaucoup d’esprit et de gaîté. La Dernière Fée doit ajouter à la réputation de son auteur ».
- 14 juillet
Premier numéro du Diable boiteux.
- 19 juillet
Le Pilote, journal du commerce, insère un compte rendu de L’Anonyme ou Ni père ni mère.
- Juillet ou août
Corr. 23-4 : Paris – Auguste Sautelet à Honoré, chez M. de Savary à Vouvray. Honoré lui avait écrit pour avoir des places pour les bouffes.
Lui se « languis dans sa paresse habituelle et fais graisse à plaisir ». Cela fait trois mois qu’ils ne se sont rencontrés. « Je ne t’ai pas oublié toutefois auprès du Commerce (voir 19 juin 1823) et de Béquet[4] dit du Boiteux) qui tous deux m’ont assuré avoir fait tes annonces. Cependant à a ne prend pas, peut-être avec la rentrée du mois d’octobre ça ira-t-il mieux. Bobée l’espère ». (Il s’agirait de la mévente de La Dernière Fée[4])
Thomassy est contraint de quitter Paris par l’ingratitude de son parti ; « il n’aurait qu’une chose à faire, ce serait de prendre le froc ».
« Il faudrait être en Espagne et voir ce qu’y s’y passe tout est là puisque rien n’est ici ».
- La plus grande partie d’Annette et le criminel paraît avoir été conçu à Vouvray. Le manuscrit du plan du Tome IV qui a été conservé montre que l’œuvre a beaucoup évolué par la suite.
- Rédaction probable de deux essais poétiques : Idner et une muse nouvelle.
- Juillet – septembre
Balzac est en Touraine. Il séjourne à la Cailleterie, propriété d’Henry Joseph de Savary à Vouvray ; à Tours il est l’hôte de la famille Doutremont de Minière ; et à Saché, chez Jean de Margonne, gendre de H.J. de Savary.
Il esquisse un long poème Foedora (Pl. XIII, p. 1076-1083)en utilisant comme papier pour son manuscrit des dos de lettres ou d’enveloppe (Ex. Corr. 23-5) [8]
Voir description du château de Montcontour dans La Femme de trente ans.
(1008) Il travaille à Annette et le criminel et à Idner.
- Juillet – décembre
Rédaction de Foedora et du Prisonnier, autres essais poétiques.
- 30 juillet
Me Passez procède à la liquidation et au partage de la succession d’Edouard Malus ; l’actif s’élève à plus de 136 000 F, environ 90 000 F en actions, rentes et numéraires reviennent à Mme Balzac. La famille retrouve une certaine aisance et, semble-t-il ; Honoré est dispensé de payer régulièrement une pension.
- 1er août
Corr. 23-5 : de M. et Mme Doutremont à Honoré à Vouvray
Ils invitent Honoré à passer la soirée du mardi 5 août. C'est-à -dire à Tours, dans l’ancienne maison des Balzac du 29 de la rue redevenue Royale.
- 4 août
Corr. 23-6 : Tours – Grogniard à Honoré à Vouvray
Il lui transmet un courrier reçu pour lui
- Après le 7 septembre
Corr. 23-7 : Tours – d’Honoré à Laure
Il lui transmet ce courrier par l’intermédiaire de M. de Margonne qui part demain.
Il travaille à un roman, il est très « affairé ». (Certainement Annette et le Criminel) « J’ai visité tout Saint Lazare, et vu bien des choses à faire ».
Il va « ce soir au bal chez Mme d’OutremontO ousque je vois danser Elisa Bellanger qui est toujours rousse et Claire Des Bordes qui est toujours si petite qu’on ne l’épousera que pour faire une épingle de chemise ». Le père Chabot vient de mourir, le 07 septembre 1823)
Il va aller à Saché puis revenir à Champrosay.
C’est la dernière des lettres de jeunesse échangées entre Honoré et sa sœur Laure. Nous retrouverons un échange de correspondance en février 1829.
- 17 octobre (vendredi)
Corr. 23-8 : Paris – Jean Thomassy à Honoré, 7, rue du Roi Doré.
Thomassy prévient Honoré qu’il viendra diner dimanche soir avec un ami qu’Honoré a déjà vu deux fois. (Il doit s’agir d’un certain « Alfred »)
- 18 octobre
Corr. 23-9 : d’Honoré à Jean Thomassy, avocat, 25. rue Jacob au coin de la rue des Saint-Pères.
Réponse à la lettre précédent, Honoré attend son ami, et lui précise qu’ils « seront libres car mon frère et ma mère sont à la campagne ».
- 20 octobre (lundi)
Corr. 23-10 : du Docteur Nacquart à Honoré
Ils proposent à Honoré de venir dîner chez lui le lendemain. Au dos de ce courrier, Honoré a ébauché les vers suivants : « et pour moi dans le monde il n’est plus qu’un seul être
Tout ce qu’elle aurait avant les (un mot illisible)
Ah quittons cette sphère où mon âme s’élève
La vie n’est plus pour moi qu’un sommeil sans rêve
Vivre pour moi, n’est plus
Moi
Mon
Et
Et ces regards qui
N’ont jamais réfléchi
Que les cieux et la douce figure de celui que l’on a aimé ».
- 22 (?) octobre (?)
Corr. 23-11 : d’Honoré à Jean Baptiste Violet d’Epagny, 14, rue de l’Echiquier, Paris.
Le Diable boiteux vient de refuser un article d’Honoré.
Il indique qu’il a du mal à terminer la suite du Vicaire – Annette et le criminel.
Sur ce courrier première utilisation de la particule dans une signature de Balzac. Il semble que le « de » fut rajouté après qu’il eut tracé « Balzac ».
- 26 octobre
L’imprimeur Cardon à Troyes déclare qu’il va imprimer Annette et le criminel ? Il doit avoir entre les mains le début du texte.
- 30 octobre
Corr. 23-12 : De Jean Thomassy à Honoré.
Honoré aura les billets demandé « M. Groseiller sort de chez moi ».
Jean lui rappelle sa recommandation d’écrire un Traité sur la prière.
- 13 décembre
Création par Horace Raisson (ou le polygraphe Guillaume Lallement -1002) du Feuilleton Littéraire, petite feuille bi-hebdomadaire, tiré à 500 ex.
C’est dans cette feuille, farouchement opposée aux Bourbons, qu’il fit ses débuts de journaliste, avec un compte rendu anonyme (comme tous les articles du journal) des Eaux de Saint-Ronan de Walter Scott, dont il ne cessait de méditer l’exemple.
- 16 décembre
Corr. 23-13 : Traité avec Emile Joseph Buissot. Entre M.. E.-Joseph Buissot, libraire, 3, rue Pastourelle à Paris et M. Honoré Balzac, 7, rue du Roi Doré.
Honoré cède la première édition de Annette et le criminel faisant suite au Vicaire des Ardennes, « roman de Mr Balzac, le roman a été saisi et anéanti ».
Ce roman comportera 4 vol. in-12 et chaque vol. contiendra neuf feuilles. Le roman est terminé et cette vente est faite au prix de mille franc payé comptant. L’ouvrage sera tiré à mille exemplaire et 75 ex. pour mains de passe. Huit exemplaires seront remis gratuitement à Honoré pour les journaux.
Honoré pourra faire une deuxième édition dès qu’il ne restera plus que dix exemplaires. à l’éditeur.
L’ouvrage sera édité sous le pseudonyme d’Horace St Aubin.
- (R. Chollet) Ces conditions sont meilleures que celle de la Physiologie du mariage et la première édition de La Peau de Chagrin ne sera pas payé davantage.
- « Annette est considéré, en ce qui concerne la rédaction, comme le dernier roman de jeunesse ».
- En 1823
Corr. 23-14 : d’Alfred, rue de Beaune, hôtel de l’Élysée. à Honoré
Il émet quelques critiques sur le Vicaire des Ardennes.
- Entre 1823-1825
Corr. 23-15 : Mardi soir – de Mme de Berny à Honoré. Elle est à Villeparisis. Lettre d’amour.
Deuxième Falthurne (ébauche de Séraphita) : Honoré envoie en 1835 à Mme Hanska des épreuves de Séraphita et écrit : « J’ai par le plus grand des hasards, retrouvé les informes essais que j’au faits à l’âge de dix-huit ou vingt ans sur le sujet de Séraphita. Je vous les ai joints, afin que vous eussiez l’esquisse et le tableau. »
Fin de l’année, ébauche d’un Traité de la prière (d’octobre 1823 à février 1824 selon Stéphane Vachon)
Publie une brochure Histoire impartiale des Jésuites.
Peut-être, dès la fin de 1823 ou le début de 1824, s’est-il remis à Wann-Chlore.
1824
(1009) Seconde année obscure (on ne possède aucune lettre d'Honoré). Nous n'avons aucune preuve du passage d'Honoré à La Lorgnette. Il collabore au Feuilleton littéraire qui cessera de paraître le 7 septembre 1824. Cette activité journalistique est exactement contemporaine de la rédaction de L'Excommunié. Le texte rédigé en 1824 correspond aux pages 267-361 de O.C.B. XXIV, et au 163 premières de C.B. XXXVII des Œuvres Complètes de Horace de Saint Aubin.
L'Histoire de la France pittoresque devait comporter une figure emblématique pour chaque siècle : (tableau donné par René Guise)
- L’Excommunié - 1380
- La déroute - 1813
- Le routier
- La vierge - 1420
- La campagne - 1813
- Le conseiller
- Le chasseur (ou changeur) de la cour - 1440
- La Bataille - 1800
- Le Sortilège - 1450
- Les filles de la Reine - 1493
- Le dernier Combat - 1815
- Le Capitaine de Cavalerie - 1750
Sous le pseudonyme d’Aurore Cloteaux, Lepoitevin édite un roman Le Mulâtre dont l’héroïne se nomme Sténie. De même l’intrigue sera empruntée à un mélodrame (Le Nègre) écrit en 1822 par Honoré. Il écrira sa colère dans le Feuilleton Littéraire[7].
(1008) Année de transition et peut-être de crise, il est bien difficile de le dire tant le repérage des collaborations d’Honoré, petite main dans l’atelier Raisson ou journaliste anonyme au Feuilleton littéraire et peut-être ailleurs, est complexe.
- 2 janvier
Le Journal de Paris publie un compte rendu du Centenaire, ce qui montre que ce roman eut plus de retentissement qu’on ne le dit en général (texte publié par Roland Chollet, Préface Le Centenaire, CB, t. XXXIII, p. 24-25)
- 3 janvier
(1007) La BF enregistre la parution des Eaux de Saint-Ronan de Walter Scott.
- 7 janvier
Corr. 24-1 : de Bourges, hôtel de la Préfecture, Jean Thomassy à Honoré, 7, rue du Roi Doré (la cachet postal est du 12/01)
- « Il faut renoncer à ce genre de travaux ; il peut servir de délassement mais ne doit pas faire l’occupation entière d’un jeune homme ».
- « Wann-Chlore est-il vendu, et le roman de (Le) Poitevin, qu’est-il devenu (Le Mulâtre)..ainsi que de son procès ».
- Jean est secrétaire du Préfet « chef du personnel et de la police », et il a délaissé la littérature.
- « les élections sont bonnes dans le département ; il n’y a de douteux que l’arrondt de St Amand ».
- « Parlez-moi de votre Traité de la prière… si vous n’avez pas un commerce prolongé avec la divinité…laissé là votre Traité de la prière… »
- « Votre tragédie, c’est autre chose… » (Le Mulâtre ? – un compte rendu humoristique du Feuilleton Littéraire attribue la paternité à M. Saint-A…), c'est-à -dire Lepoitevin. Ou Alceste (?)
- Il l’engage à aller voir Alfred.
- 28 et 30 (ou 31) janvier
Balzac rend compte des Eaux de Saint-Ronan de Walter Scott dans le Feuilleton Littéraire.
- Après janvier
Balzac rédige un plan de L’Excommunié, roman destiné à prendre place dans un cycle prévu sous le titre d’Histoire de France pittoresque. La rédaction du manuscrit retrouvé de L’Excommunié semble se placer en 1824. Balzac abandonnera son texte après en avoir rédigé un peu moins de cent pages. (il sera achevé et publié en 1837).
- 31 janvier
(1008) Au verso d’un faire-part pour la messe du bout de l’an de sa grand-mère Sallambier, un gribouillage chargé d’avenir : « 3 VOL. DE LA VIE PRIVÉE des FR[ANCAIS] » consacre à une date indéterminée, la fin des romans de jeunesse isolés et le début des projets d’ensemble.
- 7 février
(1009) La B.F. enregistre la publication de Du Droit d’aînesse par M.D***. (1 vol. in-8°, chez Delongchamps, Dentu et Petit) à 1,25 Fr.
Le libéral Balzac défendait le droit d’aînesse sans doute plus pour obéir à une commande que par conviction.
Dans une lettre à sa mère, Laure Surville raconte comment son père, plein d’indignation devant ce texte dont il ignorait que Balzac fut l’auteur, entreprit la rédaction d’une brochure pour la réfuter (Lov. ; A ; 378 bis, publié par Bernard Guyon, La Pensée politique et sociale de Balzac, Colin 1947).
Honoré adressa anonymement aux Surville la brochure qui arriva le jour où B.F. leur rendait visite[5]. Il s’insurgea contre l’auteur et écrivit une réfutation. Laure qui se doutait que le texte fut d’Honoré « Ce duel à coups de plume entre le père et le fils ; lui sembla la chose la plus drôle du monde ». (L.J. Arrigon)
- Horace Raisson écrira en 1826 une Apologie du droit d’aînesse.
- 14 février
Enregistrement à la B.F. de Luxe et Indigence ou le Ménage parisien, chez Barba, Paris. Prix 3 fr.
- 17 février
Représentation au second théâtre Français de Luxe et Indigence ou le Ménage parisien, comédie en cinq actes et en vers de M. d’Epagny (in-8° de 6 feuilles. Impr. Fain, à Paris).
- 6 mars
La BF enregistre la publication du Mulâtre par Mme Aurore Cloteaux (Lepoitevin) ; 4 vol. in-12 ; Carpentier-Méricourt.
- 1er avril
Le Feuilleton littéraire devient quotidien.
- 17 avril
(1009) La B.F. enregistre la publication de l’Histoire impartiale des Jésuites (1 vol. in-18, chez Delongchamp et Maze) à 3 Frs - en collaboration avec Horace Raisson (?).
(1008) La question est d’actualité, les jésuites étant, depuis le rétablissement de la Compagnie en 1814, l’obsession et la bête noire des libéraux et, tout particulièrement, du directeur du Feuilleton Littéraire. Ce factum modéré, qui traduit au moins la liberté d’opinion de son auteur ou mesure sa crise intérieure, connaît en tout cas un important retentissement.
- Ce jour le Feuilleton littéraire annonce la mise en vente qui a eu lieu le 16.
- 19 avril
Mis en vente d’Annette et le criminel ou Suite du Vicaire des Ardennes. On note quelques fragments du Traité de la prière.
(Bouquin – voir source) En avril 1824, dans Annette et le Criminel, Wann Clore figure parmi les œuvres de Saint Aubin en vente
- 20 avril
(1009) Dans un article, probablement rédigé par Balzac (Roland Chollet), compte rendu dans le Feuilleton littéraire, d’Annette et le Criminel.
- 25 avril
Dans Le Diable Boiteux et le Corsaire, articles revus ou corrigés par Balzac à propos d’Annette et le Criminel.
- 12 mai
Le Feuilleton littéraire publie un second article sur Annette et le criminel : c’est un éreintement.
- 16 mai
(2008) Honoré rend compte d’une comédie-vaudeville donnée la veille au Gymnase dramatique et intitulée Le Beau-frère ou la Veuve à deux maris de Amable Vilain de Saint-Hilaire, en collaboration avec Paul Duport). (Elise a épousé Derville qui part pour l’armée et qui est tué. Elle est sur le point de se remarier quand la mari réapparaît. Consternation. Ce n’est que le frère du défunt qui s’amuse à « prolonger l’erreur avant de renoncer. Chabert) ; Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du Gymnase dramatique, le 15 mai 1824.
- Le beau-frère, ou la veuve à deux maris, comédie-vaudeville en un acte. Paris, Pollet, 1824. In-8° br. de 40pp., couv. papier.
- 22 mai
(1009)La B.F. enregistre avec retard Annette et le criminel ou suite du Vicaire des Ardennes par M. H. de Saint-Aubin, auteur du Vicaire des Ardennes, 4 vol. in -12 ensemble de 40 feuilles ½ […], à Paris, chez Buisot (10 Frs). Le tome I s'ouvre par une Préface.
(2e édition, considérablement édulcorée, en 1836, sous le nom Argow le Pirate).
- 25 mai
Le Feuilleton Littéraire éreinte Le Mulâtre de Mme Aurore Cloteaux. Chollet attribue ce compte rendu à Balzac.
- 2 juin
Corr. 24-2 : de Bourges, Jean Thomassy à Honoré ; 7 ; rue du Roi Doré (cacher postal du 04/06)
Il répond à une lettre « sans date » d’Honoré.
- « Je vous félicite de votre Feuilleton littéraire... »
- « Prenez une direction utile, et par surcroît faites de la littérature ; avant de songer au dessert, assurons-nous de deux services bien complets ».
- « Votre roman a pour titre la suite du Vicaire ; vous voyez que je suis instruit de vos peccadilles ».
- « Envoyez moi trois numéros de votre journal et la petit brochure sur le droit d’aînesse ».
- Jean l’invité à Bourges. Il lui demande de lui donner Luxe et indigence, la comédie de M. d’Epagny.
- Jean demande qu’Honoré lui indique le prix du Boileau de St Surin, 4 vol. in-8° avec grav. Brochés (Édition illustrée chez Didot. Chaque volume était mis en vente à 9 fr.
- 11 juin
Le Feuilleton littéraire rend compte de l’Histoire impartiale des Jésuites.
- 24 juin
M. et Mme Balzac cédant leur bail de la rue du Roi Doré, achètent pour 10 000 F la maison de Villeparisis, où ils se réinstallent avec Honoré avant qu’il ne « déserte » pour regagner Paris. L’acte est passé chez Maître Passez.
- 1er et 2 juillet
Balzac rend compte de Redgauntlet, roman de Walter Scott et livrera cet autoportrait : « Pour marcher dans les pas de cet auteur original, il faut être parvenu à cet âge où les illusions de la jeunesse ont perdu tout leur empire sur les sens, mais où le cœur n’est pas encore refroidi ».
- 3 juillet
La BF enregistre la publication de Redgauntlet, roman de Walter Scott.
- Août
- Balzac cesse sa collaboration avec le Feuilleton Littéraire qui est absorbé le 1er septembre 1824 par Le Diable Boiteux.
- Balzac loue un petit appartement, au 5e étage, d’un bel immeuble qui existe encore, au 2, rue de Tournon.
Laure de Berny l’a conduit à choisir cette adresse. Elle demeure alors non loin, rue d’Enfer-Saint-Michel (actuel boulevard Saint-Michel).
- 29 août
(2) Lov., A 381, f°138 v°-139) Mme B.F. à Laure, rue Compoise à Saint Denis : « Venons-en à la désertion d’Honoré. Comme vous, je dis : Bravo ! si c’est réellement pour travailler de manière à savoir à quoi s’en tenir, mais je crains que cette retraite ne soit un prétexte pour se livrer sans nulle contrainte à une passion qui le perd. Il s’est enfui de chez nous avec elle ; elle a passé trois grands jours à Paris ; je n’ai pas vu Honoré, il savait que je venais pour lui. Je pense qu’on aura été ensemble pour le logement, afin qu’elle y soit comme une parente. Je crois qu’il a évité de me voir pour ne pas me dire où il serait, toutes ces réflexions me font croire qu’il a voulu une grande liberté, et voilà tout. Dieu veuille que je me trompe et qu’il ouvre les yeux !… La dame du bout m’accable de visites et d’attention. Vous sentez combien cela me flatte. On affecte toujours de venir par le village. Je fume ! On est venu encore aujourd’hui, pour m’enlever pour dîner, et j’ai refusé le plus honnêtement possible… ».
- 4 septembre
(2) Lov., A 381, f° 141v° -142) Mme B.F. à Laure : « Ton père m’a dit que Surville l’avis mis à même d’une espèce d’explication relative à Honoré, il a été peiné que ses enfants pussent croire un instant que nous ayons pu manquer de tendresses envers Honoré, elle a été loin même, notre tendresse, pour lui, ton père m’a paru fâché aussi que Surville qui a un grand sens ait osé penser que des rapports de domestiques (à supposer qu’on leur en permettrait, ce qui n’est pas) seraient entrés pour la moindre chose dans notre conduite, de laquelle on trouvera peu d’exemples chez les meilleures pères de famille ; nous avons beaucoup enduré. Ton père m’a dit qu’il avait été satisfait de détromper ton mari sur les idées qu’il avait de nos procédés financiers vis-à -vis d’Honoré, qui a puisé dans notre bourse quand il a voulu. Dernièrement encore, je lui ai proposé de payer ses dettes, si cela pouvait être nécessaire pour donner essor à son génie, et pour enfin lui voir produire quelque chose que l’on puisse avouer. Un peu plus d’obligation l’aurait gêné; il a refusé. Je lui ai proposé d’assurer sa subsistance ; plus, nous ne le devions pas, même pour son bien. Il n’a pas voulu accepter. Il nous a payé de toutes nos attentions, par une licence de conduite qu arrivait presque jusqu’à notre intérieur. Il nous a mis, malgré notre volonté de vouloir ne rien apercevoir, il nous a mis, dis-je, dans l’impossibilité du doute ! Notre position, par rapport au public, est devenue assez embarrassante. Un air fort digne ; un regard, même sévère, de ma part ne pouvaient retenir certains ricanements, dans le village, lorsque j’y passais avec elle [… ]
Ne crois pas ma Laure, d’après l’article sur Honoré que [nous] lui en voulions ni que sa conduite ait attiédi notre amitié, nos bras restent ouverts, notre bourse à son service. S’il peut déployer un peu d’énergie je serai bien heureuse. S’il montre du talent ce sera pour nous une grande jouissance ; s’il peut redevenir son maître et traiter sa passion comme elle devrait l’être, c'est-à -dire en faire une source de jouissance qui ne puissent jamais préjudicier à son talent et à ses travaux, je croirai qu’il commence à savoir quelque chose, il est temps que cela arrive ; la dame est souvent à Paris depuis qu’il n’est plus ici, elle y passe toujours 2 jours ce qui me fait craindre d’avoir vu juste et qu’Honoré en quittant son logement n’a voulu que plus de liberté. […]
Honoré m’a enfin écrit hier un mot qui aurait dû être tout autre qu’il est ; il faut tout passer à sa tête et faire le possible pour croire qu’il reste encore quelque chose dans son cœur ».
- 7 septembre
Après son no 188 le Feuilleton littéraire est absorbé par Le Diable boiteux.
- 27 septembre
Surville est nommé à Versailles. Les Surville quitte Champrosay.
Véritable début des relations amicales de Balzac avec Zulma Carraud, et son mari directeur des études à l’école Saint Cyr. Chez les Carraud, Balzac rencontre le peintre Auguste Borget et le capitaine Périolas.
- 29 octobre
(1009) Réédition de La Dernière Fée, ou la Nouvelle Lampe merveilleuse, par M. Horace de Saint-Aubin, auteur de L'Héritière de Birague, de Jean-Louis, de Clotilde de Lusignan, du Vicaire des Ardennes, du Centenaire, etc. « 2e édition revue, corrigée et considérablement augmentée ». Delongchamps, 3 vol. in-12, datés 1825, 9 Frs.
- Novembre
Balzac relit (et corrige ?) Wann-Chlore.
- 1er novembre
(Lov. A244 f°125) – AB 1963 - Balzac date « Isle St Louis le 1er 9bre 1824 » le manuscrit de la postface de Wann Chlore.
« En méditant sur la fatalité qui gouverna la vie de Made[moiselle] Landon l'on finira par remarquer que trop fréquemment des êtres pour lesquels tout est malheur dans la vie, et qui semblent prédestinés1 à la souffrance, qu'ils le méritent ou qu'ils ne le méritent pas. Ce dernier tableau que j'ai essayé de peindre, aurait été, je le sais, plus dramatique et plus fortement composé, si j'avais présenté à côté d'Eugénie, un autre personnage auquel tout dans la vie aurait été bonheur, et qui n'en eût pas été digne. Si je fais apercevoir ce vide dans la composition, l'on me rendra au moins justice de croire qu'il m'eût été possible de réaliser ce cruel contraste, et si je n'ai pas voulu l'entreprendre, les raisons du bachelier sont toutes simples : c'est qu'un tel contraste, qui se rencontre trop fréquemment dans le monde, est déjà assez triste à rencontrer dans la vie pour être vu avec plaisir même dans une histoire que l'on appelle un « roman », et j'ai cru, du reste, que l'action simple et touchante de cette esquisse d'une vie privée en eût affaiblie et le pathétique moins entraînant.
En voyant des créatures divines, ainsi choisies pour porter plus de douleurs que leurs forces ne le permettent, une grande pensée saisit l'âme, surtout en reportant les yeux sur les grands de la terre qui souvent se montrent indignes de leurs richesses. Je ne ferai à personne l'injure de l'énoncer.
Que cette pensée consolante naisse au cœur de l'infortuné, qu'elle naisse au cœur du riche et que chez l'un elle apporte l'espoir comme chez l'autre du bienfait et une humilité craintive pour l'avenir, alors j'aurai dans l'âme la satisfaction de celui qui paie une dette : si je n'ai point fait un ouvrage de quelques beauté, si je n'ai point marqué ma trace par quelque chose de brillant, au moins j'aurai ému, et content de cette seule idée d'avoir causé des sensations douce et amené le bienfait et l'espoir là où il n'était pas, je crois avoir terminé ma carrière de romancier encore mieux que je ne l'espérais.
Je sais encore que mon livre peut n’avoir aucun succès, mais j’avoue que je serais bien trompé s’il ne se rencontrait pas parmi la centaine de lecteurs qu’il aura une personne qui, en tournant quelques pages, n’essuie une douce larme. Oh si cela n’arrivait pas, je baisserais humblement la tête, me regardant indigne de toucher une plume même pour écrire une lettre d’invitation. On dira d’après cette postface qu’Horace de Saint Aubin a de l’amour propre, mais ma foi, qu’on dis ce que l’on voudra, car c’est la dernière fois qu’on en parlera. J’ai trop besoin du silence pour essayer de faire du bruit, même avec mon nom.
Adieu donc, me donnera qui voudra une poignée de main d’ami ».
Voir confirmation de cet engagement dans la lettre de Victor Deroseaux à Balzac du 19 mai 1831.
Postface inédite de Wann-Chlore qualifié d’ « esquisse d’une vie privée ». H.S. Aubin »prend congé : « content de cette seule idée d’avoir causé des sensations douces et amené le bienfait et l’espoir là où il n’était pas, je crois avoir terminé ma carrière de romancier encore mieux que ne l’espérais (…) Adieu donc, me donnera qui voudra une poignée de main d’ami ». (voir AB 1963)
- 6 novembre
(1009) La B.F. enregistre la publication de La Dernière Fée ou la Nouvelle Lampe merveilleuse, par M. Horace de Saint Aubin ; auteur de L’Héritière de Birague, etc., 2e édition revue et corrigée et considérablement augmentée (3 vol. in-12, chez Delongchamps, datés de 1825, mais imprimés aux frais de l’auteur dès 1823 avec couvertures et pages de titres appropriées)
(1008) Financé par Mme de Berny. Dans cette 2e édition, Honoré à retourner le dénouement.
- 27 novembre
Le Diable boiteux rend compte de la 2e édition de La Dernière Fée.
- Décembre
Dans ses Mémoires, perdus mais attestés, Étienne Arago raconte avoir vu, un soir, Honoré accoudé à un parapet, regardant la Seine et songeant au suicide.
- 15 décembre
Dépôt au nom de Raisson, par l’imprimeur Fain, de la déclaration d’intention d’imprimer un Code des gens honnêtes, pour le libraire J.N. Barba.
- 1824-1825
L’Excommunié (sur la date de rédaction du texte voir OD ; t.II, p. 1335-1338), resté inédit jusqu’en1985.
Il fréquente, presque chaque jour, le café Voltaire, ou le café Minerve, près du Théâtre Français[5]. Proche aussi du logis de la rue de Tournon se trouvait le café Voltaire, 1 place de l’Odéon, disparu en 1956, où Balzac se rend pour rencontrer les écrivains et journalistes. Dans Les Illusions perdues, Lucien de Rubempré s’y retrouve avec ses amis.
1825
Parution de Wann-Chlore, chez Urbain Canel, à qui Balzac avait été présenté par Horace Raisson.
Hoace Raisson lui fera connaître Philarète Chasles (ils travaillent tous deux à La Pandore)
Première société avant le 14 avril : Dassonvillez, propriétaire du château de Montglas, lui prête 6 000 F. (Est-ce pour cette société ?), et une société est formée entre un médecin, Charles Carron ; un officier en réforme, Jacques Edouard Benet de Montcarville, H.B. et le libraire Urbain Canel pour la publication des Œuvres de La Fontaine en un volume[4].
- A. Deveria illustra en 1825-1826 le Molière et le La Fontaine de Balzac. Vers 1825, il est l'auteur d'un portait de Balzac dédié à Mme de Berny (sa signature est située près du col de Balzac sur l'épaule : ADeveria. Ce portrait a été donné, en 1913, au fond Lovenjoul par Charles Tuleu, héritier d'Alexandre de Berny.
- (1009) Honoré ébauche La Fille de la Reine, roman abandonné sur Marguerite de Valois.
- Début de l’année
Honoré fait la connaissance de la duchesse d’Abrantès, qui habité Versailles, comme les Surville.
- 1er janvier
Corr. 25-1 : de Laurence à Honoré à Villeparisis.
- Elle lui souhaite « une bonne année mais avant tout meilleure santé ».
- Laurence toujours aussi désabusé et nostalgique du temps passé.
- 4 février
Recommandé par le général Gilbert de Pommereul, il est autorisé à emprunter des livres à la Bibliothèque royale. Tous les ouvrages empruntés en 1825 concernant le XVIe siècle et en particulier « le règne » de Catherine de Médicis.
Honoré emprunte à la B.R. des ouvrages sur le XVIe siècle et Catherine de Médicis.
- 17 février
Honoré emprunte à la B.R. des ouvrages sur le XVIe siècle et Catherine de Médicis.
- 15 mars
Naissance à Paris d’Alphonse Ernest Louis de Montzaigle, second fils de Laurence, neveu d’Honoré. La jeune mère épuisée de misère et de chagrin ne se remettra pas de ses couches. Elle se réfugiera chez sa mère, 7, rue du Roi-Doré ; son père restera à Villeparisis.
- 19 mars
(1007) La BF enregistre la publication du Code des gens honnêtes ou l’Art de ne pas être dupe des fripons (1 vol. in -12, chez Barba) publié sans nom d’auteur.
La collaboration de Balzac aux deux éditions de 1825 (autre en juillet) est certaine, une troisième édition remaniée, a paru sous le nom d’Horace Raisson en 1829. Le texte de la première édition a été retenu dans OD II.
En 1854, autre édition, revu et corrigé, sous le nom de « H. de Balzac ». Bien que parfois attribué à la collaboration de Balzac et d'Horace Raisson, cet ouvrage semble bien être du seul Honoré.
- 22 mars
- Sautelet est breveté libraire.
- 31 mars
(4) Contrat pour Wann-Chlore entre Canel et Delongchamps.
- Avril
(1004) L’imprimeur Rignoux compose Wann-Chlore et réclame de la copie.
- 4 avril
Corr. 25-2 : Laurence à Honoré, rue de Tournon no 2 ou 4, faubourg Saint Germain. Elle reproche à Honoré de se lancer dans « trois ou quatre entreprises commerciales » et se « jeter dans le commerce que tu ne connais pas du tout ».
Elle cite Richard Lenoir qui n’a pas fait fortune, et elle l’ « engage à ne pas laisser là ta muse dormir trop longtemps ».
En P.S. : « Le Code n’est pas de toi mais d’Horace de St-Aubin qui fait le vilain pour Honoré Balzac. Tu oublies que j’étais présente lorsque tu corrigeais les épreuves du libraire… Du reste, il est possible que tu aies communiqué ton idée à un de tes amies assez ton ami pour te devancer et te faire tort de cet ouvrage ».
- 11 avril
(Corr. 27-16) Charles Joseph Colnet du Ravel, rend compte dans la Gazette de France du Code des gens honnêtes.
- 14 avril
Corr. 25-3 : Paris- Contrat avec Urbain Canel
Canel s’engage à partager avec Balzac les bénéfices, charges et périls d’une édition de Molière en un volume in-8° entreprise par Canel et Delongchamps. Balzac remet à 6 000 Frs prêtées par M. d’Assonvillez (ou Dassonvillez de Rougemont) et représentant le quart des dépenses présumées et y ajoute un prêt de 3 000 F également consenti à son associé[4].
Canel « s'engage [seul] à partager avec M. Honoré Balzac, ce acceptant, les profits, bénéfices, charges et périls, d’une édition de Molière en un seul volume in-octavo entreprise par Delongchamps et Urbain Canel ».
(4) L’investissement d’Honoré est de 10 122 F. empruntés à un ami de son père, Dassonvillez de Rougemont.
- 17 avril
Corr. 25-4 : Alençon – Contrat avec Pierre-François Godard
Balzac, en son nom et celui de son associé Canel, promet de payer 70 Fr chaque vignette gravée par Godard d’après les dessins de Deveria, vignettes destinées à une édition in-8° en un seul volume des œuvres de La Fontaine.
- Article premier : « M. Godard s'engage à graver sur bois un certain nombre de vignettes d'après les dessins de Monsieur Devéria ou de tout autre dessinateur, destinées à une édition in-8° en un seul volume des œuvres complètes de Lafontaine ».
- Art. 3 : « Messieurs Urbain Canel et Balzac s'engagent à payer comptant à Monsieur Godard la somme de soixante-dix francs par bois de vignette, et ce, entre les mains et sur quittance de M. Roret, libraire à Paris ».
(1009) Selon ce contrat devait suivre le La Fontaine et le Molière, Racine et Corneille. Pour une raison non élucidée, le contrat n’a pas été exécuté. Les deux volumes parurent avec des dessins gravés par Thompson[4].
- 17-18 avril
Balzac se mit en route pour Alençon et se présenta au no 16 de la rue aux Sieurs où le père de Godard III tenait une librairie. Rapide voyage à Alençon pour s’entendre avec le graveur Godard fils.
À Alençon, Balzac situera la rencontre (à l’auberge des Trois Maures) de Marie de Verneuil, Corentin, Hulot et Montauran dans Les Chouans, ainsi que l’action de La Vieille Fille et celle du Cabinet des Antiques.
Voir : Comte G. de Contades, Balzac Alençonnais, brochure tiré à 60 exemplaire et non mise dans le commerce (Alençon, E. Renaut de Boise, 1888)
- 19 avril (mardi)
Corr. 25-5 : d’Honoré à Pierre-François Godard (fils), rue aux Cieux, no 16, Alençon, Orne.
- Il a communiqué le traité à Canel et fait voir, ce jour, les gravures à Deveria.
- Godard doit retourner les bois du Molière que Delongchamps lui a remis.
- Il l’assure qu’il participera aux prochaines éditions de Lafontaine, Racine et Corneille.
- Deveria doit lui remettre à huitaine les bois du Lafontaine, et il aura une dizaine de jours pour y travailler, puis à compter du 27/04 Honoré lui enverra d’autres dessins.
- Il peut préparer « une vingtaine de bois pareils à celui que Delongchamps » lui a remis et les envoyer en même temps que la vignette du Molière.
- « j’ignore comment vous aurez débrouillé la fusée de Delongchamps, mais je l’ai laissé dans une grande anxiété quand je lui ai appris notre traité ».
- En même temps Canel envoyait une lettre d’accord à Godard (publiée par Hanoteaux et Vicaire).
- 23 avril
La BF enregistre la publication du prospectus des Œuvres complètes de Molière. Delongchamp, Baudoin frères, Urbain Canel, 1 vol. in-8° en 4 livr. À 5 fr. vignette Deveria. (Le nom de Baudoin n'apparaît que sur la première livraison). Les quatre livraisons seront enregistrées à la B.F. Le 28 mai, 10 septembre, 5 novembre et 31 décembre 1825.
La préface non signée est attribuable à Balzac
Les livraisons parurent de mois en mois. Le volume complet à la date de 1826 ne porte pas le nom de Balzac à l’adresse, mais ceux de Delongchamps, Canel et Baudoin frères ? Il fut imprimé chez Rigoux.
- 30 avril
Le libraire Delongchamps, de Paris, publiait au même moment une autre édition des œuvres de La Fontaine pour laquelle il avait fait appel au talent de Godard III. Le 30 avril 1825, il écrivait à ce dernier : « Les dessins sont de Monsieur Desenne ; il m'a dit qu'il serait flatté que vous les fissiez... Monsieur Desenne, à qui j'ai montré votre gravure m'a chargé de vous faire compliment ».
- 5 mai
Philarète Chasles annonce dans La Pandore de l'édition « Balzac-Canel » des Œuvres complète de Molière.
- 13 mai (vendredi)
Corr. 25-6 : De Villeparisis – Honoré à Urbain Canel, libraire, place Saint André des Arts, no 30, Paris.
- Honoré prévient Canel qu’il passera dimanche avant midi pour lui donner des « billets timbrés » « si vous avez besoin d’argent pour le Lafontaine avant dimanche, écrivez moi ».
- « J’ai rétabli la fin du 3e volume de Wann-Chlore et je suis en train de corriger le 4e. Lundi, Rignoux aura toute la copie… »
- « Attendez-moi bien dimanche, car le jeune homme qui réclame mes billets part pour l’Angleterre ».
(1009) En mai, Urbain Canel et balzac échangent « leurs billets sur papier mort en billets faits sur papier timnré ». Canel souscrit à l'ordre de Mme de Berny trois billets à échéance du 31 août 1826 pour un montant de 9 250 frs.
- 14 mai
- Mariage de Julie de Berny (Campi) épouse l’avocat Louis Deterville-Desmortiers. Son père lui avait légué en dot : 3 000 F de trousseau, 1 500 F de rentes et un capital de 24 000 F.
La BF enregistre la publication du prospectus et du spécimen des Œuvres complète de La Fontaine. Le prospectus annonce l’ouvrage comme devant paraître chez Urbain Canel et Baudoin fils, 1 vol. in-8° en huit livraisons à 2,50 fr, vignettes de Deveria. Toutes les livraisons furent imprimées par Rignoux.
Enregistrement à la B.F. des autres livraisons 4 juin, 27 août, 1 et 29 octobre 1825, 15 mars et 5 avril 1826. Les deux dernières livraisons, enregistrés à la B.F. Le 29 juillet 1826, paraîtront chez H. Balzac et Sautelet.
La page du titre porte : Œuvres complètes de La Fontaine, ornées de trente vignettes dessinées par Devéria et gravées par Thompson. L’édition porte à la page de titre le nom de Sautelet comme éditeur, au verso du faux-titre on lit : « H. Balzac éditeur-propriétaire, rue des Marais-S-Germain, no 17 ». La couverture porte les noms et les adresses de Balzac et de Sautelet. La notice sur la vie de La Fontaine est signée H. Balzac. (C’est le premier texte publié et signé : H. Balzac)
(1009) Une Notice sur la vie de La Fontaine signée « H. Balzac » ouvre la première livraison. C’est le premier texte publié portant le nom de Balzac.
(2) Le La Fontaine « vignettes médiocres et sans inspiration, mieux réussies pour le Molière ».
- 15 mai
(4) Honoré garantit trois billets émis par Canel pour un total de 9 250 F venant à échéance le 31 août 1826, prêtés par Mme de Berny 21 mai Corr. 25-7 : de Paris – Honoré à Urbain Canel
- Il souhaite voir Canel soit au café Voltaire ce matin ou ce soir chez lui.
- Courant juillet
Cité par (4) – Lettre à Mme d’Abrantès : « […] Vous serez pour la moitié auteur de l’Histoire de France pittoresque quant à des renseignements sur les bijoux, les meubles, l’habillement, sous tel règne que cela soit, je n‘en ai jamais assez […] J’ai à me procurer une assez grande quantité de livres à la Bibliothèque royale – ce qui est un (sic) hydre pour moi ». (Étonnant car il avait été introduit à la Bibliothèque royale en février par le général Pommereul).
- 19 juillet (mardi)
Corr. 25-8 : de Villeparisis – Première lettre conservée d’Honoré à la duchesse d’Abrantès
- une lettre au moins, de part et d’autre, a été échangé, et il semble qu’il y eut une polémique « sur la sensibilité des femmes ».
- Ils se sont déjà rencontré à Tours.
- Dans un précédent courrier la duchesse lui avait offert son amitié.
- Allusion au Melmoth de Mathurin et à De l’Amour de Stendhal
- Mention et allusion à l’Histoire de France pittoresque (voir note 12 p. 1232-Pléiade)
- Mention de Mme de Staël
- Honoré signe « de Balzac » (voir note 14 p. 1232-Pléiade pour datation courrier entre Honoré et la duchesse)
- 22 juillet (vendredi)
Corr. 25-9 : de Villeparisis – Lettre d’Honoré à la duchesse D’Abrantès
- Sa sœur a remis une lettre à la duchesse de M. de Dillon qu’Honoré a reçu.
- Honoré a eu connaissance d’une traduction de Casti et Inès qu’a faite la duchesse et en fait la critique
- Honoré indique qu’il fait « cinq pieds deux pouces » soit 1,67 m.
- La duchesse crache le sang.
- Il compte aller à Paris sans passer à Versailles. Il a trois dents à se faire arracher
- Signe « Honoré de Balzac » (cette signature ne réapparaîtra qu'en octobre 1829 au bas de El Verdugo)
- 23 juillet
(1009) La BF enregistre la publication du Code des gens honnêtes ou l’Art de ne pas être dupe des fripons (1 vol. in -12, chez Barba), 2e édition. « Frontispice seulement qui sera sans doute mis à des exemplaires de la première édition ».
- 28 juillet
Honoré emprunte à la B.R. des ouvrages sur le XVIe siècle et Catherine de Médicis.
- Fin juillet (?) certainement plus tard
Corr. 25-10 : de Versailles – La duchesse d’Abrantès à Honoré
- La duchesse est en colère. Elle ne souhaite pas rencontrer Surville ou Mme Balzac (?)
- Elle demande à Honoré les livres qu’il avait empruntés à la bibliothèque de Versailles en son nom
- Deveria doit avoir fini de copier le portrait que j’avais fait faire pour vous à Richard
- La lettre est adressée à Villeparisis avec la demande de « faire parvenir... là où est Monsieur Honoré Balzac en ce moment ».
- 2 août
Honoré emprunte à la B.R. des ouvrages sur le XVIe siècle et Catherine de Médicis.
- 3 août
(2) - Lov., A 380 bis, don de Marcel Bouteron, cité en partie AB 1961, p. 26 et 42 - Lettre de B.F. de Villeparisis à son neveu qui vient de lui écrire pour son anniversaire : « Vous me demandez de nos nouvelles à 81 ans courants, ma santé continu toujours d’être inaltérable après 43 ans trois mois sans un jour de cessation de fonctions publiques et avec une conduite aussi raisonnable que les pauvres humains peuvent observer. Mme de Montzaigle ma seconde fille mère des deux garçons ayant 22 ans sera dans l’autre monde lorsque vous recevrez cette lette, c’est une désolation. Son aîné Mme Surville est au commencement de sa seconde grossesse ; son mari a fait un plan d’un nouveau canal qui coûtera 17 millions, le gouvernement l'a adopté [….] Honoré s’occupe sans relâche de littérature, fait de jolies et intéressantes choses qui se vendent bien. Henri étudiant à Poitiers a développé cette année ses moyens extraordinairement […] votre tante soutient les assauts que sa fille mourante lui livre à chaque instant […] Ainsi, chagrins d’un côté et satisfaction de l’autre. N’oubliez jamais que tous ces détails sont pour vous seul, il ne faut jamais exciter l’envie ni mériter la pitié ».
- 11 août (vendredi)
Décès de Laurence de Montzaigle, épuisée par les couches de son second fils Alphonse, la misère et le chagrin avait été transportée par ses parents 7, rue du Roi-Doré.
Suivant un inventaire dressé le 27 septembre 1825, les dettes du couple atteignaient 15 194 frs.
Corr. 25-11 : de Versailles –d’Honoré (chez les Surville) à La duchesse d’Abrantès (9h)
- Il vient d’apprendre la mort de Laurence par un exprès. Il part aussitôt pour Paris avec Surville, sans en informer Laure (Elle est malade et enceinte de Valentine).
- 20 août
Corr. 25-12 : d’Honoré à Amand Désiré de Montzaigle, Barrière de la Santé, Paris.
- Honoré regrette de n’avoir pu rendre visite à son beau-frère « mais en ce moment je décide en quelque sorte de mon sort par le parti que je vais prendre… »
- 25 août ou 1er septembre (un jeudi)
Corr. 25-13 : Paris- Honoré à la duchesse d’Abrantès
- Honoré revient de Versailles à Paris, où il a reçu une lettre de la duchesse. Qui se plaint de son état de santé. Il ira la voir lundi, mais il faut que sa sœur ne le sache pas (?). Mention d’une soirée « que je garde en mon cœur comme un cher souvenir »
- « J’ai vu le peintre je ne crois pas qu’il ait commencé la Catarina... » (?)
- Vingt deux lettres ont été conservées de la correspondance entre Honoré et Mme d’Abrantès (Voir Pléiade Corr. T. 1 p. 1235)
- 3 septembre
(1007) La BF en registre la publication de Wann-Chlore, sans nom d’auteur, (4 vol in-12, chez Urbain Canel et Delongchamps, vendus 12 F). Cette édition ne contient pas la Postface.
Une seconde édition avec une couverture nouvelle ressuscitant la mention « par Horace de Saint Aubin » est mise en vente ultérieurement.
(1009) Avec ce roman, Honoré en termine avec « la littérature marchande ». Ses « ordures littéraires » comptent 31 volumes in -12, rédigées en trois années.
- 10 septembre
(2)Dans La Pandore, Hyacinthe de Latouche rend compte de Wann-Chlore.
La B.F. enregistre sous le no 5115, chez Bouchard, éditeurs à Paris Orlando et Loretta de Pierre Marie Eugène Coutray de Pradel et d’Armand Désiré de Montzaigle
- Septembre – octobre
Honoré a dû rendre visite la duchesse d’Abrantès…
Séjour de Balzac en Touraine (Saché, Tours et Vouvray) en compagnie de sa mère et de son frère, Henry. Il en part pour aller retrouver à Versailles la duchesse d’Abrantès.
- Dernière décade de septembre
Corr. 25-14 : Saché – Honoré à la duchesse d’Abrantès
- « Chère Marie » (le prénom Laure étant réservé sa sœur et à Mme de Berny)
- Mélange du « tu » et du « vous »
- Il est arrivé à Tours depuis deux jours où il a deux lettres de la duchesse.
- Il a « un tic douloureux » qui pense-t-il, est causé par la « naissance d’une très grosse dent »
- Il lui a déjà déclaré son amour et elle aussi
- Il sera à Versailles le 5 ou 6 octobre.
- Le fils de la duchesse est à La Flèche.
- « Songe, ma chère, qu’aussitôt ta lettre reçue, je pars ».
- Voir lettre Mme de Berny 32-128
- Tours était desservi par les Messageries royales et par les Messageries génèrales de France (entreprise Lafitte, Caillard et Cie). La distance de 59 lieues était parcourue en 27h par les premières et 24h par les secondes.
- 2 octobre
Les Berny vendent la propriété de Villeparisis.
- 22 octobre
Lettre de Mme Balzac à Laure : « On pourrait presque dire que le doigt d'une providence a dirigé le malheur qui nous a privé de ta sœur, le sort s'est montré généreux envers elle et nous devons presque bénir sa fin ».
- 19 novembre
(2) Nouvel article de Latouche sur Wann-Chlore dans La Pandore.
- 21 décembre
Décès à Elboeuf de Charles Sallambier. (2) Honoré arrive à Villeparisis (cela se situerait plutôt début janvier).
- 22 décembre
Lettre de Mme B.F. Ã Laure :
(2) Sur Laurence : « On pourrait presque dire que le doigt d’une Providence a dirigé le malheur qui nous a privé de ta sœur. Le sort s’et montré généreux envers elle et nous devons presque bénir sa fin ».
(3) – Lov., A 381, f°157, cité EB, no 10 mars 1960, p. 460- Sur l’arrivée d’Honoré à Villeparisis : « ...dans un état de souffrance, que l’on peut dire horrible sans exagérer, depuis plusieurs mois je vois avec anxiété les ravages que le chagrin fait à sa santé […] A Tours j’ai été frappé du changement de sa figure, il ne se remet pas il s’en faut ».
- 23 ou 25 décembre
(2)(3)(Lov., A.379, f°50 ou 70) B.F. empêche le dentiste de lui arracher des dents et s’inquiète de ses tics et écrit qu’il va mieux et « va se livrer au travail à outrance
- 31 décembre
La BF en registre la publication de la quatrième et dernière livraison des Œuvres complètes de Molière, non signée, longtemps attribuée, à tort à Balzac.
- Durant cette année
Balzac se lie avec Philarète Chasles et commence la rédaction de la Physiologie du mariage.
(1009) Honoré songe à adapter pour le théâtre La Mandragore de Machiavel, edt rédige un scénario.
(1009) Il commence peut-être à la fin de l'année, la rédaction de « la première » Physiologie du mariage, inspirée par la Physiologie du goût de Brillat-Savarin.
- 1825-1826
Corr. 25-15 : Honoré à la duchesse d’Abrantès
- Honoré est au lit et malade : « J’ai encore trois jours à rester sous clef ».
- 1825- 1828 (un jeudi)
Corr. 25-16 : Pierre François Ladvocat à Honoré
- Ladvocat a vu Sautelet et pensent tous deux que le moment n’est pas encore arrivé pour mettre à exécution le projet d’Honoré. Il lui propose une réunion d’un mois.
S’il concerne un projet d’impression par Balzac, il faut situer ce billet entre la fin juillet 1826 et juin 182. Durant cette période, Balzac imprima deux titres pour Sautelet, sept pour Ladvocat, aucun en collaboration des deux éditeurs.
1826
(1007) Première version de la Physiologie du mariage.
(1008) Le Droit d’aînesse paraît sans signature dans le Mercure du dix-neuvième siècle.
- 2 janvier (lundi)
(2) Lov. A 381, f°162, cité AB 1960, p. 195 – Mme Balzac annonce le retour d’Honoré à Villeparisis, « il me paraît bien souffrant bien pris de la poitrine ».
- 14 janvier (samedi)
(1) Lov. A. 379, f°70 _ Bernard François à Laure de Surville : « Honoré est arrivé ici (à Villeparisis), la semaine dernière, dans un état que j’ai cru, sans le lui dire, tout à fait désespéré, sans ressources ; il s’est refait peu à peu pendant quatre jours, sans pouvoir écrire un mot ; il a commencé le cinquième un ouvrage, en a fait une quarantaine de page, est parti mercredi pour Paris, pour revenir le lendemain continuer son régime. Ta mère et moi avons payé son loyer ; je lui ai remis ici la quittance, comme pour étrennes. Ceci pour toi seule. Reviendra-t-il ? Que veut-il faire ? Que fera-t-il ? Je n’en sais et n’y entends rien, si ce n’est qu’à vingt-sept ans il en a usé peut-être plus de quarante de ses facultés, sans faire le premier pas dans le monde utile... »
- Avant le 16 mars
(2) Balzac fait l’acquisition du fonds d’imprimerie de Jean Joseph Laurens (il exerçait depuis 1798), démissionnaire, 17, rue des Marais Saint Germain, actuelle Rue Visconti. Achat moyennant 30 000 F, semble-t-il (l’acte n’a pas été retrouvé), prêtés par son père. Il aurait versé en complément 15 000 F pour le matériel.
