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Théophile Bra

Théophile-François-Marcel Bra, dit Théophile Bra, né le à Douai et mort dans la même ville le , est un sculpteur et dessinateur romantique français.

Théophile Bra
Portrait de Théophile Bra, par Jules Henri Cellier, 1858.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Douai
SĂ©pulture
Nom de naissance
Théophile-François-Marcel Bra
Nationalité
Activités
La tombe de Théophile Bra au cimetière de Douai, en novembre 2017.

Biographie

Théophile Bra est issu d'une famille d'artistes sculpteurs sur bois depuis quatre générations. Il fait ses études artistiques à Paris. Ses sculptures sont conservées dans diverses églises de Paris, à Versailles au musée de l'Histoire de France, à Lille, à Valenciennes et au musée de la Chartreuse de Douai. Il reçoit d’importantes commandes officielles sous la Restauration et la Monarchie de Juillet pour l'église de la Madeleine, le palais du Louvre, l'arc de triomphe de l'Étoile, le château de Versailles, et pour des statues religieuses.

En 1818, il reçoit le second prix de Rome. Il figure dans le célèbre tableau de groupe Charles X distribuant des récompenses aux artistes exposants du salon de 1824 au Louvre le de François-Joseph Heim (Salon de Paris, 1827).

Théophile Bra devient franc-maçon en 1824, appartenant à la loge de la Parfaite Union de Douai. Il a appartenu aux loges de Paris, Lille et Douai entre 1825 et 1840. Durant les années 1820, il connaît un beau succès, les commandes affluent.

De 1826 à 1829, il connaît une sorte de désordre mental à caractère mystique. Il va faire la relation de son expérience dans un étonnant document, mélange de méditation, de journal intime et de roman épistolaire, partie intégrante quoique originale de la littérature d'art du romantisme : L'Évangile rouge[1].

Au début des années 1830, Bra semble fuir le succès. Il quitte Paris en 1847 pour Lille, puis Douai, et s'enferme dans un certain isolement. Parmi ses nombreux contemporains et amis, Balzac, E. Geoffroy Saint-Hilaire, Alexandre Couder, furent des rares à comprendre les raisons de cette dérive. Par choix, Bra poursuivait un but spirituel élevé, en se concentrant sur le portrait, l'histoire et le sacré, refusant de travailler sur tout autre sujet et pour des commandes officielles venues de musées ou d'éditeurs[2].

Bra participe fortement de l’époque romantique par sa personnalité intransigeante et illuminée et sa spiritualité complexe : il est à la fois bonapartiste et anglophile, chrétien fougueux, disciple de Swedenborg, franc-maçon, admirateur du judaïsme et des religions orientales (hindouisme et bouddhisme) et son inspiration fantastique évoque les univers habités de Goya, William Blake ou Victor Hugo.

Médaillon de son profil par René Fache.

Il lègue Ă  la ville de Douai un fonds important de cent boĂ®tes et albums d'Ă©crits compulsifs[3] contenant 5 000 dessins associĂ©s Ă  des textes. Plus de 200 dessins extraits de ce fonds, actuellement Ă  la bibliothèque de Douai, ont fait l'objet d'expositions aux États-Unis et en France, notamment Ă  la Maison de Balzac, au musĂ©e de la Chartreuse de Douai et au musĂ©e de la vie romantique Ă  Paris.

Théophile Bra meurt le . Il est enterré au cimetière de Douai. Son portrait en médaillon en bronze réalisé par René Fache en 1867 orne sa tombe[4]. Jules Henri Cellier a réalisé son portrait en 1858.

