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Chaudrée

La chaudrée charentaise ou chaudrée vendéenne (issue de chaudron, chawder, en anglais[1]) est une recette de cuisine traditionnelle de soupe de poisson, originaire des régions du littoral atlantique de Charente-Maritime et de Vendée, à base de divers poissons, crustacés, fruits de mer, lard, légumes, pomme de terre, vin blanc, lait, crème, et beurre. Elle est déclinée en de nombreuses variantes, en particulier en Amérique du Nord sous le nom de chowder[2].

Chaudrée
Image illustrative de l’article Chaudrée
Chaudrée de poisson et de fruits de mer

Autre(s) nom(s) Chowder (anglais)
Lieu d’origine Vendée et Charente-Maritime
Créateur Marins-pêcheurs
Date XVIIe siècle (présumé)
Place dans le service Plat principal
Température de service Chaude
Ingrédients Poissons, crustacés, fruits de mer, lard, légumes, pomme de terre, oignon, vin blanc, lait, crème, beurre, bouquet garni
Mets similaires ChaudrĂ©e de palourdes, caudière berckoise, ragoĂ»t de poisson, cotriade, matelote, bouillabaisse, ttoro, pĂ´chouse, fish stew (en), soupe de poisson, bisque
Accompagnement Tranche de pain
Classification Cuisine charentaise, cuisine des États-Unis, cuisine québécoise, spécialités de la mer

Histoire

Le terme chaudrée (parfois orthographié « chauderée » au XIXe siècle) désigne historiquement le contenu du chaudron (appelé chaudière) et ne se cantonne donc pas à son sens actuel.

En Aunis (ancienne région historique de La Rochelle) la chaudrée désigne à l'origine une soupe confectionnée par les pêcheurs avec de la godaille, poissons trop petits pour être vendus (à l'image de la cotriade de Bretagne, du ttoro du Pays basque, ou de la bouillabaisse de Marseille).

La chaudrée est un plat typique historique de bord de navire des immigrants français et anglais vers l'Amérique du Nord du XVIIe siècle, qui l'importe sous le nom de chawder, sur les côtes maritimes de New York à la Nouvelle-Angleterre, et de San Francisco à Seattle, aux États-Unis, et d'Acadie et du fleuve Saint-Laurent au Canada. Recette historique à base de mélange de poissons, crustacés, fruits de mer, et de lard, épaissi avec des biscuits de mer, avec des variantes au poulet et au maïs à l’intérieur des terres (chaudrée de palourdes des cuisine des États-Unis et cuisine québécoise)[3] - [4] - [5]. Le célèbre roman américain Moby-Dick d'Herman Melville décrit en 1851 « de petites clovisses juteuses, à peine plus grosses qu’une noisette, mélangées à des biscuits de mer émiettés et à du porc salé finement émincé, composaient cette soupe enrichie de beurre et généreusement assaisonnée de sel et de poivre... »[6].

Au XIXe siècle, l'historien régional charentais Georges Musset la définit comme une soupe de godaille : « une macédoine de menu fretin, de menus poissons » et comme « la portion de pêche prélevée pour la consommation des marins ou du patron d'un bateau[7] ».

Dans sa version fourasine (nommée d'après le port de pêche de Fouras en Charente-Maritime) la chaudrée est généralement cuisinée avec des anguilles, seiches, pommes de terre et vin blanc de pays Charentais (IGP)[8].

Littérature

  • 1851 : Moby-Dick, roman amĂ©ricain d'Herman Melville « de petites clovisses juteuses, Ă  peine plus grosses qu’une noisette, mĂ©langĂ©es Ă  des biscuits de mer Ă©miettĂ©s et Ă  du porc salĂ© finement Ă©mincĂ©, composaient cette soupe enrichie de beurre et gĂ©nĂ©reusement assaisonnĂ©e de sel et de poivre... ».
  • 1967 : Le Voleur de Maigret, roman policier de Georges Simenon. Le commissaire Maigret dĂ©guste une chaudrĂ©e fourassienne au Vieux Pressoir, petit restaurant parisien avec Rose en cuisine « Je n’oublie pas que je suis nĂ©e Ă  La Rochelle, oĂą ma mère Ă©tait marchande de poissons, de sorte que je connais les bonnes recettes… Vous avez dĂ©jĂ  mangĂ© la chaudrĂ©e fourassienne ? Maigret rĂ©cita : une soupe d’anguilles, de petites soles et de seiches[9]. »

Cinéma

Notes et références

  1. « chaudrée », sur fr.wiktionary.org (consulté en ).
  2. [vidéo] Recette de chaudrée Fruits de mer sur YouTube
  3. « Chaudrée de poisson et de fruits de mer », sur ici.radio-canada.ca (consulté en ).
  4. « Chaudrée de palourdes Manhattan », sur academieculinaire.com (consulté en ).
  5. « Manhattan clam chowder », sur www.elle.fr (consulté en ).
  6. « La soupe à la morue : remède dans la poursuite de Moby Dick », sur www.7detable.com (consulté en ).
  7. Georges Musset, Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge, 1929.
  8. La chaudrée fourasine.
  9. « La chaudrée, rudement bonne », www.lemonde.fr (consulté le 15 janvier 2019).
  10. [vidéo] Les saveurs du palais - Bande annonce sur YouTube
  11. « La chaudrée, rudement bonne », sur www.lemonde.fr (consulté en ).

Voir aussi

Liens externes

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