Il est associé avec l’ancien prote de l’imprimerie Tastu, André BARBIER (1793- ?), auquel il verse une indemnité de 12 000 F
(1) Donne 60 000 F pour le prix d’achat. Mme Delannoy avança 30 000 F garantie par les époux Balzac.
- 16 mars
Corr. 26-1 : Paris - Contrat avec d’Assonvillez et Barbier
- Balzac étant débiteur de 9 834,55 F envers M. d’Assonvillez (prêtés pour le La Fontaine et Le Molière), les associés de Balzac et Barbier lui cèdent à titre de nantissement la propriété du fonds et du matériel de leur établissement d’imprimerie et s’engagent à lui payer un loyer annuel de 52,88 F. Dans ce contrat Honoré et Barbier sont qualifiés « imprimeurs demeurant à Paris, rue des Marais Saint Germain, no 17 ».
- Le Molière et le La Fontaine s’étaient très mal vendus, Canel avait fait faillite, laissant impayés les lettres de changes endossés par Balzac. Celui-ci, malgré ce premier échec, toujours poussé par d’Assonvillez, qui cherchait à rentrer dans ses avances, s’associa avec André Barbier., prote de l’imprimerie Tastu. Grâce à une avance de son père, Balzac pu acheter – probablement pour 30 000 F – le fond de l’imprimerie Laurens située 17, rue des Marais-Saint-Germain. L’acte de vente n’a pas été retrouvé. L’acte ci-dessus montre que d’Assonvillez, sous prétexte de ne pas entraver l’établissement de Balzac par des poursuites concernant des lettres de changes impayées, s’assurait en fait la possession de l’établissement que Balzac venait d’acquérir avec l’argent de son père.
- Avril (?)
Balzac collabore au nouveau journal de Lepoitevin, Le Figaro, journal non politique qu'il vient de racheter à Étienne Arago et Maurice Alhoy qu'ils avaient fondés le 15 janvier 1826. Parmi les collaborateurs Paul Lacroix, Jules Janin, Alphonse Royer, Michel Masson, Nestor Roqueplan et Hippolyte Rolle...
Au cous de l'été, Lepoitevin cédera la direction du Figaro à Victor Bohain et Balzac sera écarté de la nouvelle rédaction.
- 11 avril
(A.B. 1960) MM. Didot le Jeune, Graziot et Huzard-Courcier certifient « que M. Honoré Balzac possède toutes les connaissances requises pour exercer la profession d'imprimeur ».
- 12 avril
Corr. 26-2 : Paris, No 2, rue de Tournon – Honoré au ministre de l’intérieur (Le comte de Corbière).
- Honoré informe le ministre qu’il vient de traiter avec J.J. Laurens aîné de son fonds d’imprimeur à Paris. Il souhaite se voir délivrer un brevet personnel pour exercer cette profession. Cette demande était accompagnée de deux lettres chaleureuses de Gabriel de Berny, habitant 55, rue de l'Enfer, l’une au ministre de l’intérieur (comte de Corbière), l’autre au directeur général de la police et de la librairie (Franchet-Desperey).
Après cette vente, Laurens l’aîné, avait quitté Paris pour Villers-Cotterets. Il devait encore recevoir au titre de cette cession une somme de 7 150,88 F. Balzac s’était engagé à lui servir un intérêt de 5 % soi 89,35 F par trimestre. Laurens transporta plus tard sa créance au profit de sa sœur Mme veuve Cuisinier. La dette ne fut définitivement éteinte qu’en 1836[9].
- En 1811, le nombre d’imprimeur à Paris était fixé à 80.
- 15 avril
(A.B. 1960) Le directeur général de la Police demande au préfet de Police (G. Delavau) de « recueillir et me transmettre des renseignements sur la moralité et les dispositions politiques du Sr Honoré Balzac, domicilié rue de Tournon, no 2 ».
- 18 avril
(A.B. 1964) Remariage de Armand Désiré de Montzaigle avec Adélaïde Bordot, de 17 ans sa cadette.
- 22 avril
Lettre du vicomte de Castelbajac, directeur général des douanes au directeur général de la police (François Franchet Desperey - grand-père du futur maréchal-, conseiller d’état, directeur de la police et de la librairie au ministère de l’Intérieur) : « Je vous recommande instamment M. Balzac, mon ami ; je le connais personnellement ainsi que sa famille qui mérite toute confiance ».
- 27 avril
Réponse de M. Franchet au vicomte, laissant prévoir « Je ne puis que vous promettre de hâter l'instruction de cette affaire, et j'espère vous en annoncer bientôt l'heureuse expédition… quelques formalités indispensables ».
- Mai
Corr. 26-5 : Honoré à Claude Tezenas de Montbrison (Chef de la librairie au ministère de l’Intérieur)
- Honoré lui demande d’attendre « mercredi prochain » pour statuer sur son brevet, M. de Castelbajac devant voir M. Franchet à ce sujet mardi.
- 1er mai
Corr. 26-3 : Paris – Contrats avec Charles Carron, Benet de Montcarville et Urbain Canel.
Le premier contrat porte dissolution de la société formée par Charles Carron, Honoré Balzac, Benet de Montcarville et Urbain Canel pour la publication des Œuvres complètes de La Fontaine.
Par le second Balzac devient seul propriétaire de cette édition à charge pour lui de la terminer.
- Canel, insolvable, laisse à Balzac seul la charge de continuer l’entreprise en échange de la renonciation par Balzac à toutes les avances faites à Canel.
- 3 mai
Corr. 26-4 : Contrat avec Alexandre Baudouin
Art. 3 : M. Honoré de Balzac s'engage à continuer les dites Œuvres de La Fontaine et à les achever au plus tard au trente juillet prochain avec le même caractère, le même papier et la même justification employés jusqu'à ce jour.
- Balzac lui vend 500 exemplaires des livraisons parues du La Fontaine et s’engage à achever la publication. Baudoin le paie en billets à onze mois.
(1) Baudoin lui acheta toute l’édition pour 24 000 F ; il en avait déboursé 16 741. Baudoin lui paya en créances sur des maisons en faillite (ce qui était une escroquerie courante à l’époque et dont les escompteurs ne donnaient pas 30 %…).
- Corr. Chrono. : Balzac demeure 7,rue de Berry (actuelle rue Charlot) – adresse d’un pied à terre de la famille Balzac.
- 6 mai
(A.B. 1960) Dans une lettre adressée à « M. Balzac, homme de lettres, rue de Berry, no 7, au Marais », l'imprimeur Rignoux s'engage à imprimer trois mille exemplaires du La Fontaine au prix de 275 frs la feuille et ajouté : « Je vous reconnais en même temps, à dater de ce jour, propriétaire de tout ce qui concerne le dit ouvrage ».
- 8 mai
Le préfet de police adresse un rapport favorable au ministre de l’Intérieur sur le sieur Balzac, âgé de 27 ans, né à Paris (sic) : « Ce jeune homme qui a fait ses études et son droit, qui même est homme de lettres, appartient, suivant ce qu'on rapporte, à une famille estimable et très aisée de la Capitale. On a reconnu qu'il n'a jamais fait aucun apprentissage, ni travaillé matériellement dans l'imprimerie ; mais on convient en même temps qu'il connait bien le mécanisme de cet art. Du reste, on annonce que la conduite du Sr Balzac est régulière et qu'il professe de bon principe ».
- 27 mai
Nouvelle lettre signée Gabriel de Berny, mais de la main d’Honoré à Franchet-Desperey.
- Juin (?) (vendredi matin)
Corr. 26-7 : Le docteur Carron à Balzac, imprimeur due des Marais.
- Après s’être excusé d’avoir traité de menteur Honoré, il lui reproche « d’avoir avancé un fait erroné en m’annonçant que M. Tiercelin, votre ancien commis avait les suites du La Fontaine et était chargé de me les remettre ».
(3) Carron avait abandonné l’intégralité de ses droits à Balzac. Quelles « suites » pouvait-il se prévaloir ?
- 1er juin
Corr. 25-6, note : Pigoreau dans sa Petite bibliographie biographico-romancière, 13e supplément, solde à 6 F Wann-Chlore par l’auteur d’Annette et le criminel.
Corr. 25-6 : Paris - Balzac reçoit son brevet d’imprimeur (sous le no 2354) en remplacement du sieur Laurens démissionnaire
(1008) Rapport de police qui fournit les garanties nécessaires sur « ce jeune homme qui a fait ses études et son droit, qui même est homme de lettres (mais qui) a reconnu qu’il n’a jamais fait aucun apprentissage, ni travaillé matériellement dans l’imprimerie (et signale) que la conduite du Sr Balzac est régulière et qu’il professe de bons principe ».
- 4 juin
(1) Honoré quitte a rue de Tournon pour s’installer 17, rue des Marais-Saint-Germain (aujourd’hui rue Visconti). Au rez-de-chaussée, le vaste local d’imprimerie donnant sur la rue ; un escalier hélicoïdal en fer donne accès à l‘appartement d’Honoré que Latouche aida à décorer.
- 9 juin
(1008) Lettre de Mme B.F. à Laure : « Avec beaucoup de précautions, je travaille à la vente de la maison, mais votre père esr fièrement changer d'avis. Il faudra toute votre adresse pour un nouvel engouement pour Versailles. Il faudra lui donner la peur de retourner là -bas, lui faire désirer n'y pas remettre les pieds. Décidément, une bonne lettre anonyme, de Melun ou de Meaux. Mais faut-il qu'il la reçoive avant le voyage de Versailles? Je crois qu'oui (…) Il faudrait que la lettre arrive de manière à ce qu’il (B.F.) ne puisse pas revoir la femme avant le départ pour éviter les explications (…) le premier projet de ton père est de rester jusqu'au 10 juillet; seulement le temps est court pour trouver à vendre..... Au moment des couches, on le cernera joliment, on lui fera faire tout ce qu’on voudra, par l’amour propre et par la peur ».
- 21 juin
Corr. 26-8 : Montglas (cachet postal : 20/06/1826 -73- Provins)– de Jean Louis D’Assonvillez à Monsieur Honoré Balzac, rue des Marais, no 17, Fg St Germain - Paris
- D’Assonvillez demande deux jours pour signer l’acte que lui a proposé Urbain Canel qui lui fait remise de 75 %. Il propose un R.V. pour le 6 juillet, ce qui écrit-il permettra à Honoré de réfléchir « aux conséquences que je vous soumets ».
- Il n’a pas confiance en Canel et il se plaint « de la perte énorme que l’on me propose ».
(3) D’Assonvillez fait quelques difficultés pour accepter l’élimination de Canel dont la créance a été endossée par Balzac. Le contrat du 16 mars l’indemnisait pourtant largement.
- 1er juillet
Corr. 26-9 : Contrat avec André Barbier
Acte de société sous signature privée. Sous la raison sociale « Balzac et Barbier » est créée une société de 15 années pour l’exploitation d’un brevet d’imprimerie. Fonds social : 60 000 Frs
- 2 juillet
Corr. 26-10 : Paris – Honoré à Vaubel, imprimeur-libraire d’Agen
- Le libraire s’était porté acquéreur d’un exemplaire du La Fontaine. Honoré lui propose de lui en vendre douze et de lui offrir le treizième. Il lui propose un prix de 13 F dans ce cas, sinon le prix sera de 15 F l’exemplaire.
- 15 juillet
(1008) Balzac ne peut payer trois traites données à Dassonvillez pour garantir son prêt.
- 20 juillet
(2) Première autorisation d’imprimer.
(2) Honoré déclare « avoir l’intention d’imprimer un ouvrage ayant pour titre : la Physiologie du mariage ou Méditation sur le bonheur conjugal par M. »
Il imprime ensuite sur ses presses 12 pages in-8° qui correspondront aux seize premières Méditations de l’édition de 1829.
- 22 juillet
La BF enregistre la huitième et dernière édition du La Fontaine imprimée par Rignoux.
- 25 juillet
(1008) Honoré reçoit une assignation en justice... la première d’une longue liste.
- 26 juillet
(1008) L’édition du La Fontaine est achevée dans les délais.
- 29 juillet
(-3- p. 1239) La B.F. enregistre la publication des deux dernières livraisons (7° et 8)) du La Fontaine imprimé par Balzac (et Sautelet).
(A.B. 1960) Première production des presses de l'imprimerie Balzac (voir liste des impressions dans La Jeunesse de Balzac complétée par B.R. Tolley Balzac the printer dans French Study, July 1959). Il s'agit d'un prospectus de pharmacie pour les Pilules anti-glaireuses de longue vie, ou Grains de vie, de Cure, pharmacien à Paris, rue Saint-Antoine, no 77. in-8° d'1/4 de feuille.
- Fin juillet
(?) La famille Balzac quitte définitivement Villeparisis (départ provoqué par une aventure galante de B.F. (72 ans), ... avec promesse de maternité, pour s’installer 2, rue Maurepas à Versailles.
- Été (?)
(A.B. 1960) Ignorant où se trouve Balzac, la duchesse d'Abrantès lui envoie à Villeparisis, avec prière de faire suivre, une lettre de véhéments reproches : « Veuillez vous rappeler pour la dernière fois que je suis une femme et avoir simplement pour moi cette stricte politesse que tout homme a pour la dernière des créatures ».
- 3 août
(-3-p. 1239) Lov., A.379, ff°104-105 : Versailles - Lettre de B.F. à Mme Delannoy.
« Balzac apprend avec satisfaction que Madame de Lanoy vient au secours de son fils Honoré, il lui en fait milles remerciements avec d’autant plus de plaisir que des changements coûteux et encore plus indispensable ne lui permettent pas de faire ce qui convient et que d’ailleurs les secours auront plus d’effet venant de la simple bonté d’un tiers, mais Balzac répond à Madame de Lanoy de tout ce qu’elle pourra faire pour son fils à quelle somme que cela puisse se monter et de la rembourser si l’emprunteur ne satisfait pas à ses engagements. Elle comprendra mieux que je pourrais l’écrire que ceci doit rester dans le plus absolu secret ».
Balzac espère être assez heureux pour trouver des occasions de [manifester] sa sensibilité à Madame de Lanoy, elles ne seraient trop se multiplier. Il la prie d’agréer l’hommage de son profond respect.
- 6 août
Corr. 26-11 : Paris – Honoré au docteur Nacquart (sur facture à en-tête fr l’imprimerie Balzac et Barbier). Doit M. Nacquart, secrétaire de la société de médecine : 300 têtes de lettres papier compris fr. 16. Reçu comptant.
Corr. 26-12 : Honoré au docteur Nacquart (sur facture à en-tête fr l’imprimerie Balzac et Barbier) : 1 ex. Œuvres complètes de La Fontaine fr.12 ; Reçu comptant.
- 8 août
Corr. 26-13 : Paris – Honoré à Joseph Gillé, rue Saint Jean de Beauvais, no 16 ou aux Feuillantines, rue Saint Jacques, entre le n+261 et 263.
- Honoré accepte la transmission du brevet de libraire de Joseph GILLE, et lui offre 180 F de rente viagère par an.
(3) Le typographe et fondeur Joseph Gillé venait de faire faillite. Il mourut quelques semaines plus tard, le 5 novembre 1826, et ses biens furent vendus par autorité de justice. Balzac racheta alors une partie du matériel de son entreprise. (A.N. Liste générale des brevetés de l'Imprimerie et de la Librairie) la proposition de Balzac concernant le brevet libraire ne fut pas agréé par Gillé, car un mois après sa mort, c’est Jean Louis Victor Thiercelin qui le remplace.
- 12 août
(A.B. 1960) La B.F. annonce : « M. Balzac (Honoré) a obtenu le 1er juin 1826, un brevet d'imprimeur à la résidence de Paris, en remplacement de M. Laurens aîné, démissionnaire ».
- 23 août
(A.B. 1960) De Ver, B.F. Écrit à Mme Delannoy : « Balzac apprend avec satisfaction que Mme de Lanoy viens au secours de son fils, Honoré, Il lui en fait mille remerciements »... Il promet de la rembourser intégralement « si l'emprunteur ne satisfait pas à ses engagements » et ajoute « que ceci doit rester dans le secret le plus absolu ».
- 25 août
(A.B.1960) « M. Balzac, rue du Marais, no 17 » emprunte à la Bibliothèque royale le tome II des Œuvres de Lucien, nouvelles édition, traduction de Nicolas Perrot d'Ablancourt (Paris, 1733, in-12)
- 30 août
Corr. 26-14 : Contrat avec Alexandre Baudouin Balzac remet à Baudoin deux mille exemplaires de l’édition du La Fontaine en échange :
- d'une créance sur « le sieur Frémeau, libraire à Reims, actuellement en état de faillite », créance s’élevant à 28 147 F ;
- d'une créance sur le sieur Dabo jeune, en état de faillite, créance s’élevant à 1 651 F
- d'une autre créance de 1 305 F sur les sieurs Bouland et Tardieu.
(1008) Balzac livre son stock de La Fontaine au libraire Alexandre Baudoin qui lui donne en paiement trois créances dont deux sur des commerçants en faillite.
- 31 août
En mai 1825, Canel souscrit à l'ordre de Mme de Berny trois billets à échéance du 31 août 1826 pour un montant de 9 250 frs.
- septembre
(1) Urbain Canel publie Wann-Chlore.
- 13 septembre
(A.B. 1960) La B.F., no 5771, enregistre la publication de Histoire impartiale des Jésuites. Seconde édition. In-18 de 7 feuilles 5/18. Impr. De Plassan, à Paris. -A paris, chez Longchamps, boulevard Bonnes Nouvelles, no 3.
- 25 septembre
Corr. Chrono. Balzac déclare avoir l’intention d’imprimer un Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris et indique le nom de l’auteur : « M. Brismontier », « batteur de pavé ». Cet ouvrage, publié anonymement est trop souvent attribué à tort à Balzac.
- 29 septembre
(-3-p. 1239) Honoré se rend à Reims pour s’entendre avec le libraire Frémeau au sujet de la créance que lui a cédé Baudoin. Ce jour il verse 5 francs d'arrhes pour retenir sa place dans la diligence des Messageries royales.
- 30 septembre
Départ en diligence de Reims à 14h de Balzac.
- 18 octobre
Enregistrement à la BF, no 6444, du Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris
- Novembre
(1008) Balzac passe commande au tailleur Buisson pour 261 Fr. Débiteur d’une patience exceptionnelle, Buisson ira jusqu’à lui prêter de l’argent et le tirer d’affaire en 1833, en échange de douteux billets et de publicité gratuite dans La Comédie Humaine.
- 14 décembre
Corr. 26-15 : Paris – d’Honoré à Charles François Fremeau, libraire à Reims.
Balzac, en échéance de sa créance sur Frémeau, reçoit un stock de livres invendables. De plus il fait une grossière erreur d’addition (4 028 F au lieu de 6 094 indiqué)….
- 25 décembre
Corr. 26-16 : Paris – d’Honoré à Charles François Fremeau, libraire à Reims.
- La créance de Frémeau au profit de Balzac est admise pour la somme de 15 037,50 F.
- Frémeau reste en discussion avec la maison Baudoin Frères., sur deux points litigieux.
- Honoré indique qu’il lui reste une créance de 6 767,50 (comment arrive-t-il à ce chiffre ?). Pour cette somme, il lui propose de prendre d’autres livres (la liste qu’il fait donne un montant de 2 076,00 F…)
- Les Baudouin ont prêté aussi 1 300 F à Fremeau.
- 28 décembre
(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.R. Le Mémorial révolutionnaire de la Convention ou Histoire des révolutions de France depuis le 20 septembre 1792 jusqu'au 26 octobre 1795, par G. Vasselin.
- Fin de 1826 ou début de 1827
Balzac rédige la première version de La Fille de la Reine.
(2) 29 livres seront seulement facturés en 1826.
[1] Au cours de la séance du Conseil Municipal du 27 novembre 1929, M. Raymond-Laurent, conseiller municipal du quartier Saint-Germain-des-Prés soumet en son nom et en celui de M. d'Andigné, une proposition tendant à commémorer par l'apposition d'une inscription sur l’immeuble du 17, rue Visconti, le centenaire de Balzac, imprimeur. Cette proposition, accueillie avec faveur, est renvoyée à la 4e commission et à l’administration qui en saisit la Commission du Vieux Paris.
Celle-ci étudie le cas et rend ses conclusions lors de sa séance du 17 décembre 1929, par la voix de Paul Jarry. Le rapport conclut entre autres choses que peu des logis occupés par Balzac subsistent aujourd’hui et que Balzac fut un des premiers, à son époque, à goûter le charme des vieux hôtels qu’il a maintes fois décrits. Ainsi, la plaque pourra tout à la fois indiquer un des rares lieux témoins de la vie tourmentée de Balzac et « la part décisive que tient dans la carrière littéraire de Balzac sa faillite comme imprimeur », mais encore, elle rendra hommage à cet amoureux du patrimoine avant l’heure (« le Vieux-Paris lui doit bien cela »).
La Commission fait le choix d’un texte lapidaire afin que « dans l’esprit des générations futures, aussi bien que du simple passant, le souvenir de Balzac imprimeur ne puisse supplanter celui de Balzac romancier ». Le Conseil Municipal de Paris délibère le 21 et le 28 décembre 1929 et adopte le projet. La plaque est inaugurée le 1er juin 1930.
[2] Charles François Fremau ou Fremeau, avait obtenu son brevet de libraire le 28 octobre 1802 (no 1518) en remplacement de Nicolas Noël Barbier.
1827
- Janvier – avril
Publication de quatre livraisons de l’Album historique et anecdotique, périodique rédigé, imprimé et publié par Balzac.
- 7 février
(1007) (1004) La B.F. no 955, enregistre la publication de Le Corrupteur par A. de Viellerglé (3. vol. in-12, chez Lugan, Paris, Passage du Caire) (1008) dont le premier volume est certainement d’Honoré.
(1008) La B.F. enregistre la 3e édition, « revue et corrigée » de Cinq mars ou une conjuration sous Louis XIII d’Alfred de Vigny imprimé par Balzac.
- 10 février
(A.B. 1960) La B.F., no 1129, enregistre la publication de : L'Album historique et anecdotique. Imprimerie de Balzac, à Paris. On promettait un cahier par mois. En fait un seul parut. Les anecdotes qui sont contenues dans cet Album sont certainement écrites et réunies par Balzac. Il utilisera, plus tard, certaines d'entre elles dans La Comédie Humaine, notamment l'aventure arrivée à M. de Joncourt dans Sarrasine.
- 6 mars
(2) Vente de la maison de Villeparisis à Michel Charles Victor Caron pour 10 000 francs payés comptant.
- 10 mars
(1008) Début de 16 livraisons (la dernière est du 14 juillet) d’un autre volume de compilation, à demi imprimé par Balzac et qui lui est également attribuable : Choix d’anecdotes, de contes, d’historiettes, d’épigrammes et de bons mots, tant en prose qu’en vers, Librairie ancienne et moderne. Cette série requiert un tiers de l’Album, collecte d’autres lectures, y compris d’ouvrages de son imprimerie, et emprunte à ses prédécesseurs, comme Le Conteur de société de 1808.
- 16 mars
Par acte signé, Balzac vend à réméré, avec faculté de rachat dans un espace de quatre ans, pour la somme de 893,55 F, le matériel de son imprimerie à Jean Louis d’Assonvillez. Moyennant un loyer annuel de 588,88 F, l’acheteur en avait laissé l’usage à la société Balzac et Barbier[10].
- 28 avril (samedi)
Corr. 27 -1 : Paris - Honoré à Lestrade et Chambelland au bureau du Bibliographe. Cette lettre concerne le journal Le Bibliographe français dont Balzac imprima les no 7 à 30 (28 avril – 15 novembre).
- 29 avril (dimanche)
Corr. 27-1a : de Madame Chanu à Monsieur Honoré Bazac, 17, rue des Marais Saint Germain.
Ce courrier est très étrange et pourrait être pris à double sens. Cette Mme Chanu, qui pourrait être la créancière inscrite pour 300 F lors de la faillite de 1828, commande à Honoré un « Amoureux ». Elle lui dit que toute « apparence » (reliure) sera « bon pour son Amoureux... Amour, Amour, voilà bien de tes tours ». Elle désire « une édition bien complète de ma passion, puisque son Âme seul me reste [...] ce que vous aurez besoin sera à vos ordres demain matin ».
- 1er mai
Naissance de Jean Eugène Désiré, fils d’André Barbier et Henriette Rabourdin.
- Avant juin
Balzac collabore à un travail de librairie : Mémoires anecdotiques sur l’intérieur du palais […] pour servir à l’histoire de Napoléon, par L.-F.-J. de Bausset, ancien préfet du palais impérial, 2 vol. in-8°, chez Baudoin frères – Enregistrés à la B.F. le 23 juin.
- 16 juin
(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.R. les tomes II, III, IV des Œuvres philosophiques de Saint-Lambert.
- Avant le 23 juin
Corr. 27-2 : Paris - Honoré à Joseph Tastu
- Il vient d’avoir rendez-vous au Ministère de l’Intérieur et avec le sculpteur Jean Baptiste Joseph de Bay (1779-1863) qui réalise la statue équestre de Louis XIV pour la ville de Montpellier.
- Cette lettre concerne un travail de librairie pour un ouvrage imprimé par Joseph Tastu et publié par Baudoin frères : Mémoires anecdotiques sur l’intérieur du palais et sur quelques évènements de l’Empire depuis 1805 jusqu’au 1er mai 1814 pour servir à l’histoire de Napoléon, par L.F.J. de Bausset, ancien préfet du palais impérial, 2 vol. in-8°, qui sera enregistré à la B.F. le 23 juin 1827. Il est question aussi d’ouvrages du baron Fain et de l' Histoire de la guerre de la Péninsule sous Napoléon par le général Foy, imprimé par Tastu et publiés par Baudoin frères en 1827.
- 28 juin
Corr. 27-3 : Paris – D’Honoré à Bachelot de la Pylaie
- Honoré lui demande « d’attendre jusqu’à demain pour la facture » qu’il portera lui-même. (Bachelot revient d’un séjour des îles de Hoëdic et Houat).
- 7 juillet
La B.F. enregistre la publication (no 4434) de la 3e édition du Cinq-Mars d’Alfred de Vigny, imprimée par Balzac. Deux volumes in-8° - A paris, chez Urbain canel, rue Saint-Germain-des Prés, no 9.
Portait de Balzac par Vigny : « un jeune homme très sale, très maigre, très bavard, s'embrouillant dans tout ce qu'il disait, et écumant en parlant parce que toutes ses dents d'en haut manquaient à sa bouche trop humide ».
- 15 juillet
Corr. 27-4 : Paris – Contrat avec Jean-François Laurent et André Barbier.
Acte de société sous signature prive créant une société pour l’exploitation d’une fonderie de caractères sous la raison sociale : Laurent, Balzac et Barbier. La durée de cette société est fixée à douze années à partir du 1er août 1827. « 9 000 F ont été fournis par un associé commanditaire ».
- Laurent était le liquidateur de la fonderie Gillé fils (le père est décédé le 5 novembre 1826). Les nouveaux associés, quelques semaines plus tard, se portèrent acquéreurs du fond Gillé. L’ « associé commanditaire » - non désigné nommément – était Mme de Berny.
- (Le capital de la société était de 36 000 frs dont 18 000 en matériel fourni par Jean-François Laurent. Mme de Berny avec ses 9 000 frs devenait propriétaire du quart de la valeur composant le fonds social de l’entreprise. De plus elle avançait à Honoré une partie de sa part, celui-ci lui signant douze effets de 500 frs. payable par trimestre du 15 janvier 1829 au 15 octobre 1831 (soit 5 500 frs). Il manque 4 500 frs...
- 16 juillet
Balzac souscrit à l'ordre de Mme de Berny douze effets de 500 frs chacun payable tous les trois mois du 15 janvier 1829 au 15 octobre 1831.
- 20 juillet
(A.B.1960) Balzac emprunte à la B.R. l'ouvrage de Jacques Ballexserd Dissertations sur l'éducation physique des enfants (Paris, 1762)
- 28 juillet
Balzac emprunte à la B.R :
- Tome 2 de la Bibliothèque historique de la France du P. Jacques Lelong (Paris, 1769)
- Mémoires de l'Estat de France sous Charles IX (Medeilbourg, 1578)
- Mémoires de Condé (Londres, 1743)
- Tome 2 et 3 de l'Histoire universelle de Jacques de Thou (La Haye, 1740)
- Les Mémoires de Michel de Castelnau (Paris, 1621)
- 31 juillet
Corr. 27-5 : Bourges - Charles Pierre Gaspard de Pons à Honoré.
- Honoré lui a certainement fait un courrier lui demandant de venir à Paris et le Comte lui en demande la raison.
- Il rencontré Latouche qui lui a dit qu’Honoré devait imprimer des Tablettes romantiques (ou Annales). Il voudrait insérer une pièce en vers intitulée Napoléon méditant sur une carte militaire : Émile Deschamps devait en parler à Honoré.
- Il publiera dans les Annales romantiques (qui avait succédé aux Tablettes en 1825) : Bonaparte et Byron et en 1828 la pièce de vers qu’il indique. Émile Deschamps y publiera quatre pièces en 1827-1828.
- C’est par l’intermédiaire des Annales qu’Honoré rentrera en relation avec le « cénacle » romantique : Gaspard de Pons, Adolphe Souillard de Saint-Valry, Jules Rességuier et leur chef de file Victor Hugo.
- Août
(1014) Pierre Abraham dans son livre démontre qu'Honoré aurait terminé Le Gars en août 1827 et qu'il aurait écrit 'l'Avertissement quelques jours après.
- 1er août
MM. Balzac et Barbier ont contracté le 1er août dernier une société de douze années avec M. J.F. Laurent, fondeur en caractères, pour la fonderie des caractères d’imprimerie. Leur établissement est maintenant situé rue des Marais Saint Germain, no 17, à l’imprimerie de M. H. Balzac.
- 3 août
Balzac emprunte à la B.R :
- Commentaires de Blaise de Montluc (Paris, 1746)
- Les tomes III et IV des Mémoires historiques, critiques et anecdotes de France de Dreux du Radier (Amsterdam, 1764)
- Les Édits et ordonnances de François II et Charles IX (Paris, 1567)
- 5 août
Corr. 27-6 : Bourges - Charles Pierre Gaspard de Pons à Honoré.
- Le projet devait être de fournir à Canel douze romans par an, mais de Pons « ne veut pas faire de livres pour les cuisinières », de plus il n’a pas confiance en Canel.
- Il pense venir à Paris à l’automne.
- 14 août
Corr. 27-7 : Paris – Honoré à Jules Julien Gabriel Berthevin.
- Honoré lui demande les épreuves du livre de M. de Salaberry.
- Il s’agirait des Mémoires du comte M. précédés de cinq lettres ou considérations sur les Mémoires particuliers. (Paris, V. Thiercelin, enregistrés à la B.F. le 20 octobre 1827). Imprimés par Balzac ?
- 18 août
Corr. 27-8 : Le comte de Salaberry (de) à Honoré.
- Il accuse réception de la correction des épreuves.
- 21 août
(A.B.1964) Mort de la mère de Amand Désiré de Montzaigle.
- 23 août (jeudi)
Corr. 27-9 : Paris, 14, rue de Sèvres - Éléonore-Louis Godefroi Cavaignac à Honoré.
- À la suite d'un courrier d’Honoré, il est d’accord avec la proposition que celui-ci lui a faite et lui propose de le rencontrer.
- 27 août
Corr. 27 -10 : Paris, 4, impasse Madame, faubourg Saint Germain – D’Honoré à Bachelot de la Pylaie.
- Honoré va encaisser deux effets : l’un de 1 437,20 F. sur M. Boulanger, l’autre de 1 000 F. payable par lui.
- 5 septembre
Corr. 27-11 : Paris – Le Général baron Pommereul à Honoré.
- Il lui donne sa nouvelle adresse : rue des Sts Père hôtel de Taranne.
- Notes manuscrites de Balzac sur des recueils de gravures que Pommereul désirait vendre.
- 12 septembre
Naissance d’Armand, fils d’Armand Désiré de Montzaigle et d’Adélaïde Bordot.
- 18 et 19 septembre
Vente aux enchères, après faillite et décès, du matériel de la fonderie Gillé fils, 4 rue Garancière ; la société Laurent, Balzac et Barbier se porte acquéreur conjointement avec le propriétaire-directeur de la fonderie royale de Bruxelles, M. Dumont.
- 22 septembre
Corr. 27-12 : Paris – Honoré à Jules Berthevin. Balzac lui remet deux courriers.
- 24 septembre
Corr. 27-13 : Paris – Honoré à Adrien Beuchot.
Demande d’insertion au directeur de la BF de 1811 à 1847 (la BF avait été créée par Napoléon en 1811) des deux avis ci-après :
- : MM. Balzac et Barbier ont contracté le 1er août dernier une société de douze années avec M. J.F. Laurent, fondeur en caractères, pour la fonderie des caractères d’imprimerie. Leur établissement est maintenant situé rue des Marais Saint Germain, no 17, à l’imprimerie de M. H. Balzac.
- : La maison de fonderie de MM. Layent, Balzac et Barbier a acquis conjointement avec celle de M. Dumont, propriétaire de la fonderie royale de Bruxelles, le fond de feu Joseph Gillé, vendu par adjudication publique les 18 et 19 septembre courant. Ces deux maisons se sont réunies pour offrir les produits de ce fonds, à Bruxelles, rue des Sablons, section première, no 1042 ; à Paris rue des Marais Saint Germain, no 17.
Les autres produits de la maison Laurent, Balzac et Barbier se trouvent également à la fonderie royale de Bruxelles, et ceux de cette dernière maison à la fonderie Laurent, Balzac et Barbier.
- Septembre ou début octobre
Corr. 27-14 : Paris – du général baron Pommereul à Balzac. Courrier à propos de l’envoi de livres sur l’artillerie.
- 19 octobre
Corr. 27-15 – Paris – Le Comte de Moré à Honoré. Il lui demande de lui faire parvenir 20 livres dont il est l’auteur (voir Corr. 27-7)
- 23 octobre
Corr. 27-16 : Le comte de Salaberry à Honoré. Il lui demande de faire parvenir un ex. de l’ouvrage du comte de Moré à Mrs. de Lourdeix (Jacques Honoré Lelarge), Benaben et Colnet pour faire un article dans leurs journaux.
Corr. 27-17 : Paris – Honoré au général baron Pommereul.
Honoré a placé chez « une personne » qui est tombé malade 2 750 F à 6 % sur deux ans « garantis par trois signatures ». Il demande au général de trouver une personne qui lui avancerait cette somme car « ce ne sera pas de trop pour cette fin d’année ». (Éventuellement cela pourrait être « madame votre mère »)
Quant aux livres que le général lui a confiés pour les vendre, aucun acheteur n’a été trouvé...
- 16 novembre
Barbier et Balzac achètent à Pierre Durouchail pour la somme de 500 frs « la communication de ses procédés de Fontéréotype » (système de clichage).
- Début décembre
Premières circulaires de la fonderie.
- 6 décembre
Corr. 27-18 : Paris – Circulaire de la fonderie Laurent, Balzac et Barbier.
Avertissant les futurs clients qu’une société de fonderie avait été créée le 1er août pour 12 ans. Que cette société avait racheté le matériel de Gillé fils, imprimeur et fondeur. Que M. Laurens avait pris la direction de ateliers et que M. Balzac avait seul la signature sociale. Enfin que MM. Balzac et Barbier avaient acheté de M. Pierre Durouchail la communication de ses procédés de fontéréotypie.
- Décembre (?)
Corr. 27-19 : Versailles - Mme B-F à Honoré. Elle plaint son fils et ne l’a pas vu depuis trois jours : « Si tu peux réussir dans ton projet, je me trouverai bien heureuse . »
- 1827 (?)
Corr. 27-20 : Honoré à Mme Lebrun.
Il demande à cette dame « d’échanger nos valeurs d’ici à jeudi midi car d’ici au 15 je suis assez pressé ».
Corr. 27-21 : Honoré à Montgolfier. Il lui demande de lui envoyer 32 rames de papier. (Voir au 16/08/1828)
Corr. 27-22 : Godefroy Cavaignac à Honoré. « Mon cher Balzac, ne te dérange pas ce soir. Je vais au spectacle. Tout à toi ».
M. Bardèche date de 1827, ou 1828, un plan retrouvé dans un recueil de brouillons et qui mentionne une liste de romans que Balzac projette d'écrire à cette époque : L'Excommunié, La Déroute, Le Routier, La Vierge, La Campagne, Le Conseiller, Le Changeur de la Cour, La Bataille, Le Sortilège, Les Filles de la Reine, Le Dernier combat, Le Capitaine de cavalerie.
- Bilan
(1008) Honoré doit presque 10 000 Frs à M. Dassonvillez, plus de 15 000 Frs à Mme de Berny, sans compter ce qu’il n’a pas payé de l’imprimerie. Il continue à travailler à son Histoire de France pittoresque comme le prouvent ses emprunts à la bibliothèque en juin, juillet et août. Il entre en contact avec Hugo, Gaspard de Pons, Adolphe de Saint-Valry et Jules de Rességuier, les disciples du Cénacle pour la préparation des Annales romantiques.
Balzac entre en relations avec Loëve-Veimars (1801-1854) traducteur d'Hoffmann.
1828
(1007) Balzac ébauche les Tableaux d’une vie privée qui annoncent Le Dernier Chouan
- Rédaction possible de Une blonde. (enregistrée à la BF 19/10/1833)
- Rédaction de l’ Avertissement du Gars.
Cependant la concentration de son activité d’imprimeur et de fondeur, sans réserve de trésorerie ne réussit pas à sauver Balzac de la faillite. Le passif de l’imprimerie-fonderie dépassant l’actif, Barbier, l’associé de Balzac, l’abandonne et est remplacé dans l’entreprise par Mme de Berny.
- Liquidation judiciaire : Le 16 avril 1828, Balzac perd tout droit sur la fonderie. Le 12 août suivant, il est obligé de liquider l’imprimerie. Il doit près de 90 000 francs de l'époque (2 à 3 millions de nos francs), 45 000 F à sa mère et 45 000 F à Mme de Berny.
- Le cousin Charles Sédillot procède à la liquidation : l’actif s’élève à 67 000 F, le passif à 113 000 F. Finalement, toutes affaires réglées, la dette de Balzac s’élèvera à environ 60 000 F dont l’essentiel était dû à sa famille.
- Deberny & Peignot : Sa mère fait alors appel à son cousin Charles Sédillot pour liquider l'affaire avec compétence. Cette dernière est reprise (fonds et brevet) par Barbier le 18 septembre 1828. Ce dernier réussira là où Balzac a échoué faisant d’excellentes affaires avec l’imprimerie, tandis que la fonderie passée sous la direction du fils de Mme de Berny, Alexandre Deberny (il avait renoncé à la particule pour des raisons que l’époque explique aisément) prospérera également et deviendra au XXe siècle, la très célèbre fonderie Deberny & Peignot, qui disparaîtra, «dans des conditions balzaciennes», Alfred Firro dixit, le 31 décembre 1972.
(1002 – Arrigon I) « Peut-être, dès 1828, avait-il été présenté par Latouche ou la duchesse d’Abrantès chez Sophie Gay qui habitait, rue Gallion, un modeste entresol de un groupe d’hommes célèbres ou notoires : Lamartine, Victor Hugo, Étienne de Jouy, Amaury-Duval, Baour-Lormian, le comte Jules de Rességuier, Casimir Bonjour, Alexandre Soumet, Gérard Carle et Horace Vernet, Gros, le général de Girardin, etc. En tout cas en 1829, après la publication du dernier Chouan il devient un des habitués de ce salon ».
(Corr. 09-01 p. 1189) Son ancien condisciple de Vendôme, André Olivier Sain de Bois-Le-Comte, renoue avec Honoré, imprimeur du Gymnase.
Le Gymnase, recueil de morale et de littérature.- 1er vol. 1er 2e et 3e cahiers.- 1828 par Balzac. Ce journal paraîtra de mai à décembre 1828, en 8 vol.in-12. Chaque volume est divisé en trois cahiers d’environ 100 pages chacun. Tous les 10 jours seront publiés un de ces cahiers. Le prix des 8 vol. est de 32 F. Après Balzac, il sera imprimé par H. Picard.
- Janvier
(2) Mise en vente par Canel et impression par Balzac des « Tableaux poétiques » de Jules de Rességuier.
- 5 janvier
(3 – p. 1241) Enregistrement à la B.F. des Annales romantiques, recueil de morceaux de morceaux choisis de la littérature contemporaine, 1827-1828, imprimées par Balzac et éditées par Urbain Canel. Deux pièces de Balzac y figurent : À une jeune fille, ode, et Vers écrits sur un album. Elles seront recyclées en février 1837 dans les Deux Poètes, premières parties d’Illusions perdues, où, avec quelques variantes, elles sont prêtées, attribution ironique ou attendrie, au personnage de Lucien Chardon. La première est rebaptisée A Elle et réputée avoir été écrite en hommage à Mme de Bargeton, muse de Lucien. La seconde, sans titre, est destinée à son album.
À une jeune fille lui avait été inspiré par Julie Campi, la fille de Mme de Berny que l'on voulait lui faire épouser en 1824.
- 14 janvier
Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille :
« Déclaration d'Anna Forster.
Madame Nahié est allée dans la chambre de madame d'Hautefeuille, après que cette dernière était couchée, et elle a laissé la porte ouverte. Madame d'Hautefeuille, s'en étant aperçue, rappela madame Nabié qui ne put la fermer. Voyant qu'elle ne pouvait réussir, madame d'Hautefeuille lui a dit de se retirer, qu'elle allait fermer la porte elle-même; fait dont madame Nabié est convenue devant moi. Au moment où madame d'Hautefeuille a fermé cette porte, madame Nabié s'est écriée : « Vous voulez me tuer, je vous en fais bien mon compliment! » Exclamation extraordinaire dans la bouche d'une personne qui venait d'être frappée comme elle le disait. J'ai regardé le front de madame Nabié et, en effet, j'ai vu une petite marque rouge sur le sourcil droit, soit qu'elle fût causée par la porte, soit que madame Nabié l'eût frottée exprès, je ne sais lequel. Au même instant madame Nabié m'a préparé un lait de poule qu'elle m'a donné, et je n'ai remarqué aucune altération ni dans ses mouvements ni dans sa marche. Le lendemain, j'ai regardé le front de cette personne et je n'ai aperçu ni contusion ni trace du coup dont elle se plaignait. J'ai revu madame Nabié huit jours après, et il ne paraissait rien sur son front.
J'observe que c'est à cette place que madame Nabié déclarait avoir été frappée.
Avant le départ de madame Nabié, madame d'Hautefeuille lui a dit devant moi : « Vous n'aviez sans doute aucune mauvaise intention en vous écriant que je voulais vous tuer; mais, comme à peine sortie de chez moi on s'emparera de vous pour en faire un instrument de méchanceté, je vous prie de signer, avant de vous retirer, que vous avez reçu votre payement, vos effets, et que vous n'avez aucun sujet de plainte. » Madame Nabié répondit qu'elle voulait bien, et qu'elle n'était pas de caractère à se si mal conduire ; elle ajouta que si madame d'Hautefeuille avait voulu mettre plus de confiance en elle et son neveu, ils auraient pu s'arranger avec elle ».
- 17 janvier
Premier emprunt à la BNF par Balzac de Voyage au Japon de C.P. Thunberg[11]
- Février (?)
Corr. 28-1 : Paris - Mme de Berny à Honoré. Lettre qui semble indiquer que Mme de Berny a eu un différend sentimental avec Honoré.
« Puisque tu vois janvier ce matin arrange notre affaire comme tu le voulais d’abord, il me sera indifférent d’y paraître en nom. Cependant, j’aurai eu le plaisir à ce que nos intérêts ne fussent pas séparés ».
- 3 février
Paris. Dissolution de la société d'imprimerie Balzac et Barbier fondée le 1er juillet 1826. M. Balzac est nommé liquidateur et reste seul possesseur de l'établissement d'imprimerie.
(1008) Balzac doit verser 12 000 fr à Barbier pour sa part.
Dissolution de la société de fonderie Laurent, Balzac et Barbier. Laurent et Balzac sont nommés liquidateurs et restent propriétaires de la fonderie.
Corr. 28-2 : Contrat avec Jean François Laurent.
Une société de fonderie est créée en nom collectif entre Laurent et Balzac, en commandite envers Mme de Berny (fondée de procuration de son mari) qui apporte 9 000 F.
- 4 février
Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Citation en police correctionnelle.
L'an mil huit cent vingt-huit, le quatre février, à la requête de la dame veuve Nabié, demeurant à Paris, rue du Four Saint-Germain, no 56, pour laquelle domicile est élu en sa demeure,
J'ai, François-Marie Dethorre, huissier audiencier au tribunal de première instance du département de la Seine, séant à Paris, y demeurant rue Vieille-du-Temple, quartier Saint-Jean, patenté le 11 avril dernier, no 17, soussigné, donné assignation à la dame de Hautcfeuille, demeurant à Paris, me de Sèvres, no 5, à l'Abbaye-aux-Bois, en son domicile, parlant à madame la concierge ainsi déclarée, À comparaître en personne le mardi douze février courant, à dix heures du matin, à l'audience du tribunal de première instance du département de la Seine, septième chambre, jugeant en police correctionnelle, séant au palais de justice, à Paris, pour à l'égard de la prévenue répondre et procéder sur la plainte en voies de fait et blessures par imprudence que porte contre elle par ces présentes la requérante sur les faits qui suivent : Que le 19 décembre dernier, la requérante étant au service de la dame de Hautefeuille en qualité de femme de chambre, et se présentant pour fermer la porte de la chambre à coucher de ladite dame de Hautefeuille, celle-ci, soit méchamment, soit par imprudence, lui poussa vivement et avec colère cette porte sur elle, de manière qu'elle en reçut un coup très-violent à la tête, qui la renversa et lui fit une forte contusion qui, jusqu'alors, l'a empêchée de se livrer à aucun travail, ainsi qu'il est constaté par le certificat du médecin qui a traité la requérante. Pourquoi il est porté plainte.
Lesquels faits constituent le délit prévu par les articles 311 et 320 du Code pénal.
S'entendre en outre, ladite dame de Hautefeuille, condamner et par corps, en tels dommages-intérêts qui seront réclamés à l'audience, et aux dépens.
Sauf à M. le procureur du roi à faire telles réquisitions qu'il avisera pour la vindicte publique, d'après l'instruction à l'audience.
Et j'ai, audit susnommé, parlant comme ci-dessus, laissé cette copie. Le coût est de cinquante centimes.
Dethobbe ».
- 10 février
Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Madame la Comtesse,
Ma femme et moi nous sommes également à vos ordres pour telles démarches que vous jugerez nécessaires, car il est impossible d'être plus indignés que nous ne le sommes des moyens que l'on emploie pour vous obliger à quitter l'Abbaye-aux-Bois.
Madame de Menou, qui vous est bien dévouée, ira demain vous voir. Tranquillisez-vous donc, Madame ; les amis que vous savez si bien vous acquérir ne vous feront pas défaut, et vous triompherez de manœuvres qu'il suffit de connaître pour mépriser profondément leurs auteurs.
Veuillez agréer, Madame la Comtesse, l'assurance de mon respectueux dévouement.
Comte De Menou ».
- 12 février
Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Je présente mes hommages respectueux à madame la comtesse d'Hautefeuille, en lui renvoyant les papiers relatifs à l'affaire Nabié, et enfin son désistement obtenu pour prix et somme de trois cents francs.
Je regrette beaucoup que madame d'Hautefeuille n'ait pas voulu suivre une autre marche, elle aurait obtenu un plus heureux résultat.
Je la prie d'agréer l'assurance de mon profond respect et de mon entier dévouement.
L. Moullin, avoué ».
- 20 février
Corr. 28-3 : Balzac à Louis de Manne. Il lui demande de lui prêter Histoire du Japon de Engelbert Kaempfer.
- 29 février
Corr. 28-4 : Victor Hugo à M. « de Balzac ».
À la suite d'une proposition qu’Honoré lui a faite, il lui propose de venir ce soir avant huit heure. « Quelle que soit l’issue de notre négociation, j’aurai toujours grand plaisir à passer une heure ou deux avec un homme dont j’estime la personne et le talent, quand même ce ne serait que pour causer commerce ».
Il pourrait s'agir de l'impression, faite par balzac, des Annales romantiques où figurent trois pièces de V. Hugo.
- Mars
Assiégé par les créanciers, Balzac se réfugie chez son ami Latouche.
- 8 mars
La B.F. annonce le Corsaire Rouge de Fenimore Cooper.
- 17 mars
Corr. 28-5 : Adolphe de Saint-Valry à Balzac.
Malgré plusieurs rappels, il ne peut régler les sommes dues à Balzac pour l’impression de son livre De la tolérance arbitraire. il réglera dès qu’il aura des liquidités.
- 18 mars
Corr. 28-6 : Latouche (domicilié 4, rue de la Paix) à Balzac. Il a trouvé une chambre rue Saint Honoré au prix de 140 F. « Je l’ai retenue pour votre ami ». (Balzac, fuyant ses créanciers ?)
- 26 mars
Corr. 28-7 : Balzac à Charles François Frémeau. Elle concerne « une affaire...extrêmement importante pour moi et... de toute complaisance pour vous ».
- 30(?) mars
Corr. 28-8 : Balzac à Théodore Dablin.
Il vient de donner 1 000 F, et supplie son « petit père » de lui prêter 1 500 F, « c’est la moitié de qu’il faut ». Il passera ce soir à 6 h 30 car il doit régler à 8h.
- Fin mars
Corr. 28-9 : Balzac à Théodore Dablin « Nous avons pu payer... mais voici le 30, nouveau combat ».
- Vers avril (?)
Corr. 28-10 : Balzac à Loëve-Véimars Ce correspondant à du lui demander des manuscrits de ses œuvres précédentes. Il indique que ceux-ci son chez son père ou prêtés. « J’ai oublié l’homme de lettres, il a fait place à l’homme de lettres de plomb ».
- 5 avril
Corr. 28-11 : Grégoire Cyr Hubert à Balzac Il vend pour 500 F l’autorisation de réimprimer en mille exemplaire Melmoth ou l’Homme errant de la traduction de Jean Cohen du roman de Mathurin, qu’il avait publié il y a quelques années.
Les deux tiers resteront entre les mains d’Honoré en paiement des sommes qu’il lui doit, le dernier tiers à M. Jean Cohen, par billet à dix mois.
Il lui demande de lui signifier son accord.
- 14 avril
Balzac demande une autorisation d’imprimer pour Gertrude de Mme Hortense de Thérase. Il ne la réalisera pas car l’ouvrage est enregistré à la BF le 25/10/1828 imprimé par Tastu.
- 15 avril
« Reçu de M. Surville la somme de cinquante francs à valoir sur le terme qui échera le premier juillet prochain d’un appartement que je lui ai loué dans ma maison rue Cassini, no 1 à partir du premier avril présent, mais dont quittance sera sans préjudice. Paris le 15 avril 1828 »[10].
Sous le nom de son beau-frère Surville, Balzac loue un appartement au 2e étage d’une petite maison située 1, rue Cassini, près de l’Observatoire.