Ĺ’uvres dans les collections publiques

  • VĂ©nus apparaissant Ă  ÉnĂ©e, bas-relief en plâtre, copie du 1er essai du concours du grand prix de Rome en 1816, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • SĂ©rĂ©nitĂ© d’âme, buste en plâtre, prix de la tĂŞte d’expression au concours de l’école des beaux-arts de Paris en 1818, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Aristodème au tombeau de sa fille, 1822, statue en marbre, musĂ©e de la Chartreuse Ă  Douai.
  • Jean de Bologne, 1822, buste en marbre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • La Guerre et la Victoire, 1822, bas-relief en pierre, dĂ©cor d’un Ĺ“il de bĹ“uf dans la cour carrĂ©e du palais du Louvre Ă  Paris.
  • CornĂ©lie Couder, femme du peintre Auguste Couder, 1822, mĂ©daillon en marbre.
  • Saint Paul et Saint Pierre, 1821-1822, deux statues en plâtre, Ă©glises Saint-Louis-en-l’Isle Ă  Paris, Saint-Paul-Saint-Louis Ă  Paris, Saint-Pierre Ă  Douai.
  • Pierre de Franqueville, sculpteur d’Henri IV, 1825, buste en marbre, musĂ©e de Cambrai. Buste en plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Madame Mention, [Émilie Michel, Ă©pouse du joaillier Augustin Mention, dite], 1825, buste en bronze, musĂ©e de la Vie Romantique, Paris (achat, 2007).
  • François Broussais, mĂ©decin en chef de HĂ´pital du Val de Grâce Ă  Paris, 1827, buste en marbre, facultĂ© de MĂ©decine de Paris. Statue en bronze, 1840, hĂ´pital du Val de Grâce Ă  Paris.
  • Le duc d’AngoulĂŞme, Dauphin, fils de Charles X, 1827, statue en marbre, musĂ©e de Versailles.
  • Philippe de Commines, historien, 1824, buste en marbre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Pierre-Auguste BĂ©clard, mĂ©decin et professeur d’anatomie, 1826, buste en bronze, cimetière du Père-Lachaise Ă  Paris.
  • Charles X en costume de sacre, roi de France, 1825, buste en marbre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai et palais des beaux-arts de Lille.
  • Christ en croix, 1827, statue en bronze, Ă©glise du SacrĂ©-CĹ“ur Ă  Valenciennes. Statue en plâtre, Ă©glise Sainte-Catherine de Lille.
  • Torse du Christ en croix, marbre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Statue d'un ange androgyne[5], musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Philippe Pinel, mĂ©decin en chef de l’hĂ´pital de la SalpĂŞtrière Ă  Paris, il a Ă´tĂ© leurs chaĂ®nes aux aliĂ©nĂ©s, 1827, buste en plâtre, Ă©cole de MĂ©decine de Paris.
  • Comte Maximilien de Foy, gĂ©nĂ©ral, 1827, buste en plâtre, musĂ©e de Versailles.
  • La Vierge et l’Enfant, 1830, statue en plâtre, Ă©glises Saint-Pierre de Douai et Sainte-Catherine de Lille.
  • Louis-Philippe Ier, roi des Français, 1831, buste en plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai et palais des beaux-arts de Lille.
  • Charles CĹ“uret de Saint-Georges, avocat Ă  Paris, 1832, mĂ©daillon en bronze, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Anne-Monique Hautin, 1832, buste en bronze, cimetière du Père-Lachaise Ă  Paris.
  • Ulysse dans l’île de Calypso, 1833, statue en marbre, parc du château de Compiègne.
  • Marceline Desbordes-Valmore, poĂ©tesse et cousine de ThĂ©ophile Bra, 1833, buste en terre cuite, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Ange en adoration[6], 1833, statue plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • L’Infanterie : un Grenadier et un Chasseur, 1835, deux bas-reliefs en pierre, arc de triomphe de l’Étoile Ă  Paris, tympan d’un petit arc regardant l’avenue de Wagram.
  • La CharitĂ©, 1835, bas-relief en pierre, fronton au-dessus de la porte d’entrĂ©e de l’HĂ´pital-GĂ©nĂ©ral de Douai.
  • Jean, sire de Joinville, historien du roi Saint-Louis, 1836, statue en marbre, musĂ©e de Versailles.
  • Édouard Mortier, duc de TrĂ©vise, marĂ©chal de France, 1836, buste en marbre, musĂ©e de Versailles. 1838, statue en bronze, grand place du Cateau-CambrĂ©sis. 1839, statue en marbre, musĂ©e de Versailles.
  • Philippe d’OrlĂ©ans, RĂ©gent, 1836, buste en marbre, musĂ©e de Versailles. 1837, statue en marbre, musĂ©e de Versailles.
  • Francisco Ballesteros, gĂ©nĂ©ral en chef des armĂ©es d’Espagne et ministre de la Guerre, 1837, buste en bronze, cimetière du Père-Lachaise Ă  Paris (28e division).
  • Sainte AmĂ©lie, 1839, statue en marbre, Ă©glise de la Madeleine Ă  Paris.
  • AndrĂ© Leglay, archiviste du dĂ©partement du Nord Ă  Lille, 1839, mĂ©daillon en plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai et archives dĂ©partementales du Nord Ă  Lille.
  • Pierre Legrand, avocat, 1839, mĂ©daillon en plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Ange Gardien, 1840, statue en pierre, pĂ©ristyle de l’église de la Madeleine Ă  Paris.
  • Le plan de la colonne de la Grande ArmĂ©e est prĂ©sentĂ© Ă  NapolĂ©on Ier, 1843, bas-relief en bronze, face principale de la Colonne de la Grande ArmĂ©e, Ă  Wimille, près de Boulogne-sur-Mer.
  • La DĂ©esse, 1845, statue en bronze sur la Colonne de la DĂ©esse, colonne commĂ©morative de la dĂ©fense de Lille en 1792, place du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle Ă  Lille.
  • Lamoignon de Malesherbes, 1845, statue en marbre, hĂ©micycle du SĂ©nat au palais du Luxembourg Ă  Paris.
  • Marcel Leleux, directeur du journal l’Écho du Nord Ă  Lille, 1847, mĂ©daillon en plâtre, musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Antoine Scrive-Labbe, nĂ©gociant et industriel lillois, 1847, buste en marbre, palais des beaux-arts de Lille.
  • François NĂ©grier, 1848, gĂ©nĂ©ral, buste en bronze, hĂ´tel des Canonniers SĂ©dentaires de Lille.