- 16 avril
Corr. 28-12 : Dissolution de la société de fonderie. Balzac est évincé au profit d’Alexandre de Berny. Création de la société Laurent et de Berny. Mme de Berny donne quittance à Balzac de 15 000 F de dettes. (il pourrait s’agir de 45 000 F)
Pour l’imprimerie, la liquidation fut plus longue et Barbier fut substitué à Balzac. Pour l'occasion, Alexandre de Berny sera émancipé par ses parents le 12 avril 1828, par le juge de paix du XIIe arrondissement.
- 24 avril
Corr. 28-13 : Honoré à Louis de Manne à la Bibliothèque royale.
Pour le prêt de Voyage au Japon de Thunberg.
- 29 avril
(A.B. 1960) Balzac commande chez le tailleur Buisson, 108, rue Richelieu, un pantalon noir habillé de 45 frs et un gilet piqué blanc de 15 frs.
- Mai
(Arrigon) Honoré achète la Collection des Mémoires relatif à la Révolution française publiées chez Baudoin et La Guerre des Vendéens et des Chouans de J.J. Savary en six volumes.
Vers cette époque, il achète aussi le Dictionnaire de Bayle, l'Histoire des ordres religieux de Hélyot en 8 volumes et divers autres ouvrages dont les Mille et une nuits, la plupart richement reliés par Thouvenin.
- 1er mai
Honoré emprunte à nouveau à la BNF Voyages de C.P. Thunberg au Japon..[11] Corr. 28-14 ; Teissier à Surville pour Balzac.
Il déclare avoir reçu 50 F de Surville, ingénieur des Ponts et chaussées rue Cassini no 1, pour deux corps de bibliothèque en acajou, qu’il devra mettre en place dans l’appartement. À la fin des travaux, il lui sera réglé 220 F à fin de mois.
- 8 mai
Premier numéros du Gymnase, revue Saint Simoniste où collabore le condisciple de Vendôme, Bois le Comte.
- 14 mai
Corr. 28-15 : Honoré à Latouche. Il lui demande de lui apporter l’effet que G…à chez lui pour vendredi matin, « avant de revoir les B…y ».
- 17 mai
La B.F., no 3009, enregistre la publication du premier cahier du Gymnase, recueil de morale et de littérature, imprimé par Balzac.
Cette publication pourrait marquer le premier contact d'Honoré avec les Saint-simoniens, H. Carnot et H. Auger.
- 18 mai
(A.B.1962, p. 51)Sur le manuscrit de la pièce de théâtre de Tableaux d'une vie privée, Balzac note la date dimanche 18 puis énumère les jours de la semaine jusqu'au dimanche 25, ce qui correspond à l'année 1828. De plus, l'écriture de Balzac est tout à fait semblable à celle qui couvre les premiers feuillets du Dernier Chouan.
- 23 mai
(A.B. 1960) Balzac commande chez Buisson, une redingote bleue en drap fin de Louviers de 120 frs; un pantalon de courtil marengo de 28 frs et un gilet piqué chamois.
- 7 juin
La BF enregistre la publication, no 3446, de La Jacquerie, scènes féodales suivies de La Famille Carjaval, drame par l’auteur du Théâtre de Clara Gazul (Prosper Mérimée), chez Brissot-Thivars, imprimé par Balzac.
- 13 juin
Fin du réméré du 16/03/1827 moyennant 10 079 F versés par Balzac à d’Assonvillez ou Dassonvillez qui « remet de ce jour en la possession et propriété de M. Honoré Balzac les objets ci-dessus détaillés et formant l'objet d'une vente à réméré »[12].
- 11 juillet
(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.R. les Mémoires sur la ville de Gand, par le chevalier Charles-Louis Diericx (Gand 1814-1815)
- 12 juillet
(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.M. les Mémoires de Jean d'Hollander sur la révolte des Gantois en l'an 1559 (La Haye, 1747)et le tome III de l'Histoire du règne de l'empereur Charles Quint, par William Robertson (Paris, 1817)
C'est vers cette date que doit débuter l'ébauche du Roi des Merciers.
(A.B. 1960) Honoré, rencontrait chez Latouche, un ami de jeunesse, Germeau, qui s'intéressait à la même époque de l'Histoire que lui, et qui fera paraître anonymement en 1829, Le Tumulte d'Amboise, dont Balzac s'inspira, de son propre aveu, pour Sur Catherine de Médicis.
- 17 juillet
Corr. 28-16 : Balzac à Voisin, huissier. Au sujet de sommes à régler pour les saisies
- 20 juillet
Versailles - Mme B.F. à Charles Sédillot[12]
« Mon cher cousin,
Nous recevons à l’instant votre lettre et je m’empresse d’y répondre. Votre amitié et votre intervention dans notre malheureuse affaire est la seule consolation que je pouvais recevoir.
Je vous autorise, mon cher cousin, à prendre tous les engagements qui vous paraîtrons nécessaire pour terminer l’affaire de mon fils aîné, comme vous le feriez pour vous-même ; m’engageant à reconnaître tout ce que vous ferez, notamment pour la renonciation aux sommes qui peuvent nous être dues, et pour la garantie de ma part du règlement d’ouvrages qui restent à faire, et qui doivent être employés aux paiements arriérés des ouvriers. M’en rapportant entièrement à vous, j’attendrai votre avis pour me rendre à Paris signé toutes les conditions que vous aurez souscrites pour moi.
Recevez, cher cousin, et mes remerciements et l’expression de ma reconnaissance pour vos bons offices dans cette circonstance malheureuse.
Tout à vous.
Balzac née Sallambier ».
Dans un précédente lettre, non datée, elle le supplie de faire son possible pour que son mari ignore tout de cette affaire : « Evitons à ce bon père le chagrin qu'il ressentirait de tout cela ».
- 24 juillet
Mort à Lardy, de Anne Françoise, deuxième femme de Sébastien Malus.
- 30 juillet
(2) 230e et dernière autorisation d’imprimer. On en a dénombré 225 impressions effectives.
- Après juillet
Corr. 28-18 : Balzac à André Barbier. Honoré a besoin d’une copie des différents compte au sujet du réméré signé avec d’Assonvillez (16/03/1827).
- Août
Balzac revient à la littérature, il travaille au Capitaine des Boutefeux (qui reprend le thème de la querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons) ; au Roi des merciers, pour lequel il emprunte à la B.R. des ouvrages sur la révolte de Gand) et au Dernier Chouan.
- 8 août (vendredi)
Corr. 28-17 : Paris - Balzac à André Barbier, 17, rue de Vaugirard. Il lui demande d’être demain chez M. Waddington, fondeur, pour qu’il donne la signature (Waddington figure parmi les créanciers de Balzac, il a signé l’acte de vente de l’imprimerie à André Barbier).
- 14 août
Corr. 28-19 : Paris - Latouche à Balzac : « Au premier mars prochain, je paierai à M. H. Balzac ou à son ordre la somme de trois cents francs, valeur en compte ».
Balzac envoie sa démission au ministère de l’intérieur en souhaitant que son brevet soit transmis à André Barbier.
- 15 août
Corr. 28-20 : Mme B.F. à Honoré ; adresse : M. Surville, 1, rue Cassini.
Elle lui demande de se trouver chez le cousin Sédillot le lendemain à 7 h du matin. Ils iront ensuite Rue des Vieux-Augustins. « Il faudra nous tenir sans dire un mot ».
- 16 août
Corr. 28 – 23 : Paris - Contrat avec André Barbier.
Barbier rachète l’imprimerie pour 67 000 F. qui seront versés aux créanciers de Balzac.
M. et Mme Balzac, qui avaient avancé 37 600 F. à leur fils, prennent à leur charge le reste des dettes. Ainsi, Balzac, dépossédée de ses établissements, se trouve avec 45 000 F. dus à ses parents.
Mme Balzac avait caché à son mari, jusqu’au dernier moment, la situation financière catastrophique de leurs fils.
(1008) Abandonnant leurs créances, les parents Balzac réinjectent 12 700 Frs. Honoré doit près de 60 000 Frs.
Corr. 28-22 : État de la situation du sieur Honoré Balzac.
Bilan concernant l’imprimerie : Passif : 113 081,42 F ; Actif approximatif : 67 000 F. Situation du « sieur Honoré Balzac »[13]
Trois créanciers au nom de Montgolfier domicilié respectivement, no 14 rue Saint-Germain, no 14 quai de la Cité et rue de Seine.
Corr. 28-21 : Balzac au ministre de l’Intérieur (Jean-Baptiste Gay, vicomte de Martignac).
Lettre de démission de Balzac, en demandant que son brevet d’imprimeur soit transférer à André Barbier.
(A.B.1960) Le même jour, une convention est signée entre Honoré Balzac, André Barbier et Charles Sédillot aux termes de laquelle ce dernier versera à Barbier la somme de 4 527,30 frs destinée à payer les ouvriers de l'imprimerie.
- 18 août
28-24 : Paris - Lettre de B.F. à Charles Sédillot[7]
« Mon cher parent,
Mme Balzac ne m’a rien laissé ignorer de tout ce que vous avez bien voulu faire pour nous ; je vous en remercie bien sincèrement. J’approuve tout ce que vous avez fait et ferez pour le complément de votre œuvre. Vous avez cicatrisé la plus grande de nos plaies, et je serai bien heureux, lorsque je trouverai l’occasion de vous en témoigner ou aux vôtres, la profonde reconnaissance dont je suis pénétré.
Agréer, mon cher parent, les sentiments du plus inviolable attachement avec lequel je suis tout à vous.
Balzac »
- Fin août
(1008) Revenant à la littérature, Honoré travaille au Capitaine Boutefeux, au Roi des merciers et au Gars.
- 1er septembre
Corr. 28-24 : de Paris d’Honoré au général baron de Pommereul.
- Il lui annonce qu’il a arrêté l’imprimerie en raison des « événements financiers qui troublent la place de Paris » et que l’honneur de la famille Balzac est sauf grâce « au dévouement de sa mère et aux bontés de son père ». Sa liquidation paye intégralement ses dettes... (reste ses parents… !!!).
- Il a pris une nouvelle résolution : il va « reprendre la plume » ; depuis « un mois il travaille à des ouvrages historiques ». (Le Gars, le Capitaine Boutefeux; le Roi des Merciers).
- « ... l’on m’a présenté, par le hasard le plus pur, un fait historique de 1798 qui a rapport à la guerre des chouans et des vendéens, lequel me fournit un ouvrage facile à exécuter. Il n’exige aucune recherche, si ce n’est celle des localités ». Il demande au général de l’héberger une vingtaine de jours.
- B.F. a été si malade que l’on a craint pour ses jours.
- Surville travaille au canal de L’Essonne, et vient de perdre une petite fille
- Honoré à la goutte.
- Il présente ses hommages à la mère du général, à sa femme et à M. Henry
- Le général semble s’être intéressé à la vente du fond de François Piranèse, graveur.
Le général lui raconta l’attaque de Fougères par les paysans insurgés, les prêtres fanatiques : l’abbé Bernier, l’abbé DuvaL (abbé Gudin)[5].
- 14 septembre
Corr. 28-25 : Latouche à Honoré (adressé à M. Surville, 1, rue Cassini).
- Il évoque une affaire ratée avec Mame.
- Il demande à Honoré de lui rendre 32 F avant qu’il ne parte.
- 15 septembre
Corr. 28-26 : Paris – Honoré à Charles Sédillot. Compte d’Honoré des sommes que des clients lui doivent (à prendre).
- 17 septembre
Corr. 28-27 : Honoré à Eugène Duverger. À proposer de somme due au prote Noguès.
- Vers le 19 septembre
Dit 17/09[4]
Balzac s’arrêta à Alençon à l’hôtel des Maures. Il visita la ville et remarqua dans la rue du Val-Noble, un vieil hôtel.
Balzac quitte Paris pour Fougères où il séjourne jusqu’à fin octobre. Il s’y documente pour le Dernier Chouan.
Le château de Fougères et celui de Marignyi propriété des Pommereul. De la fenêtre de l’actuel presbytère -où Balzac prend logis chez son ami Gilbert de Pommereul-, son œil embrasse les collines de Mayenne aux talus plantés d’ajoncs et d’ormes.
À Fougères, Balzac est reçu dans l’hôtel Bertin de la Hautière, situé rue du Marché et loué par les Pommereul depuis 1827. Il y occupe, au second étage, une vaste chambre à deux fenêtre donnant sur le jardin d’où on découvre les coteaux de La Pèlerine. La Baronne de Pommereul, née Sidonie Novel de La Touche (1806-1886) se souviendra : « C’était un petit homme avec une grosse taille, qu’un vêtement mal fait rendait encore plus grossière ; ses mains étaient magnifiques ; il avait un bien vilain chapeau, mais aussitôt qu’il se découvrit tout le reste s’effaça. Je ne regardai plus que sa tête... ; vous ne pouvez pas comprendre ce front et ses yeux-là , vous qui ne l’avez jamais vu : un grand front où il y avait comme un reflet de lampe et des yeux bruns remplis d’or, qui exprimaient tout avec autant de netteté que la parole. Il avait un gros nez carré, une bouche énorme, qui riait toujours malgré ses mauvaises dents ; il portait la moustache épaisse et ses cheveux très longs rejetés en arrière ; à cette époque, surtout quand il nous arriva, il était plutôt maigre et nous parut affamé…Il dévorait, le pauvre garçon…Enfin, que vous dirais-je ? Il y avait dans tout son ensemble, dans ses gestes, dans sa manière de parler, de se tenir, tant de franchise qu’il était impossible de le connaître sans l’aimer. Et puis, ce qu’il y avait encore de plus extraordinaire chez lui, c’était sa perpétuelle bonne humeur, tellement exubérante qu’elle devenait contagieuse. En dépit des malheurs qu’il venait de subir, il n’avait pas été un quart d’heure au milieu de nous, nous ne lui avions pas encore montré sa chambre, et déjà il nous avait fait rire aux larmes, le général et moi ». (Du Pontavice : « Balzac en Bretagne »)
- Septembre – octobre – mercredi soir
Corr. 28-28 : Paris – Madame de Berny (elle habite rue d’Enfer) à Honoré.
- Lettre pleine d’amour de La Dilecta.
- Elle est en correspondance avec Laure.
- Elle cherche « un chimiste » pour la stéréotypie.
- 26 septembre
Barbier obtient son brevet.
- Septembre ou octobre
(A.B.1960) Dernière production des presses de l'imprimerie Balzac. Il s'agit de La Princesse Christine de Henri Zschokke, cet ouvrage étant traduit de l'allemand par A. Loëve-Veimars.
- 9 octobre
Corr. 28-29 : Paris – Latouche (il habite rue Saint-Honoré) à Balzac. Il critique l’exile d’Honoré à Fougères.
- 19 octobre
(1004) Enregistrement à la B.F. d’Une blonde d’Horace Raisson (1 vo l. in-8°, Jules Bréauté. (Voir AB, 1963)
- Mi ou fin octobre
Balzac part de Fougères.
- Novembre
Balzac passe la plus grande partie du mois chez les Surville à Versailles, travaillant au Dernier Chouan qui avance lentement. Pendant ce temps, Latouche aménage la rue Cassini.
- Novembre (?)
Corr. 28-30 : Paris – Latouche à Balzac
- Il se plaint une nouvelle fois de l’absence d’Honoré.
- Evocation de Gertrude.
Corr. 28-31 : Paris – Latouche à Balzac
- « J’aurai mieux aimé vous que le livre ».
- « Je vous espère encore vers 4 heures ».
Corr. 28-37 : Honoré à Pierre Joseph Fessin. À propos de sommes dues par l’ancien imprimeur (réglé par Sédillot le 05/12/1828).
- 12 novembre
Retour probable d’Honoré à Versailles chez Laure. (Corr.28-32)
- Après le 12 novembre
Corr. 28-34 : Mercredi – Latouche à Balzac.
- Latouche a été reçu à Versailles chez les Surville 2, rue Maurepas.
- Latouche a été « ému de l’embuscade la Pèlerine »…. « On pouvait encore perfectionner » ; « Votre « bien » pouvait devenir « mieux ».
- Honoré pense à déménager.
- Latouche lui demande à quel prix il céderait son manuscrit.
- Il lui demande de venir vendredi le voir.
- 15 novembre
Corr. 28-32 : Versailles – Honoré au général baron Pommereul.
- « la cause de la pauvre Perrote est perdue » (?)
- « Mon ouvrage n’avance pas. J’ai encore un mois environ de travail... J’ai concurrence dans les offres... ». Il espère une publication d’ici deux mois.
- Ce sont des problèmes liés à sa faillite qui l’on obligé à quitter Fougères.
- Il est depuis trois jours à Paris
- Mme Pommereul « Lady Bourrant »
- Il a gardé « un jour et demi » la mère du général. Elle est en procès et Surville s’occupe de l’affaire.
- À la suite du désir de Mme de Pommereul il a changé le titre Le Gars en Les Chouans ou la Bretagne il y a trente ans.
Corr. 28-33 : Honoré à Laurens jeune. À propos des intérêts dus à Laurens aîné.
- 26 novembre (mercredi)
Corr. 28-35 : Latouche à Honoré. Latouche attend Honoré qui est à Versailles, depuis deux jours. Latouche refuse les conditions d’Honoré à propos de l’édition des Chouans.
Corr. 28-36 : Honoré à Orzali. À propos de sommes dues par l’ancien imprimeur (réglé par Sédillot le 28/11/1828).
- 30 novembre (dimanche)
Corr. 23-38 : Latouche à Balzac 2, rue Maurepas à Versailles.
- Il lui reproche de n’être resté qu’une ½ heure mercredi
- De ne pas demeurer rue Cassini
- De ne se préoccuper que de l’achat de Bibelots, livres, auquel il l’oblige à participer sans avoir un sou.
- Décembre (?)
Corr. 28-40 : Latouche à Balzac (de la Vivetière).
- Il ira rue Cassini de cinq à six lui parler de Fragoletta et entendre un chapitre des Chouans.
- Décembre (?) mercredi
Corr. 28*41 : Latouche à Balzac
- Il pense aller voir Honoré Vendredi.
- « Car à la lenteur tout à fait inattendue, tout à fait inacceptable avec laquelle ce fier Honoré, ce foudre de Romans, qui en fait 4 en six semaines, a mis à parachever son Chouan, je crois que le dis Chouan a le diable au corps...
N’y a-t-il assez longtemps que vous léchez ce petit ours !
Nous le vendrons comme du pain ».
- 6 décembre
Paiement par Mme B.F. Balzac de la dote prévue au contrat de mariage de Laure pour équilibrer un prêt de la même somme consenti à Honoré.
- 19 décembre
Corr. 28-39 : Jean Buisson à Balzac
- Semble être en compte avec Honoré auquel il réclame un reliquat de 230,25 F sur une facture globale de 3 140,25 F couvrant la période du 12/11/1826 au 14/11/1828.
- 1828 (?)
Corr. 28-42 : Edouard Gautier d’Arc à Balzac.
Demande à Honoré de remettre à Saint Ange Martini « une portion de manuscrit que je vous laissait en passant pour Naples ».
- 1828(?) lundi
Corr. 28-43 : Latouche à Balzac.
- Honoré est passé chez Latouche et il était absent.
- Il y a dix jours qu’ils ne sont pas vus.
- 1828(?) mercredi
Corr. 28-44 : Rue de la Paix, no 4 – Latouche à Balzac.
- « J’ai accepté et je suis à la besogne ».
- « Si vous avez signé votre association, venez ».
- 1828 (?)
Corr.28-45 : Latouche à Balzac. Sur une somme qu’Honoré lui devrait.
- 1828 ou 1829
Corr. 28-46 : Honoré à un collectionneur d’autographe. Proposition d’autographe de diverses personnalités dont Hugo (voir p. 1255, no 1 à 11)
- Fin de 1828 ou début de 1829
Corr.28-47 : Déclaration de Balzac à propos du stéréotype de Corps du Droit français dont Malher et Cie sont les éditeurs.
Corr. 28-48 : Balzac au libraire Romain Merlin. Honoré lui demande s’il a une cinquante d’ouvrages dont il donne la liste.
1829
- Janvier
Lettre de B.F. à son neveu, le notaire où il fulmine contre les jésuites et le parti congrégationiste[4].
- 1er janvier
Corr. 29-1 : Latouche à Balzac.
- « Vous mettez à faire un chapitre le temps d’écrire un volume ».
- « Il fallait peut-être à travailler à jeter à la mer un volume et non à rebourrer. Nous verrons bien ! »
- Janvier
Corr. 29-2 : Latouche à Balzac. À propos de la couleur des violettes...
- (9 ?) janvier (vendredi)
Corr. 29-3 : Latouche à Balzac.
Latouche a obtenu 1 000 F, Honoré en veut 1500, Latouche est d’accord pour l’in-12, Honoré veut de l’in-8°… « Ni Mame, ni Gosselin, ni Lecointe ne voudront l’in-8°... »
Latouche aurait obtenu 300 F de gratification, l’édition épuisée. Balzac avait un penchant pour Mme Canel qu’il appelait « la Miss » et aimait caresser ses beaux cheveux[5]. Canel ne voulant pas assurer les frais de composition, Latouche les prit en charge.
- Janvier (?)
Corr. 29-4 : Latouche à Balzac. Il n’a pas fini de lire le manuscrit. Il passera dans la soirée voir Honoré.
- 13 janvier
Corr. 29-5 : Latouche à Balzac (M. Surville, rue Cassini, no 1). Il attend Honoré demain à 18h pour lui donner de l’argent. Tastu sera l’imprimeur.
- 15 janvier
Corr. 29-6 : Paris - Traité de Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800 est signé : « Monsieur Honoré de Balzac cède, vend et transporte à Messieurs H. de Latouche et Urbain Canel le droit d’imprimer et publier la première édition de son livre intitulé Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800, roman en quatre volumes in-douze ; tiré en mille exemplaires, moyennant la somme de Mille francs qu’il reconnaît avoir reçu comptant. La seconde édition ne pourra être faite par l’auteur que deux ans après la publication de la première, à moins qu’avant cette époque il reste aux éditeurs moins de cent exemplaires dudit roman.
Fait en triple et de bonne foi à Paris, le quinze janvier mil huit cent vingt-neuf.
Approuvé l’écriture ci-dessus.
U. Canel, H. De Latouche »
Ce n’était pas mieux que ce qu’il avait obtenu de Buissot pour Annette et le criminel[4].
Corr. 29-7 : Latouche à Balzac. Il lui prête 200 F. (100 f chacun de Canel et Latouche payable au 15/04), et lui donnera 50 F lorsqu’il le verra. Il reproche à Honoré de le copier. On ressent une certaine tension entre « les deux amis » Honoré a donné à Latouche deux billets à ordre sur le libraire Thiercelin, son débiteur. La préface des Chouans est datée de ce jour.
- 22 janvier
Corr. 29.8 Latouche à Balzac (adresse : M. Surville). Latouche va voir Rességuier le lendemain
Corr.29-9 : Latouche à Balzac
- Honoré revient de Versailles.
- Reproches concernant Sédillot à Honoré.
- Compliments pour son « délicieux » appartement.
- 25 janvier
Corr. 29-10 : Latouche à Balzac (M. Surville).
- Reproches concernant le « pointilleux » cousin Sédillot.
- Les imprimeurs ont depuis 15 jours le manuscrit et Latouche a donné 150 Frs sur le travail fait (2 volumes). « Et vous avez rendu des placards, labourés de corrections, pour 3 feuilles ! Ca va bien ! »
(A.B. 1961) Balzac rédige l'Introduction de la première édition du Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800, si l'on s'en rapporte à la date Paris, 25 janvier 1829 qui figure à la fin du texte.
- 26 janvier (lundi)
Corr. 29-11 : Latouche à Balzac. Encore des reproches sur Sédillot. On comprend qu’Honoré est rarement rue Cassini (lorsque Honoré vient à Paris il semble éviter Latouche).
- Les deux billets de 100 F sont en circulation.
- Il remettra les 50 F Ã Canel moins 14 F.
- Problème sur le billet Thiercelin (signature Honoré)
- Un billet de Louis Doisneau (?). Le même jour, Latouche à Canel : « Vous réservez sans doute votre activité pour plus tard, mon cher monsieur, car jusqu’à présent Le Dernier Chouan vous a peu ému. Mais vous payerez vos dettes, je n’en doute pas, intérêts et principal […] l’imprimeur ne va point : j’ai pourtant donné le prix de sept à huit feuilles […] »[14]
- Peu avant le 28 janvier
Mise en vente du Dernier Chouan
- 1er février (dimanche)
Corr. 29-12 : Paris – Honoré à Charles Sédillot, négociant, 10, rue des Déchargeurs, Paris.
Sur des sommes dues « au sieur Chaumont » que M. Prin et Blaise, libraire, garantissent puisqu’ils ont reçu 100 F d’Honoré. Balzac est en cours de correction d’épreuves.
- 3 février (?)
Corr. 29-13 : Latouche à Balzac. Latouche s’impatiente.
- Avant le 11 février
Corr. 29-14 : Jean Baptiste Violet d’Épagny à Balzac. À propos de sa pièce Lancastre ou l’Usurpation, créé à l’Odéon le 31 janvier 1829. Il joint « un billet » pour Honoré.
Corr. 29-15 : Honoré à J.B. Violet d’Épagny. Il lui demande de passer chez lui.
- 11 février
Corr. 29-13 : Paris - Honoré à Laure Surville
- Il « raffole de tes deux écrans et surtout de la petite table ».
- Evocation de Flore Delevoie (servante d’Honoré).
- Surville s’occupe du projet du canal de Basse-Loire.
- « dis à Mme Fraguier que je ne pense à elle que juste ce qu’il faut pour rester dans les bornes d’un sentiment décent... »
- Il reçoit une lettre de sa mère qui lui fait des reproches et il lui a répondu.
- « Croit-on que 50 placards et 40 épreuves, un manuscrit à refaire soient des jeux d’enfants ? Que quatre volumes à faire imprimer depuis le 25 janvier jusqu’au 15 février ce qui fait un volume par semaine (et il y en avait un à faire) soit des choses qui se font par la baguette d’une fée ? »
Corr. 29-17 : Jean Baptiste Violet d’Épagny à Balzac.
- Il lui renvoi un billet en échange du premier.
- Les représentations de sa pièce sont arrêtées.
- 14 février (samedi)
Corr. 29-18 : Honoré à Laure.
- Il a reçu deux lettre de sa sœur, et une de sa mère qui l’accuse « de luxe » (liste de ses achats).
- « J’ai encore dix à douze jours de travail pour en finir avec Le Dernier Chouan ».
- Sur les 200 F qu’on lui a prêté le 15/01, il a dépensé 115 F de loyer (il serait en réalité de 420 F) et il lui reste 85 F « pour faire tourner une broche dans la cuisine ».
- Evocation d’Henri qui aurait pu « crever comme un mousquet, et qu’être exposé à cela tous les 15 jours, c’est un peu hasardeux, outre la dépense ».
- 16 février (lundi soir)
Corr. 29-19 : Latouche à Balzac.
- Il a rencontré Honoré dans la journée, et les esprits se sont échauffés.
- Il semble avoir polémiqué sur le Fragoletta de Latouche.
- Il reproche à Honoré de n’être jamais chez lui « Vous ne travaillez donc jamais ! Vous habitez dans les rues, les carrefours, le logement de tout le monde, excepté le vôtre ? »
- Février (?)
Corr. 29-20 : Latouche à Balzac (Balzac de Surville).
« Après la seconde feuille, envoyez moi la 1re corrigée : je donnerai le bon à tirer des deux et de la copie nouvelle ».
Corr. 29-21 : Latouche à Balzac. Il s’insurge contre les corrections apportées par Honoré.
- « Il m’est impossible de donner le bon à tirer de la première feuille, ainsi torchée... »
- « Demain, je renverrai l’exprès pour avoir les deux premières, en remettant la copie. Il me faudrait mon dernier feuillet aujourd’hui pour lier exactement tout le chapitre 2 ».
- 26 février
Corr. 29-22 : Latouche à Balzac.
- « on se plaint de vous de toutes parts ».
- « Vous aviez demandé un mois pour finir ‘quand on a commencé à imprimer). Il y six semaines et vous en êtes à la feuille 7 du 3e volume ».
- « Vous faites sur vos placards de telle surcharges que vous augmentez les frais de cent écus ».
- 28 février
Corr. 29-23 : Latouche à Balzac. Latouche demande le règlement de l’argent avancé pour les tapis qu’il a fourni à Honoré.
- « Il fallait 84 rames de papier pour tirer rigoureusement le Chouan. J’avais fait ajouter une demi-main de passe pour parer aux cassures, défaits et surtout la nécessité de vous donner à vous-même des exemplaires pour votre mère, votre sœur, les bibliothèques de la rue d’Enfer, et de Cassini ».
- « Il est vrai que nous avons les remaniements, surcharges et corrections extravagantes pour indemnités… ».
- 1er mars
Corr. 28-19 : Paris - Latouche à Balzac. « Au premier mars prochain, je paierai à M. H. Balzac ou à son ordre la somme de trois cents francs, valeur en compte ».
- 5 mars
Corr. 29-24 : Paris – Balzac à Ray. Cette lettre concerne des rais reliures en cours chez Thouvenin depuis mars 1827. La facture est établie à la date du 30/03/129.
- 11 mars
Corr. 29-25 : Paris - Honoré au général baron de Pommereu l. Il lui envoi dans cinq ou six jours les 4 vol. du Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800.
- « Il se compose que des anecdotes précieuses que vous m’avez si bien et si généreusement racontées ».
- Mon père est dans état pitoyable de santé.
- 15 ou 22 mars
Corr. 29-26 : Latouche à Balzac.
- « Les inconcevables surcharges dont vous avez grevé vos éditeurs... Les compositeurs disent hautement qu’ils ont encore manqué de copie ».
- 28 mars (samedi)
La B.F., no 1885, enregistre la publication du Dernier chouan ou la Bretagne en 1800, par Honoré Balzac (4 vol. in-12, chez Urbain Canel, rue Saint-Germain-des-Prés, no 9) ; Imp. de Tastu, à Paris.
Le tome I s'ouvre par une Préface supprimé en Furne. L’ouvrage semble avoir été mis en vente quelques jours avant.
Corr. 29-27 : Latouche à Balzac. Il lui demande des nouvelles de son père. « Ne viendrez-vous pas aussi une fois à Aulnay avant de partir pour Vienne » (?)
- 30 mars
Le relieur Thouvenin envoie une facture de 145 F[15].
- Avril
Corr. 29-28 : Paris – Honoré à Urbain Canel, 16, rue J.J. Rousseau. Il a dîné hier avec Maurice de La Quotidienne et demande à Canel d’aller le voir avec l’article de Brucker.
- 4 avril
(A.B. 1961) Le Corsaire publie un article favorable aux Chouans[16].
« Œuvre remarquable sous tous les rapports (...) le Dernier Chouan dédommagera le public fatigué des rapsodies qui insultent tout à la fois au bon goût et à l'histoire ».
- 12 avril
Le Figaro publie un article favorable aux Chouans, de Latouche, non signé. « Un dialogue fin, spirituel et vrai, des tableaux d'une réalité qui effraye, une verve satirique qui rappelle Callot »[16].
- 15 avril
Paiement des effets sur Le Chouan[7].
Corr. 29 -29 : Latouche à Balzac.
Il lui demande d’acquitter deux effets lui précisant que ses éditeurs ont déjà 3 765 F de frais. Ce il ne peut les payer, il doit les remettre à quinze jours au profit de Canel.
- « L’ouvrage finira peut-être par se vendre ».
- « Nous ne nous voyons pas ».
Corr. 29-30 : Latouche à Balzac.
- Il a été chez Honoré pour lui remettre le produit des effets, mais il était absent.
- Il lui demande de le rembourser de 200 F.
- 17 avril
Corr. 29-31 : Paris – Honoré à Zulma Carraud.
- « Il est obligé d’achever en hâte un ouvrage auquel il ne met pas de nom » (Physiologie du mariage ? Code Galant ? Code Conjugal ?)
- Il est en procès « pour avoir des exemplaires de mon livre » pour lui en envoyer un ex.
- « Ne m’oubliez pas auprès de M. Périolas ».
- 18 avril
Le Mercure de France au XIXe siècle (t.XXV, 3e livraison) publie un compte rendu du Dernier Chouan : « Somme toute, cette composition ne peut être louée ni critiquée modérément ».
- 25 avril
Mort de Pierre Charlot, dit Charles-Béchet, dont la veuve deviendra en 1834 l’éditrice de Balzac[17].
- 27 avril
Corr. 29-32 : Paris - Laurens Jeune à Monsieur de Balzac, Homme de lettres. Lui demande de passer chez Sédillot pour le paiement à effectuer à son frère qui arrive à Paris début mai.
- 30 avril (mercredi)
Corr. 29-33 : Paris – Honoré à Charles Sédillot. Il lui demande régler l’affaire avec Laurens.
« Mon père est entre la vie et la mort ». Il a « au-dessus du foie un abcès si considérable que la quantité d’humeur est incalculable ». Il doit être opéré de jeudi à dimanche. Il part pour Versailles et pense revenir à Paris lundi.
George Sand sur Latouche et Balzac : « J’ai toujours pensé que Latouche dépensait trop de véritable talent dans ses paroles. Balzac ne dépensait que de la folie. Il jetait son trop plein et gardait sa sagesse profonde pour son œuvre ».
- 1er mai (jeudi)
Corr. 29-34 : Latouche à Balzac. Latouche ne sait où le trouver... mais compatit à ses chagrins.
- 9 mai
La BF enregistre le Code Conjugal contenant les lois, règles, applications et exemples de l'art de se bien marier et d'être heureux en ménage par H. Raisson, publié chez Roret et Levavasseur. (Collaboration probable de Balzac à la rédaction et à la révision de cet ouvrage)
- 15 mai
Corr. 29-35 : Latouche à Balzac
- Il vient de recevoir une lettre d’Honoré.
- Il lui propose d’aller dîner.
- Il sera à Paris jusqu’au lundi 18.
- Ils ont R.V ; le 6 juin à Aulnay. Germeau y sera.
- 23 mai (samedi)
Corr. 29-36 : Latouche à Balzac.
- Il n’y a pas 300 Chouans de vendu.
- Il fait allusion à un ouvrage publié chez Mame « pour un nouveau livre » qu’il demande à Honoré de le dédommager.
- 25 (?) mai
Corr. 29-37 : Paris – Honoré à Latouche.
- « Il est douteux que je puisse être des vôtres le 6 juin. À cette époque, je serai en de lointaines contrées, occupé à examiner le terrain… »
- Il critique Fragoletta.
- « Je ne sais pas encore par quels villages ou villes, je communiquerais avec les humains. Je vous l’écrirai ».
- 27 mai (mercredi)
Corr. 29-38 : Latouche à Balzac, rue Cassini
- Il lui renvoi la lettre du 25.
- Lettre pleine de reproche envers Honoré.
- Cela fait 12 ans qu’ils se connaissent.
- 31 mai
Corr. 29-39 : Paris - Honoré à Urbain Cane l. Il lui demande un ex. du Chouan sur les dix qui lui sont dédiés.
Corr. 29-40 : Paris – Honoré à Charles Sédillot. Pour le paiement de trois créanciers.
Corr. 29-41, 29-42, 29-43 : lettres aux créanciers pour les avertir de se présenter après le 4 juin chez Sédillot qui honorera leurs créances.
- Début juin
Corr. 29-44 : Honoré à Bonneville (homme loi chargé de la liquidation d’Honoré). À propos d’effets de M. Boulet, Constant Chantpie, Ponthieu et Cie.
- Vers le 1er juin
Balzac quitte Paris pour un voyage dont nous ne connaissons pas la destination, peut être la Bouleaunière louée par Mme de Berny et qui appartenait alors au comte Bernard de Beaumont.
- 19 juin
Mort de B.F. Balzac (82 ans), 47, rue Sainte-Avoye. à « quatre heures du soir ».
- Honoré ne semble pas être présent à Paris.
- Henry-François Balzac, son fils, « employé » demeurant à Versailles, et Armand Désiré de Montzaigle, « employé supérieur des octrois de Paris, y demeurant, barrière de Ménilmontant, sixième arrondissement », feront la déclaration de décès à la mairie du 7e arrondissement (ancien).
A.D. Montzaigle devait renoncer pour ses enfants mineurs à la succession du défunt ; en fait, Mme Balzac s'était engagée à verser immédiatement 15 000 frs sur la part due par cette succession.
- 21 juin
Messe à l’église Saint-Merri et inhumation au Père-Lachaise de B.F.
(A.B. 1961) le convoi de 3e classe coûte 256,20 frs ; la concession perpétuelle 200 frs plus 50 frs versés en faveur des hospices de la ville.
- 27 juin
Le Mercure du XIXe siècle (t.XXV, 13e livraison) publie un compte rendu (signé : B) de Fragolletta ou Naples et Paris en 1799, ouvrage de Latouche publié anonymement, publiés chez Canel et Levavasseur.
- 30 juin au 3 juillet
L’inventaire dressé après décès dressé par un Me DELAPALME, 2, rue Maurepas à Versailles. La prisée du mobilier donna 2 000 F. L’actif comprenait la ferme de Saint Lazare, près de Tours, des valeurs, rentes et créances. Me Delapalme procéda à la « liquidation de communauté et succession après le décès de M. Balzac ». Mme Balzac, marié sous le régime de la communauté, a le droit de reprendre pour sa dot et les héritages de sa mère et de son neveu Malus 199 087,01 F mais l’actif s’élève seulement à 149 852,16 F. En conséquence Honoré, seul héritier, non désisté et comparant, abandonne à sa mère tout l’actif de la succession. On peut noter que les 30 000 F, prêtés à Honoré le 1er juillet 1826, étaient considérés comme une dot en avance sur la succession ; que la dot de 30 000 F, également prévue au contrat de mariage de Laure, avaient été versée le 6 décembre 1828. Montzaigle recevait pour ses fils mineurs le solde de la solde de Laurence, soit 15 000 F prélevés par mme Balzac sur la succession de son mari ; elle s’engageait également à prélever sur la succession une dot de 15 000 F à verser à Henry quand il atteindrait sa trentième année.
- Juillet
La Paix des Ménages, dans sa 3e édition (1835), est datée : La Bouleaunière, juillet 1829.
Cette date apparaît pour la première fois dans la 3e édition des Scènes de la vie privée, en 1835. Nous savons que Balzac est à Paris les 3, 10, 13, 17, 20 et 30 juillet. Le séjour auprès de Mme de Berny peut-être fixé en juin-début juillet avec un voyage à Paris pour les obsèques de son père. La dédicace à Valentine Surville apparaît qu'en 1842.
- 3 juillet
(1008) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale (A.B.1961) un volume l'Almanach des prosateurs ou Recueil de pièces fugitives en prose, rédigé par François Noël et P.-B. Lamarre.
- 5 juillet (dimanche)
Corr. 29-45 : Latouche à Balzac, rue Cassin.
- Il s’inquiète de ne pas voir Honoré.
- Fragoletta s’est vendu déjà à 900 exemplaires.
- « Miss Anna » s’est arrêté chez Honoré.
- 10 ou 12 juillet (le 12 est indiqué par Decaux).
(1002 – Victor Hugo raconté par Adèle Hugo). « Il lut donc un soir de juillet, Marion de Lorme (qui s’appelait Un Duel sous Richelieu), qui s’appelait alors Un Duel sous Richelieu, devant une réunion nombreuse dans laquelle on remarquait MM. De Balzac, Eugène Delacroix, Alfred de Musset, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Sainte-Beuve, Villemain, Mérimée, Armand et Edouard Bertin, Louis Boulanger, Frédéric Soulié, le baron Taylor, Soumet, Émile et Anthony Deschamps, les Devéria, Charles Magnin, Mme Tastu, Mme Belloc. Le succès fut très vif ».
Decaux ajoute : Villemain, Édouard Turquery. La soirée se termine à 2 h du matin. (Voir les Mémoires d’A. Dumas)
- 13 juillet
(A.B. 1961) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale le tome premier de l'Histoire de la vie du R.P. Joseph Le Clerc de Tremblay, par l'abbé René Richard (Paris, 1702, 2 vol., in-12) et le tome premier de l'Histoire du ministère du cardinal Jules de Mazarin, décrite par le comte Galeazzo Gualdo Priorato (Lyon, 1673, 3. vol. in-12)
- 16 juillet
Corr. 29-46 : Adolphe de Saint-Valry à Balzac, no 2 rue Cassini (brouillon).
Demande un reçu des 450 F qu’il a donné à Honoré pour l’impression de son ouvrage (voir 17/01/1827). Suit propos ironique sur l’embonpoint et la manière de vivre d’Honoré.
- 17 juillet
Corr. 29-47 : Honoré à Saint-Valry. Réponse à la lettre précédente.
(Decaux) Vigny lit sa pièce Le More de Venise, inspiré d’Othello, certainement devant la même assemblée que celle de V. Hugo.
- 20 juillet
Corr. 29-48 : Honoré à Charles Sédillot.
Il lui demande de payer sa créance, due à Laurens, à sa sœur, veuve Cuisinier (Laurens avait des créanciers qui le poursuivaient). Honoré est occupé « à achever deux ouvrages qui vont être vendus d’ici un mois – il faut les mettre en état d’être imprimés- » (l’un est peut-être la Physiologie du mariage...)
Il doit :
- 500 F à fin août à son tailleur.
- 750 F à Laurens d’arriérer pour septembre, puis 89 F par trimestre.
- « un peu d’argent » à son beau-frère.
- à un ami qui m’aide à vivre en attendant le produit de mes deux ouvrages.
- Il n’a touché que 100 F sur son Chouan (?)
- Il a payé 300 F à son bottier.
- Il voudrait payer 300 F fin juillet à Laurens.
- Evocation de Ponthieu et Schubbart qui doivent être des libraires bruxellois.
- 22 juillet
(A.B.1961) Le Trilby ou l'Album des salons publie un compte-rendu défavorable du Dernier Chouan : « Oh! ma foi, ce qu'il y a de plus clair là -dedans, c'est que M. Balzac est fort obscur, et que son roman ne lui fera pas une brillante réputation »[16].
- 25 juillet
La BF enregistre Le Code galant de Raisson (collaboration de Balzac ?)
- 30 juillet
Corr. 29-49 : Urbain Canel à Honoré. « Je reconnais que le traité qui a été fait entre M. Balzac et moi sous la date du 30/07/1829 est considéré comme nul et non avenu ».
(A.B. 1961) Bouvier et Maynal pensent que ce traité concernait les Scènes de la vie privée que Balzac confia, le 22 octobre 1829, à Mame. Ce premier traité avec Canel était d'ailleurs annulé, le même jour, par une contre-lettre.
- Fin juillet
(1008) A la Bouleaunière, propriété louée par Mme de Berny, Balzac rédige La Paix des ménages.
- 2 août
Corr. 29-50 : Paris - Charles Sédillot à Balzac, chez Mme sa mère, 4, rue d'Anjou, au Marais.
Sur le feuillet d’adresse, Balzac a esquissé quelques lignes très raturées qui seront utilisés en ouverture d’ Une vue de Touraine texte, non signé, inséré dans La Silhouette du 11 février 1830, puis dans la première partie de La Femme de trente ans.
- Evocation de l’affaire Galisset et Malher.
- Il a soldé l’arriéré de Laurens.
- Un billet de Jean Baptiste Constant-Chantpie, son ancien prote de 251,15 F
- Autre billet aux Ets Béchet.
- Sédillot par pour trois semaines.
- 17 août
Corr. 29-51 : Château du Marais – Jules de Rességuier à Balzac.
- Il promet à Honoré de parler de lui à M. de Girardin (Rességuier était très lié avec Sophie Gay, belle-mère d’Emile de Girardin, venait de fonder Le Voleur.
- 22 août
(Corr. 30-4 p. 1269) Urbain Canel achète à Charles-Hippolyte Raray, de Créteil, demeurant à Paris, 25 place Royale, un manuscrit de M. Verdier, municipal commis à la garde de Louis XVI et de la famille royale, intitulé Tableau de la famille royale au Temple. Achat de manuscrit, de diverses pièces annexes et cession de droit de publication fait pour la somme de 1 800 fr payés comptant.
- 1er septembre
Honoré débute la Physiologie (Corr. 29-56)
- 7 septembre
Corr. 29-52 : au soir – Latouche à Balzac.
- Latouche est malade
- Il a donné « le manuscrit déposé chez moi a passé entre les mains de M. Canel qui l’est venu chercher pour vos intérêts. Je n’ai pas cru devoir le refuser ». (La Physiologie du mariage ?)
- 14 septembre (lundi)
Corr. 29-53 : Latouche à Balzac
- Latouche est encore malade. Il semblerait qu’Honoré lui est proposé une cohabitation à Aulnay.
- « N’oubliez pas le Pontgibault ».
(A.B. 1961) Versailles. Suivant acte dressé au greffe du Tribunal de Première instance, Surville et Laure Balzac, son épouse, Henry Balzac, et Montzaigle, pour ses enfants, renoncent à la succession de B.-F. Balzac.
- 17 septembre
Corr. 29-54 : Latouche à Balzac, no 1, rue Cassin. Il lui reproche de ne pas venir le visiter.
- Octobre
- À La fin de la 3e édition (juillet 135), Balzac indique « Maffliers, octobre 1829 ». (A Maffliers, Honoré situera l’action de l’ « Adieu » et qu’il existait une famille Goriot, dont l’un des représentants était conseiller municipal).
On ignore s’il fut invité en même temps que la duchesse d’Abrantès ou s’il séjourna dans le voisinage. Il a pu loger dans une auberge voisine ou être accueilli chez un membre de la famille de son beau-frère Surville dont la mère était née à Maffliers. Il a aussi pu être l’hôte de Mlle Marie de Montheau à laquelle est dédié La Maison du Chat-qui-pelote.
Balzac rencontra à Maffliers un conseiller municipal du nom de Goriot ; le nom de cet édile fut inscrit sur le livre de comptes du domaine de Montbrun où il « faisait des journées ». La consonance du nom plut à Balzac et Le Père Goriot paru en 1835 devait devenir l’un des personnages de La Comédie Humaine. Le Père Goriot se retrouve également dans les romans suivants de Balzac : Modeste Mignon, La Maison Nucingen, Splendeurs et Misères des Courtisanes.
Rédaction de l'œuvre à Maffliers, près de la forêt de L'Isle-Adam, au nord de Paris : la duchesse d'Abrantès y séjournait chez les Talleyrand-Périgord ; mais on ne sait pas si Balzac résidait au village, ou au château. Les critiques ont noté que la duchesse a inspiré le personnage de la duchesse de Carigliano. Il l’a certainement terminé à Maffliers, mais devait être commencé, peut être est-il en cours d’écriture lorsqu’il écrit à Charles Sédillot le 20 juillet (corr.29-48) « Je suis occupé à achever deux ouvrages qui vont être vendus d’ici un mois ».
- Il écrit El Verdugo (daté ; Paris, octobre 1829)
- 1er octobre
(1008) Balzac abandonne à sa mère l’actif de la succession de son père, près de 150 000 Frs.
L’inventaire après décès dressé par Me Delapalme, 2, rue Maurepas à Versailles. La prisée du mobilier donna 2 000 F. L’actif comprenait la ferme de Saint Lazare, près de Tours, des valeurs, rentes et créances. Me Delapalme procéda à la « liquidation de communauté et succession après le décès de M. Balzac ». Mme Balzac, marié sous le régime de la communauté, a le droit de reprendre pour sa dot et les héritages de sa mère et de son neveu Malus 199 087,01 F mais l’actif s’élève seulement à 149 852,16 F.
En conséquence Honoré, seul héritier, non désisté et comparant, abandonne à sa mère tout l’actif de la succession. On peut noter que les 30 000 F, prêtés à Honoré le 01/07/1826, étaient considérés comme une dot en avance sur la succession ; que la dot de 30 000 F, également prévue au contrat de mariage de Laure, avaient été versée le 06/12/1828. Montzaigle recevait pour ses fils mineurs le solde de la solde de Laurence, soit 15 000 F prélevés par Mme Balzac sur la succession de son mari ; elle s’engageait également à prélever sur la succession une dot de 15 000 F à verser à Henry quand il atteindrait sa trentième année.
- 3 octobre
(1008) Premier numéro de La Mode, lancé par Émile de Girardin (et Lautour-Mézeray) qui dirige depuis le 5 avril 1828, un journal »reproducteur » de texte déjà publié, Le Voleur.
- 15 octobre
(A.B.1961) À partir de cette date, les reçus de loyer de la rue Cassini sont établis au nom de Balzac et non plus à celui de Surville. Le montant du loyer est de 100 frs par trimestre (le terme du 15/10 est encore réglé par Surville)
- 22 octobre
Corr. 29-55 : Paris - Mame et Delaunay-Vallée à Balzac.
« Monsieur,
Vous avez bien voulu nous proposer le manuscrit d’un ouvrage ayant pour titres Scènes de la vie privée 2 vol.in-8°. Nous avons accepté vos offres aux conditions suivantes. Nous imprimerons votre ouvrage au nombre de neuf cents ex. ou une rame de dix-huit mains.
Nous vous paieront pour le manuscrit la somme de douze cents francs payable en billets comme suit 450 fin avril prochain et 750 fin août suivant. L’ouvrage nous appartiendra en toute propriété ; moyennant que nous vous payons pour chaque édition à raison de un franc cinquante centimes l’exemplaire.
Vous vous êtes engagé à nous faire acheter par M. Levavasseur un nombre de trois cent soixante-quinze ex. de la première édition aux conditions de notre lettre que nous lui avons adressée ce jour et dont vous avez une connaissance.
Nous sommes d’accord que les corrections d’auteur seront à votre charge au-delà de la somme de cent cinquante franc que nous prenons à notre charge.
Nous avons l’honneur de vous saluer bien sincèrement.
Mame et Delaunay-Vallée. »
Le premier volume devait contenir :
- Une préface (elle ne figure que dans la première édition)
- La Vendetta
- Les Danger de l’inconduite (Gobsek)
- Le Bal de Sceaux
Le deuxième volume :
- Gloire et malheur (La Maison du chat-qui-pelote)
- La Femme vertueuse (Une double famille)
- La Paix des ménages.
Sur ces six nouvelles seule deux étaient écrites à la date du contrat : La Paix des ménages et Gloire et malheur.
- Novembre (?) lundi
Corr. 29-59 : Latouche à Balzac.
« Croyez que mes temporisations n’avaient pour but que de vous laisser réfléchir sur la possibilité de faire seul. Vous le pouvez. Je vous offre asile et conseils. Du courage ! Mais finissez-en avec la Physiologie : on ne court pas deux chefs-d’œuvre à la fois ».
- Canel doit venir à Aulnay mercredi : soyez son compagnon de route.
- Avant le 10 novembre
Corr. 29-56 : Paris – Balzac à Alphonse Levavasseur.
Il travaille toute la journée à la Physiologie, et de 9h du soir à 2 h du matin aux Scènes dont je n’ai qu’à corriger les épreuves. À prendre pour genèse Physiologie. Il a fait le 1er volume de la Physiologie du 01/09 au 10/11. Il débute le second.
- 10 novembre
Levavasseur fournit à Honoré l’édition du Théâtre complet des Latins en 15 vols[18].
- Après le 10 novembre
Corr. 29-57 : Balzac à André Barbier.
À propos de correction pour la Physiologie. Outre la Physiologie pour Levavasseur et Canel, Barbier imprimait les Scènes pour Mame et Delaunay Vallée.
Corr. 29-58 : Honoré à Alphonse Levavasseur. À propos du Théâtre des Latins.
- 25 novembre (mercredi soir).
Corr. 29-60 : Latouche à Balzac.
- Latouche a investi 3 600 F dans la publication des Chouans.
- Il propose un arrangement à Balzac.
- Boulland serait d’accord pour prendre à sa charge les 700 Chouans restant à vendre, en contrepartie Honoré devra lui concéder un roman nouveau pour le prix de mille francs.
- 29 novembre
Le Mercure de France au XIXe siècle (t. XXVII, 9e livraison) annonce la Physiologie du mariage.
- 30 novembre (lundi)
Corr. 29-61 : Latouche à Balzac. Balzac à refuser la proposition de Latouche. Celui-ci stigmatise l’ingratitude d’Honoré.
C’est une lettre de rupture, sans aucune formule finale.
(A.B.1961) Décès de Victor de Metternich, amant de la marquise de Castries.
- Décembre
Balzac rédige Le Bal de Sceaux, si l'on se réfère à la date décembre 1829 qui figureau bas du texte dans la première édition des Scènes de la vie privée, parue en avril 1830.
- 1er(?) décembre
Corr. 29-62 : Brouillon de Honoré à Latouche, non envoyé.
Lettre dure et accusatrice envers Latouche, les mille francs que l’auteur a reçu « pour prix de son travail dans une spéculation qui échoue par votre faute, n’est qu’une chose plaisante ».
- 1er décembre
Corr. 29-63 : Lettre de Balzac à Urbain Canel. Honoré lui demande les comptes de l’opération de Chouan.
- 3 décembre
Corr. 26-64 : Urbain Canel à Balzac.
Il a été vendu du Dernier Chouan :
- 455 pour 418 Ex.
- 24 pour 24 ont été donnés aux journaux
- 8 pour 8 Ã M ? Balzac
- 2 pour 2 ont été remis à la Direction
487 450 qu’on produit 2 310,20 F
L’assemblage a du donné 1 015 ou 1 025. Ce serait donc 528 ou 538 et déduction faite des treizièmes, net 484 ou 494 qui resterait en magasin, moins ceux remis par M. Bigot à M. Balzac.
Pour les dépenses voir Latouche. « J’ai payé 100 F pour annonces. L’édition a coûté je crois 3 600 F tout compris ».
Corr. 29-65 : Paris - Honoré à Latouche, 340, rue Saint Honoré. Lettre non achevé, certainement retourné par Latouche. Il semble qu’il y eut procès, avec une audience le 15/12.
- Décembre
Corr. 29-66 : Latouche à Balzac.
- « C’est demain l’audience [...] J’attends votre réponse pour aller chez l’avocat ».
- « Votre livre que j’ai plus d’à moitié relu » (La Physiologie ?) (Nous ignorons comment se termina cette affaire).
- « A vous deux » (Balzac et mme de Berny).
Cette lettre est la dernière de Latouche à Balzac conservée au fond Lovenjoul.
- 5 décembre
Balzac rédige l'Introduction de la Physiologie du Mariage, si l'on se réfère à la date 5 décembre 1829 qui figure au bas de ce texte dès la première édition.
- 8 décembre
(A.B. 1961) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale un volume de l'Almanach des prosateurs.
- 26 décembre
La BF enregistre la publication de Physiologie du mariage ou Méditations de philosophie éclectique sur le bonheur et le malheur conjugale par un jeune célibataire, (2 vol. in-8° – daté de 1830-, chez Levavasseur et Urbain Canel ; imprimé par André Barbier - La mise en vente a probablement été faite vers le 20 décembre.
L’introduction est signée : « H.B….c ». Suivi d'un errata supprimé en Furne. Les 16 premières Méditations de cet ouvrage correspondent au texte imprimé en 1826.
(1008) Le texte est découpé en fragments pour fournir des bonnes feuilles aux journaux amis ; dès le 28 où Le Sylphe inaugure la pratique avec Les Collatéraux, emprunté à l’introduction. Puis les textes s’enchaînent, le 29 dans Le Lutin et dans Le Cabinet de lecture, les 10 et 15 janvier 1830, dans Le Pirate et Le Voleur ; à nouveau dans Le Lutin, le 19, le 23 dans La Mode ; les 7 et 14 février dans le Pirate, le 10 mars dans Le Forban.
Les comtes rendus sont également très nombreux.
- 28 décembre
(A.B. 1961) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale les ouvrages suivants :
- Memorie recondito dal'anno 1601 sino al 1640 de Vittorio Siri
- Mémoires secrets, tirés des archives des Souverains de l'Europe, contenant les règne de Louis XIII, ouvrage de Vittorio Siri.
(1009) Le Sylphe : Les Collatéraux (deviendra le Trésor et le Cadavre. Extrait non signé de l'Introduction de la Physiologie du mariage, qui n'est pas mentionnée.
- 29 décembre
(A.B.1961) Le Cabinet de lecture annonce la Physiologie du mariage vient de paraître chez Urbain Canel et en donne deux extraits : Du Budget (Méditation XX) et Du Médecin (Méditation XXV).
(1009) Le Figaro annonce que les deux premiers volumes des Mémoires pour servir à l'Histoire de la révolution française, par Sanson, exécuteur des arrêts criminels pendant la révolution, librairie Centrale, 2 vol. in-8° non enregistré à la B.F. paraîtront en janvier prochain. Le Prospectus annonce quatre volumes, mais la matière prévue tiendra en deux tomes. En fait, le premier paraîtra en février et le second en mai 1830.
L'œuvre est écrite en collaboration avec Louis François L'Héritier de l'Ain. La contribution présumée de Balzac publiée dans les éditions modernes sous le titre Souvenirs d'un paria (C.H.H. XXVI, 35-197) est une attribution contestable. La mise au point la plus pertinente sur cette question se trouve dans O.C.B. XXVI, 672-680. L'introduction est entièrement de la main de Balzac et connaîtra plusieurs éditions séparées.
(1009) Le Lutin : Physiologie du mariage. Portrait de la femme. Extrait non signé de la Méditation II.
- 30 décembre
(1009) Dans le Voleur : reproduction de l'article du Sylphe du 28/12.
- 31 décembre
(A.B. 1963) Bruce Tolley attribue à Balzac Le Bourgeois dans ses rapports avec les Arts article signé Un Rapin, parue dans la Silhouette qui ressemble à L'Épicier, écrit-il.
- Décembre
Corr. 29-67 : Paris – Honoré à Zulma Carraud.
Lettre d’Honoré en réponse à son amie qui devait se dire révoltée des jugements que l’auteur portait sur les femmes.
(Lov. A. 295, f°92) Le 26 février 1868, Zulma Carraud écrira à ce propos à Émile Aucante : « Lorsqu’il m’apporta la Physiologie du mariage qui allait paraître en me disant qu’il n’était que trois femmes auxquelles il pût l’offrir, je m’empressais d’ouvrir le livre aussitôt qu’il m’eut quittée, je fus tellement révoltée des premiers chapitres que je lui en envoyai la réfutation, toute indignée que j’étais. Il vint me voir à quelque temps de là , et avec une bonne grâce que je ne méritais pas il me pria de ne pas confondre l’homme avec l’auteur, et me fit promettre de n’ouvrir le livre que trois ans après ; je tins parole, et sus apprécier alors le mérite de ce livre qui est certes un de ses meilleurs ; ma sorte d’indignation ne provoqua chez lui nulle irritation et ne lui fit nulle blessure d’amour propre »[19].
- Fin de l’année 1829
Lettre du 9 décembre 1861 de Victor Ratier à Félix Deriège :« Mes relations avec Balzac remontent à la fin de l’année 1829. Je publiais alors La Silhouette, dont Latour-Mézeray, Émile de Girardin et quelques autres étaient les principaux actionnaires. Ayant eu l’occasion de lire La Physiologie du mariage qui venait de paraître, j’allais demander à Balzac de me faire des articles […] Vers le milieu de 1830, j’allai demeurer rue Notre Dame des Champs. Balzac habitait rue Cassini, près de l’Observatoire. Le voisinage joint aux rapports de collaboration augmenta mes relations et nous nous liâmes intimement […] C’est moi qui le déterminait, malgré une vive répugnance, aller frapper à La Revue de Paris ».
- 1829 ou 1830
Corr. 29-68 : Honoré à Gosselin. Il demande que Gosselin lui remette les 10 vol. de l’Histoire de Napoléon par Walter Scott. (Avait été publié en 07 et 08/1827 par Gosselin, Treuttel, Würtz et Sautelet.
Corr. 29-72 : Paris - Jules Rességuier à Balzac. « Cher et brillant poète, ma femme et mes enfants vous ont rencontré hier au soir... »
Il lui propose de le retrouver aujourd’hui.
- 1829 (?)
Corr. 29-69, 29-70 et 29-71: Mme de Berny à Honoré. Lettre d’amour et de jalousie (« Quand je pense qu’un être a pu s’interposer entre ta confiance et ce cœur ».
- « tout s’est terni depuis trois mois ».
- « Comment veux-tu, ma Laure, que je me retire tout à coup ? puis-je ne pas payer ma dette à une personne qui semble m’offrir, etc, etc ? et découvrant ainsi la crainte que tu as dé déplaire à la Duchesse... »
- Bilan
(1008) Dettes : 7 150 à Laurens ; 994 Frs à Sédillot et 50 300 Frs à sa mère. Premières dettes par billet à l’ordre de Buisson.
(A.B. 1961) Au cours de cette année, Balzac fréquente les salons de Sophie Gay, de Mme Récamier, de la duchesse d'Abrantès, de la comtesse Merlin, du baron Gérard et de la princesse Bagration.
1830
- Janvier
(A.B. 1962) Balzac rédige la Vendetta et Gobseck.
Ces deux nouvelles, publiées en avril 1830 dans les Scènes de la vie privée, furent datée de Paris, janvier 1830, la première en 1842, la seconde en 1835. Les dédicaces à Puttinati, sculpteur milanais, et, au baron Barchou de Penhoen, apparaissent en 1842.
- 1er janvier
- Balzac signe avec Urbain Canel et Alphonse Levavasseur un traité concernant la Physiologie du mariage, prix 1 500 frs, en billets différés à un an.
Corr. 30-1 : Traité avec Canel et Levavasseur.
« Entre Honoré Balzac demeurant 1, rue Cassini et M. Urbain Canel, 16, rue J.J. Rousseau et M. Alphonse Levavasseur, libraire au Palais Royal.
Il a été convenu que M. Balzac vend à Mrs Levavasseur et Canel le droit de publier une édition à quinze cents exemplaires de son ouvrage intitulé Physiologie du mariage 2 vol. in-8°, moyennant la somme de quinze cent francs, payable en leurs billets solidaires à un an de date.
MM. Canel et Levavasseur seront tenus de payer à M. Balzac l’édition subséquente à raison de un franc cinquante centimes l’exemplaire, quel que soit le nombre auquel elle sera tirée, et MM. Levavasseur et Canel auront toujours la préférence à prix égal pour les éditions qui suivront la seconde.
M. Balzac reconnaît avoir reçu le solde de la présente édition.
Fait en triple exemplaires... »
Ce contrat doit être la régularisation d’un accord verbal car la Physiologie du mariage a été mise en vente dans le courant de décembre 1829.
- Naissance à Paris, 64, rue des Vieilles-Haudriettes, de Jeanne Charlotte Valentine Midy de Greneraye, troisième fille d’Eugène et Laure Surville. Balzac lui dédiera La Paix des Ménages en 1842. (Il récupère à cette occasion la particule).
Cette rue commence à hauteur du 53 de la rue des Archives et finit au niveau des no 78 et 84 de la rue du Temple. La rue portera le nom de Jehan l'Huilier en 1290, puis de l'Echelle du Temple. On lui donnera celui de la Fontaine Neuve, en 1636, puis des Vieilles Haudriettes, en 1650.
(A.B. 1962) Les Surville avaient eu une autre fille, également prénommée Valentine, décédée en 1828. Valentine épousera le 27 décembre 1859 à Paris IIe, Louis François Charles Duhamel, avocat, qui sera plus tard secrétaire du président Grévy. Elle est morte à l'Élysée le 24/06/1885.
(1009)-Pl.XI, 923-924- Dans l'Album Grand-Jean, Journal des coiffures et des modes, reproduction du texte de Lutin du 29 décembre 1829. Album Grand-Jean, à l'usage des coiffeurs cl des modes. Première année. no 2, 10 novembre. In-4° d'une demi-feuille, plus une planche. Imprim. d'Everat, à Paris. —À Paris, passage des Petits- Pères, no 6.
- 3 janvier
Corr. 30-2 : Mame et Delaunay-Vallée à Balzac.
Louis Mame et son beau-frère René Delaunay-Vallée achètent à Balzac les ouvrages suivants : Les Trois Cardinaux, histoire du temps de Louis XIII, l’évêque d’Agra, guerre de la Vendée, l'Excommunié et La Bataille de Wagram. Ceux-ci seront tirés à 750 ex. in-8° et 1 000 in-12 avec main de passe double et ex. en plus les journaux, chacun de ses ouvrages formera 2 vol. in-8° de 24 à 27 feuillets et quatre volumes in-12.
Pour la première édition Honoré recevra 2 500 Frs, les éditeurs restant propriétaires des œuvres en payant chaque éditions qui suivront la première à raison de 1 Fr par ex. in-12 et 2Frs par deux volumes in-8°.
Les éditeurs accordent à Honoré 25 frs par feuilles pour les changements, le surplus étant à sa charge.
- Seul L’Excommunié verra le jour en 1837, dans les œuvres complètes d’Horace Raison. Les Trois Cardinaux étaient Richelieu (A.B. 1962 dit Mazarin), Dubois et le père Joseph dont aucun fragment ne nous est parvenu. L’Évêque d’Agra est resté à l’état de projet, et la Bataille maintes fois envisagé mais jamais réalisé.
- 4 janvier
(1009)- Pl.1, 109-115- Le Cabinet de lecture publie un fragment non signé du Bal de Sceaux (début).
- 7 janvier
C.H.H. T.22, p. 217-220 - (1009 dit 7 janvier) - O.C.B. XXV, 345-348- (A.B. 1962). La Silhouette (t.1, 3e livraison) publie Étude de mœurs par les gants. Non Signé.
(A.B. 1962) La Gazette littéraire publie un article anonyme sur la Physiologie du Mariage.
- 10 janvier
(1009)- Pl.XI, 907-908- Dans Le Pirate reproduction du texte Les Collatéraux paru dans Le Sylphe du 28/12/1829 et dans Le Voleur du 31/12/1829, sous le titre Le Trésor et le Cadavre.
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit un extrait de la Physiologie du Mariage : Essai sur la police conjugale (Méditation XX).
- 11 janvier
(A.B. 1962) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale les ouvrages suivants :
- Histoire du règne de Louis XIII par Michel Levassor (Il emprunte les t. XIII, XIV et XV)
- Anecdotes du ministère du cardinal de Richelieu et Louis XIII, par M. de Valdori
- Le véritable Père Joseph, capucin, nommé au cardinalat, contenant l'histoire anecdote du cardinal de Richelieu, par René Richard.
- 15 janvier
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit un fragment de la Physiologie du Mariage (première méditation).
- 23 janvier
(A.B. 1962) La Mode (t.II, 4e livraison) reproduit un fragment de la Méditation IX de la Physiologie du Mariage, sous le titre De la Souveraineté et de la servitude des femmes en France.
(A.B. 1962) Le Mercure du XIXe siècle (t.XXVIII, 4e livraison) publie un article non signé, mais rédigé par Balzac, sur la Physiologie du Mariage. Amédée Picot et Paul Lacroix, directeurs du Mercure, furent assez réticents pour publier un compte-rendu de la Physiologie. Devant l'insistance de Balzac, il fut décidé qu'il se chargerait lui-même de parler de son livre.
- 26 janvier
- Balzac signe avec Émile de Girardin et Victor Varaigne un contrat d’association pour la création du journal Le Feuilleton des journaux politiques. Son ancien condisciple de Vendôme, André Olivier Sain Bois-le-Comte (de), collabora à cette revue.
- (corr. 27-16) Charles Joseph Colnet de Ravel rend compte dans la Gazette de France de la Physiologie du Mariage.
- 29 janvier – 4 février
Le Cabinet de Lecture publie l’introduction (Un épisode de la Terreur) et le début des Mémoires de Sanson.
(A.B. 1962) Le Cabinet de lecture, en publiant la première moitié des Mémoires inédits de Samson (Un épisode sous la Terreur) annonce que les deux premiers volumes paraîtront le 15 février. Cette indication est exacte pour le premier volume, enregistré à la B.F. du 20 février et annoncé dans le Journal des Débats du 12 février.
La mode étant alors aux mémoires apocryphes, le polygraphe Émile Marco de Saint-Hilaire était rentré en relations avec le bourreau Henri Sanson père, avec lequel il eut de nombreuses conversations. Les documents ainsi rassemblés furent achetés par l'éditeur Mame qui les confia à Balzac et à l'Héritier de l'Ain. Des deux volumes publiés en 1830, l'essentiel du tome premier est de Balzac ; sa part est moins importante pour le tome second. Seule l'introduction a été recueillie dans la Comédie Humaine, sous le titre Un épisode sous la Terreur (R. Goulard, Balzac et les Mémoires de Sanson, Mercure de France, novembre 1950).
- 30 janvier
(1008) La Mode (t.II, 5e livraison) publie Souvenirs soldatesques, El Verdugo, Guerre d’Espagne (1809) (premier texte imprimé, signé : H de Balzac).
- Janvier
Corr. 30-3 : Paris-Émile de Girardin à Balzac.
- Il lui renvoie des épreuves (El Verdugo ?)
- Il attend L’Autopsie et l’Âne mort.
- Février
(A.B. 1962) Le Journal des débats publie un article de Jules Janin sur la Physiologie du mariage : « Ce livre est un livre brutal que personne n'avait osé faire jusqu'à présent ».
Pl.T.XII, p. 1075 : indique que le compte rendu ci-dessous serait de Jules Janin.
Compte rendu dans la Revue encyclopédique de la Physiologie du mariage ; article signé A.P. pour Anselme Petetin.
(A.B. 1962) Balzac rédige Étude de femme, si l'on se réfère à la date, Paris, février 1830 figurant à la fin de cette nouvelle depuis l'édition de 1831. La dédicace au marquis Jean Charles Di Negro apparaît en 1842.
- Février - Mars
(A.B. 1962) Balzac rédige Une double famille, si l'on se réfère à la date Paris, février-mars 1830 figurant à la fin du texte depuis l'édition de 1835. La dédicace à la comtesse Louise de Türheim est de 1842.
- 2 février
Corr. 30-4 : Traité avec Urbain Canel.
Le 22 août 1829, Canel avait acheté à Charles Hyppolite Raray de Créteil, habitant 25, place Royale à Paris, un manuscrit de M. Verdier, municipal commis à la garde de Louis XVI et de la famille royale, intitulé Tableau de la famille royale au Temple. Achat du manuscrit, de diverses pièces annexes et cession du droit de publication fait pour la somme de 1 800 frs payés comptant.
Canel vend ces manuscrits à Balzac pour 1 200 frs qui seront payés de la manière suivante :
- 799,05 frs par un billet dû par Canel à Honoré
- 250 frs par un billet souscrit par MM. Ponthieu et Cie à l’ordre de M. Canel et remis par lui à M. Balzac lequel billet n’ayant pas été payé, a été protesté et se monte à la somme de 371 frs.
- Les 30 frs restant seront remis en espèce par Balzac avec le dividende donné par M. Schubbart et Heideloff dans laquelle M. Balzac a produit l’effet de 250 frs.
- Honoré s’engage à donner à Canel deux douzaine d’exemplaires des mémoires lorsqu’ils seront écrits.
En achetant des documents, Honoré pensait certainement à faire des Mémoires plus ou moins apocryphe comme il venait de le faire avec L’Héritier de l’Ain pour les Mémoires de Sanson. (Ces manuscrits sont conservés à la Bibliothèque de la Ville de Paris -29723, Ms900-902)
- 4 février
(A.B. 1962) Le Cabinet de lecture publie la suite des Mémoires inédits de Sanson.
- 5 février
Le Voleur publie un compte-rendu non signé L’Âne mort et la Femme guillotinée, roman de Jules Janin (2e édition, chez Delangle frères, 1830).
(A.B. 1962) À la demande d'Émile de Girardin, Balzac y joint L’Autopsie, sous la forme d’un trentième chapitre, supplémentaire, à l’œuvre de Janin.
- 7 février
Corr. 30-5 : Canel à Balzac. Canel accuse le paiement du traité du 02/02.
- 11 février
(A.B. 1962) La Silhouette (t.1, 8e livraison) publie Une vue de Touraine.
Corr. 29-50 : Paris - Charles Sédillot à Balzac. Sur le feuillet d’adresse, Balzac a esquissé quelques lignes très raturées qui seront utilisés en ouverture d’ Une vue de Touraine texte, non signé, inséré dans La Silhouette du 11 février 1830, puis dans la première partie de La Femme de Trente ans.
- 12 février
Mise en vente du tome I des Mémoires pour servir à l’Histoire de la révolution Française, par Sanson, exécuteur des arrêts criminels pendant la révolution ; ce volume, rédigé par Balzac et L’Héritier de l’Ain, est enregistré à la B.F. le 20 février.
- 12 ou 20 février
La Mode (t.II, 8e livraison) publie Complaintes satiriques sur les mœurs du temps présent.
- 18 février
(A.B. 1962) La Silhouette (t.1 9e livraison) publie Un homme malheureux.
- 20 février
(A.B. 1962) La Mode (t.II, 8e livraison) publie Complaintes satiriques sur les mœurs du temps présent.
- 24 février
(A.B. 1962) Le Cabinet de lecture annonce que les Scènes de la vie privée seront mises en vente incessamment.
- 25 février
- Balzac semble avoir assisté à la bataille d’Hernani.
(A.B. 1962) Il est parmi les jeunes romantiques porteurs du billet rouge marqué du mot espagnol hierro : Théophile Gautier, Eugène Devéria, Louis Boulanger, Gérard de Nerval, etc. Mais on peut se demander quelle fut sa réaction première en entendant la pièce de Victor Hugo. Les 24 mars et 7 avril suivants, il publia, sans signature, dans le Feuilleton des journaux politiques, deux articles très sévères sur Hernani, car pour lui il était important « qu'un homme de bonne foi protestât contre un faux succès qui pourrait nous rendre ridicules en Europe si nous en étions complices ».
- La Silhouette (t.1 10e livraison) publie le premier chapitre de Des Artistes (La suite paraît le 11/03 et le 22/04, dans les livraisons 11 et 12)
- 26 février
(A.B. 1962) « Suivant acte passé devant Me Thifaine-Desauneaux, qui en a la minute et son collègue, notaires à Paris », le 26 février enregistré: il a été établi une société en nom collectif entre :
- M. Émile de Girardin, inspecteur des beaux-arts au ministre de l'intérieur, demeurant à Paris, rue du Helder, no 20,
- M. Philibert-Victor Varaigne, propriétaire, demeurant à Paris, rue de la Ville-l'Évêque, no 10 bis,
- M. Honoré Balzac, rentier, demeurant à Paris, rue Cassini, no 1 ;
- M. Hippolyte Auger, propriétaire, demeurant à Ivry-sur-Seine, près Paris;
et en commandite, à l'égard de personnes qui se rendraient titulaires d'actions.
L'objet de la société est l'exploitation d'un journal intitulé le Feuilleton des journaux politiques spécialement consacré aux comptes rendus d'ouvrages et aux production d'art, devant paraître tous les mercredis, ou à telles autres époques que les gérants fixeraient.
La durée de la société a été fixée à quinze années. Il a été stipulé que « la raison sociale serait É. de Girardin et compagnie, et que la signature sociale appartiendrait aux associés en nom collectif. M. de Girardin a été nommé directeur de l'entreprise et les trois autres, rédacteurs-gérants du journal, pour être alternativement chargés de la gestion pendant un mois (…) Le capital de la société a été fixé à cent mille francs représenté par cent actions nominatives de mille francs chacune, pour la totalité desquelles il a été souscrit par les associés sus-nommés et autre intervenant à l'acte dont il est extrait. Enfin il a été dit que chaque action serait passible d'un appel de fonds jusqu'à concurrence de cinq cents francs seulement, que les actionnaires seraient tenus de verser au fur et à mesure des besoins de la société ».
Il y eut deux autres souscripteurs dont les noms ne figurait pas sur l'acte, Furcy-Gusdon et Sain de Bois-le-Comte.
- 27 février
Corr.30-6 : Paris - Alexandre Barbier à Honoré. Au sujet d’une somme de 60 frs qu’il a reçu en acompte d’Honoré « pour un petit réveil ». Alexandre Barbier aurait été horloger ?
- Mars 1830
Compte rendu du Dernier Chouans parue dans la Revue Encyclopédique signé A.P. pour Anselme Petetin.
(A.B. 1962) Cite ce passage du compte-rendu qui ne fait pas partie de l'article ci-dessous : « Il est, par exemple, impossible de donner une idée de cette mademoiselle de Verneuil qu'on a voulu comparer à l'espionne de M. Mérimée (..) mais qui est (...) d'une vérité qui a dû demander une longue étude de l'âme des femmes ».
(A.B. 1962) Balzac fait usage d'un cachet dont les armoiries sont inspirées de celles des Balzac d'Entragues sommées d'une couronne de marquis.
(A.B. 1962) Balzac rédige Adieu si l'on se réfère à la date : « Paris, mars 1830 » figurant à la fin du texte depuis 1835. La dédicace au prince Frédéric de Schwarzenberg apparaît en 1846.
- 3 mars
Premier prospectus (perdu) du Feuilleton des journaux politiques, connu par sa reproduction dans le Journal des Débats du même jour.
Les no 1 et 2 perdus (3 et 10/03) publie De l’État actuel de la librairie, quatre articles non signés, dont le texte est connu par sa reproduction dans L’Universel des 22 et 23/03. Quatorze articles publiés dans le Feuilleton entre mars et mai sont attribuables à Balzac.
(A.B. 1962) Le seul exemplaire connu est celui de la B.N., il est incomplet et on ne sait pas exactement combien de numéros furent publiés (11 N° figurent à la B.N.). Aucun article n'est signé. De nombreux articles attribués à Balzac figurent au t.1 des Œuvres diverses, d'autres ont été recueillis par Louis Jaffard, journaux à la mer, Éd. Conquistador, 1950. De mars à mai 1930, Balzac collabora activement au Feuilleton.
- 6 mars
La Mode (t.II, 10e livraison) publie : Mœurs parisienne : l’usurier (début de Gobseck). Ce texte a été reproduit, après la publication en volume, dans le Voleur du 10 août suivant.
- 11 mars
Publication dans La Silhouette : Des Artistes. II. de Balzac[20].
- 12 mars
Corr.30-7 : Honoré à Mme de *** (Blantis ou Plantis ?) 4, rue de la Paix (adresse déjà mentionné par Latouche à deux reprises Corr. 28-6 et 28-44). Lettre à une « admiratrice » qui lui demande un livre (La Physiologie…) mais il « ne l’offre à une dame que lorsqu’elle l’a demandé trois fois et pour cause ».
- 20 mars
La Mode (t. 12e livraison) publie Mœurs parisiennes : Étude de femme (signé : l’auteur de La Physiologie du mariage).
Corr. 30-8 : Honoré à Anselme Petetin, au bureau de la Revue encyclopédique, 18, rue d’Enfer Saint Michel, Paris. Honoré indique que son ouvrage ne paraîtra que le 15 ou 20 avril (Scènes de la vie privée ?) et lui demande d’en rendre compte dans la revue. (Aucune annonce retrouvée)
- Vers avril
Corr.30-9 : Paris – Balzac à Édouard Déaddé.
Il lui demande de ne plus travailler sur le sujet de L’Héritier (de l’Ain). Il lui parlera d’une autre pièce demain (nous ne savons rien de ce projet de collaboration).
- 1er avril
(A.B. 1962) La Silhouette (t.II, 2e livraison) publie L’Atelier (fragment de La Vendetta).
- 3 avril
(A.B. 1962) On lit dans la Mode (t.III, 1re livraison) l'annonce suivante, anticipée en ce qui concerne Balzac : « Deux jeunes auteurs que les lecteurs de la Mode ont pu remarquer parmi les écrivains les plus actifs qui concourent à sa rédaction ont publié chacun cette semaine dont l'un a pour titre la Confession par l'auteur de l'Ane mort et la Femme guillotinée (Jules Janin); et l'autre livre Scène de la vie privée, par M. H. de Balzac ».
Dans le même numéro figure sous la signature le comte Alex de B ? une fantaisie intitulée : Visite au pensionnat de jeunes demoiselles, ce texte ainsi que ceux publiés le 17 avril (l'Atelier d'un peintre) et 8 mai (l'oisif et le travailleur), sous la même signature ne sont pas de Balzac, mais d'Hippolyte Auger.
(Corr.30-11 n.2) Le Théâtre-Italien, en représentation d'adieu au bénéfice de La Malibran, donne Tancrède de Rossini. (Balzac y a peut-être assisté).
- 5 avril
(A.B. 1962) Le Voleur publie La Grisette parvenue, fragment d’Une Double famille.
- 10 avril
Enregistrement à la B.F, no 2028 de Scènes de la vie privée « publiées par M. Balzac, auteur du Dernier Chouan », imprimées par Barbier pour Mame et Delaunay-Vallée, Paris, rue Guénégaud, no 25 (2 vol. in-8°, ensemble de 49 feuilles 1/4).
La mise en vente, d'après une lettre à Zulma Carraud et des annonces du Voleur et de la Silhouette, a été faite le mardi 13 avril. Le tome I contient : La Vendetta, les Dangers de l'inconduite (Gobseck), Le Bal de Sceaux ; le tome II : Gloire et malheur (la maison du chat qui pelote), la Femme vertueuse (Une double famille), La Paix des ménages.
(Corr.30-11 n.2) Sophie Gay donne une réception en l'honneur de la Réception de Lamartine à l'Institut. Balzac peut-être présent.
- 12 avril
Corr. 30-10 : Paris - Eugène Sue à Balzac.
Il redemande à Honoré « le bout d’annonce » pour les Scènes que Nestor (Nestor Roqueplan) du Figaro a égaré.
« J’ai envoyé à Émile (Girardin) la fin de l’article –aurai-je une épreuve ce soir ?
Et vous, quand vous verrai-je ? Et notre Don Juan ? j’en ai faim ».
(3-p. 1271) Il s’agit de La Vieillesse de don Juan dont il nous reste que la liste des personnages et un plan de quelques lignes recueillis par René Guise (Voir B.O. t. XXI. p. 247-249, et notes p. 573-575).
Sue dans une lettre du 12 avril 1830 à Alfred de Forges (Auguste Pittaud dit, ancien condisciple de Sue au collège Bourbon), homme de lettres, au grand théâtre de Lyon écrit : « (...) je travaille à fond, entre autres avec Balzac auteur de La Physiologie du mariage, homme de beaucoup de talent, nous faisons ensemble un drame en cinq actes qui fera un volume imprimé qui paraîtra le matin du jour où on en jouera 3 actes aux Nouveautés parce que les deux derniers sont trop antireligieux pour être soufferts sur la scène ».
- 13 avril
Mise en vente du Dernier Chouan. (3-p. 1271) Mise en vente des Scènes de la vie privée. La Silhouette insère une annonce.
- 14 avril
Corr. 30-11 : Paris – D’Honoré à Zulma Carraud.
- « J’irai vous voir cette semaine, afin de vous apporter les Scènes de la vie privée qui ont paru hier... »
- « En juin, j'espère vous offrir Les 3 Cardinaux, œuvre qui sera peut-être ne sera indigne d'attention ».
- 15 avril
(A.B. 1962) La Silhouette (t.II, 4e livraison) publie Voyage pour l’éternité (explication d’une gravure de Grandville), un fragment de Gloire et malheur, et annonce que les Scènes de la vie privée par M. H. de Balzac ont paru mardi dernier (13 avril).
(A.B. 1962) Le Voleur publie le Dimanche d'une ouvrière, fragment d'Une double famille ; et annonce que les Scènes de la vie privée par M. H. de Balzac ont paru mardi dernier (13 avril).
- 16 avril
(A.B. 1962) Balzac emprunte à la Bibliothèque royale le tome VIII (années 1634-1640) des Memorie de Vittorio (emprunté déjà le 19/12/1829)et L'histoire de la ville et du château de Saint-Germain-en-Laye par Abel Goujon.
Balzac restitua ces volumes (en même temps que ceux empruntés le 11 janvier 1830) au début de 1832 ! Entretemps il les avait emportés en Touraine et les avait rendus par erreur à la Bibliothèque de Tours.
- 22 avril
La Silhouette (t.II, 5e livraison) publie L’Épicier (reproduit le 25 dans Le Voleur sous le titre La physiologie de l’épicier).
(3-p. 1271) Annonce dans le Figaro : Les Scènes de la vie privée par M. de Balzac, vienne de paraître chez Mame et Delaunay, libraires rue Guénégaud. (Sur la page de titre l’auteur est « M. Balzac »).
Corr.30-12 : D'Honoré à Charles Galisset, ancien avoué, 65, rue Saint-Germain. Il accepte d'assister à la convocation des actionnaires du Corps de Droit français qui aura lieu le 03/05.
- 25 avril
(A.B. 1962) Le Voleur sous le titre La physiologie de l’épicier reproduit l'article de la Silhouette du 22/04.
- Fin avril
Échéance du billet à ordre de 450 F de Mame et Delaunay-Vallée concernant les Scènes de la vie privée.
- 1er mai
(A.B. 1962 - Corr.90-13) Le Mercure du XIXe siècle (t.XXIX, 5e livraison) publie un compte rendu assez favorable de Paul Lacroix des Scènes de la vie privée.
- 2 mai
(A.B. 1962 - Corr.30-13) Paul Lacroix écrit à Balzac pour lui annoncer un compte rendu « magnifique et altitonnant » dans Le Mercure ou Le Gastronome, et lui demande d'en faire de même dans le Voleur pour les Deux fous; qui ne parut pas.
- 3 mai (lundi)
Corr.30-12 : Balzac assiste à la réunion du Corps de droit français.
- 5 mai
(A.B. 1962) Le Feuilleton des journaux politiques publie une critique défavorable sur Les Deux fous, histoire du temps de François Ier de P.L. Jacob, bibliophile (Paul Lacroix). L'article n'est peut-être pas de Balzac.
Le Voleur publie Portrait de P.-L ; Jacob (article favorable au bibliophile).
- 6 mai
(A.B. 1962) Lettre embarrassée de Balzac qui ne convainquit pas Lacroix. Les deux hommes restèrent depuis dans une franche hostilité.
Corr.30-14 : Balzac à Paul Lacroix. Il indique qu'il ne collabore plus au Feuilleton depuis « trois ou quatre numéros », ceci pour « des intérêts purement pécuniaires ».
(A.B. 1962) La Silhouette (t.II, 7e livraison) publie Le Charlatan. Premier et dernier article d'une série annoncée et intitulée la Galerie physiologique.
- Baptême à l’église Saint Merri de Jeanne Charlotte Valentine Surville. Parrain : Dr Nacquart ; marraine : Mme Balzac.
- 8 mai
(Ple. T.XII, p. 1061) La Mode publie un article L'Oisif et le Travailleur signé Alex. de***. Bruce Tolley attribue ce texte à Hippolyte Auger, bien que certains thèmes appartiennent à la terminologie balzacienne.
(A.B. 1962) La Mode (t.III, 6e livraison) publie les Deux rêves (Sur Catherine de Médicis, 3e partie).
- 13 mai
La Silhouette (t.II, 8° livraison) publie Madame Toutendieu.
- 15 mai
(A.B. 1962) La B.F., no 2623, enregistre la publication des Mémoires pour servir à l'histoire de la révolution française par Sanson, exécuteur des jugements criminels pendant la révolution. Tome second. in-8° de 29 feuilles 1/4. Impr. de Cosson à Paris - À Paris, au Palais-Royal, galerie d'Orléans, no 1.
L'ouvrage annoncé en quatre volumes n'en eut que deux. Le troisième était à l'impression lorsqu'éclata la révolution de juillet.
- 15 mai et 5 juin
La Mode (t.III, 7e et 10e livraison) publie Souvenirs soldatesque : L’Adieu.
- 20 mai
(A.B. 1962) La Silhouette (t ;II, 9e livraison) publie Mœurs aquatiques (explication d’une gravure de Grandville Mœurs aquatiques. Un rapt.)
- 22 mai
La Mode (t.III, 8e livraison) publie Des mots à la mode attribué à Balzac. (Expression trouvée dans Les Deux Amis).
- Fin mai ou début juin
Balzac et Mme de Berny quittent Paris pour la Touraine. Après avoir lu un article dans le Journal d’Indre-et-Loire du 31 mai, ils louent La Grenadière, à Mme Coudreux, rue Bourbon, no 21, une « jolie maison de campagne située sur les bords de la Loire, à Saint-Cyr » ; Balzac rêvera longtemps de l’acheter. Il reviendra à Paris vers le 10 septembre.
Corr.30-15 : Balzac à Zulma Carraud -(22 ?) mai. Il annonce qu'il part pour un voyage assez long et lui demande de lui écrire à Tours. Il pense passer à Issoudun en juillet ou août.
- 23 mai
(A.B. 1962) Article assez banal dans le Figaro sur les Scènes de la vie privée. On promettait un compte-rendu plus détaillé qui ne fut jamais publié.
- 25 mai
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit l'article Des mots à la mode de La Mode du 22/05.
- 29 mai
La Mode (t.III ; 9e livraison) publie De la Mode en littérature et Nouvelle théorie du déjeuner.
- 3 juin
(A.B. 1962) La Silhouette (t.II, 11e livraison) publie Physiologie de la toilette. De la cravate, considérée en elle-même et dans ses rapports avec la société et les individus, par E.B.
- 4 juin
(A.B.1962) Le Cabinet de lecture reproduit l'article de La silhouette, Physiologie de la toilette. De la cravate, considérée en elle-même et dans ses rapports avec la société et les individus, par E.B.
- 5 juin
5 h du matin : Balzac et La Dilecta montent à bord de La Ville d’Angers, amarrée en face de l’hôtel des Trois Barbeaux. Ce bateau reliait Tours à Nantes dans la journée ; les bateaux de cette ligne marquaient des arrêts à Saumur et à Angers, mais aucun document ne laisse supposer des escales. Le même jour, à 6 heures du soir, ils débarquent à Nantes, au port Maillard, près du château. Un autre vapeur les conduit à Saint Nazaire, d’où ils gagnent Le Croisic, visitant au passage Batz et la ville close de Guérande.
- 10 juin
(A.B.1962) Le Voleur reproduit l'article de La silhouette, Physiologie de la toilette. De la cravate, considérée en elle-même et dans ses rapports avec la société et les individus, par E.B.
- 12 juin
(A.B.1962) La Mode (t.III ; 12e livraison) publie le Bois de Boulogne et le Luxembourg.
- 17 juin
(A.B.1962) La Silhouette (t.II, 13e livraison) publie Études de philosophie morale sur les habitants du Jardin des Plantes.
- 23 et 25 juin
Rentré de son voyage, Balzac date deux lettres de Tours.
- 23 juin
Corr.30-16 : Tours (en fait La Grenadière)- Balzac à Louis Desnoyers.
Il fait part au directeur du Sylphe, du Lutin et du Trilby qu'il lui a préparé des « petits articles de mœurs de tout genre » et lui propose de faire des comptes-rendus de livres.
Il indique qu'il est resté une dizaine de jours au Croisic. (p. 1273, bio. Desnoyers)
- 25 juin
Corr.30-17 : Tours - Balzac à Charles Michel Galisset.
Au sujet d'un contentieux à propos « de la collection des lois » avec la société Malher et Cie et dans lequel sont impliqués Mrs Balzac, Duverger, Constant Chantpie et Hanus. Mme Balzac et M. Sédillot sont chargés du règlement du litige.
Corr.30-18 : Tours - Balzac à Charles Sédillot.
Il indique qu'il vient d'arriver à Tours et qu'il a été en Bretagne « pour un roman sur la Vendée ». Il lui donne copie de la lettre de Galisset et dit qu'il écrit à sa mère pour lui donner les pleins pouvoir dans cette affaire.
- 26 juin
(A.B.1962) La Mode (t.III ; 13e livraison) publie De la Vie de château.
Corr.30-19 : Balzac fut très mécontent de cette publication : « Émile (de Girardin) a commis un véritable assassinat, c'était la première épreuve d'un article broché sur le bout de la table, et j'en avais ici un article fait en conscience quand j'ai vu la trahison de La Mode ! ».
- Milieu de l’année.
Lettre du 9 décembre 1861 de Victor Ratier à Félix Deriège[7] : « Vers le milieu de 1830, j’allai demeurer rue Notre Dame des Champs. Balzac habitait rue Cassini, près de l’Observatoire. Le voisinage joint aux rapports de collaboration augmenta mes relations et nous nous liâmes intimement […] C’est moi qui le déterminait, malgré une vive répugnance, aller frapper à La Revue de Paris ».
- Juillet
Balzac est la Grenadière jusqu’au 25. Il y continue la rédaction d’un premier manuscrit des deux Amis, entrepris dès le retour du voyage de Bretagne. Mme de Berny regagne Paris vers le 23. Nous ne savons si elle revint à la Grenadière
- 1er juillet
Corr.30-19 p. 1274: Antoine de Berny écrit à sa mère à Tours en réponse à une lettre de celle-ci postée de Bretagne. « J'espère que ton projet pourra se réaliser ».
- 21 juillet
Corr.30-19 : La Grenadière - Balzac à Victor Ratier (voir Pl XII-p. 1064)
Mme de Berny va à Paris pour douze à quinze jours et emporte cette lettre ainsi qu'un tiers du Traité de la vie élégante.
Idées de Balzac sur l'Algérie.
(A.B.1962) Balzac à Victor Ratier : « Ma compagne qui s'absente d'ici pour douze ou quinze jours, emporte à Paris cette lettre et un tiers environ du manuscrit du Traité de la vie élégante ».
- 25 juillet dimanche
Très tôt, Balzac quitte la Grenadière pour se rendre pédestrement à Saché, où il se trouve pendant les Trois Glorieuses (27-29/07) et ne se presse pas pour rentrer à Paris.
- Été 1830 (?)
Corr. 30-20 : Mme de Berny à Balzac : « Tes projets de long départ, notre séparation de quatre lieues, tout était enveloppé par cette idée... »
Elle a brulé une partie des lettres d'Honoré... « Voilà un autre volume de Mackenzie... » Elle le verra lundi...mais lundi à 3h, il n'est toujours pas arrivé et elle lui écrit...
- 10 août
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit l'Usurier (début de Gobseck) parue dans La Mode du 06/03/1830.
- 15 août
(A.B.1962) La Silhouette (t.III, 7e livraison) publie Physiologie gastronomique.
Balzac se proposait s'étudier le glouton, le mangeur, le gourmand, le friand, le gastronome, l'ivrogne, le buveur, le sommelier, le dégustateur, le gourmet. Seul les deux premiers sujets seront étudiés dans ce journal le 17/10/1830.
- Fin août
Échéance du billet à ordre de 750 F de Mame et Delaunay-Vallée concernant les Scènes de la vie privée.
- 2 septembre
(A.B.1962 Voir liste dans ce N°) Balzac emprunte à la bibliothèque de Tours vingt-quatre volumes concernant le règne de Louis XIII.
- 7 septembre
Corr. 30-21 : Tours - Balzac à Urbain Canel.
- Il lui indique que son « billet a dû être payé ».
- Il doit à Mame 400 frs en compte sur Les Trois cardinaux « que j'achève », et 350 ou 300 frs à Levavasseur qu'il pense lui régler en septembre.
Deux libraires lui demande des rendez-vous, et il demande à Canel de lui écrire à Tours poste restant pour lui raconter « tous les cancans de la librairie » (alors qu'il sera à Paris trois jours plus tard !).
- Vers le 10 septembre
Balzac rentre à Paris.
- 11 septembre
(A.B.1962) Balzac assiste à l'Odéon à la première des Hommes du lendemain, pièce de son ami Violet d'Épagny en un acte et en vers, dont le sujet était une satire de la révolution de 1830 mettant en scène un sous-chef qui s'était terré dans sa cave pendant trois jours.
- 13 septembre
Corr. 30-22 : Paris - Balzac à Jean-Baptiste Violet d'Epagny. Il lui demande « deux places de dames » pour assister à sa pièce.
- 13 et 15 septembre
Le Temps publie deux Lettres d’un provincial, attribuées à Balzac.
- 29 septembre (mercredi)
Corr. 30-23 : Paris - Balzac à Zulma Carraud.
Il l'invite à venir vendredi pour lui communiquer les découvertes de la somnambule. Il demande au docteur Chapelain d'être présent. Demain il dine, chez le secrétaire du ministre de la Guerre, Auguste Pittaud de Forges, ami d'E. Sue, certainement pour intervenir sur l'avenir du commandant Carraud qui était incertain. Il l'a remercie pour son intervention pour son entrée au Temps, où il va être rédacteur. C'est Girardin qui l'a présenté à Coste, directeur du Journal. Périolas est malade...
« Mme O'Reilly ne reviendra que dans 12 jours ». (Future femme de Jacques Coste).
- 30 septembre
Le Voleur : Ire Lettres sur Paris dédiée à M. F...à Tours (datée du 26 septembre 1830).
(C.H.H. XXI, p. 398 dit 26/09) Le Voleur publie la première de dix-neuf Lettres sur Paris (sous la signature Le Voleur) dont la publication s’échelonnera jusqu’au 31 mars suivant.
Le Voleur avait annoncé ses Lettres en ces termes : « L'extrême mobilité apportée aux hommes, aux choses et aux intérêts par les événements de notre récentes révolution donne à la capitale des aspects d'un tout nouveau caractère. Les propriétaires du journal ont donc espéré que les abonnés verraient avec quelque plaisir un tableau destiné à rendre périodiquement les changements de physionomie de Paris. Confiée à celui de nos écrivains dont le talent comme observateur ne saurait être mis en doute, cette revue décadaire ne manquera ni de franchise ni de saveur parce que l'impartialité de notre collaborateur est à toute épreuve et que, pour être piquant, il suffit aujourd'hui de dire la vérité ».
Dans son numéro du 15 mars 1831, Le Voleur, dans une note de la rédaction, accompagnant le conte Le Petit Souper, le journal indiquait que Balzac était l'auteur de ses Lettres. d'autre part, le 9 mars 1831, (réf : Corr.31-11 : Honoré au caissier du journal Le Voleur), Balzac accuse réception d'une somme de 166 frs pour solde de compte pour les Lettres sur Paris.
- Octobre
(A.B. 1962 voir notes dans ce N°) Reprenant la formule de La Silhouette, Charles Philippon (1800-1862) et son beau-frère le marchand d'estampes Gabriel Aubert lancent le nouveau prospectus de La Caricature.
Balzac rédige le prospectus de La Caricature ; il y publie avant la fin de l’année, sous divers pseudonymes, au moins dix-sept articles.
- 2, 9, 16, 23 octobre et 6 novembre
La Mode (t.V ; 2e-4e et 6e livraisons) publie le Traité de la vie élégante. La promesse d’une suite annoncée à la fin du texte de la 6e livraison ne sera pas tenu. La publication en volume ne sefera qu'après la mort de Balzac à la Librairie nouvelle en 1853.
- 2 octobre
La Mode (t.V ; 1re livraison) publie Gavarni.
Corr. 30-24 : Paris - Balzac à Charles Lautour-Mezeray. Balzac écrit à Charles Lautour-Mézeray : « J'accepte les conditions conçues dans votre lettre d'hier, pour trois Lettres sur Paris par mois, pendant un semestre pour cent francs par mois ».
- 3 octobre
(A.B. 1962) La Silhouette (t.V ; 1re livraison) publie Zéro, conte fantastique (signé Alcofribas), reproduit sans signature, dans Le Voleur du 5 octobre.
Balzac après modifications, réutilisa ce texte dans l'Église, conte philosophique, publié en 1831, qui fait partie maintenant de Jésus-Christ en Flandre.
- 10 octobre
La Silhouette (t.V ; 2e livraison) publie Tout, conte fantastique..
Le Voleur : IIe Lettres sur Paris, dédiée à M. M... à Tours (datée du 9 octobre 1830)
- 14 octobre (jeudi)
Corr. 30-25 : Balzac à Eugène Sue.
Il lui demande de venir dimanche pour relire son « article sur cet élixir Bouffon » qui sera le premier article qui paraîtra dans la Revue de Paris.
Il a trouvé « une fin et un dénouement à L'Élixir, sur lequel j'ai soif d'avoir votre opinion ». De nombreux mots raturés par Sue où il est question d'Olympe Pélissier.
- 15 octobre
Corr. 30-26 : Paris - Balzac à Zulma Carraud
Il lui indique que « St-Cyr sera détruit ».
L'affaire du Temps est délicate. Pour Coste : « j'en ai pensé tout le mal qu'on en dit ». Mme O'Reilly est l'amie de Zulma, et il a reçu hier « une invitation d'aller à ses soirées ».
- 17 octobre
(A.B. 1962) La Silhouette publie Physiologie gastronomique : le glouton et le mangeur.
- 20 octobre
Le Voleur : IIIe Lettres sur Paris dédiée à M. L..., à Argentan (datée du 18 octobre 1830).
- 24 octobre
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XIX ; 3e livraison) publie L'élixir de longue vie.
Ce conte datée en 1835 : Paris, octobre 1830. La dédicace Au lecteur apparaît en 1846. C'est probablement Victor Ratier qui proposa à Honoré de collaborer à la Revue de Paris qu'avait fondé Véron en avril 1829.
- 31 octobre
Le Voleur : IVe Lettres sur Paris dédiée à M. Louis M..., à Châtellerault (datée du 28 octobre 1830).
- Fin octobre (?)
Corr. 30-27 : Paris - Balzac à Mme Marie-Anne O'Reilly. Il lui envoie La Mode, journal auquel il collabore.
- Automne
(A.B.1962) Balzac fréquente le salon de Charles Nodier à l'Arsenal.
Le tout-Paris littéraire et artistique se retrouvait dans ce haut lieu du romantique : Hugo, Vigny, Lamartine, Musset, Latouche, Dumas, Stendhal, Sainte-Beuve, Devéria, Boulanger, Johannot, Delacroix. Poètes célèbres et obscurs disaient leurs vers. Arrigon note que Balzac, « rentré chez lui pourvu d'une abondante moisson d'observations satiriques écrivit les Litanies romantiques où il se moque du ridicule des jeunes génies ».
- 4 novembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Souvenir, signé : le comte Alex. de B.; L'Archevêque, signé : Alfred Coudreux; Les Voisins, signé ; Henri B.; le libéral, signé : Alfred Coudreux.
L'Archevêque constitue une première version du conte drolatique La Belle Impéria ; Les Voisins ont été intégrés dans les Petites misères de la vie conjugale ; l'attribution à Balzac des deux autres textes est vraisemblable mais non certaine.
- 10 novembre
Le Voleur : Ve Lettres sur Paris : dédiée à M. D... à Tours (datée du 8 novembre 1830).
- 11 novembre
(A.B. 1962) La Caricature publie La Consultation, signé : Alfred Coudreux ; l'opium, signé le comte Alex. de B. ; la Reconnaissance du gamin, signé : Henri B., La Colique, signé: Eugène Morisseau.
La Consultation a été intégrées dans les Petites misères de la vie conjugale, La Colique est une première version du conte drolatique les Joyeusetez du roi Loys le Unzième.
- 13 novembre
La Mode (t.V ; 7e livraison) publie La Comédie du diable (1re partie). Ce texte non signé a été repris en 1831, complété dans les Romans et contes philosophiques, ce texte n'a pas été inclus dans la Comédie Humaine.
- 17 ou 18 novembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Fragment d’une nouvelle Satyre Ménippée, convention des morts, texte signé de quatre pseudonymes (Alf. Coudreux; le Cte Al. de B.; Henry B., E. Morisseau).