Notes et références

  1. « L'Évangile rouge - Art et Artistes - GALLIMARD - Site Gallimard », sur www.gallimard.fr (consulté le )
  2. Jacques de Caso (éditeur), Théophile Bra. L'Évangile rouge, Paris, Gallimard, 2000, pp. 10-11.
  3. E. Brugerolles, D. Guillet, « Dessins ridicules, obscénités, déferlements graphiques: fabrique de l’œuvre et labyrinthe du moi », in E. Brugerolles (éd.), Georges Focus. La folie d'un peintre de Louis XIV (Paris, 2018), p. 11-33, aux p. 21-23.
  4. Philippe Landru, « BRA Théophile (1797-1863) : Cimetière principal de Douai (59) », Landru Cimetières,‎ .
  5. Qui a inspiré à Honoré de Balzac le personnage de Séraphîta 1835, une Étude philosophique de La Comédie humaine.
  6. Cette sculpture a inspiré Balzac pour l’écriture de Séraphita.

Annexes

Bibliographie

  • Auguste-Louis Cahier, Notice historique sur une famille d'artistes douaisiens, dans « MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d’Agriculture, Sciences et Arts de Douai », 1849, 1e sĂ©rie, tome XIII, pp. 295-326, article datĂ© du .
  • Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française du XIXe siècle, Paris, 1898-1916, tome I (1914), pp. 183-190, liste chronologique des sculptures.
  • AndrĂ© Bigotte, La sculpture-Bra, Ă©lĂ©ments d'approche, dans la revue « Les Amis de Douai », tome IX, n° 2, avril-mai-, pp. 20-27.
  • Jacques de Caso, David d'Angers, l'avenir de la mĂ©moire, Ă©ditions Flammarion, Paris, 1988, pp. 166 et suivantes.
  • AndrĂ© Bigotte, Du bon usage de Bra : le Christ de Valenciennes, dans la revue « Valentiana », n°15, , pp. 57-76.
  • Jacques de Caso, AndrĂ© Bigotte, , The Drawings speaks. Works by ThĂ©ophile Bra 1826-1855 / Le dessin parle. Ĺ’uvres de ThĂ©ophile Bra 1826-1855, avant-propos d’Hubert Damish, traduction d’Erika Naginski, The Menil Collection, Houston, 1997, 40 illustrations. Catalogue de l’exposition de dessins Ă  Houston, Minneapolis, Berkeley, Douai, 1997-1999.
  • Jacques de Caso, AndrĂ© Bigotte, ThĂ©ophile Bra, l'Évangile Rouge, postface de Franck Paul Bowman, Ă©ditions Gallimard, collection « Art et Artistes », 2000.
  • Jacques de Caso, ThĂ©ophile Bra, « EncyclopĂ©dia Universalis », version 7, 2001.
  • Jacques de Caso et Daniel Marchesseau, avec la collaboration de Françoise Baligand, AndrĂ© Bigotte, Hubert Damisch, Pierre-Jacques Lamblin, Marie-Claude Sabouret, Sang d’encre. ThĂ©ophile Bra 1797-1863. Un illuminĂ© romantique, prĂ©face de Bertrand DelanoĂ«, avant-propos d’Hubert Damisch, Ă©ditions Paris MusĂ©es, 2007. Nombreuses illustrations de sculptures et de dessins. Catalogue de l’exposition de dessins au musĂ©e de la Vie Romantique, Paris, fĂ©vrier-.

Liens externes

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