Balzac – sous le titre Représentation éternelle – l’intégra en 1831 dans la 2e partie de La Comédie du diable, au tome II de la « deuxième édition » des Romans et contes philosophiques.
- 19 novembre
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit l'article du 17 ou 18/11 de La Caricature.
- 20 novembre
Le Voleur : VIe Lettres sur Paris, sous la forme de quatre lettres de lecteur et d'une réponse de l'auteur des Lettres sur Paris.
- 1re lettre de lecteur datée de Chinon, 25 novembre 1830, signée F... M..., agriculteur
- 2e lettre de lecteur datée de Vitré, 11 novembre 1830, signée E. S.
- 3e lettre de lecteur datée de Nîmes, 5 novembre 1830, signée le marquis C...
- 4e lettre de lecteur datée d'Orléans, 17 novembre 1830.
De l'auteur des lettres à Madame C..., à Tours, datée de Paris, 19 novembre 1830
(A.B. 1962) La Mode (t.V, 8e livraison) publie Des Salons littéraires et des mots élogieux.
- 21-28 novembre
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XX ; 3e et 4e livraisons) publie Sarrasine.
En 1835, Balzac data cette nouvelle de Paris, novembre 1830 ; en 1844, il la dédia à Charles de Bernard.
- 25 novembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Le Garçon de bureau, signé: Alfred Coudreux ; La Dernière revue de Napoléon, signé : le comte Alex. de B. (constitue maintenant le début de La Femme de Trente ans) ; Croquis, signé: Henri B.(a été repris dans un conte inachevé, Les Deux amis) ; Le Jaloux sapeur (met en scène le sergent-major Rabourdin ; Balzac se souviendra de ce nom en écrivant Les Employés), signé : Eugéne Morisseau.
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit l'article de la Mode, Des Salons littéraires et des mots élogieux.
- 30 novembre
Le Voleur : VIIe Lettres sur Paris, dédiée à Mad., datée Orléans, 29 novembre 1830.
- Décembre
(A.B. 1962) La Revue des deux Mondes reprend les Deux rêves (Sur Catherine de Médicis, 3e partie) publiée dans la Mode du 08/05/1930.
(A.B. 1962) La revue des Deux Mondes (2e série, t.IV, 2e livraison) publie Le Petit souper, conte fantastique déjà paru dans la Mode du 08/05/1930.
- 2 décembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Des Caricatures ; une lutte, signé : le comte Alex. de B. (Une lutte fait penser à La Grande Bretèche et, surtout, à la fin de La Duchesse de Langeais).
- 9 décembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Les litanies romantiques, signé : Alfred Coudreux ; La Danse des pierres (fragment de Jésus-Christ en Flandre), signé : le comte Alex. de B.; L'Artiste et l'épicier, signé : Eugène Morisseau.
Dans les Litanies, l'auteur y dépeint un M. S... qui, jouissant d'une grande fortune, « s'est constitué le Mécène de la littérature [...] Le soir où je lui lus mon célèbre conte fantastique intitulé : La Peau de chagrin, il m'offrit de me l'acheter mille écus, à condition de le lui laisser imprimer à vingt exemplaires. J'y consentis ». (Ce roman ne parut qu'en août 1831).
- 10 décembre
Le Voleur : VIIIe Lettres sur Paris, dédiée à M. B..., à Montargis, datée du 9 décembre 1830.
- 16 décembre
(A.B. 1962) La Caricature publie :
- Le Petit mercier (réutilisé dans La Fille aux yeux d'or), signé : Alfred Coudreux;
- La mort de ma tante (fragment des Deux amis), signé : Alex. de B.;
- Le Dernier Napoléon (première ébauche de La Peau de chagrin), signé : Henry B. Le texte du Dernier Napoléon est fort différent des textes ultérieurs (Reproduction dans Pl.X, 1232).
- Les Baisers patriotiques, signé : Eugène Morisseau.
- 18 décembre
Pl.T.XII, p. 1065 : Dans La Mode article intitulé De ce qui n'est pas à la mode, peut-être de Balzac. Certains termes sont repris dans Les Deux Amis (A.B.1962 dit 12/12).
- 20 décembre
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit Le Petit mercier.
Le Voleur : IXe Lettres sur Paris, dédiée à M. G... à Nangis, datée du 18 décembre 1830.
- 23 décembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Triboulet, journaliste, signé : Triboulet (écrit en vieux français, attribué à Balzac); Une garde, paragraphe patriotique, signé : Alfred Coudreux; Si j'étais riche!!, signé : la comte Alfred de B.; Vengeance d'artiste, signé : Henri B.; Une lecture du Messager des Chambres , signé : Eugène Morisseau.
Dans si j'étais riche, on lit cette phrase : « C'est Gobseck, l'honnête usurier, qui calcule le nombre de têtes sur lesquelles, il a placé des rentes viagères ».
- 25 décembre
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit Vengeance d'Artiste.
- 26 décembre
(A.B. 1962) La Revue de Paris (XXI ; 4e livraison) publie Une passion dans le désert. Ce récit sera daté inexactement en 1837, de « Paris, janvier 1831 ». D'après Mme de Surville, c'est assistant à une représentation de fauve par le dompteur Martin, qui faisait des représentations « en douceur », que Balzac eut l'idée de cette nouvelle.
(A.B. 1962) Balzac sollicite de son éditeur Levavasseur une avance en nature de sept bouteilles de champagne. L'éditeur consentit et inscrivit la somme de 21 frs au compte de Balzac.
- 30 décembre
(A.B. 1962) La Caricature publie Une inconséquence (Aventure de l'hiver dernier), signé : Le comte Alex. de B.; Étrennes ; Route d'Hastings ; Les Horloges vivantes (entre filets), signé : Henry B.
- 31 décembre
Le Voleur : Xe Lettres sur Paris, dédiée à M. D..., à Rouen, datée du 30 décembre 1830.
Au cours de cette année, et particulièrement à partir de l'automne, Balzac devient familier des viveurs de Tortoni, du café Riche et du café de Paris. Il fréquente de plus en plus les salons à la mode. Chez Olympe Pélissier, rue Neuve-du-Luxembourg (auj. rue Cambon), il s'est lié avec le dernier amant de celle-ci, Eugène Sue et a fait connaissance de Lautour-Mézeray, Rossini, des ducs de Fitz-James et de Duras. Puis il tombe amoureux de la belle Olympe et sera, semble-t-il, son amant quelque temps, au grand désespoir de Mme de Berny. C'est sans doute aussi en 1830 qu'il rencontre pour la première fois Eugène Delacroix (dans son journal, en date du 10/02/1852, le peintre écrira : « C'est (...) chez Nodier d'abord, que j'ai vu pour la première fois Balzac, qui était alors un jeune homme svelte, en habit bleu, avec, je crois, gilet de soie noire, enfin quelque chose de discordant dans la toilette et déjà brêche-dent. Il préludait à son succès... »
(Pl.X, p. 1221) Deuxième semestre, dans Pensées, sujets, fragments, Balzac note : « L'invention d'une peau qui représente la vie : conte orientale ».(La Peau de chagrin ?)
1831
- Début de 1831
Le peintre berrichon Auguste Borget (1808-1877), ami de Zulma Carraud, amène rue Cassini, un de ses compatriotes, Jules Sandeau qui vit avec la baronne Aurore Dudevant (qui n'était pas encore George Sand), qui elle aussi était venue à Paris fuyant un mari ennuyeux[4]. (Histoire de ma vie - G. Sand) « Un de mes amis, certainement Jules Sandeau, qui connaissait un peu Balzac m'avait présentée à lui, non comme une muse de département, mais comme une bonne personne de province très émerveillée de son talent ».
- Janvier
(A.B. 1962) Revue des deux mondes (1831) (3e série, t.1, 1re livraison) publie l'Enfant maudit (1re partie).
- 4 janvier
Corr.31-1 : Balzac à Zulma Carraud (à Saint-Cyr)
- Évocation des divergences politiques entre Honoré et Zulma.
- Les petites commotions politiques ont retardé le projet de la Société d'abonnement général avec Auguste Borget.
- Il écrit qu'il « achève en ce moment un livre, véritable niaiserie en fait de littérature ». (La Peau de chagrin)
- 7 janvier (vendredi)
Corr.31-2 : Louis-Désiré Véron, directeur de la Revue de Paris écrit à Balzac : « Votre passion dans le désert a complètement réussi. Scribe, surtout en est enchanté, il vous reproche seulement d'avoir donné un fusil à votre soldat. On aurait bien plus peur s'il n'en avait pas ».
Victor Ratier revendiquera l'idée première d'Une passion dans le désert.
- 10 janvier
(1009) Le Voleur : XIe lettre sur Paris (C.H. XXII, 455-461), dédié à M..., à Tours. (datée du 09/01/1831)
Pl.XII, p. 1072 : Les Deux Amis - Balzac y parle également de l'Histoire du roi de Bohême et des sept châteaux.
- 11 janvier
(A.B. 1962) Mme B.F. revend la ferme de Saint Lazare, route de Tours à Saint-Avertin pour 90 180 F qu’elle possédait depuis le 19 janvier 1804. (ou 90 150 F -1002-). Peu-après elle achète une maison à Paris, 4, rue Montorgueil.
- 17 janvier
Corr.31-3 : Traité avec Charles Gosselin et Urbain Canel.
« M. de Balzac vend à MM. Gosselin et Canel la première édition d'un ouvrage intitulé La Peau de Chagrin formant 2 vol. 8° de 22 à 23 feuilles chaque, dont le manuscrit leur sera livré feuille à feuille d'ici au 15 février prochain au plus tard. Cette première édition sera tirée à sept cent cinquante exemplaires (…). Cette cession a lieu moyennant la somme de onze cent vingt cinq francs, payable un quart comptant à la remise de la 10e feuille, un quart huit jours après la mise en vente et la moitié à trois mois ».
Les deux volumes feront finalement 47 feuilles au total (soit environ 350 pages). Balzac remit son manuscrit très en retard et les volumes ne paraîtront que le 1er août 1831.
L'impression était effectué par Cosson qui était situé à la même adresse que Gosselin, 9 rue Saint-Germain des Prés. La composition de mise en page a fait l'objet de trente épreuves qui se sont échelonnées du 07/02 au 30/07/1831. Le début du texte jusqu'à la rencontre de Raphaël avec ses amis porte des dates du 7 au 22 février et englobe les chapitres I à X[4].
- 20 janvier
(1009) Le Voleur : XIIe Lettre sur Paris (C.H. XXII, 461-465), dédiée à M. Bernard, à Nantes (datée du 18/01/1831).
- 23-30 janvier
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t. XXII ; 4e et 5e livraison) publie les Deux Rencontres, nouvelle divisée en deux parties : la Fascination et le Capitaine parisien. (La Femme de trente ans, chap. V, Ire partie)- (1009). Inséré dans la seconde édition des Scènes de la vie privée en mai 1832 (Pl.II 1154-1179-1198).
- 25 janvier
Corr.31-4 : Honoré à Louis Desnoyers, 52, rue des Vieux Augustin -Paris. Desnoyers était rédacteur en chef de La Caricature.
Honoré lui fait part que son beau-frère, Surville, « a modifié votre plan d'acte (...) et que l'argent n'est plus une difficulté - le journal aura 2 ans d'existence assurés ». On ne sait de quel projet Balzac voulait parler.
- « J'ai besoin de vous voir pour une pièce de théâtre à brocher en peu de jours ». Il s'agirait de Argent et gloire au père.
- 28 janvier
Corr.31-5 : Honoré à Urbain Canel.
- « Si vous ne me donnez pas d'argent, je serais forcer d'employer le temps que je destine aux Scènes à des articles qui me fissent de l'argent comptant ». Balzac avait promis à Boulland (sans doute associé à Canel) des Scènes de la vie militaire qui devaient comprendre notamment : El Verdugo, Adieu (Ces deux nouvelles parut dans La Mode avait un avant-titre commun : Souvenirs soldatesques) ainsi qu'une Passion dans le désert et Le Réquisitionnaire.
- « Arrangez donc l'affaire de Musset avec Gosselin ». Musset avait signé avec Canel et Levavasseur un contrat qui devait comprendre notamment Les secrètes pensées de Raphaël. Canel étant défaillant, Balzac qui rencontrait Musset chez ses éditeurs et dans différents salons, lui avait suggéré de s'entendre avec Gosselin, mais l'affaire n'aboutit pas.
- 31 janvier
(1009) Le Voleur : XXIIIe Lettre sur Paris (C.H.H.XXII, 466-469), dédiée à M. V..., à Besançon (datée du 29/01/1831).
(Pl.X, p. 1222) Dans cette lettre :{citation|L'auteur de la Physiologie du mariage va publier un nouveau livre intitulé La Peau de chagrin.
- 1er février
Corr.31-6 : Louis Desnoyers à Balzac.
- Il lui propose quelques platitudes d'idées à la place de « l'insipide travail dont Philippon (directeur-fondateur de La Caricature) vous a prié ».
- 3 février
(1009) La Caricature publie Croquis, compte rendu anonyme de Plick et Plock, d’Eugène Sue, avec qui Balzac entretient des relations amicales.
- 10 février
(1009) Le Voleur : XIVe Lettre sur Paris (C.H.H. XXII, 470-474), dédiée à M. de N..., à Châtillon (datée du 08/02/1831).
- 14 février
(A.B.1962) Jour anniversaire de l'assassinat du duc de Berry. Émeutes à Paris. L'église Saint-Germain-l'Auxerrois où se déroulait une cérémonie organisé par les carlistes et l'archevêché, situé dans l'Île de la Cité, sont pillés.
Corr.31-7 : Honoré à Urbain Canel[7] (Sur un feuillet où Balzac a écrit les premiers mots d'un chapitre de La Peau de chagrin intitulée L'Agonie; sous ce titre on lit : Dans une modeste d).
- Sans réponse à sa lettre du 28/01, Honoré lui réclame à nouveau de l'argent et indique qu'il va être « forcé d'abandonner et Les Scènes qui ont de la copie pour presque un volume et La Peau de chagrin ce qui peut me fâcher avec Gosselin ».
- 17 février
(1009) La Caricature publie Croquis, compte rendu signé Alfred Coudreux d’une lithographie de Grandville : Les Bacchanales de 1831. (Un second article paraîtra sous le même titre le 10 mars qui n'est sans doute pas de Balzac. (O.D.II, 197-298).
- 18 février
Corr.31-8 : Le docteur Véron à Honoré.
En raison des émeutes anticléricales, le Dr Véron, directeur de la Revue de Paris, refuse de publier La Belle Imperia (le plus ancien Conte drolatique) « votre style donne des érections » et demande amicalement à Balzac de lui donner un autre ouvrage.
Balzac arrête la rédaction de La Peau de Chagrin pour rédiger le Réquisitionnaire[4].
- 20 février
(1009) Le Voleur : XVe Lettre sur Paris (Numérotée par erreur XVIe (C.H.H. 474-483) dédiée à M. P…, à Saint-Quentin (datée : Paris, 18 février 1831).
- 22 février ou 1er mars
(Pl.X, p. 1222) Balzac à Gosselin : « Je puis vous assurer avoir travaillé toute la nuit en pure perte, à faire des phrases inutiles ». (voir A.B.1974)
- 25 février
(A.B. 1962 et 1009) Le Voleur reproduit Le Dernier Napoléon. (Reproduction de l'article paru dans La Caricature du 16/12/1830) - (Pl. X, 1232-1234)
- 27 février
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t. XXIII ; 4e livraison) publie Le Réquisitionnaire (qui remplace la Belle Impéria). La date février 1831 apparaît à la fin du texte de 1835; la dédicace, à Albert Marchant de la Ribellerie, en 1846. (1009) Inséré en septembre dans les Romans et contes philosophiques (Pl. X, 1105-1120).
- 28 février
(1009) Le Voleur : XVIe Lettre sur Paris. (Numérotée par erreur XVIIe. (C.H.H. XXII, 479-483) dédiée à M. H. B... D, à Cambrai (certainement Samuel Henry Berthou qui préparait la candidature de Balzac à Cambrai. (Datée de : Paris, 26 février 1836).
- Début mars
À Saint-Cyr, chez les Carraud, Balzac travaille à La Peau de Chagrin.
- Charles Rabou dirige la Revue de Paris de mars à octobre 1831.
- 1er mars
Corr.31-9 : Édouard Gautier d'Arc à Honoré.
À la suite de son voyage en Grèce, Gautier demande à Balzac d'intervenir à la Revue de Paris pour qu'il insère un article sur à ce séjour. (Un article sur ses Souvenirs de Grèce paraîtra dans La Revus des deux mondes d'avril 1831)
- Dans une lettre à Mme Hanska en date de mars 1835, Honoré écrira de Gautier d'Arc : « Ceci est d'un de mes amis qui peut devenir quelque chose, et il a cela de curieux et qui le recommande à votre faveur heraldicomane, qu'il descend de Jeanne d'Arc, par Gautier, son frère. Il se nomme Édouard Gautier d'Arc, baron du Lys, et il a les armes de France soutenues par une femme dans son écu. N'est-ce pas une des plus belles choses actuelles? Eh bien, là où nous devrions en faire un pair de France, avec un beau majorât, on le fait tout bonnement consul à Valence. Il a de l'ambition ».
- 7 mars (lundi)
Corr.31-10 : De Saint-Cyr - Balzac écrit à Charles Gosselin : « Je me suis exilé à Saint-Cyr, où je travaille sans relâche et sans distraction à vous achever La Peau de chagrin. Je termine ce soir la première partie, celle qui me donne le plus de soucis ». Il espère aller le voir jeudi (10/03).
G. Sand à Jules Boucoiran au sujet d'une passion dans le désert et de Sarrasine[4] : « La littérature est dans le même chaos que la politique. Il y a une préoccupation, une incertitude dont tout se ressent. On veut du neuf et pour en faire, on fait du hideux. Balzac est au pinacle pour avoir peint l'amour d'un soldat pour une tigresse et celui d'un artiste pour un castrato. Qu'est que tout cela, bon Dieu? Les monstres sont à la mode. Faisons des monstres ».
(Pl.X, p. 1223) Peut-être Balzac fit-il ensuite un séjour à Champrosay, chez sa sœur Laure, mais ce n'est pas certain.
- 9 mars (mercredi)
(A.B. 1962) Balzac assiste au premier concert de Paganini à l’Opéra qui est arrivé à Paris fin février..
Corr.31-11 : Honoré au caissier du journal Le Voleur. Il accuse réception d'une somme de 166 frs pour solde de compte pour les Lettres sur Paris.
- 10 mars
(1009) Le Voleur : XVIIe lettre sur Paris. (Numérotée par erreur XIXe).(C.H.H. XXII, 484-487) dédiée à M. V…, à Chartres. (Datée : Paris, 8 mars 1831).
- 13 mars
Corr.31-12 :Balzac à Samuel-Henry Berthou.
- Le cachet postal du 14 figure au verso d'un feuillet du second manuscrit des Deux Amis ayant servi d'enveloppe.
- Balzac fait part à son ami Samuel-Henry Berthou, directeur de la Gazette de Cambrai, de son désir de se présenter aux élections législatives prévues pour juillet. Il lui promet en échange de son aide, d'intervenir à La Revue de Paris, pour faire paraître son article intitulé Prestige. Il y aura bien un article de Gautier, Souvenirs de Grèce, qui paraîtra en avril 1831, mais dans La Revue des deux mondes.
- « Je vous griffonne ceci entre deux épreuves des Contes drolatiques (titre du premier volume où sera Impéria) entre une épreuve des Scènes de vie militaires, deux de La Peau de chagrin, une de la Revue de Paris et d'autres du Voleur et de la Revue des deux mondes ».
- Peu avant le 15 mars
(1009) La Revue des Deux Monde publie Le Petit souper, conte fantastique dans une livraison antidatée de décembre 1830. Première publication de Balzac dans cette revue. (1009) Reproduction corrigée des Deux Rêves (Sur Catherine de Médicis, IIIe partie), parue dans La Mode du 8 mai 1830, amputée de ses trois premiers paragraphes.
- 15 mars
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit Le Petit souper, Conte philosophique, précédé de la note suivante : « Cet article (...) renferme une pensée politique, aussi hardie que profonde, et qui a besoin d'être méditée pour être bien comprise. L'auteur, M. de Balzac, paraît ne pas vouloir s'arrêter à la réputation littéraire que la Physiologie du mariage, ses compositions remarquables de la revue de Paris et les Lettres sur Paris publiés dans notre journal, lui ont assurée : son talent grandit en s'avançant vers un avenir politique qui, maintenant, s'est en quelque chose rapproché de lui ».
(1009) Le texte est à chaque fois précédé d'une brève note rédactionnelle (B.jour., 493 et Pl.X, 1412) attribuable à Balzac. Inséré sous le titre Les Deux rêves dans les Romans et contes philosophiques en septembre. (Pl.XI, 443-457)
Corr.31-13 : Traité avec Boulland et Canel.
Balzac vend la Monographie de la vertu, tirée à quinze cents exemplaires, à Félix Boulland et Canel, formant deux volumes de 25 feuilles, moyennant une collection du Moniteur complète jusqu'à ce jour, et 400 frs quand le manuscrit sera terminé. Balzac demande un an pour livrer son manuscrit.
Le manuscrit ne sera pas livré à la date indiqué, et Dieulouard à qui Canel avait cédé ses droits en mai 1831, n'eut pas plus de succès. Il reste une trace de cet ouvrage projeté, les deux épigraphes qui figuraient en tête de L'Élixir de longue vie publiée dans la Revue de Paris en octobre 1830.
- 17 mars
Corr.31-14 : Gabriel de Berny à Balzac.
Indigné des propos libéraux tenu devant lui par Balzac, M. de Berny lui écrit : « Soyons, Monsieur, modérés et restons chacun en notre maison : nous éviterons des rencontres qui n'auront rien d'agréable l'un pour l'autre ».
- 19 mars
Corr.31-15 : Honoré à Samuel-Henry Berthoud.
- Le début de la lettre manque.
- Honoré vient de lire Notre-Dame de Paris dont il écrit « ...un déluge de mauvais goût (...) une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale... »
(Corr.31-32 note 1) La Gazette de Cambrai annonce que Balzac a fait don des Scènes de la vie privée et de la Physiologie du mariage à la Société d'émulation et ébauche une campagne politique : « M. de Balzac n'est point seulement un écrivain célèbre, il est plus encore peut-être un publiciste profond. Il ne faut citer à l'appui de cette assertion que les Lettres de Paris publiées dans Le Voleur et dans lesquelles on remarque un jugement si sûr, une précision si lucide (...) En outre, M. de Balzac s'occupe d'une publication de politique qui doit contribuer puissamment à répandre, parmi les classes les plus pauvres, l'instruction et mieux encore : les idées saines ».
- 20 mars
(1009) Le Voleur : XVIIIe Lettre sur Paris (Numérotée par erreur XXe) (C.H.H. XXII, 487-491) dédiée à M. V..., à Bayeux. (Datée de: Paris, 18 mars 1831).
- 21 mars
(A.B. 1962) Nantes, Henry-François de Balzac, accompagné de sa mère, s'embarque sur Le Magellan commandé par le Capitaine de Beaufort, à destination de l'île Maurice.
- 23 mars
Corr.31-16 : Honoré à Charles-Michel Galisset. Voir lettre 30-17 et lettre 31-48 à Malher.
Au sujet du contentieux à propos de la collection des lois avec la société Malher et Cie. Galisset lui répondra le 08/05 (courrier non retrouvé).
- 24 mars
(1009) La Caricature : La Procession du Diable. Commentaire non signé d'une lithographie satirique de Gavarni.
- 27 mars
(1009) La Revue de Paris (t.XXIV ; 4e livraison) publie Le Doigt de Dieu (La Femme de trente ans, chap. IV ; 1re partie). Inséré dans le seconde édition des Scènes de la vie privée en mai 1832 (Pl. II; 1142-1148).
- 31 mars
(1009) Le Voleur : XIXe Lettre sur Paris (Numérotée par erreur XXIe). Dernière lettre de la série de 19 commencée le 30 septembre 1830.(C.H.H. XXII, 491-496). Dédiée à M. L..., à Cambrai.(Datée de : Paris, 29 mars 1831).
- Mars (?)
Corr.31-17 : Honoré à François Buloz. À propos de L'Enfant maudit où il demande une épreuve sur papier blanc pour correction.
- Mars – mai
En vue des élections générales qui auront lieu le 5 juillet suivant, songe à se présenter ; il envisage des candidatures à Cambrai, Fougères et Tours.
Le ministère Lafitte avait fixé le cens d'éligibilité à 500 frs d'impôts, or Balzac n'en payait que 31,55 frs, toutefois Laure de Surville affirmera : « Les propriétés que possédait ma mère, veuve, donnaient le cens à son fils »[7].
L.-J. Arrigon suppose que Balzac projetait alors un riche mariage, lui permettant d'atteindre le cens d'éligibilité.
- Fin mars et début avril
(A.B.1962) Balzac séjourne à la Bouleaunière, il travaille à La Peau de chagrin. Du 31 mars au 13 avril, la composition de la fin de la première partie de La Peau de chagrin est en pages[4].
- Peu avant le 12 avril
(1009) La Revue des Deux Mondes (3e série, t.1) publie l'Enfant maudit (1re partie) dans une livraison antidatée de janvier-février 1831. Inséré en septembre dans les Romans et contes philosophiques. (Pl X; 865-920)
- Peu après le 10 avril
Corr.31-18a : Paris - Honoré à Charles Rabou, Directeur de la Revue de Paris.
- Indique qu'un article sera demain matin à l'imprimerie.
- Il le remercie d'avoir inséré dans son numéro du 10 avril l'article de son ami Berthoud Légendes et contes misanthropiques.
- 14 avril
Corr.31-18 : Adrien Brun à Balzac.
Adrien Brun est un ancien condisciple de Balzac à Vendôme et qui est actuellement sous-préfet à Bazas. Il nous apprend qu'Honoré « dans la solitude de la prison ou de l'alcôve » fabriquait des horloges.
- 20 avril
Corr.31-19 : Charles Frédéric Spachmann à Balzac. Pour la reliure d'un Prevost, un Cooper, un Lavater, un Le Sage.
- 23 avril
(A.B. 1962) et (1009) Mise en vente de la brochure Enquête sur la politique des deux ministères par M. de Balzac, électeur éligible Levavasseur, 1 vol. in-8° à 2 Fr- Enregistrée à la B.F. le 30/04. (C.H.H. XXVII, 11-40).
(A.B. 1962) L'ouvrage est ainsi commenté : « Par ces mots : les deux ministères, l'auteur désigne les deux systèmes entre lesquels le ministère avait à choisir après la révolution de juillet. Ce qu'il donna aujourd'hui n'est que le préambule de quatre autres enquêtes, qu'il promet de quinzaine en quinzaine, sur les relations extérieures, les ministères de la guerre, des finances et de l'intérieur ». découragé, semble-t-il, par le peu d'écho suscité par sa première brochure, Balzac renonça aux autres. C'est une annonce dans le Voleur du 25 avril qui permet de fixer au 23 avril la mise en vente de l'Enquête.
- 23(?) avril
Corr.31-20 : Honoré à Alphonse Levavasseur.
- Au sujet de la brochure ci-avant (?).
- Il lui demande de faire des annonces pour le drame en trois actes Les Chouans ou Coblentz et Quiberon par MM. Anicet Bourgeois et Francis Cornu, représenté pour la première fois au théâtre des Nouveautés, le mardi 26 avril 1831.
- 24 avril
Parution dans la Revue de Paris de La Prima Dona, nouvelle signé : J. Sand. (George Sand a pu y collaborer)[4].
- 25 avril
Corr.31-21 : Alphonse Levavasseur à Balzac.
Cet échange de lettres renoue un dialogue qui s'était rompu entre les deux hommes, Levavasseur indiquant que sa « carrière a commencé sous les auspices de vos premiers succès ».
L'éditeur souhaite publier un Keepsake américain et demande à Honoré de lui réserver une feuille. Ce Keepsake qui sera enregistré à la B.F. le 24/12/1831 eut pour titre Le Talisman, morceaux choisi inédits de littérature contemporaine, et pour lequel Balzac écrivit Une scène de village qui finalement ne fut pas inséré.
- 26 avril
Corr.31-22 : Balzac au général Pommereul.
- « Mon cher Général, je suis par la nouvelle loi, devenu tout à coup éligible et électeur, j'avoue franchement que me souvenant de la pénurie où vous étiez dans votre arrondissement de Fougères pour trouver des députés, j'ai pensé à me présenter à vos concitoyens comme Candidat ».
Il lui fait parvenir 40 exemplaires de sa brochure Enquête sur la politique des deux ministères.
- 27 avril
Corr.31-23 : Balzac à Alphonse Levavasseur. Il lui demande de remettre au porteur de ce pli, trois exemplaires du Dernier Chouan qui seront envoyés au général Pommereul.
- 29 avril
(A.B.1962) Balzac réclame à la préfecture de police son inscription sur la liste électorale et fournit un extrait de rôle, un titre de propriété et une délégation. Nous ne connaissons pas le titre de propriété. Il y a un mystère balzacien.
- 30 avril
(A.B.1962) Balzac est l'un des témoins de complaisance qui signent l'acte de notoriété concernant Émile de Girardin, né de père et mère inconnus et ne connaissant pas la date de sa naissance. Fils adultérin du comte Alexandre de Girardin, il avait été déclaré à l'état civil sous le nom d'Émile Delamotte. À la veille d'épouser Delphine Gay, il voulait une dernière fois répudier le nom de Delamotte. Parmi les autres témoins figuraient Lautour-Mézeray et Peytel.
- Fin avril (?)
Corr.31-24 : Charles Rabou à Balzac.
« Mon cher Prometteur, vous deviez envoyer votre article hier et personne n'en a entendu parler (...) ».
Corr.31-25 : Honoré à Sophie Gay (?). Pour ce décommander à une invitation de celle-ci car il est « retenue par un travail urgent, l'article de la Revue pour dimanche ».
- Début mai
Corr.31-28 : Paris - Balzac à Zulma Carraud.
Zulma lui a envoyé un manuscrit qu'il n'a pas eu le temps de lire, et que ses occupations (il se dit candidat dans deux arrondissements) ne lui ont pas permis d'écrire une ligne de La Peau de chagrin depuis le peu de pages qu'il a écrit à Saint-Cyr (le 08/03). Il lui a envoyé sa brochure électorale, et indique qu'il va s'absenter une quinzaine de jours pour terminer La Peau de chagrin.
- 1er mai
(A.B.1962) La Revue de Paris (t.XXVI ; 1re livraison) publie Les Proscrits, esquisse historique. Dédié depuis 1835, Almae Sorori, ce conte est, maintenant, daté d'octobre 1831, date fausse.
(1009) Inséré en septembre dans les Romans et contes philosophiques (Pl. XI, 525-555).
Corr.31-26 : de Tours - Amédée Faucheux à Balzac.
Honoré lui avait envoyé deux lettres (non retrouvées), ainsi que sa brochure où il lui annonçait son désir de candidature en Indre-et-Loire. Faucheux lui objecte que dans son manifeste, il ne dit pas clairement pour quel parti il se déclare, et que César-Joseph Bacot, député sortant sera réélu à l'unanimité.
- 3 mai
Corr.31-27 : Balzac à Auguste Marseille Barthélemy.
Critiques de Balzac à la suite de l'article de Barthélemy parue dans Némésis intitulée La statue de Napoléon, anniversaire du cinq mai où l'auteur demande une statue de Napoléon sur la colonne Vendôme et le retour des cendres de l'Empereur.
- Avant le 5 mai
Corr.31-29 : Paris - Balzac à Charles Gosselin.
Honoré écrit « que depuis le jour où je me suis exclusivement vendu à La Peau de chagrin, je n'ai pas fait une ligne pour autre chose... »
Il part jeudi pour finir ce roman - car mes proches ont tout à fait honte pour moi et veulent m'aider à faire l'ouvrage (...) et lui donnera dans huit jours la 2e partie, et la 3e suivra promptement... Il espère le voir paraître le 20 mai... (la mise en vente n'aura lieu que le 1er août...).
Il lui promet La Maurisque au début de l'année prochaine, projet de roman en deux volumes, qui fera finalement place à un conte drolatique du premier dixain intitulé Le Succube.
- 6 mai (vendredi)
Corr.31-30 : Balzac à Victor Ratier, chanoine de Saint-Denis, 11, rue Neuve St Étienne Bonne-Nouvelle, Paris. Lui indique qu'il part incessamment pour une quinzaine de jours à Nemours.
Corr.31-31 : Honoré à Jules Sandeau.
Balzac félicite Jules Sandeau pour sa nouvelle La Prima donna, signée « J. Sand », publiée dans la Revue de Paris en avril 1831 et propose de lui confier à son retour deux ou trois sujets de drame. (Ces projets de pièces de théâtre n'eurent pas de suite).
Sandeau et Sand habitaient 21, quai des Grands-Augustin, avant d'habiter à partir de juillet 1831, au 5e étage, d'un immeuble aujourd'hui détruit, au coin du quai et de la place Saint-Michel.
(A.B. 1962) Balzac quitte Paris pour La Bouleaunière. Il sera de retour le 24 au matin.
Les feuillets rédigés à Nemours de La Peau de Chagrin concernent les chapitres XIV (le dernier de la première partie) et XV à XXIV de la Femme sans cœur. Les épreuves mises en pages seront renvoyés à l'auteur du 30 mai au 9 juin.
- 7 mai
Corr.31-32 : Cambrai - Samuel-Henry Berthoud à Balzac.
Il vient de recevoir une lettre de Balzac et une lettre de sa maîtresse... Balzac est malade. Il lui indique qu'il le soutient dans sa candidature à Cambrai et que la société d'émulation servira d'instrument, il lui demande de venir rapidement à Cambrai.
Corr.31-33 : Cambrai - Henri Leroy à Balzac (Chez Mme de Beaumont à Hulay, seine et Marne). Il le remercie pour les Scènes de la vie privée transmis par Berthoud.
- 8 mai
(Corr.31-4) La Mode annonce les Scènes de la vie militaire.
- 9 mai (lundi)
(Corr. p. 1289) George Sand à Émile Regnault.
« Je vois le petit (Sandeau) en assez bon chemin pour gagner sa vie et la mienne. Ce Balzac est un charmant garçon; s'il le prend en amitié, je le tiens pour un digne homme, car je mesure les gens au degré d'estime qu'ils ont pour mon Jules. Les mauvais cœurs ne sympathiseront jamais avec lui ».
- 14 mai samedi
Corr.31-34 : Nemours - Balzac à Charles Gosselin.
- Balzac indique à Girardin que le 18/05, il recevra 40 feuillets du manuscrit La Peau de chagrin. (Trois jours plus tard il lui envoie un paquet contenant 26 feuillets)
- Le 23, pour son retour à Paris, il aura tout l'ouvrage.
- Mai
(A.B.1962) La Revue des deux mondes (3e série, t.II, 3e livraison) publie un extrait de la Peau de chagrin : Une Débauche.
C'est le début d'une habile campagne de publicité : publications partielles, entrefilets louangeurs, lectures dans différents salons, en particulier chez Madame Récamier.
Voici le texte publicitaire accompagnant Une Débauche : « Impatiemment attendue, l'œuvre originale dans laquelle notre collaborateur a, dit-on, merveilleusement uni la peinture de la société moderne, son manque de croyance, son luxe, ses passions, aux plus hautes idées morales et philosophiques, doit paraître dans quelques jours (le 15 juin). on sait que la Peau de chagrin a déjà obtenu dans les salons de Paris d'honorables suffrages ».
- Mi-mai
(Corr.31-31; note 2) Balzac avait pris George Sand en amitié. Vers la mi-mai, il lui envoyait une lettre, aujourd'hui perdue (« j'ai reçu la lettre de Balzac que vous me faisiez passer », écrivait-elle à Mlle Regnault).
- Vers le 15 mai
Corr.31-35 : Nemours - Balzac à Victor Ratier. Il espère avoir fini La Peau de chagrin pour la fin du mois.
Ratier semble lui avoir proposé une association pour faire des pièces de théâtre. Honoré est d'accord à condition d'en être « le polisseur ». Ces travaux ne devant avoir comme but que leur bien-être financier, « puisqu'il ne s'agit plus que de chaircuiterie littéraire que de réputation ».
Tous ces projets n'eurent pas de suite du côté de Balzac. Ratier écrivit quelques vaudeville avec Déaddé. Il lui demande de saluer pour lui Jules Chabot de Bouin, ancien collaborateur de La Silhouette, où il signait Ch. de B.
- 18 mai (mercredi)
Corr.31-37 : Nemours - Balzac à Charles Rabou.
Balzac indique qu'il est à cheval sur un crime et couchait et mangeait dans l'Auberge Rouge, qui pour lui est une distraction à son travail (La Peau de chagrin). Il pense donner à Foucault, le prote d'Adolphe Éverat, le premier paragraphe, mardi matin.
L'Auberge Rouge paraîtra dans La Revue de Paris les dimanche 21 et 28 août 1831. « Je suis ici sans un pauvre livre, seul dans un pavillon au fond des terres, vivant avec La Peau de chagrin qui, Dieu merci, s'achève. Je travaille nuit et jour ne vivant que du café ».
- Vers le 18 ou 20 mai
Corr.31-36 : Nemours - Balzac à Charles Gosselin. Il lui fait parvenir 26 feuillets sur 40 de La Peau de chagrin.
- 19 mai
Corr.31-38 : Général de Pommereul à Balzac. La brochure de Balzac a été mal perçue à Fougères. D'une part Balzac n'est pas breton, d'autre part la réélection de La Riboisière semble déjà acquise. Corr.31-39 : Jean-Antoine-Théodore Vautor Desrozeaux à Balzac.
- Il parle d'une lettre écrite à un certain hermite de Crillon en 1824.
- Il lui recommande un ami, L. É. de Maynard, fils d'un riche planteur, qui se destine à la vie littéraire. (voir note 2 p. 1291)
- Il lui demande des nouvelles des anciens amis du lycée Charlemagne : Guyard, Bessant, Boutron.
(A.B.1968 p. 25)
- 20 mai
Corr.31-40 : Nemours - Balzac à Samuel-Henry Berthoud.
- Il lui donne rendez-vous mardi matin à Paris.
- Il aura fini d'ici là un volume de La Peau de chagrin.
- 21 mai
Corr.31-41 : Paris - Charles Rabou à Balzac. Indique à Balzac que l'Auberge Rouge, qu'il n'a pas reçu, ne pourra paraître le dimanche 29 mai.
- 24 mai
(A.B. 1962) Balzac rentre à Paris.
- 25 mai (?)
Corr.31-42 : Balzac à Sophie Gay. Il ne peut venir ce soir chez François Gérard (le peintre) car il doit finir l'Auberge Rouge, il promet de venir mercredi suivant.
- 29 mai
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XXVI ; 5e livraison) publie Le Suicide d’un poète (extrait de La Peau de chagrin), précédé de cette note : « Nous sommes heureux de pouvoir, par ce fragment, venir en aide à l'impatience publique dès longtemps préoccupée de l'apparition de ce livre. Quelques lectures de salon lui ont donné, avant sa naissance, une immense renommée que ne paraît pas de voir démentir le commencement de publicité qu'il reçoit ici ».
(1009) Précédé d'un Résumé et d'une Présentation (Pl.X, 193-201).
- 30 mai au 9 juin
(Pl.X, p. 1224) Composition de la dernière épreuve de La Peau de chagrin, chapitres XIV à XXV ; il s'agit sans doute de l'envoi de Nemours du 20 mai.
- 1er juin (mercredi)
(A.B. 1962) Balzac assiste au mariage d'Émile de Girardin et de Delphine Gay ; quelques jours après, il leur rend visite à Villiers-sur-Orge (à 1 km du château de Lormois qui appartenait au duc de Maillé, père de Mme de Castries).
(Corr.31-12) Le Dr Véron, nommé directeur de l'Opéra, inaugure sa direction avec Guillaume Tell de Rossini
- 4 juin
(A.B.1962) Le Cabinet de lecture reproduit Le Suicide d'un poète.
- La B.F. enregistre les T. 1 et 2 les Mémoires de la Duchesse d'Abrantès, publiés chez Ladvocat.
- Avant le 5 juin (voir mai)
(1009) La Revue des Deux Mondes (3e série, t.II, 3e livraison antidaté de mai) publie Une Débauche, fragment de La Peau de chagrin. Le numéro est daté de mai 1831, accompagné d'une note de la rédaction. « Impatiemment attendue, l'œuvre original dans laquelle notre collaborateur a, dit-on, merveilleusement uni la peinture de la société moderne, son manque de croyance, son luxe, ses passions, aux plus hautes idées morales et philosophiques, doit paraître dans quelques jours (le 15 juin). on sait que la Peau de chagrin a déjà obtenu dans les salons de Paris d'honorables suffrages ».
Reproduit dans le Cabinet de lecture du 14 juin et dans Le Voleur du 20.
- 6 juin
Corr.31-43 : Charles de Montalembert à Balzac. Il attend La Peau de Chagrin afin d'en faire un compte-rendu positif dans l'Avenir.
- 8 juin
Corr.31-44 : Bazas - Adrien Brun à Balzac.
Brun vient de perdre la vue. Il a reçu la brochure électorale d'Honoré et propose d'en faire l'apologie dans l'Opinion, journal bordelais. Il a vu Bois-le-Comte à Bordeaux. Il lui suggère un sujet de nouvelle, qui devait laisser des traces sous le titre des Amours d'une laide.
- Avant le 12 juin
Corr.31-45 : Paris - Balzac et Charles Rabou. Balzac propose de publier un de ses textes le 19 au lieu du 12 (La Belle Impéria ?). Il revient de Villiers, la maison de campagne de Sophie Gay.
- 14 juin
(A.B. 1962) Le Cabinet de lecture reproduit : Une Débauche, fragment de La Peau de chagrin.
- 19 juin
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XXVII ; 3e livraison) publie La Belle Imperia (conte du premier dixain des Cent Contes drolatiques) (Véron, qui avait refusé le conte, venait d'être nommé directeur de l'Opéra et avait été remplacé à la tête de la Revue de Paris par Charles Rabou. Ce dixain paraîtra en librairie en avril 1832.
- 20 juin
(A.B. 1962) Le Voleur reproduit : Une Débauche, fragment de La Peau de chagrin.
- 21 juin
(A.B. 1962) Henry de Balzac débarque à Port-Louis, capitale de l'île Maurice. Quelques jours après il s'installe chez une veuve, Mme Constant Dupont, originaire de l'île Bourbon, possédant une maison au Trou fanfaron.
Le capitaine Beaufort dans une lettre à Eugène Surville, en date du 16/12/1835, raconte les débuts d'Henry à l'île Maurice : « Henry trouva à s'(..)employer utilement, ce qu'il gagnait était au moins double de ce qu'il aurait dû dépenser, il eût reçu dans les meilleures maisons de la colonie avec très peu frais; il n'a pas voulu s'en donner la peine préférant la compagnie de jeunes gens désœuvrés et entièrement livrés au plaisir. Mme Dupont le vit, en fut éprise, et fit ce qu'elle put pour faire connaissance plus intimement, ils se marièrent; elle avait une assez jolie fortune, plus que suffisante pour sa vie rangée; son mariage changea sa position. On eut chevaux, cabriolet, grands dîners et toutes ces dépenses sont très lourdes dans les colonies. Cela dura tant que le disponible de Mme Vve Dupont put y suffire ».
Corr.31-46 : Paris - 23, rue de la Rochefoucault - Olympe Pélissier à Balzac.
- Elle l'invite dimanche matin à Ville d'Avray où il y aura Lautour, Véron, etc.
- Elle venait de quitter la rue Neuve-du-Luxembourg (rue Cambon) pour la rue de La Rochefoucault.
- Olympe Pélissier passait une partie de l'été au château de Ville d'Avray qu'elle louait.
Amédée Pichot, dans un article que Balzac n'a pas désavoué, a raconté que l'épisode de la Peau de chagrin où Valentin se cache dans la chambre de Foedora était le souvenir d'une aventure semblable d'Honoré avec Olympe.
Composition de La Peau de chagrin du 21 juin au 4 juillet, figurant sur les épreuves des chapitres XXVI à XXXV (fin de la deuxième partie) et XXXVI à XLVI de la troisième partie déjà intitulée l'Agonie[4].
- 30 juin et 1er juillet. Composition de la Préface de La Peau de chagrin[4].
- Juin ou début juillet
Corr.31-47 : Paris - Balzac à Gavarni.
Berthoud vient de lui écrire qu'il devait aller à Cambrai. Il demande à Gavarni de venir lui rendre visite afin de voir s'il peut s'y rendre avec lui. (Gavarni exposera à Douai).
- Juin ou juillet
Corr.31-48 : Paris - Balzac à Malher. Il lui indique qu'il a reçu une délégation de Barbier, et qu'il voit M. Duverger immédiatement, dans l'affaire qui l'oppose M. Galisset et lui.
- Fin juin ou début juillet
Corr.31-49 : Balzac à Alfred de Vigny. Il lui demande de lui procurer un billet pour voir La Maréchale d'Ancre (Créée à l'Odéon le 25 juin, fut jouée trente fois du 27 juin au 1er août 1831).
- Juin
Corr.31-50 : Paris - Balzac à Charles Gosselin.
Il lui demande de lui régler 450 frs afin de payer une dette qui arrive à échéance le 30/06.
La préface de La Peau de chagrin était samedi matin à l'imprimerie (le bon à tirer est daté du 30 juin). « Demain vous aurez le reste du manuscrit ».
- Début juillet
Corr.31-51 : Balzac à Charles Gosselin.
Il lui demande de lui remettre un effet à trois mois de 250 frs afin d'acquitter le compte Levavasseur aujourd'hui.
Il n'a pas fini La Peau de chagrin, mais pense l'avoir terminé pour le 25, et demande à Gosselin de faire des annonces dans les journaux de province.
Mme Récamier en a réclamé une lecture (il a dû lui être présenté en 1829 par la duchesse d'Abrantès).
- 9 (?) juillet
(Cor. 31-71 n.1) George Sand à Charles Duvernet : « Oh! vous auriez compris la fascination de monsieur Balzac ou vous ne comprendrez jamais rien à la magie du regard et à la sympathie des âmes ».
- 11 juillet
Corr.31-52 : Paris - Charles Rabou à Balzac. Il est venu ce matin chez Honoré, mais il n'y a trouvé personne.
- Vers le 24 juillet
Corr.31-53 : Balzac à la duchesse d'Abrantés.
Il s'excuse de ne pouvoir dîner avec elle car il est « mis en réquisition par le feu d'artifice et le concert et la dona (pour l'anniversaire des Trois glorieuses le 27, 28, 29 juillet) ». Il lui précise qu'il va passer un mois à la campagne.
- 29 et 30 juillet
(Pl.X, p. 1225) Composition des chapitres XLVII Ã LIII et de la conclusion de La Peau de chagrin.
- 29 juillet
Corr.31-54 : Frapesles - Zulma Carraud à Balzac. Elle lui fait part de sa tristesse d'avoir quitté Saint-Cyr. Elle indique qu'elle va partir pour Montpellier.
- 29 et 30 juillet
Composition des derniers chapitres (XLVII et LIII) de La Peau de chagrin. Le roman sera mis en vente le 1er août[4].
- 30 juillet
(A.B.1962) Le commandant Carraud est nommé directeur de la poudrerie d’Angoulême.
Mme Carraud était alors en vacance à Frapesles (propriété appartenant à son père). La disgrâce de son mari, victime des grands changements administratifs consécutifs à la Révolution de juillet, l'éloignait à son grand désespoir de Paris. (2002) dit que ce n'était pas une disgrâce, nomination normale pour un polytechnicien, officier d'artillerie de son grade.
- Vers le 30 juillet
Corr.31-55 : Balzac à Charles Gosselin.
- Il va se charger de faire les annonces de La Peau de chagrin dans divers journaux.
- Il demande à Gosselin de préparer une 2e édition de La Peau de chagrin, dont la 1re édition n'est tiré qu'à 750 exemplaires. Il pense qu'Éverat à le matériel disponible pour faire ce travail en peu de temps.
- Il a reçu une lettre furibonde de Gosselin qui ne le considère que comme un noircisseur de papier.
- Il indique qu'il a promis des articles à L'Artiste, la Revue des deux mondes et de Paris pour plus de 1 000 frs.
- Balzac recevra 18 exemplaires gratuit de La Peau de Chagrin.
- 31 juillet – 7 août
(A.B. 1962) L’Artiste (t.1 ; 26e livraison, et t.II, 1re livraison) publie Le Chef-d’œuvre inconnu - Ire partie - (reproduit dans le Cabinet de lecture du 24 septembre) et l'entrefilet suivant : « Demain lundi (1er août) La Peau de Chagrin paraîtra, une indisposition de M. de Balzac a malheureusement retardé la publication de ce livre destiné, selon toute apparence, à un grand succès ». Une note analogue figure, le même jour, dans la Revue de Paris (t.XXVIII, 5e livraison, p. 324).
La date février 1932, qui figure dans l'édition des Études philosophiques (1837) à la fin de ce conte, ne correspond donc pas à sa première édition. La dédicace A un lord est de 1845.
- Août
(A.B.1968, p. 170) Sous la signature *** La Revue encyclopédique publie un compte rendu assez sévère de La Peau de Chagrin. Tout en rappelant l'accueil favorable fait par la même revue au Dernier Chouan, la scène de l'orgie est longuement citée. La phrase : « disait un jeune homme devenu républicain faute d'une syllabe » est accompagnée de la note suivante : « Nous remarquons que l'imprimeur de M. Balzac a prévenu le danger de voir un écrivain si distingué se jeter dans le parti républicain ». L'apparition de la particule devant le nom de Balzac ne manquait donc pas d'être remarquée et commentée.
Le C.R. est très sévère : Il s'agit « tout simplement d'un conte fantastique sans aucune moralité (...) l'exagération est le défaut évident de M. de Balzac (...) Il ne s'est pas corrigé depuis son premier et son meilleur ouvrage ». Il reconnait toutefois « la magie du pinceau (...) C'est par là qu'il est un écrivain supérieur ».
(A.B. 1968, p. 170) Compte-Rendu de La Peau de chagrin dans le Journal des Débats.
- 1er août (lundi)
(1009) Mise en vente de La Peau de Chagrin. Roman philosophique. Charles Gosselin et Urbain Canel, 2 vol. in-8° de 396 et 376 pages; chacun des deux tomes est orné d'un frontispice de Tony Johannot. Il porte les noms de Charles Gosselin et d'Urbain Canel, libraires, avec la date MDCCCXXXI. Le titre est le suivant : LA PEAU DE CHAGRIN, /ROMAN PHILOSOPHIQUE/ PAR M. DE BALZAC/ sous le titre, un trait gras ondulé, suggérant un serpent, accompagné de la référence (Sterne, Tristan Shandy, chap. CCCXXII). Prix de vente: 15 fr4. (enregistrée à la BF du 6 août).
Dans l'édition de décembre 1834, la note de l'éditeur pour l'édition des Études philosophiques indique que cette édition a été tirée à 900 exemplaires alors que le contrat indique 700 exemplaires.(C.H.H. t.XIV; p. 15 « 750 exemplaires plus double passe, soit en réalité 900 exemplaires »).
Le tome I s'ouvre par une Préface supprimée dans les publications postérieures (Pl. X, 47-55). Publications antérieures fragmentaires :
- La Caricature du 16/12/1830 - Le Dernier Napoléon, signé : Henry B.
- Le Voleur du 25/02/1831 - Le Dernier Napoléon
- La Revue de Paris du 29/05/1831 - Le Suicide d’un poète
- Le Cabinet de lecture du 04/06/1831 - Le Suicide d’un poète
- La Revue des Deux Mondes avant le 05/06/1831 - Une Débauche
- Le Cabinet de lecture du 14/06/1831 - Une Débauche
- Le Voleur du 20/06/1831 - Une Débauche
Publications postérieures fragmentaires :
- Le Cabinet de lecture du 09/08/1831 - M. de Balzac et La Peau de chagrin
- L'Artiste du 14/08/1831
- Le littérateur Universel du 25/09/1835 : Portrait d'un débiteur et Une orgie
Publications postérieurs :
- septembre 1831 in Romans et contes philosophiques
- 1833, 1834 in Études philosophiques
- 1837, 1838 - Balzac illustré, La Peau de chagrin, Études sociales
- 1839 - En édition séparé
- 1846 - Furne
- 1846 daté 1845 - in Études philosophiques
- Pl. X, 57-294
- Le manuscrit de La Peau de Chagrin n'a pas été retrouvé.
Le jeu d'épreuve est conservé à la collection Lovenjoul sous la cote A 177. Les corrections ne sont pas très nombreuses. Certaines, assez rare, ne sont pas de la main de Balzac. Il a peut-être au moins un placard antérieur. De plus entretemps où Balzac déclare avoir terminé et livré à l'imprimerie un ensemble de chapitre et que le texte soit mis à la confection, il y a environ un intervalle d'une dizaine de jours au moins : le temps nécessaire pour une première composition et une correction.
- Vers le 1er août
Corr.31-56 : Balzac à Auguste Jal. Lui envoie un exemplaire de La Peau de chagrin et lui demande un article sur le livre.
- 3 août
Corr.31-57 : Charles Frédéric Spachmann à Balzac. Lui envoie les feuillets manquants pour les œuvres de Le Sage et Prévost.
- 4 août
(A.B. 1968, p. 175) Le Constitutionnel annonce la mise en vente de La Peau de chagrin.
- 5 août
Corr.31-35 : Balzac à Anselme Chauveau.
Chauveau est bibliothécaire de la ville de Tours. Balzac se propose d'aller à Tours du 22 au 27, pour rendre des livres relatifs au règne de Louis XIII et d'emprunter des livres de la Bibliothèque Royale. Ce voyage n'eut lieu qu'en septembre.
- 6 août
(A.B. 1968 p. 165) Philarète Chasles publie dans Le Messager des Chambres un compte rendu, non signé, de la Peau de Chagrin, compte rendu reproduit dans Le Voleur du 10/08. Chasles réutilisera d'important fragment dans sa Préface aux Romans et contes philosophiques publiés en septembre.
(A.B. 1962) La B.F., no 3724, enregistre la publication de : La Peau de chagrin, roman philosophique. Par M. de Balzac. Deux vol. in-8°, ensemble de 47 feuilles, plus deux vignettes. Imp. de Cosson à Paris. - À Paris, chez Ch. Gosselin, chez Urbain Canel, rue du Bac, no 104.
Corr.31-59 : Frapesle - Zulma Carraud à Balzac. Elle sera à Frapesles jusqu'au 10 septembre et invite Honoré à venir la voir. Elle rejoindra Angoulême ensuite où Carraud est nommé inspecteur de la Poudrerie. (Balzac ira à Angoulême mi-décembre)
- 7 août
(1009) L'Artiste : Le Chef-d’œuvre inconnu - IIe partie - Suite et fin du récit publié le 31 juillet. Inséré dans les Romans et Contes philosophiques en septembre (Pl. X, 430-438).
Corr.31- 60 : Charles Philippon à Balzac.
Il ne peut se procurer un exemplaire de La Peau de Chagrin. Grandville est en train de le lire. Il demande à Honoré de faire un article sur ce livre et de le signer sous un pseudonyme, pour le faire paraître lundi.
- 8 août
(A.B. 1962) Figaro publie un compte rendu de La Peau de Chagrin, rédigé par Latouche, ou, après quelques restrictions, regrettant notamment le battage publicitaire des semaines précédentes et contestant le caractère fantastique ou philosophique de l'ouvrage, concluait ceci : « Le succès du livre n'est pas douteux pour moi. Malgré l'assurance de l'auteur et de celle du libraire, je donne aussi la mienne : on peut croire à mon désintéressement. Jeune et beau, le talent de M. de Balzac ne s'arrêtera point à ce premier succès; il nous donnera bientôt l'occasion d'en proclamer d'autres ».
(A.B. 1962) Dans une lettre à Ricourt, directeur de L'Artiste, Gustave Planche refuse de rendre compte de La Peau de chagrin : « C'est détestable et je voudrais le dire à toutes les minutes à cent personnes avec cent bouches à la fois. C'est la prose d'une blanchisseuse et l'orthographe d'une cuisinière. Pitié, honte et scandale ».
- 9 août
(1009) Le Cabinet de Lecture : M. de Balzac et La Peau de chagrin. Reproduction de la préface du roman (Pl. X, 47-55).
Corr.31-61 : Joseph Fontémoing à Balzac. Il lui propose son concours pour passer des annonces dans les journaux du Nord, car il travaille au Courrier du Pas de Calais, pour ce faire il demande une esquisse de son roman à Honoré.
- 10 août
Corr.31-62 : Tours - Jean de Margonne à Balzac. Il peut le recevoir à Saché entre le 8 et 10 septembre.
- Reproduction dans Le Voleur de l'article de Philarète Chasles parue dans Le Messager du 06/08. Le journal annonce l'épuisement du tirage, ce qui était un bluff publicitaire. Le Voleur faisait précéder l'article de Chasles de la note suivante : « Les abonnés du Voleur ont souvent trouvé dans ce recueil des fragments remarquables dus à M. de Balzac, dont le nom et le talent leur sont devenus familiers. Nos éloges auraient pu être regardés comme un tribut de reconnaissance et l'effet d'une partialité que nous avouons hautement envers notre collaborateur. Alors nous avons empruntés au Messager des Chambres l'article suivant qui exprime tout à la fois l'opinion des salons sur ce livre, et l'impression vive et puissante que sa lecture a produite sur nous. Cet article, le seul qui ait encore paru sur la Peau de chagrin est plein de verve, et à la hauteur du livre. Au surplus, cette page si chaude a été écrite par l'un de nos écrivains les plus distingués, critique sagace et consciencieux auquel la Revue de Paris doit ses jugements les plus philosophiques sur les littératures étrangères. Quant au succès du livre, il suffit d'annoncer que la première édition a été épuisée en quatre jours, que la seconde est sous presse et contiendra huit nouveaux contes philosophiques ».
- 11 août
(A.B. 1962 dit le 10/08 - (1009) La Caricature publie Fantaisies, compte rendu de La Peau de Chagrin par Balzac signé le comte Alex. de B, à la demande de Charles Philipon, directeur du journal.(O.D. II, p. 849-850).
(A.B. 1962) La Gazette littéraire publie un compte rendu favorable, signé R...N..., sur La Peau de Chagrin : « Qu'est-ceci? Un roman, un conte fantastique, le développement d'une idée philosophique ? Peut-être tous les trois. D'en porter jugement, Dieu m'en garde. Je ne sais si j'ai bien compris et si l'auteur ou un sentencieux critique ne se moquerait pas de mon opinion. Lors même que ce livre ne prouverait rien, s'il donne à penser, s'il saisit vivement l'imagination, est-ce donc si peu gagné ? Et que prouve-t-on aujourd'hui ? qui persuade-t-on ? La force seule est bonne logicienne, et le plaisir est une force ».
- 13 août
(A.B. 1962) Compte rendu de La Peau de Chagrin (non signé) par Chasles de Bernard dans la Gazette de Franche Comté (1re année, no 2).
Article élogieux, mais qui met en garde sur « une philosophie froide, sceptique, amère » qui ferait que le livre serait « mieux goûté par les esprits blasés que par les âmes candides ». Il hésite à conseiller le livre aux lectrices. Quelques jours plus tard, Balzac remerciera le jeune écrivain bisontin.
- 14 août
(A.B. 1962) L'Artiste (t.II, 2e livraison) publie un compte rendu de La Peau de chagrin, signé J(ules) J(anin) : « M. de Balzac vient de se mettre au premier rang de nos conteurs (...) seulement pourquoi un aussi beau génie porter si peu de respect à cette belle figure de la langue française, noble dame dont on fait une prostituée (...) Vous entendez un grand bruit; on entre, on sort, on se heurte, on crie, on hurle, on joue, on s'enivre, on est fou, on est mort(...) Voilà toute La Peau de chagrin ».(Pl.X, 253-255 et 290-292).
L'article était accompagné de la reproduction de deux dessins de Johannot illustrant le roman. Balzac a pastiché cet article. Dans Un grand homme de province à Paris, il fait écrire à Lucien de Rubempré un article débutant ainsi : « On entre, (...) on sort, on parle, on se promène, on cherche de plus belle ».
- 15 août
Corr.31-63 : Lyon - Eugénie Chambet à Balzac. Lettre d'une admiratrice. Balzac en reçu des milliers paraît-il.
- Vers le 15 août
Corr.31-64 : La duchesse d'Abrantés à Balzac. À propos de ce qu'insinue la presse et les amis, sous entendant que Balzac avait aidé la duchesse à écrire ses Mémoires. Il lui propose de venir dîner mercredi.
- Peu après le 15 août
Corr.31-65 : Balzac à la duchesse d'Abrantés.
« Je n'ai pas pu venir ce soir parce que je n'ai pas un traître mot d'écrit sur L'Auberge rouge et que je vais travailler ce soir et demain pour la finir ». Il ira mardi ou mercredi lire Catherine (?).
- 18 août
Corr.31-66 : Balzac à Samuel-Henry Berthoud.
Il ne pourra envoyer La Peau de chagrin que d'ici huit jours (de la 2e édition). Il dit être obligé d'aller « en Touraine pour une affaire fort désagréable », mais pense venir en Flandre en octobre.
Balzac a été malade, et dit qu'il est à Paris jusqu'au 29.
- 20 août
Le Globe publie un compte rendu élogieux de La Peau de Chagrin.
Le journal Saint-Simonien salut le talent de l'auteur, peintre de premier ordre, et voit dans son œuvre une expression directe et fidèle du malaise contemporain, ce roman « nous paraît une expression fidèle de notre société ».
Corr.31-67 : Émile de Girardin à Balzac. Il rendra visite à Balzac jeudi prochain à 11h.
- Vers le 20 août
Corr.31-68 : Balzac à Charles de Bernard. Lettre de remerciement à la suite de l'article paru dans la Gazette de Franche-Comté du 13/08. Il lui demande d'attendre la parution des Romans et contes pour qu'il puisse juger de l'ensemble.
- 21-28 août
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XXIX ; 3e et 4e livraison) publie L’Auberge rouge (Ire, puis IIe et IIIe parties). Ce récit, dédié, en 1846, au marquis de Custine, est daté de Paris, mai 1831.(1009) Inséré dans les Nouveaux Contes philosophiques en octobre 1822 (Pl. XI, 89-104-112).
- 22 août
Corr.31-69 : Traité avec Charles Gosselin.
Balzac vend à Charles Gosselin « le droit de faire un tirage à douze cents exemplaires sans main de passe aucune de La Peau de Chagrin et de huit ou dix romans ou contes philosophiques (...) déjà publiés dans divers journaux et un ou deux autres inédits (...) M. Gosselin paiera M. de Balzac 4 000 frs ».
Par le même traité Gosselin achète également l'Histoire de la succession du Marquis de Carabas, les Contes drolatiques dont L'Enfant maudit (Ire partie), Les Proscrits, Sarrasine, El Verdugo, La Comédie du diable, L'Élixir de longue vie, Le chef-d'œuvre inconnu, Le Réquisitionnaire, Étude femme, Les Deux Rêves, Jésus-Christ en Flandre, L'Église, et un roman en deux volumes. Ce traité ne donnait pas de dates limites pour la remise des manuscrits, seule la publication des Romans et contes philosophiques était fixés au 31 août au plus tard, délai trop court qui ne fut pas respecté.
La Comédie du diable n'a jamais été recueillie dans la Comédie Humaine car il ne serait pas entièrement de Balzac. Selon F. de Grammont, il serait de Frédéric Soulié.
- Entre le 22 et 28 août
Corr.31-70 : Charles Gosselin à Balzac.
Il lui rappelle que la 2e édition doit paraître le 31 août. De plus il attend :
- Le manuscrit de l'Enfant Jésus (Jésus Christ en Flandre) aussi le 3e volume est accroché
- Il n'a pas l'avant propos de sa préface nouvelle, enfin trois feuilles du Ier volume lui manqueront
- Le manuscrit ou copie imprimée de 8 feuilles de plus qui finiront le tome 2.
Dans l'édition des Romans et contes philosophiques, la préface de la première édition de La Peau de chagrin a été remplacé par une introduction aux Romans et contes philosophiques, signée P., initiale du prénom de Philarète Chasles. Dans cette introduction, il citait un long passage de la préface supprimée.
- 23 août
(Corr.31.95) Article dans La Quotidienne signé S.M. (M. Morère).
- Août
Corr.31-70 : George Sand à Balzac. Elle est en train de lire La Peau de chagrin. Elle le remercie pour une soirée où Balzac l'invite.
- 28 août
(A.B. 1968 p. 169) C.R. de La Peau de chagrin dans La Quotidienne. C'est un hommage au style et à la poésie, mais trouve choquant que le héros se confit à une jeune débauchée et à deux filles de joie. Est-ce le second article de La Quotidienne dont parle Balzac à Gosselin dans Corr. 31.95 ?
Corr. 31-72 : Traité avec Louis Mame.
« Les soussignés M. Honoré de Balzac demeurant à Paris rue Cassini no 1 d’une part
M. L Mame-Delaunay, libraire rue Guénégaud no 25 d’autre part
Sont convenus ce qui suit ;
M. de Balzac vend à M. L. Mame-Delaunay
- La première édition des troisième et quatrième volumes (s) de Scènes de la vie privée
- La seconde édition des premier et deuxième volume(s) des Scènes de la vie privée dont la première a été achetée par MM. Mame-Delaunay-Vallée
- Les troisième et quatrième volume(s) des Scènes de la vie privée seront tirés au nombre de treize cents exemplaires dont onze cents seront payés à M. de Balzac par M. Mame à deux francs cinquante centimes l’exemplaire de deux volumes.
Les deux cents exemplaires en sus des onze cents seront employés comme suit :
- 110 Exempl. pour le fourni des treizièmes
- 50 - pour les journaux et hommes de lettres
- 40 - remis à M. de Balzac si le produit du tirage chez l’imprimeur donne exactement le nombre de treize cents exemplaires et moins s’il n’atteint pas ce nombre. Il ne sera délivré d’abord à M. de Balzac que quinze cents exemplaires lors de la mise en vente et le surplus trois mois près.
Les premier et deuxième volume(s) des Scènes de la vie privée deuxième édition seront tirés à six cents exemplaires dont cinq cents seront payés à raison de deux francs les deux volumes.
Les cent exemplaires en sus des cinq cents seront employés comme suit :
- 50 Exempl. Pour le fourni des treizièmes
- 30 - pour les journaux
- 20 - pour M. de Balzac si ce nombre se trouve disponible après tirage, et ils ne seront délivrés que trois mois après la mise en vente.
La somme de trois mille sept cent cinquante francs pour les quatre volumes désignés ci-dessus se fera de la manière suivante :
- À la remise à M. Mame par M. de Balzac du manuscrit du troisième volumes des Scènes cinq cents francs
- À la remise du quatrième volume, 500
- Lors de la mise en vente des susdits volumes, 1 000
- Quinze jours après la mise en vente desdits volumes, 750
La seconde édition des premier et deuxième volume(s) sera mise sous presse un mois après la mise en vente des troisièmes et quatrième et sera payée à M. de Balzac par M. Mame cinq cents francs à la mise en vente et cinq cents francs un mois après.
M. de Balzac s’engage à vendre à M. Mame de préférence à tout autre libraire les ouvrages suivants qu’il se propose de publier :
- Les Scènes de la vie militaire (2 vol. in-8°)
- Les Trois cardinaux (2 vol. in-8°)
- La seconde édition du Dernier Chouan (2 vol. in-8°)
Les conditions de vente seront arrêtées entre M. de Balzac et M. Mame et ce ne sera qu’au refus de ce dernier de les accepter que M. de Balzac pourra traiter avec un autre libraire.
Fait double à Pais le 28 août 1831
L. Mame-Delaunay (Non signé par Balzac) »
(A.B. 1962) Seules les clauses concernant les Scènes de la vie privée seront exécutées.
- 29 août lundi
(A.B. 1962) Le Temps publie sous la signature Cs (Chaudes-Aigues), un article désagréable sur La Peau de Chagrin reprochant à Balzac de décrire « une débauche de grisettes à la façon de Tacite contemplant les orgies de Caprée ».
Cet article virulent remplaçait celui rédigé par Auguste Pichot et jugé trop favorable par la rédaction du journal. Le même jour, Pichot adressait à Balzac le manuscrit de son article.
- 30 août
(A.B. 1962) La Gazette de Franche-Comté (1re année, no 7) insère une lettre de Balzac, « A Charles de Bernard », écrite en remerciement de l’article du 13/08 élogieux sur La Peau de chagrin inséré dans le même journal. Publiée par son destinataire, elle marque le début d'une longue amitié (Charles de Bernard et Balzac - AB 1977). Corr.31-73 : Amédée Pichot à Balzac.
Il avertit Balzac qu'il avait fait un article pour Le Temps beaucoup plus favorable, mais qu'il n'a pas été retenu par le journal. Il lui envoie une copie. (Repris dans Une page perdue de Lovenjoul).
- Août
Corr.31-74 : La duchesse d'Abrantés à Balzac. Elle a acheté un café de La Havane pour Honoré.
Signée : « Une amie (qui) vaut mieux par le cœur que vous n'avez pu le croire peut-être - adieu - à bientôt n'est-ce-pas ? ».
Corr.31-77 : Balzac à Bertin (employé de Gosselin). Il lui demande un exemplaire de la Peau de chagrin.
- Fin août
Corr.31-75 : Balzac à la duchesse d'Abrantés. « Rabou a votre article » (?)... Honoré ira la voir toute une soirée...
Corr.31-76 : Balzac à L'Héritier de l'Ain. Il a été chez Chasles pour l'introduction de son livre. Il l'invite à venir dîner à quatre heures.
Corr.31-77 : Besançon - Charles de Bernard à Balzac. Accusé réception de la lettre d'Honoré (31-68).
- 1er septembre
(A.B. 1968, p. 171) La Revue européenne publie un compte rendu de La Peau de Chagrin. Balzac remercie par une lettre.
- Après le 1er septembre
Corr.31-79 : Balzac au rédacteur de la Revue Européenne. Lettre de remerciement après l'article élogieux.
Corr.31-80 : Balzac à Charles de Montalembert Lettre de remerciement à la suite de l'article de la Revue Européenne dont Honoré pense que Montalembert a été l'instigateur.
Il va lui offrir un exemplaire de la 2e édition de La Peau de chagrin et lui demande un article dans L'Avenir. Balzac souhaite être compris par les catholiques de gauche du groupe Montalembert-Lamennais dont il se sent très proche.
Corr.31-81 : Charles de Montalembert à Balzac. Il promet à Balzac un compte-rendu dans L'Avenir (il sera publié le 06/11/1831).
Corr.31-84 : Gavarni à Balzac. Il lui propose une lithographie dans L'Artiste (réalisée dans L'Artiste du 02/10).
Corr.31-85 : Balzac à Charles Gosselin. Demande à Gosselin d'envoyer un exemplaire de La Peau de Chagrin à Gavarni : « Un dessin de Gavarni vaut un article ».
Corr.31-86 : Balzac à Gavarni. Honoré lui demande de venir le voir le matin entre 7h et 10h30 pour choisir la scène à illustrer de La Peau de chagrin.
- 7 septembre
(A.B. 1962) Antoine de Fontaney, note dans son journal : « M. de Balzac est là (chez le peintre François Gérard), je le vois enfin ce nouvel astre. Gloire littéraire éclose de la Physiologie du mariage. Gros garçon, œil vif, gilet blanc, tournure d'herboriste, mise de boucher, air de douceur, ensemble prestigieux. C'est l'homme du commerce littéraire par excellence. La Revue de Paris, dit-il avec abandon, est le premier journal de l'Europe pour le paiement. Oh! honte ».
François Gérard recevait tous les mercredis soir, vers 11h, dans son petit entresol du 6, rue Saint-Germain-des-Prés, presque en face de l'église.
Corr.31-82 : Saint-Pierre, Martinique - Jean-Antoine-Théodore Vautor Desrozeaux à Balzac. Il demande à Balzac de faire publier un livre de sa composition (voir A.B.1968, p. 29).
- 8 septembre
(A.B. 1968, p. 172) C.R. de La Peau de chagrin dans Le National. Le C.R. du journal des libéralistes de gauche et du pouvoir est très dubitatif : « Serait-ce donc là , ce que la philosophie nous a promis, le but atteint de longs efforts de l'humanité ? (...) M. de Balzac a essayé de nous faire faire désespérer de nous, de nous railler sur toute prétention au vrai bonheur ».
- 9 septembre
(Corr.31-97 note 3) Article signé Ch. de M. publié dans L'Avenir.
- Vers le 10 septembre
(A.B. 1962) Court séjour de Balzac à Saché.
(Voir Corr.31-58) Balzac dû passer par la bibliothèque de Tours.
- Avant le 11 septembre
Corr.31-87 : Balzac à la duchesse d'Abrantés.
Au sujet de l'article de la duchesse qui doit paraître dans la Revue de Paris. Il fera les corrections. « Je ne puis vous parler article, car du reste, il faut vous voir, être près de vous, et mercredi j'y serai ».
- 11 septembre
Premier article dans la Revue de Paris signé de la duchesse d'Abrantès sur Catherine II.
- 12 septembre
Corr.31-88 : Versailles - Louis de Balay à Balzac. Mme Carraud avait remis un ouvrage Erich XIV, roi de Suède et sa famille pour s'occuper de sa publication. Balzac ne s'en étant pas occupé, de Balay demande à Honoré de remettre le manuscrit à son ami et parent Napoléon Gallois.
- Avant le 13 septembre
Corr.31-83 : Virginie Ancelot à Balzac. Elle invite Honoré à une de ses soirées, même s'il s'est « élevé quelques nuages entre vous et des amis communs ».
- 13 septembre
(A.B. 1962) Ayant passé la soirée chez Mme Ancelot, Fontaney y note la présence de Horace de Viel-Castel, Mérimée en artilleur et de M. de Balzac magnifique.
- 15 septembre – 1er octobre
(1009) La Revue des Deux Mondes (3e série, t.III, 6e livraison, et t.IV, 1re livraison) publie Le Rendez-vous (La Femme de trente ans, chap. I).
- 16 septembre
Corr.31-89 : Victor RatierA Ã Balzac.
Lettre de relance à propos de l'argent qu'il lui doit.
Au dos de cette lettre, compte dont le total est faux :
- Clément : 131,65
- Épicier : 23,10
- Boucher : 41,41
- Laurent : 89,55
- ma mère : 150,00
- s/total : 435,45
- Canel : 500,00
- Revue : 600,00
- Paris : 250,00
- 17 septembre (samedi)
Corr.31-90 : Balzac à Paul Sanegon.
Balzac achète au baron Auguste Sanejon, pour la somme de 4 000 fr, « un cheval et un cabriolet, un harnais et divers ustensiles », payables : 1 000 fr avant la fin septembre ; 1 000 fr au 31 décembre et 2 000 fr dans le courant janvier prochain.
Ce cheval avait appartenu à Adeline Wilmen, actrice de vaudeville et maîtresse de Sanejon. À l'automne 1832, Balzac n'avait pas encore acquitté sa dette.
Ce cabriolet et ce cheval nommé Smogler, seront revenus en août 1832.
Les billets acquittés mentionnent :
- 1 000 frs au 1er octobre à l'ordre de Boutmy
- 900 frs au 20 janvier 1832 Ã l'ordre de Sanegon
- 1 120 frs au 5 février 1832 au même
- Pas de trace des 1 000 frs au 30 décembre
Corr.31-91 : Paul Sanegon à Balzac. Il lui demande de faire certainement règlement sur son dû à Boutmy. (Bio Boutmy p. 1305.)
- 18 septembre
(A.B. 1962) Lettre de Sainte-Beuve à Victor Pavie : « Rien de bien nouveau; il y a un roman de Balzac, Peau de chagrin, fétide et putride, spirituel, pourri, enluminé, papilloté et merveilleux par la manière de saisir et de faire briller les moindres petites [sic] choses, d'enfiler des perles imperceptibles et de les faire sonner d'un cliquetis d'atomes ».
- 20 septembre mardi
(A.B. 1962) Balzac est à nouveau chez Mme Ancelot, d’après Fontaney : « Je reviens à 10 h chez Mme Ancelot. Nous affublons Janin, puis Balzac, à peine a-t-il tourné le dos! Mérimée vient plus tard. Causerie sur les bourreaux tous parents en France ».
(A.B. 1962) Jules Picot, propriétaire du 1, rue Cassini, consent à Balzac un bail 3-6-9 pour l'appartement du 2e étage : « Desservi par les deux escaliers y existant (…) ses dépendances se composent ainsi qu'il suit, savoir : en entrant par l'escalier à gauche, 1er de cinq pièces placées audit étage - et non plus trois comme en 1828 -(…), 2e d'une cuisine située au rez-de-chaussée (…) de deux chambres dans les combles portant les no 19 et 20 (…) 4e d'une remise ey d'une écurie, située dans le bâtiment de la loge du portier y compris le grenier du dessus, 5e une cave en deux parties ».
Des travaux seront fait durant son absence en novembre et décembre. Un dessin de l'appartement sera exécuté par Auguste Régnier le 28/10/1833.
- 22 septembre
Corr.31-94 : Adrien Brun à Balzac.
Il lui indique qu'il a écrit un article dans le n° du samedi 17/07 de l'Indicateur, journal de Bordeaux. Voir sa reproduction complète dans A.B. 1968 p. 184.
« Cette Théorie de la volonté, cette œuvre qui doit immortaliser Raphaël n'est pas une fiction ». (Cette phrase peut prouver que Balzac a bien entrepris ce Traité à Vendôme).
- 23 septembre
Nouveau séjour à la Bouleaunière (ce séjour est attesté par une note de Laure Surville: « le 23 7bre 1831 envoyé à Nemours 50 frs ».
- 24 septembre
La BF enregistre la publication par Charles Gosselin des Romans et contes philosophiques, « seconde édition » ; de La Peau de chagrin, suivie de douze contes et précédée d’une introduction due à Philarète Chasles signée P.- Ultérieurement P. Ch. qui remplace celle de Balzac. (3 vol. in-8°).
La mise en vente a eu lieu quelques jours plus tôt, du 20 au 22.
Ces trois tomes comptent 400, 418 et 396 pages, d'une typographie un peu plus serrée. La Peau de chagrin s'achève à la page 245 du tome II. Les gravures de Tony Johannot demeurent aux frontispices des tomes I et II. Elle porte le seul nom de Gosselin et elle est datée comme la précédente de MDCCCXXXI. Le titre est le suivant : ROMANS / ET CONTES/ PHILOSOPHIQUES/ PAR M. DE BALZAC/ SECONDE ÉDITION. Le trait serpentin, avec la référence à Sterne, ne figure plus que sur la page de titre du tome I, qui englobe les chapitres I à XXXI. Selon la Note de l'éditeur des Études philosophiques, cette seconde édition fut tirée à 1 400 exemplaires (1 200 selon contrat); elle comporta deux tirages, dont le second reçut improprement l'étiquette Troisième édition. (Voir 1009 p. 112 le détail pour les douze contes)
(A.B.1962) Le Cabinet de lecture reproduit Le Chef-d'œuvre inconnu, indiquant que c'est un extrait des Romans et contes philosophiques « qui ne sont en vente que depuis quelques jours ».
- Septembre (?)
Corr.31-92 : Balzac à la duchesse d'Abrantés. Il lui envoie de l'argent dû par lui. « … et que sœur Joséphine ne m'oublie pas en ses prières, moi qui me souviens d'elle en mes bouquins ». S'agit-il de Julie d'Aiglemont ou de la jeune fille dans la dernière revue de Napoléon, parue dans La Caricature du 25/11/1830 ?
Corr.31-93 : Balzac à Charles Gosselin. Il lui demande de remettre à Chasles les bonnes feuilles du 3e volume.
(2002) Ce billet montre que le retard de la publication fut essentiellement le fait de Chasles, désireux de voir les bonnes feuilles contenant les neuf contes du 3e volume, avant de remettre le texte définitif de son introduction, représentant 44 pages à typographie aérée, en tête du premier volume. Confirmation que cette introduction appartient bien à Chasles, même si Balzac a prodigué informations et conseils (voir CB, no 49, 4e trim. 1992)
Corr.31-95 : Balzac à Charles Gosselin.
Il lui demande de remettre à M. Morère de La Quotidienne, un exemplaire des Romans et contes philosophiques qui projette de faire un second article dans son journal.
De plus, il lui demande de voir Drouineau du Constitutionnel pour faire un article, Honoré ce chargeant d'en faire un sur le livre de Drouineau (Le Manuscrit vert) dans la Revue de Paris.
- 1er octobre
(1009) Revue des deux mondes : Une nouvelle scène de la vie privée. Le Rendez-vous (IIIe et IVe partie). Inséré dans les Scènes de la vie privée en mai 1832. Pl. II, 1071-1102).
- 2 octobre
(A.B. 1962) L'Artiste annonce « la mise en vente cette semaine » des trois volumes des Romans et contes philosophiques contenant la deuxième édition de La Peau de chagrin suivie de douze contes : Sarrasine, la Comédie du diable, El Verdugo, L'Enfant maudit (1re partie), L'Élixir de longue vie, Les Proscrits, Le Chef-d'œuvre inconnu, le réquisitionnaire, Étude de femme, les Deux frères, 3e partie de Sur Catherine de Médicis, Jésus-Christ en Flandre, l'Église (suite du précédent). Cette édition comprenant une introduction de Philarète Chasles et publiée chez Charles Gosselin, est enregistrée à la B.F. du 24/09/1831.
(A.B. 1962) L'Artiste (t.II, 9e livraison) publie un compte rendu des Romans et contes philosophiques accompagnant la lithographie de Gavarni : « Le Dr Planchette explique à Raphaël la théorie de la presse hydraulique »; illustration de La Peau de chagrin qui marque les débuts du jeune dessinateur dans L'Artiste. (Voir A.B. 1968). Ce C.R. serait de Balzac (2002) (1009) Ce C.R. est suivi d'un extrait de L'Enfant maudit.(Pl. X, 897-900).
(Corr. 31-98 n. 1) Balzac à Paris envoie un exemplaire dédicacé des Romans et contes philosophiques.
- Avant le 3 octobre (?)
Corr.31-96 : Balzac à Charles de Bernard. Lettre de remerciement à la suite de l'article de La Gazette de Franche-Comté du 30/08.
Corr.31-97 : Balzac à Charles de Montalembert. Il lui envoie trois volumes de Contes et Romans philosophiques et lui demande de faire un article dans L'Avenir... si celui devait être élogieux, dans le cas contraire qu'il fasse faire l'article par un autre rédacteur.
- 3 octobre
(Corr.31-93 note 1) Lacordaire écrit à Montalembert, en voyage à Grenoble, avoir trouvé dans le courrier reçu une lettre de M. Balzac, accompagné de sa Peau de chagrin.
Corr.31-98 : Victor Ratier à Balzac. Lui demande deux effets au 5 et 15 novembre d'un montant total de 70 frs.
- 5 octobre
Corr.31-99 : Paris - Balzac à la Duchesse d'Abrantés. Il vient de lire le second article de Catherine II. Lui demande si elle a reçu les contes.
Corr.31-100 : Paris - Balzac à la marquise de Castries. De retour de Balzac à Paris, répond à une correspondante qui, après avoir lu la Peau de chagrin, lui a écrit sous un nom d'emprunt (il s'agit de Mme de Castries)..
Corr.31-101 : Paris - Balzac à Eugène Sue. Lui envoie un exemplaire des Romans et contes philosophiques.
- Vers le 5 octobre (?)
Corr.31-102 : Paris - Balzac à Laure Surville. Il lui envoie Flore afin qu'elle lui prête 20 frs. Évoque un article que Surville devrait publier dans la Revue de Paris.
- 8 octobre
(Corr.31-91 p. 1305) Billet souscrit par Balzac à l'ordre d'Émile Boutmy valeur reçus en chevaux pour un montant de 752 frs. Il est possible que c'est à lui qu'Honoré acheta le cheval Briton dont il sera souvent question dans les lettres à sa mère.
Corr.31-103 : Paris - Balzac à Charles Motte. Motte lui avait donné des lithographies et Honoré lui avait promis un article dans La Mode, mais il s'est brouillé avec ce journal. Il lui envoie un exemplaire de Romans et contes philosophiques.
Corr.31-104 : Olympe Pélissier à Balzac.
« je compte sur votre amour pour moi - je vous attendrai à dîner mercredi, vendredi, dimanche prochain à Ville d'Avray - nous verrons (...) si vous serez moins aimable ou moins amoureux ».
- Octobre (?)
Corr.31-105 : Balzac au baron François Gérard.
- Il lui avait envoyé La Peau de chagrin et lui envoie maintenant les Contes philosophiques.
- Il lui demande de prendre rendez-vous avec Mademoiselle Godefroid la portraitiste de B.F. Balzac.
Corr.31-108 : Philarète Chasles à Balzac. Lui donne rendez-vous demain.
- 10 octobre
(1009) Le Voleur : Jésus-Christ en Flandre. Reproduction du récit paru en septembre dans les Romans et contes philosophiques.
(A.B. 1968, p. 174) C.R. de La Peau de chagrin dans La France Nouvelle.
Le journal du Juste-Milieu s'élève contre les prétentions philosophiques de la préface. « La Peau de chagrin, qu'est-ce, sinon une insurrection en laid, de l'atroce du faux contre le beau et le vrai ? C'est une littérature émeutière... »
- 13 octobre
(1009) La Caricature : Romans et contes philosophiques. Annonce attribuable à Balzac de la seconde édition; signée Alfred Coudreux, Le comte Alex. de B., Henri B. ; Eugène Morisseau.
- 16 octobre
Corr.31-106 : Charles de Bernard à Balzac. Le remercie de son envoi. Il fait un article sur Romans et contes philosophiques (paraîtra le 21/12/1831).
- 19 octobre
Corr.31-107 : Cambrai - Samuel-Henry Berthoud à Balzac. Le remercie des Contes philosophiques.
- 24 octobre
Corr.31-109 : Balzac à Léonard Gallois. Il s'engage à faire la préface du roman Éric, mais pas avant un mois car il part en Touraine.
- 26 octobre mercredi
(A.B. 1962) Balzac passe la soirée chez le baron Gérard, d’après Fontaney, où Rubini, Lablache et Mme Pasta chantent.
Corr.31-110 : Émile de Girardin à Balzac. Il lui demande un rendez-vous vendredi à 11 h.
Corr.31-111 : Charles Rabou à Balzac.
Au sujet des Contes Bruns. Il a fait son manuscrit, Chasles aussi. Lui demande si La Grande Bretèche fera partie du 1re volume ou bien de la Conversation entre 11 et minuit dont il un manuscrit non terminée.
- Il lui demande de venir demain avec Canel.
- Une Conversation entre 11 et minuit et Le Grand d'Espagne seront dans les Contes bruns, pas la Grande Bretèche.
Sur la page de titre des Contes bruns, le nom de l'auteur, précédé de la mention par une, est remplacé par une vignette représentant une tête à l'envers, vignette dessinée par Tony Johannot et gravée par Thompson.
Corr.31-112 : Balzac à Charles Rabou. Peut-être la réponse à la lettre précédente. Il ne peut venir au rendez-vous.
- 28 octobre
(A.B. 1968, p. 175) C.R. de La Peau de chagrin dans Le Constitutionnel.
Le journal de gauche constate « M. de Balzac est comme bien des jeunes gens de ce siècle, blasé, fatigué jusqu'au dégout . L'auteur a du mérite, mais pourquoi le gaspiller? Pourquoi en faire un mauvais usage ? »
- 29 octobre
Corr.31-113 : Balzac à Urbain Canel. Lui demande de venir demain à 11h30 chez Rabou. « Et mes gants ? »
Corr.31-114 : Balzac à Philarète Chasles.
Lui demande de venir chez Rabou. Le Constitutionnel lui a faut un article aujourd'hui, et demande à Chasles un articles aux Débats. Honoré part mardi (le 01/11) et invité à dîner Rabou au préalable.
- Fin octobre
Corr.31-115 : Balzac à Urbain Canel.
Il lui demande pour samedi l'épreuve de Le Dôme des Invalides. Il demande de remettre à son domestique 500 frs et de s'occuper de l'affaire Heideloff (?) - libraire du quai Malaquais où Honoré achetait des livres d'occasion -.
- 31 octobre
Corr.31-116 : Philarète Chasles à Balzac. Promet pour mardi un C.R. des Romans et contes philosophiques destiné au Journal des Débats (?)
(A.B. 1968, p. 189) Article sur Balzac dans le Mémorial bordelais par Henry Fonfrède.
- Début novembre
Corr.31-117 : Balzac à Charles Mévil.
Mévil était le gérant de la Revue de Paris et l'un des principaux actionnaires, il essayait de rétablir les comptes chancelants de la revue. Il lui demande de lui envoyer à tours le n° de la Revue où sera le 1er article de Maître Cornélius. Il dit qu'il reviendra à Paris le 30.
- 1er novembre
(A.B. 1962) Balzac quitte Paris pour Saché. Il y reste jusqu’au 15 décembre. Il rédige Maître Cornélius, datée : Au château de Saché, novembre-décembre 1831 et aux Contes bruns.
- 5 novembre
(A.B. 1962) Les Papillottes, scènes de tête, de cœur et d'épigastre, par Jean-Louis, sont enregistrées à la B.F.
Une grande part de ce volume revient à Auguste Audibert, rédacteur en chef du journal de Philipon. La collaboration de Balzac est probable, mais difficile à fixer, Audibert et Balzac, d'après les recherches de M. Bruce R. Tolley, ayant utilisé les mêmes pseudonymes. La Caricature de 3 novembre en publia un compte-rendu anonyme. Une deuxième édition augmentée fut publiée en décembre 1831. Un compte rendu signé Eugène Morisseau parut dans la Caricature du 5 janvier 1832.
(Corr.31-127 n.5) : Première et unique représentation au Théâtre Français de La Reine d'Espagne, drame en cinq actes de Henri de Latouche. Elle sera taxée d'impudeur et d'immoralité.
- 6 novembre
(A.B. 1968, p. 175) L'Avenir, sous la signature M.J.C., publie un compte rendu de la Peau de chagrin.
Dans une lettre du mois d'août précédent, Charles de Montalembert avait laissé espérer à Balzac qu'il rendrait compte lui-même de la Peau de chagrin ; il y renonça ensuite.
- Novembre
(A.B. 1968, p. 179) La Revue des deux mondes (3e année, t.IV) publie un article d'Émile Deschamps intitulé M. de Balzac.
- 8 novembre
Corr.31-118 : Zulma Carraud à Balzac. Elle n'a pas de lettre d'Honoré depuis deux mois.
- 9 novembre
(1009) Romans et Contes philosophiques. Troisième édition, Gosselin, 3 vol. in-8°, 22,50 frs.
(1009) Le Cabinet de lecture annonce la mise en vente de ce second tirage, non enregistré à la B.F., de la deuxième édition (de septembre). Même contenu. Seule la mention (3e ed.) diffère, avec des couverture de relais datée 1832. Les pages de titre sont datés 1831.
- 15 novembre
Corr.31-119 : Saché - Balzac à Alphonse Levavasseur.
De Saché, Balzac réclame à son éditeur Levavasseur une épreuve d'Une scène de village et le prie de demander à Urbain Canel celle du Dôme des Invalides (nouvelle destinée au Talisman, où elle ne fut pas inséré, en raison des trop nombreuses corrections de Balzac : Balzac l'a utilisé dans Le Médecin de campagne).
- 17 novembre
Corr.31-120 : Charles de Montalembert à Balzac. Remercie Honoré de l'envoi des Contes.
- 20 novembre
Corr.31-122 : Bazas - Adrien Brun à Balzac. M. Fonfrède, rédacteur de Le Mémorial bordelais, a fait un article le 31/10 sur Balzac.
- 21 novembre
Corr.31-123 : Balzac à Zulma Carraud.
Il pense aller la voir après le 14/12. Il ira à Châtellerault le 13/12 voir un ami-collègue (Auguste Raoul Cassin). Il doit être au plus tard le 25/12 « notre grande affaire se fera cette année ». Il fait actuellement « deux ouvrages à la fois » pour se « débarrasser de deux dernières dette de mon désastre ».
Corr.31-124 : Balzac à Laure Surville. Il lui demande des nouvelles de Surville qui est en congé depuis 1830, et cherche une situation dans diverses entreprises de travaux publics.
Corr.31-125 : Urbain Canel à Balzac.
Les Contes bruns sont sous presse, mais n'avance pas à cause de Balzac. Il lui envoie treize paires de gants glacés pailles et celle en peau de renne achetés chez John Walker pour le remercier du morceau du Keepsake. (Le Départ dans l'Émeraude).
- 21(?) novembre
Corr.31-126 : Charles Rabou à Balzac. Il attend de la copie pour terminer le 1er volume des Contes Bruns ; La Grande Bretèche dans le 2e volume.
- 25 novembre
Corr.31-127 : Saché - Balzac à Urbain Canel.
Il a répondu à Rabou et prépare un conte pour le 2e volume et pense terminer sa quote-part de ce volume d'ici quelques jours. Il lui demande les épreuves du Dôme et dès réception lui enverra Le Départ.
Les gants doivent être remis à Mme De Berny, 55, rue d'Enfer. Balzac demande à son éditeur Urbain Canel quelques nouveautés : « envoyez-moi promptement (les Iambes) de Barbier ; c'est avec Lamartine, le seul poète vraiment poète de notre époque ; Hugo n'a que des moments lucides. Et la Reine d'Espagne ? hein envoyez-la moi ».
La Reine d'Espagne était une pièce d'H. Latouche tombée sous l'accusation d'immoralité après une unique représentation le 5 novembre 1831.
- Novembre
Corr.31-121 : Charles Rabou à Balzac.
À propos de la Préface de Conversation que Chasles trouve embêtant, qui donc n'ouvrira pas les Contes bruns et sera remplacé par La Femme sans paupière (L'œil sans paupière de Chasles).
- Novembre ou décembre 1831
Corr.31-128 : Paris - Virginie Prignot à Balzac.
- 1er décembre
Corr.31-129 : Urbain Canel à Balzac.
L'impression des Contes Bruns est commencée. Le Dôme des Invalides est imprimé. Les Contes seront mis en vente vers le milieu du mois. L'Artiste publiera les bonnes feuilles.
- 2 ou 3 décembre
Corr.31-130 : Balzac à Charles Gosselin.
Il a repris ce matin les Contes drolatiques et lui donnera le manuscrit pour le 15 (il s'agit du premier dixain dont il enverra la copie fin décembre), et lui donnera à son retour le 25 les Scènes (2e édition).
Balzac fait faire des travaux rue Cassini. Il recevra prochainement :
- Deux chapitres qui compléteront Le Péché véniel
- La Connestable (Deuxième et sixième dixain)
- Quelques feuillets qui compléteront Les Bons propos des religieuses de Poissy (Ce conte ne paraîtra que dans le second dixain en 1833).
- 4 ou 5 décembre
Corr.31-131 : Balzac à Urbain Canel.
- Canel ne lui a pas envoyé de l'argent.
- Il lui a envoyé par sa mère Le Départ et lui demande les épreuves pour le 8 à Tours.
- Il est désespéré de ne pas avoir corrigé le Dôme.
- 5 décembre
Corr.31-132 : Zulma Carraud à Balzac. Elle attend Honoré.
- Vers le 13 décembre
(2002) Il rend visite, près de Châtellerault, à un ancien camarade du collège de Vendôme, Raoul Cassin (1797-1836), qui a peut-être inspiré à Balzac quelques traits de son Louis Lambert.
- Vers le 15 décembre
(A.B. 1962) Balzac quitte Saché pour Angoulême où il est l’hôte des Carraud. Il y restera une quinzaine de jours. Honoré fait la connaissance d'un polytechnicien, commissaire des poudres, Xavier Grand-Besançon, ancien prisonnier des Anglais, interné à Java sous l'Empire, et de sa femme Rose Raison. C'est de ses récits qui l'inspira pour écrire Voyage de Paris à Java.
- 17 décembre
(A.B. 1962 et (1009) Les Annales romantiques, recueil de morceaux choisis de la littérature contemporaine. Louis Janet, 1 vol. in-18 -1832 sont enregistrés à la BF, elles contiennent Le Dôme des Invalides, hallucination. (C.H.H. XXVI, 293-297).
- 18-25 décembre
(A.B. 1962) La Revue de Paris (t.XXXIII, 3e et 4e livraisons) publie Maître Cornélius (Ire et IIe, puis IIIe parties). Ce conte philosophique est daté Au château de Saché, novembre-décembre 1831. En 1846, il fut dédié au comte Georges Mniszech.
(1009) Inséré dans les Nouveaux contes philosophiques en octobre 1832. (Pl. XI, 15-46-73).
- 19 décembre
Corr.31-133 : Angoulême - Balzac à Urbain Canel.
- Arrivé depuis quelques jours à Angoulême, Balzac se plaint amèrement à son éditeur Urbain Canel qui vient de publier le Dôme des Invalides sans attendre le bon à tirer.
- Il attend les épreuves du Départ.
- Il n'a toujours pas reçu de l'argent.
- Il sera jusqu'au 25/12 à Angoulême et du 26 au 28 à Tours.
- 21 décembre
(A.B.1962) La Gazette de Franche-Comté publie un deuxième article de Charles de Bernard, consacré cette fois aux Romans et contes philosophiques : « Le talent de M. de Balzac est aussi aristocratique que nerveux et jamais la philosophie froide et railleuse, fille de Rabelais, et qui aime à dépouiller de leurs haillons les misères de la vie pour les guérir, ne s'est revêtue elle-même de forme plus élégantes et de meilleur goût ».
(A.B. 1961 et A.B. 1962) Devant Me J.-P. Bussié, notaire à Port-Louis (Ile Maurice), est signé le contrat de mariage d'Henry-François de Balzac, élève de l'École des mines, demeurant en cette ville, et de Marie-Françoise Éléonore Balan, veuve avec enfant de Constant-Félix (ou Fidèle)-Amant Dupont, propriétaire et ancien capitaine de marine marchande, ladite dame veuve Dupont demeurant en cette ville.
Marie Françoise est née à l'île Bourbon le 31 mai 1792. Veuve depuis le 6 septembre 1828, elle avait un fils, Ange Dupont, né à Port-Louis le 26 mai 1826.
Le mariage est contracté sous le régime de la communauté des biens, le futur apportant 15 000 fr, « dû par sa mère en vert d'un acte de Me Delapalme fait à Versailles le 14/09/1829 » ; une calèche et un cheval évalués 750 piastres; des meubles estimés 350 piastres; « une bibliothèque d'ouvrages de sciences, instrument et étuis de mathématiques non estimés ».
La future apportait un immeuble estimé à 6 000 piastres ; 17 esclaves, 8 000 piastres dues par divers ; des billets de commerce et des meubles montant à 2 430 piastres. À cela s'ajoutait pour Henry l'espoir d'hériter d'une belle-mère (veuve en secondes noces) âgée et très à l'aise. Le mariage fut célébré à Port-Louis le 28 décembre 1831.
- 25 décembre
(A.B. 1962) L’Artiste (t.II, 21e livraison) publie Bonnes Feuilles du (Préambule) et les deux premières histoires d’Une conversation entre onze heures et minuit, texte à paraître dans les Contes bruns, recueil dû à la collaboration de Balzac, Chasles et Rabou.
(1009) Pour le (Préambule), Pl. III, 1490-1492; lHistoire du capitaine Bianchi, Pl. XII, 472-475, la (Tirade sur Napoléon), Pl. III, 1503 et 700-701; lHistoire du chevalier de Beauvoir, Pl. IV, 682-687.
- 26 décembre
Corr.31-134 : Amédée Pichot à Balzac. Amédée Pichot, successeur depuis peu de Charles Rabou à la tête de la Revue de Paris écrit une lettre fort aimable à Balzac pour s'excuser d'avoir dû faire des coupures dans Maître Cornélius dont le texte était trop long.
- Fin décembre
(A.B. 1962) Balzac revenant d'Angoulême est de retour à Paris, après un arrêt probable à Tours.
(A.B. 1962) Mise en vente de L’Émeraude, morceaux choisis de littérature moderne, keepsake royaliste dont le premier texte est Le Départ (évocation de l'exil de Charles X) porte la signature de Balzac (marque un tournant dans sa pensée politique, ralliement au légitimiste) B.F. le 07/01/1832.
Au cours de cette année, Balzac fait la connaissance de Jules Sandeau et George Sand ; il a une liaison avec Olympe Pélissier et entre en relation avec la marquise de Castries.
Corr.31-135 : Paris - Balzac à Urbain Canel. Il demande à Canel de venir le voir aussitôt pour un volume fait. Il ne doit dire à personne qu'Honoré est à Paris.
Corr.31-136 : Balzac à Charles Gosselin. Il lui envoie le premier volume des Contes drolatiques (il manque un feuillet du Péché véniel). L'ordre des contes est noté sur la chemise.
Il ajoutera La Connestable et La Nonne d' Égypte (ce conte ne fut jamais écrit) lundi prochain. Quant au Vœu du capitaine Croquebaston, il le fera lors de la correction des épreuves (il ne reste de ce conte destiné au dixième dixain que les titres de chapitre).
Il doit le voir pour une affaire très pressée.
- Fin de 1831 ou début de 1832
Corr.31-137 : Balzac à la duchesse d'Abrantés. Balzac s'invite ce jour à 5 h chez la duchesse.
Corr.31-138 : Balzac à Louis Desnoyers. Honoré lui demande de venir samedi chez Surville, 22, boulevard du Temple avec M. Cartiller (Antoine-Louis), un de ses associés pour ses journaux sur papier rose.
- 1831 ou 1832
Corr.31-139 : Sophie Gay à Balzac. Elle l'invite à venir chez elle écouter une romance digne de lui plaire. Mme d'Abrantés sera là .
- Mois de parution inconnu
(1009) Mémoires pour servir à l'histoire à la Révolution Française, par Sanson, exécuteur des arrêts criminels pendant la Révolution, deuxième édition, chez les marchands de nouveautés, 2 vol., in-8°, daté 1831, non enregistrés à la B.F.
Il peut s'agir de la troisième édition, si l'on compte celles de 1829 et 1830.
1832
En 1831 ou 1832, Mme Balzac envisage de marié son fils Honoré, avec la fille de M. de Trumilly, émigré récompensé par Louis XVII, Éléonore, qui habite Douai..(voir Arrigon II, p. 138-140)
Honoré songe à épouser Charlotte Thérèse Stéphanie dite Caroline Landriève des Bordes.
- Janvier – mai
Balzac, très mondain, fréquente les salons d’Olympe Pélissier, de Sophie Gay, de Delphine de Girardin. Converti au légitimisme, il fait une cour assidue à la marquise de Castries et se lie avec le duc de Fitz-James.
- Janvier
(A.B. 1968, p. 181) Le Mouvement, journal politique des besoins nouveaux.
Ce journal de gauche, anti-Casimir-Périer, signale l'importance du phénomène conte et du phénomène fantastique. « Le fantastique de M. de Balzac n'est pas aussi fou, aussi dépourvu de réalité, de rapports avec les sentiments de ce monde, que celui de tant d'autres; il y a toujours dans ses créations les plus bizarres, les plus extraordinaires, une moralité, un reflet de cette terre, une inspiration de nos mœurs et de nos passions ».
- 12 janvier
(A.B.1963) Fontaney (qui déteste Balzac) note : « Après le spectacle, M. de Custine et moi nous avons été chez Mme Gay: - de Musset, M. Coste étaient là . Huerta a joué. Puis Balzac nous a conté, avec un étrange et incroyable aplomb, des contes fantastiques et drolatiques qui ont beaucoup amusé ces dames. Delphine (de Girardin) l'aidait et lui donnait des idées. - Et nous, nous écoutions et nous admirions! -Étonnant spectacle ».
- 22 janvier
(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie L'œil sans paupière de Chasles tiré des Contes Bruns.
- 26 janvier
(A.B.1963) Fontaney (chez Mme Gay) : « Balzac a lu des contes. le gaillard ne se fait pas prier; à peine avait-il lu son conte drolatique, que sans nous laisser crier merci, il a tiré les épreuves d'un Conte brun qu'il a fallu nous essuyer ! - Après son départ son succès a été moins brillant qu'en sa présence ».
- Fin janvier
(A.B.1963) Mise en vente des Contes bruns, élégant volume publié sans noms d'auteurs portant sur la page de titre une tête à l'envers à l'aspect terrifiant, dessinée par Tony Johannot. (enregistrée à la BF le 11/02). Ce recueil dû à la collaboration de Balzac, Philarète Chasles et Charles Rabou s'ouvrait et se fermait par deux œuvres de Balzac, Conversation entre onze heures et minuit et le Grand d'Espagne. Les douze récits des Conversations ont été réutilisés par Balzac dans divers textes de la Comédie humaine.
- 5 février
(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie Une bonne fortune de Chasles tiré des Contes Bruns.
- 9 février
(A.B.1963) La Caricature publie une liste de souscripteurs l'aidant à payer l'amende de son procès. Parmi eux, on lit le nom de M. H. de Balzac, qui verse 20 frs.
- 11 février
(A.B. 1963 dit le 15 février) La Revue des Deux Mondes publie Le Message.
(Corr.31-129 n.1) La B.F. enregistre les Contes Bruns qui ont été mis en vente début février.
- 12 février
(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie Les Trois Sœurs de Chasles tiré des Contes Bruns. Un compte rendu révélant les noms des auteurs et accompagné de la vignette de Johannot illustrant le volume précédait cette nouvelle.
- 19 février
(A.B. 1963) La Revue de Paris (t.XXXV, 3e livraison) publie Madame Firmani. La date de « février 1831 » résulte d'une coquille de l'édition Furne de 1842, la nouvelle ayant été écrite en février 1832. La dédicace « A mon cher Alexandre de Berny », date de 1842.
Ce récit marque la rentrée de Balzac à la Revue de Paris, après sept semaines de bouderies à la suite des coupures effectuées dans Maître Cornélius.
- 19 février – 11 mars
(A.B. 1963) L’Artiste (t.III, 3e à 6e livraison) oublie La Transaction (Le Colonel Chabert).
La date Paris, février-mars 1832 apparaît dans l'édition de 1835. La dédicace à la comtesse de Bocarmé, en 1842. Dans l'Artiste, Chabert était illustré de deux lithographies d'Alphonse Bichebois d'après Ad. Menut.
- 11 mars (calendrier grégorien) - Dimanche/28 février (calendrier Julien).
La différence de douze jours entre le calendrier grégorien et le calendrier julien explique cette incertitude. Une lettre est postée d’Odessa le « 28 février » adressée à Gosselin, 9, rue Saint Germain des Près, à l’attention de Balzac, signée « L’Étrangère ».
L’objet de cette lettre, non retrouvée, concernerait La Peau de chagrin (mis en vente vers le 20/09). (Le Monde du 19/09/1950 et B. Guyon « La Première lettre de Balzac à l’Étrangère ».)
(A.B. 1963) Après une lettre de Balzac du 05/10/1931, la marquise de Castries a renoncé à l'anonymat, Balzac lui écrit : « Daignez agréer mes remerciements affectueux et l'expression de ma profonde reconnaissance pour la marque de confiance qu'il vous a plu de me donner ».
- 1er mars
(A.B.1963) On lit dans la Chronique littéraire de la Revue des deux mondes ces lignes non signées dues à Gustave Planche, concernant les Contes bruns : « A vrai dire le talent de l'auteur de Sarrasine sent l'opium, le punch et le café », mais « il sait faire un conte, comme on sait faire un habit ou une maison ».
- 4 mars
(A.B. 1963) L’Artiste (t.III, 5e livraison) publie un article, non signé, sur deux recueils de Gavarni : Travestissement pour 1832 et Physionomie de la population de Paris. L'attribution de l'article à Balzac ne fait aucun doute (cf. une lettre de Balzac à Gavarni du 16/02 et une lettre de Ricourt à Balzac à la fin du mois de février).
- 9 mars
(A.B.1963) Henry de Balzac, à bord du brick le Sans-Pareil, quitte l'île Maurice à destination de Bourbon, afin d'aller recouvrer une créance de sa femme. Il reste une vingtaine de jours dans la colonie française, y menant grand train et dilapidant 7 000 fr.
- 22 mars
Premier cas de choléra à Paris, rue Mazarine ; l’épidémie fera rage en avril et mai.
- 31 mars
Le Rénovateur (t.1, 1re livraison) publie Sur la destruction projeté du monument élevé au duc de Berry. Cet article maque le ralliement officiel de Balzac au carlisme.
- Début avril
Mme de Girardin est blessée à la main dans un accident alors qu’elle se trouvait dans la voiture de Balzac.
- 4 avril (mercredi)
(A.B. 1963 dit 2 avril) En réponse à la lettre de L'Étrangère du 28/02, et certainement à sa demande, Balzac fait insérer une petite annonce dans la Gazette de France : « M. de B. a reçu la lettre qui lui a été adressée le 28/02; il regrette d’avoir été mis dans l’impossibilité de répondre, et si ses vœux ne sont pas de nature à être publiés ici, il espère que son silence sera compris ».
L'Étrangère ne put voir cette réponse la Gazette n'étant pas admise en Russie.
- Première quinzaine d’avril
(A.B. 1963) Balzac souffre d'un abcès au visage. Il écrit à Delphine de Girardin : « Je me suis fait, à la figure, l'enflure que vous avez eu à la main (...), mais ce n'est pas le choléra et personne ne peut dire : M. de Balzac a le choléra, nous allons le perdre ».
- Vers le 10 avril
(A.B. 1963) Gosselin met en vente le premier dixain des Contes drolatiques. Le volume est ainsi enregistré sous le no 1768 à la B.F. du 14 : « Les Cent contes drolatiques colligez ès abbaies de Tourain et mis en lumière par le sieur de Balzac, pour l'esbattement des pantagruellistes et non aultres ». Premier dixain. IN-8° de 25 feuilles. Imp. d'Éverat, Paris.-A Paris, chez Ch. Gosselin.
- 13 avril
(A.B. 1963) Ordre est donné au légionnaire Balzac de monter la garde le 17 avril à 8h et demie au Val de Grâce.
(A.B. 1963) Le Figaro publie un compte-rendu anonyme et sévère sur les Cent contes drolatiques : « La sagesse et la prévision humaine sont sujettes a tant d'erreurs et de désappointements, que nous pouvons nous empêcher de savoir gré à M. de Balzac de s'être montré conséquent et d'avoir justifié nos prédictions Le livre dont nous parlons est beaucoup moins intelligible que les autres ouvrages du même auteur, c'est une translation du néerlandais, langue dans laquelle sera très probablement écrit le premier ouvrage qu'il publiera. Nous avions prévu ce progrès ».
- 14 avril
La BF enregistre la publication du premier dixain des Cent Contes drolatiques (1 vol. in-8°, chez Gosselin) ; la mise en vente semble avoir eu lieu quelques jours avant.
(A.B. 1963) Mme B.F. rédige son testament : « Ce que je laisserai après moi, les obligations remplies, les dettes acquittées et les legs fait, sera partagé en quatre part égales ; ayant aimé également mes chers enfants, je ne veux en avantager aucun (...) Je donne et lègue à Honoré Balzac mon fils aîné tous les livres de métaphysique qui se retrouveraient chez moi, le bougeoir d'argent qui me servait tous les jours et ma petite cafetière d'argent ».
- 15 avril
(A.B.1963) Le duc de Fitz-James vient de lire le premier dixain des Contes drolatiques : « Il faut être aussi effronté que vous l'étiez pour avoir osé lancer un pareil livre tout au travers d'un choléra (...) Allez-vous rire voyant toutes les hypocrisies des femmes qui auront dévoré votre livre et ne voudront pas avoir l'air de le connaître. Le Péché véniel est un diamant et la lecture des litanies est un tableau délicieux. Janua Coeli vaut tout un livre (..) donnez-nous de ceux-là plus que des Joyeusetés du bon roi Louis onzième. Elles sont aussi par trop embrennées quoique bien folles et bien amusantes (...) Est-il vrai, bon Dieu, que vous ayez dix volumes de ces Ribaulderies à nous donner, et ne vous laisserez-vous pas effrayez par ce que l'on va en dire ? Pour moi je vous encourage à continuer. Quand on aura plus peur du choléra, on rira et les rieurs vous donneront gain de cause ».
(A.B.1963) La Revue des deux mondes publie sur les Contes drolatiques, un bref éreintement non signé, mais dû à Gustave Planche d'après les tables de la revue.
Balzac y était qualifié de « conteur en titre des Cabinets de lecture et des femmes oisives et accusé de tout ignorer de notre vieille langue », Planche prétendait avoir relevé en trois lignes (...) une douzaine d'erreurs grossières, pour lui les contes n'étaient ni beaux ni vrai, mais obscènes. Cette accusation frappa cruellement Balzac qui, quatre ans après, y faisait encore allusion dans l'Historique du procès du Lys de la vallée.
- 16 avril
(A.B. 1963) Balzac écrit à Delphine : « Figurez-vous que j'ai été, moi beau, cruellement défiguré pendant huit jours, et cela m'a paru curieux d'être plus laid que je n'étais. Je ne suis sorti qu'hier ».
(A.B. 1963) Sans doute pour obéir à l'ordre précité, le garde national Balzac s'équipe. Le tambour Bigot, de la 1re compagnie du 12e bataillon de la Garde national, lui fournit : « un sabre 6 frs; giberne et buffeterie piquée 12 frs; 18 frs ».
- 21 avril
Le Rénovateur (t.1, 4e livraison) publie une Chronique datée : « Paris le 20/04/1832 » ; signée : Le Rénovateur.
- Dernier décade d’avril et début mai
(A.B. 1963) En compagnie de Mme de Berny, Balzac séjourne à Saint-Firmin où elle possédait une propriété, en bordure de la forêt de Chantilly. Près de là habitait la famille Mallet de Trumilly. Il écrit Les Célibataires (Le Curé de Tours), daté en 1843, Saint Firmin, mai 1832 dédié à David ; et achève, sous le titre de L’Expiation, ce qui deviendra le chapitre VI de La Femme de Trente ans.
- 28 avril
La Duchesse de Berry arrive en Provence.
- 29 avril
(A.B.1963) La Revue de Paris (t.XXXVII, 5e livraison) publie La Femme de trente ans (chap.III : À trente ans) du roman qui ne prendra ce titre qu’en 1845.
(A.B. 1963) Dans la même livraison, on trouve, sous la signature A., une critique du premier dixain des Contes drolatiques : « Hélas! Malgré tout l'esprit du pantagruéliste moderne, malgré le charme d'un pastiche de mots assez bien fait pour rendre jaloux parfois le bibliophile Jacob, après avoir lu le premier dixain des contes drolatiques, nous avons été fort heureux d'avoir dans notre bibliothèque les Cent nouvelles de Louis XI, la Reine de Navarre, Boccace, Rabelais, Arioste, Verville, La Fontaine, etc. et prenant et de ces auteurs au hasard, nous avons compris toute la différence qu'il y a entre une naïveté vrai et une naïveté apprêtée. Nous croyons que sur le premier manuscrit, les joyeusetés des contes drolatiques sentaient bien la débauche cynique des Bijoux indiscrets et autres livres obscènes du XVIIIe siècle, livres d'une gaieté forcée, que les gaillardises du style rabelaisien ».
- Vers le 10 mai
(A.B. 1963) Publication du Saphir, morceaux inédits de littérature moderne, keepsake royaliste ornée d'un portrait de Mademoiselle contenant un texte de Balzac, Le Refus (enregistré à la BF le 19/05). Imprimé par André Barbier et publié par Urbain Canel et Adolphe Guyot.
- 10 mai
Venant de Saint Firmin, Balzac est de retour à Paris.
- 11 mai
Balzac écrit à Laurentie, lui promettant d’assister « jeudi prochain » à a réunion du Rénovateur, en espérant y « apporter quelque chose ».
- 12 mai
(A.B. 1963) Lettre de Philipon à Balzac : « Mon cher Marquis, vous avez dû être bien surpris de ne jamais trouver dans la Caricature l'article apolégétique et admiratif que vous aviez raison d'attendre de gens aussi éclairés, et partant de gens aussi admirateurs de votre talent pyramidal. Voici le mot de l'énigme. Audibert était chargé de rendre compte de vos songes drolatiques, vous le savez, hé bien le pauvre enfant après avoir langui quelques jours est mort. Derville lui a succédé dans la direction de mon journal et je lui ai envoyé avant-hier votre charmant volume pour faire un joli article dans la délicieuse Caricature ».
Le nom d'Auguste Audibert disparaît de la manchette de la Caricature avec le no 80 (10 mai 1832), remplacé par celui de Derville (Louis Desnoyers). À partir de cette date, les signatures Henri B. et Alfred Coutreux disparaissent complètement, celle d'Alex de B. et Eugène Morisseau deviennent très rare.
- 16 mai
La Duchesse de Berry arrive en Vendée.
- 19 mai
(A.B. 1963) Le Rénovateur (t.1, 8e livraison) publie La Vie d’une femme.
Cet article était une méditation sur la destinée de Madame, Marie Thérèse de France, fille de Louis XVI. Inquiet de ce morceau difficile à écrire, Balzac avait demandé conseil à son ami légitimiste Jean Thomassy afin de pouvoir « éclipser tous ceux qui ont parlé de Madame et être neuf ».
Le même jour, Balzac qui vient de recevoir Indiana et n'en a encore lu que la préface, félicite George Sand et lui annonce pour mercredi (23 mai) les Scènes de la vie privée qu'il aura le plaisir de lui offrir sans rancunes des injures de Sand aux drolatiques.
Balzac fait référence à une scène d'Histoire de ma vie où Sand raconte : « À propos des Contes drolatiques (...) j'eus une assez vive discussion avec Balzac, et il voulait me lire, malgré moi, des fragments, je lui jetai presque son livre au nez. Je me souviens que, comme je le traitai de gros indécent, il me traita de prude et sortit en me criant sur l'escalier: Vous n'êtes qu'une bête ! ».
- 22 mai
(A.B. 1963) Mise en vente de la 2e édition des Scènes de la vie privée « par M. de Balzac », 4 vol. in-8° publiés chez Mame-Delaunay.
- 24 mai
(A.B. 1963) La Quotidienne annonce la candidature de Balzac à une élection partielle dans la circonscription de Chinon : « M. de Balzac, jeune écrivain plein d'ardeur et de talent et qui paraît vouloir se vouer à la défense des principes auxquels le repos et le bonheur de la France sont attachés ».
Balzac pensait se présenter comme candidat légitimiste dans une circonscription où les carlistes, refusant de prêter le serment constitutionnel, ne voulaient pas aller aux urnes. Finalement, il ne fit pas vraiment campagne et ce fut Girod de l'Ain, candidat juste milieu qui l'emporta le 13 juin sur Jules Tachereau candidat du mouvement.
- 26 mai
Enregistrement par la BF de la 2e édition, dans l’édition augmentée des Scènes de la vie privée, éditée par Mame-Delaunay, en 4 volumes in-8°., prévue par le contrat du 28/08/1831.
Les deux premiers volumes reproduisent l’édition de 1830, mais la « Note » a été supprimée.
(A.B. 1963) Les volumes sont enregistrés à la B.F. le 26 mai, sous le no 2561. les tomes I et II ont la même composition que la première publication en avril 1830. Le tome III contient : Le Conseil - c'est-à -dire Le Message suivi de la Grande Bretêche, la Bourse, le Devoir d'une femme (Adieu), les Célibataires (le Curé de Tours). Le tome IV s'ouvrait sur une note de l'éditeur et contenait cinq récits qui forment maintenant La Femme de trente ans : le rendez-vous, la Femme de trente ans, le Doigt de Dieu, les deux rencontres, l'Expiation.
(A.B. 1963) On lit dans le Figaro : « M. de Balzac, olim Balzac, se présente comme candidat aux élections de Chinon. L'auteur des Scènes de la vie privée veut essayer de la vie politique. M. Jules Taschereau, ancien imprimeur, est, dit-on, le compétiteur de M. de Balzac, autrefois Balzac, autrefois imprimeur. Sauf la Peau de Chagrin, les titres de Taschereau valent ceux de M. de Balzac. Ces messieurs espèrent trouver des électeurs de bonne composition. La candidature de M. de Balzac est vraiment drolatique ; on n'a jamais vu caresser les électeurs avec une Peau de chagrin ».
- 26 mai et 2 juin
(A.B. 1963) Le Rénovateur (t.1, 9e et 10e livraison) publie Essai sur la situation du parti royaliste. Prenant parti contre les royalistes qui préconisent l'abstention, Balzac les invitait à user des moyens modernes de la Presse et de la Tribune.
- 27 mai
(A.B. 1963) Sainte-Beuve confie à Victor Pavie : « Balzac fait florès plus que jamais. Un conte qu'il a mis dans la Revue de Paris, la Femme de trente ans, m'a paru charmant, quoique notre ami Hugo ait tonné contre, mais ce sont de ces riens heureusement nés qu'on trouve jolis parce qu'ils font plaisir et que tous les tonnerres du monde n'écraseraient pas, car c'est trop peu de chose pour que le tonnerre ait affaire à eux ».
(A.B. 1963) Sous la signature de Natalis de Wailly, l'Artiste (t.III, 17e livraison) publie un compte-rendu très sévère des Contes drolatiques. Après avoir déclaré qu'il a lu l'ouvrage sans rire, l'auteur critiquait la langue artificielle forgée par Balzac et, le renvoyant à son maître Rabelais, au chapitre de l'écolier limousin écorchant le latin, lui conseillait d'employer un langage usité.
- 22 mai
(A.B.1963) Balzac et sa mère dinent chez les Surville.
- Fin mai (entre le 23 et le 30)
Balzac tombe de son tilbury et se blesse à la tête.
- 31 mai
La Caricature publie Récréations, compte rendu, signé « le comte Alex. De B. », d’un album lithographique d’Henri Monnier.
(A.B. 1963) La Caricature publie un compte-rendu favorable d'Indiana, sous la signature d'Eugène Morisseau.
(A.B. 1963) Balzac à Mme de Girardin : « J'ai été mis en contact avec les héroïques pavés (...) de juillet. Cette tête, cette belle tête, enfin cette tête (...) que vous connaissez a porté de manière la plus malheureuse et je ne sais si quelque rouage de la mécanique ne s'est pas détraqué dans mon cerveau ».
- 1er juin
(A.B. 1963) Balzac à Mme Carraud : « Je suis tombé de tilbury ; j'ai échappé à la mort comme par miracle. Cependant, je suis au lit, saigné, à la diète et sous la défense la plus sévère de lire, d'écrire et de penser ».
(A.B. 1963) Le sergent Dubois certifie que Balzac a monté la garde au Val de Grâce de 8 à 9h (certificat de complaisance, vu l'accident de Balzac ?).
(A.B. 1963) Le Figaro oublie un article pastiche intitulé : M. de Balzac et l'électeur d'Indre-et-Loire : « Le sire de Balzac avait mis la tête à l'huis comme vase d'élection, et là il était mirant la calotte du ciel, songeant à part lui qu'avec icelle feuille de papier bleu céleste, se pourrait escrire un beau livre joyeulsement, pantagruélique, effréné, forcené, affecté, entassé, compassé, farci, bouffi, poli, joli, poudrebif, brandif, courtois, turquois, luisant, duisant, brusquet, tragicque, satyricque, convulsif, incarnatif, restauratif, sigillatif, fulminant, tonnant, estincelant, martelant, arietant, strident, farfouillant, belutant, culbutant. Un quidam lui coupa la satisfaction mirifique où il était plongé en cognant à son palais. Le sire de Balzac, seigneur de Chinon, comte d'Azay-le Rideau, descendit du ciel, de son imaginative et de son grenier, et cria : Qui va là ? -Electeur de Chinon, il lui fut répondu.- Un électeur! soyez le bien-venu. Je prends moult plaisir vous ayant… ».
- 5 juin
(A.B. 1963) Balzac vend à Mame la 2e édition du Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800, sous le nouveau titre des Chouans ou la Bretagne en 1799, moyennant 1 500 fr reçu comptant, la copie corrigée sera remise avant le 20 juillet ; Les Trois Cardinaux, deux volumes in-8° payés 4 500 fr, le manuscrit devant être livré en janvier 1833 et Conversations entre onze heures et minuit, deux volumes in-8°, la copie devant être remise du 15 août au 15 septembre 1932 pour 3 600 fr. (En juillet 1833, Mame n'ayant reçu aucun de ces ouvrages intenta un procès à Balzac).
Le même jour, Balzac voit passer, des fenêtres de sa sœur, 22 boulevard du Temple, le convoi funèbre du général Lamarque, chef de l’opposition libérale, dont les obsèques se termineront en émeutes meurtrières, s'écrie : « Il y a une révolution dans ces mines là ; courront au pont d'Austerlitz, c'est là où tout ceci se débrouillera ».
- 6 juin
Pendant que l’émeute fait rage à Paris, Balzac part pour Saché. Il sera absent de Paris jusqu’au début décembre.
- 8 juin
(A.B. 1963) Encore dolent de la chute de tilbury, il arrive à Saché. En temps normal, le trajet Paris-Tours, soit 59 lieues, était effectué en 24 heures par les diligences des Messageries générales de France et en 27 heures par celles des Messageries royales. Des contrôles effectués par la gendarmerie prolongèrent le voyage.
- 12 juin
(A.B. 1963) Balzac note sur son album : « Le 5e volume des Romans et contes philosophiques peut se composer de : les Souffrances du Créateur, de Une vue du monde et le roi, Coquecigrue ou le Crétin ». Ces projets ne furent pas réalisés, il n'y eut pas de 5e volume des Contes philosophiques.
- 13 juin
(A.B. 1963) Balzac travaille activement pour ses éditeurs et charge sa mère de nombreuses négociations avec eux. Il envisage un projet de mariage avec Mme Deurbroucq, tout en suivant avec intérêt les déplacements de Mme de Castries.
- 16 juin
La BF, no 2864, enregistre la publication chez Gosselin des Contes philosophiques. Deux volumes in-8°. Impr. de Cosson à Paris. Cette édition séparée des douze contes (publiés en septembre 1831) permet aux acheteurs de l’édition séparée de La Peau de chagrin de compléter leur collection. Cette édition contient l'introduction de Philarète Chasles et est précédée d'un Avis du libraire-éditeur daté du 1er juin 1832.
- 17 juin
(A.B. 1963) L'Artiste (t.III; 20e livraison) rend compte du Refus, scène de l'Histoire de France : « M. de Balzac a traité avec son talent habituel une scène historique, Le Refus de la couronne de France par le cardinal de Bourbon en 1589 ».
- Juin – juillet
Mme de Berny est en vacances, chez son ami le général Jacques Allix, au château de Bazarnes, commune de Courcelles (Nièvre). Une dizaine de lettres envoyées à Balzac nous ont été conservées. La première est en date du 18 juin.
Elle occupe ses loisirs à faire de féroces corrections aux Contes bruns et au Scènes de la vie privée.
- 19 juin
(A.B. 1963) Le Figaro publie un article anonyme intitulé : Dix voix perdues ; Dix voix à M. de Balzac.
- 24 juin
(A.B. 1963) Laure Surville, qui vient d'apprendre le mariage de son frère Henry, fait part de la bonne nouvelle à son amie Mme de Pommereul : « Nous avons reçu des nouvelles d'Henry (...) il vient d'épouser une femme qui lui apporte 150 000 fr ». Mais la réalité sera tout autre !
- 7 juillet
De Saché, Balzac envoie à sa mère, pour le remettre à Gosselin, le manuscrit de la Notice biographique sur Louis Lambert qu’il vient de rédiger aux prix d’un travail harassant.
Dans sa quête récurrente d’une union avec une riche veuve... qui lui permettrait de faire la loi aux libraires, Balzac espère beaucoup, cet été là , de Caroline Deurbroucq qui est à Jarzé.
- 16 juillet
(A.B. 1963) Mme Deurbroucq ayant remis son voyage en Touraine au mois d'octobre, Balzac décide de quitter Saché pour ne pas importuner M. de Margonne.
En plein midi, sous un chaud soleil, il fait à pied le chemin de Saché à Tours (21 km). Horriblement fatigué, il arrive le lendemain soir, le 17, à la Poudrerie d'Angoulême, chez les Carraud.
- 17 juillet
Balzac arrive le soir à la Poudrerie chez les Carraud.
- 26 et 27 juillet
(A.B. 1963) François Buloz, directeur de la Revue des deux mondes, et Amédée Pichot, directeur de la Revue de Paris, sollicite l'un et l'autre la collaboration de Balzac. Il choisira Pichot début septembre.
- 27 juillet
(A.B. 1963) Mme Delannoy, qui vient de consentir à Balzac un prêt de 10 000 fr, permettant de faire face aux échéances les plus urgentes, lui envoie une lettre : « Vous avez un très beau talent, et déjà une grande célébrité. Il ne faut ni briser l'un ni gâter l'autre. Vous êtes entouré d'envieux, de jaloux qui ne demandent pas mieux que de saisir au passage une légèreté, une inconséquence, pour vous en faire un crime ! Vous êtes appelé à vivre dans la bonne la très bonne compagnie : pourquoi donc fréquentez-vous quelquefois fois la mauvaise ? Je vous avoue que c'est avec peine que l'hiver dernier je vous ai vu en public avec certaines personnes, chez lesquelles vous pouvez bien aller passer une heure si cela vous amuse mais avec lesquelles vous ne devez jamais vous montrer ».
- 29 juillet
D'Angoulême Balzac demande à Delphine de Girardin une préface pour un livre intitulé Études de femme : « Il me faut une préface écrite par une femme : voulez-vous la faire ? »
Mais au début d'août, Delphine se dérobe : « Personne plus que vous ne possède cet art si rare de se transformer en écrivant, de changer de plumage, de s'identifier aux sentiments d'autrui. L'homme du monde qui a peint si admirablement un abbé Birotteau, l'habitué de l'Opéra (...) peut certainement bien mieux que moi écrire une préface de femme ».
- Juillet – août
Chez les Carraud, Balzac travaille à plusieurs ouvrages en particulier, il corrige les épreuves de la Notice biographique sur Louis Lambert, dont Gosselin lui a envoyé les placards. Il écrit La Grenadière (dont le titre primitif était les Orphelins) et La Femme abandonnée.
- 12 ou 13 août
(A.B. 1963) Balzac écrit à sa mère : « Il est onze heures du soir, je suis extrêmement malade par suite d'un travail excessif (..) j'ai travaillé 160 heures sur l'ouvrage de Gosselin (Louis Lambert) ».
- 21 ou 22 août
(A.B. 1963) A deux de l'après-midi, en compagnie d'un neveu de Zulma Carraud, Balzac quitte Angoulême pour Limoges où il arrive le lendemain matin à 6 heures. À 10 heures, il reprend la diligence pour Clermont.
Au cours de cette brève visite de Limoges, il est frappé par l'architecture de vieilles maisons gothiques abritant des échoppes. Il s'en souviendra en décrivant six ans plus tard le logis de Sauviat dans le Curé de village.
- 23 août
(A.B. 1963) Il arrive à 6 h du matin à Limoges. Après avoir déjeuné chez M. et Mme Michel Nivet, beau frère et sœur de Zulma Carraud, il repart pour Clermont en suivant une route qu’il décrira quelques années plus tard dans le Curé du village.
- 24 ou 25 août
À 7 heurs du matin, il prend la diligence des messageries Caillard frères pour se rendre à Lyon (le trajet de 51 lieues était parcouru en moins de 45 heures). À un relais, à Thiers, il a un accident qu’il raconte peu après dans ses lettres à sa mère et à Zulma Carraud. « En montant sur l'impériale, au moment où j'avais lâché les cordons de cuir, à l'aide desquels on se hisse, les chevaux sont partis et je suis tombé, mais, en tombant, j'ai ressaisi une lanière, et suis resté suspendu. Le coup par lequel j'ai frappé la voiture par suite de ce poids de 80 kilos que nous avons constaté, a été violent et le fer d'un marchepied m'a ouvert le tibia (je ne me suis fait panser qu'à Lyon ». Il repart aussitôt de Lyon pour Aix les Bains, où il retrouve la marquise de Castries et son oncle, le duc de Fitz-James.
- 26 ou 27 août
(A.B. 1963) Balzac arrive à Lyon. Il y reste peu, le temps d'ajouter aux épreuves de Louis Lambert qui l'attendaient poste restant les dernières pensées de Lambert et repart pour Aix-les Bains.
- Fin août - 13 octobre
Balzac séjourne à Aix-les-Bains.
- Septembre
(A.B. 1963) Au cercle d’Aix-les-Bains, il fait connaissance du baron James de Rothschild et de la baronne de Betty. Il rencontre également un de ses créanciers, son ami Auguste Sanegon, à qui il avait acheté le tilbury.
(A.B. 1963) Dans une lettre à sa mère, Balzac esquisse les conditions d'un nouveau contrat pour sa collaboration à la Revue de Paris. Pichot accepta les conditions de Balzac. Un contrat antidaté du 1er septembre 1832 stipule que la Revue de Paris aura l'exclusivité des articles littéraires de Balzac, pour quarante pages par mois, il recevra 500 frs.
(A.B. 1963) Mame met en vente l'Amirante de Castille, roman de la duchesse d'Abrantès. Sur la couverture du tome I, les ouvrages suivants de M. de Balzac sont annoncés comme étant sous presse : Les Trois cardinaux, histoire de Louis XIII ; Les Chouans ou la Bretagne en 1799, 2e édition revue, corrigée et augmentée d'une conclusion nouvelle ; Conversation entre onze heures et minuit ; La Physiologie du mariage, 2e édition augmentée d'un traité nouveau ; Études de femme, pour faire suite aux Scènes de la vie privée. Aucun de ces volumes ne fut publié par Mame qui, las d'attendre, intenta un procès à son auteur défaillant.
- 1er septembre
(A.B. 1963) Mme de Castries m'avait retenu ici une jolie petite chambre, où je suis seul depuis le matin jusqu'à 6 heures du soir. « Je fais venir d'un café voisin un œuf, une tasse de lait, puis à 6 heures je descends chez la marquise, dîne avec elle et passe la soirée jusqu'à onze heures (...) Ma chambre me coûte 2 frs par jour, le déjeuner 15 sous. Quant à mon dîner, Mme de Castries, n'ayant ajouté rien au sien, ne veut pas m'y faire contribuer, ce sera quelque beau joujou à donner à son fils ».
- 7 septembre
D’Aix-les-Bains, Balzac annonce à Laurentie, directeur du Rénovateur : « ma mère vous remettra de ma part le manuscrit d’un article assez long intitulé Du Gouvernement moderne ». Ce texte ne fut pas inséré ; il est resté longtemps inédit.
- 9 – 16 septembre
La Revue de Paris (t.XLII, 2e et 3e livraisons) publie La Femme abandonnée, datée : A la Poudrerie d’Angoulême, août, 1832. En 1842, elle sera dédiée à la duchesse d'Abrantès.
- 16 septembre
(A.B. 1963) Balzac réclame avec insistance à sa mère l'envoi de deux paires de bottes, « un pot de pommade de Joannis et une bouteille d'eau du Portugal et d'Houbigand ». Mais il n'oublie pas ses épreuves Du gouvernement moderne et les Orphelins (La Grenadière). « M'envoyez tout cela par la diligence, bureau restant à Belley ». Il envoie deux morceaux de flanelle portés sur l'estomac (« prends-les avec des papiers pour ne pas en altérer les effluves ») et demande à sa mère d'aller chez le magnétiseur Chapelain pour une consultation et l'interroger sur la nature, l'emplacement et la cause du mal.
- 18 septembre
(A.B. 1963) Brève, mais instante prière du dandy : « Ma chère mère, mets dans le paquet de Belley, une demi-douzaine de gants, jaunes. Adieu ».
- 19 septembre
(A.B. 1963) En excursion à la Grande-Chartreuse, Balzac note l’inscription d’une cellule : « Fuge, late, tace » ; moment décisif dans la conception du Médecin de campagne.
- Vers le 20 septembre
Il fait l’escalade de la Dent-du-chat, sa blessure se rouvre. Il consulte le médecin des eaux qui lui prescrit un repos prolongé. En fait il travaille énormément, comme le prouveront les publications de la in de l’année.
- 22 septembre
(A.B. 1963) « Pour satisfaire toutes les exigences, il faudrait procéder ainsi. -2e volume des Contes drolatiques. -Le Marquis de Carabas.-Études de femmes - Le roman de Gosselin.- Les Trois Cardinaux. -Conversation entre onze heures et minuit.- Je serai libre de tout engagement, mais La Bataille avant toute chose. Il faudrait avoir fini tout cela pour le mois d'avril 1833 ».
On notera que le médecin de campagne ne figure pas dans ce programme de travail, dont les Contes drolatiques seuls virent le jour.
- 23 septembre
(A.B. 1963) « J'ai travaillé trois jours et trois nuits, j'ai fait un volume in-18 intitulé Le médecin de campagne ». Il se prépare à partir pour Naples, en quatrième dans le voiturin de Mme de Castries, avec la marquise, le jeune Roger d'Aldenburg, son fils et le duc de Fitz-James, son oncle.
- 30 septembre
Décès de Henri de Savary.
(A.B. 1963) D'Aix-les-Bains, Balzac envoie deux lettres à sa mère et écrit longuement à ses éditeurs Gosselin et Mame. Il annonce à Gosselin la livraison prochaine du deuxième dixain des Contres drolatiques et propose à Mame un manuscrit complet intitulé le Médecin de campagne, « un livre que la portière et la grande dame puisse lire. J'ai pris l'Évangile et le Catéchisme pour modèles, deux livres d'excellent débit, et j'ai fait le mien ». Afin de payer son voyage en Italie, il demande à Mame de lui payer 1 000 fr pour le Médecin de campagne.
Alléché par cette proposition, Mame remit à Mme Balzac deux effets de 500 frs à son ordre, payable fin janvier et février 1833.
- 8 octobre
Balzac à Annecy (voir 21/10).
- 10 octobre
(A.B. 1963) D'Aix-les-Bains où il est encore, contrairement aus projets annoncés il confie à Mme Carraud : « Il faut renoncer à mon voyage d'Italie (...) Il faut que je reste en France, le temps d'arranger tous mes intérêts. Je ne veux pas aller à Paris (...) Je veux même rester bien inconnu à quelques modeste distance pour éviter les railleries de gens qui sont décidés à se moquer de tout et qui m'accuseraient de versalité. J'ai tant de peine que je ne puis vous en rien dire ».
- 13 octobre
À Aix-les-Bains, redevenue sarde, avec la Savoie, après Waterloo, il fait viser son passeport pour la Suisse.
- 14 octobre
Balzac arrive à Genève où il descend à l’hôtel de la Couronne, en compagnie de la duchesse de Castries et de son fils Roger, qui allait avoir cinq ans.
- Mi-octobre
Au tome premier du Salmigondis, conte de toutes les couleurs, chez Fournier jeune, reparaît La Transaction (le colonel Chabert) sous le titre le Comte Robert.
- Nuit du 18 au 19 octobre
La police de Genève note le départ de Balzac « pour Paris ». En fait il va se réfugier auprès de Mme de Berny à la Bouleaunière.
- 20 octobre
La BF, no 5108, enregistre la publication chez Gosselin des Nouveaux contes philosophiques (1 vol. in-8 de 27 feuilles plus une vignette Impr. de Crapelet, à Paris, contenant Maître Cornélius, Madame Firmani, L’Auberge rouge et Notice biographique sur Louis Lambert -ce dernier est daté du château de Saché juin-juillet 1832 avec la dédicace « Et nunc et semper delectae dicatum »). La mise en vente a eu lieu, semble-t-il, quelques jours auparavant.
- 21 octobre
La Revue de Paris (tXLIII, 3e livraison) publie la Lettre à Charles Nodier (…) datée : « Annecy le 8 octobre ». Date fictive, semble-t-il, car Balzac a envoyé le manuscrit à sa mère le 30 septembre en indiquant qu'il n'avait pas besoin de relire les épreuves.
- 21 ou 22 octobre
Chez Mme de Berny (il y séjournera un peu plus d'un mois) pour se consoler de sa déconvenue auprès de Mme de Castries qui regagne Aix avant d’aller passer l’hiver en Italie.
- 23 octobre
(A.B. 1963) Le Figaro publie : Une histoire drolatique de M. de Balzac. Chinon.
- 28 octobre
La Revue de Paris (t.XLIV, 4e livraison) publie La Grenadière, datée : « A La Poudrerie Angoulême, août 1832 ».
En 1842, au tome II des Scènes de la vie privée, cette nouvelle portait la dédicace : « A Caroline, à la poésie du voyage, le voyageur reconnaissant ». Il s'agissait de Mme Marbouty avec laquelle Balzac se rendit à Turin en 1836. La dédicace a été biffé sur l'exemplaire de Balzac conservé à Chantilly.
- 30 octobre
Mariage de son condisciple de Vendôme à Dunkerque, de Joseph Auguste Fontemoing.
- 4 novembre
(Pl.X, p. 1225) Simonnin et Théodore Nézel font jouer à la Gaîté, La Peau de chagrin, comédie-vaudeville, en trois actes.
- 7 novembre
L'Étrangère date ainsi sa nouvelle lettre dont Balzac prend connaissance à Nemours.
(A.B. 1963) « M. Mame ayant appris par hasard l'arrivée de M. de Balzac à Nemours » lui écrivit pour lui demander de l'aller voir et de prendre le manuscrit du Médecin de campagne qui avait déjà beaucoup voyagé mais seulement dans la tête de son auteur. Le 07/11, Balzac répond : « Vous trouverez un bel et bon manuscrit ».
- 11 ou 12 novembre
Louis Mame rend visite à Balzac à Nemours dans l’espoir de rapporter le manuscrit du Médecin de campagne ; il ne trouve que des sommaires de chapitres.
- 25 novembre
La Revue de Paris (t.XLIV, 4e livraison) publie Voyage de Paris à Java daté : « Aix-les-Bains, septembre 1832 ».
Amédée Pichot qui ne pouvait admettre dans sa revue ce qu'il ne pouvait « lire tout haut devant une femme » s'était vu « forcé de supprimer deux phrases de (la) description des trémoussements de la femme javanaise ». L'imprimerie avait été aussi scandalisé que Pichot « de cette peinture si gracieuse d'ailleurs de l'amour physique ».
- 1er ou 2 décembre
Balzac rentre à Paris qu’il a quitté depuis le 6 juin.
- 3 décembre
Charles Gosselin remet à l’imprimeur Adolphe Éverat le manuscrit du second dixain des Contes drolatiques qui lui a été remis par Eugène Surville et accepte de publier une édition séparée de Louis Lambert.
- 4 (?) décembre
Balzac remet à l’imprimeur André Barbier, son ancien associé, la copie corrigée du texte de Louis Lambert, que Gosselin a accepté de republier en édition séparée.
- 9 décembre
Balzac exécute le souhait exprimé dans « lettre de la princesse russe ou polonaise » datée du 7/11, lue à Nemours, en faisant insérer dans La Quotidienne une annonce signée comme elle lui demande : « M. de B. a reçu l’envoi qui lui a été fait, il n’a pu aujourd’hui en donner avis par la voie de ce journal, et regrette de ne pas savoir où adresse sa réponse. A l’E-h. de B ».
Fontaney passe la soirée chez Nodier, à l'Arsenal, et note dans son journal : « Il y avait grand monde à dîner, Mme Chassériau-Guyot et son mari, Balzac, Guilbert de Pixérécourt. Dîner charmant et plein de gaîté ».
- 16 décembre
(A.B. 1963) Balzac écrit à Zulma Carraud : « Je jette à ceux qui critiquent mes marquises, dans les deux derniers dimanches de ce mois, une des plus larges composition que j'aurai faites. C'est intitulé : les Marana ».
- 23 décembre
La Revue de Paris (t.XLV, 4e livraison) publie Les Marana (1re partie), texte daté : « 15 décembre 1832 » et précédée de l'épigraphe : Ni muse, ni moire.
1833
- Janvier - Avril
(A.B. 1964) En dépit de son travail, Balzac continue à fréquenter les salons. Il est reçu par le marquis et la marquise de Fitz-James, la marquise de La Bourdonnaye, la duchesse de Rauzan, le baron et la baronne de Rothschild.
- Janvier
Le peintre Auguste Borget, ami de Zulma Carraud, s’installe dans un petit appartement situé au 1, rue Cassini, dans la même maison que Balzac. Il y reste quelques semaines avant de voyager.
(A.B. 1963) Première lettre de Balzac à L'Étrangère conservée.
- 13 janvier
La Revue de Paris (t.XLVI, 2e livraison) publie la deuxième partie des Marana sous le titre Histoire de Madame Diard et précédée d’une épigraphe empruntée à Louis Lambert : « il était vivante et sublime Élégie, toujours silencieux résigné; toujours souffrant, sans pouvoir dire : je souffre ».
La dédicace à la comtesse Merlin apparaît pour la première fois en 1846.
- 28 janvier
(A.B. 1963) Charles Gosselin qui vient d'apprendre que Balzac a fait tirer, en plus de l'édition de Louis Lambert, 125 exemplaires destinés à ses relations, lui écrit une lettre pleine de reproche : « 125 exemplaires lancés dans le monde, même à des amitiés en dehors de vos relations ordinaires, feront un tort considérable à la vente ». Pour apaiser son éditeur Balzac accepta de supporter la perte de cette opération.
- Vers le 31 janvier
Gosselin met en vente l’édition in-18 de l’Histoire intellectuelle de Louis Lambert (volume signalé dans Le Bibliologue du 31 janvier et enregistré à la BF, no 731, du 9 février)
- 1er février
(A.B.1963) Mme Carraud analyse le caractère de Balzac : « Ne sais-je pas la mobilité, la succession rapide de vos sensations, et aussi combien vous êtes accessible au découragement ? (…) vous n'êtes point philosophe ». Puis elle ajoute cette promesse dont Balzac se souviendra toujours : « Si quelque maladie vous enlevait cette fécondité d'esprit vraiment merveilleuse, je serais toujours là , comme adoucissement à votre existence ».
- 13 février
(A.B. 1963) Zulma Carraud annonce à Balzac qu'il est attendu à Angoulême pour le 16 !
« Vous saurez que cette ville a enfanté une femme auteur, artiste, habillée souvent à la grecque, ne s'asseyant jamais dans les salons et étant toujours le centre d'un groupe plus ou moins nombreux. Cette dame a prié ses intimes, ses affidés, à une lecture que vous devez lui faire, samedi 16 de ce mois ».
Il s'agit de Mme Surin qui prenait ses désirs pour des réalités. Balzac n'alla à Angoulême qu'en avril 1833.
- Février (?)
(A.B. 1963) Eugène Delacroix à qui Balzac a envoyé Louis Lambert, lui écrit : « J'ai été moi-même un(e) espèce de Lambert, moins la profondeur mais quand (sic) aux heures délicieuses que l'enfant passe au milieu de ses poétiques imaginations, cet isolement où il se met au milieu de sa classe le nez collé sur son livre et feignant de suivre l'explication, tandis que son âme voyage et construit des palais, j'ai connu tout cela comme vous, comme votre Lambert et j'oserais dire comme tous les enfants ».
- 20 février
(A.B. 1963) Le Bibliologue annonce comme étant sous presse le Médecin de campagne, par M. de Balzac, un volume in-8°. Cette promesse de fut pas tenue, l'ouvrage en un volume -in-8° ayant pris dans l'imagination créatrice de son auteur de plus vastes proportions.
- Vers le 20 février
(A.B.1963) Balzac à Zulma Carraud : « Le Médecin de campagne me coûte dix fois plus de travail que ne m'en a couté Lambert : il n'y a pas de phrase, d'idée, qui n'ait été revue, corrigée, c'est effrayant ».
- 21 février
(A.B. 1963) On lit dans la Caricature : « L'une des œuvres où le talent remarquable de M. de Balzac se montre sous son plus véritable jour est sans contredit L'Histoire intellectuelle de Louis Lambert (...) Nous félicitons donc l'éditeur d'avoir cédé au désir manifesté par un grand nombre de personnes en publiant séparément extrait des Romans et Contes philosophiques. Cette édition à part a permis à M. de Balzac d'enrichir son œuvre d'une foule de belles pages ».
- 24 février
(A.B. 1963) Amédée Pichot vient de faire composer le début de Ferragus. Il réclame avec insistance la suite et préfère différer la publication de la première partie plutôt que de risquer une interruption.
- 1er mars
(A.B. 1963) Mme Carraud met Balzac en garde contre les Girardin : « Lui est un spéculateur, et cette sorte de gens sacrifierait son enfant. Elle, est sèche ».
- 2 (ou 23) mars
(A.B. 1963) La B.F. enregistre la publication de : Romans et Contes philosophiques par M. de Balzac. Quatrième édition revue et corrigée. 4 vol., in-8°, Imp. de Barbier. - À Paris, chez Ch. Gosselin. Tirée selon la Note de l'éditeur des Études philosophiques, à 400 exemplaires.
Cette édition est en réalité la 3e, mais l'édition de 1931 (la 2e de la Peau de chagrin) avait eu son tirage divisé en 2e et 3e édition. On y retrouvait l'Introduction de Philarète Chasles. La Peau de Chagrin occupe les deux premiers tomes ; les deux autres reproduisent les douze contes de l'édition précédente, mais dans un ordre quelque peu différent.
- 11 mars
(A.B. 1963) Balzac signe avec Charles Gosselin un nouveau traité concernant les Contes drolatiques, le Privilège et la succession du marquis de Carabas. Il promet le Privilège pour le 15/05/1833 et le Marquis pour le 15 /05/1834. Ces deux œuvres ne verront pas le jour.
- 10, 17 et 31 mars
La Revue de Paris (t.XLVIII, 2e, 3e et 5e livraison) publie la préface de l’Histoire des Treize et les chapitres I à III de Ferragus, chef des Dévorants.
- 13 ou 15 mars
(A.B. 1963) Grande soirée littéraire chez la marquise Arthur de la Bourdonnaye, 1, rue Boudreau. La femme du député de Pontivy, surnommée la Sapho de la rue Boudreau, reçoit aristocrate légitimistes, serviteurs du nouveaux régime, écrivains et artistes. Le comte Rodolphe Apponyi, conseiller de l'ambassade d'Autriche, décrit cette soirée dans son Journal : « ...Toutes les dames entouraient M. de Balzac pour le prier de raconter une petite histoire. Il avait beau dire qu'il n'en avait point l'habitude, qu'il n'était point préparé, que toutes ces dames, tous ces hommes lettrés et spirituels lui en imposaient, tout cela fut inutile; on lui fit prendre place à la cheminée, Jules Janin se plaça vis-à -vis du narrateur et fit, pendant que l'autre contait, le feuilleton, en critique de l'histoire, de la manière la plus spirituelle, la plus impitoyable pour notre pauvre Balzac, qui se fâcha tout rouge. Dans son histoire, il y avait deux amants échoués sur une île déserte, ils sont près de mourir de faim; l'amour seul les soutient et leur fait découvrir un couvent. Dans ce couvent, ils trouvent de quoi manger à satiété. Ceci fut une véritable bonne fortune pour Jules Janin qui railla spirituellement ce bon dîner servi dans une île déserte, ces moines bien nourris sur un roc escarpé sans arbres, sans végétation quelconque, et tout cela placé là pour recevoir les amants de M. de Balzac qui, sans se secours, auraient dû impitoyablement mourir de faim ».
- 19-25 mars
(A.B. 1963) Tractation difficile entre Balzac et Amédée Pichot. Il s'agit de renouveler le contrat qui lie le romancier à la Revue de Paris, contrat expirant en avril. L'accord ne se fit pas, Balzac se montrant trop exigeant pour le prix de ses articles. Il abandonna la Revue de Paris après la publication de Ferragus.
- 2 ou 23 mars
La BF enregistre la publication de Romans et contes philosophiques, « quatrième édition revue et corrigée » (en réalité la deuxième, en 4 vol. in-8°). La couverture est datée : « février 1833 ».
- 27 mars
(A.B. 1963) Par un traité signé avec Victor Bahain, directeur de l'Europe littéraire, Balzac donne à ce journal l'exclusivité de ses articles qui lui seront payés 125 frs la colonne par dérogation à la clause d'exclusivité, Balzac conserve le droit de donner vingt pages par mois à la Revue de Paris. Pour des raisons mal connues, ce traité ne fut pas appliqué.
- Peu après le 10 avril
(A.B. 1963) La Revue de Paris (livraisons supplémentaires publie le chapitre IV et la conclusion de Ferragus. La date février 1833 apparaît en 1840, la dédicace à Hector Berlioz en 1843.
(A.B. 1963) Brouillé avec Pichot qui avait refusé d'accepter les conditions d'un nouveau contrat, Balzac cesse de collaborer à la Revue de Paris et ne lui donne pas la suite de l'Histoire des treize. Il fera sa rentrée en juin 1834 après l'abandon par Pichot de la direction de la Revue.
- Vers le 15 avril
L’Écho de la Jeune France (t.1, 1re liv.) publie le début de Ne touchez pas à la hache (La Duchesse de Langeais), deuxième Histoire des Treize.
- Mi-avril –mai
Balzac, durant plus d’un mois, est l’hôte de Mme Carraud à la Poudrerie d’Angoulême.
- 19 avril
(A.B. 1963) Le Dr Ménière chargé par le gouvernement de veiller sur la santé de la duchesse de Berry interné au fort de Blaye écrit à Balzac qu'après avoir lu Louis Lambert et commencé Ferragus, la duchesse était si pressée de connaître « la fin de l'histoire de cette pauvre Mme Jules » qu'il était sur le point d'envoyer un exprès à Paris ; mais heureusement la dernière livraison de la Revue est arrivée.
- Vers le 26 avril
Très flatté de la lettre du Dr Ménière, reçue à Angoulême, Balzac lui répond longuement, le Dr lui répond le 28.
- 30 avril
(A.B. 1964) A.D. de Montzaigle, qui était rentré au service en 1831 du général Jean-Girard Lacuée, comte de Cessac, devenu pair de France sous Louis-Philippe et membre de l'Académie française, obtient la croix de la Légion d'honneur.
- Début mai
(A.B. 1963) L’Écho de la Jeune France (t.1, 2e liv.) publie le chapitre II de Ne touchez pas à la hache, intitulé : L’Amour dans la paroisse de Saint-Thomas-d’Aquin.
À la fin on lisait : la suite au prochain numéro. Cette suite ne parut jamais dans ce périodique, car, explique Balzac à Mme Hanska, Jules Forfelier, directeur de l'Écho, a « eu l'impertinence d'imprimer mes notes, sans attendre les travaux auxquels je me livre toujours sous presse ». La fin du roman parut au début de 1834 dans les Scènes de la vie parisienne.
- 21 mai
(A.B. 1963) Balzac est de retour à Paris. Le duc de Fitz-James donne à Balzac des nouvelles de Mme de Castries : « Je l'ai laissé à Rome assez triste et mécontente de sa jambe sur laquelle elle peut à peine se soutenir (...) Elle attendait les dernières revues de Paris et sans doute si vous avez bien voulu penser à elle, elle aura dévoré les dévorants comme je l'ai fait moi-même à mon retour. Si vous saviez avec quelle satisfaction on lit du Balzac à 400 lieues de Paris : Mais M. de Metternich ne le permet pas toujours ».
- 28 mai
(A.B. 1963) Le dessinateur Auguste Régnier, à qui Balzac avait écrit dès son retour de Paris, se rend rue Cassini et dessine la maison pour sa série d'habitations des personnages célèbres.
(A.B. 1963) Balzac fait une visite à Mme Récamier qu'il trouve souffrante « mais prodigieusement spirituelle et bonne ».
(A.B. 1963) Le soir, il se rend chez Mme de Girardin « presque guérie de sa petite vérole ». Il y rencontre des ennuyeux parmi lesquels Paul Lacroix (son frère Jules Lacroix, épousera le 06/11/1851, la sœur de Mme Hanska, Caroline Rzewuska).
- 8 juin (?)
(A.B. 1963) A un dîner chez Mme Veuve Charles Béchet, Léon Gozlan rencontre Balzac pour la première fois. Celui-ci parle longuement de la duchesse de Berry qui, le matin même, accompagnée du général Bugeaud s'est embarquée pour Palerme. Balzac très hostile au geôlier de la duchesse, prédit que si Bugeaud met le pied en Sicile, « il ne sera pas de retour en France de sitôt ».
- 13 juin
(A.B. 1963) Bagatelle publie Le Prosne du joyeux curé de Meudon, huitième conte drolatique du deuxième dixain.
- 19 juin
(A.B. 1963) L’Europe littéraire publie La Veillée, histoire de Napoléon contée dans une grange par un vieux soldat (extrait du Médecin de campagne, reproduit dans un supplément extraordinaire du Bon sens daté du 26 juillet. Ce morceau remporta un grand succès, il fut immédiatement contrefait sous forme de brochures populaires.
- 21 juin
(A.B. 1963) L’imprimerie A. Barbier, 17, rue des Marais-Saint-Germain, déclare avoir l’intention d’imprimer une édition en deux volumes in-8° d’un ouvrage intitulé Le Médecin de campagne. (La veille, Balzac menacé d'une action judiciaire par Mame, avait décidé de faire imprimer le deuxième volume à ses frais et non plus à ceux de son éditeur). Déclaration annulant celle faite le 23 janvier précédent qui prévoyait un seul volume.
- Début juillet (avant le 9 juillet)
(A.B. 1963) Louis Mame assigne Balzac devant le tribunal civil de première instance de la Seine pour la non livraison du manuscrit promis. Dans sa requête il expose que contrairement aux engagements de Balzac il n'a reçu aucun des manuscrits promis le 5 juin 1832, qu'en ce qui concerne le Médecin de campagne, proposé par Balzac le 30 septembre 1832, l'impression du premier volume a été commencée en décembre, mais qu'il n'a pas encore reçu le deuxième, ce qui laisse l'ouvrage incomplet. Il réclame en tout 11 000 fr de dommages et intérêt s'il n'a pas satisfaction dans trois jours.
- 9 juillet
(A.B. 1963) Le Figaro publie un article non signé, intitulé : M. de Balzac, ses contes et sa généalogie : « Une couronne de comte, des portraits d'aïeux, le testament d'un trisaïeul, une bague d'argent avec un chaton de faïence, un vase de Chine fêlé, un couvre-pied de soie pisseuse, c'est le mobilier rigoureux, la première mise de fond, le premier capital de l'homme de lettres. M. de Balzac, un des premiers, s'est procuré ces douceurs de la descendance, ces souvenirs de famille. Il s'est donné un peu de mal, mais il a trouvé l'intérêt de sa peine. Un tour sur le quai de la Ferraille, et il a eu son affaire : rentré chez lui, il s'est révélé à lui-même qu'il descendait d'Henriette de Balzac, marquise d'Entragues ». (Six jours plus tard le même journal revenait à la charge en des termes plus injurieux).
- 20 juillet
La BF enregistre la publication du deuxième dixain des Cent Contes drolatiques colligez ès abbaies de Touraine, et mis en lumière par le sieur de Balzac pour l'esbattement des Pantagruelistes et non aultres. In-8° de 27 feuilles. Impr. d'Everat, chez Ch. Gosselin.
- 29 juillet
(A.B. 1963) Balzac vend à Abel Ledoux le droit d'imprimer la première édition du troisième dixain des Contes drolatiques pour 1 750 fr ; il promet le manuscrit pour la fin août.
Harcelé par son procès, Balzac ne remit pas le manuscrit à la date donnée. Ledoux renonça à publier ce dixain qui ne verra le jour qu'en 1837 chez Werdet.
- Fin juillet
(A.B. 1963) « La vie de Napoléon racontée dans une grange par un soldat à des paysans a été l'objet d'une spéculation. Voici vint mille exemplaires qui s'en sont vendus à mon détriment par des gens qui ne m'ont ni nommé, ni indiqué mon livre ».
- 2 août
(A.B. 1963) Un arrêt ayant été rendu le 1er août en faveur de Mame (Gazette des tribunaux du 2 août), Balzac se rend à son ancienne imprimerie et brouille la composition du Médecin de campagne.
- 5 août
(A.B. 1963) P.V. dressé par le commissaire de police : « Le Sr de Balzac était venu vendredi dernier, à six heures du matin, se faire ouvrir la porte de l'imprimerie et celle (du...) cabinet particulier (du prote) il s'était emparé dans ce dernier, de toutes les épreuves de la composition du 2e volume de l'ouvrage intitulé le Médecin de campagne, avait fait transposer plusieurs lignes de presque toutes les pages de cet ouvrage, en avait mettre plusieurs en tête, briser çà et là ».
- 13 août
(A.B. 1963) Balzac et Mame choisissent deux arbitres pour régler leur différend : Philippe Dupin et Boinvilliers.
- 15, 18, 25 août et 5 septembre
L’Europe littéraire (nouvelle série, précédée d’un Avertissement rédigée par Balzac) publie la Théorie de la démarche.
(A.B. 1963) Ce petit traité, fort ennuyeux d'après son auteur, devait paraître primitivement dans la Revue de Paris. Balzac le considérait comme une partie de la Pathologie de la vie sociale qu'il ne réunit jamais en volume.
- 19 août
(A.B. 1963) Dans une lettre à Mme Hanska, Balzac mentionne pour la première fois Eugénie Grandet, une Scène de la vie de province « dans le genre des célibataires » destinée à L'Europe littéraire.
- 22 août
Sous la signature « De Balzac », La Quotidienne publie « Biographie universelle, Partie mythologique », compte-rendu des tomes LIII et LIV (1832), rédigés par Valentin Parisot, de la Biographie universelle publiée chez Louis Gabriel Michaud.
- Vers le 25 août
(A.B. 1963) A la duchesse d'Abrantès : « Vous me rendez un triste service en parlant de mon œuvre à cet ignoble bourreau qui porte le nom de M(ame) qui a du sang et des faillites dans la figure, et qui peux ajouter aux larmes de ceux qu'il a ruiné les chagrins d'un homme pauvre et travailleur. Il ne pouvait pas ruiner, j'avais rien; il a tenté de me salir, il m'a tourmenté. Si je ne vas pas chez vous, c'est pour ne pas rencontrer ce gibet de bagne. La marque est abolie pour les forçats, mais la plume marquera pour toujours d'un sceaux d'infamie ce scorpion humain ».
- 27 août
(A.B. 1963) Sentence arbitrale rendue contre Balzac dans son procès avec Mame.
Le texte exact de l'arbitrage n'est pas connu. Balzac le commente ainsi dans une lettre à Zulma Carraud : « Les deux avocats les plus distingués du barreau ont jugé que j'avais mis de la mauvaise volonté en employant huit mois à faire le médecin de campagne. Ils m'ont donné quatre mois pour faire les trois cardinaux. Et ils sont gens d'intelligence ! (…) Faute d'exécuter la sentence, je devrais 3 800 fr d'indemnité et je serais libéré ».
- Septembre
Relation avec Marie Louise Françoise Daminois (épouse Du Fresnay) - Naissance de Marie Caroline en juin 1834.
- 3 septembre
Mise en vente du Médecin de campagne, d'après une annonce des Débats.
- 7 septembre
(A.B. 1963) La B.F., no 4802, enregistre la publication du médecin de campagne.
L'impression avait été achevée chez Lachevardière après la destruction opérée par Balzac le 2 août, à l'imprimerie Barbier. Le nom de Balzac ne figure pas sur la page de titre qu'à la suite de l'épigraphe : « Aux cœurs blessés l'ombre et le silence ».
- 8 septembre
L’Europe littéraire publie Persévérance d’amour (premier conte du troisième dixain des Contes drolatiques).
- 17 septembre
Reprenant d’anciens projets de diffusion du livre, Balzac signe avec Victor Bohain et l’imprimeur Adolphe Éverat l’acte constitutif d’une Société d’abonnement général.
- 18 septembre
(A.B. 1963) Programme du voyage en Suisse exposé à Mme Hanska : « Je ne puis partir que le 22, mais la malle,… me mettra en quarante heures à Besançon. Le 25 au matin je serai à Neuchâtel ».
- 19 septembre
L’Europe littéraire publie le premier chapitre d’Eugénie Grandet. La suite étant annoncée pour « le prochain numéro ». Seul ce chapitre a été publié dans l'Europe littéraire, Balzac n'ayant pas obtenu les conditions désirées pour renouveler son contrat.
- 20 septembre
(A.B. 1963) Avant son départ pour la Suisse, Balzac rend visite à la duchesse d'Abrantès.
- 22 septembre
6 heures du soir : Balzac part pour Besançon.
- 24 septembre
(A.B. 1963) Balzac arrive à Besançon dans la matinée, il est accueilli par Charles de Bernard et rend quelques visites ; le soir même il repart pour Neuchâtel, où il arrive dans la matinée du lendemain.
(A.B. 1963) Charles Weiss, bibliothécaire de la ville, ami de Nodier, n'était pas chez lui quand Balzac vint pour le saluer. Deux jours plus tard Weiss note dans son journal : « M. de Balzac s'est présenté à la bibliothèque et dans ma chambre. Je regrette beaucoup de ne pas m'y être trouvé. J'aurai eu du plaisir à lui entendre exposer la théorie de la littérature industrielle ».
- 25 septembre
(A.B. 1963) Première rencontre de Balzac avec Mme Hanska à Neuchâtel.
Le ménage Hanski, Anna, leur fille et la gouvernante suisse Henriette Borel séjournaient depuis juillet à la maison André située faubourg du Crêt. Il est probable qu'une première rencontre inopinée de Balzac avec l'Étrangère eut lieu à la sortie de l'hôtel du Faucon, précédant de peu un rendez-vous à la Promenade du faubourg, sur la colline du Crêt. Ensemble ils firent des excursions à l'île Saint-Pierre et au Val de travers. Balzac retrouva à Neuchâtel Auguste Bourget qu'il présenta à Mme Hanska.
- 26 septembre
Les Causeries du monde, recueil dirigé par Sophie Gay, publient Fragment d’un roman publié sous l’Empire par un auteur inconnu (texte inséré en 1843 dans La Muse du département).
- 29 septembre
(A.B. 1963) De Neuchâtel Balzac écrit à Charles de Bernard pour lui annoncer qu'il repassera par Besançon le mercredi 2 octobre.
- 1er octobre
Balzac part de Neuchâtel.
- 2 octobre
À Besançon, Balzac retrouve Charles de Bernard qui l’invité à déjeuner dans un restaurant réputé. Il rencontre Charles Weiss, bibliothécaire de la ville qui le décrit longuement dans son Journal en date du 2 octobre : « Enfin, j'ai eu le plaisir de voir M. de Balzac. Il est arrivé hier de Suisse, et j'ai déjeuner avec lui chez Mignon. C'est M. de Bernard qui m'avait invité, et moi Pérennès, par suite du dicton qu'un ami a toujours le droit d'en amener un autre. M. de Balzac est un homme de trente quatre ans, taille moyenne; il a de l'embonpoint, la face large et blanche, presque carrée, des cheveux noirs, et dans toute sa personne quelque chose de coquet, mais de bon goût; il parle bien, sans prétention et sans suite ».
- 3 octobre
À 5 heures du soir, faute de place dans la malle-poste, Balzac voyage inconfortablement su l’impériale d’une diligence.
Weiss note : « En politique, M. de Balzac se dit légitimiste et parle comme un libéral. J'en conclus qu'il ne sait pas trop lui-même ce qu'il pense. Il a foi dans l'avenir, il est content d'être au monde à une époque aussi fertile en événements. Il redoute l'ambition de la Russie et dit naïvement que l'empereur Nicolas peut remettre Henri V sur le trône ».
- 4 octobre
Arrivée à Paris, dans la soirée de Balzac.
- 11 octobre
(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Une maison de librairie assez respectable m'achète 27 000 fr l'édition des Études de mœurs du XIXe siècle, 12 volumes in-8°, composé de la 3e édition des Scènes de la vie privée, la 1re des Scènes de la vie de province, et la 1re des Scènes de la vie parisienne... Voilà de quoi faire rugir tous les fainéants, les aboyeurs, les gens de lettres ».
- 12 octobre
Dans une longue lettre à sa sœur Laure, Balzac raconte sa rencontre de Neuchâtel avec « l’illustre étrangère », le contrat en vue pour ses œuvres et aussi ses espoirs de paternité avec une « délicieuse bourgeoise » - Maria Du Fresnay (1809-1892).
- 13 octobre
À Mme Hanska : « Mes Études de mœurs au XIXe siècle sont achetées 27 000 fr ».
Le traité dont le texte n'a pas été retrouvé est signé avec Mme veuve Béchet ce même jour. La Quotidienne du 31/10 précise le prix d'achat : 30 000 fr.
- 19 octobre
(1007) Enregistrement à la BF d’ Une blonde sous le nom d’Horace Raisson (un vol. in-8°, Jules Bréauté, 1833). Début de la rédaction possible en 1828.
- 13 ou 20 octobre
Balzac vend pour 30 000 F à Mme veuve Charles Béchet les droits de publication des Études de mœurs au XIXe siècle (le texte complet de ce traité n’a pas été retrouvé).
- 24 octobre
(A.B. 1963) On lit dans l'Europe littéraire : « La maison Veuve Charles-Béchet vient d'acheter un tirage des trois premières parties d'un ouvrage qui a pour titre Études de mœurs par M. de Balzac. la publication de cette œuvre est destinée, par le nombre et la variété de ces tableaux à produire une vive sensation dans le monde littéraire ».
(A.B. 1963) Balzac rend visite à la duchesse d'Abrantès pour qu'elle l'aide à trouver un arrangement avec Mame.
- 25 ou 26 octobre
(A.B. 1963) La duchesse d'Abrantès voit Mame.
- 27 octobre
(A.B. 1963) Mame s'est montré intraitable, la duchesse fait part à Balzac de l'échec de son ambassade.
- 29 octobre
(A.B. 1963) A Mme Hanska : « J'ai été voir Delphine (de Girardin), ce matin. j'ai à l'implorer pour placer un pauvre homme (Louis de Balay), qui m'est recommandé par la dame d'Angoulême, et qui m'a donné de la terreur par sa silencieuse missive (...) A propos, mon amour, L'Europe littéraire est en déconfiture; il y a rendez-vous demain de tous les actionnaires pour aviser aux moyens. J'airai à sept heures du soir, et comme c'est à deux pas de chez Delphine, je dîne avec elle, et j'irai achever ma soirée chez Gérard ».
(A.B. 1963) Le soir, il dîne chez Mme d'Abrantès qui lui donne des détails sur l'échec des négociations avec Mame. En sortant de chez elle, il rencontre Rossini sur les boulevard. Ils vont ensemble à l'Opéra, dans la loge du compositeur, et entendant la Grisi dans la Gazza ladra.
- 30 octobre
(A.B. 1963) Balzac dîne chez Delphine Gay, puis « après avoir assisté à l'agonie de l'Europe littéraire », il se rend chez le baron Gérard. Il y rencontre la Grisi, qu'il a applaudi la veille à l'Opéra, et la complimente. L'admirable Vigano refuse de chanter, mais « j'arrive, je lui demande un air, elle se met au piano, chante et nous ravit. Thiers demande qui je suis ; on me nomme ; il sit : C'est tout simple maintenant. Et l'assemblée d'artiste de s'émerveiller ».
- Novembre
(A.B. 1963) Pour compléter le tome 2, sous presse, des Scènes de la vie de province, Balzac écrit rapidement l'Illustre Gaudissart. Daté de Paris, novembre 1833. La dédicace à la duchesse de Castries n'apparaîtra qu'en 1843.
Durant tous le mois, il travaille à Eugénie Grandet, sont seulement le début avait été rédigé en septembre.
- 2 novembre
(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Aujourd'hui inventé péniblement le Cabinet des Antiques (...) Je vais m'habiller pour aller chez ma libraire (Mme Béchet), où je dois avoir pour compagnon Béranger ».
- 11 novembre
(A.B. 1963) Mme Carraud met en garde Balzac contre Victor Bohain dont elle a entendu parler par des officiers
- 12 novembre
(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Mon docteur que j'ai vu ce matin (...) m'a menacé de l'inflammation du tégument de mes nerfs cérébraux ».
« De minuit à midi, je compose, c'est-à -dire que je suis douze heures sur mon fauteuil à écrire, à improviser, dans toute la force du terme. Puis de midi à quatre heures, je corrige mes épreuves. À cinq heure je dîne, à cinq heures et demie, je suis au lit, à minuit réveillé ».
- 17 novembre
En visitant l’atelier du sculpteur Théophile Bra, cousin de Marceline Desbordes-Valmore, avec laquelle il s’est lié d’amitié, Balzac conçoit le sujet de Séraphita.
(A.B. 1963) Balzac note dans son Album : « Le sujet de Séraphita. Les deux natures comme Fragoletta, mais un ange à sa dernière épreuve. Au dénouement elle se transfigure. - Amour céleste entre elle et un homme et une femme. - Prendre pour épigraphe adoremus in oeternum.- Les anges sont blancs de Louis Lambert. -Séraphita conçue en voyant Dimanche 16 novembre (sic pour 17) le Séraphin de Bra ».
(A.B. 1963) Ce soir là , il dîne chez Olympe Pélissier avec Rossini qui lui donne un autographe destiné à la collection de Venceslas Hanski.
- 19 novembre
À Mme Hanska : « Mon fauteuil, mon compagnon de veille, s'est cassé. C'est le second fauteuil que j'ai tué sous moi depuis le commencement de la bataille que je livre ».
(A.B. 1963) Par un écrit sous seing privé, Mame reconnait avoir reçu de Balzac la somme de 4 000 fr en deux effets de 500 frs et en trois billets souscrits par Mme Béchet éditeur au profit de Balzac qui est ainsi libre de toutes obligations envers Mame.
- Vers le 12 décembre
Mise en vente des tomes I et II des Scènes de la vie de province (1re liv., datée 1834, des Études de mœurs au XIXe siècle. Le tome I contient Eugénie Grandet ; le tome II, Le Message, les Célibataires (le Curé de Tours), La femme abandonnée, La Grenadière, L'Illustre Gaudissart. Ces deux volumes datés de 1834, seront enregistrées à la B.F. le 15/02/1834.
- 18 décembre
Balzac fait des démarches au Museum pour se faire recommander auprès du grand naturaliste genevois Augustin Pyrame de Candolle.
- 21 (ou 19 ou 20) décembre
Balzac quitte Paris pour Genève apportant à Mme Hanska le manuscrit d'Eugénie Grandet.
- 24 décembre
Balzac arrive à Genève, descend à l’Auberge de l’Arc au Pré Lévêque aux Eaux-Vives Mme Hanska, son mari et sa suite sont à la pension Mirabaud. Il va rester 45 (ou 43) jours à Genève.
- 27 et 31 décembre
Balzac rend visite à Pyrame de Candolle, qu’il désire consulter pour Séraphita. Il le revoit le 31/12 et plusieurs autres fois.
1841
- Janvier
(A.B. 1973) Balzac corrige la mise en pages du tome II du Curé de village.
Période d'intimité dans les rapports de Balzac avec Hélène de Valette à qui il dédié le Curé de village.
- 7 janvier
(A.B. 1973) Adjudication préparatoire pour la vente des Jardies.
Balzac fait défaut et aucun acquéreur ne se présente. Les créanciers les plus acharnée, Ruffin et Foullon lui font signifier par huissier d'assister à l'adjudication définitive fixée au 15 avril. (Pierre Henri Foullon, le 9 octobre 1939, avait avancé 5 000 fr à Balzac sur les droits à venir de Vautrin. Balzac lui avait signé une reconnaissance de dette de 7 500 fr. L'interdiction de Vautrin retira à Foullon sa garantie et il poursuivit Balzac avec acharnement.)
- 11 janvier
(A.B. 1973) Charles Rabou écrit à Philarète Chasles : « Vous savez que notre malheureux ex-ami Balzac va t'être (sic) vendu dans ses propriétés ; c'est certainement quelque chose de fantastique qu'un homme qui ce m'est à l'aumône pour faire bâtir une maison en vue de la donner à saisir le jour même o elle est achevé. Il paraît qu'en outre il est traqué de sa personne, et Aimé-Martin raconte qu'on est allé regarder dans le lit de Mme Gay, s'il n'y était pas ? Ce serait le cas de dire o diable le malheur, sinon la vertu, va-t-il se nicher. Vous conviendrez aussi que le Garnissaire ou Garde de commerce était un bien grand impertinent ».
(A.B. 1973) Balzac est nommé avec Hugo, Merruau, Pyat, etc., membre de la commission chargée d'étudier les problèmes de la propriété littéraire.
- 14 janvier - 20 février
(A.B. 1973) Le Commerce publie Une ténébreuse affaire. Divisé en 20 chapitres, publiés en 26 feuilletons, le roman ne comportait ni date ni dédicataire, ni préface.
- 15 janvier
(A.B. 1973) « M. Hugo est maintenu à l'unanimité dans ses fonctions de président honoraire. M. de Balzac est nommé président honoraire ».
- Février
(A.B. 1973) Publication par Hetzel des Peines de cœur d'une chatte anglaise (12e-14e livraisons des Scènes de la vie privée et publiques des animaux).
Balzac corrige la dédicace et la préface du Curé de village, datée dans l'édition originale : Paris, février 1841. Un manuscrit de la préface et de la dédicace A Hélène a figuré à la vente des Archives Souverain, 20 mai 1957, no 172, 5 grandes pages in-4°; la préface qui offre des variantes avec l'imprimé n'est pas datée; la dédicace (15 lignes) est très différente de celle de l'édition Souverain.
- 5 février
(A.B. 1973) Balzac est chargé de réviser le projet de manifeste établi par la commission de la propriété littéraire.
- 14 février
(A.B. 1973) Balzac écrit à Lamartine, président de la commission chargés d'examiner le projet de loi sur la propriété des ouvrages de littérature à propos de la suggestion d'Émile de Girardin de créer une Caisse générale des auteurs.
- 24 février - 4 mars
(A.B. 1973) La Presse publie Les Deux Frères (1re partie de la Rabouilleuse). Texte divisé en 9 feuilletons et 9 chapitres, interrompu avant le départ d'Agathe et de Joseph Bridau pour Issoudun. Les lecteurs du journal de Girardin durent attendre jusqu'au 27 octobre 1842 pour lire la suite.
- 1er mars
(A.B. 1973) Balzac date ainsi les Notes remises à MM. les députés composant la commission de la loi sur la propriété littéraire. Bien qu'ayant rédigé de texte pour une commission de la Société des gens lettres, Balzac écrivait à Lamartine qu'il le distribuerait en son nom personnel. La brochure (24 p. gr.in-8°), publiée par Hetzel et Paulin, est enregistrée, en retard, à la B.F. du 20 mars 1841.
- 5, 9 et 13 mars
(A.B. 1973) Le Messager publie Farrabesche, fragment du Curé de village. Une note indique que le roman paraîtra sous peu de jours.
La date de mise en vente est difficile à fixer exactement. Le Feuilleton du Journal de la librairie du 20 février 1841, l'annonçait pour paraître le 25 février, ce qui ne fut probablement pas réalisé. Dans une lettre à Mme Hanska, de peu antérieure au 15 mars Balzac annonçait qu'il en envoyait un exemplaire à « Henri de France » (le « comte de Chambord », neveu du prétendant « Louis XIX ») (L.H., II, 7). L'enregistrement à la B.F. a eu lieu, en retard, le 29 mai 1841.
- 9(?) mars
(A.B. 1973) Marie d'Agoult écrit à Liszt qui séjournait à Bruxelles depuis le début février : « Hier dîné avec V. Hugo. Profonde impression (...) Lamartine était là aussi(..) Balzac a mis en gaité toute la société. Vous avez décidément bien fait de me l'amener. (...). Balzac a conté le mot de Rossini sur la Samoyloff. Les chœurs c'est-à -dire, Th. Gautier, Alphonse Karr, L. m'ont fait mille grâces ». On notera que les convives cités par Balzac et la comtesse d'Agoult sont les mêmes, à l'exception de Delphine de Girardin ; Marie d'Agoult ne précisant pas le lieu du dîner, certainement pas chez elle (elle recevra Hugo pour la première fois, le 12 juin), ni place royale (elle aurait précisé diné chez Hugo) ne s'agirait-il pas du même dîner chez Delphine de Girardin ? Balzac avait rencontré Julie Samoïloff (1803-1875) à Milan en 1837 ou 1838 (L.H., II, 113).
- 13 mars
(A.B. 1973) Lamartine présente à la Chambre son rapport sur la propriété littéraire. Il intervient à nouveau les 23 et 30 mars, en vain, son projet fut repoussé. Au cours de l'une de ces séances, Vigny rencontra Balzac dans la tribune du public (cf. lettre de Vigny à Alexandrine Du Plessis, 15/09/1850) : « Il me fit remarquer que nous étions les seuls présents parmi les poètes et les écrivains, qui étaient tous en cause ».
- 15 mars
(A.B. 1973) Balzac, qui vient de rendre visite à George Sand, décrit à Mme Hanska, le pavillon du 16 rue Pigalle. (L.H., II, 7-8)
- 21 et 28 mars
(A.B. 1973) L'Artiste (2e série, t. VII, 12e et 13 livraisons) publie Une scène de boudoir. Ve texte constitue maintenant le début d'Autre étude de femme, c'est le récit par de Marsay de ses premières amours. Cette insertion dans L'Artiste fut payée à Balzac 300 frs le 30 mars.
- 23 mars - 4 avril
(A.B. 1973) Le Siècle publie en 12 feuilletons les Lecamus (1re partie de Sur Catherine de Médicis). Cette première partie avait longtemps annoncée sous le titre : Le Fils du pelletier et les Lecamus ou Catherine de Médicis prise au piège.
- 25 mars
(A.B. 1973) L.H., II, 10- « J'ai passé, il y a deux jours, une charmante soirée avec Lamartine, Hugo, Mme d'Agoult, Gautier et Karr, chez madame (de) Girardin. Je n'avais jamais tant ri depuis la maison Mirabaud ». (A Genève en décembre 1833 et janvier 1834).
- 11 avril
(A.B. 1973) Traité entre Balzac, H. Souverain et V. Lecou pour la publication, moyennant 12 000 fr. des œuvres suivantes : Les Lecamus (Sur Catherine de Médicis), la Ténébreuse affaire, La Rabouilleuse et Les Paysans, chacun de deux volumes in −8 °C est la première apparition du titre de La Rabouilleuse.
En 1843, dans l'édition Furne, l'œuvre s'appellera encore Un ménage de garçon en province. C'est par une correction manuscrite du Furne corrigée (F.C., VI, 63) que la Rabouilleuse deviendra le titre définitif. Il était stipulé qu'en échange du droit de publier Les Paysans dans le journal (La Presse), Balzac donnerait à Souverain les Petites misères de la vie conjugales et les Fantaisies de Claudine. Souverain publiera effectivement Catherine de Médicis expliquée (septembre 1844), Les Deux frères (vers le 1er décembre 1842), Une ténébreuse affaire (mars 1843).
(A.B. 1973) Traité entre Balzac et Victor Lecou qui lui donne décharge de tous ses droits et actions. En remettant à Lecou huit billets de 1 000 fr souscrits par Souverain en vertu du traité précédent, Balzac se délivre de son licou et met fin à la société créée le 15 novembre 1836.
- 14 avril
(A.B. 1973) Balzac signe le premier traité pour l'édition complète de ses œuvres avec les éditeurs Paulin, Hetzel, Dubochet et Sanches. Par ce contrat, il cédait aux éditeurs « le droit de faire à leur choix et dans le temps de publication qui leur paraîtrait convenable deux ou trois éditions des œuvres publiées par lui jusqu'à ce jour, ou qui le serait pendant la durée des présentes, et dont la première sera tirée à 3 000 exemplaires. Cette édition sera faite dans le format in-8° et aura environ 20 volumes, plus ou moins selon la nécessité de l'œuvre complète. L'ordre et la distribution de la matière appartient exclusivement à M. de Balzac ». Les droits d'auteur étaient fixés à 50 centimes le volume, soit 30 000 frs, dont 15 000 payable immédiatement et le solde après la vente de 40 000 volumes. Le titre général de l'œuvre n'était pas mentionné dans le traité.
Le même 14 avril, un nouveau traité avec Charpentier prenait acte de la cessation de la Société Balzac-Lecou et stipulait que Charpentier ne pourrait réunir les romans de Balzac sous le titre d'œuvres choisis.
(A.B. 1973) Transaction avec Pierre-Henri Foullon, pour éviter l'adjudication des Jardies fixée au lendemain. Balzac remet à Foullon 2 000 frs en billet souscrits par Hetzel, le même jour, et s'engage à le rembourser intégralement dans les deux ans, lui déléguant entre autres, la moitié des produits des pièces de théâtres qu'il éditera.
- Avril - Début mai
(A.B. 1973) « La fatigue morale et physique m'ont mis (mes) travaux de tout genre m'a fait faire un petit voyage de 15 jours en Bretagne, en avril et quelques jours de mai, je suis revenu malade ». (L.H., II, 17 - juin 1841). Nous ignorons la date de départ de Balzac de Paris, et son itinéraire exact. Dans L.H., II, 12, il écrit : « Je suis allé en Touraine en Bretagne, pendant 15 jours ». Plus loin, il n'était question que de « 15 jours en Touraine » (L.H., II, 15) Dans une lettre datée lundi 3 mai, on peut lire : « J'étais au bord de la mer à cent vingt lieues de Paris, j'arrive », une autre lettre précise : « j'étais en voyage à regarder les châteaux, Blois, Orléans, Nantes, et la vieille Bretagne ». Il n'est pas impossible qu'il ait également rendu visite au château de Rochecotte, au duc et à la duchesse de Dino. Il est possible, mais non certain, qu'Héléne de Valette, à qui il vient de dédier le Curé de village, ait été sa compagne de voyage et qu'en vieille Bretagne, au bord de la mer, il ait visité avec elle Guérande qu'il n'avait pas revue depuis 1830.
- 24 avril
(A.B. 1973) Le journal Le Breton, dans sa chronique de Nantes, l'entrefilet suivant : « On dit que M. de Balzac était à Nantes ces jours derniers : peut-être il y est encore : c'est une des grandes nouvelles de la ville, ... ».
- 25 avril, 2, 13 mai et 1er juillet
(A.B. 1973) Francis Girault publie dans le Bibliographe, journal de la presse française et étrangère quatre études sur Balzac et son œuvre. (cf. Une page perdue -Lovenjoul)
- Avril - Mai
(A.B. 1973) Publication du Guide-Âne à l'usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs (23e-26e livraisons des Scènes de la vie privée et publique des animaux).
- 3 mai
(A.B. 1973) Balzac est rentré à Paris.
Balzac à son retour est malade et le docteur Nacquart le condamne à un bain de 3 heures par jour, à boire quatre pintes d'eau, à la diète, car son sang se coagulait.
- 25 mai
(A.B. 1973) Le projet de manifeste des gens de lettres est lu devant le Comité qui le renvoi à la Commission.
- 30 mai
(A.B. 1973) Dans la Revue de Paris (nouvelle série, t.XXIX, 5e livraison) Chaudesaigues rendant compte des romans nouveaux, attaque Balzac, à propos du Curé de village : « Si M. de Balzac ignore le fin mot de l'histoire qu'il nous conte, il nous doit au moins des explications sur le motif qui l'a décidé à nous la conter. Est-ce pour ramener sur l'eau d'une manière indirecte l'affaire Peytel, et pour effrayer les jurés du royaume en leur offrant un exemple de crime o tout est mystère ? peut-être bien ! Ce qui est le plus probable toutefois, c'est que l'unique motif de M. de Balzac, en cette circonstance, a été de correspondre au goût du public (...) Indépendamment de tant d'agréables facéties, on trouve encore dans le Curé de village un abrégé de toutes les sciences ». L'article se termine par une critique des idées politique de Balzac accusé de proclamer « que le coup d'État de juillet fut l'entreprise la plus sensée, la plus légitime, la plus raisonnable du monde ».
- 30 ou 31 mai
(A.B. 1973) Balzac rend visite à Sophie Koslowska.
- 1er juin
(A.B. 1973) Ému par un appel de détresse de son frère Henry, Balzac lui écrit pour lui rendre compte des démarches qu'il a entreprises an sa faveur auprès du contre-amiral Bazoche qui se prépare à partir pour son gouvernement à l'île Bourbon, il lui promet de s'occuper de son filleul et neveu Honoré quand il aura dix ans et de veiller à son éducation. Henry lira cette lettre le 01/09, mais dès le 01/08 il avait envoyé un nouvel appel au secours.
- 3 juin
(A.B. 1973) Balzac assiste à la réception de V. Hugo à l'Académie française par Salvandy.
- 13 juin
(A.B. 1973) - Marie d'Agoult à Liszt : « C'est un événement dans ma pauvre vie que d'avoir reçu (le 12 juin) chez moi Victor Hugo (...) je l'ai fait dîner avec le ménage Ingres, MM. Duban, Ampère, Mignet et Balzac (...). Il est très poli avec les hommes, très louangeur et presque respectueux pour M. Ingres, avec moi délicatement empressé, railleur avec Balzac... » Sainte Beuve invité à ce dîner, avait refusé le 11 juin, ne voulant pas manger le sel avec Vautrin.
- 15 juin - Juillet
(A.B. 1973) Publication du Voyage d'un moineau de Paris à la recherche du meilleur gouvernement (29e-33e livraisons des Scènes de la vie privée et publique des animaux.
Le commerce en annonce le début de la publication le 15 juin. Ce conte porte la signature de George Sand, mais dans une lettre de celle-ci à Hetzel, on peut lire : « c'est moi qui devais à vous tous et à Balzac en particulier, des remerciements pour m'avoir gratifiée vis-à -vis du public d'un conte aussi charmant que celui du Moineau de Paris (...) J'ai ajouté à la fin quelques lignes qui complètent ma pensée sur la république idéale des bêtes. Je ne me serais pas permis de rien retoucher du reste à ce petit chef-d'œuvre, dont je puis bien dire : Je voudrais l'avoir fait ! ».
Ainsi George Sand a signé ce conte pour Balzac, sans doute parce que sa signature aurait apparu trop souvent au tome I des Animaux où elle figure déjà trois fois. Seules les dernières lignes, peu légitimiste, sont revendiquées par la romancière.
- Juin - Juillet
(A.B. 1973) Balzac rédige Ursule Mirouët. Daté de Paris, juin-juillet 1841, dès la publication dans le Messager du 25/08 au 23/09/1841.
- 12 juillet
(A.B. 1973) Dutacq en querelle avec Louis Desnoyers demande à Balzac de l'assister dans cette affaire d'honneur. Les témoins des deux parties se rencontrèrent, mais Dutacq et Desnoyers ne croisèrent pas le fer. Le 16 juillet, le Charivari et le Siècle publièrent une note mettant fin à la querelle. On a conservé de la main de Balzac un brouillon au crayon écrit pour Dutacq dans cette affaire.
- 15 juillet
(A.B. 1973) Adjudication des Jardies, à l’architecte Claret, 16, rue Cadet à Paris, qui en la circonstance ne fût qu'un prête-nom. Il devient adjudicataire fictif d’une propriété d’agrément, consistant en deux maisons, un pavillon et un jardin, pour 17 550 frs plus intérêts à 5 de jour de l’adjudication à la transcription du jugement le 15 octobre 1841.
- 16 juillet
(A.B. 1973) L.H., II, 20 - Balzac se plaint de l'humeur inégale de sa mère (elle habitait rue Basse depuis décembre 1940) et souhaite se « tirer d'affaire pour la caser dans un chez elle ».
- 29 juillet
(A.B. 1973) Mme B.-F. Balzac sollicite du ministre des finances la réversibilité de la moitié de la pension de son mari sur sa tête. Cette lettre sera transmise au ministre de la guerre au comte de Cessac, auditeur au Conseil d'État de Montzaigle avait été le secrétaire de son père) qu'il est impossible d'accéder à cette demande, l'article 7 de la loi de 1790 s'opposant formellement à ce que les veuves de fonctionnaires ou employés décédés en retraite puisse obtenir une pension.
- 21 août
(A.B. 1973) La B.F., no 3987, enregistre la publication de la : Physiologe de l'employé; par M; de Balzac. In-32 de 2 feuilles. Impr. de Bethune à Paris. - À Paris chez Aubert, place de la Bourse; chez Lavigne, rue du Paon, no 1. La Presse annoncera, le 26 août, ce volume illustré par Trimolet. Des fragments en seront intégrés dans les Employés en 1844.
- 22 août
(A.B. 1973) Balzac annonce au gérant de la Presse que le manuscrit d'un Ménage de garçon en province ne pourra être remis à l'imprimeur avant la fin de septembre. Il n'en fut rien, il donna à la place les Mémoires de deux jeunes mariées.
- 25 août - 23 septembre
(A.B. 1973) Le Messager publie Ursule Mirouët en 22 feuilletons (la dédicace à Sophie Surville apparaîtra dans l'édition Souverain en 1842).
- 4 septembre
(A.B. 1973) La B.F., no 4218 enregistre la publication de : Physiologie du Rentier de Paris et de province par MM. de Balzac et Arnould Frémy. In-32 de 2 feuilles. Impr. de Lacrampe, à Paris. - À Paris, chez Martinon, rue du Coq-Saint-Honoré, no 4. C'est le texte de la Monographie du rentier publiée en 1840, dans les Français peints par eux-mêmes. Il occupe ici les p. 5 à 96 sous le titre la Physiologie du rentier à Paris. Le volume est illustré par Gavarni, Daumier, Monnier et Meissonnier.
- 5 septembre
(A.B. 1973) Balzac démissionne de la Société des gens de lettres. Le texte de cette lettre, non retrouvée, a été lu à la séance du Comité, le 5 octobre. La date est indiquée par Balzac et par Auguste Maquet.
- 18 septembre
(A.B. 1973) Le gérant du Messager accepte de publier les Paysans pour la somme de 3 500 fr. payable à la remise de l'ouvrage bon à publier. Balzac ne fut jamais en mesure de le faire.
- 27 septembre
(A.B. 1973) Le ministre de la guerre répond à Mme Balzac que son mari n'étant pas mort en jouissance d'une pension de retraite sur les fonds de retenues, elle ne peut prétendre elle-même à la réversion qu'elle sollicite.
- 30 septembre
(A.B. 1973) L.H.,II,26 - « Je finirai une comédie pour le mois de décembre intitulée les Rubriques des Quinola ». Quelques jours auparavant il parlait d'une comédie en 5 actes pour le Théâtre Français. Sans doute découragé par le peu d'empressement de Buloz, il va se tourner vers l'Odéon.
- 2 octobre
(A.B. 1973) Deuxième traité pour l'édition complète de Balzac spécifiant le titre général : la Comédie Humaine où Charles Furnes remplace Chantal Sanches. Le titre avait été mentionné d'abord dans une lettre datant au plus tard de janvier 1840 ; Balzac l'avait mentionné pour la première fois à Mme Hanska le 1er juin 1840.
Charles Furnes (1794-1859), éditeur de Walter Scott, Lamartine, Chateaubriand, apportait aux associés du premier traité, l'expérience et la surface financière d'une maison d'édition réputée. Plusieurs lettres montrent que depuis avril 1841 le premier consortium de libraires avaient rencontré des difficultés.
Les droits d'auteurs sont les mêmes que ceux du contrat du 14 avril, mais Balzac percevra en plus 3 000 frs pour chaque ouvrage nouveau paru dans la presse et de la même dimension que le Curé de village.
L'impression commença peu après, divers documents prouvent que Balzac corrigeait les épreuves du tome 1 en novembre et décembre 1841 ; mais il faudra attendre de longs mois pour compléter ce premier volume avec Albert Savarus.
- 5 octobre
(A.B. 1973) François Arago, président du Comité de la Société des gens de lettres, donne lecture d'une lettre de Balzac contenant sa démission de membre de la société. Balzac, présent à cette séance, refuse de fournir les motifs de cette décision, puis donne officieusement des explications d'où il ressort que son but est de tirer un profit plus avantageux de la reproduction de ses œuvres. Après son départ, le Comité décide de ne pas accepter sa démission.
- 6 octobre
(A.B. 1973) Balzac accepte la proposition de François Piquée, directeur du Musée des familles, pour publier moyennant 1 500 frs une nouvelle dans ce périodique. Il songeait à David Séchard, mais ne réalisa pas son projet.
- 10(?) octobre
(A.B. 1973) Ayant reçu notification, en date du 7 octobre, de la délibération du Comité de la Société des gens de lettres, refusant sa démission, Balzac proteste par lettre et explique ses motifs.
- 22 octobre
(A.B. 1973) Le Comité de la Société des gens de lettres ayant pris connaissance de la lettre de protestation de Balzac maintient son refus de démission pour préserver les intérêts de ses associés, tout en précisant que la délibération du 5 octobre n'avait en rien voulut être blessante pour Balzac.
- 23 octobre
(A.B. 1973) La B.F., no 5069, enregistre la publication de : Le Fruit défendu, par Mme la comtesse Dash, E. Ourliac, J. Janin, A. Esquiros, Th. Gautier, A. Houssaye, H. de Balzac, Roger de Beauvoir. Tome III et IV. 2 vol. in -8°, ensemble de 45 feuilles. Imp. de A. Gratiot, à Paris. - À Paris chez Desessart.
Dans le tome II (p. 243-515) non enregistré à la B.F., Balzac avait republié : La mort d'un ambitieux (Z. Marcas).
- Novembre
(A.B. 1973) Publication du Voyage d'un lion d'Afrique à Paris (46e-48e livraisons des Scènes de la vie privée et publique des animaux).
- 10 novembre
(A.B. 1973) Balzac remet les feuilletons corrigés d'Ursule Mirouët (en remplacement de la Rabouilleuse inachevé) à Souverain qui de son côté, l'autorise à publier les Mémoires de deux jeunes mariées en feuilleton dans la Presse.
- 10(?) novembre
(A.B. 1973, voir note 2) Mort de Wenceslas Hanski.
- 26 novembre - 6 décembre
(A.B. 1973) La Presse publie la 1re partie des Mémoires de deux jeunes mariées (11 feuilletons).
- 29 novembre
(A.B. 1973) Louis Perrée, directeur général du Siècle propose à Balzac de publier la Fausse maîtresse et de lui verser 1 000 frs (en dépit du compte débiteur de Balzac à l'égard du Siècle.).
- 3-4 décembre
(A.B. 1973) Tractation de Balzac avec Violet d'Epagny, directeur de l'Odéon et Prosper Valmore pour monter les Ressources de Quinola. Un accord verbal a été conclu chez les Valmore, le samedi 4 décembre, semble-t-il ; le traite a été daté après coup du huit décembre mil huit cent quarante (sic).
D'Epagny était directeur de l'Odéon depuis le 15 juillet 1841 ; Balzac le connaissait au moins depuis 1838. Balzac s'engageait à faire lire la pièce dans quinze jours avec Marie Dorval dans le rôle principal.
- 7 décembre
(A.B. 1973) Marceline Desbordes-Valmore à Pauline Duchambge : « Tu sais, mon autre moi, que les fourmis rendent des services. C'est de moi que sort, non la pièce de M. de Balzac, mais le goût qu'il a pris de la faire et de la leur donner, et puis de penser à Marie Dorval que j'aime pour son talent... »
- 9 décembre
(A.B. 1973) Publication du Mémoire sur la situation actuelle de la contrefaçon des livres français en Belgique, présenté à MM. les ministres de l'Intérieur et de l'instruction publique par le Comité de la Société des gens de lettres. -Paris, Impr. Brière, 1841, in-4°, 42 p.
Ce mémoire porte à la fin les noms des membres du Comité y compris Balzac, président honoraire. Balzac y avait très probablement collaboré avant sa démission... Il avait fait relier son exemplaire à la suite de ses Notes remises à MM. les Députés composant la commission de la loi sur la propriété littéraire. Ce Mémoire fut le seul résultat des grands projets de la Commission du Manifeste, il fut remis au ministre de l'Instruction publique, le mardi 11 janvier 1842, invité par Pommier, Balzac n'assista pas semble-t-il à cette démarche.
- Vers le 14(?) décembre
(A.B. 1973) Balzac écrit à Marie Dorval pour lui demander d'accepter le rôle de Faustina, sans attendre son retour de tournée et d'avoir lu la pièce.
Marie Dorval était en tournée dans le Nord depuis le 07/12, elle rentrera à Paris le 24, sans avoir accepté la proposition de Balzac, lui accordant seulement d'assister à la lecture de la pièce.
- 19 décembre
(A.B. 1973) Écho du Courrier des théâtres prétendant qu'il n'y a pas quatre lignes d'écrites des Ressources de Quinola. Le lendemain la Presse répond en indiquant : « Nous sommes autorisés à démentir cette allégation : M. de Balzac a depuis longtemps terminé sa pièce qu'il doit lire sous peu de jours aux acteurs ».
- 20 décembre
(A.B. 1973) V. A. Moukhanoff, voyageur russe (1807-1876), ami de Victor Balabine, secrétaire à l'ambassade de Russie à Paris à partir de 1842. Balzac le cite parmi les invités de la première des Ressources de Quinola.
Les Koslovsky: sans doute chez Sophie Koslowska, la Sofka de Balzac, ami de la comtesse Guidoboni-Visconti. Le père naturelle de Sofka, le prince russe Pierre Borissovitch Koslowski, né en 1783, était mort à Baden-Baden, le 26/10/1840.
- 24-28 décembre
(A.B. 1973) Le Siècle publie la Fausse maîtresse (5 feuilletons).
La version du Siècle n'est pas daté et ne porte pas de dédicace. Première édition en librairie, au tome I de la Comédie Humaine, datée : Paris, janvier 1842 et dédiée à la comtesse Clara Mafféi.
- 24 décembre
(A.B. 1973) Antoine Pommier, agent central de la Société des gens de lettres, donne lecture au Comité d'une note placée par Balzac au bas de son feuilleton du Siècle.
- 27 décembre - 3 janvier 1842
(A.B. 1973) La Presse publie la seconde partie des Mémoires de deux jeunes mariées (7 feuilletons).
- 28 décembre
(A.B. 1973) Balzac écrit à Violet d'Epagny qu'il est prêt à lire demain mercredi en précisant : « j'ai conquis Madame Dorval », « je l'amènerai moi-même ».
Le même jour, Marie Dorval annonçait à Piccini son départ imminent pour Amsterdam et ajoutait : « Il est très possible que je revienne pour créer un rôle dans une pièce de M. de Balzac (...) on me lit le rôle demain, s'il est beau j'accepterai ». Il nous paraît probable que Balzac avait attendu le retour de Marie Dorval et différé sa lecture dans l'espoir de la convaincre.
- 29 décembre
(A.B. 1973) Lecture des Ressources de Quinola devant le directeur, la troupe de l'Odéon et Marie Dorval.
La pièce n'était pas achevé, Balzac lut le prologue, les actes I et III et improvisa les deux derniers actes ; Marie Dorval, si l'on en croit Gozlan, déclara qu'elle ne voyait pas le rôle pour elle dans la pièce. Ce refus et la difficulté éprouvé par l'Odéon à trouver une remplaçante expliquent le peu d'entrain mis par Balzac à l'achever.
- 30 décembre
(A.B. 1973) La Revue et gazette des théâtres annonce : « Hier à l'Odéon, on a lu la pièce de M. de Balzac, les Ressources de Quinola. Les rôles ont été immédiatement distribués ».
- 31 décembre
(A.B. 1973) Le Courrier des théâtres annonce la lecture de la pièce en soulignant qu'elle est inachevée. De son côté la Presse indique que Louis Monrose jouera Quinola.
Le Siècle annonce la mise en vente de l'Histoire de l'Empereur racontée dans une grange par un vieux soldat. Vignettes par Lorentz, chez J.-J. Dubochet, J. Hetzel et Paulin, rue de Seine 33 et chez Aubert, place de la Bourse.
Première édition séparée de cet extrait du Médecin de campagne ; des lettres échangées entre Hetzel et Balzac montrent qu'il n'a pas revu les dernières épreuves, omettant par exemple de faire disparaître les noms de Ginastas et de Benassis qui risquaient de surprendre les lecteurs hors du contexte de l'ensemble du roman.
Sources bibliographiques
Abréviation | Auteur | Titre | Éditeur |
---|---|---|---|
(A.B. année) | Année Balzacienne | Garnier Frères | |
(1001) | Maurois André | Promothée ou la vie de Balzac | Hachette, 1965 |
(1002) | Pierrot Roger | Honoré de Balzac | Fayard, 1994 |
Notes et références
- Voir article de Michel Lichtle sur les étudiants à cette époque (AB 1982)
- AB 2001-no 2 : A. D. Mikhailov « Une lettre inédite de Balzac à Louis Antoine Labois ».
- Fonds Lovenjoul, A 46. Le personnage principal a plusieurs noms successifs (Scorsil, Corsilno, Corsino puis Corsini)
- son père a transformé le nom originel de la famille Balssa en « Balzac » à Paris entre 1771 et 1783 avant la Révolution : Jean-Louis Dega, « Bernard-François Balssa, le père de Balzac : aux sources historiques de la Comédie humaine », Rodez, Éditions Subervie, 665 pages, 1998 et Bernadette Dieudonné, « De Balssa à Balzac : aux sources familiales de la Comédie humaine », Revue Gé-Magazine no 181, avril 1999, p. 27-32
- Colonel Arnaud, Les origines d'Honoré de Balzac, « Revue de Paris », , ICC, 1958, 523, France Généalogique 1969, p. 75
- Deux ans après la mort de son père, l'écrivain rajoute une particule à son nom lors de la publication de L'Auberge rouge, 1831, qu'il signe de Balzac : Anne-Marie Meininger, introduction à L'Auberge rouge. La Pléiade, 1980, t.XI, p. 84-85 (ISBN 2070108767).
- Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1994
- André Maurois, Promothée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. XXVI
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006
- Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1994, p. 128
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1253
- Roger Pierrot, Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard, Pléiade, 2006, p. 1246
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1248
- Roger Pierrot, Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard, Pléiade, 2006, p. 1249
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1245
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1258
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1259
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1260
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1264
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1266
- Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1267
- André Maurois, Promothée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965, p. 145